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Sim’hat beth hachoéva – la célébration du puisage de l’eau

+ Sim'hat beth hachoéva - la célébration du puisage de l'eau :

-> "C'est une mitsva de faire [de la sim'hat beth hachoéva] une grande célébration. Elle n'était pas célébrée par les ignorants ou par quiconque le désirait, mais par les plus grands sages
d'Israël : les Roché Yéchivot et le Sanhédrin, les hommes pieux et les hommes aux bonnes actions.
C'étaient eux qui dansaient, tapaient des mains, jouaient de la musique et se réjouissaient au Temple pendant la fête de Souccot. Le reste du peuple, tous les hommes et les femmes, venaient voir et écouter".
[Rambam - Hilkhot Loulav 8,14]

-> Le Rambam décrit la sim'hat beth hachoéva à partir de la Michna (Soucca 5,4) :
"Les hommes pieux et les hommes aux bonnes actions dansaient devant eux, des torches allumées en main ; ils chantaient et récitaient des louanges devant eux".

-> Les commentateurs (Tossafot Yom Tov, Melèkhèt Chlomo et Tiférèt Israël) expliquent que ces hommes jouaient devant le reste du peuple présent au Beth Hamikdach.
[le Tiférèt Israël offre une autre explication : l'expression "devant eux" fait référence aux candélabres allumés au Temple ; les "hommes pieux et les hommes de bonnes actions" dansaient à la lumière de ces candélabres. ]

-> Cette michna implique donc que seuls les hommes les plus éminents dansaient et chantaient à la sim'hat beth hachoéva alors que le reste du peuple ne faisait qu'assister aux festivités.
Le Ritva (Soucca 53a) en explique la raison : "Sache que toute cette célébration avait pour but de louer et de remercier D. pour tout le bien qu'Il a fait aux Bné Israël en faisant reposer Sa Chekhina (Présence Divine) parmi eux ; elle fait aussi allusion au monde futur accordé aux justes. Ainsi, seuls les hommes les plus grands et les plus justes [la célébraient) afin qu'elle ne soit pas une simple frivolité et des jeux de la jeunesse."

-> En fait, Rambam lui-même fait allusion à cette raison. A la suite du passage cité plus haut (Hilkhot Loulav 8,15), il écrit : "Se réjouir de l'accomplissement d'une mitsva, par amour pour D. qui nous a ordonné de les [accomplir], est un grand service [de D.]."
Comme il n'est pas donné à chaque juif d'atteindre un "grand service" de D., la célébration de la sim'hat beth hachoéva était limitée aux membres les plus justes et les plus respectés du peuple juif.

=> Puisque le reste du peuple ne participait à la sim'hat beth hachoéva, ni en dansant ni en jouant de la musique ni même en tapant des mains, pourquoi tous les Bné Israël devaient-ils y assister?
[comme l'indique le Rambam : "le reste du peuple ... venaient tous voir et écouter"]
Si c'était pour leur permettre d'accomplir : "Vous vous réjouirez devant Hachem votre D. pendant 7 jours" (Emor 23,40), le peuple devrait non seulement assister aux festivités, mais aussi y jouer un rôle actif. Le fait qu'une personne ne se trouve pas à un niveau assez haut pour accomplir une mitsva de la meilleure façon, avec une pleine conscience de sa signification profonde, ne la décharge pas d'accomplir la mitsva. Il doit donc certainement y avoir une autre explication au fait que tous les Bné Israël devaient être présents à la sim'hat beth hachoéva sans participer activement à la célébration.

-> Le rabbi Dovid Hofstedter (Darach David) enseigne :

+ "Vous vous réjouirez devant Hachem" :
L'explication la plus simple est que l'acte même de se réjouir est influencé et défini par les intentions d'une personne. La réjouissance suscitée par l'amour et le dévouement pour D. peut être définie comme "se réjouir devant D. (lifné Hachem)".
Sans cette disposition d'esprit, ce n'est, comme le dit Ritva, que "simple frivolité et jeux de jeunesse". On ne peut considérer ces actes comme l'accomplissement de la mitsva de se réjouir devant D.

Le Netsiv (Méromé Sadé, Soucca) écrit :
"Le but est que l'homme s'attache à l'amour d'Hachem. Dans cette situation, il est permis de danser et de se réjouir au Temple ; ce n'est pas considéré comme frivole.
Mais un individu qui ne s'attache pas à l'amour de D. mais danse au Temple ne fait que repousser la Chekhina".

Ailleurs, le Netsiv (Haémek Davar) dit :
bien que l'obligation de se réjouir devant Hachem à Souccot comprenne des danses, cette mitsva doit être accomplie en associant la joie à la crainte révérencielle. C'est quelque chose que la plupart des gens ne sont pas capables de faire. Ainsi, bien que tous les Bné Israël fussent tenus de se réjouir à Souccot, seuls les membres les plus justes de la nation participaient réellement aux festivités.
Le Nétsiv explique : "Il est interdit à quiconque ne possède pas un esprit élevé d'amour de D., et [la conscience qu'il se réjouit devant D., de se réjouir par la danse".

Nous comprenons de là que tout le peuple juif était effectivement tenu d'assister aux festivités pour accomplir la mitsva de se réjouir à Souccot, mais la plupart des juifs étaient exclus de l'acte de la mitsva, limité aux hommes les plus méritants.

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+ Être liés par le cœur :
=> En quoi la réjouissance des érudits de la Torah influençait-elle la foule des spectateurs?

On peut l'expliquer d'après le commentaire du Gon de Vilna (sur Michlé 23,15) : "Mon fils, si ton cœur est sage, mon cour aussi se réjouira". Le Gaon de Vilna développe : "Un père et son fils proviennent de la même racine. Lorsque le fils est sage dans son cœur et se réjouit, même s'il n'exprime pas verbalement sa sagesse, son père est content lui aussi. On peut le comparer un aimant. Lorsqu'on le coupe en deux et qu'une partie se déplace, le deuxième morceau se déplace aussi. Telle est aussi la nature d'un enfant : lorsque son cœur se réjouit, son père éprouve lui aussi de la joie".

Le commentaire du Gaon de Vilna révèle un aspect incroyable du lien entre un père et son fils. Même si le père ne voit pas ou n'entend pas parler des réussites de son fils, il ressent le sentiment de joie qu'éprouve son fils et son cœur aussi s'emplit de joie. Un père peut sentir que son fils s'est imprégné de la sagesse de la Torah et s'en réjouit, car "la joie d'accomplir les mitsvot et d'étudier la Torah est la seule joie authentique" (Maguid Michné - Hilkhot Loulav 8,15).

Nous suggérons qu'il en est ainsi du lien entre les dirigeants spirituels du peuple juif (les sages de la Torah et les roché yéchivot) et le peuple.
Pendant toute l'année, ces dirigeants portent la charge du peuple sur leurs épaules. Avec amour et dévouement, ils consacrent leur temps et leurs forces à s'occuper du peuple et de ses besoins.
Le peuple lui-même s'adresse à ses dirigeants dans tous les domaines, ce qui forge un lien profond entre eux qui relie leurs cœurs comme ceux d'un père et son fils. Le lien tissé entre le peuple et ses grands dirigeants conduit toute la nation à partager la joie qui jaillit du cour des sages de la Torah à Souccot, lors de la sim'hat beth hachoéva.

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+ Répandre la sagesse et la joie :

Ceci peut expliquer la traduction que donne le Targoum du verset : "Vous puiserez de l'eau dans la joie des sources de la délivrance" (Yéchayahou 12,3).
Le Targoum écrit : "Vous tirerez une nouvelle sagesse dans la joie de l'élite des justes".

L'élite désigne les tsadikim parmi le peuple juif, qui se réjouissent par amour de D. et ont foi en Lui, eux que les festivités de la sim'hat beth hachoéva emplissent de sainteté.
Grâce à la sainteté dont ils s'imprègnent, ils peuvent influencer le reste du peuple présent au Temple.
Cette sainteté (kédoucha) est transmise, dans un sens, au reste de la nation à travers le lien profond qui existe entre eux. C'est pourquoi les dirigeants du peuple étaient ceux qui "dansaient, tapaient des mains, jouaient de la musique et se réjouissaient" tandis que le reste du peuple venait "voir et écouter" car, à ce moment-là, les Bné Israël absorbaient la sagesse et la sainteté des tsadikim.

[cela illustre le fait que Sim'hat beth hachoéva était la célébration du puisage de l'eau également au niveau spirituel. Les dirigeants spirituels par leur sainteté et leur joie (100% face à Hachem) puisaient de l'eau, et en faisaient profiter tout le peuple! ]

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