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"Nous ne pouvons comprendre ni la tranquillité des réchaïm, ni les souffrances des tsadikim" (Pirké Avot 4,15)

-> Le Maguid de Koznitz explique cette michna ainsi :
souvent le yétser ara peut donner à quelqu'un l'impression qu'il est si mauvais qu'il n'y a plus d'espoir pour lui. Comment peut-il se repentir après avoir fait des mauvais actions si terribles et aussi fréquemment.
[avant la faute, le yétser ara minimise l'acte interdit pour nous pousser à le faire, ensuite il va agrandir à nos yeux sa gravité pour mieux nous plomber le moral (commet ai-je pu tomber si bas!), et qu'on reste ainsi à terre spirituellement se morfondant, désespérant en nous.]

D'autres fois, le yétser ara cherche à nous faire chuter par de l'arrogance, cherchant à nous remplir de tellement d'orgueil que notre égo en est plein à craquer.
Il va nous murmurer : "Tu es un tel tsadik, tu es si bon, ainsi sur quoi as-tu besoin de faire téchouva?"
[ex: plutôt que de se comparer à nous même et à ce qu'on pourrait être, on va plutôt se comparer à autrui et nous faire passer pour un tsadik. Même si on tombe dans la faute, ça va ce n'est rien par rapport à telle personne, pourquoi faire téchouva puisqu'en comparaison nous sommes un tsadik.
Nous réduisons à néant la gravité d'avoir fauté, et nous grandissons nos actes positifs, au point de ne plus ressentir le besoin de constamment faire téchouva, d'aspirer à s'améliorer, à davantage de spiritualité.]

Comme notre michna le dit, nous ne pouvons pas avoir le luxe de la tranquillité comme peuvent l'avoir les réchaïm, puisqu'ils pensent qu'ils n'ont aucune raison de se repentir puisqu'à leurs yeux ils n'ont rien fait de mal.
Nous ne ressentons pas les souffrances des tsadikim, puisque leur conscience va sans cesse les tracasser, pointant toujours le moindre de leur défaut et de leur erreur.
[un tsadik va zoomer sur ses actions, sur son comportement, avec un regard très critique (l'épaisseur d'un cheveu).
A l'inverse, le racha va dézoomer à l'extrême, au point de ne même plus voir de mauvaises choses en lui!]

Mais plutôt, nous devons réaliser que même si nous avons toujours de l'espoir, nous avons toujours des choses à améliorer et à rectifier.
La voie du milieu est la meilleure, un équilibre entre ces 2 extrêmes.
[on doit en toute honnêteté et connaissance de soi, savoir varier entre ces 2 visions de soi-même : soit tranquille comme le racha, soit très douloureuse (exigeante) comme le tsadik. ]

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