+ La mitsva de raconter la sortie d'Egypte :
-> Avant Maguid de la Haggada, certains ont l'habitude de rapporter le Zohar suivant :
"Tout celui qui rapporte l'histoire de la sortie d'Egypte et qui en est heureux sera heureux avec la Présence Divine dans le monde à venir, ce qui est la plus grande de toutes les joies.
Il est joyeux avec le Maître, et Hachem est joyeux de l'histoire qu'il raconte.
Hachem réunit tous les anges dans le Ciel et dit : "Venez et écoutez Mes louanges que Mes enfants disent. Ils sont heureux avec la libération" ... Les anges louent Hachem pour les miracles et pour Sa sainte nation qu'Il a sur terre ...
Par cela, les juifs donnent de la force à leur Maître [Hachem], comme la force d'un roi qui augmente lorsque ses sujets le louent et lui expriment sa gratitude à son égard ...
C'est pourquoi, nous devons louer Hachem et raconter cette histoire ...
En rapportant [la sortie d'Egypte au Séder] nos mots montent au Ciel et tous les anges se rassemblent et louent Hachem. Cela amène de l'honneur à Hachem en Haut et en bas."
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-> Le Yessod Yossef (85) dit :
"Pour tout celui qui dit ... la Haggada avec joie, sans aucune colère, aucune paresse et sans le sentiment que c'est une routine, un moment à "expédier" ... alors la Présence Divine déploie Ses ailes sur lui afin de le sauver dans tous les endroits, dans tous ses déplacements, et il mérite des miracles".
-> Le 'Hatam Sofer (Drachot vol.2 p.252) écrit :
"Nous avons la garantie que même dans cet exil amer, lorsque nous sommes assis et que nous racontons l'histoire de la sortie d'Egypte à nos enfants pour leur implanter la sortie d'Egypte, alors la bonté d'Hachem est sur nous, de la même façon qu'elle l'était au moment de la sortie d'Egypte."
-> Le Agra déKalla (Ekev) enseigne de même :
Pendant toute l'année, si une personne se trouve dans une situation dangereuse, il peut lui être utile de commencer à raconter les miracles de la sortie d'Egypte.
En effet, le fait de mentionner les miracles de la sortie d'Egypte peut réveiller la protection d'Hachem, et aider une personne à s'épargner des difficultés/problèmes.
-> A ce sujet, le Sfat Emet fait le développement suivant :
Selon le Choul'han Aroukh (481,2), le soir du Séder on a l'obligation de passer autant de temps que possible à développer le récit de la sortie d'Egypte jusqu'à ce que le sommeil nous emporte.
Ainsi, lorsque la Haggada déclare que celui qui passe beaucoup de temps à parler de la sortie d'Egypte, il est digne de louanges (aré zé méchouba'h) [cela indique que ce n'est relatif à une obligation, mais c'est très recommandé d'agir ainsi,] elle fait en vérité allusion aux autres moments où l'on en parle pendant le restant de l'année.
Le récit mentionné dans la Haggada à propos des Sages qui ont passé toute la nuit à discuter de la sortie d'Egypte, ne se déroulait probablement pas pendant la nuit du Séder, puisqu'il illustre le fait qu'on doit prendre du temps même pendant l'année pour parler de la sortie d'Egypte car cela est digne de louanges, comme nos Sages ont pu le faire.
[si eux qui faisaient tellement attention à leur temps ont passé une nuit entière à évoquer le récit de la sortie d'Egypte, c'est forcément que le fait de parler de cela nous est très bénéfique!]
Une preuve à cela peut être trouvée dans le fait que Rabbi Eliézer était assis avec les Sages à Bné Brak.
Or, puisque Rabbi Eliézer est d'avis qu'on ne doit pas quitter sa famille à Yom Tov (guémara Soucca 27b) et que lui-même vivait à Lod (guémara Sanhédrin 32b), comment pouvait-il passer Pessa'h à Bné Brak?
En se basant sur ce qu'on a vu auparavant, il nous est aisé de comprendre que cette histoire ne s'est pas déroulée pendant une nuit du Séder de Pessa'h.
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-> Le Nom d'Hachem est mentionné 1 820 fois dans la Torah (en détail : 165 dans Béréchit, 398 dans Chémot, 311 dans Vayikra, 396 dans Bamidbar, et 550 dans Dévarmim).
On constate que dans la Haggada de Pessa'h, il y a 1 820 mots, de Ha La'hma Aniya jusqu'à la fin de Gaal Israël.
[selon certaines versions du texte]
[Ahavat Israël]
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-> Pourquoi ne recitons-nous pas une bénédiction avant d'accomplir la mitsva de raconter la sortie d'Egypte?
-> Le 'Hessed léAvraham (2,54) répond :
Puisque si l'avions mérité, nous serions également en train de raconter le récit de notre sortie d'exil actuel, et pas uniquement celui d'Egypte.
En effet, il est écrit : "En vérité, des jours viendront, dit Hachem, où l'on ne dira plus : "Vive Hachem qui a fait monter les enfants d'Israël du pays d'Egypte!" mais "Vive Hachem qui a fait monter, qui a ramené les descendants de la maison d'Israël du pays du Nord et de toutes les contrées où je les avais relégués, pour qu'ils demeurent dans leur patrie!" (Yirmiyahou 23,7-8).
C'est pourquoi, si nous voyons que la délivrance finale (guéoula) n'est pas encore arrivée, on est rappelé de l'aspect négatif d'être toujours en exil, et par conséquent, nous ne faisons pas de bénédiction (brakha).
-> Le Ma'hané 'Haïm (3,28) donne la raison suivante :
Le Rachba (Shu"t 1,18) écrit que nous ne faisons pas de bénédiction avant de donner la tsédaka puisque le pauvre peut ne pas l'accepter.
De même la mitsva de "raconter la sortie d'Egypte" (lorsqu'on a des enfants assis autour de nous) dépend du fait que les enfants vont écouter, comme il est écrit : "afin que tu racontes à ton fils, à ton petit-fils, ce que j'ai fait aux égyptiens et les merveilles que j'ai opérées contre eux ; vous reconnaîtrez ainsi que je suis Hachem" (Bo 10,2).
Puisqu'ils peuvent ne pas vouloir écouter ce qu'on leur raconte, alors nous ne faisons pas de bénédiction sur cette mitsva.