"Di Zahav" (דִי זָהָב - Dévarim 1,1)
-> En mentionnant : "di zahav" (assez d'or), Moché voulait faire comprendre aux Bné Israël : "Vous avez irrité D. en fabriquant le veau d'or parce qu'Il vous a donné plus qu'assez d'or et d'argent".
"Je lui ai donné de l'argent en abondance et de l'or elle a fait une idole" (Ochéa 2,10) = à cause de la grande quantité d'or et d'argent que Je vous avais donnée, vous avez fabriqué le veau d'or.
Hachem considère la faute du veau d'or comme la plus grave de toutes nos autres péchés. Nous avons dit que le veau était capable de créer le monde en 6 jours, d'étirer les 4 points cardinaux du monde [comme D. l'a fait lors de la Création] et de vous donner les 10 Commandements.
Moché y fait allusion en employant les mots : "véDi Zahav" (et assez d'or - וְדִי זָהָב).
Le mot : "védi" (et assez) s'écrit : וְדִי :
- le vav a une valeur de 6 car les Bné Israël prétendirent que le veau aurait pu créer la terre en 6 jours.
- le dalet a une valeur de 4, correspondant à l'allégation que le veau aurait pu étendre les 4 directions du monde.
- le youd, valeur de 10, rappelle la prétention que le veau aurait pu leur donner les 10 Commandements.
La Torah dit donc : "Di Zahav" (assez d'or) = "La faute du veau d'or qui avait mis D. très en colère aurait suffi pour qu'Il nous anéantisse".
[...]
Moché a dit à Hachem : "... Quelle est leur faute? Tu leur as donné tant d'or et d'argent qu'ils en avaient plus qu'assez. C'est pour cela qu'ils ont fabriqué le veau d'or.
L'abondance de richesses entraîne les hommes à oublier la crainte de D.
Un lion rugit lorsqu'il a devant lui un morceau de viande mais pas un tas de foin. Lorsqu'il a à manger, il rugit et fait trembler le monde entier. Mais s'il ne dispose que de foin, son coeur est humble et il garde le silence ...
On dit qu'un homme au ventre plein est prêt à commettre toutes sortes de méfaits et à oublier D.
La Torah emploie donc l'expression "Di Zahav" (assez d'or). Moché disait : "Le fait même que Tu leur aies donné tant d'or les a conduits à fabriquer le veau".
[...]
Après avoir réprimandé les Bné Israël (début Dévarim), Moché avait l'intention de leur expliquer toute la Torah. Cela nous apprend que pour D. ne prenne pas en compte la faute du veau d'or, le remède est l'étude de la Torah. Tant que nous nous investissons dans l'étude, nous n'avons pas à craindre le châtiment pour la faute du veau d'or, comme il est écrit : "Un remède pour la langue est l'arbre de vie" (Michlé 15,4).
Le remède contre les mauvaises paroles : "Voici tes dieux, Israël" (lors de la faute du veau d'or) est l'étude de la Torah appelée "un arbre de vie".
[Méam Loez]
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-> Les Sages de la maison d'étude de rabbi Yanaï apprennent du verset (Dévarim 1,1) : "Di Zahav" que Moché s'est "dressé" contre Hachem. Selon eux, Moché a dit à Hachem : "Maître du monde, c'est à cause de l'argent et de l'or (zahav) que Tu as donné à profusion aux enfants d'Israël, jusqu'à ce qu'ils disent : "daï" (די - c'est assez!) qu'ils ont fait le veau (d'or)."
[Hachem a accepté ces arguments de Moché affirmant que le Ciel était essentiellement responsable du veau d'or par cause de l'excès de richesses accordées]
[guémara Béra'hot 32a]
-> Hachem a gratifié les juifs de tant d'argent et d'or à la sortie d'Egypte qu'ils ont dit : "ça suffit! c'est assez!" (daï). En effet, ils ont emmené dans le désert la richesse "empruntée" aux égyptiens avant leur départ d'Egypte, ainsi que l'énorme butin récupéré sur le bord de la mer après l'engloutissement de tous les égyptiens. [Maharcha]
-> Un homme est en général insatisfait de sa part et désire toujours plus d'argent, car il lui semble toujours avoir des manques.
En effet, nos Sages enseignent : "Un homme ne quittera ce monde qu'avec la moitié de ses désirs dans sa main" (midrach Kohélét rabba 1,13).
Celui qui possède 100 en désirera 200 ; s'il obtient 200, il en désirera 400 ...
=> Comment alors les juifs ont-ils pu dire : "c'est suffisant!" (daï) à la quantité d'argent et d'or qu'ils possédaient (alors que par nature un homme n'est jamais satisfait par ce qu'il a)?
Nous pouvons répondre que la convoitise d'argent et l'insatisfaction permanente de notre situation économique ont pour origine la souillure (zouama) que le serpent (symbole du yétser ara) a communiqué à 'Hava et à ses descendants.
Or, il est dit dans la guémara (Shabbath 146a) que lorsqu'Israël s'est tenu au mont Sinaï, avant le don de la Torah, cette souillure a cessé (puisqu'Israël a retrouvé le niveau d'Adam et 'Hava avant leur faute) et n'est revenue qu'après la faute du veau d'or.
C'est pour cela qu'avant le don de la Torah, ils ont pu dire : "ça suffit (daï) [aux richesses]".
[rav Wasserman - Kovets Biour Aggadot 8,6]
=> On voit de là, à quel point dans sa nature, un homme n'est pas satisfait de ce qu'il a, désirant toujours plus.
Un juif doit travailler son caractère, au point d'en arriver à toujours se satisfaire de ce qu'il a. [tendre vers cet état d'avant la faute de Adam et 'Hava!]
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-> b'h, issu du : https://todahm.com/2019/01/12/jalousie-savoir-se-satisfaire-de-ce-que-lon-a