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La période du Omer – Quelques enseignements

+ La période du Omer - Quelques enseignements :

-> A la différence des autres fêtes de la Torah qui ont une date précise du mois, le commencement de la fête de Shavouot est fixé sur le compte d'un nombre précis de jours depuis Pessa'h (voir "Emor 23,15-16 : "Vous compterez pour vous 7 semaines entières ...").
=> Pourquoi cela?

1°/ Le midrach dit qu'avant que les juifs n’aient quitté l'Egypte, ils étaient semblables à un homme croupissant en prison qui va crier au roi pour qu'il le libère.
Le roi l'informe que non seulement ils sera libéré immédiatement de prison, mais il lui donnera la main de sa fille en mariage à une certaine date.
A sa libération, l'homme va compter avec impatience chaque jour jusqu'au moment fixé pour le mariage.

Il en est de même pour le peuple juif qui attend avec envie le jour où ils vont recevoir la Torah et ils comptent avec impatience chaque jour qui passe.
Puisque les juifs ont démontré leur grand amour pour la Torah en comptant chaque jour, Hachem a institué la mitsva de compter les jours menant à Shavouot pour toutes les générations.
[Aboudraham ; Shibolé haLéket (Shavouot 336)]

[d'une certaine façon imaginons un mariage prévu dans 50 jours, et dont chaque jour le futur marié témoigne d'à quel point il est impatient d'être au mariage, d'à quel point il n'envisage pas de vivre sans elle, ... Et à l'inverse, si la futur mariée ressent que cela n'est pas si important pour lui, qu'il a mieux à faire ...
Imaginons le plaisir qu'a Hachem de nous marier à Sa Torah à Shavouot, et à quel point Il apprécie notre désir et impatience de nous lier à elle, au point qu'Il a institué la mitsva du Omer pour toutes les générations.
Nous avons tous un apport unique à la Torah, et en ce sens nous devons individuellement se travailler à vivre ces moments du Omer dans un état d'esprit où l'on va vraiment se marier avec la Torah, imaginons la joie et la proximité avec papa Hachem tout particulièrement à ce moment!
Et pendant ce temps les non-juifs vivent une vie comme si de rien n'était ... Quelle chance nous avons d'être fils/fille adoré(e) d'Hachem, le Roi des rois! ]

2°/ La fête de Shavouot a lieu lorsque les agriculteurs sont occupés à travailler dans les champs, loin de la ville. Puisqu'ils pourraient être mal informés du moment où est tombé le Roch 'Hodech Sivan (dépendant des 2 témoins observant la lune), ils seraient alors incapables de calculer la date de Shavouot (qui tombe déjà le 6 Sivan, et non vers le 15 [ou après] comme les autres fêtes).
La Torah a ainsi fait que Shavouot soit indépendant d'une date fixe dans le mois, mais plutôt qu'elle soit déterminée en comptant un nombre spécifique de jours. [ainsi les agriculteurs pouvaient être loin des villes et connaître la date de Shavouot en comptant le Omer]
[Shibolé haLéket (Shavouot 336)]

3°/ La période entre Pessa'h et Shavouot est un moment où l'Attribut [Divin] de stricte justice opère dans une mesure forte. C'est pourquoi les élèves de Rabbi Akiva sont morts spécialement durant cette période.
Afin d'empêcher l'Accusateur de nous poursuivre [pour nous faire du mal], nous comptons les jours du Omer pour démontrer notre désir d'accepter la Torah, et par ce mérite de bénéficier de la protection Divine.
[le Rama - rapporté dans le Yalkout Its'hak (mitsva 307)]

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=> Pourquoi Shavouot a lieu 50 jours après le début de Pessa'h?

-> Rabbénou Bé'hayé (Béréchit 4,3) commente que Caïn et Hevel ont apporté un sacrifice Min'ha le 50e jour de leur vie. Afin de commémorer cet épisode de Caïn et Hevel, qui démontre les principes importants de providence Divine de récompense et de punition et que Hachem communique avec l'homme via la prophétie, la Torah nous ordonne qu'un sacrifice Min'ha soit offert à Shavouot, qui tombe 50 jours après Pessa'h.

Un autre lien entre le récit de Caïn et Hevel et Shavouot, est que Moché était la réincarnation de Hevel.
Hevel a été tué le 50e jour de sa vie, mais il a été par la suite récompensé pour sa droiture lorsque Moché est monté sur le mont Sinaï, le 50e jour après Pessa'h.
Caïn, qui représente le mauvais penchant (yétser ara), a été maudit le 50e jour de sa vie.
Le 50e jour, on offre un sacrifice Min'ha à Shavouot, qui comporte du 'hamets, ce qui est une métaphore pour le mauvais penchant, afin de faire allusion à l'arrêt de l'influence du mauvais penchant, qui va avoir lieu au "Grand Jubilé" (c'est-à-dire à la Délivrance finale).
[le yovèl (jubilé) est l'aboutissement de 7 cycles de 7 années, de même que Shavouot est l'aboutissement de 7 semaines de 7 jours]

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=> Quelle est la signification de compter 7 semaines entre Pessa'h et Shavouot?

-> Le chiffre 7 fait référence au monde à Venir, qui va avoir lieu au 7e millénaire, lorsque le monde va atteindre un état de Shabbath (repos éternel - yom chékoulo Shabbath). [Shabbath étant actuellement le 7e jour de la semaine]
[Rabbénou Yérou'ham (5,4)]

-> Le chiffre 7 correspond aux 7 divisions de la Torah : la Torah ; Névi'im ; Kétouvim ; Michnayot ; Tossefta ; Talmud ; Aggada.
[Rabbénou Yérou'ham (5,4)]

-> Les juifs en Egypte étaient dans un état d'impureté spirituelle. Ils avaient ainsi besoin d'un processus de 7 semaines de purification, similaire à la nidda qui a besoin de compter 7 jours afin d'atteindre la pureté.
[le Tsor haMor - rapporté dans le Yalkout Its'hak (mitsva 307)]

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-> "Vous compterez pour vous 7 semaines entières à partir du lendemain du Shabbath [1er jour de Pessa'h]" (Emor 23,15)
=> Pourquoi le compte du Omer ne commence que le 2e jour de Pessa'h? N'aurait-il pas été plus logique de commencer à compter le Omer à partir du 1er jour?

1°/ Le début du compte du Omer consiste à amener un sacrifice d'une quantité d'un omer d'orge.
Nous ne pouvons pas couper les tiges d'orge du champ le 1er jour de Pessa'h, puisqu'il est interdit de faire ce "travail" à Yom Tov.
C'est pourquoi dans le verset ci-dessus la Torah appelle le 1er jour de Pessa'h : "Shabbath", puisque c'est similaire à Shabbath où le travail dans le champ est interdit ces 2 jours.
Le compte du Omer commence donc le 2e jour de Pessa'h, où récolter est permis (en terre d'Israël, où il n'y a qu'un jour de Yom Tov).
[Malbim - Emor 23,15]

2°/ Les juifs en Egypte étaient dans un état d'impureté, comparable à l'impureté de la nidda.
Une nidda doit compter '7 jours de propreté' avant d'être capable de se purifier elle-même pour être permise à son mari. L'impureté spirituelle des juifs en Egypte (qui était bien supérieure à celle d'une nidda) nécessitait qu'ils devaient compter 7 semaines propres/pures avant leur mariage à Hachem au mont Sinaï.
De même qu'une nidda doit compter une période pleine de '7 jours de propreté' avant son immersion [dans le mikvé], de même nous devons compter une période pleine exempte d'impureté de 7 semaines.
Ainsi, nous ne pouvons pas commencer à compter le 1er jour de Pessa'h, puisque les juifs étaient dans un état d'impureté une partie de la journée, puisqu'ils étaient encore en Egypte la 1ere nuit de Pessa'h.
[Zohar vol.3 p.97a ; Ménorat haMaor chap.2 ; Ohr ha'Haïm haKadoch Emor 23,15]

3°/ Le premier jour de Pessa'h doit être totalement dédié à se rappeler de notre libération miraculeuse d'Egypte, qui démontre la grande Vérité d'Hachem comme Créateur du monde, et qu'Il dirige [constamment] le monde avec Sa providence Divine.
C'est pourquoi la Torah n'a pas souhaité présenter toute autre mitsva en ce jour, pour ne pas porter atteinte au message essentiel du jour.
[Séfer ha'Hinoukh - 306]

4°/ Yom Tov diffère de Shabbath dans la mesure où la sainteté céleste de Shabbath descend sur l'homme sans aucun effort de sa part.
En revanche, la sainteté de Yom Tov requiert que l'homme sanctifie d'abord la fête par le beit din qui va sanctifier le nouveau mois avant la fête.
[la date de Yom Tov est libre selon la décision des hommes, tandis que la date du Shabbath est fixe sur celle du 1er Shabbath de la Création par Hachem]
Le 1er jour de Pessa'h est dénommé "Shabbath" uniquement dans le verset (Emor 23,15), car il est similaire à Shabbath dans le sens où Hachem a sanctifié initialement les juifs en les sortant d'Egypte. [la date a été initialement imposée par l'intervention d'Hachem]
Puisque la mitsva de compter le Omer nécessite que les juifs s'élèvent par la force de leurs propres efforts, cette mitsva ne peut commencer qu'après le 1er jour de Pessa'h.
[rabbi Tsadok haCohen - Makhchavot 'Harouts 10 ; Pri Tsadik (Béhar 4)]

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-> La guémara (Yébamot 62b) rapporte que Rabbi Akiva avait 24 000 élèves, qui sont tous morts pendant la période du Omer, car ils ne se traitaient pas les uns les autres avec un respect approprié.
=> Il est difficile de comprendre cela : comment ces élèves au niveau spirituel très très élevés n'ont-ils pas absorbé comme il faut le fameux dicton de leur maître Rabbi Akiva : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même : c'est un grand principe de la Torah" (midrach Béréchit rabba 24,7).

On peut citer les explications suivantes :
1°/ "Il y avait de la paix parmi les disciples de Rabbi Akiva, et il n'y avait pas de dispute (makhlokét).
Ils n'ont été punis que pour ne pas avoir positivement témoignés de l'honneur les uns envers les autres, ce qui est aussi chose importante".
[ainsi, la période du Omer doit nous renforcer dans la nécessité d'avoir des marques de respect, d'amour envers notre prochain (ex: un mot agréable, un sourire, ...).]
[rabbi Ménaché Klein - Michné Halakhot - vol.11,321]

2°/ Rabbi Akiva considérait initialement que Bar Kochba était le machia'h, et il a appelé ses élèves pour combattre aux côtés de Bar Kochba pour une indépendance de la domination romaine.
Pendant la chute de Beitar, les romains ont tué 24 000 élèves de Rabbi Akiva pendant la période de Pessa'h à Shavouot.
[selon rabbi Eliézer Dunner - Zikhron Yossef Tsvi 493]

Bien que les élèves de Rabbi Akiva se témoignaient d'un respect exemplaire dans le beit midrach, ils leur manquaient de l'unité nécessaire lorsqu'il s'agissait d'aller combattre et d'élaborer des stratégies militaires contre les romains.
[voir rabbi Yossef Stern - Zékher Yehossef - vol.4 chap.33]

Ainsi, selon cette approche les élèves de Rabbi Akiva ont été tués par les romains.
Comment concilier cela avec la guémara (Yébamot 62b) affirmant que les élèves de Rabbi Akvia sont morts de "Askara" (diphtérie)?
Rabbi Eliyahou 'Henkin explique les mots de la guémara sont un euphémisme pour dire : "les romains les ont tués". Nos Sages ne voulaient pas mentionner explicitement le massacre cruel des romains afin de ne pas soulever de la colère chez leurs souverains romains.

3°/ Même avant la mort des élèves de Rabbi Akiva, la période du compte du Omer était un moment difficile, puisque le monde est alors sous la conduite de l'Attribut [Divin] de la stricte justice. [selon rabbi 'Haïm Vital - Pri Ets 'Haïm (Séfirat haOmer - chap.7) ]
Pour cette raison, beaucoup de personnes avaient la coutume (même avant la mort des élèves de Rabbi Akiva), de ne pas se faire couper les cheveux pendant cette période, puisqu'il est approprié d'agir d'une manière contrite durant une période de Rigueur/Justice (din).
Ainsi, la raison principale pour laquelle nous ne nous coupons pas les cheveux et nous limitons le plaisir pendant les jours du Omer est parce que c'est des jours de jugement (yémé din). Après la mort des élèves de Rabbi Akiva, nos Sages ont institué que ces jours soient universellement adoptés comme une période de deuil, et ont attribué la raison à la mort tragique des élèves de Rabbi Akiva. [d'après rabbi Yéchya Tzala'h (Péoulat Tsadik 2,76)]

Puisque l'Attribut [Divin] de stricte justice est opérationnel durant le compte du Omer, les élèves de Rabbi Akiva ont été frappés pour ne pas avoir témoigner de l'honneur l'un l'autre, malgré le fait que cela soit mineur à ce moment. [en période de Rigueur, la justice Divine va être très stricte, et ce qui est un défaut minime va être traité sérieusement (comme si on zoomait davantage, remarquant ce qui ne l'est pas en temps normal)]
[selon rabbi 'Haïm Vital - Pri Ets 'Haïm (Séfirat haOmer - chap.7)]

4°/ Les élèves de Rabbi Akiva ont compris le dicton de leur maître (Tu aimeras ton prochain comme toi-même : c'est un grand principe de la Torah), comme signifiant qu'on n'a qu'à accorder de l'honneur à son ami dans la mesure où l'on s'accorde personnellement de la valeur, de l'honneur.
Puisque ces élèves pieux dédaignaient l'honneur et le fuyaient dans leur vie personnel, ils ont fait la tragique erreur de penser que puisqu'ils n'avaient aucun besoin d'honneur pour eux-mêmes, alors ils n'avaient aucune obligation d'en proposer à leurs amis.
[rabbi Nathan Watchfogel]

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-> b'h, à ce sujet voir également : http://todahm.com/2018/05/30/6489-2

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+ Petit bonus sur la mort des élèves de Rabbi Akiva :

-> Les kabbalistes écrivent que les 24 000 élèves de Rabbi Akiva étaient les réincarnations des 24 000 juifs de la tribu de Chimon qui ont été tués à Chittim, lors de l'épisode avec les filles de Moav dans le désert.
Puisque les élèves de Rabbi Akiva n'ont pas suffisamment rectifié leur défaillance morale de leur vie antérieure, cela est venu s'ajouter avec leur manque de respect envers leurs pairs, pour les rendre passibles de la mort.
Les 24 000 élèves avaient Rabbi Akiva comme enseignant (maître), car Rabbi Akiva était la réincarnation de Zimri ben Salou, le prince (nassi) de la tribu de Chimon. [Emek haMelekh - chap.69]
Cependant, Rabbi Akiva a pu rectifier la faute de Zimri. [selon rabbi Moché Wolfson (Emunat Itekha)]

Selon d'autres sources kabbalistiques, Rabbi Akiva était la réincarnation de Chimon, le fils de Yaakov.
Rabbi Akiva a perdu ses 24 000 élèves pour expier la faute de Chimon d'avoir tué à tord les 24 000 habitants mâles de Chekhem qui s'étaient circoncis. [Emek haMelekh 40b]

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