+ Le Séder de Pessa'h = un accélérateur de la venue du machia'h :
-> Chaque nuit du Séder de Pessa'h rapproche l'arrivée du machia'h.
La venue du machia'h est un processus. L'exil (galout) a plusieurs épaisses "couches d'impureté" qui ont besoin d'être "coupées" afin que la guéoula puisse arriver.
Cela est semblable au fait de découper un morceau de viande. Il ne peut pas l'être en un seul mouvement, on doit faire plusieurs fois des allers-retours avec le couteau afin de pour le couper complètement.
Chaque année, pendant la nuit du Séder de Pessa'h, c'est comme si on faisait une autre entaille dans la viande et la coupure devient plus profonde.
Au final, nous couperons tout et le machia'h viendra.
C'est pour cela que chaque année, le Séder de Pessa'h se termine par les mots : "léShana aba'a béYérouchalayim" (à l'année prochaine à Jérusalem [avec le Temple reconstruit]) : nous affirmons qu'avec l'entaille de cette année dans la gualout, nous sommes pratiquement arrivés à obtenir le machia'h.
[d'après le Ram'hal - maamar haa'Hokhma - Inyan Séder lél Pessa'h]
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-> Le midrach (Téhilim 18) dit que le machia'h et Eliyahou "grandissent" pendant la nuit du Séder de Pessa'h.
Cela signifie que la réelle "venue du machia'h" est une réalité en constante évolution qui se développe par étapes, dans le temps.
-> Dans la Amida, nous disons : "oumévi go'él livné vénéhem" (Il amène le sauveur aux enfants de leurs enfants [des Patriarches]).
Pourquoi le terme "Il amène" (oumévi) est-il au présent? N'aurait-il pas été plus approprié d'employer : "Il amènera le sauveur"?
Selon de nombreux commentateurs, cela témoigne du fait que la guéoula est un processus permanent, qu'elle se développe par étapes.
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-> Le rav Moché David Valle cite le Ram'hal ci-dessus, affirmant qu'à chaque Pessa'h, Hachem rapproche le machia'h encore davantage.
C'est un processus sur plusieurs années, faisant que chaque Pessa'h rapproche automatiquement la guéoula.
Le rav Valle ajoute : les préparations pour la guéoula se passent principalement au Ciel. Ainsi, nous ne pouvons pas voir ce que nous sommes en train d'accomplir dans le processus de la guéoula.
Ce n'est qu'à la fin, une fois que la guéoula sera apparue, qu'on pourra prendre conscience de tout ce qui a pu être fait.
Il est possible qu'au Ciel les préparations pour la venue du machia'h se terminent en Nissan ou Tichri, mais ensuite que le machia'h ne se révèlera à nous qu'ensuite. Et c'est pour cela qu'on doit l'attendre à tout moment (a'haké lo bé'hol yom chéyavo), il peut arriver d'une façon soudaine (pitom), inattendue pour notre intellect.
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-> En se basant sur le Gaon de Vilna, le 'Hafets 'Haïm explique que l'exil (galout) est comparé à une grossesse, et la guéoula à une naissance.
Le moment fixé pour que l'exil se termine est comme la date prévue pour une naissance.
De même qu'un bébé peut naître quelques semaines avant ou après la date prévue, l'exil peut se terminer à n'importe quel moment dans un délai raisonnable autour de son moment de fin fixé.
Ainsi, la guéoula qui est comparée à une naissance, est un processus d'une durée indéterminée.
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-> Selon la guémara (Sanhédrin 97a) : "Le monde a une duré de 6 000 ans : 2 000 années de tohou (de vide, de chaos), [ensuite] 2 000 années de Torah, et [enfin] 2 000 années qui sont la période [de l'arrivée] du machia'h (yémot hamachia'h)."
=> Il en découle que depuis 1 782 ans nous sommes engagés dans cette période de l'arrivée du machia'h.
[plus on avance dans le temps, plus nos Sages disent que la guéoula devient une réalité encore plus tangible.
Le 'Hafets 'Haïm a écrit qu'à son époque on était déjà entré dans l'ère de : "ikvéta déMechikha" (on entend les pas du machia'h qui arrive).
Le rav 'Haïm Kanievsky enseigne qu'on est actuellement arrivé à une partie bien plus avancée de cette ère (ikvéta déMechikha), on est déjà dans le : "keits mégoulé" (ex: les signes annoncées il y a des milliers d'années, se sont accomplis).
Un exemple de cela est dans la guémara (Sanhédrin 98a) : "Rabbi Abba a dit : Il n’y a pas de signe de la fin des Temps plus évident ('Kéts Mégoulé' - קץ מגולה) que ce verset : ‘Et vous, montagnes d’Israël, vous donnerez vos branches et vous porterez vos fruits pour Mon Peuple Israël, car ils sont près de revenir’ (Yé'hezkiel 36,8)."
Rachi commente : Lorsque la terre d’Israël donnera ses fruits avec générosité alors la fin des temps sera proche". ]
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-> Le temps de la guéoula :
La Torah raconte qu'Avraham et Lot ont tous deux mangé des matzot à Pessa'h (voir Bereishis
19:3 avec Rachi, et Rabbeinu Bachya sur Bereishis 18:8). Cela semble étrange.
La Torah nous dit que nous mangeons des matsot pour commémorer les événements qui se sont produits lors de la sortie d'Égypte, quelques centaines d'années plus tard (Bo 13,8 avec Rachi).
Pourquoi mangeaient-ils des matsot? Que commémoraient-ils?
En réalité, le pouvoir de la rédemption a été imprégné dans les jours de Pessah depuis le temps de la création et n'a porté ses fruits d'une manière si immensément reconnaissable que lors de la rédemption du peuple juif d'Égypte.
Avraham et Lot ont ressenti l'énergie intrinsèque de la libération au cours de ces journées. Ils savaient que la force intrinsèque de l'époque était la liberté et que manger de la matsa en était l'expression.
Il convient de noter que le 15 Nissan est une période de libération et que c'est pour cette raison que la sortie d'Egypte a eu lieu ce jour-là, et non l'inverse.
Cela ne se limite pas à ce qui s'est passé à Pessa'h, explique rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou - vol.1), mais chaque fête a son propre pouvoir spirituel. En fait, le rav Dessler explique qu'il n'est pas exact de dire que le temps passe à côté de nous, mais plutôt que c'est nous qui passons à côté du temps.
Cela signifie que le temps fonctionne comme une bobine qui se déplace vers le haut, chaque année formant une nouvelle courbe dans la bobine. La force spirituelle intégrée à chaque période est la même que celle dont nous faisons l'expérience chaque année.
Par conséquent, lorsque nous vivons Pessah, nous faisons l'expérience de la même force de liberté que le peuple juif a connue à l'époque.
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-> Le mot matsa (מצה) avec les lettres écrites pleinement (bémilouï) : מם צדי הא , a pour valeur numérique 190, celle du mot : "kéts" (קץ - la "fin" de l’exil).
[si l'on réalise les mitsvot liées à la matsa, comme il faut, alors on peut être méritant de voir la guéoula. ]
[Ora'h 'Haïm ]