+ La préparation du Shabbath :
-> "Le 6e jour, lorsqu'ils prépareront ce qu'ils auront apporté" (Chémot 16,5)
Le Sforno explique que cette phrase implique que nous devons faire des efforts afin de se réjouir du Shabbath, par des repas appétissants.
-> Le Séfer 'Hassidim nous dit :
"Vous devez réaliser les préparatifs pour Shabbath plein d'envies, et s'y précipiter avec excitation.
[...]
Existe-t-il un invité plus important que le Shabbath, qui est appelé : une "jeune mariée", une "reine" et un "délice" ?
C'est sûr que le maître de maison devra lui-même s'impliquer dans les préparatifs, et ce même s'il a 1000 serviteurs, à l'image de Rava, un des maîtres de la guémara, qui salait lui-même un poisson en l'honneur du Shabbath."
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-> "La maison doit être arrangée [la veille de Shabbath], comme si un roi venait nous rendre visite"
[michna Béroura 250,103]
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+ L'importance du : likhvod Shabbath!
-> "Lorsque vous prononcez les mots : "Je fais ceci en l'honneur de Shabbath (likhovod Shabbath)", cela va vous aider à observer correctement le Shabbath, comme il se doit"
[le Chla haKadoch - guémara Shabbath 31]
-> Nos Sages (guémara Shabbath 119a) racontent que l'empereur Hadrien a demandé à Rabbi Yéhochoua ben 'Hanina : "Pourquoi est-ce que la nourriture préparée pour Shabbath sent-elle si bon?"
Rabbi Yéhochoua lui a répondu : "Nous avons une épice spéciale que nous y mettons, et dont son nom est : Shabbath"
L'empereur lui a demandé : "Donne-m'en!"
Rabbi Yéhochoua lui a rétorqué : "Cela fonctionne pour une personne qui observe le Shabbath, mais pour ceux qui ne l'observent pas, cela n'a aucun effet".
-> Le Chla haKadoch commente que de cette guémara nous apprenons qu'avant d'acheter ou de préparer une chose pour Shabbath, il faut dire : "J'achète ou je fais ceci en l'honneur du Shabbath" (likhvod Shabbath).
-> Le Magen Avraham (203,1) dit :
"Prononcer ces mots a un pouvoir phénoménal, afin d'injecter de la sainteté du Shabbath dans la tâche, l'action que nous faisons".
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+ Bénéfices de préparer le Shabbath :
-> "Faire des préparatifs pour Shabbath permet de ne pas oublier son étude de Torah.
Ainsi, une personne devra s'interrompre afin de le préparer.
Le temps d'étude qu'elle perd lui sera rendu par le mérite de son dévouement pour Shabbath."
[le Matté Aharon]
-> "La transpiration qu'une personne va avoir suite à ses actes de préparation du Shabbath, possède la même qualité que les larmes de remord.
La transpiration, comme les larmes, nettoie toutes les fautes qu'une personne a pu commettre durant la semaine.
Le plus dur on travaille pour Shabbath, le plus on y gagne"
[Rabbénou Yona - Chaarei Téchouva 250,2]
-> "Grâce à la sueur de la préparation du Shabbath, D. efface toutes les fautes comme s’il s’agissait de larmes."
[le ‘Hida – dans son Ma’hazik Bérah’a – au nom du Ari zal]
-> "L’honneur accordé au Shabbath vaut plus que 1000 jeûnes."
[Midrach Tan’houma – paracha Béréchit 3]
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-> La guémara (Shabbath 119a) dit que les personnes riches sont dignes de l'être car elles respectent le Shabbath.
Dans le Lékha Dodi, nous disons : "Shabbath est la source de la bénédiction".
Nous trouvons dans Michlé (10,22) : "C'est la bénédiction d'Hachem qui enrichit".
-> Cette guémara (Shabbath 119a) rapporte que rabbi 'Hiya a demandé à un homme très riche : "Mon fils, comment as-tu mérité d'obtenir toute cette richesse?"
Il lui a répondu : "J'étais un boucher, et à chaque fois que je trouvais un bel animal, je proclamais : Cet animal doit être mis de côté pour Shabbath".
Rabbi 'Hiya lui a répondu : "Heureux es-tu d'avoir mérité une telle richesse, et loué soit D. qui te l'a accordé".
-> Nos Sages (guémara Beitsa 16a) enseignent que les revenus (de toute l'année) d'une personne lui sont fixés durant les 10 jours allant de Roch Hachana à Kippour.
Ainsi, si elle dépense trop en début d'année, elle sera "pauvre" le restant de l'année.
L'exception concerne les dépenses relatives à Shabbath et aux Yom Tov, et les frais pour l'éducation de nos enfants en Torah.
=> Sans être totalement déraisonnable (compter sur les miracles), on ne perd rien à embellir notre Shabbath : plus on dépensera, plus on nous en donnera les moyens.
[ b'h, voir passage sur ce sujet dans le dvar Torah : https://todahm.com/2018/08/08/les-repas-de-shabbath ]
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-> Le Séfer 'Hassidim (122) nous rapporte le fait suivant :
"Il y avait une femme qui avait l'habitude de filer le lin ou la laine, la veille de Shabbath, à la place de préparer les repas.
Après sa mort, un homme l'a vu en rêve, et elle avait ses yeux et ses mains qui étaient brûlés par des tiges de lin.
Il a demandé : "Pourquoi cette femme est punie de cette façon?"
On lui a donné la réponse suivante : "Car chaque vendredi elle avait l'habitude de travailler et de filer le lin au lieu de préparer le Shabbath"."
=> La veille de Shabbath, il faut éviter autant que possible de faire des tâches qu'on pourrait faire à un autre moment, au détriment de notre préparation à ce grand jour.
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+ Bien qu'étant des personnes énormes, très grandes spirituellement parlant, nos Sages du Talmud s'impliquaient personnellement dans les préparatifs du Shabbath.
On peut citer les exemples suivants :
1°/ Rabbi Abahou, qui était très riche, avait l'habitude de s'asseoir sur un tabouret en ivoire, attisant le feu du four, permettant de cuire les repas de Shabbath.
2°/ Rav Anan avait l'habitude d'être habillé d'un tablier pour faire les préparatifs de Shabbath, afin de ne pas salir ses beaux vêtements.
3°/ Rav Safra avait l'habitude de brûler la tête d'un animal afin de le préparer pour Shabbath.
4°/ Rava salait un poison appelé Shibouta.
Le Maharcha (guémara Shabbath 119a) nous enseigner à ce sujet :
La guémara dit que le mérite de garder Shabbath accélère la délivrance de notre exil, dont l'actuel est celui de Rome.
Le midrach (Vayikra rabba 11,7) dit que Rome est comparée à un porc.
La guémara ('Houlin 109b) enseigne que le Shibouta a un goût comparable au porc.
=> En le salant, Rava faisait allusion, que par le mérite d'accomplir Shabbath, l'exil actuel, celui de Rome (comparé au porc) arrivera à sa fin, et nous vivrons alors la guéoula finale.
5°/ Rav Houna allumait la lampe en l'honneur du Shabbath (Maharcha, Shabbath 119a).
Les Tossafot (Shabbath 263,7) disent qu'il allumait une petite lumière, avec laquelle sa femme allumait les siennes.
Le Maharshal explique qu'il allumait, puis éteignait les bougies de Shabbath, afin qu'il soit plus facile à sa femme de les allumer.
C'est rav Houna qui a déclaré : "Toute personne qui accomplit régulièrement la mitsva d'allumer les bougies de Shabbath, aura des enfants érudits en Torah" (guémara Shabbath 23b).
Le Maharcha explique que c'est pourquoi Rav Houna faisait en sorte que lui-même et sa femme, soient impliqués dans leur allumage.
Selon la guémara (Shabbath 119a), en l'honneur de Shabbath :
6°/ Rav Papa tressait les mèches des lampes à huile.
7°/ Rav 'Hida coupait les betteraves en tranches.
8°/ Rabba et Rav Yossef coupaient du bois.
9°/ Rav Zeira allumait le feu.
10°/ Rav Na'hman ben Yits'hak amenait sans cesse des nécessités pour Shabbath.
Il disait : "Si Rav Ammi et Rav Assi [qui était les plus grands érudits de cette époque], venaient me rendre visite, n'est-ce pas que j'apporterais [les meilleurs choses afin de les honorer]?
Ainsi, il est certain que je dois agir (au moins) de même pour Shabbath."
=> Ces paroles de Rav Na'hman sont très puissantes ...
La valeur que je donne au Shabbath, se voit dans l'investissement, dans l'implication que je mets à m'y préparer.
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-> Rabbi Nissim Yaguen enseigne :
La Rambam tranche que l'homme doit être dans l'attente et se préparer pour recevoir la Reine Shabbath. C'est la meilleure manière de recevoir cette dernière.
Le Arizal allait dans les montagnes avant le coucher du soleil et disait : "Venez et allons à la rencontre de la Reine Shabbath!"
La guémara (Shabbath 25b) rapporte qu'on apportait à Rabbi Yéhouda fils de Rabbi Ilaï la veille de Shabbath une bassine d'eau chaude. Il se lavait le visage, les mains et les pieds, s'enveloppait de draps en lin garnis de tsitsit et ressemblait à un ange divin.
Le rav de Brisk s'asseyait une heure avant l'entrée du Shabbath dans la terrasse de sa maison, lavé et habillé en son honneur. Son visage éclairait comme une torche, rayonnant d'une majesté divine, attendant l'arrivée de la Reine Shabbath.
[...]
Les préparatifs du Shabbath doivent être comme ceux de l'approche d'un mariage.
Imaginons un jeune couple sous le dais nuptial. Du côté du futur marié se trouvent les parents, le Rav qui officie durant la noce est présent ainsi que le père de la futur mariée.
La cérémonie n'a pas encore eu lieu, la mère de la mariée n'est pas encore arrivée.
Les appels téléphoniques ne cessent d'être lancés pour la trouver, jusqu'au moment où elle arrive en courant complètement essoufflée. Son chapeau est à l'envers, sa tenue est tachée et elle porte des pantoufles dépareillées ...
"Je n'ai pas eu suffisamment de temps, elle s'excuse pour sa tenue singulière, croyez-moi, j'ai travaillé jusqu'à la dernière minute ..."
Est-ce possible? Peut-on accepter de tels prétexte? Ce ne sont que des stupidités et paroles vaines prouvant l'inconscience de la mère.
Qui pourrait se montrer si négligeant à l'approche du mariage de sa fille.
Le Shabbath est une analogie du monde futur. Comment pourrait-on le dénigrer? Où est notre crainte d'Hachem à l'approche de ce grand jour qui se renouvelle chaque semaine?
Lorsque 2 personnes doivent se rencontrer, si elles en sont heureuses, elles seront en avance de quelques minutes. Mais si elles sont contraintes, elles arriveront en retard.
Nous prouvons notre amour du Shabbath exactement de la même manière, en le recevant à temps.
[...]
Nombreux sont ceux qui reçoivent le Shabbath à la dernière minute, mais le sorte le plus tôt possible ...
La maîtresse de maison dit en scrutant sa montre : "Oh, impeccable, le Shabbath se termine dans 22 minutes ... Il y a déjà 2 étoiles! Génial! ..."
Ô combien l'honneur du Shabbath est dénigré de cette façon!
Imaginons que vous receviez à la maison le grand rabbin d'Israël, et qu'il entende la maîtresse de maison dire derrière la cloison : "Quand va-t-il enfin partir?"
Peut-on imaginer qu'il acceptera de revenir dans une telle maison, où on n'attend que son départ?
Est-il convenable de se comporter ainsi avec la Reine Shabbath?