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La Soucca = une leçon de hichtadlout pour l’année à venir

+++ La Soucca = une leçon de hichtadlout pour l'année à venir :

+ "Dans des Souccot vous habiterez pendant 7 jours ; tous les habitants d'Israël habiteront dans des Souccot" (Emor 23,42)

-> "La Torah dit : 'Pendant ces 7 jours, quittez votre habitation permanente et habitez dans une habitation temporaire.
Jusqu'à une hauteur inférieure à 20 amot, l'habitation d'un homme est une construction temporaire. A une hauteur supérieure à 20 amot, l'homme ne fait pas une construction temporaire, mais une construction permanente". [guémara Soucca 2a]

-> "Nos Sages enseignent : Vous habiterez [dans la soucca] comme vous logez [chez vous], c'est-à-dire que pendant les 7 jours de [Souccot], un homme doit faire de sa soucca une habitation permanente et de sa maison, une habitation temporaire. Comment? S'il a de beaux plats, il doit les apporter dans la soucca. [S'il a de beaux tissus], il doit les apporter dans la soucca." [guémara Soucca 28b]

=> Pourquoi la soucca doit-elle être une construction essentiellement temporaire, si on demande à un homme de s'y conduire de la même façon que dans sa maison (construction permanente)?

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+ "Afin que vos générations sachent que J'ai fait habiter les Bné Israël dans des cabanes (souccot) lorsque Je les ai fait sortir d'Egypte" (Emor 23,43)

-> La guémara (Soucca 11b) apporte 2 avis :
- selon Rabbi Akiva : le mot "souccot" est à prendre littéralement : les Bné Israël ont construit de réelles cabanes [pendant leur 40 années d'errance dans le désert].
Rachi explique que ces cabanes avaient pour but de les protéger du soleil pendant leurs campements.
- selon Rabbi El'azar : le mot "souccot" fait référence aux Nuées de Gloire (Anané haKavod) qui entouraient le peuple juif dans le désert.

=> Selon l'explication de Rabbi Akiva, il est difficile de comprendre l'expression : "J'ai fait habiter les Bné Israël dans des cabanes". Pourquoi le verset laisse-t-il entendre que l'acte venait de D. [alors que c'est plutôt des Bné Israël en raison de la chaleur]?
De plus, selon Rabbi Akiva, il semble ne rien y avoir de significatif aux souccot du le peuple juif, car les voyageurs ont l'habitude de construire des cabanes dans le désert pour se protéger du soleil. Pourquoi alors la Torah nous demande-t-elle de commémorer éternellement ces cabanes?

-> Cette question a été posée par Ramban (Emor 23,43).
Il répond que selon Rabbi Akiva, le but de la mitsva est de se souvenir des cabanes que nos ancêtres construisirent dans le désert afin de nous rappeler "qu'ils étaient dans le désert, dépourvus de maison, sans rencontrer la moindre ville habitée pendant 40 ans, mais que D. était avec eux et ils ne manquèrent de rien".

=> Cette explication ne résout pas complètement, semble-t-il, la difficulté que nous avons soulevée.
Les souccot que les Bné Israël construisirent dans le désert n'étaient pas plus qu'un effort naturel (hichtadlout) pour se protéger du soleil du désert. Pourquoi commémorerions-nous ces souccot, fabriquées par des hommes, pour nous souvenir que D. nous a miraculeusement fourni tout ce dont nous avions besoin pendant les 40 ans dans le désert?

-> Le Netsiv (Méromé Sadé, Soucca 2b) déduit du commentaire de Rachi (qui ne mentionne que l'opinion de Rabbi Eliézer et pas celle de Rabbi Akiva), que Rabbi Akiva ne nie pas que le peuple juif était entouré par les Nuées de Gloire dans le désert ; il affirme simplement qu'ils ont construit de réelles souccot lors de leurs campements.
Telle est, ajoute le Netsiv, l'opinion du Tour et du Choul'han Aroukh, qui tous deux, citent uniquement l'opinion de Rabbi Eliézèr selon laquelle la soucca a pour but de commémorer les Nuées de Gloire.

=> Si donc Rabbi Akiva ne conteste pas l'existence des Nuées de Gloire et leur protection, pourquoi affirme-t-il que la soucca doit commémorer les cabanes construites par le peuple juif plutôt que les Nuées miraculeuses?

-> Le rabbi Dovid Hofstedter explique :
La réponse est peut-être que, selon Rabbi Akiva, c'est justement parce que le peuple juif était entouré des Nuées de Gloire dans le désert que la Torah nous ordonne de commémorer les cabanes qu'ils ont construites.
Ces souccot édifiées par les Bné Israël dans le désert étaient une forme de hichtadlout, un effort physique qu'ils ont dû fournir pour se protéger des conditions pénibles du désert. En fin de compte, ce n'étaient pas elles qui les protégeaient des éléments. S'ils n'avaient pas été protégés par les Nuées de Gloire, les cabanes n'auraient pas été efficaces.
Ainsi, lorsque le verset dit que : "J'ai fait résider les Bné Israël dans des cabanes" dans le désert, il faut effectivement l'interpréter comme signifiant que D. Lui-même "a fait résider" le peuple juif dans les cabanes qu'ils se construisirent, car ils étaient en réalité protégés par Ses Nuées de Gloire, et pas par leurs cabanes.

Ceci explique pourquoi, selon Rabbi Akiva, nous avons reçu l'ordre de commémorer ces souccot pour toutes les générations. De même que nos ancêtres ont construit de vraies cabanes dans le désert, mais que leur réelle protection provenait des Nuées de Gloire, tous les efforts physiques que nous déployons pour pourvoir à nos besoins, et qui semblent nous aider, ne sont pas réellement la source de notre bien-être.
Le monde est ainsi fait que nous devons faire semblant d'entreprendre une hichtadlont matérielle alors qu'en réalité, chaque forme de réussite dans ce monde provient de D. seul.
Si D. ne nous protège pas, tout effort pour nous protéger ne servira à rien.

Ceci explique le commentaire de Ramban : même selon Rabbi Akiva, la soucca nous rappelle que D. a pourvu à tous nos besoins dans le désert. D'après notre approche, nous voyons que, même lorsque nos ancêtres ont entrepris une hichtadlout physique, les bénéfices qu'ils en ont tirée n'étaient pas réellement le produit de leur hichtadlout, mais venaient de D. Lui-même.
De même, ce n'étaient pas leurs cabanes qui les protégeaient du soleil, mais les Nuées de Gloire.

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+ Être chez soi dans la Soucca :

-> Nous comprenons mieux pourquoi la Torah demande que la soucca soit une construction temporaire : cela fait partie intégrante du sens et du message de la soucca.
Les souccat que nous construisons aujourd'hui commémorent le temps, dans le désert, où les Bné Israël habitaient dans de fragiles demeures temporaires, pas vraiment adéquates pour les protéger de l'environnement. Sans l'intervention miraculeuse de D., le peuple juif aurait souffert de la faim, de la soif et de l'exposition aux éléments naturels durant son long séjour dans le désert aride.
C'est par Son amour pour les Bné Israël que D. les a protégés et les a fait vivre pendant 40 ans.

La Torah demande que nous vivions dans nos souccot de la même façon que nous habitons dans nos maisons, que nous traitions la soucca comme notre résidence permanente.
Cela aussi contribue à nous transmettre le message de la soucca : notre nourriture et notre sécurité de toute l'année ne dépendent pas de notre hichtadlout ; c'est Hachem qui nous fournit tout.
Habiter dans la soucca de cette façon, ce qui veut dire en fait s'installer dans la soucca plutôt que dans notre maison, montre que cette habitation temporaire, qui représente notre foi et notre confiance en D., est le paradigme de notre bita'hon en D. pendant toute l'année.
En "déménageant" dans la soucca, nous nous imprégnons de la confiance en D. qui restera en nous pendant toute l'année, accomplissant ainsi le verset : "Ayez confiance en Lui à jamais" (Téhillim 62,9).

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