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Avoir une joie constante

+ Avoir une joie constante :

-> "Car vous partirez dans la joie" (ki bésim'ha tétséou - Yéchayahou 55,12).
Cela signifie que grâce à la joie, vous pouvez être délivrés de tous vos problèmes.
[rabbi Mendel Ména'hem de Kotzk - Emet véEmouna - p.8 ]

-> Hachem souhaite constamment accorder ses bienfaits à Son peuple, Israël, mais la force du mal (sitra a'hra) bloque les canaux de l'abondance.
Cependant, chaque fois qu'un juif est animé de joie, celle-ci écarte les obstacles qui empêchent l'abondance de se manifester. Alors, Hachem, dans son infinie miséricorde et sa bonté, accorde d'abondantes bénédictions à Son peuple, Israël.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayétsé ]

-> Le rav Shlomo Kluger interprète le verset "Hodou l'Hachel ki tov, ki léolam 'hasdo"(Louez Hachem, car Il est bon ; Sa bonté est éternelle - Téhilim 118,1), comme signifiant : Louez Hachem en toutes circonstances et dites qu'Il est bon, alors vous mériterez de voir que Sa bonté est éternelle.
La reconnaissance de la bonté infinie d'Hachem est précisément la force qui peut vaincre la force de Rigueur Divine.
C'est pourquoi le Tiféret Shlomo explique qu'Esther a envoyé des vêtements à Mordé'haï et lui a dit d'essuyer la cendre sur son front, car si elle parvenait à le réjouir malgré les circonstances désastreuses, cela permettrait d'annuler la force de Rigueur/jugement (din).

-> "Il a vu leur souffrance, quand Il a entendu leur chant" (Téhilim 106,44).
Quand Hachem voit-Il la souffrance de l'homme?
Au moment où l'homme est rempli de joie et chante tout ce qui lui arrive, et où il accepte tout avec amour. C'est le sens de "quand Il a entendu leur chant (ét rinatam)".
[le 'Hozé de Lublin - Sia'h Sarfé Kodech - Inyanim Shonim - yissourim 6 ]
[on a tendance à se morfondre dans la tristesse, le désespoir, en attendant passivement l'aide Divine. Mais en faisant l'effort d'aller contre sa nature du moment en se réjouissant (car tout vient d'Hachem), on provoque (si l'on peut dire) qu'Hachem puisse davantage prendre conscience de notre souffrance et ainsi nous en sortir. ]

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-> Le Zohar dit que si une personne se comporte avec un visage rayonnant [de joie] en bas, de la même manière, cela lui sera renvoyé d'en-Haut. Si elle se comporte avec tristesse, de la rigueur sera rendu d'en-Haut. [plus on se réjouit (par notre confiance en D.), plus du Ciel on nous donne des raisons de se réjouir. A l'inverse, plus on s'attriste, plus on nous envoie des raisons de nous attrister. ]
Selon notre service d'Hachem avec joie, notre joie attire la joie vers nous depuis le monde Supérieur.
Nos Sages (Sotah 11b) disent que grâce au mérite des femmes justes, le peuple juif a été délivré d'Égypte.
Il semble que lorsque le peuple juif a été exilé en Égypte avec des travaux éreintants et de la tristesse, cela a causé la même chose à la Chékhina ... Comme les femmes justes ont réjoui leurs maris avec les miroirs, elles ont également réjoui la Chékhina, et grâce à ce mérite, ils sont sortis de l'exil d'Egypte.
[Toldot Yaakov Yossef - parachat Vayikra]

[Voir Rachi (Vayakel 38,8) qui décrit comment les femmes juives en Egypte utilisaient des miroirs en cuivre pour se parer. Hachem louait grandement l'utilisation de ces miroirs, car les hommes juifs étaient épuisés par le travail physique en Égypte et avaient perdu leur désir de procréer. Les femmes se paraissaient pour devenir attirantes aux yeux des hommes, permettant ainsi la perpétuation du peuple juif.
(on voit qu'en remontant leur moral (malgré la situation d'esclavage très difficile), en leur redonnant le sourire, elles ont permis que du Ciel on envoie de belles choses, ce qui a mené à la libération d'Egypte).
Ce concept est applicable pour notre libération personnelles à nos soucis, comme collectivement. ]

-> L'objectif principal est d'éliminer la tristesse et de s'accrocher à la joie ...
Lorsque la tristesse prend le dessus, cela entraîne un jugement défavorable.
[Toldot Yaakov Yossef - divré chéchamati mimori 25 ]
[Hachem ne nous demande pas l'impossible, il est normal et humain d'avoir des moments de tristesse. Par contre, on doit faire de son mieux pour ne pas l'entretenir, la développer plus que nécessaire, mais plutôt s'en échapper vers de la joie. En effet, cet effort d'être joyeux (par notre confiance en Hachem), est ce qui pourra nous sortir véritablement de cette situation désagréable. ]

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-> C'est une grande mitsva d'être toujours joyeux et de se renforcer de toutes ses forces pour s'éloigner de la tristesse et de l'amertume. Toutes les maladies ne surviennent chez une personne que lorsque sa joie diminue ... et la joie est un grand remède.
La règle générale est qu'une personne doit se renforcer de toutes ses forces pour être toujours joyeuse. Car la nature humaine est de se laisser aller à l'amertume et à la tristesse en raison des événements et des circonstances de la vie.
Chaque personne est remplie de souffrances. Par conséquent, une personne doit toujours se forcer avec beaucoup de force à être toujours heureuse et à se rendre heureuse de toutes les manières possibles, même avec des sottises.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan 2:24 ]

-> "Et Hachem fut réconforté, car Il avait créé l'homme sur terre, et Il était triste dans son cœur" (Bérechit 6,6).
Le Likouté Yéhouda (paracha Bérechit) cite la question du Imré Emet : est-il possible que Hachem ressente de la tristesse?
Le verset signifie plutôt que Hachem a créé l'homme sur terre, et qu'Il a mis la tristesse dans le cœur de l'homme. Plus précisément, Il a apporté la tristesse à la génération du Déluge.
Selon le Arizal, la joie a la capacité d'élever une personne à n'importe quel niveau, à tel point que celui qui est plongé dans la joie est à l'abri de la Rigueur, du jugement (Divin).
C'est pourquoi Hachem a apporté la tristesse à la génération du Déluge afin de pouvoir agir avec Rigueur pour punir leurs fautes.
[être joyeux est un bouclier qui nous protège si puissamment des mauvais décrets du Ciel, que même pour des réchaïm comme la génération du Déluge, Hachem a dû faire en sorte qu'ils soient dans un état de triste pour avoir la possibilité d'agir contre eux! ]

-> Parmi toutes les caractéristiques de l'homme, la plus élevée est la joie ; et si c'est pour une mitsva, c'est la dévotion la plus élevée de toutes.
[rav Mena'hem Mendel de Vitebsk - Pri Ha'aretz - parachat Emor ]

-> Il faut savoir que, tout comme dans le domaine physique, par exemple lorsque deux personnes s'affrontent dans un combat de lutte, si l'une d'elles est paresseuse et indolente, elle sera facilement battue et tombera, même si elle est plus forte que son adversaire.
Il en va de même pour vaincre le yétser ara. Il est impossible de le vaincre avec paresse et indolence, qui découlent de la tristesse et d'un cœur aussi dur que la pierre ; au contraire, [la manière de vaincre le yétser ara est] avec vivacité, qui découle de la joie, d'un cœur ouvert et d'une purification de toute trace d'inquiétude ou de tristesse dans le monde.
[Tanya - chap.26 ]

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-> "L'esprit de l'homme le soutient dans la maladie" (Michlé 18,14).
Quand une personne est constamment joyeuse, elle est soutenue dans la maladie. Même si un fléau s'abat sur elle, elle est soutenue dans la maladie ; et grâce à sa joie, elle peut annuler la maladie.
[Gaon de Vilna - Michlé 18,14 ]

-> Il est dit au nom du rav Sim'ha Bounim de Peshischa que les personnes légères reçoivent du bien dans ce monde-ci (olam hazé) parce qu'elles sont constamment joyeuses. Même si leur bonheur se trouve dans la frivolité et la folie, la joie est néanmoins un trait de caractère enraciné dans la bonté ('hessed) et attire donc la bonté et l'abondance sur elles.
Alors que les personnes craintives qui sont souvent inquiètes et tristes, même si leur inquiétude est motivée par le désir de servir Hachem, attirent néanmoins sur elles la rigueur et manquent de subsistance.
La leçon à en tirer est de se renforcer pour se réjouir constamment de la joie d'une mitsva, et ainsi avoir de quoi subsister.
[Sia'h Sarfé Kodech - Inyanim Shonim ]

-> "Et toute l'assemblée se leva et éleva la voix, et le peuple pleura cette nuit-là" (Chéla'h Lé'ha 14,1).
Rabba dit au nom de Rabbi Yo'hanan : Cette nuit-là était le 9 Av. Hachem leur dit :
"Vous avez pleuré sans raison, alors je vais instaurer des pleurs pour les générations futures" (Taanit 29a).
Si tel est le cas pour le négatif, à combien plus forte raison pour le positif, qui est toujours plus grand que le négatif. Il est certain que si une personne se réjouit, même sans raison, Hachem établira la joie pour des générations.
[on constate la gravité de la punition d'avoir pleuré pour rien, alors on peut s'attendre une récompense très puissante pour le fait d'être joyeux alors qu'on pourrait avoir de bonne raison d'être triste. ]
[Béer Haparacha - parachat Chéla'h ]

-> Renforcez-vous dans l'étude et fixez constamment votre cœur sur la joie.
De la joie découle une abondance de sagesse d'en-Haut.
['Hazon Ich - Kovetz Igrot - vol.2, n°9 ]

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+ Etre juif = être joyeux :

-> Le rav Shimshon Pinkous (Tiféret Shimshon - parachat Vayichla'h - p.382) écrit :
"L'une des caractéristiques marquantes des juifs à travers l'histoire est la joie. J'ai entendu un jour un linguiste non juif dire qu'il n'existe aucune langue au monde qui ait autant de synonymes pour désigner la joie que l'hébreu. En anglais, il y en a deux ou trois ... En hébreu, il y en a beaucoup plus : guila, rina, ditsa, 'hedva, ... Pourquoi cela?
Parce que chaque nation met l'accent sur son objectif dans la vie. Par exemple, la langue inuite compte six ou sept mots différents pour décrire la "neige", alors qu'en anglais, il n'y en a qu'un seul. Les Inuits en ont beaucoup parce que toute leur vie tourne autour de la neige, ils ont donc besoin de nombreuses définitions différentes des types de neige : neige sèche, neige mouillée, neige froide, ...
Tout au long de l'histoire, les juifs ont vécu dans la joie ; elle fait partie intégrante de notre vie. C'est pourquoi, dans le judaïsme, nous avons de nombreux mots différents pour décrire la joie.

-> Il (un juif) ne doit pas être trop rempli de joie et de rire, ni triste et abattu.
Il doit plutôt se réjouir tous les jours de sa vie dans la sérénité et [avec] un visage agréable.
[Rambam - Michné Torah - Hilkhot Déot 1,4 ]

-> "Cantique des degrés. Quand Hachem ramena les captifs de Tsion ... Hachem a accompli de grandes choses pour nous, nous étions joyeux (ayinou chémé'him)" (Téhilim 126,1-3).
Lorsque le machia'h arrivera, les non-juifs demanderont : "Quelle est cette grande chose que Hachem a accomplie pour le peuple juif pour qu'il soit à un tel niveau?"
Le peuple juif leur répondra : "Hachem a accompli cette grande action pour nous parce que pendant toute la durée de l'exil, nous avons été joyeux de tout ce qui nous est arrivé."
[rav Shimon Maryles de Yérouslav - Torat Shimon ]

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-> La joie est un niveau impossible à atteindre sauf à travers l'aspect "ma" (littéralement "quoi").
Quelqu'un qui se sent important et méritant de quelque chose, ne sera pas capable d'atteindre la joie. Peu importe ce qu'on lui donne, il pensera qu'il mérite davantage.
Cependant, quelqu'un qui se considère comme rien, tout ce qu'on lui donne sera considéré comme une grande joie à ses yeux, car il ne méritait même pas cela ; c'était une bonté gratuite, et il remerciera et louera le Créateur pour cela. Il sera constamment joyeux.
La vérité est qu'un juif devrait être extrêmement joyeux, car il est une partie de D. en-Haut, et à propos de D., il est écrit : "La force et la joie sont en Sa demeure" (Divré Hayamim I 16,27).
Même si une personne a causé des dommages et des imperfections, son essence ne change pas pour autant ; elle reste une partie de D. au-dessus.
[Beit Avraham - p.223 ]

-> "Et vous serez complètement joyeux" (véayita akh saméa'h - Réé 16,15). Cela signifie que si tu te réjouis pendant Souccot, tu seras heureux et joyeux pendant toute l'année ; si tu es triste au début de l'année, tu seras consumé par la tristesse.
Car telle est la nature de la réalité : celui qui est heureux de sa part atteindra la joie et la gaieté ; celui qui gémit sans raison gémira toute sa vie.
[Abarbanel - Réé 16,13 ]

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+ Pour nous anéantir les grecs ont voulu nous retirer notre joie :

-> Dans la guémara (Taanit 28a), il est dit que le gouvernement a un jour mis en œuvre un décret sévère contre Israël, interdisant aux juifs d'apporter les bikourim (premiers fruits de la récolte) ou les eitsim lamaara'ha (bois à disposer sur l'autel).
Le Maharcha explique qu'il s'agissait du gouvernement grec au début de sa domination sur Israël. Il ajoute : "Nous pouvons expliquer pourquoi ils ont décrété ces deux choses ; ces deux choses sont accomplies avec joie. Lorsqu'ils apportaient des eitsim lamaara'ha, les personnes impliquées se réjouissaient et faisaient un Yom Tov de ce jour-là. De même, les bikourim étaient apportés avec une grande joie. C'est pourquoi le gouvernement grec a décrété l'interdiction de ces deux choses afin de supprimer la joie parmi eux."

Nous pourrions ajouter que c'était également leur intention dans le reste de leurs décrets (aux grecs), contre le Shabbat, Roch 'Hodech et la mila (voir Méguilat Antiochus - chap.10). Car nos Sages disent à propos de la mila (circoncision) que c'était une mitsva que le peuple juif ont accepté avec joie et accomplisse encore avec joie (Shabbath 130a).
Concernant Roch 'Hodech, les commentateurs expliquent que leur intention [en l'interdisant] était de supprimer toutes les fêtes de l'année qui dépendent de l'établissement de la nouvelle lune, qui sont toutes des moments où la joie est obligatoire.
De même, le Shabbat comporte un aspect de réjouissance, comme le disent les Sages (Sifri - Bamidbar 77,1) que le verset "ouv'yom sim'hatkhèm" (et pendant vos jours de réjouissance - Béaaloté'ha 10,10) fait référence au Shabbat.
Nous pouvons dire que la raison pour laquelle les grecs ont d'abord annulé les mitsvot qui tournent autour de la joie est qu'ils savaient que sans joie, le judaïsme dans son ensemble serait insoutenable.
[l'acronyme de : 'Hodech, Shabbath et Mila, est : sim'ha (joie). ]
Selon cela, il est approprié d'augmenter considérablement sa joie pendant les jours de Hanoucca [alors que nous commémorons la victoire sur les Grecs].
[en ce sens, le Rambam (Michné Torah - Hilkhot 'Hanoucca 3,3) décrit Hanoucca comme un moment de joie, de louanges et de remerciements. ]
[Guilyon Shemouat HaLévi ]

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+ Yossef était toujours dans la joie :

-> Yossef Hatsadik a mis au point des stratégies internes pour éloigner son cœur de toute tristesse. Car le plus grand obstacle [à notre croissance spirituelle] est le découragement et la colère ...
Il [Yossef] a détourné ses pensées de ses soucis et de sa souffrance, et de la douleur d'être éloigné de la maison de son père. Il était constamment dans un état de joie pour servir Hachem avec un cœur joyeux.
Il mangeait, buvait et se soignait les cheveux (voir Rachi - Vayéchev 39,6), tout cela afin de se sentir heureux et de bonne humeur ...
"Et il était un homme qui réussissait" (vayéhi ich matslia'h - Vayéchev 39,2), ce qui signifie qu'il était heureux et joyeux dans son service d'Hachem, même lorsqu'il souffrait.
C'est ce qui est dit : "vayéhi" (וַיְהִי), ce qui signifie qu'il était en souffrance, et pourtant, "ich matslia'h" (un homme heureux, joyeux). [selon le midrach (Bamidbar rabba 13,5) : "à tout endroit où il est écrit "vayéhi" cela fait référence à de la souffrance, de la douleur, et lorsqu'il est écrit "véaya" cela fait référence à de la joie." ]
Comme l'explique le midrach (Béréchit rabba 86,4), Yossef était un "guéver kafoz" (un homme bondissant - גבר קפוז). Cela signifie qu'il était joyeux et heureux, agissant avec précipitation et enthousiasme. Il était constamment heureux, éliminant ainsi la douleur de la Chékhina et de lui-même ... et attirant toute la souffrance vers les autres nations.
[Maor Vachémech - Vayéchev 39,2 ]

[ L'union entre chaque juif et Hachem se traduit par le fait qu'Il souffre avec nous, pour ainsi dire, comme nous le disent les versets (Téhilim 91,15 ; Yéchayahou 63,9) : "Je suis avec lui (tout juif) dans sa souffrance" et "toute leur souffrance est douloureuse pour Lui (Hachem)".
De même, "Lorsqu'un homme a de la peine (qu'il souffre), comment la Présence Divine s'exprime-t-elle : "Ma tête me fait mal, mon bras me fait mal"." (guémara 'Haguiga 15b).
Ainsi, lorsque l'on sort de notre douleur, tristesse, on fait un acte bonté envers Hachem, qui alors peut (par ce mérite et notre bita'hon dans l'épreuve) nous combler du meilleur.
Le Maor vaChémech enseigne qu'en allant au-dessus de notre situation de souffrance (par confiance en Hachem), alors on place cette souffrance sur les autres nations (qui nous veulent du mal). ]

-> Il est dit au nom du Sfat Emet que lorsque Yaakov a retrouvé Yossef, il a récité la kriat Shéma (voir Rachi - Vayigach 46,29) car après avoir vu Yossef, il a pu reconnaître que tout ce qui lui était arrivé était juste. Ainsi, a-t-il affirmé, il a proclamé "Shéma Israël Hachem Elokénou, Hachem é'had" = à la fois l'Attribut divin de miséricorde (représenté par le nom "Hachem") que l'Attribut de rigueur (représenté par le nom "Elokénou") proviennent toutes deux d'un D. miséricordieux ("Hachem é'had).
Quant à Yossef, il n'a pas récité la kriat Shéma à ce moment-là, car il avait déjà compris cette perspective depuis le début (avec sa vente par ses frères, lors de son séjour en Egypte en tant qu'esclave chez Potifar, puis en prison, à l'accession au sommet de l'Egypte [vice-roi] ).

De plus, cette qualité de Yossef aide à expliquer la bénédiction mystérieuse de Yaakov à Yossef, "Les filles marchent sur le mur" (banot tsaada alé chour - Vayé'hi 49,22), qui fait référence au fait que les filles d'Egypte grimpaient sur le mur pour contempler la beauté de Yossef (voir Rachi ad loc.). De quel genre d'éloge s'agit-il?
Il est dit dans l'explication que Yaakov louait le fait que, bien que Yossef ait traversé tant de circonstances difficiles, son bita'hon inébranlable lui avait permis de conserver sa beauté naturelle (alors que généralement, de telles épreuves et tribulations auraient rendu quelqu'un épuisé et vieilli) à tel point que les femmes égyptiennes cherchaient à la contempler.

-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.7) écrit : "À celui qui n'éprouve pas ce désir ardent en lui [pour Hachem], il est conseillé de se forcer volontairement à agir avec zèle, ce qui fera naître en lui un désir naturel. Car les actions extérieures éveillent les sentiments intérieurs ... Cela générera en lui une joie intérieure, un désir et une aspiration."
Cela signifie que celui qui ne ressent pas naturellement la joie devrait s'engager dans des actions extérieures qui généreront ces sentiments.

-> b'h, voir également : Yossef de la prison au titre de vice-roi d'Egypte : https://todahm.com/2021/12/12/yossef-lhomme-le-plus-joyeux-selon-le-tanah

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+ Joie & nos prières :

-> Nos Sages (Béra'hot 32b) disent que toutes les portes [du ciel] sont verrouillées, sauf les portes des larmes.
Si les portes des larmes étaient fermées, nous ne pourrions pas entrer. Car les larmes sont l'expression de la tristesse, et il serait difficile d'entrer par une porte qui est fermée [un état de désespoir éloigne, obstrue, notre lien d'Hachem).
Cependant, avec la joie, on peut toujours entrer.
[ rav Sim'ha Bounim de Pschisha - Guilyon Chémouat Halévi ]

-> De même, le rav Moché Leib de Sassov dit : "[certes] les portes des larmes ne sont pas verrouillées, mais la joie est encore plus grande que cela : elle brise [et transperce] les portes et les murs."

-> Le Baal Shem Tov (Tzsvaat HaRivach 45)" écrit :
"Les larmes sont très mauvaises pour une personne, car il faut servir Hachem spécifiquement avec joie. Cependant, si les larmes proviennent de la joie et de notre attachement (dvekout) envers Hachem, alors elles sont très bonnes".

-> Bien que le Chlah Hakadoch (Béchala'h - Torah Ohr 4) écrive que deux forces peuvent empêcher les prières d'atteindre Hashem : la folie et la tristesse ; il est dit au nom de rav Hershele Spinker que si l'on pleure en pensant qu'Hachem est infiniment miséricordieux et qu'il prêtera attention à ses larmes, celles-ci ne sont pas considérées comme des larmes de tristesse.

-> Le Arizal (Shaar Hakavanot) décrit ainsi la nécessité de la joie pendant la prière : "Il est interdit à une personne de prier dans un état de tristesse ... On doit plutôt être dans un état de joie aussi grand que possible ... L'aspect principal de l'obtention du roua'h hakodech repose essentiellement sur cette question, que ce soit pendant la prière ou lors de l'accomplissement de toute autre mitzvah ...
Ne dépréciez pas ce sujet (l'importance d'être joyeux, par exemple en priant), car la récompense est grande."

-> Le 'Hatam Sofer (Orot - Chémot p.26) développe davantage cette idée : "Lorsqu'une personne renonce à tout espoir de mettre en œuvre une stratégie pour échapper à ses problèmes ... et sait que nous dépendons entièrement d'Hachem, alors l'impact des problèmes sur cette personne s'affaiblit, sa tristesse diminue et sa prière peut être reçue (au Ciel)."

-> "Et Haman prit les vêtements et le cheval" (Esther 6,11).
Mordé'haï dit : "Cet homme est venu pour me tuer". À ce moment-là, Mordé'hai s'enveloppa dans un talith et se leva pour prier. Haman arriva, s'assit devant lui et attendit qu'il ait fini de prier" (guémara Méguila 16a).
Haman n'interrompit pas sa prière au milieu, car il pensait que Mordé'hai priait certainement dans la tristesse, et que les prières dans la tristesse ne sont pas exaucées ; si Haman interrompait ses prières [en lui annonçant les honneurs que lui avait accordés A'hachvéroch], il reprendrait ensuite et prierait une seconde fois, et après avoir entendu la nouvelle, il prierait certainement avec une grande joie, ce qui serait très désirable [aux yeux d'Hachem].
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - Méguila 16a ]

-> Selon cette idée, nous pourrions expliquer pourquoi Esther n'a pas souhaité révéler le complot d'Haman à A'hachvéroch lors du premier festin qu'ils ont partagé ensemble : Haman était alors dans un état de joie, et Esther savait qu'elle ne parviendrait pas à le renverser. Elle a donc attendu le deuxième festin, lorsque Haman était dans un état de chagrin.

"Jérusalem qui est bâtie comme une ville d'une harmonieuse unité" (Téhilim 122,3)
Le Talmud ajoute : Une ville qui cimente le peuple juif.
[Yérouchalmi - Baba Kama 7 ]

Il est inutile de construire un mausolée pour les Justes (tsadikim), car leurs paroles leur servent de tombeau.
[guémara Yérouchalmi - Shékalim 82]

La joie d’une mitsva

+ La joie d'une mitsva :

-> La Chékhina ne réside ni dans la paresse ni dans la tristesse ... Elle réside plutôt dans la joie d'une mitva.
[guémara Shabbath 30b ]

-> La joie qu'une personne ressent lorsqu'elle accomplit une mitsva, et l'amour [qu'elle ressent] pour Hachem qui les a ordonnées, constituent une grande réalisation.
Quiconque se prive de cette joie mérite d'être puni.
[Rambam - Michné Torah - Hilkhot Loulav 8,15 ]

-> Concernant la joie de réaliser les mitsvot, le Tana déBé Eliyahou (chap.16) rapporte : "Un jour, j'étais assis dans le beit midrach hagadol à Jérusalem, et un certain étudiant est venu me poser des questions comme un fils les pose à son père ... Il m'a dit : "Maître, pourquoi Yéchaya ben Amotz était-il différent de tous les autres prophètes en ce qu'il prophétisait davantage sur les choses positives et réconfortantes pour Israël que tous les autres prophètes?"
Je lui ai répondu : "Mon fils, c'est parce qu'il acceptait le joug du Ciel sur lui avec plus de joie que tous les autres prophètes."

-> Le Arizal a révélé que tout ce qu'il avait accompli en termes d'ouverture des portes de la sagesse et du roua'h hakodech était une récompense pour la joie infinie qu'il ressentait lorsqu'il accomplissait chaque mitsva.
[rav Elazar Azikri - auteur du séfer ha'Harédim ]

-> Cette joie (dans l'accomplissement des mitsvot] est un commandement biblique (mitsva de la Torah). [et non pas une chose de facultative, réservée à une élite spirituelle]
L'homme en a reçu l'ordre parce qu'il s'agit du service complet d'Hachem et que cette joie est plus importante que n'importe quelle mitsva ... Car la joie est l'achèvement du service [divin].
C'était l'idée du chant dans le Michkan et le Temple, verbalement et instrumentalement, car cela amenait l'âme d'une personne à se réjouir.
[Rabbénou Bé'hayé - Kad Hakéma'h - sim'ha ]

-> Il faut se renforcer pour étudier la Torah avec joie, car une personne plongée dans la souffrance est incapable d'étudier ... La souffrance annule également son intention (kavana) pendant la prière. De plus, lorsqu'une personne est plongée dans la souffrance, si quelqu'un lui parle ou lui demande de faire un acte de bonté pour lui, elle n'a pas l'énergie nécessaire pour répondre à sa demande.
Quiconque accomplit les mitsvot avec joie obtient une récompense 1 000 fois supérieure à celle de celui pour qui les mitsvot sont un fardeau.
[Or'hot Tsadikim - Chaar haSim'ha ]
[voir également Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva 4,9]

[Imaginons que notre patron nous donne un salaire 1000 fois plus important si nous travaillons avec le sourire, faisant par exemple passer notre salaire mensuel de 2000 à 2 millions d'euros. Est-ce qu'on va refuser de faire cet effort malgré le gain important?
Alors, à plus forte raison avec chaque mitsva qui nous apporte une récompense infinie et éternelle, est-ce que (sous conseil de notre yétser ara) on va choisir de passer à côté de cet effort de se réjouir en les réalisant, passant à côté du facteur démultiplicateur de fois 1000. ]

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-> Hachem dit : Si vous respectez les mitsvot et vous vous réjouissez d'elles, alors J'augmenterai votre joie [dans la vie].
[midrach Tan'houma - Tazria 5 ]

-> La mitsva principale est la joie de pouvoir accomplir une mitsva.
['Hatam Sofer - drachot p.352 ]

-> Le 'Hatam Sofer écrit ailleurs (Torat Moché - Pin'has 29,35) : "La joie qu'une personne ressent en accomplissant une mitsva est plus grande que la mitsva elle-même, et la récompense pour la joie est plus grande que celle pour la mitsva."

-> Le Sfat Emet (Pékoudé 5643) écrit : "[lorsque nos Sages affirment] la préparation à la mitsva est plus aimée que la mitsva elle-même ; il s'agit de la joie d'accomplir une mitsva."
[Hachem apprécie davantage la joie que nous avons à faire une mitsva, que sa réalisation. (Il n'a besoin de rien, et désire notre coeur [ex: notre joie, notre fierté de Le servir, notre amour pour Lui])]

-> Le rabbi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Aggadot) écrit :
"Le service principal de l'homme dans la prière, la Torah et les mitsvot est d'enflammer son âme et son cœur envers Hachem avec amour et un désir merveilleux, en contemplant la grandeur d'Hachem au plus profond de son esprit. Alors, son âme s'enflammera pour Hachem avec une douceur absolue et bien-aimée.
Comme on le sait concernant la joie d'une mitsva, le but principal est d'accomplir chaque mitsva avec amour, un grand désir et un enthousiasme absolu."

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-> "Celui qui tire profit de son labeur est plus grand que celui qui craint le Ciel" (Béra'hot 8a).
Cela signifie que celui qui mérite de servir son Créateur par amour, et qui tire ainsi profit de son labeur [dans son servicve Divin], est plus grand que celui qui sert [Hachem] uniquement par crainte du châtiment.
[Gaon de Vilna - Biouré Aggado - Béra'hot 8a (n°40) ]

-> Le Kouzari (2,50) traite de la joie que l'on ressent le Shabbat et les jours de fête :
"Se mortifier le jour du jeûne ne rapproche pas davantage une personne d'Hachem que la joie du Shabbat et des jours de fête, tant que cette joie est intentionnelle et sincère. Tout comme la prière exige de la réflexion et de l'intention, la joie dans les mitsvot et la Torah exige également de la réflexion et de l'intention, afin que l'on se réjouisse de la mitsva elle-même par amour pour la mitsva ...
Et si votre joie vous conduit à chanter et à danser, cela est considéré comme un service d'Hachem et une dévotion à la divinité".

-> Celui qui étudie avec joie pendant un instant apprendra beaucoup plus que ce qu'il peut étudier en plusieurs heures dans la tristesse.
[rav 'Haïm Volozhiner - Roua'h 'Haïm 6,6 ]

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-> [Le nazir] doit également expier le fait qu'il s'est infligé une souffrance [en faisant le vœu de devenir nazir et en se privant ainsi de vin], "Car tu n'as pas servi Hachem, ton D., avec joie" (Ki Tavo 28,47), mais plutôt dans la souffrance [par le fait qu'il a été nazir].
La joie est un indicateur de l'intégrité d'une action ... S'il était joyeux à propos de ce vœu de nézirout, il aurait été plus prudent pour éviter l'impureté rituelle.
Maintenant qu'il n'a pas été prudent, cela indique qu'il n'était pas joyeux à propos de son vœu de nézirout, ce qui a permis au yétser ara de trouver un moyen de diminuer tout ce qu'il avait promis de faire.
"Et les tsadikim se réjouissent et se réjouissent devant Hachem, et ils se réjouissent dans la joie" (Téhilim 68,4). "Dans la joie" signifie par le mérite de la joie, car ils ont servi Hachem avec joie.
[Kli Yakar - Nasso 6,11 ]

[il ressort que d'après le Kli Yakar, par la joie, on peut être plus vigilant à éviter la faute. ]

L’orgueil de reconnaître sa grandeur interne

+ L'orgueil de reconnaître sa grandeur interne :

-> Il existe un type d'orgueil qui est permis, et il est bon pour une personne d'être orgueilleuse en tant que telle ... Nos âmes proviennent d'une source Supérieure et sont incroyablement précieuses. Cependant, elles sont éloignées et diminuées de leur honneur dans ce monde-ci ...
Si une personne oublie qu'elle est un fils du Roi des rois et se considère comme étant au niveau de son incarnation terrestre, alors elle se comportera en conséquence ...
Elle a l'obligation de se rappeler constamment qu'elle est un fils d'un Roi grand et merveilleux ...
A cet égard, nous sommes trop humbles et nous ne nous soucions pas de notre honneur ni de celui de nos âmes ... Nous nous vautrons dans la boue et la futilité du matérialisme ...
Nous devrions dire que nous sommes les fils du Roi des Rois et qu'il ne sied pas à notre honneur de nous comporter comme les autres nations ... Ce type d'arrogance est permis, car c'est l'orgueil que désire Hachem.
[rav Yonathan Eibshitz - Yaarot Dvach - partie 1, drouch 15 ]

-> Lorsque la Torah écrit : "Vous êtes les enfants [d'Hachem]" (Réé 14,1), ce n'est pas une exagération, mais plutôt vous êtes réellement au niveau de Ses enfants ...
Un tel niveau merveilleux est présent en chaque juif, et il oblige toute sa conduite ...
Néanmoins, une personne ne reconnaît généralement pas son incroyable importance ; elle se considère selon son humilité, à la fois parce qu'elle en est plus proche en raison de sa nature physique et parce qu'elle a développé cette tendance par habitude, du fait de son éducation ...
Par conséquent, elle est naturellement humble et dégradée à ses propres yeux.
Ce faisant, elle se diminue encore davantage ...
Une personne est tenue de contempler et de reconnaître sa grande importance inhérente ... Plus elle augmente cette reconnaissance, plus son importance grandit et augmente, et c'est un facteur fondamental qui lui permet de rectifier ses actions plus que toute autre chose.
En reconnaissant son importance, elle réfléchira toujours à la question de savoir si une telle action lui convient et lui est appropriée, et elle s'abstiendra de toute action ou comportement qui ne correspond pas à l'honneur de son importance.
[rav Aharon Kotler - Michnat Rabbi Aharon - vol.1 ]

-> Tout comme une personne doit croire en Hachem, elle doit également croire en elle-même. Cela signifie que Hachem s'intéresse à elle et que ses actions ne sont pas négligeables ...
Il faut avoir confiance que son âme provient de la source de toute vie, Hachem, et que Hachem éprouve du plaisir lorsqu'elle accomplit Sa volonté.
[rav Tsadok haCohen - Tsidkat Hatsadik n°154]

-> Même une personne entièrement racha, s'il lui était garanti qu'elle finirait par connaître Hachem et se rapprocher de Lui, accepterait avec joie l'amertume de la Torah, avec toutes ses barrières et ses limites.
Cependant, elle abandonne tout espoir, pensant que dans son état actuel, elle n'est pas une tsadik, et dit donc : "Je suivrai les désirs de mon cœur".
['Hatam Sofer - drachot - p.268 ]

-> Par le biais de la bonté, en se tournant vers la bonté, en se jugeant favorablement et en trouvant en soi toute trace de bonté qui subsiste, on peut trouver Hachem en permanence, et on "ne chancellera pas, pour toujours" (Téhilim 125,1).
[rabbi Nathan de Breslev - Likouté Halakhot - Hachkamat Haboker 1:5 ]

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-> La plus grande faute que puisse commettre un juif est d'oublier qu'il fait partie de la famille royale, fils du Roi des rois, car en faisant cela il quitte son piédestal et se dirige alors vers des fautes toujours plus graves."
[Rabbi Moché de Kobrin]

-> Un jour, après avoir été accueillie chaleureusement par le rav Moché Chmouël Shapira, une personne a a dit : "Je ne suis qu’un simple juif ..."
Le rav Shapira lui a alors répondu en tremblant : "Un simple juif est une chose qui n’existe pas! Savez-vous ce que signifie être juif?
Je vais vous montrer ce qu’être juif implique : je me lève en votre honneur car vous êtes un juif!"
Et le rav Shapira s’est levé de toute sa hauteur et lui a serré dignement la main.

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-> Si, D. nous en préserve, une personne est humble à l'égard des mitsvot d'Hachem et dit : "Quelle importance mes actions ont-elles pour Hachem?", c'est une hérésie.
Au contraire, en ce qui concerne les mitsvot d'Hachem, une personne doit dire : "Mon acte d'accomplir la volonté d'Hachem est important aux yeux du Créateur, et Il tire du plaisir de mes actions!" ...
Comme le dit le Zohar (III,7b) : "Israël soutient son Père céleste". Soutenir équivaut à apporter du plaisir à Hachem.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Ekev ]

-> Et maintenant, je vais vous montrer certaines des stratégies que le yétser ara cherche à employer, comme le disent nos Sages (Kidouchin 30b) : "Le yétser ara d'une personne se renouvelle chaque jour, comme il est dit : "Rien que le mal, toute la journée" (Béréchit 6:5) ...
Il semble que le yétser ara n'incite pas du tout une personne à commettre le mal. Il lui montre plutôt que toute son étude de la Torah et toute l'accomplissement des mitsvot n'ont rien de bon, et qu'il n'est "que mal, tout au long du jour". C'est ainsi qu'il domine l'homme.
[rav 'Haïm de Volozhin - Néfech Ha'Haïm - chap.8 ]

-> "J'ai réfléchi à mes voies, et je reviendrai sur mes pas vers Tes décrets" (Téhilim 119,59).
Il convient qu'une personne se renforce [dans la croyance] que ses actions (petites comme grandes) sont importantes et agréables devant Hachem. Ce faisant, elle chérit et améliore encore davantage ses bonnes actions.
En revanche, si elle se considère comme éloignée d'Hachem et ses actions comme insignifiantes à Ses yeux, puisqu'elles n'étaient pas d'une pureté absolue, elle pourrait alors s'éloigner véritablement de Hachem sans fin.
C'est le conseil du yétser ara, comme il est écrit : "Ne sois pas excessivement méchant (racha)" (Kohélet 7,17). C'est le sens de "J'ai réfléchi à mes voies", c'est-à-dire qu'en disant que mes voies sont considérables [importantes et appréciées] aux yeux d'Hachem, j'ai l'espoir de "revenir sur mes pas vers Tes décrets" et de m'élever chaque fois plus haut.
[rabbi Mendel Ména'hem de Kotzk - Emet véEmouna - p.85 ]

-> Une personne sage qui connaît la valeur de son âme ne la vendra pas pour un moment de plaisir éphémère.
Cela peut être comparé à deux personnes qui possédaient chacune une pierre précieuse. Celle qui connaissait la valeur de sa pierre la traitait comme la prunelle de ses yeux, tandis que celle qui n'en connaissait pas la valeur la vendait pour une tranche de pain.
De même, les insensés ne ressentent pas la valeur de leur âme et se livrent donc à la faute.
Cependant, celui qui est sensible à la grandeur de son âme la protégera.
[Réchit 'Hokhma - Shaar ha'Anava 6,6 ]

-> J'ai entendu mon maître, le Baal Shem Tov, dire qu'une humilité excessive éloigne une personne du service d'Hachem. En raison de son sentiment d'infériorité, elle ne croit pas que la Torah et les prières d'un mortel puissent avoir un impact sur tous les mondes ...
Si elle y croyait, avec quelle joie il servirait Hachem! Elle ferait attention à chaque lettre, chaque voyelle et chaque mot pour les prononcer agréablement ...
Une personne devrait faire attention et se considérer comme "une échelle plantée sur le sol dont le sommet atteint le ciel" (Vayétsé 28,12), ce qui signifie que tous ses mouvements, ses paroles et ses actions ont un impact en-Haut. Alors, elle fera certainement attention à tout ce qu'elle fait.
[Toldot Yaakov Yossef - parachat Ekev ]

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-> Quand une personne se considère comme insuffisante et insignifiante, une [action] péjorative (comme une avéra) ne lui semblera pas trop grave.
[Rambam - Pérouch HaMichnayot - Pirké Avot 2,13 ]

-> Lorsque Hachem ordonne à Moché de nommer Yéhochoua comme son bras droit, Il dit à Moché :
"Et donne-lui des instructions devant eux" (vétsivita oto lééné'ém - Pin'has 27,19). Rachi (citant Sifri) explique que Hachem voulait que Moché donne des instructions à Yéhochoua concernant le peuple juif en disant : "Sache qu'ils sont difficiles ; ils sont têtus (prompts à se rebeller), ainsi accepte cette mission en connaissance de cause".
Le Ramban n'est pas d'accord avec cette interprétation, car si Moché avait dit cela "lééné'ém" (לְעֵינֵיהֶם), en présence du peuple juif, cela les aurait amenés à se débarrasser du joug de la Torah.
En d'autres termes, le Ramban estime qu'insulter le peuple juif en face leur donnerait une perception négative d'eux-mêmes et les amènerait à fauter.

De même, le Tiféret Shlomo (Shabbath Na'hamou) décrit comment, en exil, le cœur du peuple juif s'est découragé, avec le sentiment : "Qu'est-ce que Shadaï pour que nous le servions? Et à quoi cela servira-t-il de le prier?" (Iyov 21,15).
C'est pourquoi la première étape des prophètes pour consoler le peuple juif consiste à leur montrer que Hachem est avec eux en toutes circonstances et qu'Il entend toujours leurs prières.

-> "Et son cœur s'éleva dans la voie d'Hachem" (Divré Hayamim II 17,6).
Celui qui s'élève dans la voie d'Hachem se fortifie pour grandir constamment.
[Gaon de Vilna - Divré Hayamim II 17,63 ]
[en ce sens, il est nécessaire de régulièrement renforcer sa grande valeur en tant que juif, pour viser des hauteurs spirituelles, plutôt que de se contenter de peu car croyant à tort être un être humain quelconque. ]

-> Il n'est pas surprenant que les avré'him ne s'élèvent pas au-dessus de leur simple niveau ; c'est parce qu'ils ne considèrent pas leurs réalisations comme significatives. (ex: en appréciant sa valeur, en s'encourageant)
[Beit Aharon ]

-> Lorsque Rav Shlomo Zalman Auerbach parlait du pouvoir de l'encouragement, il racontait ce qu'il avait entendu du rav Aryeh Levine. Lorsque le Ben Ich 'Haï reçut un exemplaire de Lechem Shémo Véa'hlama, longtemps après sa publication, il fit tout son possible pour admirer le livre à sa juste valeur.
Il souhaitait remercier l'auteur du Léchem pour son livre, il demanda donc à l'un de ses élèves de revêtir ses habits du Shabbat et de se rendre à Jérusalem pour le remercier.
Lorsque le Léchem raconta cette histoire au rav Aryeh Levine, celui-ci se mit à pleurer.
Il dit que s'il avait su immédiatement après la publication du livre que son œuvre était si importante et que le monde la désirait, il aurait publié d'autres volumes. Cependant, il était déjà âgé et n'avait plus l'énergie nécessaire pour écrire un autre livre.
Nous voyons ainsi que même un ange d'Hachem comme le Léchem avait besoin d'encouragements. Si tel est le cas, à combien plus forte raison les gens simples.
[Chiko Mamtakim - vol.1 - p. 199 ]

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-> Chacun doit dire : "Le monde a été créé pour moi." [guémara Sanhédrin 37a]
Rachi explique : "Je suis aussi important que le monde entier. Je ne me retirerai pas du monde avec une seule faute."

-> Le Nétivot Shalom explique le verset "Mon fils, ne sois pas dégoûté par la réprimande d'Hachem" (moussar Hachem béni al tim'as - Michlé 3,11) comme signifiant : "La réprimande d'Hachem (moussar Hachem) est : "tu es mon fils (béni), donc ne sois pas répugnant (al tim'as)"."
Cela signifie que nous devons reconnaître que nous sommes les enfants du Roi et nous abstenir de tout comportement indigne d'une telle royauté.
[Rabbénou Yona (Avot 3,14) enseigne également en ce sens. ]

-> Une personne au service de [Hachem] doit reconnaître sa [réelle] valeur, ses forces, les forces de ses ancêtres, ainsi que leur grandeur et leur importance devant le Créateur.
Elle doit essayer de se renforcer et de se comporter constamment à ce niveau ...
Quand elle désire quelque chose et qu'elle est tentée de se livrer à un comportement inapproprié ... elle doit se dire : "Une personne aussi grande et importante que moi, dotée d'une grandeur aussi élevée et merveilleuse, fils de grands personnages et fils de rois, comment pourrais-je commettre un acte aussi mauvais et fauter contre Hachem et mes Patriarches tous les jours de ma vie?"
[Rabbénou Yona - Chaaé haAvoda ]

-> "Dis à la maison de Yaakov" : cela fait référence aux femmes ; "Et dis aux fils d'Israël" : cela fait référence aux hommes (Yitro 19,3 - Rachi).
Le Baal Hatourim écrit que, puisque la Torah a honoré les femmes en les mentionnant en premier, elles n'ont pas été tentées d'enlever leurs bijoux pour former le Veau d'or.
Il est possible que cela signifie que, puisque les femmes étaient élevées (grandes) à leurs propres yeux, elles n'ont pas commis de péché.
[Guilyon Shémouat HaLévi ]

-> "Il faut toujours opposer son yétser tov à son yétser ara. Si on y parvient, tant mieux ; sinon, on doit se plonger dans la Torah". Si on y parvient, tant mieux ; sinon, on doit réciter la kriat Shéma. Si on y parvient, tant mieux ; sinon, on doit se souvenir du jour de notre mort" (guémara Béra'hot 5a).
Tous ces remèdes sont dans un ordre précis. Si vous passez immédiatement au dernier remède, celui de vous souvenir du jour de votre mort, cela ne vous aidera en rien. Au contraire, vous en viendrez à dire : "Laissez-moi manger et boire, car je mourrai demain!" Tout comme Essav a dit : "Je vais mourir, à quoi me sert mon droit d'aînesse?" (Toldot 25,32).
[rav Eliyahou Lopian - Lev Eliyahou - vol.1, p.255 ]

[Bien que l'interprétation simple de ce passage soit qu'il faut se plonger dans l'étude de la Torah, le Méiri comprend qu'il s'agit de s'engager dans toutes les mitsvot contenues dans la Torah.
Le Méiri explique que cela ne fait pas référence à la simple récitation de la kriat Shéma, mais plutôt à la contemplation de l'unicité et de l'essence de Hachem. ]

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-> "Ne réprimande pas un moqueur, de peur qu'il ne te haïsse ; réprimande un sage, et il t'aimera" (Michlé 9,8).
Cela signifie qu'il ne faut pas réprimander son ami de manière dégradante, en le traitant de moqueur ou de voyou, car il n'acceptera pas ta réprimande. Au contraire, dis-lui qu'il est sage et [que] se comporter ainsi est indigne de lui.
C'est le sens de "réprimande une personne sage". Cela signifie : fais de lui une personne sage (que tu le vois d'abord positivement). Alors il t'aimera, écoutera tes paroles et acceptera ta réprimande.
[Chlah Hakadoch - Kédochim - Torah Ohr n°19 ]

-> Celui qui réprimande doit le faire avec des mots agréables. Cela signifie qu'il doit dire à chaque juif quelles sont ses qualités et d'où provient son âme, car en vérité, l'âme juive provient du Trône de Gloire.
[Et dites-leur] combien le Créateur se réjouit des mitsvot de chaque juif ... Cela élèvera l'âme juive de plus en plus haut ...
Une personne [qui réprimande de cette manière] est digne d'être un leader pour le peuple juif.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - 'Houkat 20,8-12 ]

-> Le Baal Shem Tov avertissait souvent de ne pas réprimander les juifs pour leurs fautes, mais plutôt de louer leurs qualités et leur grandeur, et naturellement, ils s'éloigneraient de la faute et s'accrocheraient à un mode de vie positif.
[cela est valable vis-à-vis d'autrui et aussi par moment avec soi-même. ]

-> Ils ont dit que lorsque Aharon HaCohen sentait qu'une personne était mauvaise (racha) à l'intérieur, ou que les gens lui disaient qu'elle était mauvaise à l'intérieur et qu'elle avait commis des fautes, il la saluait paisiblement, lui témoignait de l'amour et lui parlait abondamment.
La personne devenait alors gênée et disait : "Malheur à moi, si seulement Aharon savait ce qui se cache dans mon cœur et la méchanceté de mes actions, il ne se permettrait même pas de me regarder, et il ne me parlerait certainement pas!
Cependant, de son point de vue, je suis une personne honnête. Je vais donc accepter ses paroles et ses pensées, et je vais revenir sur le droit chemin."
Elle devenait alors l'une des disciples qui apprenaient auprès de lui [Aharon].
[Rambam - Pérouch HaMichnayot - Avot 1,12 ]

-> La Iguéret léYedid suggère qu'Avraham a utilisé une tactique similaire lorsqu'il prêchait le monothéisme au monde. Lorsqu'il recevait des invités, il courait à leur rencontre et les traitait avec le plus grand respect ; il leur offrait des mets délicats et prenait grand soin d'eux. Lorsque ses invités voyaient le respect avec lequel Avraham les traitait, ils ressentaient une grande confiance en leur capacité à mieux se comporter, à aller à l'encontre de leur nature et à croire en Hachem.

Il existe un type d'orgueil qui est permis, et il est bon pour une personne d'être orgueilleuse en tant que telle ... Nos âmes proviennent d'une source Supérieure et sont incroyablement précieuses. Cependant, elles sont éloignées et diminuées de leur honneur dans ce monde-ci ...
Si une personne oublie qu'elle est un fils du Roi des rois et se considère comme étant au niveau de son incarnation terrestre, alors elle se comportera en conséquence ...
Elle a l'obligation de se rappeler constamment qu'elle est un fils d'un Roi grand et merveilleux ...
A cet égard, nous sommes trop humbles et nous ne nous soucions pas de notre honneur ni de celui de nos âmes ... Nous nous vautrons dans la boue et la futilité du matérialisme ...
Nous devrions dire que nous sommes les fils du Roi des Rois et qu'il ne sied pas à notre honneur de nous comporter comme les autres nations ... Ce type d'arrogance est permis, car c'est l'orgueil que désire Hachem.
[rav Yonathan Eibshitz - Yaarot Dvach - partie 1, drouch 15 ]

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-> Lorsque la Torah écrit : "Vous êtes les enfants [d'Hachem]" (Réé 14,1), ce n'est pas une exagération, mais plutôt vous êtes réellement au niveau de Ses enfants ...
Un tel niveau merveilleux est présent en chaque juif, et il oblige toute sa conduite ...
Néanmoins, une personne ne reconnaît généralement pas son incroyable importance ; elle se considère selon son humilité, à la fois parce qu'elle en est plus proche en raison de sa nature physique et parce qu'elle a développé cette tendance par habitude, du fait de son éducation ...
Par conséquent, elle est naturellement humble et dégradée à ses propres yeux.
Ce faisant, elle se diminue encore davantage ...
Une personne est tenue de contempler et de reconnaître sa grande importance inhérente ... Plus elle augmente cette reconnaissance, plus son importance grandit et augmente, et c'est un facteur fondamental qui lui permet de rectifier ses actions plus que toute autre chose.
En reconnaissant son importance, elle réfléchira toujours à la question de savoir si une telle action lui convient et lui est appropriée, et elle s'abstiendra de toute action ou comportement qui ne correspond pas à l'honneur de son importance.
[rav Aharon Kotler - Michnat Rabbi Aharon - vol.1 ]

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-> La plus grande faute que puisse commettre un juif est d'oublier qu'il fait partie de la famille royale, fils du Roi des rois, car en faisant cela il quitte son piédestal et se dirige alors vers des fautes toujours plus graves."
[Rabbi Moché de Kobrin]

-> Un jour, après avoir été accueillie chaleureusement par le rav Moché Chmouël Shapira, une personne a a dit : "Je ne suis qu’un simple juif ..."
Le rav Shapira lui a alors répondu en tremblant : "Un simple juif est une chose qui n’existe pas! Savez-vous ce que signifie être juif?
Je vais vous montrer ce qu’être juif implique : je me lève en votre honneur car vous êtes un juif!"
Et le rav Shapira s’est levé de toute sa hauteur et lui a serré dignement la main.

Si, D. nous en préserve, une personne est humble à l'égard des mitsvot d'Hachem et dit : "Quelle importance mes actions ont-elles pour Hachem?", cela est une hérésie.
Au contraire, en ce qui concerne les mitsvot d'Hachem, une personne doit dire : "Mon acte d'accomplir la volonté d'Hachem est important aux yeux du Créateur, et Il tire du plaisir de mes actions!" ...
Comme le dit le Zohar (III,7b) : "Israël soutient son Père céleste". Soutenir équivaut à apporter du plaisir à Hachem.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Ekev ]

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-> Et maintenant, je vais vous montrer certaines des stratégies que le yétser ara cherche à employer, comme le disent nos Sages (Kidouchin 30b) : "Le yétser ara d'une personne se renouvelle chaque jour, comme il est dit : "Rien que le mal, toute la journée" (Béréchit 6:5) ...
Il semble que le yétser ara n'incite pas du tout une personne à commettre le mal. Il lui montre plutôt que toute son étude de la Torah et toute l'accomplissement de ses mitsvot n'ont rien de bon en eux, et qu'il n'est "que mal, tout au long du jour". C'est ainsi qu'il domine l'homme.
[rav 'Haïm de Volozhin - Néfech Ha'Haïm - chap.8 ]

-> "J'ai réfléchi à mes voies, et je reviendrai sur mes pas vers Tes décrets" (Téhilim 119,59).
Il convient qu'une personne se renforce [dans la croyance] que ses actions (petites comme grandes) sont importantes et agréables devant Hachem. Ce faisant, elle chérit et améliore encore davantage ses bonnes actions.
En revanche, si elle se considère comme éloignée d'Hachem et ses actions comme insignifiantes à Ses yeux, puisqu'elles n'étaient pas d'une pureté absolue, elle pourrait alors s'éloigner véritablement de Hachem sans fin.
C'est le conseil du yétser ara, comme il est écrit : "Ne sois pas excessivement méchant (racha)" (Kohélet 7,17). C'est le sens de "J'ai réfléchi à mes voies", c'est-à-dire qu'en disant que mes voies sont considérables [importantes et appréciées] aux yeux d'Hachem, j'ai l'espoir de "revenir sur mes pas vers Tes décrets" et de m'élever chaque fois plus haut.
[rabbi Mendel Ména'hem de Kotzk - Emet véEmouna - p.85 ]

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-> J'ai entendu mon maître, le Baal Shem Tov, dire qu'une humilité excessive éloigne une personne du service d'Hachem. En raison de son sentiment d'infériorité, elle ne croit pas que la Torah et les prières d'un mortel puissent avoir un impact sur tous les mondes ...
Si elle y croyait, avec quelle joie il servirait Hachem! Elle ferait attention à chaque lettre, chaque voyelle et chaque mot pour les prononcer agréablement ...
Une personne devrait faire attention et se considérer comme "une échelle plantée sur le sol dont le sommet atteint le ciel" (Vayétsé 28,12), ce qui signifie que tous ses mouvements, ses paroles et ses actions ont un impact en-Haut. Alors, elle fera certainement attention à tout ce qu'elle fait.
[Toldot Yaakov Yossef - parashat Ekev ]

-> Tout comme une personne doit croire en Hachem, elle doit également croire en elle-même. Cela signifie que Hachem s'intéresse à elle et que ses actions ne sont pas négligeables ...
Il faut avoir confiance que son âme provient de la source de toute vie, Hachem, et que Hachem éprouve du plaisir lorsqu'elle accomplit Sa volonté.
[rav Tsadok haCohen - Tsidkat Hatsadik n°154]

Un juif fait danser de joie les anges

"Il rêva, et voici, il y avait une échelle sur la terre, et son sommet atteignait le ciel, et les anges de D. montaient et descendaient dessus" (Vayétsé 28,12)

-> Le midrach (Béréchit rabba 68,12) rapporte que les anges dansaient sur l'échelle.

-> Le 'Hidouché Harim écrit que nous pouvons en déduire que les actions de tout juif dans ce monde peuvent avoir un impact considérable, même dans les mondes Supérieurs, au point que les anges célestes eux-mêmes dansent de joie lorsque le peuple juif s'engage dans de bonnes actions et dans l'avodat Hachem.

Que c’est beau – Ici vit un juif!

"Hachem est passé par dessus les maisons des enfants d'Israël, lorsqu'Il a frappé les égyptiens, mais nos maisons Il [les] a sauvées" (Bo 12,27)

-> Le mot Pessa'h vient du fait que Hachem est passé (passa'h - פָּסַח) sur les maisons des juifs, entraînant qu'aucun juif ne soit mort pendant cette nuit (même de mort naturelle!).

-> Le rabbi Moché Leib de Sassov (1745-1807) dit au Noam Elimélé'h :
Le sens profond du verset est que "passa'h peut également signifier "sauté" ou "dansé".

Lorsque Hachem arrivait à une maison égyptienne, immédiatement il ressentait l'impureté et le manque total de spiritualité qu'il y avait.
Lorsque Hachem arrivait à une maisons d'une famille juive, Il percevait la sainteté qui y rayonnait.
La beauté d'une maison juive, lieu remplie de mitsvot, et possédant un niveau de sainteté élevé, a tellement rendu Hachem si joyeux, que pour ainsi dire, à chaque fois qu'Il passait sur une maison juive Il s'arrêtait d'émotion, Il se mettait à danser, et à chanter joyeusement : "Ici vit un juif! Ici vit un juif!"

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=> on pourrait penser que cela ne nous concerne pas. Mais les juifs en Egypte sont tombés au 49e niveau d'impureté sur 50 (ex: comme la mer Rouge le proclame ils étaient idolâtres comme les égyptiens), et malgré tout Hachem a dansé de joie sur chaque juif.
Il y a en chaque juif une partie d'âme Divine unique qui reste toujours présente et totalement pure (quoiqu'on puisse faire). L'amour d'Hachem pour chaque juif est inconditionnel (on reste toujours Son enfant unique et adoré!).
Tâchons à notre niveau de suivre l'attitude d'Hachem (qui est le émet). Plutôt que de zoomer sur ces défauts, sachons apprécier la beauté spirituelle de tout autre juif, et b'h souhaitons lui en notre cœur le meilleur.

Dans nos moments obscurs, on peut se remonter le moral en s'imaginant qu'extériorisant Son amour et Sa fierté à notre égard, Hachem danse au-dessus de nous.
Si je suis si important et aimé par le Roi des rois, alors comment puis-je baisser les bras à la vie ...

Parmi toutes les nations, tu seras Mon trésor

"Car Yaakov a été choisi par Hachem, Israël comme Son trésor" (ki Yaakov ba'har lo Ya, Israël lisgoulato - Téhilim 135,4).

-> Selon le midrach (Tan'houma Bamidbar 3) :
"Sans le peuple juif, la pluie ne tomberait pas et le soleil ne brillerait pas. C'est grâce à eux que la pluie tombe et que Hachem fait briller le soleil.
A l'avenir, les nations du monde verront comment Hachem est lié au peuple juif et elles souhaiteront être liées à lui, comme le dit le verset : "Nous irons avec vous, car nous avons entendu dire que Hachem est avec vous" (Zé'haria 8,23)." (Tanchouma Bamidbar 3).

-> Dans le monde entier, le peuple juif est le plus précieux et le plus cher à Hachem. Comme nous le trouvons dans le Tana déBé Eliyahou (rabba 2) :
"Même si tout est à Lui et tout est l'œuvre de Ses mains, Il ne tire de la joie que des descendants d'Avraham."

-> Le midrach (Tan'houma Bamidbar 4) dit :
" 'Ton ventre est comme un tas de blé, entouré de roses' (Shir Hashirim 7,3) ...
Pourquoi le peuple juif est-il comparé au blé? Tout comme le tas de blé est compté lorsqu'il entre dans le silo et compté lorsqu'il quitte le silo, Hachem dit que le peuple juif devait être compté à tout moment (à la différence des autres nations) ...
Hachem ne tire aucun bénéfice des nations du monde, comme le dit le verset : "Toutes les nations sont comme rien pour Lui et considérées comme sans valeur et vides à Ses yeux!" (Yéchayahou 40,17).
Mais Hachem tire un bénéfice du peuple juif. Ils récitent le Shéma, prient et bénissent Son nom chaque jour, à tout moment, sur toutes choses. C'est pourquoi ils sont comptés à tout moment."

Le peuple juif se souvient de Hashem et le bénit à tout moment. Hachem répond proportionnellement et se souvient d'eux, les comptant à tout moment, en raison de Son amour pour eux. Les nations, cependant, n'ont aucune conscience d'Hachem et Hachem n'a donc aucun intérêt à les compter et à se souvenir d'elles, car elles ne lui sont pas chères au point qu'il ait envie de connaître leur nombre.

-> L'idée de compter est expliquée par le Kli Yakar dans son commentaire sur le verset "Élevez la tête des Bné Israël" (Bamidbar 1,2). Il écrit :
"Bien que Rachi (Ki Tissa 30,12) explique qu'il s'agit d'une expression signifiant compter, nous devons néanmoins comprendre pourquoi la Torah utilise l'expression "élever" (ki tissa) et non "compter"?
Il répond qu'en les comptant, Hachem les élève au-dessus de toutes les autres nations. Les autres nations n'ont pas de nombre exact, comme la paille qui n'est généralement pas mesurée par le propriétaire de l'aire de battage. De même, les nations ne sont pas soumises à une providence particulière, mais plutôt à une providence générale visant à assurer la perpétuation de l'espèce, comme les autres animaux et créatures de la terre.
Mais chaque juif individuel est soumis à la providence divine et chacun est considéré comme une nation entière, comme nous le trouvons dans le verset : "Et beaucoup d'entre eux tomberont" (Yitro 19,21), même si l'un d'entre eux tombe, c'est comme si beaucoup tombaient pour Moi (Rachi ibid.).
C'est pourquoi Hachem leur a donné un nombre aussi élevé que les étoiles, dont le verset dit : "Il les fait sortir par leur nombre et les appelle chacune par son nom" (Yéchayahou 40,26). Et ainsi, il est dit ici : "Par leur nombre de noms, ..., car chacun est soumis à la providence divine individuelle."

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-> Nous voyons la supériorité d'un seul juif sur les non juifs dans les paroles du Gaon de Vilna (Adéret Eliyahou) : "Être un peuple précieux pour Lui (am ségoula)" (Réé 14,2), le peuple juif est appelé un trésor. Il est également dit : "Parmi toutes les nations, vous serez Mon trésor (li ségoula)" (Yitro 19,5).
Cela nous enseigne que chaque juif est plus précieux que toutes les nations du monde".

-> Nous devons comprendre ses paroles sacrées : comment le fait que le peuple juif soit appelé le trésor d'Hachem montre-t-il que chaque juif est plus précieux que toutes les autres nations?
On peut suggérer ce qui suit. Rachi (Yitro 19,5) explique que le terme "trésor" (ségoula) signifie "une cachette spéciale ... des vases précieux et des bijoux que les rois gardent en réserve. Tu seras donc pour Moi un trésor plus que les autres nations ... et à Mes yeux et devant Moi, elles (les autres nations) ne sont rien (elles ne comptent pas - léfanaï likloum)."
Le peuple juif, parmi les nombreuses autres nations, est comparé à un bijou perdu dans le sable. Comme l'écrit Rachi (Vayéchev 37,1) : "On peut le comparer à un bijou tombé dans le sable. Une personne examine le sable, le tamise jusqu'à ce qu'elle trouve le bijou. Une fois qu'elle l'a trouvé, elle jette le gravier et s'empare du bijou."
[la Torah mentionne tous les descendants d'Essav en quelques phrases courtes, mais s'étend longuement sur Yaakov et ses descendants, car Essav est comparé au sable insignifiant, et Yaakov à un joyau précieux. ]

Tout le sable du monde n'égale pas un seul bijou. La personne jettera le sable, quelle que soit sa quantité, pour ne garder que le petit bijou.
De même, toutes les nations du monde ne valent pas la valeur d'un seul juif aux yeux d'Hachem, car elles sont toutes comme du sable comparées à un seul juif qui est un bijou, le but ultime de la Création, la forme idéale de l'homme que Hachem désirait au commencement de la Création.
[c'est pour cette raison que Hachem nous a donné la capacité d'influencer tous les mondes supérieurs par nos actions, comme l'explique le rav 'Haïm de Volozhin (dans Néfech Ha'haïm 1,4). Nous seuls, le peuple juif, avons le pouvoir de construire ou de détruire les mondes supérieurs par nos actions. ]

-> C'est ce qu'explique le Ram'hal (dans Déré'h Hachem 2:4:2-3) :
"Par sa faute, [Adam] a subi une grande chute par rapport à son statut ... et l'humanité [en général] est tombée de son statut à un état très bas, indigne du statut éternel et élevé auquel elle était initialement destinée ...
Ainsi, selon la justice suprême, l'humanité devrait rester au niveau inférieur auquel Adam et ses descendants sont tombés à cause de la faute, et ne jamais s'élever au-dessus de celui-ci.
Seul Avraham a été choisi grâce à ses actes et a été élevé (spirituellement). Il a été décidé qu'il serait un arbre excellent et précieux, reflétant la réalité de l'humanité dans son statut sublime ...
Néanmoins, Hachem a fait une grande bonté aux nations, retardant leur jugement jusqu'au moment du don de la Torah. Il leur a alors offert à chacune la possibilité de recevoir la Torah. Si elles l'avaient acceptée, elles auraient pu s'élever au-dessus de leur statut inférieur. Comme elles ont refusé, leur jugement était complet et définitif. La porte leur était fermée et ne pouvait plus jamais s'ouvrir."

-> Une autre raison pour laquelle tout le sable du monde n'égale pas un seul joyau est que le roi ne conserve que des joyaux dans son trésor. Même si mille tonnes de sable équivalaient à la valeur d'un bijou, le roi ne mettrait jamais un grain de sable dans son trésor. Seul un bijou est suffisamment précieux pour être conservé sous sa surveillance personnelle.
De même, seul le peuple juif, contrairement aux nations du monde, est spécial et aimé d'Hachem, et Il le protège Lui-même, avec Ses plus grands trésors.

Nous voyons qu'il y a deux raisons pour lesquelles chaque juif est plus précieux aux yeux d'Hachem que toutes les nations du monde :
- La première est que les nations ne sont pas importantes, car elles sont comparées au sable qui n'a aucune valeur.
- La seconde est due à l'importance du peuple juif, qui est comparé aux bijoux que le roi lui-même garde.

-> Il y a une autre preuve que tout juif a plus de valeur que toutes les nations du monde.
Même si toutes les nations se rassemblaient pour étudier les lois des sept mitsvot noa'hiques qu'elles sont tenues d'observer, elles n'auraient pas la Présence divine dans leur assemblée.
Mais un seul juif qui s'assoit et étudie la Torah mérite que la Présence divine repose sur lui (Pirké Avot 3,7).
Comme le disent nos Sages (guémara Béra'hot 7a) : "Rabbi Yo'hanan dit au nom de Rabbi Yosse : Moché a demandé trois choses à Hachem et elles lui ont été accordées. Il a demandé que la Présence divine repose sur le peuple juif et cela lui a été accordé, comme le dit le verset : "En marchant avec nous" (Ki Tissa 33,16). Il a demandé que la Présence divine ne repose pas sur les idolâtres et cela lui a été accordé, comme le dit le verset : "Moi et ton peuple, nous serons distincts" (ibid.)."