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L’importance d’attendre constamment le machia’h

+ Lorsqu'une âme quitte ce monde pour celui de Vérité, elle se tient devant le Tribunal d'en haut, et on va lui poser 6 questions qui vont définir à quel point elle aura réussi sa mission sur terre.
La guémara (Shabbath 31a) rapporte que la 4e question est : "tsipita léyéchoua?" (est-ce que tu as attendu le machia'h?).

=> Ainsi, indépendamment de ce qui se passe dans le monde, nous devons avoir conscience de l'importance vitale d'attendre à chaque instant la venue du machia'h.

-> Le rav Eliyahou Dessler illustre à quel point nous devons attendre le machia'h :
Imaginez la scène d'une maison d'il y a 100 ans, dont l'enfant est très sérieusement malade.
Les parents ont appelé le médecin de famille et attendent avec impatience son arrivée.
Au début, chaque coup sur la porte et chaque bruit dehors dans la rue, va précipiter les membres de la famille et les amis à la porte d'entrée pour voir si le médecin est en train d'arriver.
Au fur et à mesure que le temps passe sans que le médecin n'arrive, tout le monde abandonne l'idée que le médecin arrivera à temps pour aider l'enfant. Tout le monde, à l'exception de ses parents ...
Ils sont prêts à tout pour sauver leur enfant, et ainsi ils ne perdent jamais espoir. Ils continuent à courir à la porte, pleins d'espoir que le médecin puissent arriver à tout moment.

[plus nous avons conscience de ce qu'il nous manque en étant en exil, plus nous réalisons à quel point notre situation est mauvaise par rapport à ce qu'elle serait avec la venue du machia'h, alors plus nous l'attendons avec impatience.
Dans Sa bonté infinie, Hachem fait en sorte que notre exil soit agréable, au point où l'on peut penser que l'on est pas si mal. Mais la réalité est que sans le machia'h c'est le jour et la nuit.]

-> Dans le "Ani Maamim", nous disons : "véaf al pi chéyitmaméa'h im kol zé akhaké lo" (et même s'il tarde, attende-le!).
Selon le Rambam, la partie de notre émouna dans la venue du machia'h, réside dans le fait d'attendre le machia'h.

[si quelqu'un attend avec une émouna complète la venue du machia'h, si on y croit à 100%, alors on y aspire de tout notre être, on s'y prépare.
Si à nos yeux le machia'h est tellement proche, alors on doit dès maintenant tendre à vivre selon la réalité spirituelle qui sera celle lors de la venue du machia'h.
Ainsi, la question n'est pas : est-ce qu'on attend le machia'h (comme un concept théorique), mais plutôt est-ce qu'on croit réellement au machia'h? (avec ce que cela implique concrètement). ]

[à chaque fois où nous attendons le machia'h, même s'il ne vient pas, nous réalisons un nouvelle mitsva avec les récompenses qui vont avec, et donc cela active la venue du machia'h grâce au mérite de cette émouna de toujours espérer en sa venue imminente.]

-> Le 'Hafets 'Haïm (se basant sur un Yalkout) écrit qu'attendre le machia'h n'est pas uniquement une obligation, mais c'est également un moyen de mériter le machia'h.

[attendre la guéoula, ce n'est pas qu'une mitsva, c'est également de devenir méritant et d'ainsi l'amener encore plus vite!]

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-> Le rav Israël Moché Sorotskin enseigne :
Bien que les douleurs et les limitations physiques vont disparaître lorsque le machia'h arrivera, il est certain que le changement ne se limitera pas à la matérialité.
L'époque du machia'h, nous offrira la capacité d'attendre des niveaux spirituels extrêmement élevés.
Nous aurons la possibilité de vivre avec une approche centrée sur la Vérité à chaque instant.
Nous atteindrons la proximité ultime de l'esprit et du cœur avec Hachem, Sa précieuse Torah et les mitsvot.

=> Ainsi, c'est pourquoi notre attente du machia'h est un moyen de mesurer notre aspiration pour le service d'Hachem. (et donc notre amour pour Hachem)
Si quelqu'un apprécie vraiment de servir Hachem, alors c'est impossible qu'il n'aspire pas ardemment au machia'h, car sa venue nous offrira des opportunités spirituelles si incroyables pour agir au mieux et au plus près d'Hachem.

-> En ce sens, la guémara (Taanit 30b) affirme : "Quiconque s'endeuille pour la destruction de Jérusalem méritera de vivre la joie de sa restauration" (et l'inverse est également vrai, que D. nous en préserve).
Pourquoi est-ce si important de prendre le deuil?

Le rav Aharon Kotler explique qu'en s'endeuillant de l'absence du Temple, c'est un signe qu'on apprécie de servir Hachem.
Si l'on se languit vraiment d'être connecté à la spiritualité, alors on va certainement prendre le deuil de la perte du Temple et aspirer à la venue du machia'h, le moment où il nous sera alors pleinement possible de le servir et être proche d'Hachem, sans en être entravé par le yétser ara, par ceux qui cherchent à nous détruire, ...

[ => Le fait d'attendre le machia'h n'est pas un concept théorique, un échappatoire aux difficultés matérielles de notre vie, mais c'est quelque chose qui doit être à nos yeux palpable, vécu, avec une émouna à 100%.
Il s'agit d'un thermomètre de notre désir de servir Hachem de la meilleure façon possible, d'être au plus proches de papa Hachem, sans avoir les limitations propres à notre monde matériel.
(c'est d'une certaine façon un thermomètre de notre amour pour Hachem, d'à quel point on aspire à une réalité où l'on pourra encore mieux faire sa volonté, mieux le connaître, être beaucoup plus être proches de Lui, ...)

Cela est important au point que c'est une des 6 questions qu'on nous posera après notre mort, et cela témoigne que nous devons constamment nous travailler sur ce sujet pour muscler et entretenir cette aspiration au machia'h. (si cela aurait été naturel on aurait pas à en rendre des comptes!)

Plus que de passer son temps à rechercher des signes annonciateurs de la venue du machia'h, on doit plutôt investir son temps et son énergie à être prêt à l'accueillir, à avoir un état d'esprit où sincèrement on aspire à être à l'époque du machia'h avec ce que cela implique spirituellement parlant.

Et nous : pourquoi souhaitons-nous la venue du machia'h? Est-ce que c'est quelque chose qu'on marmonne par habitude ou bien parce qu'on le désire du plus profond de notre être?
Est-ce qu'on souhaite le machia'h comme une sorte de "père noël" qui va améliorer notre vie, pour avoir en finir avec les galères financières, les soucis du quotidien, les guerres, ... ou bien est-ce pour un but plus élevé, moins égoïste et matérielle?
(est-ce qu'on attend le machia'h pour mieux rendre un culte à notre "égo matériel" (moi je veux) ou bien pour avoir une existence purement spirituelle centrée sur la volonté d'Hachem?)
Est-ce qu'on attend un machia'h qu'on s'est imaginé dans notre tête, ou bien on attend le vrai machia'h comme décrit par nos Sages? ]

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+ Le niveau le plus élevé d'attente du machia'h :

-> "Hachem dit aux tsadikim : "Vous avez aimé la Torah [et attendu le machia'h pour être capable d'apprendre la Torah au plus haut niveau], mais vous n'avez pas attendu [le machia'h au nom de] Ma Malkhout (Royauté)". [Pessikta Rabbati - maamar גילי]

En effet, en exil la Royauté d'Hachem est compromise. Il y a tellement de 'hilloul Hachem.
Il est vrai que Hachem règne sur le monde, mais est-ce que le monde Le reconnaît comme Roi?

-> Certaines personnes ont fait part de leurs hésitations au 'Hafets 'Haïm : "Nous avons peur. Qui peut dire que nous serons méritants [une fois le machia'h arrivé]?"
Le 'Hafets 'Haïm leur a répondu : "Il peut sembler que ce n'est pas avantageux pour vous [que le machia'h vienne maintenant], mais vous devez espérer le machia'h en l'honneur de l'honneur d'Hachem (kévod chamayim)".

[en effet, qui dit venue du machia'h, implique de devoir rendre des comptes, d'être jugé, et également la notion qu'ensuite il n'est plus possible de faire téchouva, ni de véritablement pouvoir acquérir de mérites (car le yétser ara, le libre arbitre, n'existe plus vraiment, Hachem étant tellement clairement perceptible, il n'y a alors plus de récompense puisque cela est tellement évident).]

=> Ceci est le plus haut niveau de l'attente du machia'h, auquel nous devons tenter d'atteindre.
D'ailleurs, la majorité de nos prières pendant les Yamim Noraïm sont pour l'honneur de la Royauté d'Hachem (Malkhout Chamayim).
[plus on va développer de l'amour pour Hachem, plus on va développer en parallèle le désir que son honneur soit le plus manifeste, et le 'hilloul Hachem qu'implique notre exil, nous est de plus en plus dur à accepter : nous voulons le machia'h afin que la grandeur d'Hachem puisse pleinement être révélée. ]

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Nos Sages comparent la délivrance d'Egypte avec la délivrance finale (guéoula) :

-> Selon le midrach (Yalkout Chimoni - Ochéa 519) :
"Les juifs n'ont été sauvés d'Egypte que par le mérite de leur émouna en Hachem" (biz'hout aémouna nigalou avoténou miMitsrayim)

-> Le 'Hatam Sofer nous enseigne :
Pendant la 9e plaie, celle de l'obscurité, nos Sages nous rapportent que les 4/5e des juifs sont morts en raison d'un manque de croyance totale en la délivrance imminente, promise par Hachem.

-> Pourquoi les 2 réchaïm Datan et Aviram ne sont-ils pas morts durant la plaie des ténèbres avec les 4/5e du peuple?
Le Roch répond que c'est parce qu'ils n'ont jamais perdu espoir en une guéoula imminente.

=> On voit donc que le fait de constamment espérer en la venue imminente du machia'h, est une garantie qui va nous permettre de mériter de vivre cet incroyable moment qu'est la guéoula.

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