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+ La tsédaka :

"Tu lui donneras (au pauvre), sans mauvais cœur en lui donnant, car de la sorte, Hachem ton D. te bénira dans tout ce que tu feras et dans toutes tes entreprises" (Réé 15,10)

-> Le Séfer Ha'hinoukh écrit sur ce verset :
"Celui qui comprend les voies de la Torah et qui perçoit un tant soit peu sa valeur, sait pertinemment qu'un homme qui dépense son argent pour les nécessiteux verra ses biens augmenter. Parce qu'Hachem juge la personne selon ses actes et lui accorde Sa bénédiction suivant la manière dont il se rapproche d'elle (c'est-à-dire suivant la manière dont l'homme se rapproche de la bénédiction qui se trouve dans les mains d'Hachem).
Le défaut de l'avarice constitue une paroi de fer entre l'homme et la bénédiction, alors que la générosité fait partie de cette bénédiction.
Il en ressort que celui qui se comporte avec générosité prend lui-même une part dans la bénédiction d'Hachem. C'est à ce sujet que nos Sages (guémara Taanit 9a) enseignent : "donne la dîme afin que tu t'enrichisses" (se basant sur le verset : " assèr téasser - Réé 14,22)."

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-> "Or, il ne manquera pas de pauvres dans le pays, c’est pourquoi Je t’ordonne en disant : ouvre, ouvre-lui ta main, à ton frère, au pauvre, à l’indigent qui sera dans ton pays!" (Réé 15,11)

-> Le Ktav Sofer explique que l'expression "c'est pourquoi" est une forme employée par Hachem lorsqu’il s'adresse à l'homme : "Je ne laisserai jamais le pauvre disparaître de la Terre et mourir de faim (à D. ne plaise), et il trouvera constamment de quoi pourvoir à ses besoins.
Mais Je sais que toutes sortes de malheurs sont prêts à s'abattre sur toi à l'avenir, et Je désire t'en préserver, c'est pourquoi Je t'ordonne "ouvre ta main", car grâce à cela tu seras préservé de tout mal.
C'est pour cela qu'il est écrit "Tu ouvriras ta main vers lui", comme si c'était toi qui ouvrais ta main pour lui demander une faveur et non le contraire.
C'est en tant que présent que Je te l'ai envoyé afin que tu lui donnes, et que tu sois ainsi préservé de tout mal."

-> Le Zohar (1,104 a) enseigne : "Viens et vois combien Hachem est bon avec Ses créatures et à plus forte raison avec ceux qui vont dans Ses voies : même au moment où Il juge le monde, Il fait en sorte que celui qui L'aime soit acquitté en lui envoyant comme présent un pauvre qui lui fait mériter d’accomplir la mitsva de la charité et qui l'acquitte lors du jugement."

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-> "Donner la dîme tu donneras la dîme" (Réé 14,22)

Nos Sages expliquent la redondance de ce verset en disant : "Donne la dîme et tu t’enrichira (tit’acher)", le terme "téasser" (tu donneras la dîme) pouvant aussi se lire en hébreu : t(it)acher (tu t’enrichiras).
=> Mais une question peut légitimement se poser. La réalité montre que beaucoup de personnes qui donnent la tsédaka ne s’enrichissent pas. Et inversement, des gens qui ne donnent aucun sou, bénéficient d’une grande richesse!

-> Le ‘Hatam Sofer explique cela en se basant sur le verset : "C’est la bénédiction d’Hachem qui enrichit et elle n’ajoute pas de tristesse avec elle". En effet, il est dans la nature des biens matériels de ne jamais rassasier ceux qui les possèdent. Selon le dicton : « Celui qui a 100 veut 200, et celui qui a 200 veut 400".
C’est que la matérialité en elle-même ne remplit pas l’homme intérieurement. C’est pourquoi, ceux qui en bénéficient se rendent compte après coup qu’ils n’ont pas été rassasiés. Aussi, ils se remettent à la recherche d’autres profits matériels, espérant enfin trouver leur bonheur. Mais ils ne pourront pas l’atteindre, car par nature les propriétés matérielles ne remplissent pas le vide, ils ne font que l’amplifier. Ils ressentent donc constamment vide intérieur, frustrations, déceptions… La richesse est donc souvent accompagnée de tristesse. Il est bien clair que ce n’est pas cette pseudo-richesse que la Torah promet en récompense. Seule la Bénédiction Divine enrichit véritablement. Car Hachem accorde à l’homme qui mérite Sa Bénédiction, la capacité extraordinaire de pouvoir se satisfaire et se contenter de ce qu’il a.
Ainsi, seule une telle richesse mérite d’être considérée comme telle, car elle n’est pas accompagnée de tristesse. Comme le dit la Michna : "Qui est l’homme riche? C’est celui qui se réjouit de ce qu’il a".
Et c’est cette richesse que la Torah promet à ceux qui donnent la tsédaka. Ils mériteront d’être heureux et pleinement satisfaits de leurs biens. Ils seront ainsi réellement riches, sans frustrations, ni insatisfactions et se sentiront pleins et épanouis.

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-> Le midrach (Béréchit rabba 59,1) raconte que Rabbi Méir se rendit une fois dans la ville de Mamela et y constata que l’on y décédait jeune, avant même d’avoir des cheveux blancs.
Il demanda à ses habitants : "Peut-être êtes-vous de la descendance de Eli haCohen à propos duquel il est écrit : "Ton âme se désolera en voyant tout espoir de ta race s’éteindre à l’âge d’homme?" (Chmouël I 2,33)
-Rabbi, priez pour nous !, le supplièrent-ils.
- Allez prodiguer la charité, leur répondit-il, et vous mériterez la vieillesse!"

Et il leur rapporta le verset suivant à l’appui : "La couronne d’une splendide vieillesse, tu la rencontreras sur le chemin de la charité" (Michlé 16,31) : un homme mérite d’autant plus la longévité qu’il prodigue de ses propres biens à autrui.

-> Le rav Elimélé'h Biderman ajoute :
On peut apprendre de là que plus un homme s'efforcera dans ce domaine, plus il méritera la longévité.

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-> Nos Sages (Vayikra rabba 34,8) commentent à ce sujet ce que Ruth dit à Naomie à propos de Boaz (qui lui prodigua l’aumône en lui donnant à manger) : "le nom de l’homme à qui j’ai fait du bien aujourd’hui est Boaz".
Il n’est pas écrit "qui m’a fait du bien", mais "à qui j’ai fait du bien" : car le pauvre prodigue davantage au riche que celui-ci prodigue au pauvre.

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-> Le Rambam (Lois des dons aux pauvres - 10] écrit sur l’importance de la tsédaka :
"Il est un devoir d’être attentif au précepte de la tsédaka plus qu’à tous les Commandements positifs, car la tsédaka est le signe du tsadik, descendant d’Abraham ...
Le Trône d’Israël et la foi authentique ne subsistent qu’en vertu de la tsédaka… Et les juifs ne seront délivrés que par la tsédaka".

[dans la suite, le Rambam (Halakhot 7-14) va rapporter les différentes manières d'accomplir la mitsva de tsédaka du niveau le plus élevé. Il est intéressant de noter que le 8e et niveau le plus inférieur est lorsqu'on donne la tsédaka en étant triste de donner son argent aux autres. D'ailleurs, le 7e niveau est lorsque l'on donne moins que ce que l'on doit donner, mais qu'on le donne avec un visage enthousiaste. ]

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-> "Tout celui qui détourne ses yeux de la tsédaka, est considéré comme un idolâtre!"
[guémara Kétouvot 68a]

-> La guémara (Bétsa 32b) enseigne : "Les riches de Bavel iront tous au guéhinam (en enfer), car ils ne voulaient pas donner la tsédaka et se comporter avec bonté envers les autres".

-> C'est par le mérite de la tsédaka, nous accueilleront machia’h, comme l'affirme le Rambam (Lois de
Pauvres 10,1) : "Israël ne sera délivré que par tsédaka".

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-> "A Moi appartient l'argent, à moi l'or, dit Hachem" ('Hagaï 2,8), car " tout vient de Toi" (Divré haYamim I 29,14).
On peut comparer cela à un convoyeur de fonds. Nul ne pense que le conducteur est riche et que l’argent transporté lui appartient. Il est uniquement responsable de son acheminement. Nous sommes tous comparables à un convoyeur de fonds au regard de l’argent dont on dispose.
"Hachem enrichit et appauvrit" (Hachem morich oumaachir - Chmouël I 2,7).

-> La charité est vecteur d’enrichissement selon nos Sages (guémaraTaanit 9a) : Donnez le maasser afin de vous enrichir (acher bichvil chétit'acher).
Il y a une allusion à cela : en prenant les lettres précédant celles du mot “כסף = argent” on trouve “עני = un pauvre”. Le י avant le כ, le נ avant le ס et le ע avant le פ. Cela suggère que l’argent viendra justement après avoir donné au pauvre, donc que la charité enrichit.

A quoi est-ce comparable?
Au gardien d’une cassette remplie d’argent. S’il s’acquitte bien de sa tâche de surveillance, on pourra alors lui confier la garde d’un trésor bien plus conséquent. De même, si l’on donne la dîme, Hachem nous donnera alors plus d’argent (acher bichvil chétit'acher).
[Hachem a d’infinies possibilités de faire parvenir de l’argent à un pauvre . Il fait d’une personne le dépositaire d’un argent qu’elle devra donner au pauvre.]

-> De même, le 'Hida (Pné David), au nom du Alchikh haKadoch, rapporte que celui à qui Hachem a accordé une grande richesse doit savoir qu'il n'en est que le "tuteur".

-> Le midrach (Vayikra rabba 34,8) révèle que le pauvre fait plus pour celui qui lui donne que ce dernier ne fait pour lui.
Nous pouvons le comprendre d’après l’affirmation de nos Sages (Beitsa 16a) selon laquelle la subsistance d’une personne est fixée à Roch Hachana. Dès lors, mieux vaut par exemple gagner des mérites et donner 50 euros à un pauvre, que de les perdre d’une façon ou d’une autre car la dépense de ces 50 euros avait été décidée à Roch hachana.
La charité permet d’engranger tous les bénéfices d’une mitsva éternelle ("la tsédaka sauve -notamment- de la mort" [Michlé 10,2;11,4], ...).
En résumé, le décret de perte d’argent peut être rempli via la mitsva de tsédaka. C’est là très certainement préférable à une perte sèche, sans aucun bénéfice.
[rabbi Yéhochoua Alt]

-> Aucun mal ne résulte de la charité qui ne génère jamais l’appauvrissement ni aucune conséquence nuisible (Yoré Déa 247:2).

-> De même qu’on implore Hachem d’écouter nos suppliques, nous devons nous tourner vers les exhortations des indigents (Yoré Déa 247:3).

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