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"Sur l'ordre du Cohen, on apportera pour l'homme à purifier 2 oiseaux vivants purs, du bois de cèdre, un fil écarlate et de l'hysope" (Métsora 14,4)

-> Selon Rachi, cet individu a été puni pour ses bavardages et sa médisance, c'est pourquoi sa purification se fait au moyen d'oiseaux qui jacassent et qui caquettent en permanence.

[les oiseaux qui volent dans les airs, viennent réparer les mauvaises paroles que la bouche a fait volée dans les airs.]

-> "La médisance est équivalente à toutes les autres fautes" [Rambam - sur Pirké Avot 1,7]

A chaque mot prononcé en vain, on perd un petit peu plus de ce qui fait de nous des êtres humains

-> Les sacrifices ont pour but de faire prendre conscience au fauteur qu'il aurait mérité de subir le sort de la bête qu'il offre au Temple : comme elle, il aurait dû être égorgé, brûlé sur l'autel, ...
C'est seulement par l'effet de la miséricorde divine, qu'il lui a été donné la possibilité d'offrir à sa place un bête ou un oiseau.

Mais si le lépreux n'avait apporté qu'un seul oiseau en sacrifice, il en aurait conclu que toute parole est nuisible, et il aurait alors pris la résolution de s'abstenir de parler, de rester toujours muet.
Pour qu'il ne commette pas cette erreur, la Torah lui impose d'offrir 2 oiseaux :
- Le 1er était sacrifié afin que comprendre qu'il aurait dû s'abstenir de certaines paroles ;
- et le 2e oiseau était laissé en vie, pour lui enseigner que certaines paroles sont bénéfiques.
[Selon le Zohar, de même qu'il est grave de dire du lachon ara, de même il est grave de se retenir de dire des paroles positives à autrui!]

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-> Les 2 oiseaux font allusion au : yétser ara et au yétser hatov.
Le verset nous explique comment régner sur les 2 : "on égorgera l'un des oiseaux au-dessus d'un ustensile d'argile, sur de l'eau vive" (Métsora 14,5).
On doit égorger notre yétser ara sur de "l'eau vive", qui correspond à la Torah (qui est comparée à l'eau).
C'est uniquement grâce à la Torah que l'on peut dominer son yétser ara.
[le Lé'hem Min haChamaïm]

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-> Une des causes premières de la tsaraat est les mauvaises paroles qui entraînent souvent des divisions, des disputes.
Le mot hébreu pour : "oiseau" est : "tsipor" (צפור), qui a une guématria de 376, la même que : shalom (paix - שׁלום).
En disant de mauvaises paroles, on en vient à fauter vis-à-vis de D., et vis-à-vis d'autrui. Les 2 oiseaux font allusion à cette nécessité d'obtenir le shalom avec ces 2 parties.
Certes tu as pu faire téchouva et apporter des sacrifies, mais à l'image des 2 oiseaux qui devaient être exactement identiques, tu dois également rétablir l'harmonie avec ton prochain, au point qu'il n'y a plus de différents entre vous.
[Rabbi El'azar Meisels]

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-> Rachi commente : "Quel est le moyen de sa guérison ? Qu’il s’abaisse de son orgueil comme un ver et comme l’hysope."

-> Rabbi Shalom de Belz rapporte que d'un côté le Cohen doit penser que le métsora est guéri grâce à sa téchouva, mais d'un autre côté, le métsora se doit de penser que ce n'est pas grâce à ses mérites qu'il est guéri, mais plutôt grâce à ceux du Cohen qui s'occupent de lui.

En effet, l'origine du métsora est dans l'orgueil.
S'il pensait qu'il pouvait se guérir tout seul, l'orgueil serait alors toujours présent comme au moment de la faute.

En même temps, le Cohen ne doit pas devenir orgueilleux et fier d'avoir un pouvoir de guérison, car il en deviendrait orgueilleux.

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-> "Et du bois de cèdre, du ver à soi et de l'hysope" (Métsora 14,4)

-> Le Métsora devait utiliser ces différents éléments pour sa purification.
Rachi explique que s'il s'était auparavant enorgueilli comme le cèdre, il se rabaissera à présent comme le ver et l'hysope.
=> Seulement, on peut s'interroger. Puisque l'hysope, tout comme le cèdre, est un végétal, contrairement au ver à soi, pourquoi le verset ne les a-t-il pas réuni en disant : "du bois de cèdre, de l'hysope et du ver à soi", comme la Torah le fait quand elle développe la purification par la vache rousse, dans la paracha de 'Houkat?

En fait, la Torah veut faire allusion au fait que la Tsara'at (sorte de lèpre) est une punition Divine pour la médisance. Or le ver, en plus d'être un message d'humilité, a aussi la caractéristique de pouvoir ronger avec sa bouche. En juxtaposant le cèdre et le ver, la Torah enseigne que le médisant doit réfléchir au fait qu'il agit comme le ver. Il peut ruiner même un cèdre par sa bouche.
[Kli Yakar]

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-> Dans métsora, il est écrit : "Sur l'ordre du Cohen, on apportera pour l'homme à purifier ... du bois de cèdre, un fil écarlate et de l'hysope" ;
-> Au sujet de la vache rousse, il est écrit : "Le Cohen prendra du bois de cèdre, de l'hysope et du fil écarlate" ('Houkat 19,6)
La guémara (Nidda 26a) précise que l'hysope est une plante plus grande que l'animal à l'origine d fil écarlate.
Ainsi, au sujet de la vache rousse les 3 éléments suivent un ordre : du plus grand au plus petit.
=> Pourquoi n'est-ce pas le cas en ce qui concerne le métsora?

Le rav 'Haïm Kanievsky, cite le Rambam (Hilkhot Déot), selon lequel pour chaque trait de caractère une personne doit chercher à éviter les extrêmes, devant se conduire selon le chemin du milieu.
Cependant, si une personne trouve que concernant un trait particulier elle est attirée vers un extrême, il n'est alors pas suffisant d'uniquement tendre vers le milieu, puisque son attirance naturelle va petit à petit la ramener vers l’extrémité.
Dans ce cas, une personne doit d'abord aller vers l'extrême opposé pendant un certain temps, afin d'éradiquer totalement son attirance à l'autre extrême. Ce n'est qu'à partir de ce moment que l'on peut revenir sans risque au milieu, où l'on pourra y rester sur le long terme.

Il y a 3 éléments du plus grand au plus petit : le bois de cèdre, l'hysope et le fil écarlate.
Le rav Kanievsky dit qu'il n'est pas suffisant pour une personne orgueilleuse de se rabaisser au niveau de l'hysope (la voie du milieu), car elle ne pourra pas tenir sur le long terme. Plutôt, il faut tout d'abord se rabaisser jusqu'à l'extrême, allusion au fil écarlate (élément le plus petit), après quoi on peut revenir à la voie du milieu, qui est représentée par l'hysope.

[on retrouve cela dans l'ordre de notre verset :
- du bois de cèdre = c'est son orgueil qui l'a conduit à devenir métsora ;
- un fil écarlate = il doit donc viser l'extrême opposé à l'orgueil, se voir le plus bas possible ;
- de l'hysope = pour finalement pouvoir se stabiliser durablement sur la voie du milieu. ]

Selon le rav Kanievsky, bien que le Rambam écrit que concernant l'orgueil (à l'inverse des autres traits de caractère), il faille viser les extrêmes et non le chemin du milieu, le Lé'hem Michné nous explique que nous ne devons pas comprendre cela littéralement (plus on est extrémiste mieux c'est!).
En réalité, cela signifie simplement que nous devons être plus proches de l'extrême de l'humilité que de l'extrême de l'arrogance.

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-> "Du bois de cèdre et l'hysope" (Métsora 14,4)

Dans le processus de purification du Métsora (sorte de lépreux), la Torah demande d'apporter du bois de cèdre et de l'hysope (une plante sauvage) qu'il faudra brûler. Nos Sages expliquent que ce sont des fautes qui ont entraîné ces plaies. Et notamment des fautes liées à l'orgueil.
Ainsi, dans le cadre de sa purification, on demande au lépreux d'apporter du cèdre et de l'hysope. C'est comme si la Torah lui disait : "Si tu t'es enorgueilli comme un cèdre, tu te feras petit et tu te rabaisseras comme de l'hysope".
=> D'après cela, on comprend que l'on devait brûler le cèdre, pour faire disparaître l'orgueil. Mais pourquoi brûler également l'hysope? L'humilité est à conserver, et non à éliminer!

Le 'Hidouché haRim explique que lorsqu'un homme orgueilleux, essaie de s'appliquer à être plus modeste, il devra se convaincre de leçons de sagesse qu'il ne considérait pas jusqu'alors. Il rectifiera son regard de lui-même pour réaliser la fragilité de l'homme, ses limites, ses erreurs et fautes, son manque de discernement. Ainsi, à force de réflexion et de travail, il pourra atteindre une conscience plus réaliste des choses et se sentira plus humble.
Mais alors, surviendra le risque de la prise de conscience de son humilité. Il a beaucoup travaillé, beaucoup réfléchi, et maintenant, il réalise qu'il est bien moins grand qu'il ne pensait. Néanmoins, le danger est qu'il ressente un sentiment de fierté, voire de grandeur, face à son humilité. Il a du mérite d'avoir acquis cette si belle qualité, qui manque à tant de personnes! Et il risque (inconsciemment) d'en tirer un certain orgueil. C'est pourquoi, le travail final, celui de ne pas se sentir valorisé du fait de son humilité, est de brûler l'hysope.

La Torah attend in fine que l'homme soit humble, parce que telle est la vérité. En réalité, il n'a tout simplement pas de quoi être orgueilleux! Il doit se sentir humble avec simplicité, conscient de sa condition d'homme limité, sans le vivre comme un exploit.
Telle est la perfection de l'humilité. Être humble, parce qu'il ne peut pas en être autrement.
C'est pourquoi, la Torah ne donne pas de commandement à l'homme d'être humble. Car si l'homme cherchait à être humble pour respecter un commandement, ce serait déjà une forme d'orgueil. Comme s'il avait de quoi être orgueilleux et qu'il lutte contre, pour respectait ce commandement. L'homme doit donc rester simple uniquement parce qu'il n'y a vraiment aucune bonne raison d'être orgueilleux.

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"Voici la règle imposée au lépreux lorsqu'il redeviendra pur : on le présentera au Cohen" (Métsora 14,2)

-> La michna (Négaïm chap.14) enseigne qu'au terme du processus de purification, le Cohen devait annoncer à voix haute : "Pur!"

De la sorte, le lépreux comprenait que la parole a le pouvoir de guérir, et il prenait pleinement conscience du fait que "la mort et la vie sont au pouvoir de la langue" (Michlé 18,19).

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