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L’acceptation de la Torah au mont Sinaï – Quelques enseignements

+ L'acceptation de la Torah au mont Sinaï - Quelques enseignements :

=> Que ce serait-il passé si les juifs n'auraient pas accepté la Torah au mont Sinaï?

-> Selon une source dans la guémara (Avoda Zara 2b), Hachem aurait enterré les juifs sous le mont Sinaï.
-> Cependant, par la suite la guémara (Avoda Zara 3a) affirme que Hachem aurait fait retourner toute la création à son état chaotique d'origine.

=> Lequel est-ce?

-> Le Maharcha (Avoda Zara 2b) reconcilie ces apparentes contradiction ainsi :
l'état naturel de la création est son état d'origine. Ce n'est que la bonté constante d'Hachem qui permet au monde de continuer à exister. Si toutes les personnes du monde refuseraient d'accepter la Torah, alors le monde reviendrait à son état initial de chaos.
Cependant, s'il y a même une seule personne qui accepte la Torah, alors le monde peut continuer à exister par son mérite.
C'est pourquoi, même si toutes les nations, dont le peuple juif (dans son ensemble), auraient refusé d'accepter la Torah, il resterait certainement quelques individus vertueux qui accepteraient de bon coeur la Torah, comme la famille de Moché et d'Aharon.
C'et pourquoi, à un niveau pratique, Hachem n'aurait pas détruit pas le monde entier, mais uniquement Il aurait enterré les juifs sous le mont Sinaï.
[le monde aurait pu continuer à exister par le mérite de tout juif qui aurait accepté la Torah ]

-> Rabbi Yéhouda ha'Hassid (Séfer ha'Hassidim 233) n'est pas d'accord.
Selon lui, même si une seule personne aurait refusé d'accepter la Torah au mont Sinaï, Hachem n'aurait pas donné la Torah au peuple juif.
Comme il est écrit dans la Mékhilta (Yitro - chap.3) : "Si une personne aurait été manquante, ils n'auraient pas été méritants [pour recevoir la Torah]."

C'est pour cette raison qu'au mont Sinaï, chaque juif a proclamé au pluriel : "nous ferons" (naassé), puisque leur engagement nécessitait une acceptation commune
[le Séfer 'Hassidim dit que les juifs ont une responsabilité commune les uns les autres, et un manquement d'un individu constitue une imperfection pour tous. ]
Il en sera de même au moment de la de la guéoula, comme il est écrit : "La gloire d'Hachem va se révéler, et toutes les créatures, ensemble, en seront témoins : c'est la bouche d'Hachem qui le déclare" (Yéchayahou 40,5). La perfection ultime de l'humanité ne peut être atteinte que si tout le monde se joint dans une unité collective reconnaissant la Présence d'Hachem.

[ainsi même si un seul juif n'aurait pas accepté la Torah, alors elle n'aurait pas pu être donnée, et le monde serait retourné au chaos.]

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=> Comment les juifs pouvaient-ils accepter la Torah avant d'écouter ce qu'il y avait d'écrit dedans?
En effet, peut-être que la Torah pouvait contenir des commandements qu'ils n'auraient pas pu accomplir.

-> Rabbi Matisyahou Salomon répond qu'ils étaient certains qu'une fois qu'ils accepteraient la Torah, tout ce qui semblait impossible deviendrait possible, car Hachem fournirait sûrement à Ses vrais serviteurs la capacité d'accomplir Ses mitsvot, même si cela requiert une force surhumaine.
Ils ont pu dire avec une émouna complète : "nous ferons et nous comprendrons", puisqu'ils avaient foi que Hachem ne leur imposerait de faire aucune chose impossible.

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-> Avant que les juifs reçoivent la Torah, Hachem a soulevé le mont Sinaï sur leur tête comme un tonneau renversé et leur a dit : "Si vous acceptez la Torah, très bien. Sinon vous serez enterré dans la montagne". [guémara Shabbath 88a ; Maharcha]
=> Pourquoi était-il nécessaire à Hachem de forcer les juifs à accepter la Torah?
En effet, ils avaient déjà exprimer leur désir de le faire en disant auparavant : "nasssé vénichma" (nous ferons et nous écouterons - Michpatim 24,7).

-> Le midrach (Tan'houma Noa'h 3) répond que lorsque les juifs ont déclaré : "nous ferons et nous écouterons", ils n'ont accepté que la Torah Ecrite, puisque ces lois sont [relativement] peu nombreuses et faciles à accomplir. Ils ont refusé d'accepter la Torah Orale, puisqu'elle a d'innombrables lois qui sont extrêmement difficiles à étudier et à observer comme il le faut. Il était donc nécessaire pour Hachem de les contraindre à accepter la Torah Orale.

La guémara (Shabbath 88a) rapporte que ce n'ait qu'à l'époque de A'hachvéroch que les juifs ont volontairement accepté la Torah Orale sur eux-mêmes.

=> Pourquoi est-ce que Hachem a contraint les juifs à accepter la Torah Orale particulièrement en élevant la montagne comme un tonneau renversé?
Egalement, pourquoi l'aversion des juifs pour la Torah Orale a-t-il finalement cessée à l'époque d'A'hachvéroch?

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - Shabbath 88a) explique ce que signifie qu'Hachem a levé la montagne comme un tonneau renversé, c'est qu'Il a creusé la montagne sous la forme d'un tonneau.
C'était afin d'impressionner les juifs sur le fait que Torah Ecrite n'est qu'un réceptacle pour la Torah Orale. De même qu'un énorme tonneau vide peut être rempli d'une énorme quantité de vin cher, de même chaque lettre de la Torah Ecrite contient des tas de tas de lois de la Torah Orale.

-> Il est écrit :
- "nasssé vénichma" (nous ferons et nous écouterons - Michpatim 24,7) ;
- "chama'nou véaninou" (nous l'entendrons, et nous obéirons - Vaét'hanan 5,23).
=> Pourquoi est-ce inversé?
Le 'Hatam Sofer (Pitou'hé 'Hotam) explique que dans Michpatim l'acceptation était limitée uniquement à la Torah Ecrite.
Dans Vaét'hanan, il s'agit des enseignements de la Torah Orale qu'ils vont recevoir de Moché. A ce sujet, ils vont dire à Moché : "[d'abord] nous entendrons", [et si nous cela acceptable, alors] "nous le ferons".

Le Pné Ména'hem (guémara Shabbath 88a) apporte une autre source montrant que les juifs étaient réticents à accepter la Torah Orale.
Hachem dit à Moché avant qu'il ne monte au mont Sinaï : "Voici, moi-même je t'apparaîtrai ... afin que le peuple entende que c'est moi qui te parle et qu'en toi aussi ils aient foi constamment (végam [וְגַם] békha yaaminou léolam)" (Yitro 19,9).
La Mékhilta écrit que [le mot supplémentaire : "végam" dans] ce verset vient pour inclure que les juifs vont finalement accepter les enseignements des sages futurs. La raison [de ce "végam"] est qu'il était nécessaire pour Hachem de réassurer Moché à ce sujet car les juifs étaient initialement réticents d'accepter les enseignements de nos Sages, qui comprennent la Torah Orale.

-> Le 'Hatam Sofer (Pitou'hé 'Hotam) enseigne également qu'un tonneau dissimule la nature de la véritable valeur de ce qu'il contient, de même la profonde sagesse de nos Sages est souvent cachée à un observateur occasionnel.
A l'époque d'A'hachvéroch, la population juive a d'abord regardé de travers le comportement de Mordé'haï lorsqu'il a refusé de se prosterner devant Haman. Mais après que Haman a été pendu et que le roi a élevé Mordé'haï à une position très élevée, le comportement de Mordé'haï a été justifié, et à ce moment les juifs en sont venus à accepter de bon coeur et avec respect, l'autorité des Sages. [donc la Torah Orale]

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-> Le Binyan Shlomo (vol.2 - Inyanim Shonim 25) prouve que le récit de Kora'h a eu lieu à Shavouot.
=> Pourquoi Kora'h a-t-il été puni en étant avalé par la terre, et pourquoi cet événement a eu lieu précisément à Shavouot?

-> Le Hafla'a répond que lorsque les juifs ont accepté la Torah sur le mont Sinaï, ils ont volontairement pris sur eux la Torah Ecrite. Hachem les a contraints d'accepter également la Torah Orale, en élevant le mont Sinaï sur eux et en menaçant que s'ils n'acceptaient pas aussi la Torah Orale, alors ils seraient enterrés sous la montagne.
Nous voyons de là que la punition pour rejeter la Torah Orale est d'être enterré vivant.
[on comprend pourquoi la guémara (Shabbath 88a) dit que celui qui néglige de faire l'éloge d'un sage en Torah mérite d'être enterré vivant, car la grandeur d'un sage en Torah provient de sa connaissance en Torah Orale.]
Puisque la faute principale de Kora'h était son rejet de la Torah Orale (Yalkout Kora'h 752), c'était une punition appropriée pour lui d'être enterré vivant. [Panim Yafot - Kora'h]

Cet événement a eu lieu à Shavouot (don de la Torah), peut être car il permet d'élever l'honneur de la Torah, puisqu'il a démontré la véracité de l'autorité de Moché.

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-> Le midrach (Otzer haMidrachim - Michpatim 24,2) rapporte que les 70 anciens [du peuple] n'ont pas mérité de se tenir ensemble avec Moché au mont Sinaï pour recevoir la Torah du Roi des Rois, et cela mesure pour mesure, puisqu'ils n'ont pas souhaité venir avec Moché pour se tenir devant le roi humain (Pharaon) pour demander qu'il libère les juifs.
=> S'il en est ainsi, alors pourquoi Aharon ne s'est-il pas tenu avec Moché au mont Sinaï, puisqu'il est allé avec Moché devant Pharaon?

-> Le même midrach répond que Hachem a fait cela par respect pour les anciens, pour leur épargner un sentiment d'embarras, de honte.

-> Selon le Panéa'h Raza (Chémot 5,1), Aharon s'est tenu en-dessous de Moché au mont Sinaï, puisque [au regard de son très haut niveau,] il a légèrement hésité avant d'aller avec Moché.
Cela explique pourquoi la Torah écrit toujours que "Moché et Aharon se sont présentés devant Pharaon" ; Aharon n'est mentionné qu'en seconde position car il suivait toujours l'exemple de Moché.

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-> Selon la guémara (Kidouchin 39b), il y a un principe que la récompense pour l'accomplissement d'une mitsva n'est pas donnée en ce monde.
=> Pourquoi est-ce ainsi?
La Torah enjoint un employeur humain de payer le salaire de son employé sans retard, alors pourquoi Hachem n'est-Il pas lié par les mêmes lois de la Torah?
Par ailleurs, ce principe semble être contredit par le midrach (Bamidbar rabba 21,1) qui rapporte que après que Pin'has a tué Zimri [avec sa lance], Hachem a dit : "selon la loi, Pin'has doit recevoir sa récompense [en ce moment]."

-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché - Pin'has) explique que la raison pour laquelle Hachem n'est pas lié par la loi à payer un employé le même jour qu'il fournit son travail est parce que cette loi ne s'applique que lorsqu'un employeur embauche un employé directement, mais pas dans le cas où il l'embauche par le biais d'un intermédiaire.
Puisque les juifs ont demandé que la Torah leur soit transmise par le biais de Moché, plutôt que de l'entendre directement d'Hachem, alors Hachem n'est pas obligé de fournir immédiatement une compensation pour l'accomplissement de la Torah, puisque que cela a été ordonné par un intermédiaire.
Une exception est faite pour les Cohanim de cette génération qui ont reçu la Torah au mont Sinaï, parmi lesquels Pin'has. Ces Cohanim se sont tenus dans une zone spéciale cloisonnée où ils leur étaient possible d'entendre l'intégralité des 10 Commandements directement d'Hachem lorsqu'Il parlait à Moché (avant qu'il ne les répète au peuple).
Puisque Pin'has a entendu les Commandements directement d'Hachem, alors Hachem était obligé de lui accorder une récompense immédiate pour la mitsva qu'il a accompli [tuer Zimri].

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-> La guémara (Pessa'him 68b) rapporte que Mar, le fils de Ravina, jeûnait chaque jour de l'année à l'exception de Shavouot, Pourim, et du jour avant Yom Kippour.
Le Gaon de Vilna ('Houmach haGra Emor 23,27) observe que le dénominateur commun de tous ces jours est qu'ils sont tous des moments où l'on reçoit la Torah. La Torah a été donnée initialement à Shavouot, les 2e Tables de la Loi ont été données à Yom Kippour (guémara Taanit 30b), et la Torah a été réacceptée par les juifs avec amour à l'époque de A'hachvéroch (guémara Shabbath 88a).

=> Comment expliquer le comportement de Mar qui jeûnait chaque jour de l'année, même à Shabbath et Yom Tov?

-> Certains (ex: Tossafot Béra'hot 49b) expliquent qu'il jeûnait pour faire téchouva lorsqu'il avait un mauvais rêve pour annuler toute accusation du Ciel contre lui.
Selon rabbi Tsadok haCohen (Pri Tsadok - Roch 'Hodech Adar I, 2), pendant ces 3 jours (Shavouot, Kippour, Pourim), son renouvellement avec la Torah mettait en lui une joie inégalée qui annulée toutes les inquiétudes qui l'assaillaient le restant de l'année, lui permettant ainsi de célébrer la fête d'une manière débridée.
[le rav Tsadok haCohen donne des exemples montrant que l'étude de la Torah augmente la joie d'une personne. Par exemple, sur le verset : "[Boaz] fut d'humeur joyeuse" (Ruth 3,7), il explique que cela était le résultat de son étude de la Torah (midrach Ruth rabba 5,15).]

[le rav 'Haï Gaon explique que Mar agissait d'une manière si extrême depuis qu'il a souffert d'une énorme tragédie personnelle, et qu'il n'arrivait pas à trouver du réconfort jusqu'à ce qu'il a pris sur lui de jeûner durant toute sa vie.
Rav 'Haï Gaon note que l'on ne doit pas imiter son comportement.]

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