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Les bénédictions d’autrui

+ Les bénédictions d'autrui :

-> Le Ri miGach (Séfer Haflé vaFélé), l'enseignant du Rambam, dit que la plus grande aide qu'on peut fournir à une autre personne est de lui donner une bénédiction.
Il cite le verset : "Chaque Homme aidera son prochain, et à son frère il dira : "sois fort!"" (Yéchayahou 41,16), et Rachi explique : "ils s'aident l'un l'autre par des bénédictions".

-> "Celui qui a un bon œil est béni" (tov ayin ou yévora'h - Michlé 22,9).
La guémara (Sotah 38b) commente : ne lis pas "ou yévora'h" (il est béni) mais "ou yévaré'h" ([celui qui a un bon œil] c'est lui qui bénira).

Les commentateurs expliquent que lorsqu'une personne va bénir un autre juif, alors cela réjouit beaucoup Hachem, puisque cela engendre de la paix et de la camaraderie, qui sont les réceptacles permettant de recevoir les bénédictions, comme il est écrit : "Hachem n'a pas trouvé de réceptacle plus adéquat que la paix pour contenir les bénédictions d'Israël. Comme il est dit : "Hachem donnera la force à son peuple, Hachem bénira Son peuple par la paix" (Téhilim 29,11)." [michna Ouktsin 3,12 = c'est à la conclusion des 6 traités de la michna].

[en bénissant autrui, je renforce la paix, ce qui fait que notre réceptacle des bénédictions Divines est alors plus grand.
De plus, je montre à Hachem que j'aime chacun de Ses enfants, je renforce la notion d'unité (arévim) entre les juifs, et d'une certaine façon à l'image de parents se réjouissant de voir leurs enfants bien ensemble, de même Hachem se réjouit de voir les juifs s'aimer. En témoignant mon affection à autrui en le bénissant, je réjouis D., qui en retour nous comble du meilleur, indépendamment de nos actions.]

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-> "Ne laisse pas la bénédiction d'une personne simple devenir légère à tes yeux"
[guémara Béra'hot 15a]

-> Le Pélé Yoets (Béra'hot p.48) enseigne qu'on doit toujours offrir des bénédictions et nos meilleurs vœux à un ami, car cela peut être un moment propice au Ciel et la bénédiction sera réalisée.
C'est considéré comme une mitsa que de bénir autrui, et celui qui agit ainsi amène du plaisir (na'hat) à Hachem.
Le destinataire doit toujours retourner la bénédiction en disant par exemple : "hamévaré'h mitbaré'h" (celui qui bénit est béni lui-même) ou bien "vé'hén lémar" (et à toi également - וְכֵן לְמָר).

-> La guémara (Méguila 27b) rapporte que Rav Houna était dans une situation financière difficile, et après que Rav lui a donné une bénédiction, il a réussi financièrement.
Lorsque Rav a entendu que sa bénédiction à Rav Houna a réussi, il a dit : "Pourquoi ne m'as-tu pas répondu, lorsque que je t'ai béni en répliquant : "vé'hén lémar"?"
Rachi ajoute que Rav a dit à Rav Houna que peut-être c'était un moment de faveur Divine, et que la bénédiction qu'il a pu conférer à Rav Huna aurait également pu se réaliser pour lui en retour de son : "vé'hén lémar".

[lorsqu'on nous bénit peut-être que c'est un moment très propice au Ciel pour la réalisation de la bénédiction, et en ce sens chaque juif (enfant adoré d'Hachem) peut nous permettre d'avoir de belles bénédictions.]

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-> Cependant celui qui bénit autrui est automatiquement béni, comme le roi Shlomo l'affirme : "Celui qui a un bon œil [qui a une disposition généreuse avec autrui, comme en lui souhaitant de bonnes choses] est béni" (tov ayin ou yévora'h - Michlé 22,9).

-> Hachem a promis à Avraham : "Je bénirai ceux qui te béniront" (avarékha mévara'hékha - Lé'h Lé'ha 12,3).
Ainsi, à chaque fois que nous bénissons un juif, Hachem vient nous bénir. Comme l'affirme la guémara (Sotah 38b) : celui qui donne la bénédiction est également béni.

-> Selon nos Sages ('Houlin 49a), cette promesse d'Hachem à Avraham était en réalité une alliance avec la totalité de la nation juive.
C'est pourquoi les Cohanim qui ont l'ordre de bénir le peuple juif vont également être bénis par Hachem, comme il est écrit : "et moi je les bénirai" (Nasso 6,27)

-> "Je [Hachem] vais bénir tous ceux qui te bénisse, même les non-juifs".
[guémara Yérouchalmi Béra'hot - chap.8]

[ainsi même quand un non-juif nous souhaite un "bonne journée" (un bonjour), et qu'il le dit d'une manière polie et courtoise, sans intention particulière de bénir le juif, néanmoins il est assuré d'être béni par Hachem, selon la promesse : "Je bénirai ceux qui te béniront".
Ainsi, lorsqu'un juif dit à son prochain des mots "simples" de type : "bonne journée", cela a un impact même s'il le dit par habitude, sans trop réfléchir à ce qu'il dit.
[de même, lorsque plein de gens vont dire : "mazal tov" a un jeune couple, ils vont impacter positivement le futur de ce couple!
En ce sens également, le Séfer 'Hassidim (487) note que les gens souhaitent à une femme enceinte "mazal tov" avant même la naissance du bébé, et cela est comme une prière pour que l'enfant naisse sous un bon mazal.]

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-> "Dans la mesure avec laquelle nous bénissons les autres, c'est de cette façon dont nous serons bénis"
[rav Avigdor Miller - Torat Avigdor - Nasso]

Le rav Miller transmet l'idée que l'efficacité d'une bénédiction va beaucoup augmenter lorsqu'on y met son coeur et son esprit. Il recommande de réfléchir à l'implication de ce qu'on dit. (ex: je m'apprête à lui souhaiter une réfoua chéléma, et que grâce à cela il puisse aller mieux, guérir, avoir moins de douleur, ...). L'idée est de visualiser ce qu'on peut lui souhaiter et de se rendre compte que c'est énorme car Hachem écoute chaque bénédiction (ce n'est pas de simples paroles sans impact, au contraire).

Le rav Avigdor Miller rapportait souvent qu'une fois l'Alter de Slabodka est passé devant la maison d'un membre du personnel de la yéchiva. Il s'est arrêté et est resté en face de la maison, et il a commencé à prononcer des bénédictions pour cette personne.
Un homme l'accompagnant lui a dit : "Mais il ne vous entend pas".
L'Alter de Slabodka a répondu : "Est-ce que celui qui reçoit la bénédiction a besoin de l'entendre?"

[ainsi, chaque fois que l'on voit un juif on peut le bénir, et à chaque fois on réalise une mitsva, on fait plaisir à Hachem, qui nous bénira en retour de notre bénédiction, ...
En ce sens, le rav Miller disait que l'on doit sortir de notre vocabulaire des mots de type "salut", et plutôt utiliser "bonjour", "bonsoir", "shalom alé'hem", qui sont eux des bénédictions.]

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-> Le 'Hafets 'Haïm enseigne que prier pour une autre personne est un moyen de réaliser la mitsva de témoigner de la bonté à son prochain.

[de plus : "Toute personne qui prie pour un besoin de son prochain, alors qu’elle en a elle-même besoin, se verra exaucée en 1er" (guémara Baba Kama 92a). Toute chose positive que nous souhaitons à autrui, nous la souhaitons pour nous (ou nos descendants), ainsi plus on bénit autrui, plus on se bénit fortement soi-même!
[de plus tous les juifs étant unis, si autrui pour qui je prie va mieux, alors par ricochet j'irais également mieux! ]
Selon le Maguid de Doubno, le fait de prier pour son prochain possède un autre avantage : celui d'être plus bavard, de tout oser dire à Hachem, car on le fait dans le cadre d'un acte de bonté, d'amour d'autrui, et non que pour soi-même.]

Après notre mort, nous aurons une vision claire de l'impact exceptionnel de toutes ces prières : combien de personnes se sont mariées grâce à nous, combien ont pu continuer à vivre, combien ont pu retrouver un travail, ...
[A l'inverse, on nous montrera ce qu'on aurait pu faire si l'on avait davantage prié (pour soi, pour d'autres), et cela pourra devenir une source de honte éternelle si l'on a de notre vivant négligé l'impact de nos prières!]

-> b'h, à ce sujet voir également : http://todahm.com/2017/09/27/5606-2

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-> Nos Sages nous avertissent du pouvoir de la langue, d'à quel point le lachon ara peut détruire.
Or, de même que l'on doit croire à son pouvoir de détruire, on doit croire à son pouvoir de bénir.
La guémara (Sotah 11a) enseigne que la mesure de bienfaisance d'Hachem est plus grande que Sa mesure de châtiment.
D'ailleurs, le 'Hafets 'Haïm disait que de la même façon que l'on devra rendre des comptes sur nos paroles négatives (lachon ara), de la même façon on devra rendre des comptes sur nos paroles positives que l'on n'aura pas prononcé à autrui.
Cela signifie les compliments, conseils, mais aussi d'une certaines façon les bénédictions. Pourquoi n'as-tu pas béni ton prochain (regarde ce qu'il n'a pas eu à cause de cela)?
Ainsi, on doit être certes sensible à la gravité de dire du lachon ara, mais également à la gravité de ne pas dire du lachon tov. L'un est l'autre sont graves (pour l'un on doit se forcer à se taire, et l'autre à parler (même à bénir dans sa tête, ou même sur un papier!), à sourire).
[n'oublions pas que : "la mort et la vie sont au pouvoir de la langue" (Michlé 18,21). ]

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-> Il faut garder à l'esprit que lorsque l'on fait une bénédiction, en réalité on fait une prière à Hachem de bénir cette personne.

-> Le mot "béra'ha" (bénédiction) signifie littéralement : "tirer vers le bas".
Tout ce dont on a besoin (richesse, santé, paix d'esprit, bonheur, ...) existe déjà dans le réservoir de bénédictions au Ciel. Lorsque nous rencontrons des problèmes dans ce monde, cela signifie principalement que la connexion entre notre source spirituelle [en-Haut] et le monde matériel a été bloqué.
La bénédiction qu'on fait à autrui a la capacité de réparer cette connexion et d'attirer en bas les bénédictions. Comment cela?
En faisant une bénédiction qui vient du coeur pour autrui, cela a la capacité de rouvrir le canal bouché, faisant que le flux du réservoir d'en-Haut peut reprendre.
La bénédiction existe déjà à l'état potentiel dans les mondes spirituels, mais lorsqu'elle est verbalisée sous forme d'une bénédiction, cela prend une existence concrète.
Une autre personne qui a besoin d'une délivrance (yéchoua) ne peut pas toujours tirer vers le bas l'abondance (chéfa) toute seule. Elle a besoin qu'autrui (ex: un ami), qui avec un sourire et une bénédiction, va pouvoir faire le pont entre la bénédiction potentielle en-Haut et la réalité dans ce monde matériel ci-bas.
[d'après le rav Handler]

-> Le Rachba (Téchouvot 5,51) explique que le mot : "béra'ha" (bénédiction) vient de la même racine que : "béré'ha" (un réservoir).
[de même qu'un réservoir contient une vaste quantité d'eau, de même les bénédictions de Hachem sont un réservoir infini de miséricorde et de bonté, dont nos prières sont les tuyaux par lesquels nous pouvons amener sur nous ces bénédictions divines.
En priant pour autrui, on branche un conduit entre le réservoir de bénédictions et cette personne.]

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+ Lorsque les bénédictions semblent ne pas fonctionner :

-> On peut être tenter de se demander : pourquoi ne voyons-nous pas les résultats immédiats de ces bénédictions?
Nous ne sommes pas les premiers à poser cette question, Moché a demandé à Hachem : "daigne me révéler Tes voies, afin que je Te connaisse" (Ki Tissa 33,13).
Nos Sages (guémara Béra'hot 7a) explique que Moché demandait à Hachem pourquoi les tsadikim souffrent et les réchaïm réussissent.

De plus, nous n'avons pas une image complète (nous sommes que des hommes) : on regarde les choses à un instant "t", sans prendre en compte les réincarnations, purification des fautes de l'âme, les rectifications des générations antérieures, récompenses supplémentaires d'Hachem, ...
En tant qu'être humain, on ne peut même pas penser comprendre la sagesse d'Hachem, mais néanmoins nous devons être certains que : "Lui, notre rocher, Son œuvre est parfaite" (Haazinou 32,4).

-> Peut-être que ce que la personne demande n'est pas dans son meilleur intérêt.
Par exemple, le fait de ne pas avoir assez de parnassa peut protéger de mauvaises midot, peut servir de "réveil" pour créer davantage de liens avec Hachem, pour obtenir une vie avec plus de spiritualité, ...
De plus, la non réalisation d'une bénédiction peut nettoyer l'âme de beaucoup de douloureux nettoyages dans le guéhinam.
[il existe un principe : une souffrance pour expier des fautes est beaucoup moins douloureuse dans ce monde que dans le monde à venir. ]
Peut-être que cela va créer de la peine à une autre personne.
Peut-être qu'on n'a pas encore prié et mis tous nos espoirs en Hachem, ...

-> Selon nos Sages : les personnes qui sont pressées pour comprendre tout ce qui se passe dans ce monde sont prises dans le monde à venir, où tout est alors clair (il n'y a plus de question).
En ne remettant pas en question ce qui se passe dans notre vie, on reste vivant dans ce monde plus longtemps, puisqu'il n'est pas nécessaire de nous prendre plus tôt pour avoir nos réponses en-Haut.

-> En ce sens, le rabbi de Klausenbourg disait : après avoir perdu ma femme et mes 11 enfants dans la Shoa, "Je préfère être en bas avec mes questions plutôt qu'en-Haut avec les réponses".

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-> Le Pélé Yoets (Béra'hot p.50) rapporte que lorsqu'un enfant cherche la bénédiction de ses parents, non seulement il reçoit une bénédiction de valeur car venant du fond du coeur de ses parents, mais en plus il réalise la mitsa de kiboud av vaém.

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