+ Israël = une partie de nous-même :
-> La guémara (Kétoubot 112a) rapporte que Rabbi Abba aimait terre d'Israël si intensément qu'il embrassait les pierres de la ville d'Akko.
Les Tossafot cite la guémara Yérouchalmi (Guitin 1,2) selon laquelle la moitié de la ville d'Akko était située à l'intérieur des frontières de la terre d'Israël, tandis que l'autre moitié se trouvait à l'extérieur de la terre d'Israël.
Lorsque Rabbi Abba se rendit en terre d'Israël, son itinéraire passa par Akko, ce qui signifie que les premières pierres de la terre d'Israël qu'il rencontra se trouvaient à la frontière qui traversait la ville.
Ainsi, dès qu'il rencontrait les premières pierres de la terre d'Israël, il tombait dessus avec une grande émotion et les embrassait amoureusement.
-> Le Maharal (dans son 'Hidouché Aggadot) explique que la raison pour laquelle Rav Abba embrassait les pierres est que chaque personne juive a un lien intrinsèque avec la Terre Sainte parce que cette terre a été "créée spécifiquement pour le peuple juif et appartient au peuple juif".
Rav Abba manifestait une telle affection envers la terre d'Israël parce qu'il sentait que, dans un certain sens, la Terre faisait partie de lui.
-> Il est intéressant de constater que le Ben Ich 'Haï (dans son séfer Ben Yéhoyada), donne une nouvelle explication à la guémara ci-dessus. À l'époque déjà, les personnes qui visitaient la terre d'Israël rapportaient des souvenirs qu'elles offraient à leurs amis. Certains souvenirs populaires étaient des ustensiles ou des sculptures taillés dans les pierres d'Akko.
Lorsque Rabbi Abba, qui vivait à Bavel, voyait de telles sculptures ramenées de la terre d'Israël, il les embrassait par amour pour la terre d'où elles venaient.
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-> Le Ben Ich 'Haï savait que son séjour en terre d'Israël prendrait fin et qu'il devrait bientôt retourner en Irak pour continuer à diriger sa communauté bien-aimée. Pourtant, il ne pouvait se résoudre à quitter la Terre sainte sans ramener quelque chose en souvenir. Il savait également qu'en rapportant une partie de la terre d'Israël, il ferait naître dans le cœur de sa communauté un grand amour et une grande passion pour la Terre. C'est pourquoi, avant de quitter la Terre sainte, le Ben Ich 'Haï a ramassé un sac rempli de terre d'Eretz Israël, une pierre à côté du Kotel et une pierre du mont des oliviers (Har HaZétim) et il les a ramenés avec lui en Irak.
À son arrivée à Bagdad, le Ben Ich 'Haï a pris la terre qu'il avait apportée et l'a répandue sur le sol de l'ancienne synagogue de Bagdad.
La pierre du Kotel était placée sous la mezouza fixée au montant de la porte de la synagogue, et chaque fois qu'une personne entrait dans la synagogue, elle embrassait à la fois la mezouza et la pierre.
Qu'en est-il de la seconde pierre, prélevée sur le Har HaZétim? Le Ben Ich 'Haï engagea un artisan talentueux pour graver sur la pierre une image du Kotel entouré de cyprès.
Il garda la pierre pour lui, disant aux membres de sa famille qu'il voulait qu'elle soit placée à côté de lui dans sa tombe après sa mort.