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"Laisse-moi passer, de grâce, que je voie ce bon pays." (Vaét'hanan 3,25)

Selon le Midrach (Dévarim Rabba 7,10), Moché a formulé 2 requêtes devant D. :
-> Celle de ne pas détruire le peuple ;
-> et celle d'être autorisé à entrer en terre d'Israël ;

Il lui fut répondu qu'il était impossible de l'exaucer pour les 2 : Si D. pardonnait à Israël, Il aurait puni Moché, et s'Il acquittait celui-ci, Il devait châtier le peuple.
Apprenant cela, notre dirigeant répondit : "Que meure Moché, mais que ne soit pas touché un seul de leurs ongles!"

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-> b'h, lié de ce verset, voir aussi : http://todahm.com/2019/07/07/9481-2

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+ Bonus :
Juste auparavant, dans ce même midrach, Moché adresse une réprimande au peuple en disant :
"Il a suffi d'une [seule personne] pour en sauver 600 000 [par sa prière] après le veau d'or.
Comment se fait-il que 600 000 ne puissent aujourd'hui en sauver une seule?
Ne vous souvenez-vous pas de ce que j'ai fait pour vous dans le désert?!"

[Moché reproche au peuple de ne pas avoir donné pour lui l'assaut aux portes du Ciel, par la prière, comme il avait pu le faire pour son peuple ...]

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-> Le Méam Loez (Vaét'hanan 3,25) donne quelques raisons pour Moché de vouloir entrer en terre d'Israël, dont :

1°/ Tout homme qui acquiert le mérite de diriger les juifs (en particulier en terre d'Israël) reçoit un certain degré d'inspiration prophétique (roua'h hakodech) pour les conduire sur la voie droite.
En devenant roi sur Israël, Saül a reçu l'inspiration prophétique comme le roi David avec qui D. parlait à tout moment.
Il est écrit : "Et D. était avec lui" (Chmouël I 18,14). Ce verset montre que David possédait l'inspiration prophétique. C'est ainsi qu'il a loué D. dans les Téhilim.

Moché a demandé d'entrer en terre sainte en tant que dirigeant des Bné Israël pour atteindre un degré supérieur de prophétie et de proximité avec Hachem. De plus, comme la terre d'Israël est un lieu saint, Moché parviendrait à un niveau spirituel inatteignable hors de terre sainte.
Les Bné Israël en tireraient un grand profit ; leur nom deviendrait célèbre dans le monde, eux qui avaient à leur tête un dirigeant aussi exceptionnel, et Moché atteindrait une plus grande compréhension des mystères de la Torah.

2°/ Tant que les juifs habitent en terre sainte, ils sont appelés les enfants de D., comme il est écrit : "Vous êtes des enfants pour Hachem, votre D." (Dévarim 14,1).
De même qu'un fils peut avoir accès à tous les trésors cachés de son père et entrer là où il le désire, les juifs peuvent découvrir tous les secrets de la Torah en terre d'Israël.

Celui qui habite en diaspora est comme un "serviteur" de D.
Un serviteur ne connaît pas toujours les secrets de son maître.
Lorsque Moché a prié avec tant d'insistance, il se définissait comme un serviteur : "Tu as commencé à montrer à Ton serviteur" (Vaét'hanan 3,23).
Moché a prié D. d'entrer en terre d'Israël afin d'atteindre le niveau où il serait considéré comme un fils. Hachem lui a répondu : "Tu es déjà parvenu à ce niveau lorsque Je t'ai ordonné de fabriquer le Michkan. A ce moment-là, Je t'ai révélé tous Mes secrets".

3°/ Mourir en terre sainte est une très grande chose. Hors de la terre d'Israël, les hommes meurent par l'intervention de l'ange de la mort. De nombreux anges de destruction les entourent et tentent d'empêcher leur âme de s'élever. L'âme souffre et prend des chemins détournés pour pouvoir monter En Haut.
Par contre, l'homme qui a parcouru ne serait-ce que 4 coudées en terre d'Israël a l'assurance d'être attendu au monde futur (ben olam aba).
Ainsi, les hommes pieux d'autrefois aimaient la terre sainte et embrassaient sa poussière comme il est écrit : "Car Tes serviteurs se languissent de ses pierres et chérissent sa poussière" (Téhilim 102,15).
La terre d'Israël n'est pas mise sous la garde d'un ange mais elle est sous le regard de D.
Ainsi, si une personne meurt en terre sainte, l'ange de la mort n'a aucun pouvoir sur elle. Pour D., c'est comme si elle avait été enterrée sous l'autel. Son âme monte directement au Gan Eden et ni les anges de destruction ni les accusateurs célestes n'ont de pouvoir sur elle.

4°/ Hachem a ordonné de détruire toute trace d'idolâtrie en terre sainte et de n'y laisser aucun survivant païen. Si les juifs négligeaient ce commandement, les habitants du pays constitueraient un écueil : ils les inciteraient à s'adonner à l'idolâtrie et leur feraient perdre la terre.
C'est d'ailleurs ce qui se produisit plus tard. Après être entrés en Canaan, les juifs n'ont pas détruit toutes les idoles et ont progressivement été entraînés vers l'idolâtrie. Hachem s'est emporté contre eux et les a livrés aux mains de leurs ennemis.
Lorsqu'ils se sont repentis et ont prié, D. les a délivrés mais peu de temps après ils ont recommencé.
De nouveau, D. les a livrés à leurs ennemis ; ils ont encore supplié D. et ont été sauvés.
Cela s'est produit à de nombreuses reprises jusqu'à ce que la mesure ait été comble et que le Temple ait été détruit.
Moché a donc supplié D. d'entrer en terre sainte afin d'observer le commandement de détruire toutes les formes d'idolâtrie. Ainsi, les juifs ne seraient pas entraînés à la faute et connaîtraient la paix.

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-> "Laisse-moi passer, de grâce, que je voie ce bon pays."

=> Lorsque D. a ordonné à Aharon de gravir le mont Hor (Bamidbar 20,22) car le moment de sa mort était arrivé, Aharon est immédiatement monté avec Moché sans dire un mot. Pourquoi Aharon n'a-t-il pas, lui aussi, prié d'entrer au pays pour observer les commandements que l'on ne peut accomplir qu'en terre sainte?

Il y avait plusieurs raisons à cela :
1°/ Aharon éprouvait une grande satisfaction à l'idée que ses fils héritaient de sa fonction et prendraient sa place. Par contre, Moché n'a pas mérité que ses fils lui succèdent et cela lui causait une grande peine. Il voulait donc au moins mériter d'entrer en terre sainte.

2°/ Aharon aurait profité des commandements liés à la terre sainte : la dîme, la térouma et les autres présents destinés aux Cohanim. Ainsi, s'il avait prié d'entrer en terre d'Israël, on aurait pu soupçonner qu'il voulait y aller pour recevoir ces présents.
Moché, quant à lui, pouvait supplier D. d'entrer en terre sainte puisqu'il n'avait pas droit à ces dons.

3°/ Moché avait atteint le plus haut degré spirituel possible et parlait à D. face à face. Son visage était si lumineux que les Bné Israël étaient incapables de le regarder ; pour lui parler, Moché devait couvrir son visage d'un voile. Cet éclat lumineux provenait de la Présence Divine qui lui parlait.
Aucun autre prophète n'a atteint un tel degré d'inspiration.
Les tsadikim au Gan Eden sont les seuls à atteindre un niveau qui pourrait s'en approcher. Moché ne voulait donc pas mourir.
Il dit : "Si vraiment j'ai atteint le niveau des tsadikim au monde futur pendant ma vie, que gagnerais-je à mourir?"
Aharon, par contre, n'avait pas acquis ce degré d'élévation. Il voulait donc quitter ce monde au plus vite pour goûter l'éclat de la Présence Divine au Gan Eden.

4°/ Aharon savait que D. avait prêté serment que ni lui-même ni Moché n'entrerait en terre sainte et que tout décret scellé par un serment ne peut être annulé. Cependant, Moché avait un argument : "Si D. m'a ordonné de conquérir les territoires de Si'hon et de Og et de les partager entre les descendants de Réouven, Gad et la moitié de la tribu de Ménaché, c'est qu'Il a annulé Son serment!"
C'est pourquoi Moché a osé supplier D. d'entrer en terre d'Israël.

De plus, les termes du serment était : "Aussi, VOUS ne conduirez pas cette congrégation au pays" (Bamidbar 20,12).
Le pluriel semblait indiquer que Moché et Aharon ne conduiraient pas ensemble les Bné Israël en terre sainte.
Aharon n'a donc pas même osé prier D. à ce sujet.
Cependant, après sa mort, Moché a trouvé un argument pour échapper au serment : "Maître du monde, Tu as juré que nous 2 ensemble, nous ne conduirions pas les Bné Israël en terre d'Israël, mais à présent Aharon n'est plus. Ton serment n'est-il donc pas automatiquement annulé?"
En effet, la loi juive stipule qu'un serment partiellement annulé l'est totalement.
[Méam Loez - Vaét'hanan 3,27]

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