+ Avoir une joie constante :
-> "Car vous partirez dans la joie" (ki bésim'ha tétséou - Yéchayahou 55,12).
Cela signifie que grâce à la joie, vous pouvez être délivrés de tous vos problèmes.
[rabbi Mendel Ména'hem de Kotzk - Emet véEmouna - p.8 ]
-> Hachem souhaite constamment accorder ses bienfaits à Son peuple, Israël, mais la force du mal (sitra a'hra) bloque les canaux de l'abondance.
Cependant, chaque fois qu'un juif est animé de joie, celle-ci écarte les obstacles qui empêchent l'abondance de se manifester. Alors, Hachem, dans son infinie miséricorde et sa bonté, accorde d'abondantes bénédictions à Son peuple, Israël.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayétsé ]
-> Le rav Shlomo Kluger interprète le verset "Hodou l'Hachel ki tov, ki léolam 'hasdo"(Louez Hachem, car Il est bon ; Sa bonté est éternelle - Téhilim 118,1), comme signifiant : Louez Hachem en toutes circonstances et dites qu'Il est bon, alors vous mériterez de voir que Sa bonté est éternelle.
La reconnaissance de la bonté infinie d'Hachem est précisément la force qui peut vaincre la force de Rigueur Divine.
C'est pourquoi le Tiféret Shlomo explique qu'Esther a envoyé des vêtements à Mordé'haï et lui a dit d'essuyer la cendre sur son front, car si elle parvenait à le réjouir malgré les circonstances désastreuses, cela permettrait d'annuler la force de Rigueur/jugement (din).
-> "Il a vu leur souffrance, quand Il a entendu leur chant" (Téhilim 106,44).
Quand Hachem voit-Il la souffrance de l'homme?
Au moment où l'homme est rempli de joie et chante tout ce qui lui arrive, et où il accepte tout avec amour. C'est le sens de "quand Il a entendu leur chant (ét rinatam)".
[le 'Hozé de Lublin - Sia'h Sarfé Kodech - Inyanim Shonim - yissourim 6 ]
[on a tendance à se morfondre dans la tristesse, le désespoir, en attendant passivement l'aide Divine. Mais en faisant l'effort d'aller contre sa nature du moment en se réjouissant (car tout vient d'Hachem), on provoque (si l'on peut dire) qu'Hachem puisse davantage prendre conscience de notre souffrance et ainsi nous en sortir. ]
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-> Le Zohar dit que si une personne se comporte avec un visage rayonnant [de joie] en bas, de la même manière, cela lui sera renvoyé d'en-Haut. Si elle se comporte avec tristesse, de la rigueur sera rendu d'en-Haut. [plus on se réjouit (par notre confiance en D.), plus du Ciel on nous donne des raisons de se réjouir. A l'inverse, plus on s'attriste, plus on nous envoie des raisons de nous attrister. ]
Selon notre service d'Hachem avec joie, notre joie attire la joie vers nous depuis le monde Supérieur.
Nos Sages (Sotah 11b) disent que grâce au mérite des femmes justes, le peuple juif a été délivré d'Égypte.
Il semble que lorsque le peuple juif a été exilé en Égypte avec des travaux éreintants et de la tristesse, cela a causé la même chose à la Chékhina ... Comme les femmes justes ont réjoui leurs maris avec les miroirs, elles ont également réjoui la Chékhina, et grâce à ce mérite, ils sont sortis de l'exil d'Egypte.
[Toldot Yaakov Yossef - parachat Vayikra]
[Voir Rachi (Vayakel 38,8) qui décrit comment les femmes juives en Egypte utilisaient des miroirs en cuivre pour se parer. Hachem louait grandement l'utilisation de ces miroirs, car les hommes juifs étaient épuisés par le travail physique en Égypte et avaient perdu leur désir de procréer. Les femmes se paraissaient pour devenir attirantes aux yeux des hommes, permettant ainsi la perpétuation du peuple juif.
(on voit qu'en remontant leur moral (malgré la situation d'esclavage très difficile), en leur redonnant le sourire, elles ont permis que du Ciel on envoie de belles choses, ce qui a mené à la libération d'Egypte).
Ce concept est applicable pour notre libération personnelles à nos soucis, comme collectivement. ]
-> L'objectif principal est d'éliminer la tristesse et de s'accrocher à la joie ...
Lorsque la tristesse prend le dessus, cela entraîne un jugement défavorable.
[Toldot Yaakov Yossef - divré chéchamati mimori 25 ]
[Hachem ne nous demande pas l'impossible, il est normal et humain d'avoir des moments de tristesse. Par contre, on doit faire de son mieux pour ne pas l'entretenir, la développer plus que nécessaire, mais plutôt s'en échapper vers de la joie. En effet, cet effort d'être joyeux (par notre confiance en Hachem), est ce qui pourra nous sortir véritablement de cette situation désagréable. ]
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-> C'est une grande mitsva d'être toujours joyeux et de se renforcer de toutes ses forces pour s'éloigner de la tristesse et de l'amertume. Toutes les maladies ne surviennent chez une personne que lorsque sa joie diminue ... et la joie est un grand remède.
La règle générale est qu'une personne doit se renforcer de toutes ses forces pour être toujours joyeuse. Car la nature humaine est de se laisser aller à l'amertume et à la tristesse en raison des événements et des circonstances de la vie.
Chaque personne est remplie de souffrances. Par conséquent, une personne doit toujours se forcer avec beaucoup de force à être toujours heureuse et à se rendre heureuse de toutes les manières possibles, même avec des sottises.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan 2:24 ]
-> "Et Hachem fut réconforté, car Il avait créé l'homme sur terre, et Il était triste dans son cœur" (Bérechit 6,6).
Le Likouté Yéhouda (paracha Bérechit) cite la question du Imré Emet : est-il possible que Hachem ressente de la tristesse?
Le verset signifie plutôt que Hachem a créé l'homme sur terre, et qu'Il a mis la tristesse dans le cœur de l'homme. Plus précisément, Il a apporté la tristesse à la génération du Déluge.
Selon le Arizal, la joie a la capacité d'élever une personne à n'importe quel niveau, à tel point que celui qui est plongé dans la joie est à l'abri de la Rigueur, du jugement (Divin).
C'est pourquoi Hachem a apporté la tristesse à la génération du Déluge afin de pouvoir agir avec Rigueur pour punir leurs fautes.
[être joyeux est un bouclier qui nous protège si puissamment des mauvais décrets du Ciel, que même pour des réchaïm comme la génération du Déluge, Hachem a dû faire en sorte qu'ils soient dans un état de triste pour avoir la possibilité d'agir contre eux! ]
-> Parmi toutes les caractéristiques de l'homme, la plus élevée est la joie ; et si c'est pour une mitsva, c'est la dévotion la plus élevée de toutes.
[rav Mena'hem Mendel de Vitebsk - Pri Ha'aretz - parachat Emor ]
-> Il faut savoir que, tout comme dans le domaine physique, par exemple lorsque deux personnes s'affrontent dans un combat de lutte, si l'une d'elles est paresseuse et indolente, elle sera facilement battue et tombera, même si elle est plus forte que son adversaire.
Il en va de même pour vaincre le yétser ara. Il est impossible de le vaincre avec paresse et indolence, qui découlent de la tristesse et d'un cœur aussi dur que la pierre ; au contraire, [la manière de vaincre le yétser ara est] avec vivacité, qui découle de la joie, d'un cœur ouvert et d'une purification de toute trace d'inquiétude ou de tristesse dans le monde.
[Tanya - chap.26 ]
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-> "L'esprit de l'homme le soutient dans la maladie" (Michlé 18,14).
Quand une personne est constamment joyeuse, elle est soutenue dans la maladie. Même si un fléau s'abat sur elle, elle est soutenue dans la maladie ; et grâce à sa joie, elle peut annuler la maladie.
[Gaon de Vilna - Michlé 18,14 ]
-> Il est dit au nom du rav Sim'ha Bounim de Peshischa que les personnes légères reçoivent du bien dans ce monde-ci (olam hazé) parce qu'elles sont constamment joyeuses. Même si leur bonheur se trouve dans la frivolité et la folie, la joie est néanmoins un trait de caractère enraciné dans la bonté ('hessed) et attire donc la bonté et l'abondance sur elles.
Alors que les personnes craintives qui sont souvent inquiètes et tristes, même si leur inquiétude est motivée par le désir de servir Hachem, attirent néanmoins sur elles la rigueur et manquent de subsistance.
La leçon à en tirer est de se renforcer pour se réjouir constamment de la joie d'une mitsva, et ainsi avoir de quoi subsister.
[Sia'h Sarfé Kodech - Inyanim Shonim ]
-> "Et toute l'assemblée se leva et éleva la voix, et le peuple pleura cette nuit-là" (Chéla'h Lé'ha 14,1).
Rabba dit au nom de Rabbi Yo'hanan : Cette nuit-là était le 9 Av. Hachem leur dit :
"Vous avez pleuré sans raison, alors je vais instaurer des pleurs pour les générations futures" (Taanit 29a).
Si tel est le cas pour le négatif, à combien plus forte raison pour le positif, qui est toujours plus grand que le négatif. Il est certain que si une personne se réjouit, même sans raison, Hachem établira la joie pour des générations.
[on constate la gravité de la punition d'avoir pleuré pour rien, alors on peut s'attendre une récompense très puissante pour le fait d'être joyeux alors qu'on pourrait avoir de bonne raison d'être triste. ]
[Béer Haparacha - parachat Chéla'h ]
-> Renforcez-vous dans l'étude et fixez constamment votre cœur sur la joie.
De la joie découle une abondance de sagesse d'en-Haut.
['Hazon Ich - Kovetz Igrot - vol.2, n°9 ]
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+ Etre juif = être joyeux :
-> Le rav Shimshon Pinkous (Tiféret Shimshon - parachat Vayichla'h - p.382) écrit :
"L'une des caractéristiques marquantes des juifs à travers l'histoire est la joie. J'ai entendu un jour un linguiste non juif dire qu'il n'existe aucune langue au monde qui ait autant de synonymes pour désigner la joie que l'hébreu. En anglais, il y en a deux ou trois ... En hébreu, il y en a beaucoup plus : guila, rina, ditsa, 'hedva, ... Pourquoi cela?
Parce que chaque nation met l'accent sur son objectif dans la vie. Par exemple, la langue inuite compte six ou sept mots différents pour décrire la "neige", alors qu'en anglais, il n'y en a qu'un seul. Les Inuits en ont beaucoup parce que toute leur vie tourne autour de la neige, ils ont donc besoin de nombreuses définitions différentes des types de neige : neige sèche, neige mouillée, neige froide, ...
Tout au long de l'histoire, les juifs ont vécu dans la joie ; elle fait partie intégrante de notre vie. C'est pourquoi, dans le judaïsme, nous avons de nombreux mots différents pour décrire la joie.
-> Il (un juif) ne doit pas être trop rempli de joie et de rire, ni triste et abattu.
Il doit plutôt se réjouir tous les jours de sa vie dans la sérénité et [avec] un visage agréable.
[Rambam - Michné Torah - Hilkhot Déot 1,4 ]
-> "Cantique des degrés. Quand Hachem ramena les captifs de Tsion ... Hachem a accompli de grandes choses pour nous, nous étions joyeux (ayinou chémé'him)" (Téhilim 126,1-3).
Lorsque le machia'h arrivera, les non-juifs demanderont : "Quelle est cette grande chose que Hachem a accomplie pour le peuple juif pour qu'il soit à un tel niveau?"
Le peuple juif leur répondra : "Hachem a accompli cette grande action pour nous parce que pendant toute la durée de l'exil, nous avons été joyeux de tout ce qui nous est arrivé."
[rav Shimon Maryles de Yérouslav - Torat Shimon ]
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-> La joie est un niveau impossible à atteindre sauf à travers l'aspect "ma" (littéralement "quoi").
Quelqu'un qui se sent important et méritant de quelque chose, ne sera pas capable d'atteindre la joie. Peu importe ce qu'on lui donne, il pensera qu'il mérite davantage.
Cependant, quelqu'un qui se considère comme rien, tout ce qu'on lui donne sera considéré comme une grande joie à ses yeux, car il ne méritait même pas cela ; c'était une bonté gratuite, et il remerciera et louera le Créateur pour cela. Il sera constamment joyeux.
La vérité est qu'un juif devrait être extrêmement joyeux, car il est une partie de D. en-Haut, et à propos de D., il est écrit : "La force et la joie sont en Sa demeure" (Divré Hayamim I 16,27).
Même si une personne a causé des dommages et des imperfections, son essence ne change pas pour autant ; elle reste une partie de D. au-dessus.
[Beit Avraham - p.223 ]
-> "Et vous serez complètement joyeux" (véayita akh saméa'h - Réé 16,15). Cela signifie que si tu te réjouis pendant Souccot, tu seras heureux et joyeux pendant toute l'année ; si tu es triste au début de l'année, tu seras consumé par la tristesse.
Car telle est la nature de la réalité : celui qui est heureux de sa part atteindra la joie et la gaieté ; celui qui gémit sans raison gémira toute sa vie.
[Abarbanel - Réé 16,13 ]
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+ Pour nous anéantir les grecs ont voulu nous retirer notre joie :
-> Dans la guémara (Taanit 28a), il est dit que le gouvernement a un jour mis en œuvre un décret sévère contre Israël, interdisant aux juifs d'apporter les bikourim (premiers fruits de la récolte) ou les eitsim lamaara'ha (bois à disposer sur l'autel).
Le Maharcha explique qu'il s'agissait du gouvernement grec au début de sa domination sur Israël. Il ajoute : "Nous pouvons expliquer pourquoi ils ont décrété ces deux choses ; ces deux choses sont accomplies avec joie. Lorsqu'ils apportaient des eitsim lamaara'ha, les personnes impliquées se réjouissaient et faisaient un Yom Tov de ce jour-là. De même, les bikourim étaient apportés avec une grande joie. C'est pourquoi le gouvernement grec a décrété l'interdiction de ces deux choses afin de supprimer la joie parmi eux."
Nous pourrions ajouter que c'était également leur intention dans le reste de leurs décrets (aux grecs), contre le Shabbat, Roch 'Hodech et la mila (voir Méguilat Antiochus - chap.10). Car nos Sages disent à propos de la mila (circoncision) que c'était une mitsva que le peuple juif ont accepté avec joie et accomplisse encore avec joie (Shabbath 130a).
Concernant Roch 'Hodech, les commentateurs expliquent que leur intention [en l'interdisant] était de supprimer toutes les fêtes de l'année qui dépendent de l'établissement de la nouvelle lune, qui sont toutes des moments où la joie est obligatoire.
De même, le Shabbat comporte un aspect de réjouissance, comme le disent les Sages (Sifri - Bamidbar 77,1) que le verset "ouv'yom sim'hatkhèm" (et pendant vos jours de réjouissance - Béaaloté'ha 10,10) fait référence au Shabbat.
Nous pouvons dire que la raison pour laquelle les grecs ont d'abord annulé les mitsvot qui tournent autour de la joie est qu'ils savaient que sans joie, le judaïsme dans son ensemble serait insoutenable.
[l'acronyme de : 'Hodech, Shabbath et Mila, est : sim'ha (joie). ]
Selon cela, il est approprié d'augmenter considérablement sa joie pendant les jours de Hanoucca [alors que nous commémorons la victoire sur les Grecs].
[en ce sens, le Rambam (Michné Torah - Hilkhot 'Hanoucca 3,3) décrit Hanoucca comme un moment de joie, de louanges et de remerciements. ]
[Guilyon Shemouat HaLévi ]
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+ Yossef était toujours dans la joie :
-> Yossef Hatsadik a mis au point des stratégies internes pour éloigner son cœur de toute tristesse. Car le plus grand obstacle [à notre croissance spirituelle] est le découragement et la colère ...
Il [Yossef] a détourné ses pensées de ses soucis et de sa souffrance, et de la douleur d'être éloigné de la maison de son père. Il était constamment dans un état de joie pour servir Hachem avec un cœur joyeux.
Il mangeait, buvait et se soignait les cheveux (voir Rachi - Vayéchev 39,6), tout cela afin de se sentir heureux et de bonne humeur ...
"Et il était un homme qui réussissait" (vayéhi ich matslia'h - Vayéchev 39,2), ce qui signifie qu'il était heureux et joyeux dans son service d'Hachem, même lorsqu'il souffrait.
C'est ce qui est dit : "vayéhi" (וַיְהִי), ce qui signifie qu'il était en souffrance, et pourtant, "ich matslia'h" (un homme heureux, joyeux). [selon le midrach (Bamidbar rabba 13,5) : "à tout endroit où il est écrit "vayéhi" cela fait référence à de la souffrance, de la douleur, et lorsqu'il est écrit "véaya" cela fait référence à de la joie." ]
Comme l'explique le midrach (Béréchit rabba 86,4), Yossef était un "guéver kafoz" (un homme bondissant - גבר קפוז). Cela signifie qu'il était joyeux et heureux, agissant avec précipitation et enthousiasme. Il était constamment heureux, éliminant ainsi la douleur de la Chékhina et de lui-même ... et attirant toute la souffrance vers les autres nations.
[Maor Vachémech - Vayéchev 39,2 ]
[ L'union entre chaque juif et Hachem se traduit par le fait qu'Il souffre avec nous, pour ainsi dire, comme nous le disent les versets (Téhilim 91,15 ; Yéchayahou 63,9) : "Je suis avec lui (tout juif) dans sa souffrance" et "toute leur souffrance est douloureuse pour Lui (Hachem)".
De même, "Lorsqu'un homme a de la peine (qu'il souffre), comment la Présence Divine s'exprime-t-elle : "Ma tête me fait mal, mon bras me fait mal"." (guémara 'Haguiga 15b).
Ainsi, lorsque l'on sort de notre douleur, tristesse, on fait un acte bonté envers Hachem, qui alors peut (par ce mérite et notre bita'hon dans l'épreuve) nous combler du meilleur.
Le Maor vaChémech enseigne qu'en allant au-dessus de notre situation de souffrance (par confiance en Hachem), alors on place cette souffrance sur les autres nations (qui nous veulent du mal). ]
-> Il est dit au nom du Sfat Emet que lorsque Yaakov a retrouvé Yossef, il a récité la kriat Shéma (voir Rachi - Vayigach 46,29) car après avoir vu Yossef, il a pu reconnaître que tout ce qui lui était arrivé était juste. Ainsi, a-t-il affirmé, il a proclamé "Shéma Israël Hachem Elokénou, Hachem é'had" = à la fois l'Attribut divin de miséricorde (représenté par le nom "Hachem") que l'Attribut de rigueur (représenté par le nom "Elokénou") proviennent toutes deux d'un D. miséricordieux ("Hachem é'had).
Quant à Yossef, il n'a pas récité la kriat Shéma à ce moment-là, car il avait déjà compris cette perspective depuis le début (avec sa vente par ses frères, lors de son séjour en Egypte en tant qu'esclave chez Potifar, puis en prison, à l'accession au sommet de l'Egypte [vice-roi] ).
De plus, cette qualité de Yossef aide à expliquer la bénédiction mystérieuse de Yaakov à Yossef, "Les filles marchent sur le mur" (banot tsaada alé chour - Vayé'hi 49,22), qui fait référence au fait que les filles d'Egypte grimpaient sur le mur pour contempler la beauté de Yossef (voir Rachi ad loc.). De quel genre d'éloge s'agit-il?
Il est dit dans l'explication que Yaakov louait le fait que, bien que Yossef ait traversé tant de circonstances difficiles, son bita'hon inébranlable lui avait permis de conserver sa beauté naturelle (alors que généralement, de telles épreuves et tribulations auraient rendu quelqu'un épuisé et vieilli) à tel point que les femmes égyptiennes cherchaient à la contempler.
-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.7) écrit : "À celui qui n'éprouve pas ce désir ardent en lui [pour Hachem], il est conseillé de se forcer volontairement à agir avec zèle, ce qui fera naître en lui un désir naturel. Car les actions extérieures éveillent les sentiments intérieurs ... Cela générera en lui une joie intérieure, un désir et une aspiration."
Cela signifie que celui qui ne ressent pas naturellement la joie devrait s'engager dans des actions extérieures qui généreront ces sentiments.
-> b'h, voir également : Yossef de la prison au titre de vice-roi d'Egypte : https://todahm.com/2021/12/12/yossef-lhomme-le-plus-joyeux-selon-le-tanah
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+ Joie & nos prières :
-> Nos Sages (Béra'hot 32b) disent que toutes les portes [du ciel] sont verrouillées, sauf les portes des larmes.
Si les portes des larmes étaient fermées, nous ne pourrions pas entrer. Car les larmes sont l'expression de la tristesse, et il serait difficile d'entrer par une porte qui est fermée [un état de désespoir éloigne, obstrue, notre lien d'Hachem).
Cependant, avec la joie, on peut toujours entrer.
[ rav Sim'ha Bounim de Pschisha - Guilyon Chémouat Halévi ]
-> De même, le rav Moché Leib de Sassov dit : "[certes] les portes des larmes ne sont pas verrouillées, mais la joie est encore plus grande que cela : elle brise [et transperce] les portes et les murs."
-> Le Baal Shem Tov (Tzsvaat HaRivach 45)" écrit :
"Les larmes sont très mauvaises pour une personne, car il faut servir Hachem spécifiquement avec joie. Cependant, si les larmes proviennent de la joie et de notre attachement (dvekout) envers Hachem, alors elles sont très bonnes".
-> Bien que le Chlah Hakadoch (Béchala'h - Torah Ohr 4) écrive que deux forces peuvent empêcher les prières d'atteindre Hashem : la folie et la tristesse ; il est dit au nom de rav Hershele Spinker que si l'on pleure en pensant qu'Hachem est infiniment miséricordieux et qu'il prêtera attention à ses larmes, celles-ci ne sont pas considérées comme des larmes de tristesse.
-> Le Arizal (Shaar Hakavanot) décrit ainsi la nécessité de la joie pendant la prière : "Il est interdit à une personne de prier dans un état de tristesse ... On doit plutôt être dans un état de joie aussi grand que possible ... L'aspect principal de l'obtention du roua'h hakodech repose essentiellement sur cette question, que ce soit pendant la prière ou lors de l'accomplissement de toute autre mitzvah ...
Ne dépréciez pas ce sujet (l'importance d'être joyeux, par exemple en priant), car la récompense est grande."
-> Le 'Hatam Sofer (Orot - Chémot p.26) développe davantage cette idée : "Lorsqu'une personne renonce à tout espoir de mettre en œuvre une stratégie pour échapper à ses problèmes ... et sait que nous dépendons entièrement d'Hachem, alors l'impact des problèmes sur cette personne s'affaiblit, sa tristesse diminue et sa prière peut être reçue (au Ciel)."
-> "Et Haman prit les vêtements et le cheval" (Esther 6,11).
Mordé'haï dit : "Cet homme est venu pour me tuer". À ce moment-là, Mordé'hai s'enveloppa dans un talith et se leva pour prier. Haman arriva, s'assit devant lui et attendit qu'il ait fini de prier" (guémara Méguila 16a).
Haman n'interrompit pas sa prière au milieu, car il pensait que Mordé'hai priait certainement dans la tristesse, et que les prières dans la tristesse ne sont pas exaucées ; si Haman interrompait ses prières [en lui annonçant les honneurs que lui avait accordés A'hachvéroch], il reprendrait ensuite et prierait une seconde fois, et après avoir entendu la nouvelle, il prierait certainement avec une grande joie, ce qui serait très désirable [aux yeux d'Hachem].
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - Méguila 16a ]
-> Selon cette idée, nous pourrions expliquer pourquoi Esther n'a pas souhaité révéler le complot d'Haman à A'hachvéroch lors du premier festin qu'ils ont partagé ensemble : Haman était alors dans un état de joie, et Esther savait qu'elle ne parviendrait pas à le renverser. Elle a donc attendu le deuxième festin, lorsque Haman était dans un état de chagrin.