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"Kora'h, fils de Yits'ar, fils de Kéhat, fils de Lévi, prit ..." (Kora'h 16,1)

-> Kora'h raisonna sur son ascendance et poussa son argumentation jusqu'aux conclusions suivantes (midrach rabba) :
"Moché ne m'a pas assigné de poste fondamental dans la direction du peuple saint d'Israël. Cela aurait dû pourtant être le cas.
En effet, mon mazal (le potentiel de ma destinée) indique que je suis né pour la grandeur.

Mon ancêtre a nommé mon père Yits'ar qui signifie "huile", car il avait perçu à travers lui que, de même que l'huile flotte toujours à la surface de n'importe quel liquide, mon père serait au-dessus de tous, grâce à sa descendance.
C'est ainsi qu'il sut par prophétie que mon père engendrerait des fils exceptionnels qui seraient oints de la sainte huile d'onction pour être Cohen et roi d'Israël.

Il est clair que cette prophétie de mon grand-père (il parle ici de Lévi, le 3e fils de Yaakov) faisait référence à moi-même, l'aîné des fils de Yits'ar."

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Kora'h désirait ardemment accéder à une élévation sociale, il aspirait à posséder un poste important parmi les grands.

Comme Rachi le rapporte, Kora'h ne voulait plus croire en l'ordre divin concernant la répartition des charges honorifiques :
"Lorsque Kora'h vit que ce fut Elitsafan, fils de Ouziel, qui fut nommé par Moché pour être le prince de la tribu de Lévi, il fut pris d'une jalousie immense et s'écria : "Mon père et ses frères étaient au nombre de 4, comme il est écrit : "Et les fils de Kéhat : Amram et Yits'ar et 'Hevron et Ouziel." (Chémot 6,18).

Les fils d'Amram, qui était l'aîné des 4, ont recueilli 2 dignités : l'un est devenu roi et l'autre grand prête.
Qui aurait dû obtenir la prochaine place?

N'est pas moi, qui suis le fils de Yits'ar, lui-même 2e fils de Kéhat après Amram.
Or, c'est le fils du plus jeune des frères que Moché a désigné!
Je vais m'opposer à lui et faire invalider ce qu'il a dit."

=> L'erreur de Kora'h est d'oublier que Moché ne partageait pas les postes selon des critères familiaux ; il obéissait seulement à ce que lui ordonnait D.

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Kora'h a oublié aussi qu'un nom détient en lui 2 personnalités, 2 faces possibles qui dépendent du libre arbitre de chacun.

C'est ainsi qu'en parallèle du midrach cité par Kora'h (cf.plus haut), il existe la guémara (Sanhédrin 109b) suivante:
"Reich Lakich a enseigné :
-> "Kora'h (קרח) signifie qu'il a provoqué une Kor'ha (קרחה - une calvitie) en Israël (c'est-à-dire : la perte importante de vies humaines, en l’occurrence les vies de ceux qui l'avaient suivi).

-> Fils de Yits'ar (יצהר), signifie qu'il a excité sur lui la colère du monde, d'une façon aussi éblouissante qu'est éblouissant le jour à midi (צהרים - tsaora'im).

-> "Fils de Kéhat (קהת), signifie qu'il fut un fils qui harcela (akéé - הקהה) les dents de ses géniteurs.

-> "Fils de Lévi" signifie qu'il fut un fils qui provoqua un cortège funèbre (une lévaya - לְוָיָה) à ses adeptes dans le Guéhinam."

Cette signification est à l'opposé de celle donnée par le midrach.
=> Chaque nom porte donc en lui 2 directions possibles, tout dépend de la façon dont l'homme cherche à se comporter dans son existence.
Nos choix et notre comportement vont donner à notre nom sa valeur positive ou non.

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+ "Vayikar Kora'h" (Kora'h pris)

Que prit donc Kora'h?
Nos maîtres disent : des paroles de séduction. (il éveilla dans chaque groupe, la jalousie endormie).

-> Selon le Yalkout Chimoni, Kora'h disait : "Vous voyez bien, mes frères, que tout ce que font Moché et Aharon est pour leur seul intérêt personnel.
Ils vous dépouillent et affirment que c'est D. qui leur a ordonné d'agir ainsi, mais en vrai, il n'en est rien."

-> Kora'h suggéra que chaque tribu eut son propre Cohen Gadol.
Tout le monde aurait été satisfait., il y en aurait pour tout le monde (250 chefs de tribus se laissèrent séduire).
Kora'h flatta ce qui est le plus cher au cœur de l'homme, ce à quoi le cœur aspire le plus dans l'existence humaine : le kavod : les honneurs.

Ce besoin d'honneurs est réellement lié au cœur de l'homme.
La valeur numérique du mot kavod : honneur (כבוד) est identique à celle du mot coeur : lèv (לב).

-> Pour voir à quel point cela peut mener à l'aveuglement, on peut citer la guémara suivante (Sanhédrin 110a) :
" "Lorsque Moché entendut cela, il tomba sur son visage." (Bamidbar 16,4)

Rabbi Shmouel bar Na'hmani a dit au nom de Rabbi Yonathan :
"Qu'a-t-il donc entendu?
Qu'on le soupçonnait de relations coupables avec une femme mariée, comme il est écrit : "Ils jalousaient Moché dans le camp" (Téhilim 106,16)

Selon Rav Shmouel bar Its'hak, ce passage nous enseigne que chacun suspectait sa femme d'avoir des relations avec Moché."

-> Le Ora'h 'Haïm haKadoch explique que si Kora'h "réussit" à aller si loin dans ses accusations, ce fut parce qu'il avait entamé avec son Maître une controverse.
Dans sa folie, Kora'h affirma à qui voulait l'entendre : "Tout ce que Moché nous a enseigné jusqu'à aujourd'hui est faux. Tout provient de son imagination."

Par jalousie, il oublia la sortie d'Egypte et l'ensemble des miracles, le don de la Torah, ...

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-> Rabbi Yéhochoua Maman (dans son Irga déYoma) trouve une allusion au fait que Kora’h a renié sa foi en la sainte Torah, puisque son nom figure 11 fois dans cette paracha (Kora'h), ce qui signifierait qu’il a renié les 5 livres de la Torah écrite et les 6 sections de la Michna (la Torah orale).

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-> "Moché entendit et se jeta sur (al) sa face" (v.16,4)

=> Pourquoi Moché s’est-il prosterné sur sa face?

Le Michkenot Yaakov explique :
Les Sages ont dit qu’il est interdit de regarder un racha (guémara Meguila 28a).
Dans ce cas, lorsque Kora’h a renié Hachem, Son serviteur Moché et Sa Torah du Ciel, il était interdit de le regarder.
C’est ce qui est dit : "Moché entendit et se jeta". Pourquoi cela?
"à cause de (al) sa face" = Non sur sa propre face, mais il a dû se prosterner à cause du visage de Kora’h, pour ne pas le regarder.

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Nos maîtres disent que Kora'h fut trompé par son œil.

Il vit que descendrait de lui le grand prophète Chmouel, dont nos Maîtres disent qu'il équivalait à lui seul (au niveau de sa génération, bien entendu) à Moché et Aharaon réunis (guémara Ta'anit 5b ; rapportant entre autre le Téhilim 99,6).

Rachi (16,7) d'ajouter :
"Il a vu également les 24 équipes de garde descendues de ses petits-fils, tous prophétisant sous l'inspiration divine.
Il s'est alors dit : "Se peut-il que toute cette grandeur descende de moi, et je me tairai!?"
[Si telle est ma descendance, pourquoi ne suis-je pas honoré?]

Voilà pourquoi, il commit la folie de comploter pour obtenir cette dignité.
Il avait entendu dire à Moché que tous allaient périr, sauf un seul.
Il s'est imaginé à tort que c'est à lui que cela s'appliquait, ce en quoi il n'a pas vu juste, puisque ce sont ses enfants qui se sont repentis."

Son raisonnement était à ce point tortueux qu'il calcula que la différence qui existait entre lui et Moché était immense.
Il allait donner naissance à des tsadikim qui auraient une valeur indéniable aux yeux de D., alors que la descendance de Moché n'allait rien apporter de spécial.

Bien au contraire, l'un de ses petits-fils allait même être un prêtre serviteur d'idoles.
En effet, il est écrit : "Les enfants de Dan érigèrent l'idole à leur usage ; et Yonathan, fils de Guershom, fils de Ménaché, ainsi que ses descendants servirent de prêtre à cette tribu, jusqu'au jour où elle fut exilée du pays." (Choftim 18,30)
Dans le Talmud, ainsi que dans de nombreux midrachim, il est rapporté que ce Yonathan, fils de Guershon, n'était autre que le petit-fils de Moché.

=> Kora'h raisonna beaucoup trop sur tous ces éléments.
Moché n'avait rien à se reprocher, il obéissait à D. en tout et sur tout.
Seule la jalousie, qui constituait la personnalité de Kora'h dirigea ce dernier vers sa chute, lui faisant oublié tout respect du Maître.

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