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"Noa'h lâcha la colombe pour voir si les eaux avaient baissé ... La colombe revint vers lui, tenant dans son bec une feuille d'olivier fraîche. Et Noa'h sut que les eaux avaient baissé sur la terre" (Noa'h 8,11)

-> La période du Déluge fut pour Noa'h particulièrement éprouvante, comme nous l'apprenons du récit qu'en fit Chem, l'un de ses fils, à Eliézer le serviteur d'Avraham (cité dans la guémara Sanhédrin 108) :
"Nous éprouvions de grandes souffrances dans l'arche ... Mon père découvrit un jour un phénix qui dormait dans une pièce retirée. Il lui demanda : "Pourquoi ne te nourris-tu pas?"
A quoi l'oiseau lui répondit : "J'ai vu que tu étais accablé de travail, et je me suis dit que je n'en avais pas besoin".
Noa'h lui dit alors : "Tu as eu de la considération pour ma peine, que ce soit la volonté Divine que tu ne meures jamais"."

=> Si telles étaient les difficultés qu'endura Noa'h dans l'arche (s'occupant 24h sur 24 pendant une année, des besoins spécifiques de tous les animaux du monde), pourquoi n'a-t-il pas béni davantage la colombe venue l'informer de la fin de son supplice?
Cette annonce ne méritait-elle pas tout au moins autant d'égards que ceux manifestés au phénix?

Nos Sages (midrach Béréchit rabba 33) nous révèlent que le terme particulier employé dans le verset concernant la colombe tenant ("taraf" - טָרָף) dans son bec une feuille d'olivier suggère une notion de meurtre, comme on le trouve dans cet autre verset : "Une bête féroce a dévoré [Yossef]" (tarof toraf Yossef - טָרֹף טֹרַף יוֹסֵף - Vayéchev 37,33).
Noa'h dit ainsi à la colombe : "Si tu n'avais brisé cet arbre, ton acte aurait été bien plus estimable".

Ainsi, en dépit du caractère positif de son message, parce que la colombe le véhicula en portant atteinte, même faiblement à l'œuvre de la Création, Noa'h s'abstint de la bénir.
Par son annonce, elle aurait pu bénéficier d'une longévité éternelle.
Or, bien que l'intention de la colombe ait été d'accomplir scrupuleusement la mission confiée par Noa'h, apportant même une preuve à ses dires, il n'en demeure pas moins qu'ayant ôté la vie à cette feuille, elle freina le développement de son olivier.
C'est donc l'aspect "destructeur" de son acte qui la priva de la bénédiction de Noa'h.

=> Par conséquent, s'il en est ainsi des végétaux et des animaux, qui sont pourtant dénués de toute sagesse, à plus forte raison est-ce valable pour l'être humain, dont les capacités intellectuelles lui imposent d'être responsable de chacun de ses actes.
Et l'accomplissement de la plus importante mitsva ne saurait jamais justifier qu'il soit porté atteinte à l'une des valeurs de la Création, quand bien même celle-ci pourrait, à ses yeux sembler insignifiante.

[extrait du Yalkout Léka'h Tov]

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