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"D. se souvint (vayizkor Elokim) de Ra'hel, D. l'exauça et ouvrit sa matrice. Elle conçut et enfanta un fils" (Vayétsé 30,22-23)

-> Le rav Avraham Pam s'interroge sur l'utilisation du nom : Elokim, qui représente l'Attribut divin de rigueur.
En effet, dans le cadre de ce verset, n'aurait-il pas été plus approprié d'utiliser : Hachem, qui représente l'Attribut de miséricorde?

Le rav Pam explique que Ra'hel était stérile, et selon les lois de la nature elle n'aurait dû avoir aucun enfant.
Cependant le jour de son mariage, qu'elle attendait depuis 7 années (durée du travail de Yaakov pour "l'acquérir"), elle a appris que son père la remplacerait par sa sœur aînée Léa.
Dans un moment de total altruisme, elle a placé les sentiments de sa sœur au-dessus des siens, et lui a partagé les signes que Yaakov lui avait transmis dans le but d'éviter toute tromperie venant de Lavan.
[cf. Rachi (29,25) : elle s’est dit : "Ma sœur va subir une humiliation !". Elle lui a donc transmis ces signes.]

En agissant ainsi (éviter une humiliation au prix de se priver d'enfants qui seront à la tête d'une tribu d'Israël, et du fait d'être une Matriarche!), elle a généré un mérite énorme pour elle-même, faisant que la notion de justice divine a été contrainte de changer la nature, et de la récompenser avec un enfant qu'elle n'aurait sinon jamais eu.

-> Le rav Elya ber Watchfogel précise qu'au moment de cet incident, Ra'hel devait être certaine que ses actes auraient pour conséquence inévitable de la condamner à ne jamais se marier avec Yaakov, et donc à ne pas avoir d'enfant avec lui.

La réalité dans cette situation, si elle avait choisi de poursuivre tranquillement son mariage avec Yaakov, comme elle en avait le droit, aurait fait qu'elle aurait vécu certes un magnifique mariage, mais sans le savoir elle était stérile et n'aurait jamais eu aucun enfant.

=> Ainsi, c'est uniquement par cet acte, qui en apparence semblait détruire toutes ses chances d'avoir un enfant, que Ra'hel a produit le mérite qui a changé son destin, et donc celui de tout le peuple juif.

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-> Nos Sages enseignent qu'au moment où Its'hak était ligoté sur l'autel avec son père Avraham tenant le couteau prêt à l'égorger, il a été pris de peur au point que son âme l'a littéralement quitté, et c'est uniquement un miracle qui l'a ramené à la vie.
Le Zohar enseigne que Its'hak est né avec une âme féminine, qui était incapable de se reproduire.
Lorsqu'il a été ramené à la vie, la nouvelle âme qui est venue en lui était masculine, lui permettant alors d'avoir des enfants.

-> Le Chla haKadoch dérive d'ici une belle leçon.
Lorsque Avraham allait vers la Akéda, il pensait sincèrement qu'il était sur le point d'anéantir le futur des juifs, par le fait de sacrifier son unique descendance juive.
Cependant, il était prêt à le faire puisque telle était l'épreuve que Hachem lui avait donné, même si la conséquence de cela serait qu'il n'y aura pas de juif.

Or, en réalité Hachem savait que sans la Akéda, si Its'hak se mariait, il aurait été incapable d'avoir des enfants, et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle Rivka est née au moment de la Akéda.

=> Ce qui devait être pour sûr la fin du peuple juif, en a été le mécanisme permettant sa continuation.

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"Et après, elle [Léa] enfanta une fille et la nomma Dina" (Vayétsé 30,21)

-> Rachi observe que ce nom "Dina" vient de Din (jugement), parce que Léa s'est imposée à elle-même un jugement.
Elle s'est dit : "Yaakov doit engendrer 12 tribus. J'en ai déjà mis 6 au monde et chacune des servantes 2, ce qui fait un total de 10. Si l'enfant que je porte est un garçon, ma sœur Ra'hel ne sera même pas égale à l'une de ses servantes."
Pour lui épargner cette humiliation, Léa a prié pour qu'un miracle se produise et que l'enfant qu'elle portait soit changé en fille.

-> Le Targoum Yonathan ben Ouziel écrit que le mécanisme permettant la naissance de Dina a été un transfert utérin.

Au moment où Léa attendait un garçon, Ra'hel était également enceinte mais d'une fille.
En réponse aux supplications de Léa pour que sa sœur puisse avoir au moins autant de fils que les servantes, Hachem a miraculeusement échangé les 2 fœtus, faisant que Ra'hel a donné naissance à Yossef, et Léa à Dina.

Lorsque Léa implorait Hachem de ne pas avoir un garçon afin d'éviter une humiliation à sa sœur Ra'hel, elle était prête à faire le sacrifie de ne pas être la mère d'une tribu supplémentaire parmi les 12 du peuple d'Israël.

-> Le rav Shimshon Pinkous fait le développement suivant, en expliquant qu'en réalité elle a obtenu bien plus que ce pour quoi elle a été prête à renoncer.

Le Daat Zékénim (41,45) écrit que Dina a été souillée par Che'hèm (Vayichla'h 34,2 : "il la vit, cohabita avec elle et lui fit violence").
Suite à cela, elle a été enceinte et a donné naissance à une fille.
Cette fille a été envoyée au loin, et suite à des miracles de la providence divine, elle s'est mariée en Egypte à son oncle : Yossef.

Et c'est ainsi que Yossef et sa femme Osnat ont eu 2 enfants : Ménaché et Efraïm, qui sont comptés parmi les 12 tribus d'Israël.

=> En renonçant à être la mère d'une tribu supplémentaire pour l'honneur de sa sœur, Léa a en réalité gagné le mérite d'être la mère non pas d'une, mais de 2 tribus supplémentaires.

Le rav Pinkous fait remarquer que la Torah prescrit : "Si l'objet du vol a été trouvé en sa possession ... il paiera le double" (Michpatim 22,3).
Ainsi, si la Torah demande une double punition pour un méfait, la récompense pour une mitsva doit sans aucun doute être également le double, ce qui est illustré par Léa et Dina.

==> Nous pouvons apprendre de ces différents exemples, que parfois nous avons l'impression de perdre beaucoup si nous accordons du mérite à autrui, mais la réalité est que nous en ressortirons toujours gagnant.
En effet, comme nous n'avons pu le voir, l'existence même du peuple juif est le fruit d'une telle attitude!

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-> "Demain, vous vous lamenterez des choses qui vous font rire aujourd'hui.
Et demain, vous vous réjouirez de ce qui vous a fait pleurer aujourd'hui!"
[le Gaon de Vilna - dans une de ses lettres]

-> "Souviens-toi que les voies de D. sont mystérieuses : tout ce qui paraît bon ne l'est pas nécessairement, et tout ce que nous considérons comme mauvais ne l'est pas forcément."
[Eliyahou haNavi à Rabbi Yéhochoua ben Lévi - rapporté par Rabbénou Nissim Gaon au nom du midrach]

=> Comment pouvons-nous faire dépendre notre bonheur de notre perception faussée de la réalité?
Puisque Hachem fait tout pour le bien, alors nous devons nous réjouir avec ce que l'on a, comme étant le top du top pour nous!

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