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"Avraham et Sara étaient dans leurs vieux jours … Sara rit en elle-même … Hachem dit à Avraham : pourquoi a-t-elle ri … Y a-t-il quelque chose d’impossible pour Hachem?" (Vayéra 18, 11-14)

-> Rabbi Tsadok haCohen enseigne :
"Un juif ne doit jamais renoncer dans quelque domaine que ce soit, tant dans celui matériel, comme le disent nos Sages (guémara Béra'hot 10b) : "Même si une épée aiguisée était posée sur le cou d’un homme, qu’il ne désespère pas de la miséricorde", que dans celui spirituel, eût-il sombré dans les pires péchés, même ceux au sujet desquels il est dit que le repentir est impossible ou très difficile.

Et même s’il se voit en train de se noyer dans le monde matériel, il ne doit à aucun moment songer qu’il ne pourra jamais en sortir. Car le renoncement n’existe pas chez un juif et Hachem est en mesure de l’aider dans toute circonstance.

Toute la construction du peuple juif ne se produisit qu’à la suite d’une situation entièrement désespérée, car "Avraham et Sara étaient dans leurs vieux jours" et "Qui aurait dit à Avraham que Sarah allaiterait un fils ?" (v.21,7).
Aucun homme sensé aurait pu imaginer une telle chose.
Même après la promesse de l’ange et bien qu’elle eût foi en la toute-puissance d’Hachem, Sarah ne put s’empêcher de rire intérieurement. Elle était loin d’y croire, connaissant l’âge avancé d’Avraham ... et le sien.
D'ailleurs si Hachem avait désiré les délivrer, Il l’aurait fait bien avant, car il est préférable de réduire l’ampleur d’un miracle. [plus ils ont eu un enfant âgés, plus le miracle est flagrant!]

De plus, D. n’accomplit pas de miracle inutilement. Mais en réalité, tout cela émanait d’Hachem afin que le peuple se construise précisément sur une situation désespérée de laquelle personne ne pensait que Sarah se sortirait.
Car c’est ce qui caractérise un juif : le fait de croire qu’il n’y a pas lieu de renoncer, qu’Hachem peut lui venir en aide dans toute circonstance et que rien ne Lui est impossible.

Il faut se garder de sonder les raisons pour lesquelles Hachem agit d’une certaine manière."

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+ "Hachem dit à Avraham : pourquoi Sara a-t-elle ri en disant : 'est-ce que j’enfanterai alors que je suis vieille'. Y a-t-il une chose impossible pour Hachem ?" (Vayéra 18,13-14)

-> Le 'Hafets 'Haïm commente le verset ci-dessus :
A priori, dit-il, on peut se demander pourquoi la Torah s’est tellement étendue afin de décrire cet épisode qui semble être déshonorable pour Sarah.
De plus, pour quelle raison nous relate-t-elle en longueur la discussion entre Avraham et Sarah afin de savoir si cette dernière avait ri ou non ?

C’est que l’histoire des Patriarches est un signe pour leurs descendants et tout ce qui leur arriva se reproduira dans la génération d’avant la venue du Machia’h.
Nombreux sont ceux qui diront alors : comment se pourrait-il qu’il vienne soudainement pour nous délivrer?
Ces gens riront en eux-mêmes en pensant que c’est une chose tout à fait impossible.
C’est pourquoi la Torah s’est allongée pour relater cette Paracha, afin de dévoiler qu’Hachem critique une telle conduite.

Car "y a-t-il une chose impossible pour Hachem ?"
A chaque instant, Il est en mesure d’hâter la venue du libérateur (machia'h) qui nous délivrera de l’exil et en un clin d’œil tout peut être transformé en lumière, pour le bien et la bénédiction."

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-> A ce sujet, le rabbi Tsadok haCohen nous enseigne également :
Notre Patriarche Avraham est le précurseur de cette ligne de conduite qui consiste à ne jamais désespérer quelles que soient les circonstances.
Lorsque Loth fut pris en captivité et que tous avaient déjà renoncé à le sauver (c'est la raison pour laquelle le roi de Sodome voulut concéder ensuite tout le butin à Avraham car il y avait déjà renoncé), Avraham s'arma de courage et, accompagné de 318 gens de sa maison, il se mit à la poursuite de 4 rois.
La Guémara (Nédarim 32a) commente que la valeur numérique 318 correspond à celle de Eliézer (אליעזר). Or, la signification du nom Eliézer est écrite explicitement dans la Torah (au sujet de Moché qui nomma ainsi son fils) : "Car le D. de mon père me viendra en aide et me délivrera" (אֱלִיעֶזֶר כִּי אֱלֹהֵי אָבִי בְּעֶזְרִי - Yitro 18, 4).
Et ce fut lorsque le glaive de Pharaon était déjà sur son cou. Malgré tout, Hachem fut en mesure de le sauver même dans une situation aussi désespérée.

Le nombre 318 comprend une unité de plus que la valeur numérique du mot יאוש (yéouch), le renoncement/désespoir (317), évoquant ainsi le dépassement du renoncement.
Il indique en allusion qu'Hachem apporte son aide dans toutes les situations où l'homme aurait pensé désespérer.

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-> Le Avodat Israël note que le nom d'Hachem (avaya - יהוה) n'est pas mentionné dans les parachiot de Mikets, Vayigach et Vayé'hi, jusqu'à ce qu'il soit écrit : "lichouaté'ha kiviti Hachem" (En ton secours, j’espère, Hachem - Vayé'hi 49,18).
La raison est que ces versets parlent de l'histoire de l'exil en Egypte : des 7 belles années suivies des 7 mauvaises années (Mikets), allant jusqu'à ce que Yaakov et sa famille descendent en Egypte (Vayigach).
Puisque ce n'est pas un moment joyeux, alors le nom d'Hachem lié à la compassion n'y est pas mentionné.

Si nous comptons ces versets où le nom de D. n'est pas mentionné, nous arrivons à un total de 318 versets.
Le mot : Eliézer (אליעזר), qui est la combinaison de : "kEli" (mon D. - אלי) et "ézer" (mon aide - עזר), a une guématria de : 318. Hachem nous aide toujours, même si tout peut nous pousser à penser le contraire, à en venir à désespérer.

Le terme : "yéouch" (désespoir - יאוש) a une valeur numérique de : 317.
Ainsi, nous devons rajouter à chaque instant en face de nous un (l'Unique - Hachem), le fait que D. est toujours présent à nos côtés (puisqu'il est là nous n'avons aucune raison de désespérer), que nous n'avons rien à craindre ("D. est mon aide!").

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+ Quelques réflexions sur le désespoir, le découragement :

-> Les souffrances de l’exil pourraient conduire le juif au désespoir.
Cependant, ce désespoir provient seulement de son être physique.
Lorsque le juif est à l’écoute de son âme et se rend compte qu’elle dit : "Hachem est mon lot" (Eikha 3,24), il aura foi en son Créateur malgré toutes ses souffrances.
[Méam Loez – Eikha 3,24]

-> Certes, il est possible et même naturel qu’un homme ressente de l’amertume et de la tristesse en pensant à ses fautes. Malgré tout, la tristesse et le désespoir sont à rejeter, car si l’on médite à l’immense Bonté d’Hachem, qui réside parmi nous et est avec nous malgré toutes nos impuretés, cela doit déjà suffire pour en ressortir renforcé, et en tirer une joie intense.
[Torat Avot]

-> La raison essentielle qui entraîne de tomber entre les mains du mauvais penchant est la tristesse et le découragement. Celui qui se renforce et a un cœur joyeux et positif réussira.
[rabbi Na’hman de Breslev]

-> Le désespoir d’une personne peut entraîner davantage de mal que toute autre chose.
Mais plutôt, si une personne est remplie d’espoir et de bita’hon en Hachem, cela peut produire le sauvetage, la délivrance d’une mauvaise situation, même si cela implique un bouleversement des lois de la nature.
[Imré ‘Haïm – à sa fille]

-> Le miracle de ‘Hanoucca nous enseigne que le désespoir n’a pas sa place dans des situations où toutes les options semblent bloquées ou naturellement limitées ; l’homme doit rassembler ses forces, étant donné qu’il n’existe pas d’autre choix, et une aide Divine nouvelle lui sera alors envoyée.
[rabbi Eliyahou Dessler – Mikhtav MéEliyahou]

-> Si une personne se voit comme inférieure et se sent excessivement coupable, elle n’essaiera même pas de se battre contre ses pulsions négatives.
Puisqu’elle ne croit pas en elle et en ses capacités, une telle personne se décourage totalement.
Notre travail est de nous regarder d’une manière élevée, internalisant la certitude que nous avons un énorme potentiel (divin, puisque D. nous a créé à Son image!).
Soyons conscients de nos forces, et sachons que lorsque nous sommes décidés à être victorieux de nos pulsions (négatives), alors nous en serons victorieux.
[rav ‘Haïm Chmoulévitz – Si’hot Moussar]

-> La pire des fautes et le plus grand péché, c’est de se décourager.
[rabbi Na'hman de Breslev]

-> Si vous manquez de confiance, vous manquez d’avenir.
[Yéchayahou 7,9]

-> Le plus grand bien pour un homme, c’est d’être toujours dans la joie ; car cela le conduit à faire tout ce qui est bien.
C’est ainsi que le mauvais penchant ne cherche qu’à faire tomber l’homme dans la tristesse et le découragement.
C’est le but qu’il cherche quand il le fait fauter, car la tristesse ôte de l’homme sa raison et l’éloigne peu à peu d’Hachem, jusqu’à le faire tomber dans les abîmes.
[Emounat Israël]

-> Si tu as fait une faute, il ne faut pas s’en sentir découragé et en perdre le sentiment que l’on est quelqu’un d’important, car il n’y a pas de plus grand danger.
Mais plutôt, après une transgression, renforce-toi et élève-toi au-dessus de cette faute.
Garde ton esprit focalisé sur ton grand potentiel, et peu importe le mal que tu as pu faire par le passé, tu as toujours la possibilité de t’élever.
[rabbi Nathan Tsvi Finkel - le Saba de Slabodka]

-> "Écarte-toi du mal et fais le bien" (Téhilim 34,15)
Lorsque l’on souhaite faire des bonnes choses, le mauvais penchant se présente avec les montagnes de fautes qu’on a commises, non pas pour qu’on s’en repente, mais plutôt pour décourager/refroidir l’homme de réaliser la bonne action.
Ainsi, "écarte-toi du mal" = ne considère pas le mal que tu as commis, "et fais le bien" comme si tu n’avais jamais fauté.
[le Beit Avraham]

-> Le mauvais penchant décourage l’homme de la téchouva en lui rappelant qu’il est plein de fautes et n’a donc plus d’espoir.
Alors, il faut lui répondre : "Certes j’ai commis plein de fautes, mais c’est du passé! Et maintenant, je vais changer et me repentir!"
[Avodat Israël]

-> "Ne soyez pas trop stricts envers vous-mêmes car il s’agit d’une tactique du mauvais penchant pour vous rendre triste.
Même si une personne a commis une transgression, elle ne doit pas se décourager car cela lui ôtera la volonté de servir D.
Plutôt, elle doit être triste uniquement pour la transgression qu’elle a commise, et retrouver la joie en D. "
[le Baal Chem Tov]

-> "Si une personne se bat dans ce monde afin de comprendre la Torah, et ce même s’il lui manque la capacité de la comprendre, elle ne doit pas en être découragée.
En effet, dans le monde à venir, lorsqu’elle s’assiéra dans la yéchiva du Ciel, elle aura alors la possibilité de comprendre la Torah pour laquelle elle aura lutté dans ce monde.
Ses efforts seront très largement récompensés."
[Séfer ‘Hassidim – de rabbi Yéhouda ha’Hassid]

-> Lorsque nous étudions la Torah, il faut ressentir de la joie pour nos efforts, car tant que l’on a fait de son mieux, nous n’avons aucune raison d’être découragé.
Les efforts investis sont l’objectif de l’étude (le résultat étant un cadeau que nous fait Hachem).
[Rabbi Nathan Wachtfogel]

-> Rabbi Chimon Bar Yo’haï dit : "Si tu vois des hommes découragés d’accomplir la Torah, lève-toi, attache-toi à elle, et tu recueilleras la récompense de tous."
[guémara Yérouchalmi Béra'hot 89]

-> Nous ne devons jamais se décourager de prier en se disant : "Qui suis-je pour qu’Hachem écoute mes prières, alors que je suis si loin de Lui?"
Cette pensée vient du mauvais penchant qui cherche à décourager l’homme particulièrement de la prière.
Or, la Torah affirme qu’Hachem "réside même dans leurs impuretés" (A’haré Mot 16,16). Ainsi l’homme doit savoir que même impur, Hachem réside avec lui et écoute ses prières.
[Tiféret Chlomo]

-> Chaque homme est relié à 2 réservoirs : un réservoir de lumière spirituelle grâce à son âme (néchama) et un réservoir d’obscurité spirituelle à cause de son corps.
Après un élan spirituel intense, induit par les forces de lumière, où ils priaient en manifestant leur confiance totale en Hachem, les forces d’obscurité réagissaient en freinant cet élan spirituel, entraînant un découragement, l’arrêt de leur prière et de la défaite.
Les forces d’obscurité se sont agrippées aux forces de lumière pour les contrecarrer et les chasser.
[rabbi ‘Haïm Chmoulévitch – Si’hot Moussar (si’ha 2)]

[ce commentaire au moment du combat contre Amalek, s'applique dans notre quotidien contre notre yétser ara. Lorsque l'on monte spirituellement, il est normal d'avoir des passages de découragement, et c'est à nous de s'en relever le plus vite possible!]

-> Puisse D. nous préserver du désespoir que pourrait causer le retard du Machia’h.
Il convient de se tenir prêt pour attendre la délivrance comme si l’on attendait quelqu’un qui doit arriver.
Et qui sait, peut-être se tient-il déjà derrière notre mur.
[le ‘Hafets ‘Haïm]

-> On doit avoir de la compassion pour tous les juifs, comme s’ils étaient nos propres enfants.
On ne doit pas se lasser ou se décourager [d’eux], et ce à l’image de Hachem, un Père qui est miséricordieux envers chacun de Ses enfants.
[rabbi Moché Cordovero - Tomer Dévora - chap.3]

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-> Ne jamais désespérer : http://todahm.com/2020/07/22/ne-jamais-desesperer
-> Le désespoir - d’après rabbi Na’hman de Breslev : http://todahm.com/2019/07/14/le-desespoir
-> La force d'Amalek = le découragement des juifs : http://todahm.com/2021/04/25/la-force-damalek-reside-dans-le-decouragement-des-juifs
-> b'h, également d'autres réflexions comme : http://todahm.com/2020/12/27/29965

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