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"Voici les descendants de Aharon et Moché, au jour où Hachem s'adressa à Moché au Mont Sinaï. Et voici les noms des fils d'Aharon ..." (Bamidbar 3,1)

-> Ce passage ne mentionne que les fils de Aharon
Rachi explique que ce verset nous apprend qu'enseigner la Torah à un enfant, c'est comme lui donner la vie, comme l'avoir engendré (guémara Sanhédrin 19b).
Ainsi, en enseignant la Torah aux 4 fils de Aharon, Moché est devenu leur père spirituel, tout comme Aharon est leur père biologique.

-> Le Chla haKadoch ajoute que : "ce n’est pas seulement “comme si” il l’avait engendré, car son père et sa mère lui ont certes donné son corps, mais le Rav a en quelque sorte donné vie à son âme ... Heureux celui qui agit ainsi et apprend la Torah au fils d’un autre – et s’il le fait gratuitement, sa récompense est double."

-> "Tu l'enseigneras à tes enfants" (Vaét'hanan 6,7)
Rachi commente : Il se trouve que les élèves (talmidim) sont très souvent appelés des "fils".

-> Selon le Ohr ha'Haïm et le Kli Yakar, c'est au mont Sinaï que Moché est devenu leur père, quand D. courroucé par la participation d'Aharon à la faute du Veau d'or, s'apprêtait à détruire sa famille (Ekev 9,20).
Par ses prières, Moché a obtenu qu'Elazar et Itamar soient épargnés.
Rachi commente : "J’ai prié aussi pour Aharon" (Ekev 9,20) = [Moché dit: ] Ma prière a été efficace pour obtenir un demi-pardon : Deux [de ses fils] sont morts (Nadav et Avihou) et deux sont restés en vie [alors qu'il avait été décrété que tous les enfants de Aharon devaient mourir].

-> Rachi rapporte la guémara (Sanhédrin 19b) disant que l'on apprend de ce verset qu'enseigner la Torah à un enfant, c'est comme l'avoir engendré.
Les parents donne à le corps à leur enfant, et celui qui leur enseigne la Torah lui donne sa néchama (âme), puisque la Torah est la néchama du peuple juif.
Loué est celui qui apprend et enseigne aux enfants de son prochain la Torah. Celui qui le fait gratuitement reçoit une récompense qui est doublée.
[dans le : דרך חיים תוכחת מוסר - ל"ו]

-> Un élève est appelé "enfant" de son rabbi, par la sagesse qu'il reçoit de son rabbi.
Nous voyons d'ici l'énorme pouvoir de la parole [de la Torah que l'on enseigne], puisqu'elle a la faculté de créer des "enfants spirituels".
[Gaon de Vilna]

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-> "Quiconque enseigne la Torah au fils de son ami, l’Ecriture le lui compte comme s’il l’avait engendré" (guémara Sanhédrin 19b)

Rabbi David Pinto (Pa’had David) commente : Nous voyons de là que l’essentiel de l’engendrement, c’est de donner la spiritualité. Comme l’ont dit nos Sages (midrach Béréchit Raba 30,6) : "L’essentiel des engendrements des tsadikim sont les mitsvot et les bonnes actions". C’est cela le principal.
D’après cela, on comprend parfaitement cet enseignement de nos Sages (guémara Makot 22) : "Combien ils sont stupides, les gens qui se lèvent devant un séfer Torah et ne se lèvent pas en l’honneur d’un talmid ‘hakham", puisque l’essentiel de la Torah et de l’engendrement sont liés, et que tout est nécessaire pour s’élever dans la Torah. Alors évidemment il faut se lever devant un talmid ‘hakham, car c’est lui qui accomplit sa tâche par l’étude de la Torah et les bonnes actions.

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-> "Le fruit du tsadik est un arbre de vie ; et un sage acquiert des âmes" (Pri tsadik éts 'haïm, vélokéa'h néfachot 'hakham - Michlé 11,30)

Le Gaon de Vilna commente :
- "Le fruit du tsadik est un arbre de vie" = cela fait référence aux enfants, car si une personne laisse derrière elle des enfants, c'est comme si elle était toujours en vie ;

- "et un sage acquiert des âmes" = cela fait référence aux élèves (talmidim) d'une personne, qui sont un plus grand accomplissement que ses enfants, car les enfants se rapportent au néfech (la force de vie physique au sein d'une personne), tandis que les élèves se rattachent à la néchama (la force spirituelle intérieure qui va la pousser à être attirer vers Hachem et ses mitsvot).

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-> L'homme sans la Torah n'a aucun avantage par rapport à un animal.
Ce n'est que la connaissance de la Torah qui fait une distinction avec les animaux, et qui rend méritant d'être appelé un homme, car la Torah est l'objectif de la Création.
[Maharcha - guémara Sanhédrin 99b]

[Si les parents donne le titre d'être vivant, l'enseignant octroie celui d'homme.
Si les parents permettent la vie physique dans ce monde, l'enseignant permet d'obtenir la vie éternelle]

-> Nous pouvons réaliser des mitsvot uniquement de notre vivant.
Ensuite, cela n'est plus possible et nous n'avons plus la possibilité d'enseigner la Torah.
Cependant, celui qui a le mérite d'écrire de vrais livres, ne s'arrête pas de produire des "enfants" même après sa mort, puisqu'il a des élèves qui étudient la Torah de ses livres.

[le fait de soutenir l'édification/maintient d'une yéchiva, la publication de livres, ... sont d'autres moyens permettant d'avoir des mérites éternels!]

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+ Pourquoi est-ce que la Torah ne mentionne-t-elle pas également les enfants de Moché?

-> "Un homme de la maison de Lévi alla et prit une fille de Lévi" (Chémot 2,1)
Le Maharal fait remarquer que les noms des parents de Moché ne sont pas mentionnés. Pourquoi?

Moché était un [être humain] tellement spirituel que sa seule véritable connexion était avec Hachem.
Ainsi, en comparaison aux autres, c'est comme s'il n'avait aucun lien avec un être humain, même ses propres parents ou ses enfants. [Ce qui explique que ses enfants ne sont pas rapportés].
[Béer Moché]

-> Les enfants d'une personne, l'aide à se compléter.
Aharon était grand, mais ses enfants l'ont aidé à atteindre sa plénitude spirituelle (chlémout), et c'est pour cela que la Torah les mentionne pour dresser une image complète de la spiritualité de Aharon.
Cependant, Moché a atteint tout seul sa plénitude spirituelle, et il n'est ainsi pas nécessaire de mentionner ses enfants.
[Tsor haMor]

-> Les enfants de Moché ne sont pas rapportés ici, car ils n'ont pas mérité de prendre part à la sortie d'Egypte, et de traverser la mer Rouge avec le peuple juif. [les rejoignant ensuite avec Yitro et leur mère]
[Rabbénou Zé'haria]

-> Tous les juifs étaient considérés comme les enfants de Moché et de Aharon, car à la fois Moché et Aharon ont enseigné la Torah à toute la nation. En effet, Moché disait une halakha, et Aharon la répétait [au peuple].
En raison de cela, le peuple avait peur d'approcher Moché, posant directement les questions à Aharon.
[Sifté Cohen]

[puisque le lien de proximité n'était pas totalement à l'image de ses propres enfants (ex: peur d'approcher Moché), alors ses enfants ne sont pas mentionnés]

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-> "Voici les descendants de Aharon et Moché" (Bamidbar 3,1)

Rachi constate que la Torah ne mentionne juste après que les descendants de Aharon et non ceux de Moché.
Cela vient enseigner que celui qui apprend la Torah à son prochain, c’est comme s’il l’avait fait naître. Les enfants de Aharon étaient donc aussi enfants de Moché.

=> Mais pourquoi cet enseignement n’a été dit que pour les fils d’Aharon alors que Moché avait appris la Torah à tout le peuple?

En réalité, tout l’intérêt de dire qu’enseigner c’est comme enfanter, dépend du principe selon lequel le fils peut donner du mérite à son père. Ainsi, si un élève dépasse son Maître, il pourra aussi faire profiter de sa grandeur à son Maître parce qu’il est considéré comme son fils.

Or, Moché était plus grand que tout le peuple. Personne ne pouvait donc le dépasser. Le fait que tout le peuple, qui ont appris de lui, soient ses enfants n’avait donc pas d’intérêt, car ils ne pouvaient pas lui faire bénéficier d’une grandeur qu’il n’avait pas.
Cependant, Moché reconnut lui même que Nadav et Avihou, les fils de Aharon étaient plus grands que lui et Aharon. C’est donc à leurs propos qu’il est intéressant de signaler qu’ils étaient comme ses enfants, pouvant lui faire profiter de leurs grandeurs.
['Hatam Sofer]

-> Le Sifté ‘Hakhamim enseigne que Moché a reçu l'ordre de Hachem d'enseigner la Torah à toute la nation. Puisqu'il en avait un ordre explicite, il ne pouvait être considéré comme leur ayant donné la naissance en agissant ainsi.
D'un autre côté, il a choisi de lui-même d'enseigner individuellement la Torah aux enfant de Aharon, et pour cette raison ils étaient considérés comme ses enfants.

-> Le Netsiv dit que ce concept où l'on est considéré comme ayant donné naissance à celui à qui on a étudié la Torah, ne s'applique que pour la Torah Orale, qui est l'étude qui fait et créée véritablement une personne.

Moché n'a commencé à enseigner la Torah Orale à l'ensemble de la communauté juive que bien plus tard ("Moché commença à expliquer cette Torah" - Dévarim 1,5), et ceci explique pourquoi à ce moment tous les juifs n'étaient pas considérés comme ses enfants.
Cependant, puisqu'il avait déjà commencé à enseigner en privé la Torah Orale aux enfants d'Aharon, il était déjà considéré comme leur ayant donnés naissance.

-> Selon le Maharal, bien que Moché a enseigné la Torah à tous les juifs, il a sans aucun doute pris davantage de temps dans son emploi du temps surchargé pour étudier avec ses neveux, les enfants d'Aharon. Il a fait pour eux un effort supplémentaire en leur consacrant bien plus de temps et d'efforts qu'avec une personne "normale", en leur expliquant et révisant les leçons de la Torah avec eux.

Le Maharal dit qu'un parent est défini par sa volonté de fournir un effort supplémentaire. Un parent est toujours prêt à faire ce qu'il faut pour son enfant (peu importe le temps, les efforts nécessaires, ...).

Ainsi, le principe qu'enseigner la Torah à un enfant d'autrui, est considéré comme lui ayant donné naissance, ne s'applique que lorsque le rabbi/rav agit au-delà de ses simples obligations [d'enseignement, d'homme] et qu'il devient véritablement comme un parent de cet enfant.

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