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+ [En entendant] chacun des commandements sortir de la bouche d'Hachem, les Bné Israël ont rendant l'âme, [et Hachem] fit descendre la rosée qui, dans l'avenir, ressuscitera les morts et ressuscita ces morts.

Au fur et à mesure que chaque commandement sortait de la bouche d'Hachem, le monde entier s'emplissait de l'arôme des épices parfumées.
Si le monde en était déjà si rempli après le premier commandement, où est allé cet arôme pour qu'il se remplisse à nouveau après le deuxième commandement?
Hachem a libéré un vent de sa réserve dont les courants ont dissipé chaque vague de parfum à tour de rôle.
[guémara Shabbath 88b]

=> Mais pourquoi l'âme des juifs s'est-elle éteinte en entendant les commandements?

-> Pour répondre à cette question, examinons la transition que le peuple a effectuée à ce moment-là (du don de la Torah au mont Sinaï).
Au départ, ils étaient des non juifs justes qui n'étaient pas encore obligés par la Torah et ils sont devenus des juifs observant la Torah.
L'âme d'un non juif qui observe les 7 lois noa'hides, aussi précieuse soit-elle, est insignifiante par rapport à l'âme d'un juif qui observe l'ensemble des 613 commandements.
La "transplantation" qui s'est produite au Sinaï, la greffe de cette nouvelle âme juive sur l'âme beaucoup plus petite qu'ils avaient auparavant, a été une expérience si traumatisante qu'ils ont perdu conscience, leurs âmes ont expiré.
[Sfat Emet - Shavouot 5649 ]

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-> Ils ont rendu leur âme par la simple exposition à la Présence d'Hachem. Alors que la néchama juive est décrite comme une lumière, comme l'a dit le roi Salomon : "la lumière d'Hachem est l'âme d'un homme" (nér Hachem nichmat adam - Michlé 20,27), la Présence d'Hachem est la source de toute lumière.
En présence de sa propre source, toute lumière moindre semble invisible, comme si elle était une lumière de l'esprit, une bougie en plein jour.
Une bougie à la lumière du jour est inefficace. De même, l'éclat de la Présence d'Hachem a éclipsé les âmes du peuple, et en ce sens, elles ont "expiré", rendu l'âme.

Les Sages ont exprimé un point de vue similaire : "à quoi peut-on comparer les justes (tsadikim) avec la Présence Divine? A une bougie en présence d'une torche." (guémara Pessa'him 8a)

La "rosée ressuscitante" dont parlent les Sages peut donc faire allusion au fait qu'Hachem a, pour ainsi dire, "ajusté" Sa lumière pour permettre à la lumière du peuple, leur âme, de continuer à briller de façon perceptible.
Le prophète Habacuc fait allusion à la "dissimulation" de la lumière d'Hachem dans le verset (3,4) : "il y a la cachette de Sa force" (vécham 'hévyon ouzo). Hachem cache toute Sa puissance pour que l'homme puisse survivre.

Une autre version de ce midrach (Chémot rabba 29,3) suggère que :
"La Torah elle-même a restauré les âmes des juifs, et elle a demandé à Hachem d'avoir pitié d'eux : "Y a-t-il un roi qui marie sa fille et tue ensuite les membres de sa famille?" Aussitôt, Hachem leur rendit leurs âmes."

C'est ainsi que la Torah est appelée : "le restaurateur de l'âme" (méchivat naféch - Téhilim 19,8).
Il est normal que les âmes juives ne puissent survivre qu'en respectant la Torah, qui est appelée "témima" (parfait), car toute vie en découle.
[Sfat Emet - Shavouot 5633 ]

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-> Alors que le parfum du Sinaï s'est finalement dissipé et que les épices sont remontées à leur place dans le Gan Eden, elles ont laissé un parfum persistant dans notre monde : l'arôme de la Torah.
Plus une personne mène une vie spirituelle dans ce monde, plus elle profitera du parfum résiduel du Sinaï lorsqu'elle entrera dans le monde à Venir.
En ce sens, notre monde est véritablement une "chambre d'entrée" pour le monde à venir, un endroit où absorber le parfum de la Torah afin de mériter le parfum beaucoup plus puissant qui nous attend là-bas.
[Sfat Emet - Shavouot 5636 ]

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-> Même le monde non juif, qui a rejeté la Torah et sa spiritualité (représentée par les épices), est nourri par le résidu de la présence persistante de la Torah dans ce monde.
[Sfat Emet - Shavouot 5636 ]

-> C'est comme une personne qui entre dans un magasin d'épices, même si elle ne touche à rien, elle ne peut s'empêcher d'apprécier l'arôme parfumé qui l'entoure et qui imprègne ses vêtements même après avoir quitté le magasin.
De même, les nations du monde ressentent encore, sous une forme affaiblie, le résidu de la Torah qui s'est accroché à elles à l'époque où le peuple juif se tenait sur le mont Sinaï.
Ainsi, la quasi-totalité d'entre eux se prononcent pour une variante du "monothéisme" et reconnaissent au moins symboliquement l'existence de valeurs humaines ultimes qui trouvent leur origine dans ce qui a été donné au mont Sinaï.
Quelle chance avons-nous, nous qui sommes les héritiers de la source encore abondante de ce parfum, la Torah elle-même, dont les riches plaisirs sont accessibles à tout juif qui ouvre son âme à son arôme vivifiant.

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