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S’amener de la bénédiction par l’étude des lois du Shabbath

+++ S'amener de la bénédiction par l'étude des lois du Shabbath :

+ "Je vais faire pleuvoir pour vous du pain du Ciel, le peuple ira en ramasser chaque jour sa provision (dévar - דְּבַר)" (Béchala'h 16,4)

-> Le 'Hatam Sofer note l'emploi inhabituel du terme : דבר qui renvoie à : "sujet" ou "mot" (davar).
Pourquoi la Torah dit-elle que les Bné Israël collecte chaque jour un "davar"?

La guémara (Avoda Zara 3b) rapporte que sur les 12 heures qu'il y a dans une journée :
- les 3 premières : (pour ainsi dire) Hachem est assis et Il étudie la Torah ;
- les 3 suivantes : Il est assis et juge le monde entier. Une fois qu'Il voit que le monde s'est rendu coupable de destruction, Il se lève de Son Trône de Rigueur et s'assoit sur celui de Miséricorde, et le monde n'est alors pas détruit .
- les 3 heures suivantes : Hachem est assis et Il nourrit le monde entier, de la corne des bœufs sauvages aux œuf de poux. [de la plus petite à la plus grande créature du monde]

Le 'Hatam Sofer explique que les anges, qui sont des êtres purement spirituellement ont besoin de nourriture comme les êtres humains, et c'est pourquoi Hachem étudie la Torah pendant les 3 premières heures de la journée.
Alors que nous sommes alimentés par de la nourriture physique, les anges sont alimentés par la Torah, une nourriture spirituelle.
Pendant les 40 années que les Bné Israël ont passé dans le désert, ils ont ressemblé aux anges.
La guémara (Yoma 75b) dit que la manne était une "nourriture angélique", et qu'elle alimentait les Bné Israël qui ont vécu pendant cette période une existence à l'image des anges.
Il en résulte que la manne a été produite par les mots de Torah que Hachem a étudié chaque jour (si l'on peut dire).
[ainsi, les juifs et les anges étaient nourris par l'étude de Torah d'Hachem des 3 premières heures, et le restant du monde & créatures par les 3 heures où Il nourrit le monde.]
Le verset (v.16,4) : "chaque jour sa provision" (dvar yom béyomo) = cela fait référence à la manne qui était créée par les mots (dvar) de Torah d'Hachem, la source de la nourriture spirituelle.

La manne tombait en ration double le vendredi pour Shabbath.
Le 'Hatam Sofer dit que la portion de manne qui tombait en semaine provenait de l'étude de Torah d'Hachem, à l'exception de la double portion du vendredi qui provenait d'une étude spécifique : celle des lois relatives au Shabbath (hilkhot Shabbath).
La raison est que ce domaine d'étude est particulièrement puissant, et produit davantage de bénédictions que les autres domaines de la Torah.
C'est pourquoi, le vendredi, en s'engageant dans l'étude des loirs relatives au Shabbath, Hachem produisait une portion de manne supplémentaire.
Alors qu'une étude de Torah ordinaire produisait de la nourriture pour un seul jour, l'étude des lois du Shabbath produisait de la nourriture pour 2 jours.

=> La raison est que le Shabbath est la source de toutes les bénédictions, et ainsi en étudiant les lois du Shabbath nous puisons dans cette source et amenons sur nous des bénédictions abondantes.

-> Le rav Avraham de Sochotchov (introduction à son Eglé Tal) écrit que de même que l'observation de Shabbath est équivalente à observer toutes les mitsvot de la Torah en une fois, de même l'étude des lois de Shabbath est équivalente à l'étude de tous les autres sujets de la Torah en une fois.

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-> Nos Sages disent qu'au regard du nombre de lois relatives à Shabbath, on ne peut pas prétendre l'observer comme il le faut, sans réviser fréquemment ses lois.

-> Selon nos Sages : "On amène l’homme dans le chemin dans lequel il veut aller" (guémara Makot 10b).

Le Maharcha commente :
Au travers chacune des pensées, des mots et des actions que nous effectuons, nous créons des anges, qui sont bons ou mauvais, selon notre choix.
C'est ainsi que le résultat de notre libre arbitre est la création d'anges, d'influenceurs (pour le bien ou le mal) de notre vie future.
Par exemple rien qu'en ayant une pensée d'aspiration positive, une volonté de faire une bonne action, on va créer des anges qui vont nous aider à accomplir cette mitsva.
[et inversement pour de mauvaises pensées!]

-> Le rav Talbinsky (dans son véKidachto mikol haZmanim) écrit que le fait d'étudier à Shabbath les lois relatives à Shabbath, a le pouvoir de nous protéger de profaner le Shabbath.
Lorsqu'une personne étudie la Torah, elle créée des anges qui la protège de la faute, et ainsi lorsqu'on étudie les lois de Shabbath à Shabbath, on devient protéger des profanations du Shabbath.
Ainsi par exemple, lorsque quelqu'un rentre dans une chambre et est sur le point d'appuyer sur l'interrupteur Shabbath, et que sa main va taper à côté, c'est parce qu'un ange le protège de profaner le Shabbath.
=> Ainsi, lorsque nous étudions la Torah à Shabbath, nous créons des anges qui nous protègent.
Il est important de noter que la qualité de cette protection dépend de la qualité de notre étude.

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-> La guémara (fin de Nidda) dit : "Tout celui qui étudie [ou révise] des halakhot chaque jour est garanti de mériter le monde à venir (mouvta'h lo chéou ben aolam aba)".

-> Sur "halakhot", le 'Hida (Beit Yossef) explique que cela indique un minimum de 2 halakhot, et on ne doit pas surcharger les gens en leur exigeant davantage que ce nombre.
C'est pourquoi, nous devons étudier 2 halakhot chaque jour et 2 halakhot chaque nuit, et de cette façon nous accumulerons progressivement un vaste savoir en loi juive, et ainsi mériter le titre de "ben olam aba". [cela est rapporté aussi dans la michna broura]

-> Le Ben Ich 'Haï explique que tout juif a quasi "automatiquement" une part dans le monde à venir (kol Israël yech lahem 'helek baOlam aba).
Cependant, à propos de celui qui étudie chaque jour des halakhot, la guémara lui donne le statut de : ben aolam aba.
Ce statut renvoie à quelqu'un qui obtient un endroit spécial dans le monde à venir.
La différence entre les deux est d'une certaine façon comme avoir le stricte minimum, et être un VIP.
En connaissant la loi juive, on en arrive à guider et conseiller autrui, et par cela on impact grandement le monde.

-> "Le Shabbath correspond à 1/60e du monde à venir" (guémara Béra'hot 57b).
Comme dans la cacherout, la quantité de 1/60e, est la mesure minimale permettant de ressentir quelque chose.
[le Shabbath est : "mé'én olam aba" (le jour où l'on goût au monde éternel à venir)]

=> Certes nous devons étudier les halakhot tous les jours de la semaine, mais cela est particulièrement pertinent le jour du Shabbath, où nous pouvons ressentir un peu du goût du monde à venir (olam aba).
Dans nos 25h de cocon de sérénité du Shabbath, nous étudions la loi juive qui nous permet de devenir une personne qualifiée de : "ben aolam aba".

[plus nous connaissons les halakhot de Shabbath, plus nous l'honorons comme il le faut, plus en retour nous recevons de lui des bénédictions, plus nous pouvons espérer avoir un monde éternel à venir qui soit sublime. ]

La perception du don de la Torah (matan Torah) se révèle de nouveau à chaque Shabbath, de même que cet événement s'est déroulé [initialement] un Shabbath.
C'est pourquoi, il est important d'exprimer de nouvelles idées de Torah chaque Shabbath.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - 'Hanoucca]

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-> b'h, Shabbath : un jour spécial pour l'étude de la Torah : https://todahm.com/2018/03/05/shabbath-un-jour-special-pour-letude-de-la-torah

Shabbath Para

+ Shabbath Para : la purification par la vache rousse s’accomplit à notre époque par la lecture de la Paracha Para

-> Le Shabbat Para nous lisons dans la Torah, la paracha de la purification par la vache rousse ('Houkat 19,1-22).
Cette lecture possède à elle-seule le pouvoir de susciter en nous un esprit de pureté, comme cela est suggéré par l’enseignement du Talmud Yérouchalmi (Méguila 3,5) rapporté également dans Rachi (sur la guémara Méguila 29a) : "Il aurait convenu de faire précéder la lecture de la paracha ha'Hodèch sur celle de la paracha Para puisque le premier du mois de Nissan, le Sanctuaire fut érigé (ce qui est l'objet de paracha ha'Hodèch) et que c'est seulement le deux de ce mois que la vache rousse fut brûlée. Dès lors, pourquoi lit-on d'abord la Paracha de la vache rousse?
Car elle constitue la purification du peuple d'Israël".
[Les mots "elle constitue la purification" suggèrent a priori que la lecture elle-même opère cette purification et pas seulement l’accomplissement de cette mitsva en pratique]

-> Le Avodat Israël apporte à cela l’explication suivante :
"A notre époque où le Temple n'existe pas, ce sont les paroles de notre bouche qui sont agréées par Hachem, comme si nous avions accompli et offert les sacrifices. Il en est de même pour l'aspersion avec les eaux de la vache rousse (le premier et le septième jour de la purification). En lisant tout au moins la paracha correspondante, nous nous purifions spirituellement en l'honneur de la fête qui s'annonce (Pessa'h). C'est ce qui figure en allusion dans les versets de cette paracha ('Houkat 19,1-2) : "Hachem parla à Moché et à Aharon ... Voici la loi qu’Hachem a ordonné de dire aux Bné Israël", sous-entendant ainsi que viendra une époque où il suffira de dire cette paracha, lorsque le Temple ne sera plus là, et la lecture même de cette paracha prendra la place de l'aspersion proprement
dite".

-> Le Beit Aharon affirme :
"Il faut être convaincu, que de même que l'on était purifié par la cendre de la vache rousse afin de pouvoir apporter le sacrifice de Pessa'h, aujourd'hui également, la lecture de la parachat Para purifie chacun d'entre nous ... suivant son niveau de sainteté".

-> Le Sfat Emet affirme pour sa part :
"A notre époque, cette période est propice à la pureté, du fait qu’au temps du Temple, les Bné Israël s’occupaient de leur purification en vue du sacrifice pascal. C’est pourquoi le temps demande son dû et contribue à la pureté du cœur même à présent".

-> Le Aroukh haChoul’han (685,7) fait remarquer qu’il est écrit dans la parachat Para, à 2 reprises (verset 10 et verset 21), l’expression "lé 'houkat olam", une loi éternelle.
Il explique ainsi que l’une fait référence aux premières générations, juste après la destruction du Temple leur prédit que, même à cette époque, il serait possible de se purifier avec les cendres de la vache rousse, comme cela est rapporté dans la guémara (Nida 6b) : "Les talmidé ‘'hakhamim se purifiaient en Galilée, selon tous les détails des lois de purification".
La 2e occurrence fait référence à l’annonce que même dans nos générations d’aujourd’hui, nous sommes en mesure d’obtenir cette purification grâce à la lecture de la paracha Para. Cela constitue ainsi une source de l’opinion selon laquelle cette lecture est une mitsva de la Torah (au même titre que la parachat Zakhor) et la purification s’effectue au moment de la lecture.
De fait, la fonction essentielle de la lecture de paracha Para est de purifier le cœur de ses fautes.

-> Rabbi Tsadok haCohen de Lublin apporte la preuve suivante : on sait qu’après chaque lecture de la Torah, on lit dans les Prophètes une Haftarah en relation avec cette lecture.
D’après cela, il aurait convenu de lire un passage des Prophètes ayant trait à la purification de l’impureté due à un mort qui est décrite dans la paracha Para. Or, on s’aperçoit que la Haftarah ne fait aucune mention de ce sujet mais seulement de la purification des fautes, comme il est écrit : "Je vous aspergerai d’eau pure et vous serez purifiés de toutes vos impuretés, et de toutes vos abominations, Je vous purifierai. Et Je vous donnerai un cœur nouveau, et c’est un esprit nouveau que Je placerai en vous. J’enlèverai de vos chairs le cœur de pierre et Je vous donnerai un cœur de chair" (Yé'hezkiel 36,25-26).
Cela montre bien que l’intention de la Torah est de purifier l’homme de la faute de l’arbre de la connaissance qui a amené l’impureté sur Adam le premier homme. Car c’est à cause de cette faute que la mort fut décrétée sur le monde.
Il en ressort finalement que ce Shabbat, il est possible de réparer la racine de toutes les fautes, comme l’affirme rabbi Tsadok Hacohen (Pri Its’hak Para 1) : "La lecture de paracha Para parvient à purifier l’impureté qui se trouve dans le cœur de l’insensé".

-> Le ‘Hatam Sofer (dans ses Drachotes 33b) lui aussi rapporte que la purification de la vache rousse concerne l’impureté due aux fautes.
Il écrit : "C’est la raison pour laquelle, celle-ci s’effectue grâce aux cendres de la vache rousse, pour suggérer que l’homme doit revenir vers Hachem en se considérant comme de la poussière et de la cendre. Grâce à un tel repentir fondé sur la soumission et l’humilité, on accède à la pureté. Et si en outre, l’homme verse alors des larmes d’un cœur contrit, celles-ci sont considérées comme l’aspersion des eaux pures.
Tout cela confirme bien que la purification de la vache rousse est encore d’actualité même après la destruction du Temple".

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-> b'h, voir la partie sur la paracha para : https://todahm.com/2015/03/12/41796

 

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+ Le lien entre la Torah et Para Adouma :

-> Les séfarim Hakédochim se demandent pourquoi la portion de la Para Adouma (vache rousse) commence par le verset qui dit qu'il s'agit de la 'houkat haTorah, comme s'il s'agissait de la seule loi de la Torah. Pourquoi ne dit-on pas simplement qu'il s'agit de la 'houkat haPara ?

Le rabbi de Kobrin (séfer Imrot Moché) explique que la Torah tout entière est comparable à la Para Adouma.
On constate qu’une Para Adouma purifie les personnes impures (tamé), mais rend également impures celles qui étaient pures (tahor). Il explique également que la Torah agit de la même manière.

Si quelqu’un est "tamé ", c’est-à-dire qu’il étudie la Torah «"chélo lichma", à des fins impures, ou s’il est impur au sens où il est à un niveau de spiritualité bas, malgré tout, s’il étudie la Torah, il sera purifié.
La Torah qu’il étudie le sortira de son impureté et le rendra pur.

Cependant, la Torah peut aussi "rendre purs les personnes impures". Si quelqu'un possède un haut niveau de spiritualité mais étudie la Torah "chélo lichma", avec de mauvaises intentions, cette Torah le rendra impur.
C'est ce que disent les Sages (guémara Taanit 7a) : "Si quelqu'un étudie la Torah 'chélo lichma', c'est un remède qui lui donne la vie. Mais si quelqu'un étudie la Torah «'chélo lichma', cela devient pour lui un poison mortel".

Les 4 Shabbatot – les 4 parachiyot

+ Les 4 Shabbath :

-> Shabbath Shékalim : https://todahm.com/2022/03/18/shabbat-shekalim-un-jour-dabondance
-> Shabbath Za'hor : https://todahm.com/2022/03/14/shabbath-zakhor
-> Shabbath Para : https://todahm.com/2022/01/17/shabbath-para
-> Shabbath ha'Hodech : https://todahm.com/2015/03/27/shabbath-hahodech

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-> Chaque année, nous lisons 4 sections de la Torah, en plus des lectures publiques habituelles et qui sont échelonnées, une par une, sur 4 Shabbatot, avant Pourim jusqu’à l’approche du mois de Nissan.

Le Shabbath Para nous lisons la 3e de ces 4 parachiyot spéciales, instaurées par nos Sages entre le premier Adar et le premier Nissan [Michna Méguila 3, 4 - Choul’han Aroukh Ora’h ‘Haïm 685].
On peu réfléchir sur le sens de ces quatre sections supplémentaires : Shékalim (le don du Demi-Chékel pour
l’achat des sacrifices de la nouvelle année), Zakhor (l’extermination d’Amalek à proximité de Pourim), Para (la pureté d’Israël en vue du Korban Pessa’h), ha’Hodech (la fête de Pessa’h annoncée le premier Nissan).

1°/ Le Talmud de Jérusalem (Méguila 3,5) dit que les 4 parachiyot supplémentaires ne doivent pas nécessairement être lues au cours de 4 Shabbath consécutifs. Il peut y avoir interruption entre elles, excepté entre la 3e et la 4e section : Para et ha’Hodech.
La guémara y voit comme signe les "Quatre Coupes" de vin du Séder de Pessa’h pour lesquelles on ne fait pas, non plus, d’interruption entre la 3e et la 4e Coupe.
Sachant que les «Quatre Coupes» correspondent aux "Quatre Expressions" de la Délivrance d’Egypte (Véotséti : "Je vous sortirai" ; Vé'itsalti : "Je vous délivrerai" ; Véga'alti : "Je vous affranchirai" ; Vélaka’hti : "Et Je vous prendrai" – voir Vaéra 6,6-7), le Min'hat Ani établit le parallèle suivant :
a) Véotséti : Ce terme désigne l’arrêt des persécutions pour permettre aux Enfants d’Israël de "relever la tête". Parallèlement, la paracha de Shékalim commence par les mots "lorsque tu relèveras la têtes des Enfants d’Israël" [pour les dénombrer]
b) Vé'itsalti : Il s’agit là de la libération de l’esclavage, d’une délivrance physique.
Parallèlement, la Paracha de Zakhor nous rappelle le projet d’Amalek qui visait la disparition physique du Peuple d’Israël.
c) Véga'alti : Ce terme désigne la délivrance spirituelle des Enfants d’Israël enfoncés dans les quarante-neuf portes d’impureté.
Ainsi, la paracha de Para concerne-t-elle la pureté d’Israël.
d) Vélaka’hti : Il s’agit du 4e et ultime stade où D. élit le Peuple d’Israël en lui donnant la Torah.
Cette quatrième expression de délivrance est à mettre en parallèle avec la paracha de ha’Hodech, qui expose la première Mitsva donnée au peuple d’Israël [la sanctification du mois], prélude à leur acceptation de toutes les mitsvot.
=> Nous comprenons à présent la raison pour laquelle il ne peut pas y avoir d’interruption entre la 3e et la 4e paracha. En effet, la libération spirituelle, le rejet de l’impureté d’Egypte, doit être immédiatement suivie d’une progression vers le Bien véritable : L’attachement à D.

2°/ Selon le Kédouchat Lévi, les 4 parachiyot correspondent aux 4 lettres du Nom ineffable de D., ordonnées ainsi: ה־ו־ה־י
Le Imré Yossef fait noter que cette permutation correspond à celle du mois de Sivan, ce qui indique que le don de la Torah se prépare dès le Shabbath Shékalim.

3°/ Le don du demi-Shékel [la conscience d’être qu’une moitié] montre à chaque juif la nécessité de s’unir à son prochain [Shékalim]. L’union d’Israël confère au peuple juif les forces physiques et spirituelles permettant d’anéantir ses ennemis [Zakhor]. Avec la disparition d’Amalek, l’inspirateur des ennemis d’Israël, la source de l’impureté laisse place à un vent de pureté [Para].
Lorsqu’une telle élévation sera atteinte, sans la moindre attente, à l’instar de la proximité entre la 3e et 4e paracha, le monde sera réparé et connaîtra son renouvellement [Ha’hodech], comme il est dit : "La lumière de la lune sera comme la lumière du soleil" (Yéchayahou 30,26).
[Tiféret Aaron]

4°/ Pour mériter le dévoilement du mois de Nissan [ha’Hodech], il faut annuler en soi les 3 mauvaises midot que sont : la jalousie [קנאה – kina] (dont la plus célèbre est celle des frères de Yossef pour qui la vente leur coûta "20 pièces d’argent") (Chékalim) – Le désir [תאוה – taava], contrairement à celui généré par le yétser hatov pour la Torah et les mitsvot, est le fruit du yétser ara [le Amalek en nous] qu’il nous faut combattre (Zakhor).
L’honneur [כבוד – kavod] que l’on bannit par un excès d’humilité auquel fait allusion à l’hysope, le petit arbre, que l’on mélangeait aux cendres de la Vache Rousse (Para).
[rabbi Tsadok Hacohen de Lublin - le Pri Tsadik]

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+ Les quatre parachiyot :

-> Les 4 parachiyot (Shékalim, Za'hor, Para et ha'Hodech) nous rappellent de remplir les obligations de la saison. Shékalim est lu avant Roch 'Hodech Adar pour rappeler aux gens de faire don de leurs shékalim pour les korbanot, car les korbanot après Roch 'Hodech Nissan doivent être achetés avec de nouveaux shékalim (guémara Méguila 29a).

Za'hor est lu juste avant Pourim, car le thème principal de Pourim est l'éradication d'Amalek.
Para est lue juste après Pourim pour rappeler à ceux qui sont devenus impur de se purifier à temps pour le sacrifice (korban) de Pessa'h.
Ha'Hodech, qui contient les halakhot de Pessah, est lu juste avant ou le jour de Roch 'Hodech Nissan. [guémra Méguila 30a]

-> Mais il se passe quelque chose avec la lecture de ces 4 passage de la Torah qui va au-delà des objectifs pratiques.
Chacun de ces Shabbatot, enseigne rabbi Tsadok HaCohen (Ma'hachavot 'Harouts 7), correspond à l'une des lettres du nom d'Hachem.
Shékalim correspond au youd, Za'hor au premier hé, Para au vav et Ha'Hodech au hé final.

[ on a pu voir (ci-dessus) que le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Ki Tissa) donne le même enseignement, mais en alignant différemment les liens entre les 4 parachiyot et les lettres du nom d'Hachem. ]

-> Le rabbi de Rouzhin (cité par la Knesset Israël) disait que pendant les 4 Parachiot, chacun peut se sentir auprès de Hachem. Il expliquait que les 4 Parachiot représentent les quatre lettres du Saint Nom de Hachem. A chaque Paracha, une lettre est illuminée.
Durant ce temps, si une personne se purifie et se sanctifie, elle devient un réceptacle pour Hachem afin qu’il puisse reposer Sa Chekhinah.

-> Le rabbi de Rouzhin ajoutait que l’influence de Roch Hachana commence pendant les 4 Parachiot.

-> "Car la main est sur le trône de D. (עַל-כֵּס יָהּ - al késs ya) : Hachem entretient une guerre contre Amalek, de génération en génération" (Béchala'h 17,16)
Rachi commente : Moché désigne le trône sous une forme abrégée : késs (כֵּס), et il emploie le Nom Divin de 2 lettres (ya - יָהּ) au lieu du Nom complet (יהוָה).
Cela nous enseigne que le Nom et le Trône de D. ne sont pas complets tant que subsiste Amalek.

Nous avons : Shékalim correspond au youd, Za'hor (Shabbath avant Pourim) au premier hé.
Ainsi : "Hachem jure par Son nom qui n'est que youd et hé" (ya - יָהּ) qu'Il fera la guerre à Amalek, car Son nom n'est pas complet à cause d'Amalek.
Après Pourim, lorsque Amalek est effacé, le nom d'Hachem est complété, car Para et Ha'Hodech restaurent le vav et le hé final.

A partir de là, nous comprenons que les quatre parachiyot ne sont pas des lectures aléatoires, même si c'est à des fins pratiques, mais qu'elles guident plutôt le processus spirituel profond de la transformation d'Adar et de Nissan.

Dans Shékalim, nous entrons en contact avec l'essence de l'âme juive qui est une étincelle de la bonté Divine ; dans Za'hor, nous apprenons qu'Hachem défend même les juifs les plus fauteurs contre Amalek à cause de cette étincelle centrale (à la différence des non-juifs, tout juif a une partie Divine qui reste toujours pure, à partir de laquelle il peut toujours se reconstruire) ; dans Para, Hachem nous purifie, parce que cette étincelle fait de nous Ses enfants ; et dans Ha'Hodeh, nous sommes rajeunis et renouvelés, prêts à entrer dans Pessah.
[d'après rav Moché Wolfson]

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-> Rabbi Pin'has de Koritz explique pourquoi de nombreuses personnes se réfèrent à ces 4 Shabbath comme "di goutta (les bons) Shabbath".
Le ohr haganouz (la lumière spirituelle originelle mis à la Création), Hachem l'a ensuite cachée dans la Torah.
Comme nous prenons un séfer Torah supplémentaire pour les lectures additionnelles (Shékalim, Za'hor, ...), il y a davatange de ohr haganouz disponible les Shabbath des 4 parachiyot.

La émouna s'obtient principalement grâce à l'observance du saint Shabbath.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - Torah 31,2]

La nécessité de prier à Shabbath

+ La nécessité de prier à Shabbath :

-> Le Zohar dans Vayakel (2:205a), appelle le Shabbath : "le jour de l'âme" (yoma dénichmata).
[à Shabbath, nous recevons une âme supplémentaire]

-> Le Ben Ich 'Haï (Bén Yéhoyada 44b) dit que c'est une des raisons faisant que nous allumons les bougies le vendredi soir.
Les bougies ont 3 éléments : le récipient/chandelier (ner - נר - qui va contenir l'huile), la mèche (pétila - פתילה) et l'huile (chémen - שמן).
Les premières lettres de ces mots forment : néfech (âme - נפש).
=> Nous allumons les bougies au début de Shabbath car c'est le jour de l'âme, qui est comparable à une bougie.

-> Le rav Tsadok haCohen de Lublin (Pokéd Akarim) ajoute que c'est pour cela que notre alimentation à Shabbath doit être principalement issues d'activités spirituelles, plutôt que par nos sources ordinaires d'alimentations physiques.
A Shabbath, l'âme prend de l'importance et nous devons la "nourrir".
La source principale d'alimentation de l'âme est la prière.

-> Le Séfer haKouzari (Maamar 3) écrit que l'âme a besoin de nourriture tout comme le corps en a besoin. Cependant alors que le corps s'alimente avec des aliments comestibles, l'âme s'alimente par la prière.
Lorsque nous passons plusieurs heures sans manger, notre corps s'affaiblit et nous avons faim, de même notre âme devient "affamée" après que passent plusieurs heures sans que nous prions.
C'est pour cela que nous prions 3 fois chaque jour, pour donner à l'âme la "nourriture" dont elle a besoin.
De même que nous prenons des en-cas lorsque nous avons un petit creux, de même nous devons faire des petites prières [personnelles] à D. tout au long de la journée pour satisfaire notre faim spirituelle, notre besoin de se sentir liés à Hachem.

-> "L'âme supplémentaire se réjouit fortement de notre ferveur (kavana) durant la prière et des paroles de Torah sur la paracha que nous nous disons l'un à l'autre." (Réchit Hochma - Chaar haKédoucha 3,5)

On peut également citer :
- "Le Shabbath sanctifie le peuple juif par l'âme supplémentaire, qui contient une particule de D." (Alshich Hakadosh - Ki Tissa) ;
- Le Chita Mékoubétset (sur la guémara Beitsa 16a) décrit la néchama yétéra comme un esprit divin, planant au-dessus de nous le Shabbath.

=> Puisque la prière soutient l'âme, et que Shabbath est "le jour de l'âme", ainsi les prières ont une grand importance, et elles sont particulièrement puissantes en ce jour.
Par exemple, les femmes savent qu'au moment de l'allumage des bougies, leurs prières ont une force toute particulière. En effet, lorsqu'elle allume les bougies, qui renvoient à l'acceptation de l'âme supplémentaire, elles ont alors une occasion spéciale d'avoir leurs prières exaucées.

[ avec la néchama yétéra à Shabbath, nous avons naturellement davantage de sainteté, de proximité avec Hachem, et en ce sens nos prières ont plus de puissance. b'h, Sachons en profiter!]

-> Le rav Pinkous (Néfech Chimchon) rapporte que le Zohar affirme que le pouvoir/la puissance des prières du Shabbath est le même qu'à Kippour.
[dommage de n'avoir qu'un seul jour de Kippour dans l'année, autant donner sa superbe au Shabbath, et profiter de ses pouvoirs énormes!]

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-> [L'absence de la parole Divine le Shabbath, après les 6 jours de Création du monde,] nous enseigne que l'on doit éviter de dire des choses vaines ce jour.
On s'efforcera de prononcer des paroles de Torah, tel rabbi Chimon bar Yo'haï qui disait : "Aujourd'hui c'est Shabbath", dès que sa mère désirait parler de choses triviales.
[Méam Loez 2,2]

=> Comment comprendre que les paroles triviales soient particulièrement inappropriées à Shabbath?

-> Le Bayam Déré'h explique qu'à Shabbath la puissance spirituelle de notre parole est augmentée.
Notre parole a une force toute spéciale pendant Shabbath, au point que même un personne simple, dont la parole n'aurait pas beaucoup de force pendant la semaine, peut produire des impacts spirituels considérables pendant Shabbath.
C'est pourquoi, en ce jour nous devons être particulièrement vigilants à s'assurer de parler comme il faut.

-> Au sujet de la création de l'homme : "Hachem façonna l'homme ... et l'homme devint une âme vivante (néféch 'haya)" (Béréchit 2,7), Onkelos écrit : "Il devint un esprit parlant".
Ainsi, l'être humain se distingue des autres créatures par sa faculté à parler, de par l'âme que D. a mis en lui.
Puisqu'à Shabbath, nous recevons une âme supplémentaire, cela implique que nous sommes alors dotés d'un pouvoir de paroles accru, avec la capacité d'élever nos mots à des niveaux beaucoup plus élevés.

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-> De même que nos prières ont plus d'impacts, une mauvaise utilisation de nos paroles a plus d'impact.
Par exemple, rabbi Nissim Yaguen dit :
"Le Shabbath atteint le monde de la Atsilout (le niveau spirituel le plus élevé de la semaine). Ô combien devons-nous être vigilants et ne pas prononcer des paroles interdites, à fortiori du colportage et de la médisance, car celui qui souille sa bouche et sa langue en ce jour si saint, est considéré comme ayant déposé une idole dans le Tabernacle."

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+ La kédoucha de moussaf :

-> Pendant le moussaf de Shabbath, nous récitons une kédoucha spéciale, qui est plus longue et totalement différente de la kédoucha habituelle.
Le Kolbo explique que cette différente met en avant :
- que la semaine nous récitons la kédoucha avec les mots des anges, qui chantent également la kédoucha dans les cieux.
Ainsi, en semaine nous ne faisons que suivre leur exemple.
- tandis qu'à Shabbath, d'une certaine façon nous récitons notre propre kédoucha.
Nous n'imitons pas "simplement" celle des anges, mais plutôt nous récitons une prière de kédoucha qui nous est propre.

-> Les anges possèdent 6 ailes pour chanter des cantiques à Hachem durant les 6 jours de la semaine, mais le Shabbath ils n'en ont pas.
Ils disent alors à Hachem : "Maître de l'univers! Nous n'avons pas d'aile pour chanter Ta louange!"
D. leur répond : "De "l'aile" de la terre nous avons entendu un chant" (Yéchayahou 24,16)
Hachem veut dire : "Aujourd'hui, J'ai quelqu'un qui chantera pour Moi des cantiques. "L'aile" qui existe sur terre, c'est le peuple d'Israël".
Par conséquent, durant les 6 jours de la semaine, les anges sont supérieurs à Israël, mais le Shabbath ils n'ont pas d'ailes, Hachem recherche donc nos cantiques.
[Méam Loez - Ki Tissa 31,6 -> https://todahm.com/2020/03/23/13042-2 ]

-> Le Kolbo se basant sur le midrach que rapporte le Méam Loez ci-dessus, enseigne qu'à Shabbath les juifs ont pour tâche de chanter des louages à Hachem.
Shabbath est notre jour spécial, où nous assumons le rôle assigné aux anges le restant de la semaine, et nous chantons principalement des chants de louange.
Le Kolbo cite le verset : "miknaf aarets zémirot cham'nou" (Du bout [littéralement. des ailes] de la terre nous entendons des cantiques - (כנף = knaf = une aile) - Yéchayahou 24,16).
Cela signifie qu'à Shabbath, les principaux chants de louange ne sont pas entendus depuis le Ciel, mais plutôt depuis la terre, où le peuple juif assure le rôle de "l'aile", qui est en charge de chanter les louanges d'Hachem.

-> "Tu as élevé aujourd'hui Hachem ... et Hachem t'a élevé à Son tour" (Ki Tavo 26,17-18)
Le Ohr Zaroua (2,4) explique le mot : "aujourd'hui" (ayom - הַיּוֹם) de ce verset, comme faisant référence au jour de Shabbath.
A Shabbath, nous "élevons" Hachem par le biais de nos beaux chants de louanges, et grâce à ce rôle que nous remplissons, Hachem nous "élève" à une dimension élevée bien au-dessus de celle des anges célestes.

-> La guémara ('Haguiga 3a) commente le verset précédent en disant que nous "élevons" Hachem lorsque nous récitons le Shéma Israël, et en conséquent de cela Hachem nous "élève" en déclarant : "Qui est comme Ton peuple Israël, une nation unique sur la terre" (mi kéamé'ha Israël, goy é'had baarets - Divré haYamim 17,21).
C'est pourquoi dans la kédoucha de moussaf (celle propre aux juifs, et non aux anges), nous proclamons le : "Shéma Israël ...".
Cela met en avant la dimension si spéciale que nous avons à Shabbath, où le rôle de chanter des louanges ne dépend plus des anges, mais de nous!

-> La guémara ('Houlin 91b) enseigne : un juif est plus élevé qu'un ange, lequel ne peut dire le nom de D. qu'après 3 mots ("kadoch, kadoch, kadoch ..." - saint, saint, saint ...), tandis qu'un juif le prononce après 2 mots seulement ("shéma, Israël ..." - Ecoute Israël ...).
Ainsi, on ajoute le verset de Shéma Israël dans la kédoucha propre aux juifs, car ainsi on met en avant la stature si spéciale des juifs qui dépasse celle des anges, et cela est particulièrement mis en évidence à Shabbath.

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-> b'h, voir également : l'importance de Min'ha de Shabbath : https://todahm.com/2020/07/20/minha-de-shabbath

Faire la Soucca tous les Shabbath?

+ Faire la Soucca tous les Shabbath?

-> Le rav 'Haïm Palagi (dans son Néfech ha'Haïm) rapporte la question soulevé par le rav Binyamin haLévi : pourquoi ne mangeons-nous pas dans une Soucca tous les vendredi soir?
Dans notre prière du vendredi soir, nous proclamons que Hachem : "répand Sa Soucca de paix sur nous" (haporéch Souccat shalom alénou). Et en ce sens, le rav Binyamin haLévi dit qu'il semblerait approprié d'observer la mitsva de Soucca chaque vendredi soir durant toute l'année.

-> Le rav Yaakov Hillel explique que cette affirmation n'est absolument pas farfelue, au contraire, chaque vendredi soir nous vivons quelque chose qui ressemble à la protection que nous a fournie les Nuées de Gloire dans le désert, et dont nous nous souvenons à Souccot par la mitsva de la Soucca.
Le Zohar enseigne que lorsque Shabbath commence, Hachem vient se placer au-dessus de la nation juive comme une mère qui se place au-dessus de son nid afin de protéger ses oisillons.
Hachem vient réellement se répandre autour de nous comme la Souccat shalom (la Soucca de paix) pour nous protéger autant qu'Il a pu mettre les Nuées de Gloire autour de nos ancêtres pour les protéger dans le désert, et dont nous nous souvenons à chaque Souccot.

-> Le rav 'Haïm de Tchernovitz (Sidouro Shel Shabbath) écrit que la paix et la sécurité que nous accorde avec amour Hachem le vendredi soir, ressemble à la sérénité que les juifs ont bénéficiée lorsqu'ils ont séjourné dans le désert sous la protection miraculeuse des Nuées de Gloire.
[Selon le Zohar (Emor 103b) : Lorsqu’une personne s’assoit la "tsila dim'Eménouta" (l'ombre de la émouna = la Soucca), la Présence Divine, déploie Ses ailes sur elle par le haut"]
Chaque semaine, à Shabbath, nous résidons à "l'ombre de la émouna" (tsila dimEménouta), comme dans la Soucca.

Le rav de Tchernovitz ajoute un autre enseignement du Zohar. Lorsqu'une femme allume les bougies de Shabbath le vendredi soir, elle chasse toutes les forces négatives qui sont générées par le stress et l'anxiété des jours de la semaine.
Le mal réside dans le chagrin et l'angoisse, tandis que la sainteté prend place lorsqu'il y a de la joie et de la positivité.
Et c'est pourquoi, au début de Shabbath, lorsque les femmes allument les bougies, cela va répandre la joie et la sérénité, et les forces négatives sont empêchées de rentrer dans nos maisons.
Ainsi, comme dans le désert, nous sommes protégés par une enveloppe spirituelle spéciale qui empêche toute force négative, nuisible, de nous atteindre.

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-> De son côté, le rav David Sutton dit qu'à Shabbath on fait monter 7 personnes à la Torah, en parallèle avec les 7 Ouchpizin, les "invités" qui nous rendent visite dans notre Soucca.
Cette notion d'Ouchpizin est pertinente car Shabbath est un Souccot hebdomadaire, où nous recevons une importante protection, joie et sérénité.

Shabbath : c’est parfum gan Eden pour tous!

+ Shabbath : c'est parfum gan Eden pour tous!

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (dans Roua'h 'Haïm) écrit que lorsque quelqu'un a l'intention de réaliser une mitsva, déjà à ce moment il est entouré par une lumière de sainteté, et dans les mots du rav 'Haïm, il est "assis comme s'il était réellement dans le gan Eden, un lieu sacré".
Et lorsqu'il va concrètement accomplir la mitsva, cette "lumière" qu'il a créée va s'intensifier et alors elle va retourner au Ciel, et cela devient le gan Eden que cette personne va profiter après son départ de ce monde.
Le rav 'Haïm conclut en notant qu'en réalisant une mitsva, "on est enveloppé dans l'ombre de la sainteté, et l'odeur du gan Eden entre dans notre vie".

-> Le Sfat Emet (paracha Toldot) écrit qu'à Shabbath, qui ressemble au monde à Venir, la sainteté de toutes les mitsvot qu'on a pu réaliser pendant la semaine passée descend sur nous.
C'est le concept d'âme supplémentaire (néchama yétéra) que nous recevons à Shabbath.
Cela fait référence à une dimension spéciale de sainteté que nous recevons, puisque la sainteté de nos mitsvot, qui normalement reste au Ciel, stockée pour notre éternité du monde à Venir, va alors descendre en bas et nous envelopper.

Le Sfat Emet explique que cela est à la base de la guémara (Shabbath 114) qui nous demande de porter à Shabbath des vêtements différents de ceux que l'on portait pendant la semaine.
En effet, à Shabbath nous portons les "habits" de nos mitsvot, qui nous viennent du gan Eden.
Ces "vêtements" spéciaux ont l'odeur particulière du gan Eden.

[Dans Toldot, la Torah rapporte que Its'hak a senti le parfum des habits de Yaakov, Rachi explique que cela fait référence à "l'odeur du gan Eden" qui accompagnait Yaakov lorsqu'il est venu devant Its'hak pour recevoir les bénédictions]

=> Le Sfat Emet enseigne que chaque Shabbath nous portons ces "habits" parfumés, et c'est la raison pour laquelle nous respirons l'odeur des herbes lorsque Shabbath part, au moment de la Havdala, et cela afin de compenser l'odeur spéciale du gan Eden qui vient juste de nous quitter avec la fin du Shabbath.

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-> Le rav Yaakov Hillel (dans son commentaire sur Shivché haAri), cite le 'Hida, qui dit que chaque mitsva a son propre parfum, et le Arizal était capable de reconnaître dans quelles mitsvot chaque personne était impliqué en sentant ses habits.
Et les odeurs parfumées de toutes les mitsvot qu'on a pu faire durant la semaine, descendent sur nous chaque semaine le jour du Shabbath.

L’importance de se préparer à Shabbath

+ L'importance de se préparer à Shabbath :

-> "La gloire d'Hachem résida sur le mont Sinaï, et la nuée le recouvrit durant une période de 6 jours. Il appela Moché le 7e jour au milieu de la nuée" (Michpatim 24,16)

-> Rachi commente : cela nous enseigne qu'avant d'entrer dans l'enceinte de la majesté Divine, on doit s'isoler 6 jours pour se préparer.
[c'est seulement le 7e jour qu'Hachem a convoqué Moché en haut de la montagne pour lui enseigner la Torah]

-> Le Tiféret Shlomo ajoute : de la même manière, nous avons besoin de 6 jours de préparation avant de pouvoir entrer dans le domaine d'Hachem : le jour du Shabbath.
Et la façon dont nous nous y préparons pendant ces 6 jours va affecter directement la qualité et les effets de ce jour.

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[on doit s'imaginer toute la semaine comme observant au loin la Nuée de D., et qu'à Shabbath, Hachem nous convoque tout prêt de Lui! ]

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-> Le rav Yérou'ham Lévovitz (Si'hot Elloul) enseigne que le besoin de se préparer est inclus dans la nature du monde.
De même qu'on est affamé si l'on ne mange pas, que l'on est rassasié après avoir mangé, de même un prophète sans préparation ne peut pas accéder à la prophétie, ... De même aucune sainteté (kédoucha) ou progression spirituelle ne peut être atteinte sans au préalable s'y préparer.

Dans ses mots, le rav Lévovitz écrit : "Tout le travail d'une personne est d'être préparé. Car par le biais de la préparation selon ses capacités, on amène sur soi l'esprit de la Présence Divine, d'En-Haut."

[concernant le Shabbath, on doit s'y préparer spirituellement (ex: internaliser le message lié à l'importance de ce jour, préparer des divré Torah), et également matériellement (ex: préparer la nourriture et la maison).
Ainsi, le simple fait de faire à manger et de nettoyer pour Shabbath a une valeur immense, puisque par cela on amène sur nous la sainteté.]

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-> Il est écrit dans le Méam Loez (Bo 12,7) :
Un jour de Hachem représente 1 000 ans (Téhilim 90,4).
Hachem créa le monde en 6 jours, un jour pour chacun des 6000 ans que le monde est destiné à durer (au maximum).
Le 7e jour, le Shabbath correspond donc au dernier Shabbath qui sera l'ère messianique.

-> Le rav Yé'hezkel Sarna rapporte que de même que ce monde est un vestibule menant à la salle de banquet (le monde à Venir), de même les 6 jours de la semaine sont le "vestibule" menant au Shabbath, qui ressemble à la salle de banquet/fête.
[ il est écrit (Pirké Avot 4,16) : "Ce monde ressemble à un vestibule devant le monde à venir [éternel]. Prépares-toi dans le vestibule [en accomplissant des bonnes actions, des mitsvot dans ce monde] pour entrer dans le palais." ]

Ainsi, de même que nous sommes invités à se préparer dans ce monde afin de pouvoir récolter les bénéfices dans le monde à venir, de même nous devons nous préparer pendant la semaine afin de pouvoir récolter les énormes bénéfices spirituels du Shabbath.
Le plus nous nous donnons de la peine pour s'y préparer, le plus de profits nous en récolterons.
Le rav Sarna dit que c'est pour cette raison que nos Sages (guémara Avoda Zara 3a) enseignent : "Celui qui se prépare la veille de Shabbath, mangera à Shabbath".

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- Les Pirké Avot sont introduits par : "kol Israël yéch lahem 'hélék laolam aba" (= tout Israël a une part dans le monde à venir).
ok, certes nous avons tous droit à une part éternelle dans le monde à venir, mais la tête qu'elle va avoir dépend de nos efforts dans ce monde.
- Le 'Hafets 'Haïm fait remarquer à quel point nous nous investissons durement pour avoir des moyens dans ce monde temporaire, mais que faisons-nous pour avoir des moyens dans l'éternité de notre monde à venir.
- "Le Shabbath correspond à 1/60e du monde à venir" (guémara Béra'hot 57b). Comme dans la cacherout, la quantité de 1/60e, est la mesure minimale permettant de ressentir quelque chose.

=> Chaque semaine, il y a Shabbath (qui est un avant-goût du monde à venir), et cela doit nous sensibiliser à l'importance d'investir des efforts pour préparer notre monde à venir dans lequel nous résiderons pour l'éternité.
[dans le tourbillon du train-train de notre vie, n'oublions pas que ce monde actuel est un moyen à disposition de l'essentiel : bâtir notre monde éternel.]
Hachem ne nous demande pas l'impossible, juste d'agir en toute honnêteté du mieux que nous pouvons.
En ce sens, chaque Shabbath doit être comme un rappel, un électrochoc, face à cette nécessité plus que vitale de vouloir kiffer (oneg) au maximum notre vie éternelle.
[d'ailleurs, selon nos Sages ce sera un moment qui n'est que Shabbath (koulo Shabbath)!]

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b'h, également sur l'importance de se préparer à Shabbath :
- https://todahm.com/2016/12/26/la-preparation-du-shabbath
- https://todahm.com/2016/08/22/notre-shabbath-depend-de-sa-preparation
- https://todahm.com/2016/12/26/5013-2

Shabbath a le pouvoir de guérir

+ Shabbath a le pouvoir de guérir :

-> La guémara (Shabbath 12b) dit : "Shabbath hi miliz'hok ouréfoua kérova lavo" = lorsqu'on rend visite à un malade à Shabbath, on doit lui dire : "à Shabbath lorsque l'on n'a pas le droit de crier, la guérison est proche à venir".
Dans le texte de cette guémara, Rabbi Yossé continue ces mots par : "[à Shabbath] Sa compassion est abondante et repose toi en paix" (véra'hamav méroubin, véchivtou béshalom).

-> Nos Sages expliquent que durant la semaine nous avons besoin de prier pour soulager la douleur et la souffrance, cependant à Shabbath, le mérite du Shabbath va apporter une aide sans qu'on ait besoin de prier pour cela.

-> Le Séfer Ahavat Shalom (Ki Tissa) explique que simplement le fait de mentionner le mot : "Shabbath" amène de la guérison.
C'est pour cela que ceux qui rendent visitent à un malade commencent par : "Shabbath hi ..." (c'est Shabbath!).

-> Le Sidouro chel Shababth (drouch 8) ajoute que שבת est l'acronyme de : "Shabbath bo tit'rapé (שבת בו תתרפא), véShabbath bo tochi'a" (שבת בו תושיע) = par Shabbath nous serons guéris, par Shabbath nous serons sauvés.

-> Le 'Hafets 'Haïm enseigne également que Shabbath n'est pas un moment pour prier pour les malades (sauf pour quelqu'un de sérieusement malade), car le mérite d'honorer le Shabbath nous amène une bonne santé et guérit nos maux.

[la phrase : "garde le Shabbath et il te gardera", prend tout son sens. Plus on l'honore, plus on se réjouit en ce jour, plus il a de pouvoir de nous bénir! (Shabbath : c'est la source des bénédictions - mékor habéra'ha)]

-> Se basant sur la suite de cette enseignement du 'Hafets 'Haïm, le rav David Sutton dit que plus on a confiance dans les paroles de nos Sages, plus on mérite qu'elles s'appliquent.
En ce sens, si l'on a des doutes, que l'on est septiques sur le fait qu'honorer le Shabbath peut nous guérir, alors effectivement on ne bénéficiera pas totalement de sa protection.

[le 'Hafets 'Haïm dit que d'une certaine façon si tu n'as pas pleinement confiance dans les paroles de nos Sages sur le pouvoir de guérison du Shabbath, alors effectivement mets ta confiance dans les médecins. (le problème alors c'est qu'au lieu de s'élever au-dessus de la nature [Hachem peut tout!], on ne sera guérit que dans le cadre de la nature). ]

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-> "Il paiera seulement pour son chômage et pourvoira à la guérison" (Michpatim 21,19)

Le rav Shayalé Kerestirer interprète ainsi ce verset :
- "rak chivto yiten" (רַק שִׁבְתּוֹ יִתֵּן) = le mot "chivto" contient les lettres : שבת (Shabbath) => ainsi, si on donne de l'argent pour permettre à quelqu'un de faire Shabbath ;
- "vérapo yérapé" (וְרַפֹּא יְרַפֵּא) = alors on méritera la guérison.

=> Par le fait d'aider autrui à honorer convenablement le Shabbath, on acquiert du mérite pouvant permettre de guérir de maladies.
[rapporté par le rav Paysach Krohn]