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"Un soupir (de téchouva) des profondeurs du cœur est plus précieux à Hachem que tous les jeûnes et les souffrances d'un éminent tsadik"

[le Arizal]

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-> Je fais téchouva, donc je suis.
Selon Rabbi Mendel de Kotzk, nos sentiments sincères de téchouva sont une indication certaine que nous ne vivons pas dans un monde d'illusions.

-> Après avoir fauté, une personne doit dire dans son cœur :

"Qu'est-ce que j'ai fait?
Comment la crainte de Hachem a-t-elle pu ne pas être en face de mes yeux?
Comment ai-je pu ne pas avoir peur des conséquences de ma faute?
Comment ai-je pu ne pas maîtriser mon yétser ara pour un plaisir momentané?
Comment ai-je pu souiller mon âme pure, qui a été insufflée en moi par la Source de sainteté?
Comment ai-je pu échanger un monde éternel pour un monde éphémère?
Comment ai-je pu ne pas me souvenir du jour de la mort, qui ne laissera devant mon âme que mon corps et ma poussière?"

[Or'hot Tsadikim - Chaar Téchouva]

"Pour aimer Hachem ton D. pour écouter Sa voix et t'attacher à Lui, car il est ta vie et la longueur de tes jours" (Nitsavim 30,20)

-> Par définition, aimer signifie s'attacher à l'objet de cet amour sans aucune considération égoïste.
Or, comme c'est par l'étude de la Torah que l'on acquiert l'amour de D., cette étude doit se faire au nom de la Torah exclusivement (de façon désintéressée), et non pour le bénéfice que l'on peut en retirer.

Celui qui étudie la Torah avec d'autres motivations n'aime pas la Torah : il s'aime lui-même!
Il n'accédera donc jamais à l'amour de D.

[le Maharal - sur la guémara Nédarim 62a]

-> "[Hachem] plein de miséricorde, pardonne les fautes" [Téhilim 78,38]

-> "Revenez, ô enfants rebelles! Je guérirai vos égarements." [Yirmiyahou 3,22]

-> "Revenez à moi, et je reviendrai à vous, dit Hachem" [Mala'hi 3,7]

-> "Enfants d'Israël, revenez à Celui dont vous êtes si profondément séparés!" [Yéchayahou 31,6]

-> "Hachem répondit : "Je pardonne, selon ta demande"." [Chéla'h Lé'ha 14,20]

=> "Examinons nos voies, scrutons-les et retournons à Hachem!" [Eikha 3,40]

"La téchouva augmente les jours et les années de vie d'une personne"

[guémara Yoma 86b]

La téchouva

+ La téchouva :

-> Toutes les prières que nous avons pu faire sans intention (kavana), qui ne sont pas montées jusqu'au Ciel, sont élevées lorsque nous faisons téchouva.
[Rav Yissa'har Dov de Belz]

-> La téchouva brise les plus fortes barrières de fer et annulent tous les mauvais décrets.
[guémara Roch Hachana 17 ; Zohar haKodech 2,106]

-> Les 2 anges gardiens qui abandonnent une personne lorsqu'elle faute, lui sont restitués une fois qu'elle a fait téchouva.
[Zohar - Michpatim]

-> Après notre mort, on montrera en public le film de notre vie.
Lorsque nous faisons téchouva, Hachem efface les passages correspondants à ces fautes, nous évitant une honte éternelle dans le monde à venir.
[Rabbi Meïr Wallach - Maayane haMoéd]

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-> Quiconque fait téchouva est considéré comme s'il était monté à Jérusalem, qu'il y avait construit le Sanctuaire, puis l'Autel, et qu'il y avait offert tous les sacrifices prescrits dans la Torah.
[midrach Vayikra rabba]

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+ Rien ne résiste face à la téchouva :

-> Rabbi Lévi dit : "Grande est la téchouva, car elle permet à une personne d'atteindre le Trône divin" [guémara Yoma 86a].

Le principe est que : Peu importe à quelle distance une personne s'est éloignée de Hachem par son comportement antérieur, il lui est toujours possible de retourner, en fonction de ses efforts, jusqu'à avoir une très grande proximité avec Son Créateur.

La téchouva peut parfois mieux marcher que la prière car la réception d'une prière est dépendante des mérites, et des interférences peuvent l'empêcher d'atteindre le Trône divin (alors que la téchouva l'atteint toujours!).
[le Maharcha - guémara Yoma 86a]

-> Rabbi Yo'hanan dit : "Grande est la téchouva, car elle entraîne qu'un mauvais décret d'une personne soit déchiré." [guémara Roch Hachana 17b]

On nous enjoint à faire téchouva aussi longtemps que nous avons des forces, aussi longtemps que la bougie brûle (soit jusqu'à la mort), car il n'y a pas de verdict irrévocable.
Peu importante à quel point le comportement d'une personne a pu être mauvais, il lui est toujours possible d'avoir son Verdict Céleste révoqué.
En effet, lorsque nous nous repentons et demandons pardon, la miséricorde de notre Père (Hachem) vient nous défendre.
[midrach Yalkout Kohélet 979]

"La Téchouva est comme la mer, qui est toujours accessible, afin que quiconque désire s'y baigner puisse le faire quand il en a envie."
[midrach Téhilim 65,4]

-> "Les Portes de la Téchouva sont ouvertes à tout moment ; tout celui qui souhaite y entrer peut le faire."
[midrach Chémot rabba 19]

-> La guémara ('Haguiga 15) rapporte que Elicha ben Abouya a entendu une voix Divine lui disant que tout le monde peut retourner vers D. sauf lui.
Le Maharcha commente que s'il avait ignoré cette voix Divine, il aurait quand même pu faire téchouva.
Le Maharit (Responsa II 8) dit qu'en raison de ses graves fautes, Hachem n'allait pas lui faciliter sa téchouva, mais s'il en avait fait les efforts, on ne l'aurait pas refusé.
[En ce sens le Baal Chem Tov affirme que la voix qu'il a entendu provenait des forces du mal (rendant plus difficile son repentir), et qu'en réalité s'il avait fait téchouva, celle-ci aurait été acceptée (cf. rav Eliyahou Dessler - Mikhtav méEliyahou vol.IV)]

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-> Le Chla haKadoch écrit :
"Il n'y a rien qui tient sur le chemin de la Téchouva.
Même si quelqu'un a commis toutes les fautes existantes, il peut se repentir.
Hachem a même accepté la téchouva de Ménaché qui a érigé une idole dans le Sanctuaire (le Heichal), et qui a commis toutes sortes d'autres fautes."

-> "La méchanceté du racha n'entraînera pas sa chute le jour où il renoncera (shouvou) à sa perversité" (Yé'hezkiel 33,12)
Le Séfer haTodaah de commenter : La téchouva expie vraiment toutes les fautes.

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+ Nos maîtres ont enseigné : A'her allait, monté sur un cheval, un jour de Shabbath et rabbi Méïr le suivant pour apprendre de sa bouche des enseignements de Torah.
A'her lui dit "Méïr, fais demi-tour, car j'ai compté les pas de mon cheval et j'ai atteint la limite shabbatique (té'houm)."
Rabbi Méïr lui dit : "Toi aussi, reviens avec moi!
A'her répondit : "Ne t'ai-je pas dit que j'ai entendu de derrière le rideau : "Revenez enfants rebelles, sauf A'her" (cf. Yirmiyahou 3,14).
[guémara 'Haguiga 15a]

-> Contrairement à A'her qui a interprété la voix Céleste à la lettre, rabbi Méïr l'a interprétée comme suit : "Revenez enfants rebelles" est une invitation à tous les enfants d'Israël à revenir vers Hachem, donc à se repentir.
La fin de cette voix Céleste : "sauf A'her" = signifie qu'A'her n'est pas invité à faire téchouva, mais s'il décide de lui-même de se repentir, ses regrets et sa téchouva seront quand même acceptés.
['Hida]

-> Il existe 2 catégories de repentir : la téchouva par la crainte et la téchouva par amour d'Hachem.
L'invitation de la voix Céleste : "Revenez enfants rebelles" = signifie qu'Hachem attend une téchouva, même de crainte, de tous ses enfants rebelles.
Mais la précision "sauf A'her" signifie que pour A'her, une téchouva par crainte ne sera pas acceptée, mais une téchouva inspirée par l'amour d'Hachem sera acceptée, car rien ne peut résister devant une téchouva par amour.
[Ben Ich 'Haï]

-> Dans la guémara (Yérouchalmi 2,1), rapportée par les Tossefot (guémara 'Haguiga 15a), A'her explique à rabbi Méïr la raison pour laquelle il ne peut pas se repentir : alors qu'il se déplaçait, monté sur son cheval, un jour de Yom Kippour qui coïncidait avec Shabbath, il entendit une voix Céleste (bat kol) au moment où il traversait la zone du Temple : "Revenez à Moi, enfants rebelles, sauf Elicha ben Abouya (appelé A'her) qui connaît Ma force et qui se rebelle (quand même) contre Moi".
Cette voix Céleste n'a évidemment pas été prononcée par Hachem, Lui dont la "Main" est toujours tendue pour accepter les repentis.
En réalité, dans les profondeurs de son cœur, A'her refusait de faire téchouva et cette voix Céleste ne venait pas du Ciel, mais des pensées impures du cœur de A'her, incitées par son mauvais penchant
(yétser ara).
Il est certain qu'Hachem aurait accepté la téchouva d'A'her, comme de tout homme, malgré sa rébellion.
[rav Dessler - Mikhtav méEliyahou - tome.4,p.289]

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-> Tossefot, dans la guémara ('Haguiga 15a), explique les circonstances qui ont amené Elicha ben Abouya, le maître de rabbi Méïr, à abandonner sa foi jusqu'à profaner le Shabbath.
Lors de la circoncision d'Elicha, son père Abouya, un notable qui résidait à Jérusalem, a invité les notables de la ville qu'il a installés dans une chambre, ainsi que les Tanaïm rabbi Eliézer et rabbi Yéhochoua qu'il a fait asseoir dans une autre chambre.
Pendant que les invités mangeaient et festoyaient, les 2 Tanaïm étudiaient la Torah, et un feu, descendu du Ciel, entoura rabbi Eliézer et rabbi Yéhochoua.
Abouya s'inquiété et leur dit : "Etes-vous venus pour brûler ma maison?".
Les Tanaïm rassurèrent Abouya : Ce feu est venu, comme au mont Sinaï, manifester la joie du Ciel pour nos paroles de Torah, mais ce n'est pas un feu destructeur.
Abouya fut impressionné et leur dit : "Si le pouvoir de la Torah est si grand, je veux destiner mon fils Elicha à l'étude de la Torah ; dès qu'il sera en âge d'étudier, je vous le confierais!"

C'est parce qu'Abouya, qui menait une vie sociale où les titres et les honneurs avaient priorité, a vu dans la Torah un moyen de communiquer à son fils de la grandeur et les honneurs, qu'il a implanté dans son fils les racines du mal.
De plus, Elicha, tout en étudiant la Torah à un haut niveau durant de nombreuses années, continuait à porter un intérêt à la vie sociale de ses parents ainsi qu'à la culture et à la musique grecque et il lisait des livres hérétiques.
Cette ambiguïté a été le terreau fertile où se sont développées les racines du mal intégrées en lui par son père depuis la circoncision.
Il a suffi d'un déclencheur : la mort dramatique de 'Houtspit, le traducteur des drachot, pour qu'Elicha abandonne sa foi et le respect des mitsvot.
[rabbi 'Haïm Chmoulévitch – Si’hot Moussar (si'ha 9)]

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-> La guémara (Avoda Zara 17a) cite l'exemple de El'azar ben Dordaya.
Après avoir mené une vie entière dans la débauche avec de nombreuses prostituées, il regretta profondément, fondit en larmes et sanglota jusqu'à rendre l'âme.
Une voix Céleste proclama alors : "Rabbi El'azar ben Dordaya est attendu dans le monde à venir".
Ainsi, c'est sa vie déréglée qui a été le ressort de sa téchouva fulgurante qui lui a fait acquérir le monde à venir en un instant, avec le titre de rabbi.
[enseignant à tous la puissance de la téchouva, même si on est arrivé au plus bas].

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+ La téchouva fulgurante d'El'azar ben Dourdéya :

-> La guémara (Avoda Zara 17a) enseigne :
Ils ont enseigné : Il n'y avait pas de prostituée dans le monde avec qui El'azar ben Dourdéya n'ait pas cohabité. Une fois ... il prit une bourse remplie de dinars et il traversa 7 fleuves (pour rejoindre une prostituée).
Dès le début de son union (avec El'azar), elle laissa échapper un vent. Elle lui dit : "De même que ce vent ne reviendra pas à son lieu d'origine, le repentir d'El'azar ben Dourdéya ne sera jamais accepté!".
(Impressionné), il alla s'asseoir entre les montagnes et les collines et s'écria : "Montagnes et collines, demandez miséricorde pour moi!". Elles répondirent : "C'est plutôt pour nous que nous devons prier, car il est dit (Yéchayahou 54,10) : "Les montagnes chancellent et les collines s'ébranlent"".
Alors El' azar s'écria : "Cieux et Terre, demandez miséricorde pour moi!". Ils répondirent : "C'est plutôt pour nous que nous devons prier, car il est dit (Yéchayahou 51,6) : "Les Cieux s'évanouiront comme la fumée, la Terre tombera en lambeaux comme un vêtement usé"".
Alors El'azar s'écria : "Soleil et lune, demandez miséricorde pour moi!". Ils répondirent : "C'est plutôt pour nous que nous devons prier, car il est dit (Yéchayahou 24,33) : "La lune sera couverte de honte et le soleil de confusion"".
El'azar s'écria alors : "Etoiles et planètes, priez pour moi!". Elles répondirent : "C'est plutôt pour nous que nous devons prier, car il est dit (Isaïe 34, 4) : "Toute l'armée céleste se dissoudra"".

El'azar ben Dourdéya se dit alors : "La chose ne dépend que de moi". Il mit la tête entre ses genoux et sanglota jusqu'à rendre l'âme. Une Voix Céleste proclama : "Rabi El azar ben Dourdéya est attendu dans la vie du monde à venir".

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=> Quelle était l'intention de cette courtisane envers El'azar?

-> Le Ben Ich 'Haï explique :
Ces prostituées, qui exigent un salaire élevé, se préparent et font attention qu'aucun vent ne soit émis, afin de ne pas repousser ces hommes débauchés qui paient cher. Donc le vent qui lui a échappé contre son gré était une volonté du Ciel qui devait mener au repentir total d'El'azar.
Cependant, cette courtisane malveillante a voulu utiliser ce vent comme un moyen de renforcer dans le cœur d'El'azar ben Dourdéya cette attirance à la débauche en le faisant désespérer de toute téchouva éventuelle qui, selon elle, ne sera jamais acceptée par le Ciel.
Son but, dans sa parabole avec le vent, était qu'El'azar ben Dourdéya se maintienne dans cet état dépravé. Mais finalement, elle a obtenu le résultat contraire à celui qu'elle espérait, car elle a été, malgré elle, à l'origine de cette téchouva fulgurante.

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=> Pourquoi El'azar s'est-il adressé aux montagnes et aux collines?

-> Selon le Maharcha :
El'azar ben Dourdéya, après sa décision de repentir total, craignait de mourir immédiatement après sa téchouva.
C'est pourquoi, il s'adressa aux montagnes et aux collines, afin qu'elles prient pour ne pas qu'il meure et demeure longtemps en vie, comme ces montagnes et collines stables au cours du temps et qui perdurent dans ce 'Olam Hazé.

-> Selon le Ben Ich 'Haï :
Nos Avot (Patriarches) Abraham, Its'hak et Yaakov sont désignés : "harim" (montagnes) et nos "Imaot" (Matriarches) Sarah, Rivka, Ra'hel et Léa sont désignées "guéva'ot" (collines), selon le verset : "D. saute au dessus des montagnes (Avot), Il bondit au dessus des collines (Imaot) (Chir-Hachirim 2,8).
Ainsi, en demandant miséricorde auprès des montagnes et collines c'est en fait auprès des Avot et des Imaot qu'il adressait sa supplique, afin que sa téchouva soit acceptée par leurs mérites.

-> Le commentateur Névé Shalom demande pourquoi El'azar ne s'est pas adressé aux mers et aux fleuves.
Il répond : C'est parce que la génération du déluge avait perverti ses voies, notamment sur le plan des (arayot : unions interdites et incestueuses), et avait péri dans les eaux du déluge.
C'est pourquoi, El'azar ben Dourdéya s'est retenu de demander que les eaux prient pour lui, car un accusateur ne peut pas devenir un défenseur.

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=> Comment comprendre la conclusion de Rabi El'azar : "La chose ne dépend que de moi!"?

-> Le Sifté 'Haïm (Moadim aléf) écrit :
Les gens, pour apaiser leur mauvaise conscience, ont l'habitude d'attribuer des causes extérieures à leur mauvais comportement, au lieu de réparer ce comportement par leur libre-arbitre.
C'est ainsi qu'El'azar ben Dourdéya a commencé a faire dépendre son attirance à la débauche de plusieurs circonstances atténuantes :
* d'abord de ses parents et de ses ascendants, symbolisés par les montagnes et collines, qu'il rend responsable de lui avoir fait hériter de ce défaut ;
* puis des Cieux et de la Terre, où il rend responsable la nature ;
* puis de soleil et de la lune qui "guident le monde, où il rend responsable les guides spirituels de sa génération ;
* enfin des étoiles et des planètes, où il rend responsable les constellations qui ont déterminé son destin (mazal) le jour de sa naissance.

Ainsi, par ces faux prétextes, suscités par son yétser ara, l'homme perd toute aspiration à changer ses attitudes et à s'améliorer.
Ce n'est que lorsque l'homme se dit : "La chose ne dépend que de moi", à l'exemple d'El'azar ben Dourdéya, que la véritable téchouva devient possible.

-> Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou - tome 4 p.85) enseigne :
El'azar, après l'échec de ses tentatives, comprit que seul lui peut réparer sa situation, selon le principe : "Tout est entre les "mains" du Ciel, sauf la crainte du Ciel". Il pleura alors et déclara que la chose, la crainte du Ciel, ne dépendait que de lui.

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=> A quoi fait l'allusion la tête d'El'azar placée entre les genoux?

-> Selon le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) :
El'azar s'est placé la tête entre les genoux, dans la même position que le fœtus avant sa naissance. Il y a ici une allusion au fait qu'El'azar ben Dourdéya a voulu se purifier totalement des transgressions qu'il avait commises jusque-là, afin de se retrouver, par sa téchouva, débarrassé de toutes ses fautes, comme l'est le fœtus dans le ventre de sa mère.
[il savait que grâce au repentir, il pourrait devenir "propre de toute faute", exactement dans le même état que lorsqu'il se trouvait dans le vnetre de sa mère et que tête était placé entre ses genoux (Nida 30b). Tel est le pouvoir de purification de la téchouva! ]

-> Selon le Yalkout Eliézer :
Par cette position, la tête entre les genoux, El'azar ben Dourdéya a voulu exprimer qu'il n'a pas fauté par rébellion, c'est-à-dire par rejet du joug Divin, mais parce qu'il s'est laissé entraîner par ses désirs.
En effet, il a voulu dire que sa tête, siège de la pensée, a suivi ses genoux qui "marchaient" vers la débauche; mais ses genoux rebelles à Hachem ne "marchaient" pas derrière les pensées de la tête. Il a voulu ainsi amoindrir la gravité de ses fautes.

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=> Pourquoi la Voix Céleste a-t-elle attribué le titre de Rabi à El'azar ben Dourdéya?

-> Selon le Ben Ich 'Haï :
El'azar ben Dourdéya a mené un combat (riv - ריב) difficile contre son mauvais penchant (yétser ara) et l'a vaincu.
C'est pourquoi, afin de souligner le mérite de la victoire d'El'azar, la Voix Céleste a permuté l'ordre des trois lettres du mot ריב pour le transformer en רבי (Rabbi), afin de l'honorer et de le louer pour avoir combattu et soumis totalement son yétser ara.

-> Le Sifté 'Haïm (Moadim aléf) écrit :
Le titre de Rabbi est réservé en général à l'homme érudit qui enseigne la Torah à autrui. Mais El' azar n'a jamais enseigné la Torah pour être digne de ce titre ! En fait, il a enseigné au monde le pouvoir de la téchouva d'un
homme qui regrette sincèrement ses mauvaises actions antérieures : rien ne résiste devant sa volonté de se purifier, aidé par Hachem.
En un court instant' d'éveil spirituel qu'il a exploité, il a été capable de s'élever depuis l'abime profond où il
se trouvait de par ses fautes répétitives jusqu'à la vie éternelle dans le 'Olam Haba. C'est cette leçon qu'il a donnée au monde qui justifie son titre de Rabi formulé par la Voix Céleste.

-> Ainsi, la phrase-choc prononcée par cette courtisane a opéré à cet instant une prise de conscience chez El'azar ben Dourdéya. Il a su saisir cet instant privilégié d'éveil spirituel (hit'orérout) pour prendre conscience de sa situation et il a opéré un changement radical qui l'a amené à un repentir profond, tant il était ébranlé.

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=> La nature d'El'azar ben Dourdéya est imprimée dans son nom.

-> Le Maharal explique également que l'on trouve dans la guémara des noms d'individus qui ne sont pas leurs noms réels, mais qui sont des surnoms, traduisant leur nature ou leurs agissements. Par exemple, dans le traité Guittin on nous parle de deux hommes qui s'appellent respectivement "Kamtsa" et "Bar Kamtsa". Ces prénoms connotent la division et la séparation.
Et il se trouve que le nom Dordaya est lui aussi un surnom.

-> Ainsi, selon le Maharal ('Hidouché Aggadot) :
Dans son prénom se trouve une allusion à ses actes répréhensibles et aussi à son pouvoir de repentir (téchouva).
En effet, "Dourdéya" signifie en langue araméenne la lie de vin (chmaré yaïne) qui renferme tous les déchets du vin. On sait qu'un tsadik est désigné vin et qu'un racha est désigné vinaigre. Lorsque le vin tourne au vinaigre, ce dernier n'est pas totalement abimé, car le vinaigre, produit dégradé du vin, reste utile. Par contre, la lie de vin (dourdéya), qui n'a pas d'utilité, fait allusion à cet homme totalement attaché à la transgression et à la débauche.
Cependant, son prénom El'azar fait allusion à son pouvoir de repentance (téchouva), car Hachem (El) apporte Son aide (ézer) à ceux qui décident de faire téchouva sincèrement, même si leur situation initiale est comparée aux déchets comme la lie de vin.

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+ Le "Maître" (rabbi) des repentis :

-> Le nom d'El'azar ben Dourdéya nous enseigne que : chez tout malgré tous ses fautes, il subsiste toujours en lui un minimum de sainteté, qui pouvait lui permettre de devenir un réceptacle pour l'aide céleste. [la guémara le dénomme rabbi (maître) car il transmet cet enseignement que même au plus bas nous ne sommes pas perdu, Hachem est toujours là pour nous aider! ]

-> Le Maharal rapporte qu'Elazar ben Dordaya était si attaché à ses transgressions qu'il y investissait tout son corps (ex: grands voyages lointains, peu importe la fatigue nécessaire), de toute son âme (ex: prendre des dangers en traversant 7 fleuves), de toutes ses ressources (dépensant beaucoup d'argent pour satisfaire toutes ses envies et pulsions).

Le Maharal nous enseigne que dans la guémara, on nous raconte qu'au moment même où il était investi dans la faute s'éveillèrent en lui des élans de repentir. Ce qui signifie que c'est la faute elle-même qui provoqua son désir de faire pénitence.
Et ce phénomène est inclus dans son nom de façon allusive : "Elazar" = D. l'a aidé à se repentir, "ben" = de, "Dordaya" = la lie de vin, c'est-à-dire : ses fautes.
Son nom signifie donc : "D. l'a aidé à se repentir de ses fautes". Lorsqu'il était en pleine détérioration, au plus fort du déclin et de la bassesse, c'est justement là que le réveil s'est déclenché en lui.

Malgré la descente aux enfers du fauteur, il existe beaucoup de pitié de la part du Ciel pour réveiller son cœur, afin qu'il ne dépasse pas la limite à ne pas franchir, sous peine de non-retour. Cette aide divine provient de la promesse d'Hachem : "Mais malgré cela, lorsqu'ils seront dans le pays de leurs ennemis, Je ne les dédaignerai pas ni ne les rejetterai pour les anéantir, pour annuler Mon alliance avec eux, car Je suis Hachem, leur D." (Bé'houkotaï 26,44).
Le rav Eliyahou Dessler explique que cette promesse ne concerne pas uniquement le maintien physique du peuple d'Israël, mais aussi et surtout, son maintien spirituel. Et c'est l'alliance que contracta Hachem avec les Patriarches, à savoir, qu'il y ait une limite à la dégradation spirituelle. De la sorte, lorsque le fauteur atteindra un degré de déclin bien précis, son cœur sera réveillé depuis les Cieux.

Grâce à cette aide divine, il pourra faire téchouva et se reconstruire. Mais d'un autre côté, puisque l'homme conserve son libre arbitre, il a la possibilité d'éteindre la dernière étincelle spirituelle contenue en lui et de perdre complètement son âme.

Rabbi Elazar ben Dordaya atteignit le plus bas niveau, où il ne lui restait plus que des résidus de cette dernière étincelle. Et lorsqu'il atteignit la dernière limite, il reçut une dernière chance de la part du Ciel, une possibilité de se racheter : "Regarde, tu es arrivé au fond du gouffre, et si tu descends encore plus, tu déracineras de toi la dernière étincelle, et il ne restera absolument plus rien de toi!"

Ainsi, cette dernière limite fut le déclencheur du repentir, qui l'empêcha de ne pas continuer sa descente aux enfers. Il comprit que c'était sa dernière chance et que s'il ne la saisissait pas, il ne pourrait plus jamais se repentir. C'est ainsi qu'il mérita de devenir un réceptacle pour intégrer en lui cet appel, et qu'il fit l'effort de revenir dans le droit chemin.

=> Cela s'explique par le fait qu'Elazar ben Dordaya est "le Maître" (rabbi) de tous les repentis (baal téchouva), car on apprend de lui que même lorsque l'homme se trouve dans la situation spirituelle la plus désespérée, le chemin du repentir est encore ouvert devant lui. Et au contraire, c'est cette situation elle-même de bassesse extrême qui sert de tremplin pour se ressaisir et s'engager dans la voie du retour vers Hachem.

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+ Rabbi Yéhouda haNassi en pleura :

-> La guémara (Avoda Zara 17a) se termine par : "Rabbi (Yéhouda haNassi) pleura en disant : certains mettent de nombreuses années pour acquérir le monde à venir, et d'autres l'acquièrent en un instant!"

Sur quoi pleura-t-il exactement ?

Rabbi 'Haïm Fridlander dit :
"Il ne pleura pas par jalousie, sur le fait que nous devons peiner durant de nombreuses années afin d'acquérir notre monde futur, alors que Rabbi Elazar ben Dordaya l'a acquis en un instant.
Mais il pleurait, car il s'en voulait.
Nous pouvons tous constater combien est grande la force de celui qui se repent, et ce qu'il est possible d'obtenir en un instant si on tire profit efficacement de l'aide du Ciel.
Et si déjà ce racha a pu s'extraire en un instant de la profonde impureté de ses fautes au point qu'il reçut le titre de 'Rabbi', à plus forte raison nous, si nous prenons les choses au sérieux, et pas seulement pendant un instant, mais pendant de nombreuses heures, et de nombreux jours, mois et années, à quel niveau pourrons-nous arriver! Et pourquoi n'avons-nous pas tiré profit de toutes nos années?! C'est sur ce point que pleurait Rabbi (Yéhouda haNassi)!

Dans le monde futur, on montrera à l'homme tout ce qu'il était possible de faire en un instant, et il devra rendre des comptes pour cela. Et c'est pour cela que Rabbi (Yéhouda haNassi) pleurait, car il trouvait que nous n'exploitons pas suffisamment l'immense aide que Hachem prodigue à chacun d'entre nous."

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+ Tout le monde est coupable, sauf moi ...

-> Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach I - drouch 1) dit que Rabbi Elazar ben Dordaya voulut tout d'abord décliner toute responsabilité vis-à-vis de ses fautes et imputer la culpabilité à son environnement. (le "tout le monde est coupable sauf moi!")

Par exemple, il dit : "Montagnes et collines, demandez miséricorde pour moi, car c'est à cause de vous que j'ai fauté, et donc, c'est à vous qu'il revient de demander miséricorde en ma faveur".
Et elles lui répondirent qu'il se trompait, car elles n'ont pas le pouvoir d'entraîner l'homme à annuler la parole divine et à transgresser Sa volonté. Car, que sont-elles par rapport à la parole divine? Elles disparaîtront du monde ("Que les montagnes chancellent, que les collines s'ébranlent"), et la parole divine sera toujours là.

Après ses discussions avec des éléments de la nature, il finit par comprendre qu'il ne fallait pas chercher de causes externes pour justifier sa déchéance, et qu'il ne pouvait s'en prendre qu'à lui. [plutôt que d'analyser en nous le problème, il est plus facile de regarder en dehors de nous pour nous trouver une excuse excusant, justifiant notre situaiton. ]
L'homme est doté du libre arbitre, et lui seul choisit le chemin qu'il emprunte.

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+ Un instant d'élan spirituel peut changer notre vie :

-> Le rav 'Haïm Chmoulévitz (Si'hot Moussar - si'ha 31) enseigne :
Il existe des instants privilégiés dans notre vie où nous sommes portés par un grand élan spirituel (hit'orérout) qui nous pousse à prendre une décision capitale qui peut changer notre vie dans ce monde-ci et dans le monde à venir. Cependant, si cette hit'orérout et cet instant d'élévation n'est pas utilisée immédiatement pour faire téchouva, elle s'affaiblit au cours du temps et cette ferveur disparait.

Un exemple (guémara Avoda Zara 17a) : celui de Rabbi El'azar ben Dourdéya qui, après une vie de débauche, a pu acquérir son 'Olam Haba en un instant grâce à un élan spirituel intense.

De même, lorsque Yitro apprit la traversée miraculeuse de la Mer Rouge à pied sec par les Bné Israël et l'engloutissement des égyptiens dans les eaux, il fut tellement impressionné par la grandeur d'Hachem qu'il prit immédiatement la décision irréversible de se convertir et d'entrer sous les ailes de la Chékina (Présence Divine).
Par contre, les Edomites, Moabites et Cananéens, impressionnés eux aussi par la sortie d'Egypte, n'ont pas su concrétiser leur ressenti à cet instant privilégié et n'ont pas fait téchouva.

La joie dans les mitsvot (2e partie)

"Parce que tu n'auras pas servi Hachem ton D. dans la joie et le contentement du cœur" (Ki Tavo 28,47)

+ La joie dans les mitsvot (2e partie) :

+ La joie de faire une mitsva = une mitsva en soi

-> La joie que nous ressentons lorsque nous réalisons une mitsva, est elle même une mitsva.
L'indicateur du fait d'aimer faire quelque chose est la joie ressentie.
Ainsi, si nous apprécions d'accomplir des mitsvot, nous devons en être joyeux.
[Rabbénou Bé'hayé]

[ne pas être joyeux dans les mitsvot, c'est dire à D. : ça me saoule de faire Ta volonté! Quelle corvée!!]

-> Il y a 3 façons de se rapprocher d'Hachem : en Le craignant, en L'aimant, et par la joie.

Se réjouir dans chaque mitsva, par amour pour Lui, qui nous l'a demandé (uniquement pour notre bien) ... nous devons nous considérer comme invité à la table du palais royal.
Lorsque la joie nous conduit à chanter et à danser, cela est considéré comme servir Hachem, et c'est un moyen de s'attacher à Lui.
[Rabbi Yéhouda haLévi - Kouzari 2,50]

-> La joie est un principe essentiel du service divin, comme le dit le roi David : "Servez Hachem avec joie, présentez-vous devant Lui avec des chants d'allégresse" (Téhilim 100,2).

Le midrach (Cho'her Tov 100) commente : "Lorsque tu te tiens en prière devant Hachem, laisses ton cœur se réjouir que tu pries selon qui est incomparable"

C'est cela la vrai joie, se réjouir d'avoir le privilège de servir le Maître du monde, qui n'a pas d'égal.
[Ram'hal - Messilat Yécharim - chap.19]

-> Nos Sages disent : "La présence divine ne vient se poser sur une personne uniquement au travers sa joie dans une mitsva" (guémara Shabbath 30b).

Hachem s'est énervé contre les juifs : "parce que tu n'auras pas servi Hachem, ton D., avec joie et contentement de cœur" (Ki Tavo 28,47)

-> Nous devons servir D. avec de la joie ["Servez Hachem avec joie" - Téhilim 100,2]

La joie ajoute de l'enthousiasme et de l'amour pour D., et nous pousse à nous lier avec Lui.
Lorsqu'une personne est triste en accomplissant les mitsvot, c'est comme si un serviteur sert son maître avec un visage triste.
Il faut essayer d'être joyeux à chaque fois que nous faisons une mitsva.
[Rabbi 'Haïm Vittal - Chaaré Kéducha 2,4]

-> Ce n'est qu'au travers sa réjouissance qu'un homme peut atteindre la perfection dans la réalisation d'une mitsva.
[Gaon de Vilna]

-> Selon Rabbénou Bé'hayé : "Servez Hachem dans la joie" peut aussi se traduire par : "Servez Hachem par la joie". C'est la joie qui mène à la perfection du Service d'Hachem. ]

-> Il faut ressentir de la joie en servant Hachem, et ressentir de la joie d'avoir de la joie en Le servant.
[Kédouchat Lévi]

-> Le Pélé Yoets enseigne qu'être heureux de faire les mitsvot alors que nous traversons une période difficile de notre vie, a beaucoup plus de valeur, que lorsque tout va bien.

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-> En se focalisant sur le gain éternel que nous apporte la réalisation des mitsvot, nous ne serons pas dérangés par les difficultés que cela implique.
[Maguid de Dubno - Séfer haMidot]

-> Une personne qui ressent de la joie dans la pratique des mitsvot en oublie toutes ses souffrances et malheurs.
En comparaison du fait de faire la volonté de Hachem et d'en devenir plus proche de Lui, elles sont alors sans importances et futiles.
[...]
Une personne qui a de la joie en faisant de bonnes actions (selon la Torah) a plus de joie qu'une personne trouvant une importante somme d'argent.
[Rabbi Yonathan Eibeschetz - Yaarot Dvach]

-> Le Avné Nézer dit qu'à chaque fois qu'il mettait son talit et ses téfilin, il avait la même joie que si il avait gagné le gros lot au loto.

-> Le rabbi Shlomo de Zvhil disait que le plus grand des fauteurs (baalé avérot) n'avait pas autant de plaisir et de joie dans ses actes, que lui en avait lorsqu'il mettait ses téfilin.

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-> Une personne renoncerait volontairement aux plaisirs de ce monde pour de la spiritualité, si elle prenait du plaisir dans son étude de la Torah.
[Rabbi Yé'hezkel Levenstein]

=> Il est nécessaire d'éprouver de la joie lorsque l'on fait des mitsvot, afin d'éviter d'être tenté par ce que le yétser ara a à nous vendre.

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+ Joie : matérialité vs spiritualité

-> Lorsque nous aimons vraiment une personne nous avons beaucoup de plaisir à pouvoir faire ses envies, et il doit être de même avec Hachem, en faisant Sa volonté.

Au final, nous devons en ressentir un plaisir si intense qu'aucun autre plaisir de ce monde puisse être comparable.
[Rabbi Yonathan Eibeschetz - Yaarot Dvach]

-> Le seul type de joie qui peut être vraiment total est celui de réaliser une mitsva.

En effet, la joie concernant de la matérialité est forcément limitée, car le matériel n'est que temporaire.
Mais la valeur d'une mitsva est éternelle, ce qui fait que la joie d'en faire est sans limite.
[...]
On peut avoir plus de plaisir dans la spiritualité que dans la matérialité.
C'est pourquoi, une personne qui s'aime vraiment va rechercher les plaisirs spirituels.
[...]
Les plaisirs matériels ont une durée très courte, et tout de suite après l'avoir vécu, le plaisir n'est plus là.

[Rabbi Sim'ha Zissel Ziv - Hokhma ouMoussar]

[investir dans la spiritualité, c'est investir dans de l'éternel, c'est faire ce qu'il y a de mieux pour sa vie.

Par ailleurs, cela amène une plénitude intérieure car notre véritable "moi" (notre néchama) se réjouit que nous fassions ce que nous devons faire de notre vie, et non pas que nous tuons le temps, ce que le yétser ara nous pousse à faire.]

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+ La joie dans la prière :

-> Si une personne apprend à prier comme il le faut, avec enthousiasme et en comprenant ce qu'elle dit, elle va en tirer un énorme plaisir.
[Rabbi Eliyahou Lopian - Lev Eliyahou]

-> La guémara (Béra'hot 31a) dit que nous devons faire attention à ne pas prier tout en étant triste, que nous devons plutôt ressentir de la joie de réaliser une mitsva.

Selon le Arizal (Chaar haKavanot - Birkat hachkhar), il est interdit de prier lorsque l'on est triste.
Il ajoute que si malgré tout nous prions (triste), nous n'avons alors pas la possibilité de tirer profit de l'importante lumière qui descend sur une personne lorsqu'elle prie.

-> "Lorsque tu te tiens en prière devant Hachem, laisses ton cœur se réjouir que tu pries selon qui est incomparable" (midrach Cho'her Tov 100).

Le Ram'hal (Messilat Yécharim chap.19) explique que c'est cela la véritable joie : ressentir dans son cœur l'extase ultime d'avoir le mérite, le privilège de pouvoir servir le Maître du monde, qui n'a pas d'égal.
A cela vient s'ajouter la récompense, véritablement inconcevable, que Hachem par amour déverse sur nous lorsque nous faisons Sa volonté.

-> Rabbi Moché Schwab (Maarché Lév) dit qu'au moment de prier, nous devons d'un côté ressentir la gravité de parler face à face directement avec Hachem, et d'un autre côté, nous devons être plein de joie d'avoir ce mérite énorme de pouvoir faire la volonté du Créateur.

-> Lorsque l'on prie convenablement, on peut arriver à ressentir ce que dit le 'Hazon Ich (Emouna ouBita'hon 1,9) :
"Lorsqu'une personne mérite de devenir consciente de la réalité de Hachem, elle peut éprouver une joie sans limite.
Tous les plaisirs de la chair disparaissent immédiatement.
Son âme est enveloppée d'une sainteté, et c'est comme si elle avait quitté le corps et qu'elle s'envolait vers les Cieux supérieurs.

Lorsqu'une personne se transcende jusqu'à ce niveau, un monde totalement nouveau s'ouvre à elle.
Il est alors possible de devenir comme un être céleste.
Tous les plaisirs de ce monde ne valent rien en comparaison du plaisir intense qu'a une personne en se liant avec Son Créateur".

-> Le rav Chakh disait que lorsqu'il était dans la amida (face à face avec Hachem que peut avoir tout juif 3 fois par jour!), c'étaient les plus beaux moments de sa vie.

-> Le Zohar souligne l'importance de prier le Birkat haMazone avec beaucoup de joie, car nous y exprimons notre gratitude à D. pour toute la nourriture qu'il nous accorde.
Notre joie profonde est l'expression de notre reconnaissance sincère, car sinon c'est plutôt une lecture d'un texte imposé.

[d'une manière générale, le schéma de nos prières est : remerciements + demandes en conscience que tout vient de D.
Avoir de la joie au moment de prier, témoigne que l'on ressent ce que l'on dit : un infini merci papa Hachem! Tu es le meilleur car ... et ... et ... ]

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+ La joie d'étudier la Torah :

-> Il faut ressentir de la joie à chaque fois que nous étudions la Torah ou prions.
['Hafets 'Haïm - Michna Broura 1,10]

-> Les plaisirs physiques peuvent rendre heureux et joyeux, mais cela n'est absolument pas comparable aux plaisirs que l'on a en faisant des efforts dans la sagesse (de la Torah).
['Hazon Ich - Kovets Igrot]

-> Lorsqu'une personne étudie la Torah et en éprouve du plaisir, son être se lie avec la Torah.
[ce sentiment de se lier avec la source de la vie, avec l'origine première, avec Hachem est un honneur et un énorme plaisir]
[Rabbi Avraham de Sochotchov]

-> La Torah est le délice de Hachem ; il est donc tout à fait naturel que nous réjouissions d'un tel trésor.
[Rabbin 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 6]

-> Plus nous éprouvons de la joie à étudier la Torah, plus nous aurons des capacités à retenir ce que nous avons étudié.
[le Steïpler - Birkat Perets]

-> Rabbi Eliyahou Lopian enseigne qu'il faut chercher à toujours avoir du plaisir dans son étude de la Torah, car en cela nous serons moins tentés d'être attirer par la matérialité.
[en maintenant le feu d'amour pour la Torah, nous évitons d'aller voir la concurrence (matérialité) qui vend du rêve en toc (yétser ara), voir de se rebeller contre la Torah.]

Le rav Moché de Kobrin disait de même : "Si nous ne cherchons pas la joie inhérente à la sainteté, nous nous tournerons naturellement vers les plaisirs matériels."

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-> Rabbi 'Haïm de Volozhin dit que nous devons être heureux pour ce que nous pouvons étudier, plutôt que de faire dépendre notre joie sur la finalisation d'objectifs d'étude importants.

-> Lorsque nous étudions la Torah, il faut ressentir de la joie pour nos efforts, car tant que l'on a fait de son mieux, nous n'avons aucune raison d'être découragé.

Les efforts investis sont l'objectif de l'étude (le résultat étant un cadeau que nous fait Hachem).
[Rabbi Nathan Wachtfogel]

[la récompense n'est pas sur le nombre de pages étudiées, mais sur l'effort investi par rapport à ce que l'on pouvait faire]

-> "Si une personne s'immerge sincèrement dans l'étude de la Torah, rapidement les sentiments de difficultés disparaissent et elle trouvera alors qu'aucun plaisir (de ce monde) ne peut se comparer à celui d'étudier la Torah avec ferveur"
['Hazon Ich - Kovets Igrot]

[certains grands Sages disent que les 5-10 premières minutes d'étude sont difficiles, mais une fois dépassées, c'est le kiff ultime!]

-> Ressentir de la joie lorsqu'un autre étudie, démontre que notre joie lorsque nous étudions provient d'une source sincère, et non uniquement pour notre gain personnel.
[Rabbi 'Haïm de Volozhin]

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+ Mais aussi :

-> Dans les plaisirs matériels, nous éprouvons plus de plaisir dans l'anticipation d'une chose que dans sa réalisation.
En terme de plaisirs spirituels, comme l'étude de la Torah et les bonnes actions, plus nous en avons envie, plus nous aurons de plaisirs à les faire.
[le Beit haLévi - Béréchit]

-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - Chap.7) explique qu'en agissant extérieurement, on peut influencer nos sentiments internes.
En effet, puisque nous avons plus de contrôle sur nos actions que sur nos émotions, nous devons faire des actions externes qui vont générer de la joie et de l'enthousiasme internes à vouloir grandir spirituellement.

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+ A ce sujet, Rabbi Na'hman de Breslev enseigne :

-> On doit accomplir les mitsvot avec une joie si intense que l'homme ne voudra aucune récompense relative au monde à venir pour cette mitsva, mais Hachem lui donne l'occasion de réaliser une autre mitsva, ce qui constituera le salaire de la précédente, car il tire profit de la mitsva en elle-même.
[Likouté Moharan - Torah 5,1-2]

-> Grâce à la joie que l'individu éprouve à accomplir une mitsva, Hachem le couvrira de sa protection
[Séfer haMidot - Sim'ha]

-> Le fait qu'un homme accomplisse une mitsva avec joie, sera un signe que son cœur est intègre avec son D.
[Séfer haMidot - Sim'ha]

-> Grâce au fait qu'on transpire en faveur d'une chose en rapport avec la sainteté, on accède à la joie.
[Likouté Moharan - 2e tome - Torah 6]

-> Grâce à la joie de la mitsva, la sainteté est rendue parfaite, et on élève la vitalité et la sainteté qui sont dans les écorces (forces impures) ; c'est pourquoi lorsqu'on réalise la mitsva avec joie, on fait monter la Présence divine en dehors des écorces.

On doit s'éloigner énormément de la tristesse, car les écorces correspondent à la tristesse, et elles expriment la rigueur du jugement ; et quand la tristesse prend le dessus, cette situation relève de l'exil de la Présence divine qui est la joie d'Israël ; la suppression des écorces et l'élévation de la sainteté se font principalement grâce à la joie.
[Likouté Moharan - Torah 24,2]

La joie dans les mitsvot (1ere partie)

"Parce que tu n'auras pas servi Hachem ton D. dans la joie et le contentement du cœur" (Ki Tavo 28,47)

+ La joie dans les mitsvot (1ere partie) :

-> "L'ultime réussite pour un homme consiste à s'attacher à Hachem en accomplissant les mitsvot dans la joie"
[Nétsiv - Ar'hév Davar - Chémot 5,3]

-> Un homme doit se réjouir de chaque occasion où il sert Hachem, soit en pensée, soit dans son comportement.
Même si les actes eux-mêmes ne durent qu'un bref moment, leur impact est immense.
[Rav Aharon de Karlin - Beit Aharon]

-> Le terme Sim'ha est un acronyme pour : "Sim'hat mitsva "hiouv hou" : nous sommes obligés d'accomplir les mitsvot dans la joie.
Même une pensée positive passagère produit des résultats édifiants.

Lorsqu'un homme se réjouit de faire une mitsva, sa récompense est plus grande que celle octroyée pour l'accomplissement de la mitsva elle-même.
['Hida - Tsiporen Chamir]

Autre enseignement important du 'Hida sur ce sujet : https://todahm.com/2019/10/02/10736

-> Selon rabbénou Bé'hayé (Kad haKéma'h), la joie de faire une mitsva est plus importante que la mitsva en elle-même.

-> Lorsqu'un homme sert Hachem avec joie, sa mitsva est ennoblie, et sa récompense est démultipliée en ayant 1000 fois plus de valeur que si elle était réalisée sans joie.
[Or'hot Tsadikim - Chaar Sim'ha]

-> Ne prenez pas à la légère [le fait de servir Hachem dans la joie], car la récompense [de cela] est infiniment grande.
[le Arizal - Chaar haKavanot]

D'ailleurs, le Séfer 'Harédim écrit : "Tous [les niveaux spirituels] qu'a pu atteindre le Arizal, sont venus en récompense du fait qu'il était débordant de joie et de bonheur, au plus au point, à chaque fois qu'il réalisait une mitsva."

-> Le Baal Chem Tov avait l'habitude de dire : "Même si l'on ne devait recevoir aucune autre récompense que la joie et le plaisir d'accomplir une mitsva, cela serait suffisant."

-> Hachem nous a donné la Torah avec une abondance de mitsvot
Nous pouvons nous en servir à volonté.

Même la mitsva la plus infime a plus de valeur que tous les trésors matériels de ce monde.
Cette existence, foisonnant de joyeuses opportunités, doit nous satisfaire au point de nous combler entièrement.
[le 'Hafets 'Haïm - Chem Olam]

-> Les mitsvot ont été données pour notre bonheur et notre plaisir ultime.
L'objectif des lois de la Torah est de donner à une personne une façon de vivre qui va lui améliorer considérablement sa vie.
[Rabbi Nathan Tsvi Finkel - Tnouat haMoussar]

-> Les mitsvot ont été données dans notre intérêt et pour notre plaisir.
C'est pourquoi on doit ressentir énormément de joie lorsqu'on en réalise une.
[Rabbi Yonathan Eibeschetz - Yaarot Dvach]

-> C'est parce que nous sommes tellement impliqués dans des problématiques matérielles que nous avons perdu notre sensibilité à la quantité importante de bonheur et de joie que nous pouvons ressentir en accomplissant une mitsva.
[...]
Nous devons ressentir de la joie à agir d'une manière qui amène de la satisfaction au Créateur de l'univers.
[...]
Nous devons ressentir plus de bonheur et de plaisir à servir Hachem que si nous devions vivre tous les plaisirs qui existent.
['Hafets 'Haïm - Chem Olam - part.2 chap.11]

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-> "Its'hak a été le 1er enfant à naître juif (circoncit à 8 jours).
Il a été appelé Its'hak car la sainteté de la nation juive dépend de la joie au moment de l'accomplissement des mitsvot et de la réalisation du service de D."
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Halakhot II,146a]

[Lorsqu’il est né, Sarah a dit : « D. m’a fait un rire (ts’hok assa li Elokim - Vayéra 21,5-6)]

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-> Les 10 épreuves avec lesquelles Hachem a éprouvé Avraham n'auraient pas attesté de sa grandeur, s'il ne les avait pas acceptées dans la joie et de bon cœur.
['Hovot haLévavot - Chaar 'Hechbon haNéfech 3,27]

=> Ainsi, l'existence du peuple juif repose sur la joie de Avraham à toute épreuve, conscient que c'est uniquement Hachem qui est derrière, et ce dans les moindres détails.

-> La michna des Avot déRabbi Nathan (34,9), nous apprend qu'il y a en hébreu (lachon hakodech) 10 mots différents pour exprimer la joie : sasson, sim'ha, guila, rina, ditsa, tsahala, aliza, 'hedva, tiféret et alitza.

Le Séfer Machshévét Israël fait remarquer que nous trouvons cela dans aucune autre langue, car le caractère propre d'un juif est d'être joyeux!

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-> Le rav 'Haïm Vittal rapporte les enseignements de son maître le Arizal (introduction au Chaar haMitsvot) :
Comment se fait-il qu'autant de personnes réalisent les mitsvot, et qu'elles n'ont pas les récompenses promises par nos Sages?

A l'origine tout dépend du fait que nous ne devons pas considérer une mitsva comme une lourde charge, comme un fardeau dont nous devons vite nous débarrasser, mais plutôt nous devons avoir à l'esprit que nous gagnons des milliers de milliers de pièces d'or.

La joie que nous devons ressentir dans notre cœur et notre âme au moment d'accomplir une mitsva doit être sans limite, et nous devons en avoir un énorme désir, comme si on nous donner des milliers de milliers de pièces d'or pour l'accomplir."

[Hachem nous a multiplié les mitsvot, comme autant d'occasions de gagner des millions.
Comment pouvons-nous utiliser cette bonté de Hachem, pour en devenir blasés : "encore je dois me lever pour aller prier!" ; "encore je n'ai pas le droit de faire ça", ...
Les mitsvot ne sont pas des punitions, mais des cadeaux d'amour de D. pour nous, qu'Il multiplie au maximum.
=> Sachons donc avoir un sourire de remerciement lorsqu'on les fait. ]

-> Notre attitude envers la plus petite élévation spirituelle doit être similaire au bonheur et à l'excitation de trouver un trésor caché.
[Rabbi Avraham Grodzinsky - Torat Avraham]

-> Pour ressentir de la joie en accomplissant une mitsva, on doit se focaliser sur combien de joie nous aurions eut, si nous avions trouvé une importante somme d'argent.
Une fois qu'on a conscience de cela, on doit réaliser à quel point nous gagnions davantage en réalisant des mitsvot.
Nous aurons alors toujours plus de joie à les faire.
[...]
Représente-toi dans ton esprit la grande joie que peut avoir quelqu'un qui a été sauvé d'être brûlé vivant. A la dernière seconde, il a été sauvé de la mort certaine, et il a alors été élevé à la position de roi.
Représente-toi dans ton imagination chaque détail d'une telle situation.
Ressens le soulagement d'être sauvé. Ressens l'allégresse débordante d'une telle personne devenant un monarque riche et puissant.
Telle est la joie qu'on doit ressentir lorsque nous accomplissons une bonne action, si l'on apprécie la valeur d'observer les commandements de Hachem.
[le Pélé Yoets - Sim'ha]

-> Une ville était en proie à une épidémie, et quelqu'un a approché le 'Hafets 'Haïm, lui demandant s'il était d'accord de renoncer à sa récompense pour la mitsva de mettre les téfilim pendant une seule journée, afin que grâce à cela l'épidémie puisse s'arrêter.

Le 'Hafets 'Haïm lui a répondu que ce n'est pas comme cela que ça fonctionne.
Pourquoi?
Cela ressemble à une personne entrant dans un magasin de bonbons afin d'en acheter un seul valant quelques centimes, avec un billet d'un million.
Cela n'est pas possible, car il n'y a pas assez de monnaie à lui rendre.

=> La récompense pour la mise des téfilin d'un seul jour, est si importante qu'on ne peut rien avoir en échange dans ce monde, car il n'existe rien pour rendre la monnaie.

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-> "Lorsqu'une personne réalise une des mitsvot, cette mitsva monte et se tient devant Hachem, puis L'orne et dit : "Untel m'a fait, je viens de lui" ... et cela entraîne de la paix (shalom) à la fois dans les mondes supérieurs et inférieurs.
[...]
Heureux est la part de cette personne qui a accompli les mitsvot de la Torah!"
[Zohar haKadoch - Bamidbar 118a]

[notre manque de joie lors de la réalisation des mitsvot provient du fait que l'on ne les considère pas à leur juste valeur.
Un acte, même le plus simple, s'il est fait parce que telle est la volonté de D., le Roi des rois, génère des conséquences phénoménales/infinies, que seul le libre arbitre et notre limitation humaine nous empêche de percevoir dans ce monde.]

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-> L'essentiel du service d'Hachem, que ce soit dans l'étude ou la prière, doit être réalisé dans la joie.
L'essentiel du plaisir et de la satisfaction que l'on procure à Hachem en prononçant les mots de Torah ou de prière, c'est quand on le fait avec joie et plaisir.
Au point que certains Maîtres disaient des propos amusants avant l'étude pour réjouir les élèves, car il est dit : "Servez Hachem dans la joie".
[Maor vaChémech]

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-> Outre le fait que la joie est fondamentale dans le service Divin, elle est aussi révélateur de l'état d'un homme.
En effet, lorsqu'un homme prie ou réalise toute mitsva sans joie, il montre qu'il ne connaît pas Hachem, et ne sait pas comment Le servir.
Car si cela était le cas, il saurait que Hachem est LA source du bien et des bénédictions, et il serait rempli de joie.
Cela ressemble à un homme qui ramasse dans la rue un sac rempli de pierres précieuses, et ne manifeste aucun signe de joie : c'est bien la preuve qu'il n'a aucune connaissance du contenu du sac.
[rav Chimchon Pinkous]

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-> Dans les ta'hanoun, nous disons : "sharnnou mimitsvoté'ha vélo chava lanou"
Le 'Hafets 'Haïm explique : "Nous avons quitté les mitsvot car elles n'avaient pas de valeur à nos yeux".
Nous ne considérons pas chaque pensée de Torah, chaque mot de prière, chaque mitsva, comme étant largement plus précieuses que l'or et les diamants, et par conséquent nous ne les observons pas suffisamment.
=> Ainsi, notre enthousiasme, notre joie, témoigne et développe en nous l'importance de réaliser une mitsva (souhait de Hachem), et nous pousse à en faire le maximum.

[plus nous développons l'importance des mitsvot à nos yeux (comme en témoigne notre joie de les faire), plus nous développement notre importance, notre vraie valeur de nous-mêmes. En effet, nous devons êtres très importants, car Hachem nous a choisi pour être les garants du respect de Sa volonté.
[par exemple, si les juifs arrêtaient d'étudier, le monde se détruirait à la seconde!]
Plus nous croyons en Hachem (par le biais de ses mitsvot), plus nous en venons à croire en notre grandeur, et plus nous agissons avec grandeur!
La joie de faire les mitsvot, va générer une joie de faire ce qu'il y a de mieux à faire, une joie de construire notre éternité, une joie d'être de plus en plus proche de D., une joie d'avoir confiance en D. qui gère et peut tout, ... ]

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-> b'h, il y a une 2e partie sur ce sujet : https://todahm.com/2018/10/10/la-joie-dans-les-mitsvot-2e-partie-2

"Tu prendras des prémices de tous les fruits de la terre, récoltés par toi dans le pays que Hachem ton D. t'aura donné. Tu les mettras dans une corbeille et tu te rendras à l'endroit que Hachem ton D. aura choisi" (Ki Tavo 26,2)

-> " "Au commencement [béréchit], D. créa" : par le mérite des prémices qui sont appelés "réchit", le monde fut créé."
[midrach Béréchit rabba 1,6]

-> Quelle est la particularité de la mitsva des bikourim, au point que, selon les Sages, le monde fut créé par son mérite?

Le rav Yaakov Neuma (Darké Moussar) rapporte que l'agriculteur a cultivé sa terre, il l'a soignée puis a récolté les fruits de son verger, pour finalement les engranger.

Or à présent, il doit en présenter une partie au Temple et déclarer au Cohen : "J'apporte maintenant les 1ers fruits dont Tu m'as fait présent, Hachem".
Par ces mots, il conteste tout esprit d'indépendance par rapport au Créateur, il nie que : "c'est le pouvoir de mon bras qui m'a valu cette réussite".
En disant que D. lui a fait présent de ces fruits, il reconnaît que tout vient de Lui.

Le but de l'existence est de conduire l'homme à prendre conscience que tout émane seulement de Hachem, et puisque les bikourim l'amènent à cette conscience, c'est donc bien par leur mérite que le monde fut créé.

Les bikourim renforcent notre émouna.

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-> Le Alcheikh haKadoch cite une loi spécifique aux bikourim, stipulant que lorsque les agriculteurs étaient en route vers le Temple pour apporter leurs prémices (bikourim), tous les ouvriers interrompaient leur travail pendant leur passage en signe de respect.

Or en règle générale, un ouvrier ne doit saluer personne pendant son travail, pour ne pas voler son employer (en ne travaillant pas sur son temps de travail).
Pourtant, dans le cas précis des bikourim, les Sages autorise cela?

Le Alcheikh haKadoch répond que c'est en raison du fait que le devoir de gratitude constitue un fondement essentiel du service divin.

La qualité d'un homme s'apprécie selon sa faculté à reconnaître les bontés du Créateur.
Plus on apprécie les innombrables bienfaits que Hachem nous accorde, plus on devient conscient de la dette que nous avons envers Lui, et plus nous ne pouvons manquer aucune occasion pour exprimer notre reconnaissance à D.

=> Le message de reconnaissance véhiculé par les bikourim est si important que nos Sages autorisèrent les ouvriers à interrompre leur travail.

Les bikourim renforcent notre gratitude, qui est un fondement du judaïsme.

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-> Le Alcheikh haKadoch écrit :
"Car Hachem ne désire qu'une chose : faire du bien. Et Il ne nous demande en retour qu'une chose : être reconnaissant et savoir que c'est Lui le Maître du monde qui, dans Sa bonté, nous prodigue ce bien en permanence et qui est digne d'être béni et d'être loué.
Or, lorsqu'un homme se voit résider dans une terre où coulent le lait et le miel, repu et satisfait, chacun sous sa vigne ou son figuier, sans aucune inquiétude, lorsque sa maison est remplie à satiété sans qu'il ne se soit fatigué pour cela, qu'il jouit de vignes et d'oliviers qu'il n'a pas plantés, du blé et de l'orge à profusion, son mauvais penchant peut l'amener à se dire "c'est à la force de mon poignet que j'ai réussi".

A cause d'une telle attitude, le Créateur a coutume de retirer (à D. ne plaise) à l'homme tout le bien dont Il l'a gratifié et toute la bénédiction qu'Il lui a donnée.

C'est pour cela qu'Il nous a ordonné la mitsva des prémices afin que chaque homme vienne une fois par an dans Sa Maison (le Temple) avec les prémices de ses fruits qu'il apporte dans un panier et qu'il proclame après les avoir déposés à cet endroit : 'voici ce qui est à Toi devant Toi', tout cela provient de Toi et c'est Toi qui m'as gratifié de toute cette bonne récolte!
Par ce mérite, Hachem pourvoira à tous ses besoins puisqu'il n'y a pas été ingrat.
C'est la raison profonde de la mitsva des prémices : se rappeler que tout ce que nous possédons dans ce monde provient d'Hachem."

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-> Selon le rav Yaakov Neuman (Darké Moussar), par ces premiers fruits (bikourim), l'agriculteur exprime sa gratitude à Hachem pour avoir béni son champ, et reconnaît que tout ce qu'il possède vient de Lui.

D'ailleurs, même celui qui ne récolte qu'un seul grain de blé doit amener les bikourim, car Hachem subvient absolument à tous nos besoins.

[ => les bikourim sont un rappel de gratitude envers D. pour l'agriculteur, et ainsi que pour chaque personne le croisant sur son chemin vers le Temple]

-> Dans le verset suivant, il est écrit : "Tu te présenteras [avec tes bikourim] au Cohen qui sera alors en fonction et tu lui diras"
Rachi de commenter : tu lui diras = que tu n'es pas ingrat.

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-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 91) écrit sur cette mitsva des bikourim :
"Le sens profond de la mitsva est de mettre la parole de Hachem au sommet de notre joie. Nous devons nous rappeler et savoir que c'est de Lui que nous viennent toutes les bénédictions du monde.
Nous avons reçu l'ordre d'apporter à ceux qui servent dans Sa maison les fruits qui ont mûri en premier sur Ses arbres, en nous rappelant, en acceptant de prendre sur nous le joug de Son royaume et en Le remerciant pour les fruits et tous les autres biens qui nous viennent de Lui.
Alors nous serons dignes d'une bénédiction et il y aura une bénédiction dans nos fruits.
"

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-> La paracha précédente (Ki Tétsé) se termine par la mitsva de faire disparaître Amalek
Cette paracha (Ki Tavo) commence par la lettre vav (ו) signifiant : "et" (liaison), suivie par le sujet des bikourim.

Quel est le lien entre ces 2 mitsvot (Amalek et bikourim)?

Le midrach (Tan'houma Béchala'h 25) dit que Amalek était arrogant, orgueilleux.
La Torah discute immédiatement après des bikourim, pour nous enseigner que nous devons également faire disparaître notre orgueil (le Amalek en nous), qui amène à ne plus apprécier le bien que l'on nous fait.

[le Béér Moché]

[ Une personne qui a un manque d'appréciation pense qu'elle peut tout faire toute seule, indépendamment de Hachem.
En apportant les bikourim, on corrige cette tendance naturelle, et l'on démontre que nous dépendons totalement de la miséricorde divine. ]

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-> La mitsva des bikourim va à l'encontre de la nature d'une personne.
C'est par ce mérite d'aller à l'encontre de ses tendances naturelles en apportant les bikourim à Hachem, que les juifs ont mérité de recevoir la terre d'Israël.

[Rabbi Moché Teitelbaum - Béra'h Moché]

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-> A notre génération, nous pouvons observer la mitsva des bikourim en faisant que le commencement de notre journée soit saint.
A la place de sanctifier nos premiers fruits, nous sanctifions nos premiers moments de la journée.
Après s'être levé le matin, nos premières pensées, mots ou actions sont dédiées à notre service Divin.
[rabbi Sim'ha Bounim de Pshischa]

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-> "Vous vous renforcerez et vous prendre des fruits de la terre, et c’était l’époque des prémices de la vigne» (Chéla'h Lé'ha 13,20)

On trouve dans les écrits du Ari zal que les prémices (bikourim) ont pour but de réparer la faute des explorateurs.
En effet, comme ils ont dédaigné un excellent pays, la mitsva des prémices a été donnée pour manifester l’amour à la terre d’Israël, en apportant des sept espèces qui en font la gloire.

C’est pourquoi rabbi Mena’hem Zemba (dans son Amira Yaffa) dit que la Michna sur les bikourim (prémices) évoque précisément les 3 espèces que les explorateurs ont apportées : "Quelqu’un voit une figue arrivée à maturité, une grappe de raisin arrivée à maturité, une grenade arrivée à maturité".
Cela correspond à ce qui est dit sur les explorateurs : "ils ont coupé de là une branche et une grappe de raisins et l’ont portée à deux sur un bâton, et des grenades et des figues".

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-> Les grecs[à l'époque de 'Hanouca] ont émis une loi interdisant le fait de donner du bois pour l'autel (mizbéa'h) et ils ont [également] interdit d'apporter les bikourim à Jérusalem.
[guémara Taanit 28]

Le Maharal commente :
"Pourquoi les grecs ont-ils interdit ces 2 mitsvot?
C'est parce que ces mitsvot sont réalisées avec une joie immense.
Ceux qui donnaient le bois pour le mizbéa'h allaient ensuite fêter cela, et les bikourim étaient amenés au Temple dans une ambiance de grande joie, [comme le rapporte par exemple] la michna : "on jouait de la flûte devant eux ..."
Les grecs ne voulaient pas que les juifs soient joyeux."

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-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°676) écrit :
"Voici comment la michna Bikourim décrit la cérémonie de l’apport des prémices au Temple : "Tous les villages de la région se rassemblaient dans une ville qui représentait la région, ils dormaient dans les rues de cette ville sans rentrer dans les maisons, et on jouait de la flute devant eux jusqu’à ce qu’ils arrivent au mont du Temple. Les riches apportaient leurs prémices dans des ustensiles d’argent et d’or, et les pauvres les apportaient dans des paniers de tiges de saule tressées."

La Torah a voulu mettre sur un pied d’égalité le riche qui apporte son offrande dans des ustensiles d’or et d’argent et le pauvre qui apporte sa maigre offrande dans des paniers de tiges de saule tressées, c’est pourquoi tout le monde dormait dans les rues de la ville sans rentrer dans les maisons, parce que lorsqu’ils se tenaient devant le Roi des rois [Hachem], tous étaient égaux devant Lui. C’est pourquoi il est dit qu’Il "ne prend pas parti pour les grands, et ne favorise pas le riche contre le pauvre, car ils sont tous l'œuvre de Sa main" (Iyov 34,19).

Et on jouait de la flute devant eux, le mot flute (‘halil) évoquant le mot : ‘halal (creux). Quiconque venait à Jérusalem apporter les bikourim devait se ressentir lui-même comme s’il était le plus vide de tous, et qu’il n’y avait personne de plus grand que l’autre. Tous étaient égaux, l’offrande de chacun était d’agréable odeur à D., puisqu’ils l’apportaient par amour pour Lui, et la michna dit : "Celui qui apporte peu est l’égal de celui qui apporte beaucoup, à condition que son cœur soit tourné vers le Ciel" (guémara Ména'hot 110,1). "

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"Je n’ai pas passé outre Tes mitsvot et je n’ai pas oublié" (Ki Tavo 26,13)

Il y a les prémices (bikourim) qui sont les 1ers fruits de certaines sortes seulement.

Il y a également le prélèvement des dîmes sur les récoltes qui suit un cycle de 3 ans.
Tous les ans, on donne la première dîme au Lévite ; la 1ere et la 2e année, on prélève également le maasser chéni, la 2e dîme. Elle est sacrée et ne peut être consommée qu'à Jérusalem.
La 3e année, à la place de la seconde dîme, on prélève une dîme appelée maasser ani, la dîme du pauvre.
Ce cycle se répète tous les 3 ans, à l'exception de la 7e et de la 50e année (respectivement la chémita et le yovèl).

C'est ainsi que la veille de Pessa'h de la 4e et de la 7e année de la chemita (marquant la fin d'un cycle de 3 années), on doit s'assurer qu'on a bien remis toutes les dîmes à qui de droit (sur la durée de ce cycle de 3 ans), et on récite un texte de "confession sur les dîmes", le "Vidouï Maasser" (v.13-15).
Il est préférable de le réciter au Temple à Jérusalem, mais on peut le faire n'importe où.

L'extrait du verset, cité ci-dessus, fait partie de cette "confession sur la dîme", et par cela, on affirmait avoir accompli ce qu'il fallait et n’avoir rien oublié de faire.
En général, une confession (vidouï) vient connoter que la personne avoue une faute. Mais là, si elle dit que tout a été fait dans les règles, où est l’aveu?

Le rabbi de Satmar répond que dans cet aveu (vidouï), l'individu disait certes qu'il n’est passé outre aucune loi, mais il ajoutait : "Je n’ai pas oublié", dans le sens de "Je n’ai pas oublié ce que j’ai fait".
Le fait de ne pas oublier ses mitsvot est en soi déjà une faille. En effet, l’homme doit oublier les mitsvot qu’il a réalisées pour se sentir toujours redevable d’en faire encore et ne jamais se sentir quitte ni orgueilleux.
C'est sur cette faille que l’aveu prend son sens.

[A chaque instant, nous avons une dette de gratitude infinie à l'égard de D., et il en serait ingrat d'en venir à croire que grâce à ce que nous faisons nous pouvons rivaliser avec Lui.
La naturalité veut que nous n'aimons pas être endettés avec quelqu'un pour ce qu'il a pu nous faire, mais la réalité est qu'avec Hachem nous ne pourrons jamais nous débarrasser de ce sentiment de Lui être totalement redevable.

Vouloir retirer le fait d'être redevable à Hachem, c'est vouloir Le retirer de notre vie.
[c'est bon je n'ai pas besoin de ton aide, je peux très bien agir tout seul!]

Nous pouvons nous rappeler de nos mitsvot passées si elles nous permettent de se renforcer, de s'améliorer dans notre avodat Hachem (ex: du passé nous pouvons apprendre à agir mieux dans le futur ; à mon yétser ara qui veut me faire croire que je ne suis pas si grand que ça, regarde mes bonnes actions que j'ai pu faire par le passé, je me dois donc d'agir au moins aussi bien! ]

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-> Selon le Sforno, cette déclaration est appelée "confession", bien que l'on n'y mentionne aucune faute, car si Israël n'avait pas adoré le Veau d'or, le service Divin serait resté le privilège des premiers-nés, et chaque foyer aurait alors été sacré.
Ce n'est qu'à cause de cette dégradation qu'il faut sortir les dîmes de la maison et les donner aux Cohanim et aux Lévi'im, et c'est pourquoi nous nous confessons.