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La crainte de la punition = base de toute élévation spirituelle

Mais si tu n'écoutes pas la voix d'Hachem, ton D. : si tu n'as pas soin d'observer tous ses préceptes et ses lois que je te recommande en ce jour, toutes ces malédictions se réaliseront contre toi (Ki Tavo 28,15)

-> La Paracha de Ki Tavo parle essentiellement des bénédictions et des malédictions qu'Hachem prévoit pour ceux qui obéissent et ceux qui désobéissent aux mitsvot de la Torah. Ce thème de récompense et punition est assez présent dans la Torah. Si la Torah insiste beaucoup sur le sujet des punitions pour les fautes, c'est qu'elle souhaite que nous nous en imprégnons et que nous en venons à servir Hachem de par la crainte de la sanction.

=> Mais cela est étonnant. En effet, apparemment ce niveau ne semble pas être le plus louable.
Servir Hachem pour ne pas être puni est un culte intéressé, où l'homme recherche son bien-être. Il eut mieux fallu que notre service d'Hachem soit basé sur la crainte devant la Grandeur d'Hachem. On aurait plutôt dû encourager l'homme à méditer sur la Grandeur Infinie d'Hachem, Sa Bonté sans limite... Et ainsi, on aurait accompli les mitsvot pour ne pas se retrouver manquant devant la Perfection Divine.
A l'image de celui qui se présente devant un grand roi, qui chercherait à se trouver propre et dans sa meilleure posture.
Ainsi, pourquoi la Torah donne-t-elle la primeur à la crainte de la punition, qui est moins élevée?

La réponse à cette question est que certes la crainte devant la Majesté Divine est la plus haute. Mais on ne peut l'acquérir sans avoir intégré au préalable la crainte de la punition.
Celle-ci doit être la base et la fondation de tout le service d'Hachem. Certes ce n'est pas le plus haut niveau, mais aucun niveau plus haut ne pourra être atteint sans avoir posé cette crainte-là. C'est pour cela que la Torah
insiste tant dessus. Car elle est la base de toute élévation spirituelle.

=> Mais pourquoi en est-il ainsi ?
En fait, l'homme est composé d'un corps et d'une âme. L'âme n'aspire qu'à s'approcher d'Hachem. Mais le corps, du fait de sa matérialité et de sa recherche du bien-être et des plaisirs physiques, empêche l'âme de s'exprimer et de pousser l'homme vers le chemin de la proximité avec Hachem.
Tout éloignement et infraction de la Torah ne sont dus qu'au fait de la matérialité et du mauvais penchant, qui se résument en la recherche de satisfaction physique. C'est cela qui éloigne l'homme d'Hachem.
Et tant que la voix du corps retentit, celle de l'âme est étouffée.
Ainsi, avant tout, l'homme ne peut commencer à s'élever vers Hachem que s'il arrive à raffiner le corps et à neutraliser les tendances qui l'empêtrent dans la matérialité. Et c'est pour atteindre cet objectif que la Torah demande à l'homme de travailler de toute urgence la crainte de la punition. C'est cette crainte qui aura la force de repousser les tendances du mauvais penchant. En effet, le corps ne comprend que le langage de la satisfaction et est sans cesse à la recherche du bien-être et du plaisir. S'il arrive donc à intégrer avec grande conviction que la faute vient contre son intérêt, car elle lui entraînera tôt ou tard les souffrances de la punition, il sera alors en mesure de repousser les tentations et les désirs du corps et du mauvais penchant.

Et une fois que la dimension grossièrement matérielle est repoussée, la voix de l'âme pourra se faire entendre. Dès lors, l'homme pourra commencer à évoluer dans le processus spirituel de rapprochement avec Hachem. Et tous les niveaux les plus élevés pourront progressivement être atteints.
Mais sans avoir dompté au préalable le corps par la crainte de la punition, il n'est pas encore envisageable d'accéder sainement aux niveaux plus élevés. Il en ressort bien que la base doit être la crainte de la punition, car c'est elle qui permet de réprimer le mauvais penchant en vue d'épanouir l'âme qui conduira alors l'homme pour se rapprocher d'Hachem.

Mais il y a encore un autre aspect des choses. En lisant notre paracha (Ki Tavo), on se rendra compte que les châtiments prévus pour les fautes sont d'une ampleur incroyable. 98 terribles malédictions sont prévues.
Bien plus, nos Sages nous enseignent que les punitions qu'Hachem envoie à l'homme dans ce monde pour ses fautes, sont insignifiantes par rapport à ce que devrait être la véritable sanction pour les transgressions de la Torah.
Ainsi, même les très sévères punitions énoncées dans notre paracha ne sont pas à la hauteur de ce qui devrait réellement arriver pour avoir fauté.
En méditant simplement à ceci, l'homme comprendra la gravité de la faute. Car si le péché entraîne de si dures conséquences, c'est qu'à l'évidence la faute est en elle-même redoutable.
Alors, par ce processus, l'homme passera de la peur de la punition à la peur de la faute elle-même. Il redoutera de commettre un acte qui engendre de tels effets, plus à cause de l'effet, mais désormais à cause de la conscience de ce que constitue la faute elle-même.
Il ne voudra pas se salir par de tels actes.
L'homme qui cherchera à se rapprocher d'Hachem, ce qui est la démarche la plus louable, saura que si la punition est si spectaculaire, c'est bien que la faute est tout au moins autant redoutable. De toute évidence, elle entrave donc le cheminement vers le perfectionnement de soi et vers la proximité avec Hachem.
La gravité de la punition éclairera donc l'homme sur la gravité de l'acte, et l'homme finira par s'éloigner de cet acte, non pas pour ne pas être puni, mais pour ne pas coller à son être de telles salissures qui l'écarteront d'Hachem.

De cette façon, on comprend autrement pourquoi la crainte de la faute est la base. Car c'est elle qui mènera à la conscience de la gravité de la faute, et ce n'est que par cela que l'homme saura s'écarter de la faute comme on s'écarte du feu, pour préserver cette pureté qui lui permettra de s'élever spirituellement.
Tout cela nous permettra de comprendre le méfait de celui qui faute parce qu'il n'a pas peur de la punition. En effet, un homme peut aussi fauter par faiblesse, poussé par ses pulsions. Une telle personne peut être consciente des punitions qu'entraîne la faute, mais il n'est pas encore assez fort et maître de soi pour maîtriser ses pulsions. Cet individu est moins répréhensible que celui qui faute sans scrupule, faisant totalement abstraction de la crainte de la punition.

La Torah nous apporte la preuve de la gravité d'une telle situation. En effet, la Torah parle dans la paracha de Nitsavim de celui qui se dit : "La paix sera sur moi", c'est-à-dire qu'il se leurre à penser que la punition ne l'atteindra pas, à son propos la Torah tranche : "Hachem ne voudra pas lui pardonner". C'est à dire que le fait de fauter sans craindre la punition est une chose tellement répréhensible, que cela entraîne qu'Hachem ne voudra même pas lui pardonner ses fautes. Et même si un jour il souhaite se repentir, ce sera très dur pour lui d'y arriver puisque si Hachem ne veut pas lui pardonner, Il ne l'aidera donc pas dans son repentir, car le repentir amène le pardon. Ainsi, ne pas vouloir pardonner revient donc à ne pas désirer le repentir.
Seulement, dans le prophète Yé'hezkel, Hachem dit : "Je jure que Je ne désire pas la mort du racha mais qu'il
se repente et qu'il vive". Il en ressort qu'en général, Hachem désire que le racha se repente, pour lui pardonner ses fautes. Mais celui qui se dérobe de la peur de la sanction et qui se dit "la paix sera sur moi" et "rien de mal ne m'arrivera", persistant de ce fait dans sa mauvaise voie, pour une telle personne, ni on veut lui pardonner, ni on désire son repentir.
Cela montre bien sa gravité même par rapport aux autres réchaïm. Et tout cela, uniquement parce qu'il ne craint pas la punition!

[Basé sur le Michnat Rabbi Aharon - du rabbi Aharon Kotler]

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