Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Le Vidouï

+ Le Vidouï (Kippour) :

-> "Prenez avec vous des paroles et revenez vers D." (Hochéa 14,3)
Rabbénou Bé'hayé (Kad haKéma'h - Roch Hachana) explique : le travail principal de la téchouva est de "prendre avec vous des paroles", et il s'agit du vidouï, ... ces mots de confession constituent un commendemant positif de la Torah.

-> "il confessera le préjudice commis" (Nasso 5,7)
Le Rokéa'h (Hilkhot Téchouva) écrit : "c'est l'aspect principal de la téchouva : mentionner la faute et la confesser verbalement".

<--->

=> Pourquoi est-il de coutume que le 'hazan récite le "Acham'nou" (nous avons fauté) en chanson mélodieuse? N'aurait-il pas été plus approprié de le prononcer sur un ton triste (exprimant notre repentir d'avoir fait de graves choses)?

On peut citer comme réponses :
- Selon le 'Hatam Sofer : Puisque réciter le vidouï est une mitsva de la Torah, il doit être réalisé avec joie, comme toute autre mitsva.

- Hachem est extrêmement joyeux à Yom Kippour puisque les fautes des juifs sont pardonnées en ce jour. C'est pourquoi nous rejoignons la grande joie d'Hachem en récitant le vidouï de la communauté avec une mélodie agréable.
Le Tana déBé Eliyahou (rabba 1) écrit :
"Hachem a donné Yom Kippour aux juifs avec un grand amour, et Il est extrêmement joyeux en ce jour.
Hachem ne pardonne pas les fautes des juifs à contrecœur, mais plutôt avec une joie énorme.
Hachem annonce aux montagnes, aux collines, aux rivières, et aux vallées : "Venez vous réjouir avec Moi, de cette joie immense, du fait que Je pardonne les fautes [du peuple] d'Israël"."

- Il est écrit : "J'ai donné les Lévi'im ... de faire le service ... et d'expier les Bné Israël" (Béaaloté'ha 8,19).
La guémara (Yérouchalmi Pessa'him 25b) explique "expier les Bné Israël" = cela fait référence aux chants que les Lévi'im chantent pour accompagner le service dans le Temple, qui amène le pardon aux Bné Israël.
Nous pouvons dériver de là que le chant est un composant intégral pour atteindre l'expiation de nos fautes.

On peut prouver cela également en se basant sur le verset : "Et laisse nos lèvres se substituer aux [offrandes des] taureaux" (Hochéa 14,3).
Le midrach Aggada (Vayikra 16,30) interprète ce verset comme se référant spécifiquement au vidouï, la confession orale de nos fautes. Puisque la récitation du vidouï est considérée comme similaire à amener un korban, il en résulte que de même que les sacrifices au Temple étaient accompagnés par le chant, de même notre confession personnelle doit être accompagnée par le chant.
[rav Y.M. Stern (Otzer haYédiot - vol.2)]

- nous exprimons nos fautes en chantant car nous sommes optimistes sur le fait que nous nous repentons par amour pour Hachem (téchouva mé'aava), qui a le pouvoir de transformer nos fautes en mérites (selon la guémara 86b).
[Tiféret Israël - (Taanit 4,8 - note 63)]

<--->

-> Il y a différentes catégories de fautes, dont la plus clémente est celle appelée : 'hét (une faute involontaire).
Pourquoi alors à Yom Kippour (dans le vidouï) en lisant nos fautes, nous ne disons que "al 'het", sans jamais utiliser une autre catégorie de faute (les volontaires, les fautes par rebelion)? De même l'introduction du avinou malkénou commence que par du "al 'hét", pourquoi cela? Comme si nos fautes étaient à 100% involontaires!
N'est-ce pas minimiser notre responsabilité en minimisant la gravité de nos fautes?

L'Alter de Kelm (Ohr Rashaz - Béréchit) relate qu'il a trouvé un éclat de bois dans son pain en présence du boulanger qui l'a fait cuire. Le boulanger n'a pas eu peur d'être puni pour cela, restant comme non concerné par l'incident.
L'Alter de Kelm a réfléchit : cet même acte a coûté la vie du boulanger de Pharaon, alors pourquoi ce boulanger se comporte-t-il avec tant de désinvolture pour une même erreur?
La réponse est que lorsqu'une légère offense est faite à une personne ordinaire, la punition est négligeable, alors que lorsque l'on sert un roi, un même acte est coupable de la punition la plus grave.

La source de toutes nos fautes se résume à notre manque de conscience que nous sommes au service du Roi.
Le plus grand manque de respect à Hachem est d'oublier que nous sommes "devant Lui" (lifné Hachem), qu'à chaque instant nous sommes devant le Roi des rois.
Ainsi, au-dessus des fautes intentionnelles et celles par rébellion, nous insistons constamment dans le vidouï sur les fautes non volontaires ('hét).

<--->

-> b'h, également sur le vidouï : http://todahm.com/2020/10/11/29054-2

<--->

+ Vidouï & garants les uns des autres :

-> Le Arizal écrit que lorsqu'un homme accomplit une mitsva, il éclaire la source de son âme dans les mondes supérieurs. Chaque individu possède une racine et une source de sa néchama qui lui est propre, c'est la raison pour laquelle nous trouvons de nombreux Sages et de nombreux Justes qui possédaient des spécificités distinctes les uns des autres. Celui-là aimait étudier certains sujets précis et celui-ci était plus favorable à d'autres sujets d'études, celui là était expert sur certains livres et celui-ci sur d'autres ouvrages.
Cela ne signifie pas que l'un est plus grand que l'autre mais que chacun évoluait en fonction de l'origine de son âme.

Cependant lorsqu'un homme commet une faute, cela engendre une détérioration qui touche non seulement l'origine de son âme, mais également toutes les néchamot qui proviennent des mêmes racines.

Aussi le Arizal nous enseigne que lorsqu'on dit le Vidouï, nous nous exprimons au pluriel : "Nous avons été coupables, nous avons fauté, nous nous sommes dévoyés, nous avons dévié ... ", car l'homme ne se confesse pas uniquement sur ses propres fautes, mais également vis-à-vis de toutes les fautes du peuple d'Israël, parce que : "Tout Israël est garant l'un de l'autre" (kol Israël arévim ét zé lazé - guémara Shvouot 39a).
En outre, le Vidouï inclut spécifiquement toutes les néchamot qui proviennent de la même origine. Il se peut qu'une personne quelconque transgresse un commandement précis dans un certain endroit, tandis que dans un autre endroit une personne ayant les mêmes racines dise le Vidouï afin de réparer instantanément la détérioration causée par la faute du premier sur sa propre néchama.
Ceci ne signifie pas que la faute du premier est expiée, car pour expier les fautes, l'homme qui les a commises doit se repentir, cependant lorsque le second exprimera sa confession au pluriel, il aura l'intention de réparer l'obstruction qui a été formée par la faute dans "le conduit" de la néchama qui est de la même origine.
[Dorech Tsion]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.