Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Quelques enseignements liés aux lois du 9 Av

+++ Quelques enseignements liés aux lois du 9 Av :

+ 1°/ Diminution des lumières :

La raison pour laquelle nous diminuons les lumières dans la synagogue la nuit du 9 Av est basée sur le midrach (Eikha rabba 3,10) suivant : Après avoir détruit le Temple, Hachem a convoqué Ses anges et leur a demandé : "Quand un roi humain est en deuil, comment se comporte-t-il?" Les anges répondirent : "Il éteint les lampes de son palais". Hachem a dit : "Je ferai de même", comme il est écrit : "le soleil et la lune se sont noircis et les étoiles ont retiré leur éclat" (Yoel 2,10).

Puisqu'une synagogue est un sanctuaire miniature et la demeure de la Présence Divine (Chékhina), elle est considérée comme le palais du roi, et il convient de tamiser ses lumières.
Sur la base de ce qui précède, il ne serait pas nécessaire d'éteindre les lumières de sa propre maison la nuit du 9 Av. Cependant, certains ont la coutume de maintenir au minimum l'éclairage de leur propre maison, en accomplissement du verset : "Il m'a placé dans les ténèbres" (Eikha 3,6).
[Chalmé Moéd]

<-------->

+ 2°/ Visite au cimetière :

Il y a une coutume de visiter un cimetière le jour du 9 Av (Tossafot Taanit 16a, rapporté dans le Rama OH 559,10).
On peut citer les raisons suivantes :
1°/ c'est comme dire que nous sommes considérés comme des cadavres (guémara Taanit 16a). Cela permet de générer [en nous] des sentiments d'humilté.
[Méïri - Taanit 16a]

2°/ afin que le défunt implore la miséricorde en notre faveur. [guémara Taanit 16a]

3°/ le midrach affirme que les justes pleurent Jérusalem même dans leur tombe.
[Maharil - Hilkhot Ticha béAv 14]

4°/ le midrach raconte que tout au long du séjour de 40 ans dans le désert, des milliers d'hommes âgés de plus de 20 ans creusaient leur propre tombe et s'y retiraient la nuit du 9 Av.
Le jour suivant ceux qui étaient restés en vie se levaient de leur tombe, tandis que ceux qui étaient morts pendant leur sommeil restaient à cette même place.
Puisque les proches des défunts visitaient ensuite les tombes de ceux qui étaient morts pour assister à leur enterrement, alors dans un but de rappeler cet événement nous faisons une visite au cimetière le 9 av.
[Yichma'h Lev 179]

<-------->

+ 3°/ Ablution des mains au lever :

Tout au long de l'année, une personne est obligée de se laver les mains jusqu'aux poignets en se levant (à 3 reprises : une fois à droite, une fois gauche, ..).
La raison en est de laver l'esprit impur qui descend sur une personne pendant qu'elle dort la nuit.
Une exception est faite pour 2 jours de l'année : à Yom Kippour et le 9 Av, où il est permis de se laver à 3 reprises que jusqu'à l'extrémité des articulations.
=> Pourquoi ne nous soucions-nous pas d'enlever entièrement l'esprit impur qui repose sur nos mains en ces 2 jours?

Le Kaf ha'Haïm (Ora'h 'Haïm 4,14) explique qu'une personne est si pure à Yom Kippour que les forces d'impureté ne s'emparent pas d'une personne dans la même mesure qu'elles le font habituellement, et il suffit donc de simplement se laver jusqu'aux articulations pour éliminer l'esprit d'impureté.
Le 9 Av, c'est le contraire qui est vrai. L'essence du 9 Av est de passer la journée à se concentrer sur nos graves fautes qui ont causé la destruction du Temple. [à nos yeux on serait tenté de se dire qu'elles sont pas si graves, mais elles détruisent encore de nos jours le Temple (puisqu'il n'est pas reconstruit).]
A un moment où une personne se vautre dans ses nombreuses fautes, une petite mesure supplémentaire d'esprit impur qui reste sur nos mains devient une affaire insignifiante sans intérêt.

<-------->

+ 4°/ Le Talit et les Téfilin :

Il y a un débat parmi les décisionnaires pour savoir si l'obligation de s'abstenir de porter le talit et les téfilin le jour du 9 Av, est jusqu'à 'hatsot (midi juif), ou jusqu'à ce qu'on termine de réciter les kinot, ce qui peut être même avant 'hatsot. [voir Choul'han Arou'h, Ora'h 'Haïm 555,1 ; Rama OH 559,3]

Rabbi Yossef Ber Soloveitchik (Hararé Kedem) explique la raison d'être de chacunce de ces positions :
-> Après 'hatsot, l'édifice du Temple a été incendié (Michna Broura 555,3).
C'est en fait une source de réconfort pour le peuple juif, puisque Hachem a déchaîné Sa colère contre le bois et les pierres, épargnant ainsi à Israël davantage de châtiments. Ce signe de réconfort diminue quelque peu la sévérité de notre deuil et nous permet de revêtir notre talit et nos téfilin, ainsi que de nous asseoir sur une chaise.

-> Selon l'autre point de vue, lors de la récitation des kinot, on obtient le statut d'endeuillé dont le parent décédé repose devant lui (onen). Tout comme un "onen" est dispensé de toutes les mitsvot en raison de sa préoccupation de s'occuper des exigences funéraires du défunt, de la même façon on doit être si complètement absorbé par les pleurs et l'éloge de la perte du Temple, au point d'être dispensé de la réalisation des autres mitsvot.
Après l'achèvement des kinot, le niveau de deuil est rétrogradé d'un cran, et l'on accède alors au statut d'une personne en deuil qui a achevé l'inhumation de son proche (avél).
Puisqu'à ce stade, il assume le statut d'avél, il devient obligé de mettre sont talit et ses téfilin, comme c'est le cas avec un avél ordinaire.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.