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"Et ce sera le jour où Hachem te libérera de ta tristesse et de ta colère" (Yéchayahou 14,3)

-> Le Zohar explique :
"De quel jour parle Yéchayahou?
Du jour du Shabbath évidemment. Le jour où "Hachem te libère de ta tristesse et de ta colère".
Qu'est-ce que cela veut dire?
Nous voyons donc que la émouna qui se répand le Shabbath et la sérénité qu'Hachem instaure en ce jour, a comme pouvoir de nous libérer de tous ces sentiments (négatifs)."

-> Comment se fait-il alors que nous nous mettions en colère le Shabbath ou que nous ayons peur, si ses sentiments disparaissent à son entrée?
La guémara (Soucca - à la fin de la massékhét) dit que même lorsqu'il n'y a plus de yétser ara dans un certain domaine, l'homme peut encore fauter par habitude.
Il y a donc un certain effort à fournir de notre part pour éloigner de nous la colère et la peur de nos cœurs le jour du Shabbath afin de permettre aux flux du Shabbath de se répandre en nous correctement et que nous méritions toutes la sérénité que ce jour peut nous apporter.
[Néfech Yéhudi - Ki Tissa 5779]

"Le jour de Shababth est le jour de la joie des être supérieurs et inférieurs, où tout le monde se réjouit, il remplit de bénédictions tous les mondes, et tous les mondes connaissent en lui leur tikoun.
Même les réchaïm dans le Guéhinam connaissent un apaisement, à l’exception de ceux qui ont profané le Shabbat en public."
[Zohar]

La sainteté du Chabbat nous aide à mieux observer les mitsvot

+ La sainteté du Chabbat nous aide à mieux observer les mitsvot :

"Moché réunit toute l'assemblée des bné Israël et leur dit : "Voici les paroles qu'Hachem a ordonné de faire : 6 jours durant, le travail sera effectué, mais le 7e jour (le Shabbath) sera saint pour vous." (Vayakel 35,1-2)

-> Le séfer Tiferet Israël explique que les mots "Voici les paroles qu'Hachem a ordonné de faire" (élé adévarim acher tsiva Hachem) font référence aux 613 mitsvot.
Le verset dit que la sainteté du Shabbat aide à accomplir tout ce qu'Hachem nous ordonne de faire.
C'est ainsi que la guémara (Yérouchalmi Béra'hot 1:5) affirme que la mitsva de "se souvenir du jour du Shabbat" est incluse dans les mots : "Vous observerez tous mes commandements et vous serez saints pour votre D."
Autrement dit, la mitsva du Shabbat est égale à toutes les autres mitsvot de la Torah.

C'est l'intention du midrach (Chémot rabba 25,12) qui dit : "Hachem dit à Israël : Si tu mérites d'observer le Shabbat, Je considérerai cela comme si tu observais toutes les mitsvot de la Torah."
En effet, observer le Shabbat permet d'observer toutes les mitsvot d'Hachem.

Lorsqu'un juif se délecte pendant Shabbath, D. se réjouit comme un père qui voit son fils manger avec plaisir.

[rav Dov Ber de Mézéritch]

"Hachem bénit le 7e jour et Il le sanctifia" (Béréchit 2,3)

-> Le 'Hafets 'Haïm explique :
Combien absurdes sont ces hommes peu confiants en Hachem, qui tardent à faire entrer le Shabbath et qui s'empressent de le faire sortir!
La subsistance de l'homme, pendant les 6 jours de la semaine, est tributaire de la malédiction proférée à Adam : "A la sueur de ton front, tu mangeras ton pain".
Or seul le Shabbath ne fut pas concerné par cette malédiction, et Hachem en personne bénit ce jour et le sanctifia ...

Une personne avisée comprend qu'elle a tout intérêt à avancer l'entrée du Shabbath, afin de bénéficier au plus tôt de sa bénédiction ; elle tardera également à le faire sortir pour retarder le plus possible l'heure où resurgit la malédiction des 6 jours de la semaine.
Heureux qui mérite de percevoir les choses sous cet angle, et qui s'efforce de prolonger la période où règne la bénédiction Divine, qui imprègne toutes les personnes respectueuses du Shabbath.

"Celui qui rend le Shabbath un délice voit les vœux de son cœur exaucés."
[rav Yéhouda au nom de Rav – guémara Shabbath 118b]

-> Le Maharal ('Hidouché Haggadot) commente
Shabbath est comparable au cœur d'une personne.
De même que le cœur déverse le sang dans tous les organes, de même le Shabbath insuffle de la sainteté (kédoucha) dans tous les jours de la semaine.

De même que le cœur est situé au milieu du corps humain, de même la guémara (Pessa'him 106a) dit que la semaine est divisée afin que le Shabbath en soit considéré comme la moitié, avec 3 jours avant (mercredi, jeudi, vendredi) et 3 jours après (dimanche, lundi et mardi) ...
[en ce sens, nous pouvons commencer à souhaiter "shabbath shalom" à partir du mercredi!]

Le cœur est le "roi" sur tous les autres membres d'une personne, et le Shabbath est la "reine" sur les autres jours de la semaine.

[Shabbath est comparé à une reine, comme par exemple
- dans la fin du lékha dodi, nous disons : shabbath malkéta (Reine du Chabbat) ;
- ou bien le nom du repas de fin : le mélavé malka - l'accompagnement de la reine [qui part]) ]

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-> b'h, voir également son commentaire suivant : https://todahm.com/2016/10/18/4856

[Même] s'ils ont eu une maison/foyer paisible pendant la semaine, lorsque Shabbath arrive ils doivent se couvrir l'un l'autre de mots agréables et de davantage d'amour.

[Tikouné Zohar - p.64b]

Rav Hamnouna a dit : "Quiconque récite dans sa prière, la veille de Shabbath, le paragraphe: "Vayé'houlou : ainsi furent terminés (les cieux et la terre) ...", sera considéré comme l'associé de Hachem dans l'oeuvre de la Création."

[guémara Shabbath 119b]

-> Il existe une allusion au fait que l'expression : "vayé'houlou" (écrite dans la Torah : וַיְכֻלּוּ - ils terminèrent) concernent Hachem et son associé : l'homme qui prie (donc qui témoigne) vendredi soir.
En effet, la guématria du mot : וַיְכֻלּוּ est de 72, soit la même que la somme du Nom Divin : יהוה (soit 26) et de celle de l'homme : אדם (adam - 45), à qui il faut ajouter 1 pour l'ensemble (le kollel), soit : 72 (26+45+1).
[Ben Ich 'Haï]

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=> "vayé'houlou" = témoigne de la Création du monde?

-> D'après certains, le passage de "vayé'houlou" doit être lu debout et à haute voix, car il s'agit de témoigner que c'est Hachem qui a façonné ce monde à partir du néant.
Or, d'après la guémara (Chévouot 30b), tout témoignage doit se faire en position debout.
[Tour - Or ha'Haïm 268]

-> Le Maharcha enseigne :
En récitant le passage qui commence par "vayé'houlou", à l'entrée de Shabbath, l'homme témoigne en cela que Hachem a créé le monde.
Par ce témoignage, il est considéré comme associé à Hachem dans la Création, car le but du Shabbath, instauré par la Torah, est de témoigner que Hachem a créé le monde. En effet, sans ce témoignage, l'oeuvre de Hachem risquerait d'être ignorée.

De plus, c'est par la Parole que Hachem a créé le monde et l'homme s'est associé à cette Création par sa parole de témoignage. Ainsi, le pouvoir de la parole, confié à l'homme, a pu "associer" Hachem et l'homme.

-> Alors que chaque jour d'une semaine (excepté le Shabbath) est distinct d'un jour d'une autre semaine, tous les Shabbath de l'année sont attachés l'un à l'autre et forment une unité.
En effet, tous les Shabbath ont un but commun : montrer qu'Hachem a créé le monde en 6 jours et a sanctifié le 7e jour par le repos Shabbath.
[Maharal - 'Hidouché Aggadot]

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=> Est-il possible qu'un homme (limité) soit l'associé d'Hachem (Infini) dans la Création?

-> Le Kol Bo (35) explique :
Il est certain que l'intention de rav Hamnouna n'est pas de dire que Hachem et l'homme qui prie "vayé'houlou" sont considérés comme de véritables associés de l'oeuvre de la Création, car ce serait un déshonneur pour Hachem qui était le Seul à créer le monde.
L'intention de rav Hamnouna est donc de dire que cet homme, qui proclame son témoigne de "vayé'houlou", à l'entrée de chaque Shabbath, croit d'une foi profonde et inébranlable que c'est Hachem qui a réalisé l'oeuvre de la Création et il vient témoigner de ce fait, comme s'il avait vu la Création du monde de ses propres yeux, donc comme s'il était associé à cette oeuvre originelle.

-> Le Ben Ich 'Haï écrit :
Un homme peut proclamer "vayé'houlou" et être associé à l'oeuvre de la Création sans porter atteinte à l'honneur d'Hachem. [en mettant les 2 sur un même plan!]
En effet, Hachem a créé le 7e jour de Shabbath d'une durée de 24 heures de sainteté (kédoucha) et de tranquillité (ménou'ha). Mais l'homme, qui reçoit le Shabbath 20 ou 40 minutes avant le coucher du soleil (et qui prolonge le Shabbath à sa sortie), crée lui-même un "nouveau" Shabbath avec la même sainteté et la même tranquillité prises sur un temps profane.

Donc cet comme devient l'associé de Hachem dans l'oeuvre de la Création, car comme Lui il a "créé" un nouveau Shabbath qui s'ajoute au Shabbath de 24 heures d'Hachem.

Le Shabbath est saint, entièrement voué à Hachem, et avoir des préoccupations sur le plan matériel et profane transforme ce saint des Saints (kodéch kodachim) que représente le Shabbath en un jour profane ('hol) : il faut respirer à "pleins poumons" l'atmosphère de Shabbath.

[Taz - guémara Shabbath 150b]

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[on a tendance à se gâcher, à ne pas apprécier pleinement le moment présent (ici le Shabbath) à cause de nos soucis liés au futur, alors qu'ils ne dépendent pas de nous et sont entièrement entre les "Mains" de papa Hachem.

Par ailleurs, le Shabbath est un aperçu du monde futur. Or, dans le monde futur nous nous rendrons compte que tout n'est que pour notre bien. Ainsi, à Shabbath nous devons tendre vers la vision du monde futur qui est purement spirituelle et que tout (sans exception) n'est que pour notre bien!]

Min’ha de Shabbath

+ Min'ha de Shabbath :

-> "Ses joues sont comme un parterre d'aromates" (Chir haChirim 5,13)
Rabbi Yéhochoua ben Lévi explique : "chacune des 10 Paroles [contenue dans les Tables de la Loi] prononcées par Hachem a rempli le monde entier de parfum."

Mais puisque le monde est rempli de parfum, grâce à la 1ere Parole, l'odeur due à la 2e Parole où va-t-elle (comment la reconnaître)?
Hachem fit sortir un vent de Son trésor qui répandit au loin chaque parfum, un à un (vers le Gan Eden).
[guémara Shabbath 88b]

-> Le Imré Pin'has enseigne :
Après que chacun des 10 parfums, associés aux 10 Paroles, se soit répandu dans l'espace du monde, pour être transféré vers le Gan Eden afin d'être remplacé par le parfum de la Parole suivant, le parfum de la dernière Parole n'avait pas besoin de quitter ce monde, car il n'y a pas eu une 11e Parole.

Or, les 10 Paroles ont été prononcées le jour du don de la Torah qui était un jour de Shabbath.
=> C'est pourquoi, chaque Shabbath, à la dernière prière (celle de min'ha), le parfum associé à la dernière Parole, qui s'est maintenu dans le monde, revient et confère à cet instant le caractère privilégié de : "ét ratson" (moment favorable) pour l'acceptation de nos prières.

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+ Pourquoi Hachem a-t-il accompagné chaque Parole d'un parfum?

-> Les parfums symbolisent le plaisir spirituel dont profitera l'âme dans le monde à venir pour avoir accompli les mitsvot sur terre.
En effet, la guémara (Béra'hot 43b) dit : "C'est l'âme qui tire profit de l'odeur d'un bon parfum et non pas le corps."
Chacun de ces parfums sera transporté par un vent, qui symbolise la volonté d'Hachem, vers le Gan Eden où l'homme recevra sa plein récompense.
[Biour Aggadot Afiké Yam]

-> Dans la guémara (Yoma 76b), Rava dit : "sentir les aromates et les parfums réjouit la personne, ouvre son esprit et la rend clairvoyante."
Hachem a donc accompagné chaque Parole prononcé d'un parfum, qui s'est répandu afin que les enfants d'Israël ouvrent leur esprit et deviennent plus clairvoyants afin d'accéder au secret de chaque Parole qui contient une multitude de lois complexes.
[Ben Ich 'Haï]

-> Selon le Maharcha, ces différents parfums étaient nécessaires pour restaurer l'âme des enfants d'Israël qui tremblaient et défaillaient, impressionnés par les sons et le tremblement du mont Sinaï pendant le don de la Torah.