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Les ‘houmrot

+ Les 'houmrot :

-> Rabbi Na'hman de Breslev met en garde contre le piège que représente le fait de gaspiller notre temimout (simplicité avec Hachem) dans des règles astucieuses que nous inventons pour nous-mêmes.
Il écrit (Si'hot haRan 235) :
"Nous devrions nous éloigner même des 'hokhmot, de l'intelligence que l'on pense avoir dans notre avodat Hachem, car toute l'intelligence du monde, et celle qui nous vient lorsque nous commençons à servir Hashem, n'est pas du tout de la vraie sagesse. Ce n'est que de l'imagination, de la sottise et une grande confusion. Ce genre de sagesse fait tomber la personne du service d'Hachem.

Plus on réfléchit, plus on calcule et plus on essaie de discerner si on accomplit son service correctement, plus cela est impossible, car la chair et le sang ne peuvent jamais être complètement quitte dans leurs obligations. "Et Hachem ne vient pas pour tyranniser Ses créations" (Avoda Zara 3a).
"Et Il n'a pas donné la Torah aux anges Tutélaire" (Kidouchin 54a). Et en ce qui concerne ceux qui sont trop exigeants et stricts dans leurs 'houmrot, il est dit : "Vé'haï ba'hem" = Tu vivras grâce aux mitsvot et tu ne mourras pas à cause d'elles (Yoma 85b).

[Rabbi Na'hman a averti ensuite : ] Les gens [qui sont obsédés par la perfection] n'ont aucune vie en eux et sont toujours triste, parce qu'il leur semble qu'ils n'ont pas été quitte dans leurs obligations dans les mitsvot qu'ils accomplissent.
Ils ne tirent aucune force vitale d'aucune mitsva parce qu'ils sont si exigeants et déprimés.

Rabbi Nathan de Breslev ajoute : "Et Rabbénou (rabbi Na'hman) lui-même n'était strict dans aucune 'houmra".

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-> "Tamim tiyé im Hachem Eloké'ha" (Sois simple, sincère, et agis de tout cœur avec Hachem, ton D. - Choftim 18,13).
Le fait de s'appuyer sur nos propres idées, plutôt que de simplement faire de notre mieux pour respecter les décrets de nos Sages et rabbanim, peut nous éloigner de la sincérité. [on peut penser comprendre les choses mieux qu'Hachem en mettant en place des actions, plutôt qu'accepte avec simplicité que dans ce monde nous ne pourrions jamais comprendre l'infinité derrière chaque commandement Divin. ]

Lorsque 'Hava a inventé une rigueur pour ne même pas toucher l'Arbre de la Connaissance (eitz Hadaat), cela a conduit à la chute de l'humanité.
[elle a dit qu'il était interdit de le toucher, tandis que l'interdit n'était que de le manger. Puisqu'il ne s'est rien passé quand elle l'a touché, alors cela a engendré de le manger. ]

Bien qu'il soit tentant d'être strict pour se sentir proche d'Hachem, le perfectionnisme ne peut, en fin de compte, que causer des dommages.
En étant trop exigeant, on en vient à ne jamais être pleinement satisfait, content de soi, ce qui est contraire à la volonté d'Hachem : faire les mitsva dans la joie. [nous ne sommes pas des anges, nous devons faire au mieux de nos capacités que D. nous a données.]
De plus, la Torah nous interdit d'ajouter de nouvelles obligations car on risque d'en venir à retirer, à dévaloriser ce qui est obligatoire. La volonté d'Hachem est parfaite, il n'est pas nécessaire d'y ajouter des choses.
[on peut uniquement mettre en place des barrières personnelles qui viennent nous aider dans nos domaines de faiblesses, mais cela n'est pas une mitsva et ne doit pas se faire au détriment d'autrui.]

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-> Le rav Yéhouda Mischel enseigne :
Les 'houmrot ostentatoires et les démonstrations de piété supplémentaire révèlent qu'une personne prend en compte l'impression qu'elle fait sur les autres. C'est le symptôme d'une maladie spirituelle qui, malheureusement, annule l'effet positif des pratiques pieuses : la 'hitsoniyout, la "superficialité".
Le mot hébreu pour exil, galout, vient du mot légalot, qui signifie exposer. Lorsqu'un comportement ostensiblement motivé par la spiritualité expose ce qui est sacré à l'extérieur, il peut devenir impudique et superficiel.

Une telle focalisation sur l'extérieur est l'expression d'un exil intérieur et d'une trahison de l'essence de la judaïcité.
Rabbi Pin'has de Koritz (Imré Pin'has - vol.1) souligne le phénomène des livres de halakha contemporains qui accentuent les 'houmrot et ajoutent des exigences à la pratique des générations précédentes en raison de "l'amertume de l'exil qui s'alourdit chaque jour".
Il affirme que l'élimination de certains de ces éléments extérieurs amplifie la pnénimiyout (l'intériorité), la véritable qualité intérieure de notre observance de la mitsva, "délivrant" notre avoda et nos vies.

Le rav Yéhouda Amital, roch yeshivah de Yechivat Har Etsion, critique les "renforcements artificiels" et "l'anxiété religieuse qui se manifeste dans la vie de l'homme moderne".
Il souligne la tendance, dans de nombreuses communautés, à des types de "rigueur" qui trouvent leur origine dans l'incertitude et le manque de confiance en soi et de la émouna d'une personne dans son service d'Hachem.
Ces rigueurs sans fondement concernent souvent des questions dont nos ancêtres n'auraient jamais rêvé :
Le rav Amital écrit :
"Outre l'importance d'un certain niveau de tension dans la vie, une personne doit se garder d'une tension et d'une anxiété excessives dans son service du Divin.
Dans tous les aspects de la vie, l'exagération est considérée comme anormale, et il en va de même dans l'observance des mitsvot. Cela contraste avec l'opinion courante qui assimile la méticulosité excessive à la crainte du Ciel.
Le Rambam (Shemona Pérakim - chap.4) note qu'une personne devrait s'efforcer d'atteindre le niveau auquel elle peut facilement suivre le juste milieu dans tous ses traits de caractère, au lieu de lutter constamment contre ses inclinations les plus basses.
L'anxiété et la suspicion excessives sont susceptibles de conduire à une paralysie totale. Ici aussi, la personne doit trouver le bon équilibre."

Ainsi, en nous regardant avec honnêteté, nous devons nous efforcer de vivre sur une voie médiane, sans extrémisme. [Rambam - Michné Torah - Déot 1,4]
Pour ceux d'entre nous qui sont passionnés par la loi d'Hachem, la sainteté des 'houmrot et les coutumes (minhagim) "très poussées", il peut être difficile de rester équilibré, d'éviter l'extrémisme et le "al téhi tsadik harbé" (ne soit pas trop vertueux [ex: par rapport à ta nature personnelle, ton environnement, ...] - Kohélet 7,16).

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[l'idée de ce divré Torah n'est pas de s'interdire toute 'houmra, toute ségoula, toute barrière nous protégeant de fauter, mais plutôt de prendre du recul selon notre personnalité, selon notre situation actuelle, et d'avoir un service Divin qui puisse se faire avec le cœur, avec la joie et de beaux sentiments pour notre papa Hachem. ]

Une sortie d’Egypte de corps et d’âme

Au moment de la sortie d'Egypte, il y a eu 2 guéoula celle de l'âme (néfech) et celle du corps (gouf).
Nous devons considérer la guéoula du corps "comme si" (avant le 2e verre, on dit : " 'hayav kol adam lir'ot atsmo kéilou ou yotsé mimitsraïm), car elle nous est arrivée.

En ce qui concerne la guéoula de l'âme, toutes les âmes du peuple juif se trouvaient dans l'exil d'Egypte, et nous avons tous été délivrés.
Lorsque nous récitons la bénédiction, nous disons "acher guéalanou", qui nous a délivrés, et c'est la partie principale du géoula, que nos âmes ont été libérées.
En plus, que "gaal ét avoténou", que nos ancêtres ont été physiquement délivrés.
['Haïm léRoch]

En Egypte, Hachem nous a choisis comme Sa nation alors que nous étions à notre niveau spirituel le plus bas (49e niveau d'impureté sur 50).
Cela a été fait pour démontrer que Hachem aime le Klal Yisrael de manière inconditionnelle.
La règle est que si l'amour dépend de quelque chose, lorsque cette condition n'est pas remplie, l'amour n'existe plus.
L'amour d'Hachem pour nous est inconditionnel.
Même si nous fautons, Il nous aime toujours. Il veut que nous fassions téchouva et attend que nous revenions à lui, mais il nous aime toujours.
[Nétivot Shalom]

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[dans le judaïsme on fait souvent référence à la sortie d'Egypte (zé'her litsiat mitsraïm). Pourquoi cela?
Le but principal de notre yétser ara n'est pas tant de nous faire fauter, mais plutôt après la faute de nous dévaloriser, de nous faire déprimer de notre valeur auprès d'Hachem et de notre importance spirituelle.
A cela, on rapporte l'exemple des juifs en Egypte qui étaient au plus bas, Hachem les a aimés toujours, Il était avec eux dans la souffrance, les a délivrés et leur a même donné Son bien le plus précieux : Sa Torah.
Un juif(ve) n'est jamais seul et est toujours important, précieux aux yeux de papa Hachem! ]

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-> Il est dit dans le séfer Ché'érit Yaakov que Pharaon pensait que le peuple juif avait le din d'être des esclaves (avadim) d'Hachem.
Lorsqu'un roi se met en colère contre son esclave et le remet à son ennemi, ce dernier est censé être très dur envers l'esclave. C'est ce que pensait le racha Turnus Rufus.
Cependant, Hachem a fait savoir, que : "béni bé'hori Israël" (Chémot 4,22), que les juifs sont les enfants de Hachem, et lorsqu'un roi se met en colère contre son enfant, il ne veut pas que les ennemis de l'enfant lui fassent du mal et l'oppriment. Au contraire, si l'ennemi fait du mal à l'enfant, le roi lui rendra la pareille.

Nous disons dans la Haggada de Pessa'h : "avadim ayinou léPharaon béMitsraïm". Pharaon pensait que le peuple juif avait le din (statut) d'esclaves d'Hachem, et c'est ainsi qu'il les a soumis à de grandes souffrances.
Nous poursuivons : "vayotsiénou Hachem Elokénou micham" = Hachem lui-même a sorti le peuple juif d'Egypte. Hachem a le statut d'un Cohen, et un Cohen n'est autorisé à devenir impur que pour ses sept proches parents.
Le fait que Hachem nous ait fait sortir Lui-même prouve que nous sommes Ses enfants, car si nous étions des esclaves, Il ne serait pas allé dans l'impureté d'Egypte pour nous sauver.
['Haïm léRoch]

"Que seuls le bien et la bonté me poursuivent tous les jours de ma vie" (akh tov va'hessed yirdéfouni kol yémé 'hayaï - Téhilim 23,6)

-> Une personne ne sait pas toujours ce qui est bon pour elle, car qui est assez sage pour penser qu'il sait toujours ce qui est dans son intérêt?
Parfois, la bonté court même après la personne. Hachem, dans sa miséricorde, veut faire briller sur elle sa lumière, sa délivrance et son succès ; mais la personne n'a aucune idée qu'elle bénéficiera de cette chose et qu'elle réussira, et c'est ainsi qu'elle se détourne et fuit ce qui est pour son propre bien.

C'est pourquoi, avec une inspiration sainte, le roi David a demandé au nom de tout Israël : "Que seuls le bien et la bonté me poursuivent". Même si je n'ai pas assez de lucidité pour accepter ces choses dans ma vie, et qu'en fait je les fuis, je Te prie de faire en sorte qu'elles me poursuivent, jusqu'à ce qu'elles me rattrapent, que je les accueille et qu'elles apportent la bénédiction dans ma vie.
[Likouté Torah - Ki Tavo - au nom du Baal Chem Tov ]

-> Cet enseignement reflète l'idée que même les événements apparemment négatifs sont en fait pour notre bien.
La nature d'Hachem est en fin de compte aimante et bienfaisante, et par conséquent, même la souffrance se révélera en fin de compte avoir été pour notre bien.
En effet, la kabbale enseigne que de nombreuses choses ne peuvent être réparées que par la souffrance, comme la purification de certaines fautes. Dans ce cas, la bénédiction divine ne viendrait qu'après l'expérience de la purification.

Cependant, le Baal Shem Tov, dans son grand amour pour le peuple juif, a proposé un autre principe : D. est tout-puissant et peut donc accomplir la même réparation que la souffrance par des moyens aimants.

Le Baal Shem Tov a composé la prière suivante qui reflète cette idée : "Je sais que même le mal est pour mon bien. Cependant, Tu es D., et non un homme, et Tu peux transformer le mal en véritable bien, de sorte que même s'il ne reste plus aucun aspect du mal, il sera entièrement à mon avantage, de sorte que la réparation nécessaire puisse venir du bien lui-même."

Veillée de Shavouot

Etudier la nuit de Shavouot dans la joie et l'enthousiasme est très apprécié au Ciel, et cela a un grand impact sur les mondes supérieurs.
Celui qui étudie avec ferveur sera richement récompensé.
[Kaf ha'Haïm]

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-> En restant éveillés, nous démontrons notre amour de la Torah. Le désir d'étudier n'est pas comme le désir des plaisirs physiques du monde. Plus on s'adonne aux plaisirs physiques, moins on en a envie. Mais avec la Torah, plus on étudie, plus on a envie d'étudier.
Etudier la Torah toute la nuit à Shavouot augmente notre désir de recevoir la Torah le matin.
[Sfat Emet]
[ l'étude en cette nuit augmente notre amour/désir pour la Torah avec laquelle on va se marier le matin, ce qui donne beaucoup de joie au papa : Hachem.
d'une certaine façon, la nuit de Shavouot permet d'avoir un récipient plus grand pour capter un maximum des flux de bénédictions du don de la Torah, Shavouot matin. ]

-> Toute la nuit, nous sommes remplis d'admiration et de désir pour le don de la Torah. Comment pourrions-nous nous endormir? L'impatience nous tient éveillés toute la nuit!
[Sifté Tsadik ]

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-> Le midrach nous informe que toute la nation juive a dormi profondément la nuit précédant le don de la Torah. Lorsque Hachem descendit le matin et les trouva tous endormis, Il fit retentir de fortes détonations, comme il est dit : "Le 3e jour, le matin, il y eut des tonnerres et des éclairs" (Yitro 19,16).
Moché réveilla les Bné Israël et les conduisit vers le Roi des rois, Hachem, comme il est dit :
"Moché fit sortir le peuple du camp pour aller à la rencontre de D." (Yitro 19,17)

En restant éveillés et en étudiant la Torah la nuit de Shavouot, nous compensons le manquement de nos ancêtres, en priant Hachem de leur pardonner de s'être trop endormis au don de la Torah [même s'ils l'ont fait initialement avec une bonne intention : avoir le maximum de forces pour la recevoir].
[Magen Avraham 494 ]

-> Lorsque Moché était dans les cieux, absorbant les paroles de la Torah d'Hachem, il ne pouvait discerner le jour de la nuit, sauf en vertu de ce qu'il étudiait. Lorsque Moché étudiait la Torah Ecrite, il savait qu'il faisait jour. Lorsqu'il étudiait la Torah Orale, il savait que c'était la nuit.
Nous en déduisons que le meilleur moment pour apprendre la Torah orale est la nuit.

Les Bné Israël étaient très désireux d'accepter la Torah Ecrite. Mais ils refusèrent d'accepter la Torah Orale. Hachem a soulevé la montagne et l'a suspendue au-dessus de leurs têtes. "Acceptez la Torah orale, ou la montagne tombera!"
Rester éveillé la nuit de Shavouot et étudier la Torah Orale rectifie le refus de nos ancêtres de l'accepter.
[ Yéchouot Yaakov ]

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-> Si les 10 jours de repentir relient Roch Hachana à Yom Kippour, les 7 semaines de compte du Omer relient Pessa'h à Shavouot, faisant de Shavouot le pendant de Yom Kippour.
Tout comme Yom Kippour expie les fautes qui entraînent la punition de karét (coupure de l'âme et mort spirituelle prématurée), la nuit de Shavouot expie les fautes.

En ce qui concerne Yom Kippour, la Torah dit : "Lifné Hachem tit'arou" (devant Hachem vous serez purifiés). Le verset a une valeur numérique de 620, identique au mot karét (כרת).

Karét a les mêmes lettres que le mot kéter (couronne - כתר), et donc la même guématria.
Le jour où nous acceptons la couronne d'Hachem (la Torah), nos fautes pour lesquelles nous avons mérité l'excision spirituelle sont pardonnés.
[Beit Avraham]

[ on fait attention à être bien habillé, coiffé, ... le jour de son mariage.
De même, un juif verra attention à avoir un bel habit spirituel le jour de son mariage avec la Torah, sous le dais nuptial du mon Sinaï. D'un côté, Shavouot apporte naturellement une expiation des fautes (à l'image de Yom Kippour), mais nous devons aussi d'être actif en faisant des efforts pour être particulièrement beau. Ainsi, nous étudions la Torah qui purifie et nous revêt de sublimes lumières spirituelles. ]

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-> La personne qui trouve des idées novatrices en matière de Torah le jour de Shavouot créera des 'hidouché Torah tout au long de l'année.
Une personne incapable de créer de nouvelles pensées de Torah devrait au moins étudier des sujets de Torah qu'elle n'a jamais appris auparavant.
['Hida , Kaf ha'Haïm 494:35 ]

-> Créer de nouvelles idées de Torah à Shavouot comporte un grand mérite. Shavouot célèbre le jour du mariage de la Torah avec Israël. Le mariage est l'accomplissement de l'expression "soyez féconds et multipliez-vous".
La création de nouvelles idées de Torah multiplie et augmente la Torah, accomplissant ainsi la raison pour laquelle la Torah a été donnée au peuple juif.
[Divré Yoel]

-> Shavouot est le jour du mariage de Israël avec son Père céleste. Quel est le but principal du mariage?
D'avoir des enfants. Et que sont les nouvelles idées de la Torah si ce n'est des enfants spirituels?
[rabbi de Satmar]

[étudier la nuit de Shavouot, c'est exprimer à la Torah notre désir d'avoir le maximum d'enfants spirituels avec elles! Que b'h cela puisse s'accomplir en abondance, et que papa Hachem soit fier de notre descendance spirituelle. ]

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-> Des prières de mauvaise qualité après avoir veillé toute la nuit annulent le bénéfice de l'étude de la Torah pendant la nuit de Shavouot. Fatigués, les fidèles se précipitent pendant les offices et s'assoupissent pendant la lecture de la Torah. Il est préférable de dormir et de faire la prière correctement après s'être levé complètement reposé.
[Maharal]

-> Après 3 jours de préparation, les Bné Israël se sont endormis lors du don de la Torah. Aujourd'hui, nous sommes usés et épuisés par le long exil. Combien plus devrions-nous faire la grasse matinée!
Si nous dormons tard pour le bien du Ciel, afin de prendre des forces pour accomplir les mitsvot, nous serons même récompensés pour avoir trop dormi.
[le Yaavets - Sidour Rabbi Yaakov Emden]

-> Une personne doit prier avec un esprit clair, en particulier lors d'un jour saint comme Shavouot.
De plus, le moment le plus opportun pour prier est celui où toute la congrégation prie : "dans la multitude se trouve la gloire du Roi" (Michlé 14,28).
[Michméret Shalom]

-> Un groupe de ba'hourim d'une yechiva ashkénaze est venu passer Shavouot avec le rabbi deVizhnitz, le Ahavat Israël. Comme ils en avaient l'habitude, ils sont restés debout toute la nuit à réciter le tikoun leil Shavouot et ont commencé les offices à l'aube, anticipant une sieste bien nécessaire après les prières.
Les sons des birkot hacha'har se sont infiltrés dans le bureau du Rabbi. Le Rabbi de Vizhnitz a temporairement abandonné ses préparatifs matinaux pour répondre amen aux bénédictions dans le beit midrach.

"J'ai l'habitude d'entendre parler de personnes qui s'endorment pour se lever afin de faire la prière", a plaisanté le Rabbi lorsqu'ils eurent terminé, "mais je n'ai jamais entendu parler de personnes qui font la prière pour s'endormir".
Les étudiants de la yéchiva ont interrompu leurs prières et ont attendu que le minyan officiel commence.
Ils ont ensuite commencé l'office à l'aube, anticipant une sieste bien méritée après avoir prié.
[Kédoch Israel ]

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+ La veillée de Shavouot :

-> Les décisionnaires (cf. le Michna Broura 494,1) rapportent au nom du Arizal (Chaar HaKavanot) que "celui qui ne dort pas du tout pendant la nuit de Shavouot et s'adonne à l'étude de la Torah est certain de vivre toute cette année et de ne subir aucun dommage".

Le Arizal ajoute : "Ce n'est pas tout mais encore de cela dépend la décision de faire vivre l'homme pendant cette année."

-> "Quiconque ne dort pas un seul instant pendant cette nuit pour s’adonner entièrement à l’étude de la Torah ... Hachem lui accordera 70 bénédictions ... il lui est garanti qu’il finira l’année et qu’il ne lui arrivera aucun malheur cette année" (Zohar ; Cha'ar Hakavanot chap. 494, 6).

-> Cet enseignement puise en réalité sa source dans les paroles suivantes du Zohar (dans l'introduction) qui rapporte que Rabbi Chimon et tous ses fidèles s'adonnaient à l'étude de la Torah pendant toute cette nuit et chacun d'entre eux innovait des paroles inédites de Torah. Leur joie était immense au point que Rabbi Chimon leur dit alors :
"Mes enfants, heureux est votre sort car la fiancée, la Présence Divine, ne pénétrera sous le dais nuptial demain qu'en votre compagnie, car tous ceux qui s'occupent d'arranger les apparats de la fiancée pendant cette nuit dans la joie, seront inscrits dans le Livre du Souvenir et Hachem les bénira de soixante-dix bénédictions et de soixante-dix couronnes des mondes supérieurs."

Plus loin, ce Zohar poursuit en disant : "Celui qui s'associe à Elle pendant cette nuit, sera protégé En Haut et en bas pendant toute cette année et il finira cette année en paix."

-> Dans un autre endroit, le Zohar (98a) rapporte :
"C'est pourquoi les Anciens ne dormaient par durant toute cette nuit et étudiaient la Torah en disant : "Venons hériter de la Torah qui est un patrimoine sacré pour nous-mêmes et pour nos enfants dans ce monde et dans le monde futur.""

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-> Rabbi 'Haïm Brime aperçut une fois un juif qui somnolait pendant la prière du matin de Shavouot (en ayant succombé au sommeil après une nuit entière d'étude).
Lorsqu'il se réveilla, Rabbi 'Haïm lui demanda : "As-tu déjà vu dans ta vie un fiancé qui somnole sous le dais nuptial? Le jour des noces du peuple d'Israël, c'est le jour du don de la Torah!"

-> Un homme demanda une fois à rav Shlomo Zalman Auerbach : connaissant sa propre nature, il savait qu'en veillant toute la nuit pour étudier la Torah, il allait somnoler le matin lors de la prière. A quoi
devait-il donner priorité?

Rav Shlomo Zalman Auerbach lui répondit alors sagement :
"Bien que selon la loi, la prière du matin a la priorité sur la veillée qui n'est qu'une coutume, néanmoins, tu dois veiller à l'âme de tes enfants (en lui signifiant ainsi : que D. préserve qu'ils apprennent de toi à traiter avec désinvolture cette coutume ancestrale observée par tous les juifs!)."

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-> Rabbi Chlomo Alkabèts (l'auteur du chant de Lé'ha Dodi) pendant la nuit de Shavouot :
"Lorsque nous commençâmes à étudier la Michna et après avoir terminé 2 traités, notre Créateur nous fit mériter d'entendre une voix Céleste qui disait : "Ecoutez mes amis qui recherchez la perfection, mes amis bien-aimés, que la paix soit sur vous, heureux soyez-vous et heureux soient celles qui vous ont mis au monde, heureux soyez-vous dans le monde futur, vous qui vous efforcerez de Me couronner cette nuit! Voilà plusieurs années déjà que Ma couronne est tombée et personne ne Me console. Je suis jeté dans la poussière en étreignant les immondices. A présent, vous M'avez restitué Ma couronne.
Efforcez-vous encore mes amis, soyez courageux mes bien-aimés, réjouissez-vous et sachez que vous comptez parmi les gens de valeur et que vous faites partie du Sanctuaire du Roi, que la voix de votre Torah et que le souffle sacré de votre bouche sont montés jusque devant Hachem et qu'ils ont transpercé plusieurs espaces et plusieurs Cieux avant d'y arriver.
Les anges célestes se sont tu, les Séraphins sont demeurés inertes, les saintes 'Hayot se sont arrêtées, toute l'armée Céleste et Hachem écoutent votre voix ...!
Vous êtes tellement élevés ! Heureux soyez-vous et heureux celles qui vous ont mis au monde, mes amis qui n'avez pas donné le sommeil à vos yeux ! Grâce à vous, Je me suis élevé cette nuit!
C'est pourquoi, renforcez-vous et réjouissez-vous mes chers enfants qui recherchez la perfection, ne vous arrêtez pas d'étudier, car une nuée de bonté vous recouvre et votre Torah est suave pour Hachem!
Levez-vous, élevez-Moi et dites à voix haute comme le jour de Kippour : Barou'h Chem Kévod Mal'houto Léolam Vaèd!" "

=> Cela pour nous enseigner que la sainteté de la nuit de Shavouot est comparable à celle de Yom Kippour. Et en particulier, s’il s'adonne à l'étude de la Torah à ce moment, un juif a le pouvoir d'élever grâce à cela la Présence Divine, de compter parmi les fidèles du Sanctuaire Royal et de pénétrer avec la fiancée, la Présence Divine, sous le dais nuptial.
(Certes cela a été dit au sujet des grands de notre peuple comme le Beit Yossef et la sainte assemblée des kabbalistes, néanmoins, tout cela est valable pour nous chacun à son échelle, même le plus faible d'entre les juifs possède un potentiel immense!)

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-> Le Mégalé Amoukot rapporte pour sa part au nom du Avizal que demeurer éveillé une nuit entière en étudiant la Torah a la force d'expier une peine de Karèt (retranchement) dont un juif se serait rendu passible. Et si cela est vrai au sujet d'une nuit d'étude n'importe quand dans l'année, combien a fortiori la nuit de Shavouot possède-t-elle la force d'expier une multitude de peines de Karèt!

Mettre de la verdure à Shavouot

+ Mettre de la verdure à Shavouot :

-> Il est de coutume de décorer la synagogue et la maison avec de la verdure et des fleurs pour commémorer la joie du don de la Torah, car le mont Sinaï s'est alors couvert de végétation.
Comme le dit le verset : "Que ni les troupeaux ni les bêtes ne paissent devant la montagne" (Ki Tissa
34,3), preuve que la montagne [qui était dans le désert] était couverte de pâturages luxuriants.
[Rema 494:2 ]

-> Le midrah raconte que lorsque Hachem a parlé lors du don de la Torah, un parfum aromatique s'est répandu sur le monde entier.
L'odeur des fleurs dans la synagogue et nos maisons nous rappelle de ce parfum merveilleux.
[midrach Talpiot]

-> Moché est né le 7 Adar.
Trois mois plus tard, le 7 Sivan, il a été placé dans les roseaux près de la rive du Nil, sauvé par le mérite de la Torah qu'il était destiné à donner aux Bné Israel. Nous décorons la synagogue avec de la verdure pour rappeler son sauvetage miraculeux dans les roseaux.
[ 'Hidouché haRim]

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-> L'inhalation d'odeurs parfumées apporte du plaisir à l'âme, car l'odorat reste saint : il n'a pas été impliqué dans la faute d'Adam. Tous les autres sens y ont participé : il a vu le fruit, a entendu l'invitation de 'Hava à prendre part au fruit, l'a touché et l'a goûté.
Le parfum des décorations florales nous rappelle que lors du don de la Torah, la transgression d'Adam a été rectifiée.
[Bné Yissa'har]

[la verdure à Shavouot, peut nous rappeler que la Torah est l'antidote du yétser ara (elle nous protége de la faute), et qu'elle a la capacité de nous purifier de la souillure de nos fautes. On sentira bon dans le monde à Venir! ]

-> "Comme une rose parmi les épines, Mon bien-aimé est parmi les jeunes fillesé (Chir haChirim 2,2)
Hachem a créé le monde pour l'amour de la Torah. Mais après 26 générations, le monde était envahi par les épines et les chardons de la génération idolâtre d'Enoch, de la génération maléfique du Déluge et de la génération rebelle de la Dispersion.

Dans Sa colère, Hachem voulait détruire le monde.
Puis Il a trouvé une belle rose : le peuple juif. Ravi du parfum exquis de la rose, Sa colère s'apaisa.
"En raison de cette rose unique, a déclaré Hachem, j'épargnerai le monde entier", et il leur a donné la Torah. C'est pourquoi nous décorons nos maisons et nos lieux de culte avec des roses le jour de Shavouot.
[Bné Yissa'har ]

[à Shavouot, la verdure peut nous rappeler à quel point dans ce monde les juifs sont semblable à la bonne odeur pour Hachem, à quel point Il est fier de nous, à quel point Il nous aime, à quel point nous sommes important pour Lui et nous pouvons Lui faire plaisir (en étudiant et vivant la Torah), ...]

-> Le Zohar compare les 13 Attributs Divins de miséricorde (Ki Tissa 34,6-7) aux 13 pétales d'une rose (dans la kabbale).
La rose est entourée de verticilles verts qui protègent le bouton floral avant qu'il ne s'épanouisse.
Lorsque les verticilles s'ouvrent, les magnifiques couleurs de la fleur de rose apparaissent.
Il en va de même pour le peuple juif. À l'extérieur, ils peuvent sembler ordinaires, mais dans leur cœur et leurs pensées, ils sont purs et beaux.
[...]
Hachem a choisi Israël comme nation par le mérite de nos Pères et de nos Mères. Les noms Avraham, Its'hak et Yaakov contiennent ensemble treize lettres, et les noms Sarah, Rivka, Ra'hel et Léa ont également 13 lettres.
Treize est la guématria du mot "é'had" (אחד). Hachem, Israël et la Torah sont un (é'had).
[haMélakét - rav David Dov Meisels]

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-> Il est de coutume de décorer la synagogue et notre maison avec de la verdure et des arbres, car la récolte de fruits est jugée le jour de Shavouot. Nous plaçons des arbres dans la synagogue pour nous rappeler de prier pour que les arbres portent des fruits en abondance.
[Magen Avraham 494:5]

-> Alors que la récolte de fruits est jugée à Shavouot, les arbres eux-mêmes sont jugés à Tou biChevat. Pourtant, nous mangeons des fruits à Tou biChevat et nous décorons avec de la verdure à Shavouot. Ne serait-il pas plus logique de faire le contraire?

Le Chlah haKadoch remarque que le Ciel prend en compte le caractère des parents d'une personne lorsqu'elle est jugée. Un fils racha de parents honnêtes est jugé plus sévèrement qu'un fils racha de parents racha. Et lorsque les parents sont jugés, les actes de leurs enfants sont également pris en considération.

À Tou biChvat, le jour où les arbres sont jugés, nous mangeons des fruits savoureux, en espérant que les "enfants" de l'arbre évoqueront un bon jugement pour ses "parents".
Et lorsque la récolte de fruits est jugée à Shavouot, nous plaçons des arbres gracieux dans les synagogues, en espérant que les fruits seront jugés en fonction des arbres, ses "parents".
[rabbi Yoel Teitelbaum]

-> Il est de coutume de décorer la synagogue avec des arbres qui ne portent pas de fruits, exprimant ainsi l'idée que les juifs non éduqués qui soutiennent les institutions de la Torah ont également une part dans la Torah.
[ 'Hatam Sofer]

-> Le Chla haKadoch, citant le Séfer Tolaat Yaakov, explique que les "fruits des arbres" font référence aux âmes des personnes qui sont "tombées de l'arbre de D.", négligeant l'étude de la Torah et n'accomplissant pas les mitsvot correctement.

[éventuellement, en mettant de la végétation d'arbres qui ne portent pas de fruits, Shavouot transmet un message d'espoir : tout juif peut avoir une belle relation avec la Torah (selon ses capacités), même le pire des racha à sa part dans la Torah, rien n'est perdu par une téchouva sincère il peut réparer et aller de l'avant, adoré et chéri par papa Hachem. ]

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-> Rabbi Pin'has de Koretz rapporte :
La guémara (Erouvin 22a) raconte que Rav Adda bar Matna décida d'apprendre dans la yéchiva de Rav. Sa femme lui dit : "Que vais-je faire de nos enfants? Nous n'avons rien à manger". Il a répondu : "N'y a-t-il plus d'herbe dans le champ?"

Qu'avait à l'esprit Rav Adda bar Matna?
Il ne voulait certainement pas que sa femme envoie les enfants au pâturage pour qu'ils mangent de l'herbe comme le bétail!
Il lui disait que tout comme Hachem fournit de l'herbe aux vaches, qui n'ont pas besoin de gagner leur vie, Il peut lui fournir de la nourriture à elle aussi.
En effet, si Adam n'avait pas mangé de l'Arbre de la Connaissance, Hachem lui aurait donné une nourriture abondante sans qu'il ait besoin de travailler. Une fois que l'homme a voulu acquérir des connaissances et devenir indépendant, il a dû travailler dur pour gagner sa vie.
Mais ceux qui placent leur confiance en Hachem et comptent sur Lui pour les soutenir seront soutenus, tout comme Il soutient les animaux, comme il est dit : 'Il donne de la nourriture à toute chair4.

Lorsque Rav Adda dit à sa femme : "N'y a-t-il pas d'herbe dans le champ? il voulait dire : "Aie confiance en Hachem! Il ne laissera certainement pas nos enfants souffrir de la faim, comme il est dit : "Je n'ai jamais vu un homme juste abandonné, avec ses enfants mendiant leur pain."

Lors du don de la Torah, les juifs ont posé la même question : "Nous sommes prêts à étudier la Torah jour et nuit, mais comment allons-nous gagner notre vie?'
Hachem montra le mont Sinaï, couvert d'une herbe luxuriante. N'y a-t-il plus d'herbe dans les pâturages? Si vous avez la foi, vous aurez de la nourriture sans effort, tout comme l'herbe nourrit les vaches".

Nous répandons de l'herbe sur le sol pour répondre à ceux qui se demandent comment ils peuvent gagner leur vie s'ils consacrent leur vie à l'étude de la Torah.

[ Shavouot est le don de la Torah, c'est un moment où l'on renouvelle notre attachement et notre envie de toujours mieux la connaître en l'étudiant, mais le problème c'est que notre yétser ara trouve plein d'excuses pour vite réduire cet enthousiasme.
De même que la verdure embellit le lieu, de même chaque effort que nous faisons va considérablement embellir le Nom d'Hachem et notre part dans le monde à Venir.
Chaque effort que nous faisons pour la Torah peut venir en déduction d'efforts/souffrances que nous pourrions avoir dans d'autres choses de la vie, plus nous nous investissons sincèrement pour la Torah, plus nous avons de l'aide et des bénédictions d'Hachem, ... (la Torah est un arbre de Vie pour tous ceux qui s'y accroche, la verdure faire allusion à cela)
Le monde environnant a plein de belles tentations éphémères à nous offrir, et en mettant de la verdure à Shavouot, nous exprimons que l'herbe la plus verte n'est pas ailleurs, c'est celle que nous avons en nous, celle d'une vie de Torah, car elle provient d'Hachem qui sait ce qu'il y a d'éternellement mieux pour nous. ]

L’impact de penser à Hachem pendant notre travail, nos affaires

+ L'impact de penser à Hachem pendant notre travail, nos affaires :

"Parle aux enfants d’Israël, et qu’ils prennent pour Moi un prélèvement" (Térouma 25,2)

-> Le séfer Divré Israël explique le verset en citant le midrach (Yalkout Téhilim - remez 649) sur le verset : "Mon cœur est rempli de bonnes choses" (ra'hach libi davar tov - Téhilim 45,2).
Le midrash explique que lorsque le sol s'est ouvert pour engloutir les enfants de Kora'h, ils n'ont pas eu le temps de prononcer ces mots avec leurs lèvres, alors ils ont dit dans leur cœur : "Mon cœur est rempli de bonnes choses".

Le Divré Israël dit que quiconque est engagé dans les affaires ou travaille pour gagner sa vie peut en tirer une leçon importante. Même si elle est occupée et n'a pas le temps d'étudier ou de prier avec ses lèvres, elle doit donner son cœur à Hachem et penser à Le servir.

C'est ce que suggère le verset "Prends pour Moi une offrande (prélèvement)", que Rachi explique comme signifiant que l'on doit prendre une offrande de son argent.
Cela peut être compris comme signifiant que l'on doit donner son travail en offrande à Hachem. Quelle partie du travail d'une personne peut-elle donner à Hachem?
Le verset poursuit : "de chaque homme qui a la générosité du cœur" = il peut donner son cœur à Hachem. Même lorsqu'il est occupé à travailler, il peut se connecter à Hachem avec son cœur.

Le Divré Israël ajoute que cela explique pourquoi ce type de service d'Hachem est appelé "térouma". En ce qui concerne la mitsva de la térouma, la règle est que l'on peut s'en séparer uniquement par la pensée, sans dire un mot (guémara Guittin 31a).
De même, on peut servir Hachem par la pensée. Même lorsqu'on est au milieu de son travail et qu'on ne peut prononcer aucun mot, on peut faire une "offrande à Hachem" par les pensées de son cœur.

... Si, même pendant le travail, les pensées et les considérations d'une personne sont orientées vers le service d'Hachem, le travail sera considéré comme une offrande à Hachem.
[notre travail peut facilement renforcer notre "égo" (ex: c'est grâce à MOI, mes qualités, que j'ai la parnassa), mais on doit plutôt utiliser cette obligation d'hichtadlout comme une occasion de renforcer notre lien avec Hachem. ]

Lorsqu'une personne mène ses affaires de cette manière, tout son travail sera béni avec succès. C'est ce qui ressort également du verset : "Et voici l'offrande (térouma) que vous prendrez de vous-mêmes : de l'argent, de l'or et du cuivre" (Térouma 25,3).
Cela peut être expliqué comme signifiant que lorsque quelqu'un pense à Hachem pendant son travail et, de cette façon, Lui fait une offrande, il recevra "de l'or, de l'argent et du cuivre", ce qui signifie qu'il verra beaucoup de succès dans ses affaires parce qu'Hachem sera avec lui.

De cette manière, nous pouvons également expliquer le verset : "Les choses cachées sont pour Hachem, notre D., et les choses révélées sont pour toi et tes fils, à jamais" (Nitsavim 29,28).
Les "choses cachées" (anistarot l'Hachem) font référence au cœur et à l'esprit, qui sont les organes du corps que l'on ne peut pas voir avec les yeux.
Les "choses révélées" (aniglot) font référence aux parties du corps qui peuvent être vues.
Ainsi, le verset dit que le cœur et l'esprit sont "à Hachem", ce qui signifie qu'ils doivent être consacrés à Hachem, même lorsque les parties "révélées" du corps sont "à vous et à vos enfants", c'est-à-dire même lorsqu'ils sont occupés à travailler pour subvenir aux besoins de la famille.
Cela créera des bénédictions qui dureront éternellement.

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=> "qu’ils prennent pour Moi un prélèvement" = simplement en offrant des pensées à Hachem, on peut obtenir de la réussite, et pleins de belles choses.

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+ Lorsque l'on reconnaît Hachem dans nos actions quotidiennes, on lui fait un don :

"Parle aux enfants d’Israël, et qu’ils prennent pour Moi un prélèvement" (Térouma 25,2)

-> Rachi commente : "Pour moi, à mon intention. Qu’ils la prélèvent pour moi sur leurs biens à titre d’hommage spontané."

-> Le séfer Tiféret Shmouel explique au nom du rabbi d'Amshinover (le fils du rabbi de Vork) que si une personne est engagée dans les affaires et travaille pour gagner sa vie, et au milieu de sa journée de travail, s'arrête pour passer du temps à servir Hachem, on considère qu'elle a donné de l'argent comme un don à Hachem.

Le Tiféret Shmouel ajoute que si un travailleur attribue tout son succès à Hachem et reconnaît qu'Il est la source de sa subsistance, il est considéré comme s'il Lui faisait un don.

Une personne qui récite les bénédictions sur la Torah avec joie aura des enfants qui aspirent joyeusement à l'érudition en Torah.
[Choul'han Arukh haRav 47:1 ]

"Envoie pour toi des hommes" (Chéla'h Lé'ha 13,12)

-> Dans la paracha Lé'h Lé'ha, Rachi dit sur le mot léha : "Pour ta satisfaction et pour ton bien".
D’après cela, il faut comprendre quel avantage pouvait trouver Moché dans la faute des explorateurs.
S’ils n’avaient pas été envoyés pour explorer le pays, les bnei Israël seraient immédiatement rentrés en terre d'Israël, et Moché aurait dû mourir comme il avait été décrété pour lui.
Comme ils ont été envoyés et que les bnei Israël ont péché en acceptant leurs paroles, ils sont restés quarante ans dans le désert.
Par conséquent la mission des explorateurs était en fin de compte « pour la satisfaction et pour le bien » de Moché.
[Mochav Zékénim]

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-> Le rav David Pinto écrit :
Ils demandent à Moché d’envoyer des explorateurs en terre d'Israël pour observer ce qui s’y passe, afin de pouvoir se préparer à la conquête. Mais Hachem n’était pas satisfait de cette mesure, et a dit à Moché : "Envoie pour toi des hommes qui parcourront le pays de Canaan".
Envoie pour toi, si c’est ton avis. Moi, Je ne te l’ordonne pas. Si tu veux, envoie-les!
Ce qui signifie : Moi, Hachem, Je sais que le pays est bon, et que les bnei Israël pourront y entrer et s’y installer sans aucun problème. Mais si vous, les bnei Israël, vous voulez envoyer des explorateurs pour examiner le pays, envoyez-les donc pour vous-mêmes. Pas pour Moi.

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-> "Envoie pour toi des hommes" (Chéla'h Lé'ha 13,2)

,-> Quand on envoie des gens pour remplir une mission, ce qui assure la réussite de la mission, c'est quand ces messagers s'investissent intégralement dans leur objectif.
Mais s'ils y mêlent des intérêts personnels, cela compromettra la réussite de leur mission, car ils seront orientés à trouver leurs intérêts.
Cela est en allusion dans ce verset : "Envoie pour toi des hommes" = pour que la mission réussisse il faut ''renvoyer'' les intérêts ''humains'' de l'affaire.
"Envoie", c'est à dire ''renvoie'', "des hommes", c'est-à-dire les intérêts d'hommes qui peuvent se mêler. La seule intention qu'ils doivent avoir, c'est de remplir la mission pour laquelle tu les mandates. Leur seule pensée doit être "pour toi", pour réaliser ''ta volonté''.
C'est seulement quand l'approche est pleinement désintéressée que la mission réussira à coup sûr.
[rabbi Henékh Alexander]

Bien que les juifs aient besoin de parler les langues des nations du monde pour mener à bien leurs affaires, entre eux leur langage doit être différent et inclure des mots de la langue sainte.
Lorsque les juifs parlent la langue des nations du monde, les caractéristiques spirituelles de ces nations s'attachent à eux. C'est l'une des raisons pour lesquelles l'exil s'est prolongé jusqu'à aujourd'hui.
A l'inverse, de même que l'une des raisons pour lesquelles les juifs ont été délivrés de l'exil en Égypte est qu'ils "n'ont pas changé de langue", en conservant notre propre langue, nous rapprocherons la guéoula.
[rabbi Tsvi Elimélé'h de Dinov - Maayan Guanim]

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-> L'un des défis spirituels de ces temps difficiles de ikvéta déMéchi'ha (période précédent la venue du machia'h) est que les nations du monde obligent les juifs à apprendre leurs langues.
Cela leur rend difficile la compréhension de la Torah et les expose aux traits de caractère indésirables que possèdent ces nations.
[rabbi Tsvi Elimélé'h de Dinov - Agra déPirka]

-> Le yiddich n'est pas identique à l'allemand. Bien que nos ancêtres connaissaient bien l'allemand, ils ont délibérément altéré la manière dont ils le parlaient afin que les juifs aient leur propre langue et qu'ils ne violent pas l'interdiction de parler la langue des non-juifs.
['Hatam Sofer - Even haEzer - siman 11]