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"Le son du Shofar allait redoublant d’intensité; Moché parlait et D. lui répondait" (Yitro 19,19)

-> Rachi commente : "Habituellement, lorsqu’un homme sonne de la trompette, le son va s’affaiblissant avec le temps. Ici, il ‘allait se renforçant beaucoup’. Et pourquoi cela? Pour que l’oreille reste accoutumée à entendre ce qu’elle a l’habitude de comprendre".

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch émet l’hypothèse que Moché parlait pour exprimer la louange de D. et que D. lui répondait par le son du Shofar, pour lui, montrer qu’Il agréait ses paroles.

-> L’évènement du Mont Sinaï est rappelé dans le 'houmach Dévarim en ces termes : "Ces paroles, Hachem les adressa à toute votre assemblée sur la montagne, du milieu des feux, des nuées et de la brume, d’une voix puissante (le son du Shofar), sans y rien ajouter" (Vaét'hanan 5,18).
Le Targoum Onkelos traduit les mots "sans y rien ajouter" (vélo yassaf)" (concernant la voix du Shofar) par : "Elle ne s’arrêta pas".
Ainsi, le Keren David enseigne-t-il que notre verset : "Le son du Shofar allait redoublant d’intensité", signifie que le Son divin ne s’est pas interrompu, et au contraire, il redouble d’intensité de génération en génération.
De plus, le verset poursuit et explique comment s’opère cette intensification : "Moché parlera" = l’érudit qui s’appelle en fait Moché dira des 'hidouchim (commentaires innovants) de Torah quand arrivera leurs moments d’être divulgués, et cette divulgation constitue le son du Shofar divin du Don de la Torah, dont les paroles ont été transmises secrètement à Moché et seront dévoilées au fur et à mesure des générations.

-> Le Séfer haDrach véaIyoun explique : "Il est écrit littéralement : ‘Moché parlera et D. lui répondra par une voix.’ N’aurait-il pas dû être écrit : ‘Moché parlait et D. lui répondait’, au passé? Il en ressort que le son du Shofar qu’on entendit au Mont Sinaï proclama que, désormais, pour toutes les générations, lorsque "Moché parlera", c’est-à-dire lorsque le dirigeant de chaque génération dira quelque chose, il faut savoir que "D. lui répondra par une Voix" = la Voix de D. donnera son approbation aux paroles du Grand Maître de la génération.

-> Enfin, remarquons qu’il n’est pas dit "le Shofar", mais "la voix du Shofar", ce qui signifie, d’après l’explication du Zohar, le "message du Shofar". Or, ce message n’est autre que celui de la Liberté, étant donné que le nom "Shofar" ne réapparaît qu’une seule fois dans la Torah, et ce à propos de la proclamation de la liberté pour les esclaves et pour les terres, comme il est dit : "Tu feras circuler le retentissement du Shofar, dans le 7e mois, le 10e jour du mois : au jour des expiations, vous ferez retentir le son du Shofar à travers tout votre pays" (Béhar 25,9). L’annonce de la Délivrance finale aura lieu également sous le signe du Shofar : "En ce jour retentira le grand Shofar" (Yéchayahou 27,13).
=> Ainsi, le "message du Shofar" qui est celui de l’enseignement de la Torah est-il porteur de la véritable Liberté, comme l’enseigne nos Sages : "Il est dit: ‘Les Tables de la Loi étaient l’œuvre de D., et l’écriture était l’écriture de D. (‘Harout - חָרוּת) gravée sur les Tables’ (Ki Tissa 32,16). Ne lis pas ’Harout (gravée), mais ‘Hérout (liberté), car n’est réellement homme libre que celui qui s’adonne à l’étude de la Thora (le message du Shofar)" (Pirké Avot 6,2).

-> Le Kli Yakar (au verset 16) donne l'explication allégorique suivante. Il y a 2 sortes de sons mentionnées dans l’épisode du Mont Sinaï: le son du tonnerre et le son du Shofar, comme il est dit: "Il y eut des tonnerres ... et un son du Shofar très intense" (Yitro 19,16).
Ces 2 sons symbolisent deux catégories d’individus vieillissants qui reçurent la Thora: les érudits en Torah qui augmentent leur sagesse au fil du temps, et les ignorants qui dégénèrent progressivement.
Ainsi, à propos du son du Shofar – émis par la corne du bélier de Its’hak (modèle du tsadik) – est-il dit qu’il "allait redoublant d’intensité", à l’instar de la sagesse des anciens érudits en Torah qui grandit en permanence.
A noter que le mot Shofar (שופר) s’apparente au mot Chapérou (שפרו) [Maassékhem] (améliorez vos actions). En revanche, le son du tonnerre, issu du nuage épais, représente la grossièreté des ignorants dont la voix et l’éclat de la lumière ne sont qu’éphémères, et s’estompent avec l’âge.
[d'après feuillet de la communauté Sarcelles n°207 (5783)]

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