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La Havdala

+ La Havdala :

-> Selon le Rambam, c'est une mitsva positive de la Torah que de sanctifier le Shabbath par une expression verbale.
Ce rappel doit être fait à son début par le Kiddouch qui sanctifie le jour, et à sa fin par la Havdala qui est une déclaration de séparation.

D'après certains décisionnaires, la Havadala est une institution de nos Sages qui est évoquée implicitement dans certains versets de la Torah.
Tout le monde est d'accord, qu'elle a été rédigée par les Sages de la Grande Assemblée [à l'image des autres prières].
[le Lévouch 296,1]

-> Lorsque la Grande Assemblée a institué initialement la Havdala, la prière était uniquement prononcée pendant la Amida dans la bénédiction de : ata 'honantanou.

Lorsque les juifs ont gagné en richesses, il a été décrété que la Havdala sera récitée sur un verre de vin.
Lorsque les juifs sont devenus par la suite de nouveau pauvres, la Havdala a de nouveau été insérée dans la Amida, tout en maintenant la règle de la faire sur le vin.
[guémara Béra'hot 33a]

-> Rabbi Yo'hanan dit : Celui qui réside en Israël, celui qui éduque ses enfants à étudier la Torah, et celui qui fait la Havdala sur du vin à la sortie de Shabbath, sont assurés d'hériter leur part dans le monde à venir.
[guémara Pessa'him 113a]

-> Rabbi 'Hiya bar Abba enseigne : Quiconque récite la Havdala à toutes les sorties de Shabbath aura des enfants qui étudient la Torah.
Rabbi Yéhochoua ben Lévi dit : Il aura des enfants méritants d'être des maîtres [en Torah].
[guémara Chvouot 18a]

-> Rav Yits'hak dit : Quiconque accomplira la mitsva de la Havdala correctement, méritera d'avoir des garçons intelligents ayant le niveau d'enseigner les préceptes de la Torah, Hachem le chérira en le surnommant : "kadoch" (Saint), par contre, celui qui délaisse cette mitsva, ne connaîtra jamais le bonheur et la prospérité."
[Pirké déRabbi Eliezer - chap.20]

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-> Rabbi Tsadok [Pirké DéRabbi Elièzer] dit : "Celui qui ne fait pas la Havdala sur du vin à la sortie de Shabbath, ni ne se fait acquitter par autrui, ne verra jamais de bénédiction. Si par contre il le fait, D. l’appelle “saint” et le considère comme son joyau."
[rapporté dans la kitsour Choul'han Aroukh du rav Ich Maslia'h]

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+ L'ordre des bénédictions :

-> A ce sujet (b'h) : https://todahm.com/2016/08/22/la-havdala

-> L'ordre des bénédictions suit l'avis de Beit Hillel, qui se base sur le verset : "béssamim roch" (בְּשָׂמִים רֹאשׁ - Ki Tissa 30,23), se traduisant littéralement par : "les béssamim en 1ers".

La senteur est appréciée par l'âme, tandis que la vision de la flamme est apprécié par le corps.
Les béssamim sont prioritaires sur la flamme.
[Yaavèts]

-> Le vin, les aromatiques/épices, la flamme et la séparation s'élèvent dans l'ordre des capacités humaines, en partant de celui qui est le grossier à celui qui est le plus subtile :

1°/ le sens du goût, que nous ressentons lorsque nous mangeons et buvons, est celui qui est le plus physique. C'est pourquoi la bénédiction sur le vin vient d'abord.

2°/ le sens de l'odorat par les senteurs peuvent être ressentie même à distance sans la nécessité de devoir toucher l'objet. Etant ainsi un sens qui est moins physique, sa bénédiction vient en 2e position.

3°/ le sens de la vue : c'est un sens encore plus raffiné, puisque nous pouvons apercevoir même les étoiles qui sont à des années lumières de nous. C'est pourquoi la 3e bénédiction porte sur la vision de la flamme.

4°/ la bénédiction de la Havdala est celle qui se situe au niveau le plus élevé.
En effet, uniquement l'intelligence humaine peut faire la distinction entre le sacré et le profane.
C'est cela qui nous donne les moyens de comprendre la sainte Torah.

[le Kaf ha'Haïm 296,3]

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+ Les odeurs : Boré miné bessamim :

-> Pourquoi faisons-nous une bénédiction sur la senteur d'aromatiques/d'épices?

A la sortie de Shabbath, au moment où la néchama yétéra (le supplément d'âme) nous quitte, un juif se sent triste et déprimé.
En respirant l'odeur agréable des bessamim, cela va élever son esprit.
[Tossafot - guémara Beitsa 33b]

-> Pendant Shabbath les feux du guéhinam sont éteints, et ils ne sont rallumés qu'à sa sortie.
La senteur des bessamim est désignée pour neutraliser l'odeur nauséabonde émanant du guéhinam.
[le Bach 296]

-> Lorsque 'Hava a fauté en mangeant du fruit interdit, 4 de ses 5 sens en ont retiré du plaisir : elle l'a vu, elle a entendu la séduction du serpent, elle a touché le fruit et elle l'a goûté.

Puisque 'Hava a réalisé la faute dans la journée du vendredi, la néchama yétéra, qui prend plaisir aux senteurs n'était pas encore arrivée.
A la sortie de Shabbath, lorsque la néchama yétéra nous quitte, nous prenons plaisir à la pensée du seul sens qui n'a pas été contaminé par la faute de 'Hava : celui de l'odorat.
[Séfer Mat'amim]

-> La néchama yétéra vient d'en-haut où elle respire les odeurs divines du Gan Eden.
Elle n'est pas heureuse d'être dans ce monde avec des odeurs nauséabondes de fautes.
Nous lui fournissons les bessamim pour rendre plus agréable son inconfort.
[Séfer Mat'amim]

-> Il en est de même au moment d'une brit mila : http://todahm.com/2020/05/23/13486

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-> A la différence des effets transitoires du Shabbath, l'impact laissé par les Yom Tov est permanent, laissant pour toujours une trace indélébile sur le corps aussi bien que l'âme d'un juif.
A l'époque du Temple, les pèlerins étaient changés pour toujours par leur visite à Jérusalem pendant les Yom Tov.
Cette différence explique pourquoi nous ne sentons pas des épices parfumées dans la Havdala à la fin d'un Yom Tov.
Les Tossafot (guémara Pessa'him 102b) suggère que la fonction des épices dans la Havdala est de compenser la perte de "l'âme supplémentaire" qui nous quitte à la fin du Shabbath.
Cependant, l'âme supplémentaire accordée à un Yom Tov ne nous quitte jamais même après la fin de la fête.
[Sfat Emet - Emor 5647]

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+ La flamme : Boré méoré ha'esh :

-> Lorsque Adam fut créé, il y avait la lumière du jour pendant 36 heures de suite : 12 heures le vendredi (depuis l'heure de sa création en ce jour), 12 heures pour la nuit du vendredi soir, et 12 heures pour le Shabbath.

Lorsque le soleil s'est couché à la sortie de Shabbath, Adam en a été terrifié.
Banni du Gan Eden, il pensait qu'il faisait face à des dangers mortels invisibles à ses yeux (puisqu'il faisait nuit noire!).

Mais Hachem a fourni à Adam un instinct de survie, et il a frotté des pierres ensemble qui ont alors créé un feu, lui apportant de la lumière et de la chaleur.
A ce moment, Adam a récité une bénédiction sur le feu : "Boré méoré a'esh" (Qui créé les lumières du feu).
[midrach Béréchit rabba 11,2]

-> Le Lévouch dit que la raison principale pour laquelle nous disons la bénédiction : "Boré méoré a'esh" à la sortie de Shabbath, est pour se souvenir de la lumière originelle que Hachem a créé le 1er jour de la Création, comme il est dit : "D. dit : Que la lumière soit" (Béréchit 1,3).

Selon le Divré Yoël, parmi toutes les créations originelles, nous ne faisons de bénédiction uniquement sur le feu, car les autres créations vont bénéficier également aux réchaïm.
Quant à lui, le feu représente la lumière du 1er jour de la Création qui a été cachée dans la Torah, pour que ne puisse en profiter que les tsadikim qui étudient la Torah en l'honneur d'Hachem.

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-> La Havdala doit être récitée avec des chants traditionnels, puisque nous disons : "Au revoir!" à notre invité le Shabbath.

Un invité important est escorté jusqu'à la porte et renvoyé sur sa route avec des chansons, comme il est dit : "Je t'aurais reconduit avec allégresse, avec des chants, au son du tambourin et de la harpe!" (Vayétsé 31,27). "
[le Yaavets]

-> "A l'issue de chaque Shabbath, le machia'h et Eliyahou haNavi siègent sous l'arbre de la vie pour retranscrire les mérites du peuple juif qui respecte le Shabbath, c'est alors que Hachem s'associe à eux et appose son sceau en signe de consentement."
[midrach Ruth - chap.5]

[Nous avons l'habitude de dire à plusieurs reprises : Eliyahou haNavi za'hour létov! ]
[il y a une coutume (au nom du Arizal) de réciter à la sortie de Shabbath la phrase : Eliyahou Hanavi Zakhour Létov (אליהו הנביא זכור לטוב - le prophète Eliyahou qu’il soit mentionné pour le Bien), car celle-ci totalise la valeur numérique de 400, correspondant aux 400 forces d’impureté d’Essav qui seront soumises au machia’h lors de la Guéoula annoncée par Eliahou Hanavi. ]

-> Eliyahou haNavi est préposé pour noter à la fin de Shabbath toutes les mitsvot de chaque juif faites à Shabbath. C'est au Gan Eden, installé sous l'Arbre de Vie (ets 'haïm), qu'Eliyahou écrit chacune des mitsvot de chaque juif faite à Shabbath, c'est pour cette raison que nous mentionnons Eliyahou haNavi à la sortie de Shabbath, au moment de la havdala.
De plus, lorsque Eliyahou haNavi inscrit les mérites du peuple d'Israël, il en tire une satisfaction proportionnelle à la qualité et à la quantité des mitsvot accomplies ce Shabbath, et il éprouve pour chaque personne un amour lié à ces mérites.
[Ben Ich 'Haï - guémara Kétouvot 61a]

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-> Il est enseigné : "Ils ont l'assurance, Israël, que Eliyahou haNavi ne viendra pas les veilles de Shabbath ou veilles de fêtes pour ne pas les déranger dans leur préparatifs" (guémara Erouvin 43b).
On apprend de là qu'à partir de la sortie de Shabbath débute le moment de sa possible venue, c'est pourquoi nous mentionnons Eliyahou haNavi à la sortie de Shabbath.

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+ Mentionner Eliyahou haNavi à la sortie de Shabbath :

-> Le Tour (Ora’h ‘haim 295) écrit qu’à la sortie de Shabbat, on a la coutume de mentionner Eliyahou haNavi.

-> Le Baal haManhig (Hilkhot Shabbat 71) en explique la raison : c’est parce qu’il sera celui en charge d'annoncer la guéoula (la rédemption/délivrance), et la guémara (Erouvin 43b) affirme qu’Eliyahou ne viendra pas érev Shabbat ou érev Yom Tov (pour ne pas en perturber les préparatifs notamment). Ainsi prions nous, une fois Shabbat écoulé et que le machia’h est de nouveau susceptible de se dévoiler, qu’il vienne et nous annonce la rédemption.

-> Le Arou'h haChoulkhan suggère que puisque Chabbat est "méén olam aba" , un avant-goût du monde futur (guémara Béra'hot 57b), il est porteur de grande joie. La tristesse ressentie à son départ doit être jugulée. Chanter des chants avec des mots inspirants, remplis d’espoir pour la rédemption, atteint cet objectif.

-> Le Aboudraham écrit que la raison pour laquelle Eliyahou est associé à la sortie de Shabbat est dans le fait que nos Sages (Shabbath 118b) connectent l’observance du Shabbat à la libération et à la guéoula.
C’est donc seulement à l’issue de ce saint jour que nous implorons Hachem : "Nous avons fidèlement observé ton Shabbat, tel que Tu nous l’as ordonné. Maintenant, s’il te plaît, par ce mérite, envoie-nous Eliyahou haNavi."

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-> Le Maharil (fin d’ Hilkhot Chabbat) cite une Tossefta selon laquelle chaque à la sortie de Shabbat, Eliyahou s’assoit sous le Ets Ha’haim, l’arbre de la vie dans le Gan Eden, et consigne les mérites de tous ceux qui ont observé Shabbat.

-> On peut citer quelques liens entre Eliyahou haNavi et la sortie de Shabbat :
1°/ La sortie de Shabbat est un temps de petite mort puisque notre néchama yétéra (le supplément d'âme reçu en ce jour) nous quitte (guémara Beitsa 16a).
Eliyahou est celui qui va annoncer la guéoula, un temps d’éternité, de résurrection des morts. Cela sied parfaitement avec Eliyahou qui ne mourut pas comme on le rappelle à son sujet dans un des chants du Mélave Malka : "l’homme qui ne goûta pas le goût de la mort ni de l’inhumation" (איש שלא טעם טעם מיתה וקבורה - voir Méla'him 2,2-11).
Cela correspond bien aussi avec la sortie de Shabbat où l’on nourrit le Louz, l’os qui ne peut pas pourrir et qui sera à l’origine de la résurrection (voir michna Broura 300:2).

2°/ La brit mila est réalisée le 8e jour où est présent Eliyahou, le mala'h habrit (ange de l'alliance - Mala'hi 3,1). Le début du 8e jour depuis le début de la création (soit dimanche) est le temps de la sortie de Shabbat (la veille au soir).

3°/ Eliyahou vécut dans ce monde qu’il quitta vivant dans un tourbillon de feu et devint un mala'h (ange). De même qu’il subit une transformation, on peut comprendre qu’il assiste aux brit mila, où l’enfant subit lui aussi un changement, étant purifié par le retrait de l’excroissance de sa chair.
De même, la sortie de Shabbat opère le passage entre le Shabbat et la semaine. Eliyahou élève la personne après Shabbat quand elle connaît un certain déclin spirituel.

4°/ Eliyahou est porteur de bonnes nouvelles (comme nous le disons dans le Bircat Hamazon : "hara'haman ou yichla'h lanou ét Eliyahou haNavi za'hour létov ouyivacher lanou béchorot tovot véné'hamot -> Que le Miséricordieux nous envoie Eliyahou haNavi, de mémoire bénie, pour qu’il nous délivre de bonnes nouvelles, des délivrances et des consolations).
Dans le zémer Elyahou Hanavi que l’on chante durant le Mélavé Malka, nous disons également: איש פקיד על כל בשורות טובות = l’homme préposé aux bonnes nouvelles.
=> A la sortie de Shabbat, beaucoup connaissent un certain abattement puis sont revigorés par le Mélave Malka, lié à Eliyahou.

[après un boost de spiritualité à Shabbath, on peut risque de redescendre (le retour à la réalité de la vie quotidienne peut faire mal, nous rendre triste, avoir un peu de désespoir ... Ainsi, au moment de retrouver notre vie de tous les jours on n'oublie pas que Eliyahou haNavi peut arriver à tout instant pour nous annoncer la guéoula, et en ce sens cela nous remobilise pour qu'on donne le meilleur de nous-même dans la semaine à venir.)]

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-> b'h, Sur le sujet de la Havdala, voir également un dvar Torah sur : Pourquoi regardons-nous nos ongles durant la havdala? : https://todahm.com/2016/04/25/pourquoi-regardons-nous-nos-ongles-durant-la-havdala

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-> Dans le Zohar (Béréchit p.17), rabbi Chimon bar Yo'haï dit que chaque samedi soir un ange de destruction associé à la médisance quitte le purgatoire et tente de dominer le peuple juif lorsqu'il dit dans la prière du soir : "l'oeuvre de nos mains subsistera pour nous" (Téhilim 90,17 - vihi noam Hachem ... oumaassé yadénou konénéou).

Cet ange essaie à tout prix de se mêler aux juifs et d'introduire parmi eux le mauvais œil.
Cependant, lorsqu'ils récitent la Havdala en observant strictement toutes ses règles, l'ange les quitte pour retourner à la résidence de Kora'h et de son clan dans l'abîme.
[Méam Loez - Yitro 20,8]

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+ Pourquoi la coutume est que les femmes ne boivent pas du vin de la Havdala?

-> 'Hava pressa du raison (fruit interdit) pour que Adam en consomme, occasionnant ainsi la faute originelle, c'est pourquoi elle reçut en punition le sang des menstruations.
La punition prit cette forme suite à l'impureté que provoqua en elle le serpent. Et du fait de la consommation de vin engendra la période de Nida (la séparation entre Adam et 'Hava), les femmes n'ont pas à boire du vin de la Havdala (de séparation).
[le Chla haKadoch - traité Shabbath, chapitre Torat Ohr]

[selon certains de nos Sages : mieux vaut pour la femme ne pas goûter au vin de la Havdala, car cela pourrait éveiller l'attention des accusateurs contre elle.]

-> Si les femmes buvaient du vin de Havdala, elles auraient des accouchements très difficiles.
[des Sages de Jérusalem - répondant à une question de rabbi Chem Tov Gaguine]

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