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‘Hanoucca = quand ma vie s’obscurcit, Hachem est ma lumière!

+ 'Hanoucca = quand ma vie s'obscurcit, Hachem est ma lumière!

=> Pourquoi nos Sages ont institué une fête pour commémorer le miracle de l'huile qui a brûlé par miracle pendant 8 jours. D'autres prodiges, plus grands même, se sont produits au cours de l'Histoire juive, par exemple celui accompli par le prophète Elicha (Melakhim II 4,1-7) quand une goutte d'huile s'est miraculeusement transformée en une quantité immense.
[le Zohar dit (Beréchit p. 88a) que la fiole d'huile appartenant à la veuve d'Ovadia contenait juste assez d'huile pour couvrir un petit doigt. Pourtant, le prophète dit que l'huile s'était accrue par miracle jusqu'à remplir les nombreux récipients qu'ils avaient apportés. Un récipient d'huile peut contenir des dizaines de milliers de gouttes, si bien que la quantité totale d'huile produite représentait des dizaines de milliers de fois la quantité d'origine.]
Pourquoi ce miracle n'a-t-il pas été retenu pour la postérité?
De plus, de nombreux miracles étonnants se produisaient constamment au Temple : la lumière occidentale (nér maaravi) de la ménorah brûlait toujours beaucoup plus longtemps que les autres (Shabbat 22b) [avec la même quantité d'huile, les autres lampes de la ménora tenaient seulement la nuit, tandis que le nèr maaravi restait allumé jusqu'au soir, où l'on rallumait les autres à partir de lui], l'Aron n'occupait aucun espace et le le'hèm hapanim était aussi chaud et frais le jour où on l'enlevait du Choul'han que le jour où on l'y avait posé.
Ces miracles et bien d'autres sont consignés dans la guémara (Yoma 21a) et pourtant, aucun de ces événements surnaturels ne sont commémorés régulièrement par le peuple juif.
Pourquoi nos Sages ont-ils ordonné que précisément le miracle de la fiole d'huile de Hanoucca soit rappelé et proclamé chaque année?

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-> La guémara (Yoma 21b) rapporte 5 choses qui étaient présentes dans le 1er Temple, mais pas dans le 2e :
- le Aron (l'Arche) avec les Lou'hot à l'intérieur ;
- le Ner Tamid (la faculté du feu des sacrifices à se brûler constamment et surnaturellement) ;
- la présence divine n’est pas revenue ;
- la prophétie a été perdue ;
- le Ourim véToumim, le 'Hochen du Cohen Gadol avait perdu sa capacité à répondre aux questions en s’éclairant miraculeusement.

=> Ainsi, à l'époque du 2e Temple a débuté une longue période de voilement divin qui se prolonge jusqu'à nos jours. A ce moment-là, le peuple juif pouvait penser que la Présence divine leur avait totalement été retirée, comme dans ce verset : "Je L'ai cherché [mon "Bien-aimé", une métaphore pour D.] mais je ne L'ai pas trouvé ; je L'ai appelé mais Il ne m'a pas répondu" (Chir haChirim 5,6).
Selon le Gaon de Vilna (Biour haGra), ce verset désigne l'époque du 2e Temple.

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-> Cependant, les 'Hachmonaïm savaient que même lorsque la Présence d'Hachem est dissimulée, cela ne veut pas dire qu'Il a quitté les juifs.

-> Le Mabit (Beit Elokim, Chaar Hatechouva ch.2) enseigne :
"[La Chékhina] nous accompagne en exil, mais elle n'est pas visible. Elle se cache parmi nous, comme Il le dit : "Je cacherai Ma Face ce jour-là" (Vayélé'h 31,18).
On appelle "caché" ce qui est présent à un certain endroit sans être visible ou révélé. Voilà le sens de cette dissimulation : la Chekhina est avec nous, mais elle nous est cachée".

[de même, le Léchèm Chémo Véa'hlama (Chaaré Haléchem - vol.2 11,2) dit : "La révélation de [D.], c'est-à-dire la révélation de la Chékhina, est absente depuis la fin du 1er Temple ... Bien que la Chékhina n'ait jamais quitté le Kotel, comme il est dit dans le midrach (Chémot Rabba 2,2) et dans bien d'autres endroits, elle reste cachée et invisible". ]

-> Shlomo Hamélèkh (Chir Hachirim 2,9) dit : "Voici, Il est debout derrière notre mur, Il surveille par les fenêtres, observe à travers les fentes".
Le Zohar (Parachat Vayikra, p. 114b) explique : "Bien que les Bné Israël aient quitté le Sanctuaire du Roi ... lorsque le désir du Roi Saint s'éveille pour la Chékhina et pour Israël, Il descend vers des niveaux [inférieurs] et monte sur des murs pour les guetter et les observer à travers les fentes du mur et, lorsqu'Il les voit, Il verse des larmes. C'est le sens du verset : 'Il observe à travers les fentes' = [pour] veiller sur eux."

=> Celui qui pense que D. l'a abandonné tombera dans un découragement total et aura le sentiment qu'il n'a plus d'espoir. Mais lorsqu'il sait que D. est avec lui et qu'Il cache seulement Sa Présence, il se sentira capable de L'appeler et de compter sur Son aide.

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-> Le rabbi Dovid Hofstedter (Darach David) enseigne :
Lors du miracle de 'Hanoucca, non seulement Hachem a sauvé le peuple juif de ses ennemis, mais Il a aussi ôté le masque qui dissimulait Sa Présence.
Pendant 8 jours, Sa gloire a été clairement révélée grâce au miracle de la fiole d'huile. Cette révélation incroyable aux juifs à une époque où les miracles manifestes n'étaient plus courants, fut une leçon non seulement pour la génération mais pour le peuple juif dans toutes les générations à venir. Elle véhiculait le message que, même à une époque où Hachem voile Sa Présence, Il veille constamment sur le peuple juif.

Ceci explique pourquoi le passage "Al Hanissim" souligne que le miracle a eu lieu au temps de Mattityahou. Le miracle de 'Hanoucca était unique en ce qu'il était un prodige manifeste en une époque de dissimulation divine ; bien que la Présence divine fût cachée, Hachem a ouvertement montré Sa grâce au peuple juif pendant 8 jours par la prolongation miraculeuse d'une petite fiole d'huile. Cette leçon devait être retenue pour les périodes d'obscurité ou de souffrance futures : quels que fussent les malheurs qui allaient s'abattre sur eux, les juifs devaient se souvenir que D. était toujours avec eux, même s'ils ne percevaient pas Sa Présence.
[tout ne provient que suite à une décret d'Hachem, tout n'est que miracle (caché ou dévoilé), et en ce sens on peut noter que contrairement au miracle de Hanoucca qui prouvait que D. aide le peuple juif ouvertement, les événements de Pourim montraient que D. met en place les événements en notre faveur sans révéler Sa Providence.]

Nous comprenons à présent la raison pour laquelle c'est le miracle de ‘Hanoucca que nos Sages ont voulu commémorer dans toutes les générations. La guémara (Meguila 14a) enseigne que les prophéties qui ont été conservées sont celles qui allaient être nécessaires pour instruire les générations futures.
De même, le miracle de 'Hanoucca révèle un principe fondamental dont le peuple juif devrait se rappeler à travers toutes ses années d'exil : Hachem ne nous a jamais abandonnés au cours des ténèbres de l'exil. Il est constamment avec nous.

Le miracle de 'Hanoucca s'est produit à un moment où le peuple juif ne bénéficiait plus de miracles, à tel point qu'il craignait que D. l'ait abandonné. Ce miracle a pris 2 formes distinctes : l'une était la découverte miraculeuse de la fiole d'huile scellée du sceau du Cohen Gadol, ce qui peut être considéré comme un miracle "caché" et l'autre était le miracle manifeste (dévoilée) de la combustion de l'huile pendant 8 jours. Ces 2 aspects du miracle véhiculaient le même message : la gloire de D. est révélée même à travers Ses miracles cachés et les prodiges manifestes qu'Il accomplit indiquent que les miracles cachés sont aussi le résultat de Son intervention.

Nous pouvons peut-être ajouter que l'allumage de 'Hanoucca la nuit est significative : ces lumières symbolisent les "étincelles" de la faveur divine révélées par le miracle de Hanoucca.
Ce miracle apprend au peuple juif que la conscience d'avoir Hachem toujours avec lui, même en exil, représenté par "la nuit" (midrach Léka'h Tov, Béréchit 32.25) a le pouvoir d'éclairer les ténèbres de l'exil.
Comme le dit le prophète : "Quand je réside dans les ténèbres, D. est ma lumière" (ki échev ba'hossekh, Hachem or li - Mikha 7,8).

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