Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

-> L'agneau était un objet de culte pour les Égyptiens. En emmenant un agneau à l'abattoir pour l'offrande de Pessa'h, les Bné Israël risquaient leur vie pour sanctifier le Nom d'Hachem et se séparer une fois pour toutes de l'idolâtrie de l'Égypte.
Il est écrit :"Choisissez et prenez chacun agneaux, selon vos familles, et égorgez l'offrande de Pessa'h" (Bo 12,21) = éloignez-vous de l'idolâtrie et prenez pour vous des agneaux (midrach Chémot rabba 16,2).

Quatre lois étaient associées à l'offrande de Pessa'h (guémara Zéva'him 56b).
Elle ne pouvait être mangée que :
- la nuit (לילה) ;
- jusqu'à minuit [juif] (חצות) ;
- par ceux qui avaient prévu de manger cet agneau particulier (מנוייו) ;
- rôti (צלי).

Les lettres initiales de ces 4 mots hébreux mots forment le mot חלצם (les a sauvés), ainsi que מצלח (apporte le succès).
Cela signifie que l'offrande de Pessa'h, avec ses 4 lois uniques, a sauvé Israël du péché d'idolâtrie.
Cela a permis à chaque Bné Israël de réussir.
[Ben Ich 'Haï - Atéret Tiféret - Pelaot rabbot 90]

Chaque fois qu'il m'arrive un malheur, je m'accroche à ma foi. Je sais pertinemment qu'aucune situation n'est le fruit du hasard et que tout est supervisé par Hachem. Je m'efforce alors de prier, pour annuler le décret. Je déconsidère les efforts, car ce ne sont pas eux qui permettent de s'en sortir.
['Hazon Ich - lettre 132]

=> il ressort que pour prier, l'individu doit totalement s'annuler devant Hachem. Celui qui intériorise le fait qu'il ne possède rien et que tout appartient à Hachem a le mérite de voir sa requête agréée.

"Bétsalel, fils d'Ouri, fils de 'Hour, de la tribu de Yéhouda, fit tout ce qu'Hachem avait ordonné à Moché" (Pékoudé 38,22)

+ Le rôle de Bétsalel dans la construction du Michkan

-> Rachi commente : "Le point de vue de Bétsalel coïncide avec ce qu'Hachem a dit à Moché sur le mont Sinaï. [Il comprenait] même ce que Moché ne lui avait pas dit.
Moché a d'abord ordonné à Bétsalel de fabriquer les ustensiles avant de construire le Michkan. [Cependant,] Betzalel dit à Moshé : "Il est normal de construire une maison avant de fabriquer les ustensiles...". Moshé répondit : "C'est ce que j'ai entendu de la part d'Hachem".

=> Si Hachem a dit à Moché de faire le Michkan avant de faire les meubles, pourquoi n'a-t-il pas dit à Bétsalel de le faire?
La réponse est que les instructions de Moché reflètent la différence entre leurs rôles respectifs dans la construction du Michkan. La tâche de Moché était de conceptualiser les dimensions du Michkan et de ses ustensiles, tandis que Bétsalel devait construire le Michkan conformément à la conceptualisation de Moché.

Lors de la conceptualisation, les ustensiles venaient en premier. En effet, les ustensiles étaient plus saints que l'édifice du Michkan, comme le montre le fait que les ustensiles étaient portés par les Bné Kéhat, les plus éminents des Lévi'im. En revanche, le Michkan a été porté par les Bné Mérari, moins importants.

En ce qui concerne la construction, la structure du Michkan était prioritaire par rapport à la fabrication des ustensiles, afin qu'il y ait un endroit où poser les ustensiles une fois qu'ils ont été fabriqués.
Parce que Moché était chargé de la conceptualisation, et non de la construction, du Michkan, il oublia l'ordre de construction approprié. Une chose qui est la tâche principale d'une personne est facilement oubliée.

En fait, cela était particulièrement vrai dans ce cas, car l'ordre de construction était l'inverse de la conceptualisation.
Néanmoins, Bétsalel comprit intuitivement que le Michkan, qui abrite les ustensiles, devait être construit avant les ustensiles.
Il supposa donc que Moché avait oublié l'ordre correct de construction. Moché reconnut son erreur en disant à Bétsalel : "Peut-être étais-tu dans l'ombre d'Hachem" lorsqu'Il donna des instructions pour la construction du Michkan.
[Maharal - Gour Aryé]

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-> En résumé :
Le rôle de Moché dans le Michkan était de le conceptualiser. Ainsi, dans son esprit, les ustensiles étaient plus prioritaires que la construction du Michkan en raison de leur plus grande sainteté.
Le rôle de Bétsalel dans le Michkan était de le construire, et il comprenait donc que le Michkan était plus prioritaire que les ustensiles.

Au moment de la conception d'un homme se produisent 2 créations : une matérielle, "l'embryon", le futur bébé, et une spirituelle qui est le souffle divin, le Néfech, l'âme Divine qui va résider dans ce corps.

Lorsque quelqu'un se laisse aller à ses désirs et plaisirs matériels, son âme sera obscurcie. Au lieu de désirer accomplir les mitsvot et de s'engager dans le service Divin, il sera au contraire attiré par les plaisirs matériels voir même interdits et n'aura aucune volonté de s'adonner au service divin : il s'en écartera. (Or Ha'haim haKadoch - Béhar 25,35).

D'une manière générale, lorsqu'un homme augmente ses plaisirs matériels, ses désirs spirituels diminuent automatiquement de même.
Les désirs de plaisirs matériels d'un homme proviennent de son cœur, source de l'âme animale, et les désirs spirituels qui l'attirent toujours vers le bon chemin proviennent de son esprit "la Néchama".

Concernant le Sage …

+ Concernant le Sage :

Le mot חכם (sage) a la même valeur numérique que : חיים (la vie), et ses initiales permettent de former : koss 'hétsi méléa (= le verre, à moitié plein).

---> Avoir une vision intelligente de la vie, c’est accepter ce que D. nous donne dans la vie (vouloir autre chose, c'est refuser le fait que D. me donne ce qu'il y a de mieux pour moi!), c’est voir/chercher dans toute chose le positif, et c'est utiliser, dans la joie, chaque occasion de la vie afin de s'améliorer/d'amener du bien au monde.

[Tâchons d'être mature/responsable, car on a tout à perdre à ne pas agir intelligemment, comme l’a dit Rabénou Béhayé ben Acher : "A force de vouloir ce que tu n'as pas, tu ne veux plus ce que tu as déjà" (=> à trop vouloir, tu ne profites de rien au final !)
Regardons, réjouissons-nous et exploitons au mieux ce que l'on a.
Lé'haïm!!
Toda HM!!!]

 

Concernant le Racha …

+ Concernant le Racha :

Nos Sages nous disent de répondre au Racha par : "agaces lui ses dents" (akéé ét shinav - הקהה את שיניו).

Pourquoi est-ce qu’il faut agir particulièrement contre ses dents ?


1°/ Le mot Racha (רשע) a une valeur numérique de 570.
Le mot tsadik a une valeur numérique de 204.
La différence entre ces 2 mots est de : 366 = la valeur numérique du mot shinav (שינו).

Les dents sont le symbole du Racha, comme il est écrit dans les Téhilim : "Tu brises les dents des méchants" (Téhilim 3 ,8 - שברת רשעים שיני)
En nettoyant/purifiant, les dents du Racha, on le convertit en tsadik …

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-> Nos Sages nous demandent de parler au racha :
- "agaces lui ses dents" (aéké ét chinav) = fermement et durement ;
- "et dit lui" (véémar lo) = avec gentillesse et douceur (cf. Rachi Béaaloté'ha 12,1 : "amor exprime la douceur").

=> Le 'Hatam Sofer affirme que c'est l'expression de la conduite d'utiliser la main gauche pour repousser, et la main droite pour rapprocher. Un comportement qu'un enseignement doit utiliser avec ses élèves, même ceux qui fautent.
[on repousse le mal, le mauvais comportement, pour rapprocher l'essence juive qui restera toujours divinement sublime, pure!]

[les dents sont comme la barrière entre l'intériorité et l'extériorité. C'est ce qui va rendre réelle une pensée potentielle que l'on avait en nous.
- "agaces lui ses dents" = En cassant les dents, symboliquement nous matérialisons les distances de sécurité que nous prenons pour ne pas être contaminé par ses pensées (qu'elles restent en toi!), mais en parallèle nous supplions D. que cette personne puisse revenir dans le bon chemin.
Nos Sages (guémara Sanhédrin 38b) disent qu'il ne faut pas rentrer en discussion avec un hérétique.
Le 'Hatam Sofer (se basant sur Avoda Zara 17a) commente qu'il n'y a pas de remède pour une telle personne [hérétique], et l'unique moyen qu'elle ne retourne vers D., c'est si Hachem a de la miséricorde pour elle.
[de plus selon nos Sages, le libre arbitre de chacun peut être impacté positivement par les prières d'autres juifs, souhaitant qu'il devienne une meilleure personne! Ainsi, en priant Hachem de le sortir de son mal, je peux impacter positivement sa façon de voir la vie, au point qu'il fasse une téchouva totale!]
A la place de discuter avec lui, il faut investir ses efforts pour limiter au maximum les personnes qu'il risque d'infecter par ses idées hérétiques, et c'est pour cela que nous ne parlons pas au racha directement mais plutôt aux autres pour s'assurer qu'ils vont l'éviter (baavour zé : "c'est pour cela que Hachem a fait pour moi à la sortie d'Egypte, et pas pour lui" => il est mis de côté du peuple! une personne ne serait même pas sortie d'Egypte!)

- "et dit lui" = Dans notre génération, nous devons l'inonder d'amour, d'estime, afin qu'il devienne motivé par faire le bien en voulant devenir encore meilleur, et non pas en le critiquant et en espérant qu'il s'en réveille (car là il risque de se dire perdu pour perdu, si je suis tellement mauvais alors rien ne sert de me changer!)
A l'image de l'eau qui renvoie notre image, si nous avons de l'amour pour autrui dans notre cœur, il va en venir indirectement à vouloir suivre notre exemple, notre message.]

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2°/ Le Rokéa’h donne une réponse en disant que dans toute chose, il y a une représentation extérieure et intérieure.

Le mot Racha (רשע) a comme extériorité, les lettres: ר et ע, formant le mot רע (mal/mauvais).
Le Racha est une personne mauvaise à l’extérieur.

Le ש, qui est la lettre à l’intérieur, a 3 branches, dont chacune représente un Av (=un Patriarche) du peuple d'Israël.
Le Racha, comme tout juif, a dans son intériorité le mérite de nos ancêtres (Avraham, Yits’hak et Yaakov), qui permet à tous de pouvoir faire téchouva et revenir dans une relation intime avec D.

Le mot « shinav » (ses dents), peut se lire : shin av (שׁ-av)
===> la Haggada nous dit : fais-lui bouger son שׁ, afin que les 3 branches (=>les 3 avot) fassent comprendre au corps l’existence de la néchama …

La haggada nous propose une façon d’agir pour chaque type d’enfant.
Devant chaque type d’enfant, on rajoute le mot é’had, ce qui peut paraître superflus.
Pourquoi cela?

Le mot é’had (un - unicité), montre que chaque enfant doit être traité de façon unique, personnalisée, afin de pouvoir faire sortir le meilleur de ses potentialités.

Le mot é’had a la même valeur numérique que le mot aava (amour – 13).
Ainsi, même si notre enfant semble racha, nous devons le combler d’un amour sincère, et avec beaucoup de patience et de persévérance, l’encourager et lui parler afin que son intériorité pure s’exprime dans son extériorité.

Cette répétition semblant superflue du mot é'had peut aussi renvoyer à l'idée qu'au final tout le monde dira à propos de D. : é'had (comme dans le Shéma).

Cela renvoie aussi au fait qu'on parle d'une même personne (éh'ad), car on est tous composé d'un mélange de ces 4 enfants (Sage, impie, simple et ne sachant pas poser de questions).
D'ailleurs, le mot éh'ad (valeur numérique = 13) est écrit 4 fois : 4*13 = 52, qui correspond à la valeur numérique du mot : ben (=fils).
Ainsi, ton fils (ben) a en lui, ces 4 aspects.

"Nos ancêtres ont été sauvés d’Égypte par le mérite des femmes vertueuses d'alors, et il en sera de même pour la rédemption future."
[guémara Sota 2b]

-> Chaque année avant d'aller faire ses matsot, rav 'Haïm Kanievsky allait demander la bénédiction de sa femme pour que ce soit une réussite.

-> Si nous buvons 4 coupes de vin pendant le Séder, c'est pour symboliser le fait que notre délivrance de nos 4 exils provient grâce au mérite de nos 4 Matriarches : Sarah (1er verre), Rivka (le 2e), Ra'hel (le 3e), et Léa (le 4e).
[d'après le Chla haKadoch]

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-> Nos Sages (guémara Pessa'him 108a) enseignent que les femmes sont également obligées de boire les 4 coupes de vin, puisqu'elles ont également vécu les miracles de la sortie d'Egypte.
Les Tossafot (sur la guémara Méguila 4a), citant le Rachbam, affirment même que si tout cela a pu être possible (la délivrance d'Egypte), c'est grâce aux mérites des femmes vertueuses d'alors.

=> Pourquoi nos Sages disent que les femmes ont "également" vécu les miracles, comme si elles étaient secondaires à ce miracle?

-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché - Chémot p.75) dit que plus une personne est tsadik/vertueuse, moins le fait que la nature se modifie pour elle, est quelque chose de si extraordinaire.
A l'inverse, le moins une personne est méritante, le plus sera considéré comme énorme un miracle réalisé pour elle.
En effet, le monde a été créé et n'existe que pour la Torah, et la nature est donc assujettie à la Torah (cf. guémara Yérouchalmi Sanhédrin 1,2).

Le 'Hatam Sofer poursuit que puisque les femmes juives étaient si vertueuses, pour elles les nombreux miracles réalisés n'étaient pas aussi extraordinaires.
[étant particulièrement méritantes, il était "normal" que la nature se change pour elles!]
A l'inverse pour les hommes, qui avaient moins de mérites qu'elles, le miracle était immense, et c'est pour cela qu'ils sont principalement concernés par louer Hachem par des chants et les 4 coupes de vin.

=> Cela explique le besoin de nos Sages de préciser que les femmes doivent boire les 4 coupes en employant le mot : "également", car les miracles étaient une "normalité" au regard de leur niveau élevé et de leurs mérites importants.
[Chez les hommes le miracle était principal, pour elles cela n'était que secondaire (moindre)!]

+ Il existe 4 façons d’interpréter (du sens simple au sens mystique) : le pchat, le rémez, le drach et le sod (les initiales de ces 4 mots formant, le mot Pardess).

Comme jamais, la Torah et nos Sages se sont montrés extrêmement rigoureux envers le ‘hamets, qu’il faut traquer dans les moindres recoins de la maison, éliminer et brûler.

Le Radbaz, pour expliquer une telle exigence, nous enseigne que le ‘Hamets représente en réalité le yétser hara, notre pire ennemi, contre lequel, nous devons mener une guerre sans fin et sans merci afin de l’anéantir complétement.

Ainsi, selon le Radbaz, au niveau du sens simple (le Pchat), il n’y a aucune raison justifiant une telle rigueur, il faut s’en remettre aux 3 autres sens de compréhension : le Rémez, le Drach (sens allusif) et le Sod (sens mystique).

La recherche et l’élimination du 'hamets (= le Pchat - le sens simple), n’est qu’une préparation, qu’un moyen visant à nous faire prendre conscience, qu’il faut détruire notre yétser ara.

D'ailleurs, les 3 lettres du terme Séder (סדר), renvoient à cette finalité, à ces 3 sens d’interprétation : le sod, le drach et le rémez.

==> Attention, à ne pas s’arrêter à cette 1ere étape (éliminer le 'hamets), afin de ne pas rater l'essentiel du Séder de Péssa'h ...

Péssa'h a pour but final de développer notre amour, notre reconnaissance envers D. en nous, et au sein de nos proches.

Comme on dit : "La poussière n’est pas du ‘hamets, et les enfants ne sont pas des Korban Péssa’h !"
--> d'une certaine façon, à quoi ça sert d'annuler le 'hamets dans sa maison, si on acquiert du 'hamets dans son être intérieur (=la colère, l'orgueil,...)?
--> tâchons de donner une belle image à nos enfants, de la préparation de la fête, afin qu'ils en soient positivement impactés durant toute leur vie!!

+ Le Séder est composé de 15 ordres/parties, comme la valeur numérique du nom de D. (יה).
Au-delà de la kavana, nos actes durant le Séder n’ont de valeur que si l’on se plie à l'enchaînement des ordres, comme l'ont institué nos Sages (sans rien modifier!). 


---> De même, dans la vie quotidienne, faisons confiance à D., suivons ses directives (son séder = son ordre des choses) les yeux fermés afin de traverser notre existence de la meilleure des façons possibles ...

Est-ce que c'est ça être une personne libre : devoir suivre à la lettre ce que nos Sages nous ont imposé de faire?
On peut pas faire une petite inversion, modification, modernisation, ... ?
Non, rien!

Et oui, selon la religion juive, l'homme libre est celui qui se plie à 100% aux lois de la Torah, à la volonté de D.

A méditer afin de devenir de véritables hommes/femmes libres ...

+ Pour la petite histoire ...

Il y a quelques années, la calomnie du fait que les juifs tuaient des non-juifs afin de mélanger le sang obtenu avec les matsot, était très répandue.

Il y a eu une fois un débat entre un rabbin et un prêtre.
Le prêtre disait que les initiales des 10 plaies (Détsa’h – Adach – Béachab) faisaient allusion à l'attitude des juifs, étant l’acronyme de :
- Dam tséri’him koulanou = nous avons tous besoin de sang ;
- Al dévar shé’aragnou = parce que nous avons tué ;
- Ben El ’Haï bachamayim = le fils de D.

Le Rabbin, représentant de la communauté juive, lui a répondu immédiatement, qu’au contraire cela faisait allusion à :
- Dovrim tsorerénou kazav = nos ennemis parlent de façon mensongère ;
- Alilat dam shéker = les calomnies concernant le sang sont fausses ;
- Bné Avraham ‘halila bézot = les fils d’Avraham n’auraient jamais fait une telle chose.