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"Si quelqu'un étudie la Torah durant la nuit, D. lui montre une compassion particulière durant le jour."

[guémara 'Haguigua 12b]

"Et les yeux de Léa étaient ternes. Et Ra'hel était belle de traits et belle à la vue" (Vayétsé 29,17)

Le Gaon de Vilna indique que la Torah souligne souvent la beauté d'une femme.
C'est ainsi qu'il est écrit que Rivka était "très belle" (Béréchit 24,16).

Pourquoi exalter précisément l'aspect esthétique de nos Matriarches?
Le roi Salomon ne nous dit-il pas que : "mensonge est le charme et vanité est la beauté, tandis qu'une femme qui craint D., c'est elle qui doit être louée" (Michlé 31,30) ?

Le Gaon de Vilna explique qu'il n'a jamais été dans les intentions du roi Salomon de dénigrer complètement la valeur de la beauté.
Ce qu'il veut dire, c'est que si une femme ne craint pas son Créateur, sa beauté est vaine et sans valeur.
Elle est comme : "un anneau d'or dans le groin (museau) d'un porc" (michlé 11,22).

Si en revanche, elle craint D., elle possède donc l'essentiel, on doit la complimenter aussi pour sa beauté et son charme, ses accessoires.

[Il en est de même pour : la richesse, la sagesse, la force, ...
L'accessoire ne devient louable que lorsqu'il est rattaché à un essentiel louable : agir selon la volonté de D.]

=> Puisque les actes de Ra'hel étaient magnifiques, la Torah a également dit d'elle, qu'elle était belle.

Pour aller plus loin : cf.dvar Torah (b"h) parue au sujet de la beauté chez la femme : https://todahm.com/2015/02/16/la-beaute-chez-la-femme

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+ "Et les yeux de Léa étaient ternes."

-> Selon Rachi :
"Parce qu'elle pleurait constamment et priait pour ne pas être obligée de se marier à Essav.
En effet, on disait que comme Rivka avait 2 fils et Lavan 2 filles, l'aînée des filles épouserait l'aîné des garçons et la plus jeune, le cadet."

-> Le midrach de conclure :
"Grande est la prière!
C'est grâce à ses prières que Léa a obtenu que le décret de mariage avec Essav soit annulé et qu'elle a mérité d'être la 1ere à épouser Yaakov et à avoir des enfants de lui."

-> En réalité, Ra'hél était destinée à engendrer le premier-né, mais Léa la précéda grâce à ses prières.
[Méam Loez - Vayétsé 29,31]

"Il fît un rêve, et voici une échelle dressée vers la terre, et son sommet atteignait les cieux." (Vayétsé 28,12)

-> Le 'Hafets 'Haïm voit dans l'échelle une métaphore pour la vie.
Un être humain se trouve toujours sur l'échelle de l'existence. Soit il monte, soit il y descend, mais il ne reste jamais au même endroit.

-> Le Baal haTourim y voit l'idée que celui qui est terrassé sur le sol ne doit jamais désespérer de pouvoir se relever, tout comme l'échelle reposait à terre alors que son sommet atteignait les cieux.

-> Rabbi Moché de Kovron a expliqué à ce sujet :
"Il s'agit de n'importe quel homme.
Chacun doit penser : "Je suis matière, un morceau de terre (glaise) parmi d'autres, mais mon sommet atteint le ciel, mon âme atteint les cieux.
Par contre, les anges montent et descendent de l'échelle, même leur élévation et leur chute dépendent de mes actes." "

-> Le Ora'h Lé'haïm :
"Si l'homme se considère bas, "posé à terre", dans ce cas "son sommet atteint le ciel", il est considéré grand au Ciel.
Le Zohar dit : "Celui qui est petit sera grand là-bas". "

-> Le Ohr Tsadikim :
"Le mot "soulam" (סולם - échelle) et "mamon" (ממון - argent), ont la même valeur numérique (136).
Cette similitude nous apprend que l'argent est quelque chose de très bas, de "posé à terre", et pourtant "son sommet atteint le ciel" : l'argent peut accomplir de grandes choses qui atteignent le Ciel, par exemple la charité et la bienfaisance."

-> C'est ainsi que nos Sages disent (guémara 'Houlin 91a) : "Pour les Justes, l’argent qu’ils possèdent est plus important que leur corps". Ils savent que l’argent permet d’accomplir de bonnes actions qu’il est parfois impossible d’accomplir avec son corps seulement.
[Mayana Chel Torah]

-> Le mot "soulam" (סולם - échelle) a la même valeur numérique que : "kol" (קול - voix).
En effet, quand quelqu'un prononce la voix de sa prière avec concentration, alors l'échelle est parfaite, et les prières peuvent l'utiliser pour monter au Ciel.
[Baal haTourim]
[on peut aussi noter que les anges élèvent jusqu’au Ciel les mots de la Prière de l’homme. Ainsi, la prière permet elle de nous élever spirituellement et de nous faire décoller de notre matérialité. ]

-> Le mot סולם (soulam – échelle) a la même valeur numérique [130] que la phrase : זה כסא הכבוד (zé kissé akavod - ceci est le Trône de Gloire) [symbole du "Temple céleste" correspondant au "Temple terrestre" - Yaacov Avinou se tenait sur le lieu du Temple].
De plus, le mot סולם et Sinaï (םיני) ont tous les 2 une valeur numérique de 130, car Hachem montra à Yaakov, lors de son rêve, le don de la Torah au Mont Sinaï.
[Baal haTourim]

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-> L’homme est comparé à une échelle : bien qu’il soit "dressé sur la Terre" et astreint à s’occuper de choses matérielles, "son sommet atteint le Ciel" = s’il agit dans un but désintéressé, il atteint les cieux les plus élevés. Les actes de l’homme dans ce Monde déterminent la conduite divine et font pencher la balance pour le bien ou pour le mal.
"Les anges de D. y montent et y descendent" = même les anges dépendent de l’homme : s’il sert D., les anges s’élèvent grâce à lui; sinon, les anges descendent.
Par l'influence que ses actes exercent sur la façon dont D. dirige le monde, l'homme domine toute la Création.
[Mayana Chel Torah]

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-> Yaakov a fait un rêve dans lequel il a vu une échelle avec pour base la terre et qui arrivée au Ciel.

Le Baal haTourim (Vayétsé 28,12) écrit : "Cela est une allusion au fait que lorsque quelqu'un est jeté au sol pendant un moment, alors il va atteindre le Ciel."
[c'est de notre chute au sol que va germer notre élévation future et donc notre rapprochement vers Hachem!
A l'image d'une graines qui va se décomposer dans le sol, et ensuite va beaucoup se développer vers le Ciel]

L'idée est également qu'au final Hachem va nous dédommager pour tous nos moments de malheur/souffrance (nos chutes au sol), et il est évident que nous y gagneront énormément plus que ce que nous avons pu perdre.
[Hachem est tellement rempli de bontés, que pour une difficulté minuscule arrivant au bas de l'échelle (au sol), il nous récompensera par quelque chose d'aussi phénoménale que ça en arrivera au Ciel (haut de l'échelle).]

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-> Le mot סולם (soulam - échelle) a la même valeur numérique que le mot עוני (Oni – pauvreté) = dans la vie il y a des hauts et des bas, parfois l’un monte tandis que l’autre descend.
[Baal haTourim]

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1°/ L'échelle (סולם) et Sinaï (םיני) ont tous les 2 une valeur numérique de 130.
Les anges représentent Moché et Aharon, et D. se tient au sommet de l'échelle tout comme Il se tiendra plus tard sur le Sinaï pour donner la Torah (Midrach).

La Torah, donnée au Sinaï et enseignée par des sages comme Moché et Aharon, constitue un pont jeté entre le ciel et la terre.

Un sage, un rav a :
-> d'un côté, la tête ("vérocho maguiya") qui baigne dans les hauteurs, dans les secrets de la Torah
-> d'un autre côté, il a les pieds sur terre, en étant proche et très à l'écoute des préoccupations de toute personne.

2°/ Yaakov a une vision des anges gardiens des 4 empires qui se lèveront pour dominer Israël.
Yaakov va voir chacun de ces anges gravir un nombre d'échelons correspondant aux années de domination de l'empire qu'il représente, puis en redescend :
-> l'ange de Babylone gravit 70 échelons et redescend ;
-> l'ange de Médie : de même pour 52 échelons ;
-> celui de Grèce : de même avec 180 échelons ;
-> mais Yaakov voit ensuite l'ange d'Essav grimper indéfiniment, symbole de notre exil actuel qui semble interminable.

A ce moment, Yaakov est pris de peur et ne s'apaise que lorsque D. lui promet : "Je te garderai partout où tu iras, et Je te ramènerai sur cette terre, car Je ne t'abandonnerai pas avant d'avoir accompli ce dont J'ai parlé à ton sujet" (28,15).

[On peut citer le Rachi (28,1) : "A l'annonce de la nouvelle que D. assurera sa protection, son cœur a "soulevé ses pieds" et il s'est senti léger pour poursuivre son chemin." ]

3°/ Yaakov a vu les anges qui l'avaient accompagné pour le protéger tant qu'il était en terre d'Israël, remonter au ciel pour être remplacés par d'autres qui l'escorteront pendant son séjour hors de la terre.
L'inverse s'est produit quand il est revenu dans le pays (Vayétsé 32,2) : les anges de la terre d'Israël sont redescendus pour l'accompagner.

=> Cette vision lui a fait prendre conscience de la sainteté de la terre d'Israël et lui a donné le désir d'y retourner.

[Israël est une terre si importante qu'elle a comme particularité d'avoir besoin d'anges (assurant la protection des justes) qui lui sont propre!]

4°/ Selon le Ramban et le Ibn Ezra, l'échelle est le signe d'un statut spécifique de Yaakov (et de ses descendants).

Les anges, qui sont les émissaires de D. chargés d'appliquer Sa volonté sur terre, montent continuellement au ciel pour recevoir Ses ordres, puis redescendent sur terre afin de les exécuter, si l'on peut s'exprimer ainsi.

Mais Yaakov et le peuple juif sont placés sous la providence directe de D., Qui Se trouve au sommet de l'échelle.

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-> Yaakov vit une "échelle dressé sur la terre" à Béer Chéva Son sommet "atteignait le ciel", en direction du Temple céleste.
Des anges montaient et descendaient le long de cette échelle ...

L'échelle était très grande et très large. Elle reposait sur 3 pieds, lesquels se référaient au mérite des 3 Patriarches.
Yaakov allait devenir l'un des piliers de l'univers.
[...]

Autour du Trône de gloire de Hachem se tenaient les 4 anges nommés : 'Hayot.
Ils ont respectivement l'aspect d'un être humain, d'un lion, d'un taureau et d'un aigle (cf. Yé'hezkel 1,10).
Celui à la forme humaine avait le même visage que Yaakov. C'est pourquoi les autres anges étaient frappés de stupeur. Ils "montaient" et voyaient les 'Hayot, et "descendaient" et voyaient Yaakov endormi avec le même visage.
Ils n'arrivaient pas à comprendre comment une même forme pouvait se trouver dans 2 endroits différents.

Les anges conçurent de la jalousie envers Yaakov et voulurent le tuer.
S'il était si unique pour que son visage soit gravé sur le Trône de gloire, comment pouvait-il quitter la Terre sainte pour aller ailleurs?
De plus, il abandonnait son père.
Les anges dirent : "Cet homme va hériter du monde! Il dominera tous les pouvoirs! Tuons-le!"
Néanmoins, d'autres anges prirent la défense de Yaakov.

=> C'est la raison pour laquelle la Torah dit : "des messagers divins montaient et descendaient le long de cette échelle".
Les accusateurs passaient à un niveau inférieur, et les défenseurs montaient à l'échelon supérieur.
En effet, dans les cieux, les choses ne sont évidemment pas comme dans ce monde.
Ici, quiconque parle en faveur d'Israël, les nations le haïssent, tandis que ceux qui dénoncent Israël sont honorés et nommés à de hauts rangs.
Dans le monde des anges, c'est le contraire. Les anges qui accusent Israël sont dégradés, tandis que ceux qui le défendent sont élevés.

[Par ailleurs,] Les anges qui vinrent pour détruire Sodome péchèrent quand ils révélèrent à Loth leur mission.
D. ne les avait pas envoyé dans cette intention, mais uniquement pour lui porter secours.
Ils dirent également : "Nous détruirons cet endroit" (Vayéra 19,13).
[En effet,] Comment pouvaient-ils affirmer qu'ils allaient détruire la ville, alors qu'ils n'étaient que les émissaires de D.?
Ils auraient dû affirmer la toute puissance de Hachem, car lui seul détient le pouvoir sur toute chose.

Plus tard, ils prièrent Loth de se hâter, car tant que celui-ci demeurait dans la cité, ils ne pouvaient accomplir leur mission (Vayéra 19,22).
Il ne fait aucun doute qu'ils étaient soumis à une autorité supérieure.
De plus, de même que D. est extrêmement exigeant à l'égard des tsadikim, à plus forte raison envers les anges.
Ces anges furent donc châtiés en étant exilés de la Présence Divine pendant 118 ans.

Ce n'est que lors du rêve de Yaakov que leur châtiment s'acheva. Ils purent à nouveau "monter" vers les cieux, car ils avaient accompagné Yaakov lors de son voyage de la maison paternelle jusqu'au mont Moriah.
Ils avertirent les autres anges en disant : "Venez et voyez Yaakov le juste parmi les justes dont le visage est gravé sur le Trône de gloire. Contempler son visage est un plaisirs toujours renouvelé."
Les autres anges "descendirent" alors pour le voir.

Les 2 autres anges qui s'étaient rendu à Sodome "montaient", tandis que les autres "descendaient" à la rencontre de Yaakov.

[Méam Loez - Vayétsé 28,12]

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+ "Puis Hachem apparaissait au sommet, et disait : "Je suis Hachem, le D. d'Avraham ton père et d'Itsh'ak ; cette terre sur laquelle tu reposes, je la donne à toi et à ta postérité" (Vayétsé 28,13)

-> Puisque les anges voulaient mettre en danger Yaakov, Hachem Lui-même s'en inquiéta.
D. se plaça aux côtés de Yaakov, et tous les anges accusateurs partirent.

[La Torah désigne la terre d'Israël comme "la terre sur laquelle tu reposes"]. Ceci nous enseigne que D. plia toute la terre d'Israël sous Yaakov pendant son sommeil, afin qu'il puisse en prendre possession en l'utilisant (selon le principe de la 'hazaka). [guémara ‘Houlin 91b]
[Méam Loez - Vayétsé 28,13]

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+ Egalement à propos de l'échelle :

-> Hachem révéla à Yaakov par l'intermédiaire de l'échelle, l'avenir d'Israël dans sa totalité.

L'échelle représente le grand autel [dressé dans le Temple de Jérusalem]. Elle repose sur la terre et atteint les cieux.
Le parfum des sacrifices s'élevaient vers le Ciel et D. les chérissait par-dessus tout.
Les "anges montant et descendant" désignent les Cohanim qui offraient les sacrifices [gravissant l'autel et en descendant].

L'échelle symbolise également la révélation au mont Sinaï et le fait que la Torah soit "descendue" des cieux.
L’échelle (סולם) et Sinaï (םיני) ont tous les 2 une valeur numérique identique de 130.
Les "anges" représentent Moché et Aharon qui "montèrent" vers les cieux et "descendirent" avec la Torah. Ils sont qualifiés "d'anges de D.
[le mot en hébreu correspondant à "ange" (mala'h) signifiant également : "messager"].

Ce rêve [de Yaakov] se réfère également à l'exil et à la destruction du Temple.
Les juifs endurèrent de grandes souffrances sous le joug de Nabuchodonosor, qui érigea une idole gigantesque (cf. Daniel 3,1).
Les "anges" 'Hanania, Mi'haël et Azaria "descendirent" dans la fournaise, et en sortirent indemnes.

Hachem lui présenta également le Temple tel que Salomon le construisit plus tard. Il lui en dévoila la destruction ainsi que la reconstruction et à nouveau sa destruction. Finalement, D. lui révéla comment il serait reconstruit à l'époque du machia'h pour l'éternité.
[l'échelle démarrait du lieu du Temple terrestre et elle "atteignait le ciel", en direction du Temple céleste.
Les anges descendants représentent les Cohanim prenant leur service dans le Temple au moment de son inauguration, et ceux remontants, l'arrêt de leur service suite à sa destruction (temporaire)]

Yaakov vit aussi tous les gardiens des grands empires.
L'ange de Babylone grimpa 70 échelons, puis descendit.
L'ange de Perse gravit 52 échelons et descendit.
L'ange de Grèce atteignit le 180e échelon avant de chuter.
Chaque échelon gravi correspondait à une année et indiquait donc la durée de chaque empire avant sa chute.
Yaakov vit ensuite l'ange d'Edom (Rome, la civilisation occidentale) gravissant l'échelle, et il ne put compter le nombre d'échelons qu'il arriva à franchir. Il ne le vit pas descendre.
Saisi de crainte, il dit : "C'est terrible. Cette civilisation va durer éternellement."
Hachem lui répondit : "Je te promets que tu monteras sans jamais descendre" ...

Il fut alors décrété que sa postérité subirait 4 exils, un pour chaque empire qu'il avait vu.
Yaakov eut la vision de l'avenir complet d'Israël. Il vit les anges de chaque nation "montant" et "descendant".
[Méam Loez - Vayétsé 28,15]

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-> Le midrach Tan'houma explique que Hachem a demandé à Yaakov de monter à l'image des anges, qui étaient les princes des nations du monde (qui finiront toujours par tomber un jour ou l'autre).
Hachem a alors déclaré que par conséquent de son refus, ses descendants seront frappés par ces princes des nations, au cours d'exils.

Le rabbi David Pinto explique ce choix de Yaakov :
Lorsque Yaakov a fait son rêve et que D. lui a demandé de monter sans devoir redescendre, il a refusé, sachant que seule la Torah acquise par l'effort est la plus authentique et la meilleure.
Or, par cette proposition, Hachem voulait la lui accorder sans fatigue.
Yaakov tenait à transmettre à ses descendants que les efforts sont indispensables pour mériter la Torah, c'est pourquoi il n'a pas répondu positivement à la demande de D., et a préféré rester sur terre pour acquérir la Torah par lui-même, dans la peine, plutôt que de la recevoir "gratuitement.
[l'essentiel n'est pas dans le résultat, la quantité de Torah que l'on apprend, mais dans la qualité de notre étude, dans les efforts que nous y investissons!]

C'est pour cette même raison qu'il a préféré l'exil pour sa descendance. En effet, grâce au joug de la servitude, ils acquerront la Torah par le labeur : les difficultés et les souffrances les amèneront à étudier avec plus de vigueur.
Leur Torah, obtenue dans la difficulté, multipliera leurs mérites, entraînant leur délivrance de l'exil final.

D'ailleurs, les exils ont entraîné une grande élévation au sein du peuple juif :
-> l'exil d'Egypte a engendré les miracles de la sortie d'Egypte, ainsi que la fête de Pessa'h, fête de la foi.
-> l'exil de Babylonie a donné naissance au Talmud de Babylone.
-> Grâce à l'exil de Perse et de Médie, les juifs ont accepté la Torah avec amour, comme il est dit : "ils ont accompli et ils ont accepté" (à Pourim).
-> l'exil de Grèce est à l'origine de la célébration de 'Hanoucca, fête de louange et de remerciement à D.
-> l'exil d'Edom a fait éclore des Tanaïm et Amoraïm, en rédigeant la Michna et la guémara.

[à l'image de l'olive qui produit son jus en étant compressée, les juifs produisent ce qu'ils ont de mieux en eux sous la pression de l'exil!
Certes sur le moment c'est dur, mais au final que le résultat est sublime, et ce pour notre éternité!]

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-> On peut noter que les mots הנה סלם (iné soulam - voici l’échelle) totalisent la même valeur numérique [190] que le mot קץ (kéts - fin de l'exil). Yaakov a vu les 4 futurs exils du peuple juif (Babel, Perse, Grèce et Rome), par le biais des anges qui montaient et descendaient par cette échelle.

Nous pouvons également remarquer que le mot סולם (soulam) développé (bémilouï) : סמך ויו למד מם , totalise la valeur numérique de 1336 (selon la règle où les lettres ך et ם ont pour valeur numérique : 500 et 600), faisant ainsi allusion au Kets (la fin des Temps) de Daniel : "Heureux celui qui attendra avec confiance et verra la fin de 1335 (d’Exil – le "1336e" jour ouvrant la période de la Délivrance)" (Daniel 12,12).

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-> Yaakov vit une "échelle dressé sur la terre" ... en direction du Temple céleste. Des anges montaient et descendaient le long de cette échelle.

Le rabbi de Klausenbourg enseigne :
Si nous essayons de s'élever et de se transformer rapidement en des anges ("des anges montaient"), alors nous allons retomber ("descendaient").
Une montée spirituelle doit se faire par des actions répétées et nous devons avancer à petits pas, jusqu'à ce que l'intellect suive.

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=> Pourquoi à l'image des anges, Yaakov n'a-t-il pas grimpé lui aussi l'échelle pour aller vers le Ciel?

Le Imré Emet a répondu à cette question de son fils le Pné Ména'hém : parce qu'il est écrit : "Et voici que Hachem se tenait au-dessus de lui" (Vayétsé 28,13) = Hachem était tout proche de Yaakov, et ainsi il n'avait aucune raison de monter l'échelle!

-> Le Maharitz Dushinsky enseigne :
Le Ciel est généralement considéré comme étant en haut car la Présence Divine est principalement là-bas, et la terre est appelée en bas car elle est plus distante de la révélation de la Présence d'Hachem. Cependant, il n'est pas forcé que cela soit dans cet ordre là.
Lorsque Yaakov a eu son rêve prophétique, Hachem était très présent sur terre ("voici que Hachem se tenait au-dessus de lui"), et c'est ainsi qu'à ce moment la terre était en haut et le Ciel en bas (D. y étant plus présent).
Lorsque le verset dit que les anges montaient, cela signifie qu'ils allaient du Ciel vers la terre.
Généralement, cela se fait du haut vers le bas (en descendant), mais à ce moment précis cela s'effectuait du bas vers le haut (en montant), car la Présence Divine résidait principalement sur terre.

-> D'après le Sfat Emet et le 'Hatam Sofer : "les anges descendaient" (28,12) = les anges étaient inférieurs à Yaakov.
Généralement les anges sont bien davantage saints que les humains, mais une personne peut se sanctifier au point où les anges deviennent inférieurs à elles.
[on comprend ainsi que Yaakov s'est tellement élevé qu'il a d'une certaine façon inversé l'ordre basique des choses : humain -> anges -> Hachem, en le transformant en : anges -> Yaakov (humain) -> Hachem, ce qui explique que D. se tenait avec lui (le Ciel devenant alors en bas).]

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-> Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) enseigne sur "les anges montaient et descendaient le long de cette échelle" (Vayétsé 28,12) :
"Nos Sages (midrach Béréchit rabba 68,12) disent que les anges de service sont descendus du haut des Cieux pour contempler le rayonnant visage gravée sur le Trône de Gloire.
Par Yaakov, alors qu'il est encore en vie, Hachem se couvre de gloire. Il a gravé son visage sur le Trône de Gloire. Et cette glorification, les anges de service veulent la voir de façon concrète. C'est incroyable!

Dans la suite du midrach (Béréchit rabba 69,3), nos Sages rapportent un exemple fantastique illustrant ce qui se passait autour de Yaakov : ils disent qu'il ressemblait à un prince, un nouveau-né du roi, qui dormait dans son berceau. Les mouches volaient autour de lui pour profiter de la proximité du magnifique bébé, jusqu'au moment où arriva la nourrice du fils du roi qui chassa toutes les mouches ...
Ici également : les anges se sont réunis autour de Yaakov comme des mouches, jusqu'au moment où Hachem est descendu. Alors ils ont fui.

C'est vraiment extraordinaire! Nos Sages ne comparent pas les anges de service à des enfants qui fuient ... Ils les comparent à des mouches. En ce qui concerne les mouches, elles n'ont pas de valeur. De la même manière, les anges comparés à Yaakov, étaient pour ainsi dire, comme des mouches.

Nous n'avons pas la moindre idée de ce que représente "un ange".
Nous ne pouvons donc pas comprendre qui était notre Patriarche Yaakov, auquel les anges de service, face à lui, sont comparés à des mouches!"

Quelques perles sur la paracha Vayétsé …

+ Quelques perles sur la paracha Vayétsé ...

-> Rabbi Yaakov Kamenetsky nous enseigne :
Yaakov a étudié la Torah pendant les 63 ans premières années de sa vie auprès de son père (Yits'hak), dans une atmosphère de sainteté éloignée de toute influence cananéenne.
A présent, qu'il doit aller vivre à 'Haran dans le voisinage de Lavan et de ses amis, aussi malhonnêtes que lui.

Pour survivre à cet environnement, il doit se nourrir de la Torah de Chem et Ever, qui ont eux aussi été confrontés à un environnement corrompu : Sem a vécu pendant la génération du déluge, et Ever a été le contemporain des bâtisseurs de la tour de Babel.

Les 14 années qu'il va y passer, vont lui permettre d'émerger indemne de son exil personnel.

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-> "Yaakov sortit de Béer Chéva" (28,10)
Rachi : "Lorsqu'un juste quitte un endroit, il laisse un vide.
Tant qu'il est dans la ville, il en fait la splendeur, l'éclat et la beauté ; une fois qu'il la quitte, sa splendeur, son éclat et sa beauté la quittent avec lui".

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-> "Le sol sur lequel, tu es couché" (28,13)
= "D. a replié tout le pays sous Yaakov afin qu'il soit réellement couché sur toute la terre (d'Israël)" (guémara 'Houlin 91b)
Rachi commente que la raison de ce miracle est pour que la conquête d’Israël soit facile, comme il est aisé de conquérir un petit carré où un homme est allongé.

Le rav El'azar Ména'hem Chakh l'explique de la façon suivante :
La Torah vient nous enseigner que n'est considéré comme Terre Sainte, c’est-à-dire emplie de sainteté, que les endroits de la terre qui sont sous l’influence de Yaakov et de sa Torah. Toute la valeur de ce pays n'émane que de la Torah et des mitsvot qui y sont accomplies, mais n’a pas de valeur indépendamment de la Torah.

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-> "Ce n'est autre que la demeure de D. et ceci est la porte des cieux" (28,17)

Selon Rachi (citant le midrach) : "le Temple Céleste correspond au Temple terrestre".
Yaakov se trouvait donc à l'endroit le plus propice à la prière et au service de D.

Selon Rabbi Na'hman : "Toutes les prières parviennent au Ciel en passant par la terre d'Israël, ainsi la prière est associé à la terre d'Israël" (Likouté Moharan I 7,1).

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+ "Et que je retourne en paix à la maison de mon père, et Hachem sera pour moi un D." (28,21)

-> Selon le Ramban, D. promet à Yaakov qu'il lui permettra de revenir sain et sauf, afin qu'il soit en mesure de Le servir comme il se doit.
Comme l'enseigne nos Sages : "Celui qui réside en dehors de la terre d'Israël est comparable à quelqu'un qui n'a pas de D." (guémara Kétoubot 110b), tant est grande la différence de sainteté entre la terre d'Israël et le reste du monde.

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-> "que je retourne en paix" (béShalom)
Comment comprendre que Yaakov utilise-t-il l'expression "béchalom", alors que nous apprenons dans la guémara (Béra'hot 64a) que : Celui qui se sépare du mort lui dit : "va en paix" (lé'h béShalom), et celui qui se sépare d'un vivant lui dit : "lé'h léShalom".
Par conséquent, Yaakov aurait dû demander dans sa prière : si je reviens en paix (léShalom)?

Le Kohélét Its'hak écrit que la différence entre béShalom et léShalom est que léShalom montre qu'on ne cesse de s'élever dans son Shalom, qui est la perfection (chélémout), et on ajoute de la perfection à sa perfection, ce qui n'est pas le cas pour l'expression béShalom, qui désigne la perfection qu'on a effectivement.
C'est pourquoi celui qui se sépare du mort, lequel ne peut plus ajouter de la perfection à sa perfection, lui dit : "lé'h béShalom", mais pour le vivant, cette expression risque d'être interprétée comme une malédiction.

Or Yaakov qui était en chemin pour aller chez Lavan l'idolâtre, craignait de ne pas pouvoir se préserver de sa mauvaise influence.
Il se disait : J'espère seulement pouvoir revenir "béShalom", c'est-à-dire sans être descendu de niveau, et sans qu'il manque à ma Torah et à ma pureté.
Mais en réalité, ajouter là-bas de la perfection et de la sainteté (dans un milieu tellement impur/idolâtre), cela Yaakov ne l'espérait pas, c'est pourquoi il a adopté l'expression : béShalom.

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-> "que je retourne en paix (béShalom) à la maison paternelle"
D'où Rachi apprend-il que l'expression "béShalom" (en paix) signifie : "en paix vis-à-vis de la faute"?

Le Séfer Binyan David rapporte que nos Sages (guémara Kétoubot 50a) ont institué : "Il ne faut pas donner en tsédaka plus du 5e, comme il est dit : "Je veux T'en offrir la dîme" (asser assérénou la'h)", soit 20%.
Le Séfer Igra déPirka (Siman 187) explique que cela vaut pour quelqu'un qui n'a pas fauté. Mais celui qui a fauté devra, en revanche, faire autant de charité (tsédaka) que possible, comme il est dit : "Rachète tes péchés par la charité".

=> On comprend ainsi pourquoi Rachi a interprété "en paix" (béShalom) par rapport à la faute.
En effet, Yaakov a dit "Tous les biens que Tu m'accorderas, Je veux T'en offrir la dîme" (28,22), c'est-à-dire 1/5e seulement.
Ceci prouve qu'il était dénué de péché, sinon il aurait dû dépenser autant que possible, même plus de 1/5e. Mais puisqu'il ne l'a pas fait, c'est qu'il était en paix vis-à-vis de la faute.

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-> "Et cette pierre que je viens d'ériger en monument" (28,22)

Le Ohr ha'Haïm haKadoch commente :
Il s'agit, semble-t-il de la pierre d'assise que Yaakov avait préparée pour le Temple (Zohar I,72).
On voit par ailleurs qu'il avait préparé des bois de cèdre pour le Sanctuaire dans le désert (midrach Tan'houma Térouma 9).
Peut-être qu'en disant : "Ils Me construiront un Sanctuaire" (Chémot 25,8), Hachem voulait faire référence à ce qui avait déjà été préparé. En effet, Yaakov avait préparé le Sanctuaire et le Temple.

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-> "Et tout ce que Tu me donneras, j'en prélèverai régulièrement la dîme à Ton intention" (28,22)

Rabbi Moché Feinstein souligne qu'il convient de prélever la dîme non seulement sur les biens qu'on possède mais également sur le temps dont on dispose afin de le consacrer à de nobles causes.

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-> "Yaakov travailla 7 années pour Ra'hel et elles parurent à ses yeux quelques jours en raison de son amour pour elle" (29,20)

Le Malbim dit que pour Yaakov, Ra'hel avait tellement de valeur à ses yeux, que travailler 7 ans pour se marier à elle : c'était une affaire en or!

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-> Le Sfat Emet (5650) dit que selon la kabbale, Ra'hel représente la Présence Divine. Les 14 années où Yaakov a travaillé pour obtenir la main de Ra'hel en mariage "parurent à ses yeux quelques jours (yamim a'hadim) en raison de son amour pour elle".
Il était si concentré sur la Présence Divine pendant ces années, qu'il a vécu une connexion/union (a'hdout) avec le Divin.

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-> "Elle conçut encore et enfanta un fils, et elle déclara : "Cette fois, je rends grâce à D." ; c'est pourquoi elle le nomma Yéhouda ; puis elle cessa d'enfanter" (29,35)

Le Sforno nous enseigne que le nom Yéhouda (יהודה) contient d'une part, les lettres du nom de D., le Tétragramme (יהוה), et d'autre part, le radical הדה, signifiant : "gratitude" et "louange" ; ce nom connote donc la louange et le remerciement adressé à D.

Le 'Hidouché haRim note que les juifs ont finalement reçu le titre de Yéhoudim, dérivé de Yéhouda, parce que c'est cette attitude qui les caractérise : éprouver toujours de la reconnaissance envers D. et être conscients qu'Il nous donne plus que notre part légitime.

Léa s'est montré particulièrement reconnaissante cette fois, car, en mettant au monde un tiers des douze fils de Yaakov, elle avait reçu plus que sa part (Rachi).

La guémara enseigne qu'il faut : "Remercier pour le passé et prier pour le futur"

Léa a cessé d'enfanter car elle a remercié pour le passé, mais elle n'a pas prier pour le futur.

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-> "Lavan embrassa ses fils et ses filles, et les bénit" (32,1)

Nos Sages enseignent que la bénédiction d'une personne ordinaire ne doit pas être dédaignée.
Le Sforno nous enseigne qu'en rapportant que Lavan a béni ses filles et ses petits-fils, la Torah veut nous transmettre un message encore plus important : elle veut nous enseigner la valeur de la bénédiction donnée par un père à ses enfants.

"La voix est la voix de Yaakov, mais les mains sont les mains d'Essav" (Toldot 27,22)

1°/ Its'hak ne parlait sûrement pas du timbre de la voix puisque, comme le remarquent nos Sages, les voix de Yaakov et d'Essav étaient si semblables qu'il ne pouvait les distinguer.

Rachi explique qu'Its'hak voulait dire la façon de parler de Yaakov, car celui-ci s'exprimait toujours avec humilité et invoquait le nom de D.

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2°/ Selon nos Sages (guémara Guittin 57b) : derrière toute prière qui porte ses fruits se trouve sans aucun doute un descendant de Yaakov ... Chaque fois qu'une armée remporte une victoire, des descendants d'Essav y sont certainement mêlés.

Ainsi :
-> le pouvoir de Yaakov réside dans sa voix qui prononce des prières ;
-> le pouvoir d'Essav réside dans ses mains meurtrières (ex: les mains de l'empire Romain, des descendants d'Essav, qui ont détruit le 2e Temple et nous ont exilé de notre terre)

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3°/ "Quand la voix de Yaakov s'entend dans les synagogues et les maisons d'étude, les mains d'Essav ne peuvent pas vous dominer"
(le midrach -> én hayadayim yédei Essav choltot ba'hem).

Le Gaon de Vilna vient commenter : "la voix est la voix de Yaakov" (הַקֹּל קוֹל יַעֲקֹב - akol kol Yaakov).
Le 1er kol est écrit sans vav et peut se lire : kal (קל) , qui veut dire léger.
En d'autres termes, lorsqu'une légèreté, une faiblesse, se fait sentir dans la voix de Yaakov, les mains d'Essav le dominent.
Mais lorsque la voix de Yaakov est "pleine" (écrite pleinement, avec un vav), sans légèreté, ni faiblesse, les mains de Yaakov ne peuvent pas le dominer.

Le Gaon de Vilna commente : "les mains sont les mains d'Essav" :
Quand la voix est celle de Yaacov (par l’étude et la prière), alors les mains, sous entendu ses mains, c’est-à-dire les mains du peuple juif, seront les mains de Essav. Le peuple d’Israël aura le droit de "subtiliser" les mains de Essav pour les utiliser pour se défendre et se protéger.
Ainsi, cela revient à dire que "les mains ne seront plus les mains de Essav".
Tous les ennemis d’Israël n’auront plus leurs mains pour faire du mal au peuple juif, puisque leurs mains c’est-à-dire leurs forces seront neutralisées pour être transférées au profit d’Israël en vue de se défendre et de se protéger.

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-> "La voix, c’est la voix de Yaakov et les mains sont les mains d’Essav" (v.27,22)
Selon le Yaarot Dvach, cela signifie que si nous avons la voix de Yaakov (kol Yaakov), c’est-à-dire que nous disons des paroles de Torah et que nous prions, c’est certes bien mais tant que nous ne mettons pas notre cœur, alors dans ce cas : "les mains sont les mains d’Essav" (véayadayim yédé Essav) = Essav aura toujours du pouvoir sur nous.
Cependant lorsque nous servons Hachem avec notre cœur, alors le mérite d’Essav est annulé, et Amalek n’a plus aucun pouvoir sur nous.

[b'h, ici du divré Torah : https://todahm.com/2019/03/02/10162-2 ]

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4°/ "La voix est la voix de Yaakov, mais les mains sont les mains d'Essav"
Nos Sages tirent de ce verset que lorsque la voix de Yaakov est entendue : les juifs étudiant la Torah et apprenant les mitsvot, alors les mains de Essav ne les atteindront pas.
En réalité, la compréhension de ce verset est que : lorsque les juifs étudient la Torah et sont dans les lieux d'étude, alors les non-juifs font le travail à leur place (le mains d'Essav). Sinon, les juifs vont être forcés d'en sortir et de le faire eux-mêmes.
[Déguel Ma'hané Efraïm - Rabbi Moché 'Haïm de Sédlikov]

[La guémara dit que plus on prend sur nous de peiner dans l'étude de la Torah, alors plus Hachem nous enlèvera des soucis d'ordre matériel. On a tous une dose de souffrances sur nous, mais si on la met dans le spirituel, on n'a alors plus besoin de l'avoir autrement.
Ainsi, s'il y a la voix de Yaakov, alors c'est Essav avec ses mains qui devra agir, car nous avons déjà assez donné nos efforts autrement!]

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5°/ Il est écrit une belle explication dans le Léchem Léfi haTaf.

Lorsque l'on écrit les lettres du nom : עשו, de façon pleine, on a :
-> le ע (aïn) = עין.
La guématria des lettres non présentes (cachées) dans le nom est de : 60 (youd+noun) ;
-> le ש (shin) = שין.
On obtient de même : 60
-> le ו (vav) = ויו.
La guématria des lettres cachées est de : 16 (vav+youd).

=> Le nom Essav possède en caché une valeur de 136, qui est la même que le mot : kol (קוֹל - la voix).

=> Ainsi, si la voix (kol) de la Torah est chantée à voix haute et fièrement, toute la force que possède Essav restera cachée.
Mais si la voix de Yaakov est cachée, alors la force d'Essav va faire régner de la terreur sur le peuple juif.

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Nos Sages nous disent : "Toutes les catastrophes qui arrivent dans le monde, viennent à cause des juifs."
[guémara Yébamot 63a]

[Directement ou indirectement adressée au peuple juif, une catastrophe vient nous réveiller de notre monotonie, lourdeur afin que l'on puisse s'ouvrir à la réalité de ce que D. attend de nous, pour notre bien.]

Le midrach dit : "Lorsque la voix est la voix de Yaakov, alors les mains n'appartiennent plus à Essav" (Béréchit Rabba 65,20)

Le rav Wolbe (Chiourei 'Houmach) de commenter : "Lorsqu'un juif étudie la Torah, le peuple juif dans son ensemble s'élève. La résultante automatique est que nos ennemis vont tomber!"

=> Notre futur est entre nos mains (de Yaakov).
A nous d'agir pour qu'il soit des plus radieux ... b"h 🙂

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-> "C'est une halakha qu'Essav hait Yaakov"
[midrach Yalkout Chimoni Bamidbar 722]

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+ "La voix (akol - הַקֹּל) est la voix (kol - קוֹל) de Yaakov, mais les mains sont les mains d'Essav"

=> Pourquoi le mot "hakol" (la voix) est écrit sans "vav"?

Le Séfer Tsélota déAvraham répond :
Car Yaakov n'a pas toujours la possibilité de crier. Souvent, quand les mains d'Essav provoquent des malheurs et que s'accomplit le verset : "les mains sont les mains d'Essav", la voix de Yaakov est également obligée de se taire. De manquer une lettre. En effet, même crier, il ne nous laisse pas ...

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-> Lorsque Hachem annonce à Rivka qu'elle va enfanter 2 jumeaux, à l'origine de 2 peuples (Essav et Yaakov), Il ajoute : "Un peuple sera plus puissant que l'autre" (Toldot 25,23).

Rachi commente : lorsque l'un de ces 2 peuples s'élève, l'autre chute et réciproquement.

C'est pourquoi, Haman désirait la chute des juifs afin d'assurer son ascension personnelle et celle de son peuple, et pour cela il était prêt à verser une très grande somme d'argent.
[il a payé à A'hachvéroch 10 000 kikars d'argent, qui selon le rav Lumbroso équivalent à 680 tonnes d'argent pour faire périr le peuple juif!]

Donc, l'intention d'Haman n'était pas seulement le départ des juifs du royaume qui le dérangeaient, mais aussi une chute et l'extermination des juifs qui auraient assuré son élévation personnelle.
[Beit Its'hak]

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-> La Torah est la voix de Yaakov, la puissance des juifs, et tout celui qui s’y rattache n’a pas à avoir peur des mains d’Essav, le racha.
[Sfat Emet]

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-> Si les juifs regardent des choses interdites, alors les forces de Essav et d'Ichmaël reprennent des forces.
Mais si nous sommes vigilants à protéger notre sens de la vision, alors Essav et Ichmaël seront anéantis et le machia'h viendra.
['Hida - Na'hal Kédoumim - Béréchit]

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-> Même quand un homme a beaucoup fauté, tant qu'il continue à prier à Hachem et Le supplier de sauver son âme, alors il y a bon espoir qu'Hachem le guérisse des blessures causées par ses fautes.
Le verset dit bien : "La voix est la voix de Yaakov et les mains sont les mains d'Essav" (Toldot 27,22).
Même si ses mains ont commises de lourds péchés, si sa voix supplie Hachem, il peut espérer être sauvé.
[Méïr énei 'Hakhamim]

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- "hakol" = la voix, la parole :
- "kol Yaakov" = cela peut être du positif : Torah, prière, donner des encouragements à autrui ;
- ou bien "yédé Essav" = négatif : en nuisant à autrui, lachon ara, ...
=> La parole est comme un marteau : soit on décide de s'en servir pour construire, soit pour détruire / faire du mal.
[rav Yéhochoua Alt]

"Celui qui accomplit 3 repas [le Shabbath] sera sauvé des 3 périodes de souffrances désignées par le mot "jour" : les souffrances annonçant la venue du Machia'h ... les douleurs subies dans le Guéhinom ... la guerre de Gog et Magog."

[guémara Shabbath 118a]

-> "Le Shabbath est un Nom de D." (Zohar - paracha Yitro).

[Yaakov a dit : ] "Une pierre, même rugueuse, de la terre d'Israël m'est plus précieuse que les cousins moelleux des pays étrangers."

[guémara 'Houlin 91,5 -> paracha Vayétsé 28,11 : "Yaakov prit une de pierres de l'endroit"]

Prier : c’est l’essence de toute personne …

+ Prier : c'est l'essence de toute personne ...

Une "personne" se dit en hébreu : Adam (אדם).
Si l'on écrit pleinement chacune des lettres de ce mot, on a :
-> א = aléph = אלף ;
-> ד = dalét = דלת ;
-> מ = mém = מם

Lorsque l'on garde de ces lettres uniquement celles qui ne sont pas présentes dans le mot Adam, on peut former le mot : mitpalel (מתפלל), mot qui caractérise une personne qui prie.

=> L'homme, dans son essence, dans son intériorité, a été créé pour prier, se tourner vers D.
Alors prions! 🙂

Source (b"h) : issu d'un dvar Torah du rav Daniel Abdelhak

"On lui donna le nom d'Essav" (Toldot 25,25)

La valeur numérique de : "Essav" (עֵשָׂו) est de : 376, qui est la même que celle du mot : shalom (la paix - שָׁלוֹם).

Comment comprendre cela?

1°/ Le Baal haTourim nous dit que si cette relation entre Essav et le concept de la paix n'existait pas, Essav aurait détruit le monde entier.

=> Ainsi, tout le mal qu'ont fait Essav et ses descendants n'est rien par rapport à ce qu'ils auraient fait sans l'existance de ce lien avec le shalom dans leur nom!!

On peut faire un lien avec la guémara (méguila 6b), qui parle de "guermania" (une des provinces du royaume d'Edom), en disant qu'elle a le potentiel de sortir de chez elle et de tenter de détruire le monde.

Qui est le royaume d'Edom?
"Edom, c'est Essav" (Béréchit 36,8).
A quoi correspond la "guermania"?
Rabbi Yaakov Emden explique que "guermania" fait référence à la zone de l’Allemagne actuelle.

Il est incroyable de voir à quel point la tendance innée d'Essav à détruire le monde s'est manifestée, comme écrite dans notre Torah et par nos Sages, des milliers d'années auparavant.

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2°/ Le Avnei Nézer s'appuyant sur ce lien numérique entre Essav et le mot : shalom, va en tirer une autre conclusion.

Essav a vécu une vie de paix et de tranquillité, dans le sens qu'il n'a jamais cherché à combattre son yétser ara.
Son inclinaison au mal vivait en totale paix en lui !!
(d'où le lien entre Essav et la paix)

A l'inverse, lorsqu'une personne se bat souvent et de façon courageuse contre son yétser ara, elle va vivre des moments de trouble, d'agitation interne, jusqu'à ce qu'elle gagne haut la main le combat.

Le véritable shalom, ce n'est pas d'abandonner le combat contre son yétser ara, c'est au contraire lutter en permanence de toutes ses capacités pour le vaincre (b"h) autant que possible.
Il en découle une véritable paix intérieure, qui vient du fait que mon âme est satisfaite de ce que j'ai réalisé, car conforme à la volonté de D.

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3°/ Rachi (25,25) nous dit : "[Le nom Essav vient ] de la racine ‘assé ("faire"). Tout le monde l’a appelé ainsi parce qu’il était "fait", c’est-à-dire qu’il était venu au monde tout velu, comme un homme d’âge mûr."

=> Essav est lié à la notion de : complet, finalisé.

Yakov vient du mot : ékev, qui signifie : le "talon".
C'est la partie la plus basse du corps humain, que Yaakov avait attrapé à son frère au moment de sortir du ventre de sa mère.

Qu'est-ce que cela vient nous apprendre?

Le Chem miChmouel nous dit que Essav était parfaitement heureux avec ce qu'il avait, n'ayant aucun désir de spiritualité.
A ces yeux, il était une personne complète, totalement aboutie, comme son nom le laisse indiquer.
Essav a numériquement un lien avec le mot : "shalom" (la paix), qui a pour racine le mot : "shalem" (complet, abouti, entier), renvoyant à sa vision de la vie.

Yaakov considérait ses actes comme petits et faibles, à l'image du talon qui est tout en bas du corps, et il cherchait donc en permanence à monter plus haut, à progresser.

Il est écrit ensuite : "Essav devint un homme sachant chasser, un homme des champs, et Yaakov était un homme intègre (ich tam), demeurant (yochèv - יֹשֵׁב) dans les tentes" (Toldot 25,27).

Le terme yochèv renvoie, en général, à la notion de s'arrêter d'avancer, à une envie de se reposer dans la vie.
Mais ici, il manque curieusement un vav dans ce terme.
Il est en effet généralement écrit : יושב

Le Netsiv (Haémek Davar) dit qu'à chaque fois qu'un mot est écrit de façon incomplète (avec au moins une lettre manquante), cela nous apprend toujours qu'il manque quelque chose dans le concept que le mot représente.

En appliquant cela à notre verset, on apprend que Yossef était assis dans les tentes pour étudier, mais qu'il considérait toujours que sa sagesse était incomplète, qu'il y avait toujours plus à apprendre.

Ainsi, on peut dire que :
-> le succès de Yaakov résidait dans son perpétuel état d'être un étudiant de la vie : il y a toujours moyen de progresser.
Yaakov est appelé : "ich tam" = intègre.
Il connaissait sa place, marchant humblement sur le chemin de la volonté de D.

-> A l'inverse, Essav se voyait comme parfait, sans progression possible.
Essav est appelé : "yodéa tsayid" (sachant chasser) = le terme "yodéa" (un sachant), renvoie bien au fait qu'Essav se sentait comme un "sachant" (yodéa), une personne qui pense déjà tout comprendre.

 

Source (b"h) : traduction et compilation personnelle de dvar Torah du Rabbi Shlomo Zalman Bregman

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-> Rabbi Yé'hezkel Sarna (Daliyot Yé'hezkel) dit que le mot : "tam" signifie être entier avec Hachem (Rachi : Tel était son cœur, telle était sa parole).
De même qu'une personne s'étant cassé le poignet par accident n'est plus dans un état parfait physiquement, de même lorsque nous fautons par accident, nous ne sommes plus parfait spirituellement.
La mitsva de "tamim tiyé" (être entier), nous oblige à maintenir cet état de complétude spirituel (faire téchouva, monter la garde, éviter les situations à risque, ...).
[A l'inverse (de ich tam), Essav est appelé : "ich tsadé" (homme des champs), signifiant qu'il n'est pas chez lui dans ses tentes. Sa maison est donc grande ouverte au yétser ara, qui est alors le maître à bord.]

"Et D. éprouva Avraham" (Vayéra 22,1)

1°/ L'épreuve élève ...

Celui qui surmonte une épreuve connaît une très grande élévation.
Les épreuves aidèrent ainsi Avraham à s'élever jusqu'à un très haut degré spirituel.
(une épreuve est comme un tremplin nous élevant au niveau supérieur).

De même c'est le fait d'avoir résisté à la tentation qui éleva Yossef aux plus hauts sommets du pouvoir égyptien, comme il est écrit : "Pourquoi Yossef a-t-il accédé à la royauté? Parce qu'il a dominé son penchant et la royauté céleste repose sur toute personne qui résiste à la tentation" (midrach haNéélam - paracha Vayikra).

Il est écrit par exemple :
-> "Afin que J'éprouve [le peuple pour vérifier] s'il marche selon Ma Loi ou non" (Chémot 16,4) ;
-> "afin de te mettre à l'épreuve" (Dévarim 8,16) ;
-> "Voici les peuples que D. avait épargnés pour éprouver par eux les Israélites" [pour savoir qui accomplit réellement Sa volonté - Yalkout - Choftim]

2°/ L'épreuve répare/purifie ...

Le Gaon de Vilna a dit : "Sans les souffrances, nous ne pourrions nous présenter au jour du Jugement"

3°/ L'épreuve disparaît avec la émouna ...

Le Gaon de Vilna explique le téhilim (32,10) : "Nombreuses sont les douleurs du méchant et qui a confiance en D. sera entouré de grâce", en disant :

Autrefois, on devait avaler des pilules amères pour guérir des maux digestifs.
Aujourd'hui, on adoucit ces pilules en les enveloppant d'une capsule sucrée.

De même, "nombreuses sont les douleurs du méchant", ses souffrances, particulièrement pénibles, lui arrachent des cris de douleur, alors que "celui qui a confiance en D. sera entouré de grâce" : même s'il subit des souffrances, elles sont enveloppées de "grâce" qui les rend moins amères.

[Plus on met de confiance en D. au moment de nos épreuves, plus on ajoute du sucre à l'acidité du moment.
Notre vie ne peut qu'en être meilleure ... ]