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Sans le Temple, notre vie est obscurcie …

"Yéhouda est allé en exil, accablé par la misère et une dure servitude ; il demeure parmi les nations, sans trouver de repos" (Eikha 1,3)

-> Le Méam Loez commente :
En exil, le juif désire ce que possède les non-juifs et s'évertue à l'obtenir. Il court sans cesse pour obtenir ces satisfactions, et les ayant trouvées, en recherche d'autres.
Les juifs vont de l'avant et peinent sans répit, incapables de trouver le repos.
Ce sont l'absence de paix et de satisfaction spirituelle qui causent cette fébrilité. En effet, lorsque les juifs sont en exil, la Présence Divine souffre et cette souffrance crée un ferment dans l'âme du juif.

Le midrach Eikha (1,28) met en parallèle l'exil du juif et celui des autres nations : "Les nations du monde ne partent-elles pas parfois, elles aussi, en exil? Pourtant, bien qu'elles soient hors de leur terre, elles ne connaissent pas [les affres de] l'exil. Elles peuvent manger le pain et boire le vin [de leurs nouveaux compatriotes] ... Israël ne peut manger leur pain ni boire leur vin .. et il ressent l'exil."

En exil, un non-juif peut rapidement adopter les normes sociales de son nouveau pays.
Pour sa part, un juif ne parvient pas à se mêler si facilement à la population. Parfois, les obstacles proviennent de l'extérieur car les non-juifs ne nous permettent pas de nous assimiler à eux.
Cependant, les réels obstacles à l'assimilation sont internes. Comme le juif est différent, comme ses valeurs et son but sont tout à fait différents de ceux des non-juifs, il ne peut trouver de repos dans leur société.
Bien qu'il ne comprenne pas toujours la cause profonde de ce phénomène, le fait que son désir le plus profond soit de retourner à une société de Torah l'empêche de se sentir en sécurité ou en paix en exil.

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[l'idée est très puissante : au-delà d'une souffrance physique que peuvent nous imposer les nations du monde, lorsque nous sommes en exil nous subissons en nous une souffrance interne spirituelle. En effet, nous aspirons à minima à une vie telle qu'elle était à l'époque du Temple, et c'est pour cela que nous pleurons car nous ne pouvons pas être épanouis dans la vie sans cela.
Et même si Hachem fait que notre exil est confortable et que l'environnement est plutôt agréable avec nous, la réalité intérieure est qu'on : "demeure parmi les nations, sans trouver de repos".]

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-> Le Méam Loez (Eikha 1,7) enseigne également :
Même lorsque Israël est en exil, il considère son existence comme une vie de "misère et souffrance".
Le succès matériel, le confort physique et la richesse ne représentent pas le vrai plaisir du juif ; ils ne lui apportent jamais de réelle satisfaction.
Ce qu'un juif désire ardemment, c'est la reconstruction de Jérusalem et l'occasion de retrouver un lien intense avec D. grâce au service dans le Temple.

Au moment de notre plus grande joie, nous devons nous souvenir de Jérusalem ("si je ne place Jérusalem au sommet de toutes mes joies" - Téhilim 137,6).
Nous rappeler Jérusalem découle naturellement de la conscience qu'aucun plaisir ne peut se rapprocher de la satisfaction spirituelle que nous éprouvions à l'époque du Temple.

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[d'une certaine façon, au comble de la joie le jour d'un mariage nous récitons ces mots et brisons un verre, en ayant à l'esprit que certes nous sommes à un summum de joie de ce monde, mais la réalité c'est que cela n'est rien par rapport à ce que nous avions en permanence avec le Temple.
De même qu'un fiancé(e) est fou de joie d'être lié pour la vie avec sa moitié, de même à chaque instant avec le Temple nous étions fortement liés avec papa Hachem, et il n'y a pas de plus grande joie que cela.
"Si je ne place Jérusalem au sommet de toutes mes joies" = nous pleurons d'en venir à pleurer pour des choses de ce monde qui sont sans valeur par rapport à l'infinie plaisir d'être à une époque où Jérusalem est doté du Temple!

D'ailleurs, pour illustrer le fait que depuis la destruction du Temple, Hachem nous "a relégué dans les ténèbres" (Eikha 3,6), nous avons la coutume de baisser les lampes de la synagogue la nuit du 9 Av.
Cela doit nous pousser à réaliser que notre vie est dans l'obscurité totale en comparaison de celle à l'époque du Temple!]

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-> "Toute joie est bannie de notre cœur" (Eikha 5,15)

Le Méam Loez commente :
"La joie de notre cœur" désigne le service au Temple. [Depuis] sa destruction, le peuple juif a senti un grand vide au fond de son cœur et sa joie a cessé".

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