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L’importance de garder sa langue (4e partie)

+ L'importance de garder sa langue (4e partie) :

+ L'impact sur nos prières :

-> La bouche agit comme le représentant de tous les autres membres, priant et chantant des louanges à Hachem.
Si nous avons parlé du lachon ara, alors nos lèvres et notre langue se sont également rebellées contre le Roi. Comment peuvent-elles alors venir plaider la cause des autres membres devant D.?
L'unique chose qui peut nous sauver lorsque tout est perdu est d'avoir une bouche pure.
[Yétev Lev - Métsora]

-> Notre lachon ara crée une armée entière de soldats qui aide notre yétser ara à bloquer nos tentatives de prier.
Lorsque nous nous retenons de dire du lachon ara, nous tuons un, parfois plusieurs, de ces soldats.
[Rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot]

-> Les mots de prière prononcés par une personne qui ment et qui dit du lachon ara sont transportés dans le royaume du mal, et n'atteignent jamais Hachem.
Même les meilleures prières n'arriveront pas au Ciel si une personne ne s'est pas repentie du lachon ara qu'elle a pu dire.
['Hozé de Lublin]

-> Celui qui dit régulièrement du lachon ara, ses prières ne vont pas devant Hachem, car un esprit d'impureté (roua'h atoum'a) l'entoure entièrement.
Cependant, celui qui fait téchouva, ses prières sont acceptées.
[Zohar - sur Métsora 14,2]

Rabbi Réphael haCohen d'Hambourg (Marpé Lachon) commente :
"Qui n'aurait crainte en lisant ou en entendant ces paroles?
Celui qui souille sa bouche par du lachon ara, s'il ne se repent pas de ses actes, sa prière ne monte pas dans le Ciel pendant 40 jours, correspondant au nombre de jours séparant Roch 'Hodech Elloul de Yom Kippour, et toutes les portes de la prière se fermeront devant lui, alors qu'elles sont ouvertes au maximum pendant cette période sainte.
En quoi l'aidera sa prière, s'il ne s'est pas repenti de ses nombreuses fautes, et notamment des dommages causés par sa langue?"

-> Celui qui dit des mots interdits (comme le lachon ara) empêche sa Torah et sa prière d'avoir le mérite de monter au Ciel.
[Introduction au Séfer 'Hafets 'Haïm]

-> Des paroles futiles avant la prière empêchent l'acceptation des prières.
[midrach Cho'har Tov - Téhilim 17]

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2021/04/25/31312

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+ Le silence :

-> "Le silence est bon pour le sage, combien plus l'est-il pour le sot"
[guémara Pessa'him 99a]

-> Un mot vaut 1 Séla, mais le silence en vaut 2.
[guémara Méguila 18a]

-> Après avoir été exilés en Babylonie, lorsque les juifs sont retournés en terre d'Israël, il s'est avéré que le livre contenant la lignée de chaque famille juive a été perdu.
Comment alors déterminer qui appartenait à une famille d'une lignée purement juive?
Ceux qui maîtrisaient l'art du silence ont été les premiers à être choisis.
[guémara Kidouchin 71b]

-> "La préservation de la sagesse, c’est le silence" (Pirké Avot 3,13)
Le Sfat Emet commente que c'est uniquement pour ce qui est matériel que le silence est d'or.

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-> L'essentiel pour mériter le monde à venir est de garder sa bouche.
C'est une chose très précieuse, et jusqu'au jour de sa mort l'homme doit exercer une ascèse (privation), non pas par des jeûnes et des mortifications, mais en freinant sa bouche pour l'empêcher de céder à ses instincts.
Cela vaut plus que tous les jeûnes et les mortifications du monde.

A chaque instant où l'homme retient sa bouche (hors paroles nécessaires), il mérite la lumière cachée qu'aucun ange ni aucune créature ne peut imaginer
Quand il garde sa bouche, tout péché lui est pardonné, et il sera sauvé de l'abîme.
Malheur à celui qui se tue lui-même à cause d'une seule parole.

L'essentiel est de ne pas parler des autres.
Le Shabbath et les fêtes, ne parlez pas du tout de choses qui ne sont pas indispensables, et même les choses nécessaires, parlez-en brièvement, car la sainteté du Shabbath et des fêtes est très grande.
[Gaon de Vilna - Iguéret haGra]

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-> Une personne élève son niveau spirituel et protège son âme de la faute en muselant sa bouche.
[Gaon de Vilna - Even Shléma - chap.7]

-> A une telle personne, Hachem devient son protecteur et défenseur (Za'hor léMyriam - chap.3) et elle mérite une place spéciale dans le monde à venir ('Hovat haChmira - chap.5).
['Hafets 'Haïm]

-> "Ainsi grandissait Chmouël, et Hachem était avec lui, et il ne laissait tomber à terre aucun de ses mots" (Chmouël I 3,19)

Le Béer Moché commente : Hachem était avec lui car il faisait très attention à ce qu'il disait.

-> Le Baal haTanya explique le passage de la Haggada de Pessa'h de la façon suivante : "racha ma ou" (Qu'est-ce qu'un racha?), "omer" : c'est celui qui parle (sur les autres).

-> Une personne qui passe sont temps à discuter, en viendra inévitablement à dire du lachon lachon.
Elle peut commencer par parler des voisins, mais elle finira par parler mal des Sages, et finalement du Créateur Lui-même.
[Kad haKéma'h - lettre laméd]

-> Le colporteur de ragots en viendra inévitablement à transgresser les 10 Commandements.
[Baal haTourim - Kédochim 19,16]

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-> Il y a des moments où la chose la plus juste à faire est d’accepter la situation en faisant totalement confiance à D.
Comme le dit le Roi David : "Repose-toi en silence sur Hachem, et espère en lui" (37,7).

[à certain moment de notre vie, notre silence vaut plus que toute parole, que toutes autres actions!]

-> "Le monde n'existe que grâce à celui qui reste silencieux (bolèm) pendant une dispute, comme il est dit : "il suspend la terre sur le néant (belima)"
[rabbi Ila'a - guémara 'Houlim 89a]

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-> "Qui est comme Toi parmi les forts, Hachem" (Béchala’h 15,11)

Nos Sages (guémara Guittin 56b) ont interprété ce verset par : "Qui est comme Toi parmi les muets".
=> Il entend les insultes et se tait, là réside sa force!

[à notre niveau, nous devons suivre l'exemple de Hachem, et là sera notre force!]

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-> "Toute ma vie, j’ai grandi parmi les Sages et je n’ai rien trouvé de plus bénéfique pour l’individu, que le silence" (Pirké Avot 1,17)

Le 'Hida, cite le Ramak (rabbi Moché Cordovero), qui divulgua le secret suivant :
Il n'y a rien qui élève l'âme et qui expie nos fautes aussi complètement que d'être humilié sans respect, par des mots en colère, et de rester silencieux plutôt que de répondre, comme nous y pousse notre nature humaine.
Aucune quantité de jeûne ou d'afflictions ne peut égaler cette expiation.

-> La guémara (Roch Hachana 17b) rapporte que rav Houna était sur son lit de mort et rav Papa est venu lui rendre visite.
Il le vit allongé presque sans vie, et il s'est dépêché de demander à sa famille de préparer son linceul.
Soudainement, rav Houna s'est réveillé et rav Papa était très embarrassé.
Rav Houna le calma : "Tu n'as pas fait d'erreur. Mon âme était déjà montée à la court Céleste. Mais tout à coup, on m'a accordé un temps supplémentaire de vie, et je n'ai pas été jugé avec rigueur, et cela grâce au fait que je me suis toujours détourné des affronts qui m'étaient faits.

-> Rabbi Moché Cordovéro (Tomer Dévora - chap.2) écrit :
Parfois il est décrété qu'une personne doit mourir.
Les anges de miséricorde sont d'accord d'adoucir son verdict par de la maladie.
Les anges de miséricorde supplient de nouveau de la miséricorde, et le verdict est échangé pour une perte de parnassa.
Mais les anges ne cessent pas d'implorer pour davantage de miséricorde, puisque la pauvreté est dure à supporter.
Les anges parviennent alors à obtenir un dernier accord permettant d'adoucir le plus possible le verdict : sous la forme d'insultes, et quelqu'un est envoyé pour l'insulter.

[si sans raison on nous insulte, lèse, et que nous n'y répondons pas, nous devrions danser de joie, car du Ciel on nous accorde de la vie supplémentaire!]

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-> Le rabbi Shlomke de Zhvil avait l'habitude tous les jours de s'immerger dans un mikvé avec beaucoup de kavana.
Après son immersion, il était dans un tel état de sainteté qu'il arrivait à faire des miracles, comme guérir des malades dont les médecins avaient abandonnés tout espoir.
[à son niveau élevé, le mikvé lui était indispensable pour servir D. avec le plus de sainteté possible]
Un jour, sur son chemin vers le mikvé, un juif lui a crié dessus et le déshonora en public.
Rabbi Shlomke n'a pas prononcé un mot jusqu'à ce que ce juif finisse de parler et s'en aille.
Il a ensuite dit à ses élèves : "Aller au mikvé est vertueux, mais se faire humilier/déshonorer l'est encore bien plus. Je n'ai plus beaucoup de mikvé aujourd'hui."
Il a fait demi-tour et ne s'est pas immergé ce jour.

[de même, on raconte qu'à quelqu'un qui n'arrivait pas à avoir d'enfant depuis des 10-15 ans, le rav 'Haïm Kanievsky lui a dit que s'il rencontre un homme qui le déshonneur en lui criant dessus en public, et qu'il ne lui répond pas, alors par ce mérite, il aura sûrement un enfant. Et c'est ce qui se passa.

=> D'un côté, nous avons un bénéfice instantané de suivre notre naturalité (c'est moi qui est le dernier mot! je suis le meilleur, le plus fort!), et d'un autre côté pour un effort momentané de prendre sur soi, nous obtenons un énorme bénéfice éternel (ex: on aura un enfant qu'on aurait jamais eut sinon! ; ou bien nous gagnons du temps de vie supplémentaire en bonne santé!).
Dans la tempête de l'action, faisons preuve d'intelligence et ne laissons pas passer cette opportunité de gain énorme! ]

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-> Une personne ne peut pas imaginer combien de douleurs elle se dispense en acceptant avec amour et confiance, les insultes, les coups et les attaques qu'elle peut recevoir d'autrui.
A la place de réagir radicalement et avec colère, on doit accepter que cela nous vient en place de souffrances beaucoup plus importantes, et que cela peut même venir sauver notre vie.
[Ben Ich 'Haï]

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2013/12/01/garder-le-silence-pour-preserver-la-paix

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+ Nécessité d'avoir un regard positif sur autrui :

-> Lorsque l'on parle mal d'autrui, les anges se souviennent alors de nos fautes et parlent mal de nous.
Parce que l'on a amplifié les fautes d'autrui, alors le tribunal céleste amplifiera nos fautes.
[le Maggid de Vilkomir - Einé Yits'hak - guémara Ara'hin 16]

-> Tout celui qui juge favorablement son prochain, sera jugé favorablement en-Haut.
[guémara Shavouot 30]

-> Si une personne juge régulièrement favorablement les gens et parle bien d'eux, alors elle devient un conduit pour toutes les choses saintes.
[Séfer 'Harédim]

-> Nos Sages citent plusieurs exemples de personnes jugeant favorablement, qui se terminent tous par les mots : "Que Hachem vous juge positivement, de la même façon que vous m'avez jugez positivement".
[guémara Shabbath 127b]

-> Le Kédouchat Lévi (Béchala'h) dit également à ce sujet :
"Lorsque nous déclarons que des actions d'une autre personne sont du vol pur et simple, Hachem regarde alors dans notre cœur s'il n'y a pas une tromperie.
Est-ce que nous avons commencé à rêvasser lorsque nous responsable au travil est parti? ...
Est-ce que nous regardons les actes d'autrui avec autant d'attention que nous le faisons pour les nôtres? ...
Honte à nous d'avoir lancé une telle investigation sur nos propres actions. Qui pourra en sortir indemne?"

[lorsque nous zoomons sur les erreurs d'autrui, cela va éveiller le fait que Hachem va également zoomer sur nos erreurs, et les conséquences peuvent alors être terribles!]

-> Avant qu'une personne ne naisse, on l'avertit qu'elle doit être un tsadik et non un racha.
Selon le Kli Yakar, on peut comprendre ces mots d'une autre façon : c'est une recommandation de juger autrui favorablement, l'élevant au statut de tsadik.

[en élevant autrui à nos yeux, Hachem va, mesure pour mesure, en faire de même avec nous.
Si tu veux être un tsadik aux yeux de D., alors commence par faire d'autrui un tsadik à tes yeux!]

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-> On nous ordonne de ne pas juger autrui avant d'avoir été à sa place.
Puisque nous ne pourrons jamais être à sa place, nous ne pourrons jamais le juger.
[rav Azriel Mayer Eiger de Lublin]

-> Le Sfat Emet nous enseigne que lorsqu'un fauteur habituel va chercher à se retenir de fauter, la sanctification du Nom de Hachem peut être plus grande que lorsque des tsadikim ne fautent pas du tout.
Ainsi, il est difficile de pouvoir juger autrui.

[Chacun a ses lieux de batailles personnels avec le yétser ara. Ce qui pour moi est très dur, va être inexistant pour autrui. On ne peut ainsi pas émettre d'avis sur ce que nous ne connaissons pas.

Par exemple le roi Ménaché a dit à Rav Achi : "Si tu avais vécu à mon époque, tu aurais relevé le bas de ton vêtement et tu aurais couru auprès des lieux d’idoles" (guémara Sanhédrin 102a) ]

-> On n'a demandé au rav Ben Tsion Abba Chaoul pourquoi ses bénédictions étaient tellement plus efficaces que celles des autres.
Il a répondu : "C'est parce que j'aime véritablement les gens".

[Une personne âgée a dit au rav Wolbe qu'avant on remerciait Hachem dès qu'on voyait un nouveau juif, par ces mots : "Merci de me donner une l'occasion d'aimer un autre juif". ]

-> "Tu es le Saint, trônant au milieu des louanges d’Israël" (Téhilim 22,4)

Hachem attend les louanges des juifs ne regardant pas le mal chez d'autres juifs, de celui qui : "ne voit point de mal en Israël" (Balak 23,21).
Hachem est aux côtés de ces personnes vertueuses.
[le Divré 'Haïm]

-> Rav Sim'ha Zissel Ziv Broida disait que si l'esprit tordu existe c'est uniquement pour nous permettre d'en arriver à juger positivement notre prochain dans toutes les situations.

-> Le rabbi Aharon de Belz disait : "De même que l'on fait de grands efforts pour comprendre un difficile Rambam, de même nous devons travailler dur pour trouver du mérite à un autre juif."

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-> Si une personne voit un défaut chez un autre juif, c'est la preuve qu'elle a en-elle ce même défaut, car c'est identique au fait de regarder dans un miroir.

De même qu'on observe un visage sale en reflet dans un miroir lorsque notre visage est sale, de même une personne qui trouve toujours à redire, le fait car elle voit ses propres défauts.
Elle voit son ami comme une image d'elle-même.
[Méor Enayim - 'Houkat]

-> Selon le 'Hafets 'Haïm, c'est seulement si l'on se corrige soi-même que l'on peut arriver à voir les autres clairement (sans que nos défauts nous aveuglent), et alors pouvoir éventuellement penser à les aider à s'améliorer.

-> Le 'Hafets'Haïm (Chem Olam) dit que nous avons une tendance naturelle :
- pour autrui = à minimiser ce qu'il fait de bien, et à rendre plus grave ce qui peut apparaître comme mauvais ;
- pour nous = lorsque nous faisons quelque chose de bien, nous l'embellissons beaucoup, tandis que nous minimisons et excusons nos fautes.

Un juif se doit d'avoir un regard inverse : il doit se focaliser sur les qualités d'autrui, et sur ses propres faiblesses (dans un but constructif).
[sauf exception, comme un manipulateur ou autre personne pouvant nous nuire]

=> Dès que l'on se sent embarqué à juger négativement notre prochain, on doit se dire : Je suis juif, et ce n'est pas la façon dont je dois regarder la vie.

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-> Lorsqu'une personne condamne son ami en le jugeant, elle transgresse à la fois : la mitsva de juger favorablement, celle d'aimer son prochain comme soi-même et vraisemblablement celle de : "Ne hais point ton frère en ton cœur" (Kédochim 19,17) ...
Lorsque que nous jugeons favorablement, en témoignant de la compassion pour notre prochain juif, nous imitons l'Attribut de Hachem, en réalisant notre obligation de : "attache-toi à Lui seul" (Ekev 10,20).
[Rambam - Hilkhot Déot]

-> "Il [Noa'h] envoya le corbeau, et il partit, allant et venant jusqu'à ce que les eaux aient séché de dessus la terre" (Noa'h 8,7)

Rachi rapportant la guémara (Sanhédrin 108b) explique que : le corbeau ne cessait de tournoyer autour de l’arche et n’accomplissait pas sa mission, parce qu’il suspectait Noa'h d'avoir eut une relation avec sa compagne, qui était restée dans l'Arche.
Le Ibn Ezra dit même que le corbeau a continué à tourner autour de l'Arche jusqu'à ce que Noa'h en sorte.

Cette suspicion semble totalement absurde, car une telle relation n'est physiologiquement pas possible.
De plus, pourquoi c'est uniquement le corbeau qui était concerné par cela, et pas la colombe que Noa'h va envoyer juste ensuite?

Il y a un principe dans la guémara (Kidouchin 70a) : "Tout celui qui trouve des fautes en autrui, le fait en se basant sur ses propres fautes" (kol aposhél, bémoumo poshél), et ce même si l'autre n'a aucune faute.

La guémara (Sanhédrin 108b) rapporte que 3 créatures ont eu des relations maritales dans l'Arche, bien que cela y était interdit, et il s'agit : du chien, du corbeau et du fils de Noa'h : 'Ham.

Il semble que le corbeau suspectait les autres d'une faute dont lui était coupable.
=> En effet, nous avons une tendance naturelle à vouloir attribuer à autrui nos fautes, même si cela n'a aucun sens, comme le fait de penser possible une union entre un oiseau et un homme.

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+ Émettre un jugement sur autrui = se juger soi-même :

1°/ Lorsque l’on juge quelqu’un favorablement, on attire ce même jugement sur nous-mêmes.
En effet, le Baal Chem Tov explique que lorsque l’on veut juger d’en-Haut la faute d’un homme, on le place dans une situation où il verra son ami faire cette même faute et on observe de quelle façon il jugera celui-ci.

De la même façon qu’il jugera son prochain, on le jugera d’en-Haut sur cette faute : s’il l’a jugé avec rigueur, lui-même sera jugé avec rigueur et s’il l’a jugé favorablement, il sera jugé favorablement.

Le ‘Hafets ‘Haïm (Chmirat haLachone) d’écrire :
"Si son habitude était de juger favorablement, il sera jugé de la même façon, mais si son habitude était d’accuser ses semblables et de parler d’eux négativement, les anges aussi parleront de lui négativement.
Il faut donc que l’homme soit vigilant sur ses pensées parce qu’au moment où il juge son ami, ses décrets peuvent se retourner contre lui."

=> Il en ressort que les sentences que nous décrétons à l’égard des autres nous sont en fait destinées!

-> Le Baal Chem Tov enseigne que lorsqu'une personne meurt, son âme monte dans le tribunal d'en-Haut, et elle doit y subir un jugement.
On lui monde la vidéo de toutes ses années de vie.
Chaque action, chaque mot et chaque pensée passent devant ses yeux. Tout est très réel et clair.
Alors, on demande à cette personne de juger tout ce qu'elle a vu, déterminant ainsi son propre verdict.

On est dans le monde de Vérité et on ne peut y dire que la vérité.
Si durant sa vie cette personne était habituée à juger autrui favorablement, alors son âme va automatiquement n'avoir que des choses favorables à dire, même concernant ses méfaits.
Mais si elle était habituée à critiquer et condamner les actions de autres, alors elle va se juger elle même d'une façon identique.

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2°/ La mystique juive nous enseigne que le Satan ne peut accuser quelqu’un sans témoin, et lorsque nous jugeons quelqu’un défavorablement, nous nous associons au Satan sans le savoir puisqu’il utilisera notre témoignage.

Le Baal Chem écrit à ce sujet :
"Lorsque le Satan veut accuser un enfant d’Israël devant Hachem, D. le fait taire en demandant qu’il y ait 2 témoins.

Mais lorsqu’un juif interprète les actes de son ami négativement, ne serait-ce que par la pensée, il réjouit le Satan, car il a trouvé un témoin et son accusation sera acceptée.
Par cet acte, il s’associe au Satan pour accuser son ami."

-> Lorsqu'une personne en vient à défendre les juifs (à l'encontre de sa tendance naturelle, de son environnement), ses mots peuvent amener la délivrance à son prochain juif.
Quelle chance a une telle personne! Combien est grand son mérite!!
[Damések Eliézer - Sanigoria]

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-> Au début de la prière du matin, nous récitons les quelques mitsvot qui apportent une récompense déjà dans ce monde (sans rien réduire de ce l'on aura dans le monde à venir).
Il s'agit de : honorer ses parents, les actes de 'hessed, rendre visite aux malades, ... , apporter de la paix entre un homme et son prochain, entre un homme et sa femme.

Ce passage provient de la guémara (Shabbath 127), et Rachi commente que le fait d'amener la paix est : une extension du fait de juger favorablement autrui.

=> Ainsi, essayer de toujours voir le positif en un autre juif est une des très rares mitsvot qui nous apportent une pluie de bénédictions divines déjà dans ce monde, avec le principal que nous recevrons dans le monde à venir.

-> A l'inverse : "Il existe 4 transgressions pour lesquelles l’homme paye dans ce monde et dans le monde futur : l’idolâtrie, l’immoralité et le meurtre.
Ainsi que le lachon hara qui est équivalent (en gravité) à toutes (les 3 autres fautes)."
[guémara Yérouchalmi 1,1]

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