Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Chaque miette de douleur ou de plaisir qu'une personne va vivre au cours de l'année est déterminée à Roch Hachana.
[Stéïpler - Karyana déIgrasa 2,26]

-> Rabbi Pessa'h Eliyahou Falk (Makhzé Eliyahou - Introduction à la partie 2) commente cela par un exemple.

Si quelqu'un fait une faute (avéra) qui lui apporte du plaisir, alors en plus des conséquences négatives liées directement à la réalisation d'une faute, il va également réduire le montant global de plaisir qu'il aurait dû recevoir cette année de façon permise.

[D'un côté, on peut souffrir pour étudier la Torah (faire des actes de bonté, ...), et par là se dispenser d'autres souffrances.
D'un autre côté, on peut prendre plaisir dans nos fautes, et alors on aura moins de plaisir dans notre vie (ex: avec notre famille).]

Hachem calcule les émotions de chaque personne avec une telle précision, que l'on ne peut ressentir quoique ce soit sans Son accord.
Tout est fait par amour et miséricorde, et seul Hachem sait ce que chacun a véritablement besoin.

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-> Puisque nous devons tous avoir des soucis et des préoccupations dans la vie, cela a plus de sens de porter le fardeau de luttes spirituelles, qui vont au final conduire à des bénédictions et du bonheur, plutôt que de perdre nos efforts dans des soucis quelconques de ce monde, qui vont épuiser émotionnellement une personne et lui offrir si peu en retour.
['Hafets 'Haïm]

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-> b'h, au sujet de la parnassa déterminée à Roch Hachana : https://todahm.com/2019/10/03/10940

+ Rabbi Its'hak dit : Il existe 4 choses qui peuvent modifier (ou déchirer) la sentence Divine d'un homme ; les voici : la charité (tsédaka), la supplication (en prière), le changement de nom et le changement [positif] de conduite (chinouï hachem) ...

Certains ajoutent (aux 4 choses citées) le changement de résidence : "Hachem dit à Avram : Quitte pour toi ton pays .. Je ferai de toi une grande nation" (Béréchit 12,1).
Mais pour rabbi Its'hak (qui limite à 4 le nombre de cas où la sentence peut changer), c'est le mérite de la résidence en Terre d'Israël qui l'a fait bénéficier de ses bénédictions.

[Selon le Ben Ich 'Haï, rabbi Its'hak ne cite pas cette raison avec les 4 autres, car il hésitait à savoir si Avraham a reçu les bénédictions grâce au mérite de sa résidence nouvelle en Israël ou bien grâce au simple changement de lieu]

[guémara Roch Hachana 16b]

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+ La tsédaka :

-> "La tsédaka délivre de la mort" (Michlé 10,2) vient nous enseigner que même dans le cas où le Ciel a prononcé un verdict de mort sur un homme, si ce dernier multiplie les actes de tsédaka avec son argent, son verdict peut être annulé.
[Maharcha]

-> Un homme qui distribue régulièrement de l'argent de tsédaka peut être sauvé de la condamnation à l'enfer (guéhinam) et d'une mort non naturelle, si sa tsédaka est discrète.
De plus, il créé un intercesseur auprès d'Hachem qui pourra atténuer ou annuler les sentences Divines prises dans le Ciel à son égard.
[d'après la guémara Baba Batra 10a-b]

-> b'h, Quelques réflexions sur la tsédaka : https://todahm.com/2019/07/07/9542

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+ La supplication > à la prière :

-> La supplication d'une personne consiste en des pleurs qui proviennent du plus profond de son cœur, au point qu'il lui devient impossible de sortir et d'exprimer la moindre parole par ses lèvres.
Ainsi, la supplication a un pouvoir supérieur à celui de la prière, exprimée par les lèvres, pour annuler une sentence du Ciel.
[Zohar]

-> La supplication, contrairement à la prière, consiste à crier de toutes ses forces pour appeler Hachem à son secours. Cette supplication Hachem désire l'entendre dans nos moment de détresse, selon le verset : "Laisse-Moi entendre ta voix, car ta voix est agréable" (Chir haChirim 2,14).
Par cette supplication, l'homme prend conscience que seul Hachem peut le sauver, il réveille alors sa personne et son âme pour revenir (faire téchouva) vers Hachem.
[Séfer haBatim]

-> Rabbi Its'hak est conforme à son opinion : "Il est bon que l'homme implore le Ciel aussi bien avant qu'après le verdict" (guémara Roch Hachana 16a).
En effet, d'après le verset : "Dans leur détresse, ils crièrent vers Hachem et Il les délivra de leur angoisse" (Téhilim 107,19), l'homme est délivré de la détresse dans laquelle il se trouve après le verdict, grâce à la supplication ou même la prière [des profondeurs du cœur] récitée entre la prononciation du verdict Céleste et l'exécution de sa sanction.
[Maharcha]

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+ Le changement de nom :

-> Il est vrai qu'après un changement de nom, la faute de cet homme, à l'origine de la sentence Divine, demeure. Cependant ce changement de nom a une influence positive sur le repentir (téchouva) de cet homme qui se dit : "Je ne suis plus le même homme qu'avant, et je me dois de réparer mes actions antérieures."
[Ran]

-> Nous comprenons que par ces 3 choses (actes de charité, supplication et changement de conduite), il est possible que le Ciel annule les mauvais décrets.
Par contre, comment le changement de nom peut-il annuler une sentence?

Nous pouvons répondre que les 3 choses citées, qui se traduisent par des actes et des efforts de l'homme, ont le pouvoir d'annuler un verdict prononcé à la suite d'une faute grave, par contre le changement de nom ne peut annuler que les sentences non liées aux fautes, comme par exemple les souffrances/épreuves d'amour (yissourim chel aava), pour élever le niveau d'un tsadik qui n'a pas fauté.

Cependant, même si une personne a fauté, l'attribution d'un nouveau nom l'aidera à faire téchouva selon le Ran, et donc son décret peut être annulé.
[Maharcha]

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
Un homme a fait le vœu de ne plus entrer dans la maison de Réouven si ce dernier vend sa maison à Chimon.
Cet homme aura cependant la permission d'y entrer lorsque Chimon devient le nouveau propriétaire.
En effet, il avait fait un vœu relatif à la maison de Réouven, et maintenant c'est la maison de Chimon à qui il n'est lié par aucun vœu.

De même, après une sentence Divine prononcée contre Réouven, si ce dernier change de nom et se fait appeler Chimon, il sera épargné de l'accusation du Ciel à son égard, car par ce changement de nom il est devenu un autre.

[c'est pourquoi d'après le Yoré Déa (335,10), nous avons l'habitude d'attribuer un nouveau prénom à une personne gravement malade, afin d'annuler le verdict prononcé contre elle. C'est ainsi que le Rambam dit dans les Halakhot de téchouva (2,4) : par ce changement de nom, il devient un autre et il n'est plus celui qui avait accompli les actions qui avaient conduit à sa sanction.
(avant d'entreprendre un changement de nom, nous devons voir cela avec un rabbin compétent)]

Les nouvelles lettres hébraïques qui forment son nouveau prénom auront sur lui une telle influence qu'il sera considéré comme un nouveau-né.
[de même, Hachem dit à Avram : "Je vous donne à tous 2 un nom différent et alors votre destinée sera différente" (midrach Béréchit rabba 44,10)]

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+ Le changement de conduite :

-> Comment un changement d'attitude peut-il annuler un verdict du Ciel d'un particulier? N'est-ce pas trop tard?

Le Rachbetz répond : Il s'agit d'un homme qui répare également des actions autre que celles qui ont conduit à la sentence du Ciel.
Par cela, il révèle ainsi que ce n'est pas la crainte qui motive son changement de conduite, mais il accepte dorénavant d'un cœur entier de servir Hachem, avec amour.
Il mérite donc le pardon de l'ensemble de ses fautes et l'annulation du décret qui le frappait pour une faute particulière.

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+ Le changement de résidence :

-> Le Ritba explique :
Il est toujours difficile pour un homme de quitter son lieu de résidence où il est connu, où il a des attaches affectives, amicales, professionnelles, ... et encore plus s'il y est né.

Ce changement de lieu où l'homme arrive, sans repères, sans que personne ne connaisse ses qualités et où toute sa vie doit être reprise "à zéro", l'amène à un état de soumission et d'humilité propice à la téchouva, ce qui explique l'annulation de sa sentence.
C'est ainsi que rabbi El'aï dit : "Lorsqu'un homme ressent qu'il est dominé par les passions (incité par son yétser ara), qu'il aille dans un lieu où il n'est pas connu (afin que l'humilité affaiblisse les passions qui le dominent).

-> D'après le Maharcha, il semble que le changement de résidence ait moins d'effet que le changement de nom.
En effet, le changement de résidence d'Avram a été utile pour la naissance d'Ichmaël, mais pour la naissance de son véritable "héritier" Its'hak, il a fallu attendre son changement de nom et celui de son épouse Saraï (en Avraham et Sarah).

"Au moment du jugement d'un homme (pour ses mauvaises actions), Hachem tient compte de ses bonnes actions"
[Rech Lakich - guémara Yébamot 78b]

-> Rachi commente :
"Au moment où Hachem juge les mauvaises actions d'un homme, Il mentionne ses bonnes actions et ses mérites."

-> Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si’hot Moussar si'ha 98) enseigne :
Cette conduite bienveillante d'Hachem, favorable à l'homme jugé, contraste avec celle des juges sur terre qui ne jugent que les méfaits de cet homme ...
En réalité, il ne s'agit pas seulement de nous rassurer sur le fait que nos bonnes actions ne sont pas oubliées pendant notre Jugement, mais plus que cela, Hachem tient à se rapprocher de la personne jugée pour une mauvaise action, et précisément à ce moment-là, Hachem se remémore ses mérites.

Ainsi, l'instant où nous sommes jugés (comme à Roch Hachana par exemple) devient un instant privilégié de rapprochement d'Hachem et de mise en valeur de nos mérites.

Certes un homme qui a fauté devra s'affliger et se peiner, du fait du grand regret d'avoir fauté.
Cependant, il est une grande stupidité de passer ses journées à s'attrister. La peine pour ses fautes doit se faire dans un certain moment limité de la journée qu'on aura fixé pour cela, mais après, il aura confiance qu'Hachem pardonne les fautes et s'éloignera radicalement de la tristesse qui est une grande impureté.

[Noam Mégadim]

[à l'image du trou fait par une aiguille, qui est certes réduit de par sa taille, mais comparativement très long dans sa profondeur (nos regrets doivent provenir des profondeurs de notre cœur).]

"Celui qui se montre indulgent (envers autrui) verra toutes ses fautes pardonnées (à Roch Hachana).
[...]
Hachem ne pardonne les iniquités qu'à celui qui se considère (par son humilité) comme des "restes"."
[guémara Roch Hachana 17a]

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-> D'après le principe de réciprocité (mesure pour mesure), puisque cet homme a "passé l'éponge" sur les fautes de son prochain envers lui, il ne sera pas jugé dans le Ciel avec sévérité, selon Rava : "tous ses péchés seront pardonnés".
Ainsi, la rigueur Divine l'épargnera et "passera" par-dessus lui, même si ses propres fautes commises ne sont pas pour autant pardonnées.
[Rachi]

-> Quiconque veut bénéficier d'un jugement indulgent et favorable à Roch Hachana doit s'habituer à juger autrui avec indulgence et bienveillance, sans tenir rancune.
[rabbi ‘Haïm Chmoulévitch – Si’hot Moussar (maamar 100)]

-> Quiconque se comporte selon la qualité d'être indulgent avec autrui, trouve grâce aux yeux de son prochain et favorise son contentement (na'hat roua'h).
Il s'inclut ainsi dans l'Assemblée d'Israël, et lors de son jugement, il bénéficie du mérite des membres de cette assemblée (klal).
Par contre, l'intransigeant et le rancunier s'exclut de la communauté d'Israël et il sera jugé seul, sans l'aide de la communauté.
[rav Dessler - Mikhtav méEliyahou (tome 5 , p.70)]

-> Nos transgressions des mitsvot créent un écran d'impureté qui empêche notre aspiration à la pureté et qui rend la téchouva plus difficile.
Cependant, Rava nous fournit ici un conseil précieux, celui de développer la qualité d'être indulgent avec autrui, afin de nous purifier de cette impureté et d'avoir la possibilité de s'élever très haut sur le plan spirituel.
[...]

Il existe un moyen simple d'accéder à cette qualité d'indulgence qui procure tant d'avantages.
Il s'agit de porter un regard sur son prochain comme on se voit soi-même.
En effet, toute colère, toute haine et toute discorde entre 2 personnes ont pour origine le fait que chacun se voit "lui-même" avec ses propres yeux et refuse de se voir lui-même avec les yeux de son prochain.
Ainsi, ces 2 personnes portent donc un regard différent sur la situation ...
Si seulement chacun avait fait l'effort de comprendre la façon de penser de l'autre, même sans l'approuver, cela aurait empêché cette brouille entre eux.
[rav Dessler - Mikhtav méEliyahou (tome 4 , p.243)]

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-> Selon le rabbi ‘Haïm Chmoulévitch (Si’hot Moussar - maamar 100), rabbi A'ha enseigne que le pardon n'est accordé à celui qui fait preuve de la qualité d'être indulgent avec autrui qu'à la condition que ce comportement ait pour origine sa modestie, et non pas une autre origine (orgueil ou autre).

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=> Pourquoi l'homme humble est-il plus facilement pardonné que l'homme orgueilleux?

-> Il est évident que si un homme respectable et un homme simple ou méprisable commettent la même faute, cette transgression est plus grave et plus déshonorante pour l'humble respectable.
C'est pourquoi les fautes d'un homme orgueilleux, qui se considère lui-même comme important et respectable, alors qu'il ne l'est pas, seront jugées sévèrement comme s'il était un homme important qui a fauté.

Par contre, la même faute commise par un homme humble, qui se rabaisse à ses propres yeux, sera jugée avec plus d'indulgence comme s'il s'agissait d'un homme simple, même si cet homme n'est pas simple en réalité.

Ce raisonnement justifie la raison pour laquelle l'homme humble qui se considère comme "des restes" bénéficiera d'un pardon plus facilement que l'orgueilleux.
[Lichmoa béLimoudim]

[Pour chaque personne,] il existe 2 niveaux de jugement à Roch Hachana :
- d'après la michna (guémara Sanhédrin 37a), chacun a le devoir de se dire que le monde a été créé à son intention.
Cela signifie que chacun a un rôle à y jouer et seul lui peut l'accomplir.
Le 1er jugement individuel porte sur la loyauté de cet homme dans l'accomplissement de son rôle dont dépend le redressement (tikoun) du monde.

- le 2e jugement, collectif, porte sur l'influence (en bien ou en mal) qu'il a pu avoir sur la communauté d'Israël.

Ainsi, les 2 jugements de la même personne portent sur 2 domaines distincts.

[rav ‘Haïm Friedlander - Sifté ‘Haïm]

La Torah fixe la date de Roch Hachana ainsi : "Parle aux enfants d'Israël: au 7e mois, le 1er jour du mois" (Emor 23,24), en mentionnant le mois avant le jour.
Or, on peut observer que c'est l'inverse lorsqu'il s'agit de Yom Kippour ("le 10e jour de ce mois") et de Souccot ("le 15 de ce 7e mois"), où le jour vient avant le mois.

Une raison peut être qu'à Roch Hachana, les juifs sont jugés, et que Hachem dans Sa miséricorde va inclure dans Son compte toutes les mitsvot que les juifs s'apprêtent à réaliser pendant ce mois [de Tichri].
Ainsi à Roch Hachana, Il nous crédite déjà pour le jeûne de Yom Kippour, et des très nombreuses mitsvot associées à Souccot et Shémini Atsérét, en considérant comme si on les avait déjà accomplies. [d'où le fait que le mois vient avant le jour!]

Cela augmente les mérites du peuple juif devant la Court Céleste.

[rabbi Yissa'har Dov de Belz - Vayaged Yaakov]

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[Pour notre jugement, Hachem dans Sa miséricorde va retirer nos fautes (grâce à la téchouva), et va déjà comptabiliser nos mérites à venir.
Cela témoigne du fait que Hachem nous aime infiniment, et qu'Il cherche constamment à nous combler du meilleur, même si nous n'en avons pas forcément conscience!]

Shofar – La force des sanglots, des larmes

+ Shofar - La force des sanglots, des larmes :

=> Pourquoi sonne-t-on 100 sonneries de Shofar à Roch Hachana?

-> La Guemara (Roch Hachana 33b) déduit le modèle des sonneries du Shofar de Roch Hachana, de la mère de Sisra. Il est, en effet, écrit à son sujet (Choftim 5,28) : "Par la fenêtre, elle scruta ; elle gémit la mère de Sisra dans l’embrasure : "Pourquoi son char tarde-t-il à venir? Pourquoi les pas de sa monture traînent-ils?" "
Et Tossefot explique que l’on sonne cent sonneries en rapport avec les 100 gémissements, sanglots, qu’elle poussa.

-> Rabbi Chabtaï Youdélévitz (Drachot Hamaguid) demande si c'est parce que la mère de Sissera a pleuré que l'on sonne 100 sonneries.
Sissera était un homme valeureux. Il sortait victorieux de ses combats très rapidement. Aucune bataille ne se prolongeait plus de 6 heures.

Lorsqu'il sortit contre Barak ben Avino'am, il se munit de 900 chars et 40 000 chefs de légion. Il était sûr d'arriver à bout de l'armée d'Israël.
Mais cela ne se déroula pas ainsi. La mère de Sissera attendit son retour du champ de bataille.
Très inquiète, elle se mit à pleurer, comme il est écrit : "Elle a regardé par la fenêtre. À travers le grillage, elle a jeté sa plainte". Elle émit 100 sanglots.

À la 6e heure, voyant qu'il ne revenait pas, elle craignit pour la vie de son fils. Elle se demanda : "Où est mon fils?", "Pourquoi son char tarde-t-il à venir? Qui retient donc la course de ses chariots?" (Choftim 5,28)

D'où nos Sages déduisent-ils qu'elle a émis 100 sanglots? Si nos Sages le savent, c'est que le Ciel le leur a dévoilé.
Hachem envoie un ange pour compter les larmes et les sanglots de l'homme. Un ange a décompté les sanglots de la mère de Sissera, qui souffrait de ne pas voir son fils de retour. Une larme s'est ajoutée à l'autre, jusqu'à ce qu'elle en ait versé cent.

Ces pleurs ont grandement impressionné les cieux. C'est pourquoi la coutume de sonner 100 fois du Shofar a été instituée afin d'amoindrir la puissance de ces sanglots. Un sanglot de notre initiative permet de nous épargner de nombreux sanglots.

=> Sissera était un impie incirconcis et malgré tout, si sa mère le pleure, la force de ses sanglots est incommensurable. Et si les larmes de la mère de Sissera ont un tel impact, à plus forte raison les larmes d'une mère juive, qui se soucie de l'éducation sainte et pure de ses enfants et qui pleure des tréfonds de son âme.
[de même pour tout juif, qui sera toujours l'enfant adoré de papa Hachem. ]

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-> Certains expliquent le sens profond de cette source de la manière suivante : la mère de Sisra savait que son fils sortait vainqueur, la main haute, de toutes les guerres. Néanmoins, lorsqu’elle vit qu’il tardait à revenir, un doute la saisit : "Peut-être cette fois-ci est-elle différente? Peut-être le front est-il mené avec de grandes difficultés?"
Prise d’une immense crainte, elle se mit à pleurer et à gémir en poussant cent sanglots. Il en est de même pour nous : à Roch Hachana, nous devons réveiller notre coeur à l’aide de cent sonneries. Certes, jusqu’à présent, nous avons mérité de vivre bien et agréablement, et nous sommes encore de ce monde. Néanmoins, qui sait si cette fois encore, le jugement se passera bien et sereinement?
C’est sur cela que nous pleurons, afin de nous réveiller pour retourner vers Hachem, et faire tout pour mériter une bonne et douce année.

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-> Les sons du Chofar reflètent les 3 états d'âme de l'homme.
La première Tékiya est un son simple et direct qui s'apparente à l'état sain de l'individu. Hachem a créé l'individu droit et c'est lui qui s'est détérioré et est devenu un homme têtu et pervers.
Chévarim ressemble à des gémissements. Ils font allusion à la maladie (spirituelle) de l'homme.
La Téroua, ces sons saccadés représentent la situation où l'individu a tellement fauté que son âme est perdue et retranchée du peuple juif.

Le Chlah haKadoch ajoute : l'homme doit gémir et émettre de longs sanglots, verser des larmes à plus soif et se repentir, car Hachem accepte ceux qui reviennent vers Lui.
Grâce à la téchouva, l'être humain redevient droit comme il était à sa création.
C'est la dernière Tékiya, qui est un son simple et direct, car Hachem est bon et droit et c'est pourquoi, Il indique les fautes en chemin.

-> Le Tiféret Chmouël reprend les propos du Chlah haKadoch et ajoute un aspect : le son du Shofar fait trembler l'homme, comme il est écrit : "Le Chofar sonnera-t-il dans une ville sans mettre le peuple en émoi?" (Amos 3,6). La peur, la honte et la frayeur incitent l'individu à faire téchouva. Ce dernier est littéralement ressuscité et devient comme un nouveau-né.

-> C'est ce qu'explique le rabbi de Pchiss'ha, de souvenir de juste béni, que les lettres du mot Shofar forment "Shorech - Poré - Roch Véla'ana".
Le Shofar lave le cerveau de tout faute, la lumière de la Téchouva et de la pureté pénètre alors l'homme. Il est appelé shofar, car il est "Mé'haper" améliore l'individu comme nous l'enseignent nos Sages (guémara Sota 11b) : que la sage-femme embellit le nourrisson.

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+ Le Shofar - message qu'il n'ait jamais trop tard pour revenir vers Hachem, que rien n'est perdu, que tout le monde peut mériter le meilleur d'Hachem :

-> Les fils de Kora'h se sont ravisés à la dernière minute

-> Dans le livre Divré Haggada, est rapportée la question suivante du rav Elyachiv : pourquoi dit-on 7 fois : "Lamnatséa'h Livné Kora'h" avant les sonneries du Shofar et quel mérite a eu Kora'h pour qu'on mentionne ses enfants (qui plus est en ce jour si important de Roch Hachana, au moment crucial de la sonnerie du Shofar!).

Le rav Elyachiv nous dit que Rachi dans le Téhilim (42,1) nous enseigne :
"Livné Kora'h" ce sont Assir, Elkana et Aviassaf, qui étaient au début du même avis que leur père (Kora'h), et qui ont abandonné ensuite la dispute. Quand leur entourage a été englouti, la terre a ouvert sa bouche et ils y avaient leur place, comme il est écrit : "Les fils de Kora'h ne sont pas morts".
Ils ont alors chanté et institué des psaumes (téhilim). Puis ils sont remontés des entrailles de la terre et ils ont prophétisé sur les exils, la destruction du Temple et la royauté de David.

Les enfants de Kora'h ont eu le mérite de chanter devant Hachem, car ils se sont ravisés à la dernière minute. (il n'est jamais trop tard, même pour quelqu'un qui a fait une faute grave comme celle de Kora'h!)

Dans le livre Emounat Ité'ha, il est dit : "Et tous les Bné Israël qui étaient autour d'eux s'enfuirent à leurs cris" (Kora'h 16,34). Pourquoi se sont-ils enfuis?
"À leurs voix" (lékolam), car ils ont entendu les fils de Kora'h dire "Lamnatséa'h Livné Kora'h Mizmor", qui sont les initiales de Lékolam.
Les fils de Kora'h se sont ravisés et de leur chant, ceux qui étaient autour d'eux (dans le cadre de la révolte de Kora'h) se sont enfuis.

=> Nous rappelons cela au moment du Shofar car : de la même façon, nous sommes à même de profiter de ces saints instants avant la sonnerie du Chofar, d'atteindre des sommets inégalés et de mériter une récompense éternelle.
[même si notre vie était une chute vers les bassesses de la terre, à l'image des fils de Kora'h en un instant on peut en sortir et mériter le meilleur pour l'éternité (Hachem étant plein de miséricorde à ce moment, mais à nous de Lui faire ce trou pour commencer à briser notre cœur pour Lui). ]

Le jour de Roch Hachana, Hachem distribue à tout juif une part dans la mission de Le couronner dans le monde pendant l'année à venir.

[rav 'Haïm Friedlander (Sifté 'Haïm) - au nom du Ram'hal]

A Roch Hachana, chacun de nous mérite de recevoir une grande illumination de l'âme, et de nombreuses étincelles de sainteté s'éveillent en nous puisque c'est en ce jour que le premier homme a été créé, et que D. lui a insufflé une âme pure et y a introduit de grandes et puissantes lumières.
C'est pourquoi chaque année, ces mêmes lumières se réveillent, et nous méritons également de recevoir leur illumination dans nos âmes.

[au nom des élèves du Baal Chem Tov]

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-> Roch Hachana est le jour anniversaire de la création d’Adam.
A cette occasion,Hachem "insuffla dans ses narines un souffle de vie" (cf. Béréchit 2,7). Aussi, chaque année, à la même date, Hachem "s’habille" dans le Chofar et insuffle de nouveau de la vitalité en l’homme pour toute l’année.
[Chem miChmouel].

Le Baal haTanya enseigne également que cela se reproduit chaque année lorsque nous soufflons dans le Shofar. C'est comme si nous naissions de nouveau, avec un nouveau souffle de vie.

-> Au sujet de la faute d’Adam, il est écrit : "Ils entendirent la voix de Hachem, parcourant le jardin du côté d’où vient le jour…. Hachem appela l’homme, et lui dit: “Où es-tu?”. Il répondit: “J’ai entendu ta voix dans le jardin ; j’ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis caché”" (Béréchit 3,8-10).

Rabbi Shlomo Kluger (‘Hokhmat haTorah) explique que la voix qu’ils entendirent, était la voix du "Shofar de D.". Celle-ci réveilla chez Adam et ‘Hava un sentiment de téchouva.
(il est à noter que l’homme fauta,regretta et sortit acquitté, dans la même jour : celle de Roch Hachana - cf. guémara Sanhédrin 38b).