"Les mots de notre prière sont comme de la dynamite, mais les mots prononcés avec kavana sont comme une bombe atomique".
[rav Shimshon Pinkous]
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-> La prière que nous prononçons se compose de 2 parties : les mots que nous disons et les pensées (kavana) élevées qui les accompagnent.
[ nous terminons nos prières par : "Que les expressions de ma bouche et les pensées de mon cœur trouvent grâce devant Toi, Hachem" (yiyou lératson imré fi véégyon libi léfané'ha). Nous demandons que les 2 parties de la prière, les mots réels que nous avons prononcés et la kavana que nous avions à l'esprit, soient favorables aux yeux d'Hachem. ]
La partie la plus importante est la kavana que nous avons à l'esprit en prononçant les mots, mais sans verbaliser les mots, on ne remplit pas son obligation de tefillah.
Cette relation entre la kavana et la récitation est comparée à la relation entre l'âme et le corps.
Il est évident que l'essence d'un être humain est son âme (sa personnalité et sa source de vie), mais sans un corps physique, l'âme ne peut pas vivre ou fonctionner dans ce monde.
La kavana que nous avons pendant nos prières est la vie et l'âme de la prière, mais elle est inutile sans son corps, les mots eux-mêmes.
[rav Avraham Tabor]
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La guémara (Béra'hot 15b) note que l'on doit être très attentif à prononcer correctement les mots de notre étude de la Torah et de notre. Par exemple, si un mot commence par la même lettre que celle qui termine le mot précédent, il faut marquer une légère pause entre les deux mots pour s'assurer qu'on a bien dit deux mots distincts et qu'on ne les a pas lus comme un seul long mot incompréhensible.
Le Yessod véChorech haAvodah cite le récit d'un pieux tsadik qui rencontra un jour Eliyahou haNavi et lui demanda pourquoi il n'était toujours pas venu annoncer que le machia'h était en route.
Eliyahou haNavi répondit : "Parce que les gens ne savent pas qu'il faut faire attention dans leur prière à lire les mots et les voyelles correctement".
L'auteur donne l'exemple suivant : si quelqu'un veut faire une bénédiction avant de manger et qu'il la marmonne sans prendre soin de prononcer les mots correctement, cela équivaut à ne pas en dire du tout et c'est comme s'il avait mangé sans dire de bénédiction.
[ selon la halakha stricte, on remplit son obligation même sans s'assurer qu'on a lu chaque mot correctement, mais ce n'est qu'un bédiavad (pas idéal) et ce n'est certainement pas la manière correcte de faire une bénédiction (voir Shoulchan Aroukh ibid. 62:1 et Michna Broura). ]