Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Hachem dit à Avram : Va pour toi" (Lé’h Lé’ha 12,1)

-> Rachi explique que les termes ''pour toi'' viennent signifier que cette injonction Divine à Avraham de partir, était ''pour son profit et pour son bien''.

Hachem lui assura que le bonheur allait suivre la réalisation de cette épreuve. Mais on peut s'interroger : puisque ce départ était une épreuve pour Avraham, pourquoi lui dire que ce sera pour son intérêt, détail qui semble réduire l'épreuve?

Ce détail vient en réalité alourdir l'épreuve. Car, quand Avraham arriva en Canaan, il y trouva la famine et descendit en Egypte, où sa femme se fit prendre par Pharaon.
Ainsi, on voit que Avraham a connu de grandes difficultés suite à ce départ. Il aurait pu donc avoir à redire à Hachem, Qui lui dit que ce départ sera pour son intérêt, alors qu'il ne rencontre que des difficultés.

L'épreuve était donc de savoir s'il allait malgré tout faire confiance à Hachem, ou s'il allait arguer à Hachem que ce départ n'était pas pour son profit puisqu'il en pâtit grandement.
Et Avraham surmonta l'épreuve : il n'exprima aucun ''plainte'' à Hachem.

[Ktav Sofer]

<--->

-> "Hachem dit à Avram : Va pour toi, hors de ton pays, de l'endroit où tu es né et de la maison de ton père ... et Avram partit comme Hachem le lui avait dit ... Avram était âgé de 75 ans à sa sortie de 'Haran" (Lé'h Lé'ha 12,1-4)

Il y a une allusion au fait que Avraham avait à cet âge (75 ans) une émouna et un bita'hon en Hachem, car le le mot : bita'hon (בטחון) a une guématria de 75.
Grâce à cela, il a pu surmonter les épreuves de sa vie (tout n'est que volonté de D., qui le fait pour notre bien ultime), dont le fait d'avoir eu la force de quitter sa terre natale, sa maison paternelle et sa famille.

-> Le Beit Israël enseigne en ce sens :
Il est certain qu’Avraham eut du mal à quitter sa terre, son pays natal et la maison paternelle à laquelle il avait été habitué durant toute son existence, pour aller vers une terre étrangère, sans même savoir où elle se trouvait.
=> Où Avraham trouva-t-il une force aussi colossale de tout abandonner pour une destination inconnue?

La réponse est qu’il avait une foi et une confiance totales dans le fait que Hachem ne voulait que son bien et qu’il n’avait qu’à s’en remettre totalement à Lui.
C’est ce qui lui donna la force d’accomplir la volonté Divine même si cela lui était difficile.
C’est le sens du verset : "Et Avram avait 75 ans", car la valeur numérique du mot "bita'hon" (la confiance en D. - בטחון) est 75. En effet, c'est au moment où il sortit de ‘Haran qu’il atteignit ce niveau de confiance en D. et c’est seulement grâce à lui qu’il eut la force de tout quitter : son pays natal, la maison de son père et sa famille.

-> Le Bat Ayin fait également un commentaire similaire :
"Il était certainement très difficile pour Avraham de quitter sa terre natale et la maison de son père, où il était né et où il avait grandi, et de voyager pour une terre étrangère. De plus, il ne savait même pas où il allait!
Mais Avraham avait du bita'hon. Il était persuadé que Hachem ne lui fait que des bontés, [et il croyait que si Hachem l'envoyait à un endroit, c'est assurément pour son bien].
C'est pour cela qu'il est écrit : "Avram était âgé de 75 ans à sa sortie de 'Haran", et 75 est la guématria de בטחון.
[Le verset dit que] Avraham avait du bita'hon, et c'est le bita'hon qui lui a permis de passer l'épreuve, de devoir quitter sa famille et sa terre natale, et de voyager selon l'ordre d'Hachem.
Lorsqu'on a la émouna et le bita'hon dans le Créateur du monde, que tout ce qu'Il fait est pour le bien, alors on a les forces émotionnelles et la volonté de garder les mitsvot et de passer les épreuves les plus difficiles."

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Lorsque quelqu'un s'habituera à discerner l’intervention d'Hachem dans chaque événement, cela lui permettra de réussir à surmonter ces épreuves. Car la foi et la confiance en D. constituent l’appui sur lequel il pourra reposer afin de maintenir sa tête hors des vagues qui cherchent à le submerger. Et il évitera ainsi de se noyer corps et âme dans l'abîme des épreuves.
Il est essentiel que cette confiance en D. soit simple et sans calcul. Il faut être convaincu que le Créateur dirige à Lui tout seul le monde pour le bien.
[...]
Au début, lorsqu'Avraham reconnut le Créateur, ce fut grâce à sa réflexion. Il approfondit sa pensée jusqu'à arriver à la conclusion que le monde possède un Maître qui le dirige.
Cependant, il abandonna facilement tous ses raisonnements et décida de croire tout simplement.
Et c'est ce qui est écrit : "Il eut foi en Hachem" (Lé'h Lé'ha 15,6). Car celui qui base sa croyance sur un raisonnement risque de voir ses enfants trébucher dans leur propre émouna. [lui en a peut-être les capacités, mais si ses enfants ne les ont pas, ils vont en venir à rejeter D. par manque de profondeur de leurs réflexions]
[tamim tiyé im Hachem = il faut agir avec simplicité avec Hachem, sans trop faire de raisonnements pour parvenir à la conviction qu'Hachem existe. Avraham nous montre l'exemple : même si on a des capacités folles, il faut s'armer d'une émouna simple et sans calcul.]

C'est pourquoi, dès que D. annonça à Avraham qu'il mériterait une descendance, ce dernier abandonna tout raisonnement et se mit à croire en Hachem d'une foi simple, comme il est dit "véémin" (וְהֶאֱמִן - sans la lettre youd qui évoque la sagesse).
[Le mot וְהֶאֱמִן est écrit sans la lettre י (Youd). Celle-ci évoque, en effet, la sagesse et l'intelligence, comme le Zohar le rapporte en plusieurs endroits, car pour ce qui est de la émouna, l'homme doit faire abstraction de son intelligence, placer totalement sa confiance en Hachem sans calcul, ni réflexion intellectuelle, et marcher dans les voies d'Hachem avec intégrité.]

"Hachem connaît les jours des gens intègres, et leur héritage persistera à tout jamais" Téhilim (37,18)
"Les gens intègres" dont il s'agit ici, ce sont ceux qui possèdent une foi simple.
Ceux-ci mériteront que "leur héritage persiste à tout jamais", que leur descendance se maintienne (dans cette foi) dans toutes les générations après eux.

De plus, la foi simple a plus de valeur et est supérieure à toute perception, aussi élevée soit-elle.
Rabbi Yissakhar Dov de Belz explique ainsi l'ordre des versets dans la paracha Lé'h Lé'ha :
- Il est tout d'abord rapporté qu'Avraham mérita de percevoir des choses très élevées, comme il est dit : "Après cela, la Parole d'Hachem se révéla à Avraham dans une vision en lui disant ... Il le fit sortir dehors et lui dit : 'contemple le Ciel et compte les étoiles' ..." = Cela signifie que Hachem permit à Avraham de percevoir des choses merveilleuses.
Cependant, qu'est-il écrit juste après?
- "Il eut foi en Hachem et Il lui compta comme un mérite" = Avraham dit à Hachem : "Mon Père, je ne désire qu'une chose : croire en Toi avec une foi simple, une foi qui provient du cœur, sans avoir des visions Célestes aussi élevées".
Car la émouna a infiniment plus de valeur que la perception la plus élevée soit-elle.

[on entend des personnes dirent : "Si je vois clairement D., alors je serais pratiquant". Mais elles oublient que toute la grandeur d'un Homme dans ce monde est de croire sans forcément voir/comprendre, de mettre sa confiance en toute simplicité en Hachem.]

<--->

-> "Il eut foi en Hachem et Il lui considéra comme une justice (mérite)" (Lé'h Lé'ha 15,6)

Le Darké Noam l'explique ainsi :
Avraham eut une foi intègre dans le fait que : "tout ce qu'Hachem accomplit est pour le bien".
Bien qu'il ne comprît pas quel bienfait se dissimulait dans chaque chose et comment un malheur pouvait constituer le plus grand des bienfaits, cela n'ébranla en rien cette foi.
Dès lors, on peut lire le verset dans l'autre sens : "Il (Avraham) eut foi en Hachem", et c'est pour cela "qu'il (Avraham) considéra (la conduite d'Hachem) comme une justice (bonté et miséricorde)".

<--->

-> "Un homme est tenu de bénir sur le mal de la même manière qu'il bénit sur le bien" (Béra'hot 54a)
=> Comment peut-on accomplir cet enseignement de nos Sages à la lettre et bénir Hachem sur un malheur comme s'il s'agissait d'un bienfait?

Rabbi Zoucha d'Anipoli enseigne :
celui qui possède une foi parfaite en Hachem ne ressent pas l’adversité. Au contraire, il est constamment plongé dans le bien, heureux en permanence de la manière dont Hachem dirige son existence.
C'est ce que veulent signifier nos Sages lorsqu'ils enseignent que l'on est tenu de bénir sur le bien de la même manière que sur le mal : c’est par la force de la émouna que tout n'est que pour le bien.

-> "Hachem se tient aux côtés de l'homme pour l'aider, le délivrer ou le protéger, selon le degré et la qualité du bita'hon de l'homme lui-même"
[rav Avraham - le fils du Gaon de Vilna]

<---------->

-> Hachem dit à Avraham : Marche devant Moi et soi tamim (intègre).

Le Beit haLévi explique :
"L'intégrité : c'est faire la volonté d'Hachem, sans analyse sur les raisons de l'ordre. Certes, on a le droit d'étudier la raison des mitsvot et des lois juives, cela fait partie de la mitsva d'étude de la Torah, mais lorsqu'on accomplit les mitsvot au moment de l'action, l'essentiel doit être : réaliser la volonté d'Hachem sans lien avec les raisons de l'ordre.
[...]

L'intégrité (tmimoute), c'est marcher avec Hachem : dans ses chemins et dans Sa volonté seulement parce qu'Il l'a ordonné, seulement au son de Sa voix, et pas selon notre compréhension et notre acceptation de la chose.

Certes, l'homme doit être conscient de combien c'est une chance de faire la volonté d'Hachem et de Le servir mais qu'il agisse et qu'il suive Hachem à l'instar d'un animal avec intégrité sans faire intervenir d'autres paramètres."

<--->

-> "10 épreuves a subie Avraham, et il les a toutes surmontées afin de faire connaître combien l'amour d'Avraham était grand" (Pirké Avot 5,3)

Le Tossefot Yom Tov rapporte au nom de Rachi : que signifie "surmontées/réussir ses épreuves"? = "Cela signifie qu'Avraham n'a eu aucune arrière-pensée concernant la conduite d'Hachem avec lui".

Le Méam Loez (Vayéra 22,11-12) rapporte qu'à la Akédat Its'hak, au moment où Hachem se dévoila, Avraham Lui dit : "Lors de cette épreuve, j’ai surmonté mes plus secrètes émotions et me suis empressé de t’obéir. J’aurai pu te rappeler ta promesse, mais jamais je n’ai eu une telle pensée."
Hachem lui répondit : "Sois assuré que cette épreuve équivaut à toutes les autres. Je sais que tu as atteint le degré ultime de sainteté, et que ton amour pour moi est parfait. Il est impossible de t’éprouver à un degré plus élevé."

<--->

-> Le Yessod haAvoda (vol.4 2,7) enseigne :
"La bouche est incapable d'exprimer les grands niveaux que nos Patriarches ont pu atteindre, et notre esprit ne peut pas l'appréhender.
Même les anges n'étaient pas capables de percevoir l'étendue de leur sainteté ...
Néanmoins, Avraham a surmonté l'épreuve de la Akéda avec de l'intégrité (témimout) et une émouna simple (péchouta) ...
Avraham s'est dit à lui-même : Je suis un ignorant ... un être humain ne peut comprendre les pensées du Créateur ..."

Le rav Elimélé'h Biderman dit que si Avraham avait fait face à l'épreuve de la Akéda avec son énorme conscience intellectuelle, il l'aurait ratée.
C'est pourquoi Avraham a approché la Akéda avec une émouna simple/basique, et il a alors pu réussir l'épreuve.

<--->

-> Le rabbi Mendel de Vitebsk explique que tous les épreuves de Avraham reposaient sur de très fortes contradictions.
Par exemple, une de ses épreuves étaient de venir en terre d'Israël sur l'ordre d'Hahem, et alors il y a trouvé une terrible famine.
Pourquoi Hachem l'a-t-il fait venir dans une terre où il ne pourrait pas rester
Face à un grand paradoxe, l'épreuve était de ne jamais remettre en question la volonté de D., en s'appuyant sur de la émouna simple.

C'est pour cela que lorsqu'Avraham a refusé de se prosterner devant Nimrod et qu'il a été jeté dans une fournaise ardente, cela ne compte pas dans les 10 épreuves.
En effet, de base nos Patriarches étaient prêts à sacrifier leur vie physique pour D.

Les épreuves se jouaient à un niveau de perception intellectuel d'Hachem, qui est rempli de contradictions.
Dans leur tête tout poussait clairement vers une direction, et pourtant la volonté de D. allait dans le chemin opposé.
Ainsi, tout leur test était d'en arriver à admettre que leur esprit (extrêmement développé) était trop faible pour comprendre Hachem et Ses voies, et alors il faut le servir avec une émouna simple, et c'est uniquement cela qui leur a permis de réussir l'épreuve.

=> Nous pouvons tous marcher dans les traces d'Avraham, en croyant en Hachem avec intégrité et en ayant une émouna simple. Grâce à cela nous pouvons surmonter avec succès toutes les épreuves que D. nous envoie.

[Avraham nous transmet l'idée que la grandeur d'une personne se mesure dans sa capacité à agir avec le plus d'intégrité, de simplicité avec Hachem.
Plus Hachem est important/grand à nos yeux, plus on accepte, en toute situation, de supprimer toute miette de notre égo pour se plier à Sa volonté, car Il a forcément raison!]

<---------->

-> La Torah dit à propos d'Avraham : "Il crut en Hachem" (véémin - וְהֶאֱמִן - Lé'h Lé'ha 15,6).

Le Bné Yissa'har enseigne que וְהֶאֱמִן est écrit sans la lettre youd (י), car cette lettre représente la sagesse, et Avraham croyait en Hachem sans avoir besoin de recourir à la sagesse pour venir justifier sa émouna.
[en toute simplicité, il n'y a pas d'interrogation car telle est la volonté de D., et c'est toujours ce qu'il y a d'ultimement mieux]

<--->

-> Le rav Elimélé'h Biderman dit que Avraham a découvert Hachem suite à un énorme travail philosophique (en rationalisant, trouvant des preuves, faisant des recherches, ... jusqu'à arriver à une conclusion : il y a Hachem!).
Mais lorsque Hachem lui a annoncé qu'il aura un enfant, alors Avraham a décidé d'abandonner le chemin de reconnaître Hachem par des réflexions philosophiques, préférant avoir une émouna simple (pchouta).
En effet, il a eu peur que ses enfants ne seraient pas au même niveau de sagesse que lui, et qu'en suivant son exemple de philosopher, ils en viendraient à devenir des renégats (apikorsim).

[par exemple, toute la difficulté de la Akédat Its'hak s'est déroulée à un niveau de émouna, où le yétser ara échangeait avec Avraham pour le faire renoncer sous couvert de faire la volonté de D.
Avraham n'a pu réussir que grâce au fait d'être en mode émouna péchouta.
Il en est de même dans notre vie où notre yétser ara se déguise en tsadik de la génération, et sous couvert de bons conseils d'ami, il nous fait passer à côté de notre vie juive.]

-> "Hachem connaît les jours des "témimim", leur héritage est assuré à jamais" (yodéa Hachem yémé témimim, véna'halatam léolam tiyé - Téhilim 37,18)
Les "témimim" (intègres) sont ceux qui croit en Hachem sans poser des questions.
[cf. "Sois entier (tamim) avec Hachem ton D." : http://todahm.com/2018/10/10/7189-2 ]

Selon le rav Elimélé'h Biderman :
- "Hachem connaît les jours des "témimim" = Hachem apprécie ceux qui croit en Lui avec une émouna péchouta ;
- "leur héritage est assuré à jamais" = car leur héritage et leur émouna se transmettront pour toujours à leurs enfants.

[c'est un conseil important pour éduquer nos enfants : l'essentiel c'est la émouna péchouta.
Comme l'écrit Rachi (Choftim 18,13) : Suis Hachem avec intégrité en Lui faisant confiance, et ne cherche pas à connaître l’avenir. Au contraire, tout ce qui t’arrivera, accepte-le avec simplicité.

<--->

-> Il vaut mieux être simple (tamim) que sage, mais combien de sagesse il faut à un juif pour arriver au niveau d’être simple avec Hachem.
[rabbi Naftali de Ropschitz]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.