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La force de l’amour envers son prochain

+ La force de l'amour envers son prochain (selon le rav Yaakov Pozen) :

-> La Torah nous ordonne : "Tu ne mépriseras pas l'Egyptien car tu as été étranger dans son pays" (Ki Tétsé 23,8).
Rachi explique : "Ils t'ont hébergé au moment où tu en avais besoin."

Pharaon savait que tout ce qu'il avait reçu venait du seul mérite de son acte de bonté. Il voulut mettre cette connaissance au service de son intérêt personnel pour étendre son pouvoir sur Israël. Il est écrit "Ils nous ont [rendu] mal (otanou)" et pas "ils nous ont fait du mal (lanou)".
On peut comprendre "ils nous ont rendus mauvais" = c'est-à-dire que Pharaon a voulu rendre les fils d'Israël méchants les uns envers les autres, et déraciner la qualité de bonté ancrée en eux, dans l'espoir de donner une nouvelle impulsion à l'asservissement et le faire durer plus longtemps.

Le Tana Debé Eliyahou (chap.4) dit que le peuple d'Israël, au contraire, "s'est rassemblé en un faisceau uni, et s'est engagé par une alliance à ce que chacun se conduise avec bonté envers l'autre, pratique la circoncision, n'abandonne pas la langue de la maison de Yaacov, et n'apprenne pas l'égyptien à cause des coutume idolâtres."
Ils ne se sont pas contentés de prodiguer des actes de bonté : ils ont juré de le faire. Si par exemple quelqu'un était rapide dans la fabrication des briques et en produisait plus que le quota imposé, il donnait les briques supplémentaires à son voisin épuisé.

Par ailleurs, le midrach (Chemot rabba 5,20) rapporte que lorsque les contremaîtres arrivaient et voyaient que le quota de briques n'était pas atteint, ils demandaient aux surveillants : "Qui n'a pas terminé son travail?". Sans la bonté qui les caractérisait, chacun se serait exclamé : "J'ai fait mon travail, c'est mon voisin qu'il faut frapper!".
Or il est écrit : "Les surveillants furent frappés". Le midrach explique : "Ils étaient valeureux et se sont sacrifiés pour épargner Israël ; ils ont subi des coups pour alléger les souffrances du peuple."
Ils ont préféré supporter des coups dans leur propre chair plutôt que de dénoncer ceux qui n'avaient pas complété leur tâche.
[selon le rav Yonathan Eibschutz, l'objectif des égyptiens en élevant certains juifs à des positions plus élevées que d'autres, était de créer des disputes, de la haine, au sein de la nation juive. En effet, les égyptiens savaient que les pires tragédies sont arrivées aux juifs à cause de la "haine gratuite" (sin'at 'hinam) entre eux. ]

Dans la mesure où Dieu agit dans ce monde selon le principe que "celui qui agit avec bonté envers une créature mérite d'être traité avec bonté par le Ciel", à l'instant même commença la délivrance d'Israël, et les dix plaies s'abattirent sur les Egyptiens ...

Ainsi, l'amour du prochain est capable d'éveiller la clémence en faveur d'Israël, et d'apporter la délivrance du monde. C'est ce mérite qui a permis la libération d'Egypte au peuple juif.

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Quand D. s'adresse à Moché, il lui dit : "Moi aussi, J'ai entendu la plainte des Bné Israël" (Vaéra 6,5)
Le 'Hatam Sofer se demande pourquoi il est écrit "Moi aussi". Quelqu'un d'autre a-t-il aussi entendu leur plainte?

Le 'Hatam Sofer explique : "Moi aussi, J'ai entendu la plainte des Bné Israël", ne signifie pas qu'il y ait eu à ce même moment une prise de conscience, ou une supplication pour la délivrance. C'est que D. a entendu que chaque Juif écoutait les cris de souffrance des autres, et que chacun se souciait des difficultés de l'autre. C'est alors qu'Il dit : "Moi aussi, J'ai entendu" = Je veux entendre, Moi aussi, les souffrances que chacun d'entre vous a entendues de son prochain, et ce sera le levier de votre délivrance."

-> Un fois le 'Hatam Sofer dit sur " Moi aussi, J'ai entendu la plainte des Bné Israël" = celui qui cherche un bon conseil, afin de solliciter l'aide de D., doit aider les autres précisément à ce moment-là, quand il est en difficulté. C'est alors qu'il méritera que D. lui vienne en aide et le délivre de ses maux.
[à l'image des juifs en Egypte, lorsque ça va pas très bien pour nous, qu'on aurait plutôt tendance à regarder sa boudine, à se plaindre, mais qu'au lieu de cela on va s'ouvrir à l'extérieur (pas qu'à notre intériorité, à mon "moi je") et qu'on va aider autrui, alors par cela particulièrement on amène la délivrance sur nous. ]

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-> Juste avant le don de la Torah, il est dit : "Israël campa là, face à la montagne" (Yitro 19,2).
[Selon le Ohr ha’Haïm haKadoch (Yitro 19,2) :"les Bné Israël sont devenus comme une personne, et ce n'est qu'alors qu'ils ont mérité de recevoir la Torah." ]
Le rav Its'hak de Vork explique que le mot "campa" (vayi'hen) vient du mot : 'hen (la grâce). On apprend de cela que la véritable union n'est possible que lorsque chaque juif trouve grâce aux yeux de son prochain.
[Il en découle que la Torah n'a pu être donnée que grâce à cette amour envers notre prochain. Lorsque nous aimons autrui comme soi-même, alors il y a une unité, condition préalable pour recevoir la Torah, et toutes les bénédictions de papa Hachem. ]

-> L'auteur du Chem Michmouel dit à ce propos :
"Or c'est une grande chose que les voies de mon prochain trouvent grâce à mes yeux, les avis n'étant jamais identiques. Mais il y a encore plus fort que cela : aimer l'autre, même lorsque ses voies ne trouvent pas grâce à mes yeux."

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-> Hachem éprouve une satisfaction particulière lorsque la paix et l'unité règnent dans le peuple d'Israël. Il est dit dans les récits de nos Sages : "D. a dit à Israël : 'Mes fils bien-aimés, Me manque-t-il quelque chose, que J'aie à vous demander? Or Je ne vous demande qu'une seule chose : que vous vous aimiez l'un l'autre, que vous vous respectiez mutuellement et que vous vous craigniez mutuellement."

-> Dans le livre Otsar Margaliot, on explique dans ce même esprit le verset "Les Chérubins étendaient leurs ailes vers le haut ... et le visage de l'un était tourné vers son frère." (Térouma 25,20).

La guémara (Baba Batra 99a) se demande pourquoi est-il dit ici : "Le visage de l'un était tourné vers son frère", alors que dans Divré Hayamim (3,13), il est écrit : "le visage tourné vers l'intérieur".
La guémara répond : Ici, c'est lorsqu'Israël accomplit la volonté de son Créateur, là quand Israël n'accomplit pas la volonté de son Créateur.

Lorsqu'ils tournent leur visage et leur cœur l'un vers l'autre, lorsque chacun s'enquiert de l'autre, se réjouit du bonheur de l'autre et se désole de ses malheurs, c'est là qu'Israël accomplit la volonté de son
Créateur.
Tandis que lorsqu'ils ont "le visage tourné vers l'intérieur", chacun ne se préoccupant que de ses propres intérêts, et de ceux de sa famille ("béito", l'intérieur), C'est "là qu'Israël n'accomplit pas la volonté du Créateur".

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