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Le Shofar de Roch Hachana : le cri perçant de notre âme

+ Le Shofar de Roch Hachana : le cri perçant de notre âme :

-> Essayons de découvrir le sens de l'éloge de Moché concernant les Bné Israël. L'un des verset que nous récitons durant le Moussaf de Roch Hachana, dans le cadre des Shofarot, est : "Il [Hachem] ne perçut aucune iniquité en Yaakov, et ne vit aucune perversité en Israël. Hachem, son D., est avec lui, et l'amitié du Roi est en lui (térouat mélé'h bo)" (Balak 23,21).

Il en ressort le statut particulier du peuple juif d'être celui de "térouat mélé'h bo" (l'amitié du Roi est en lui).
Qu'entend-on par "térouat mélé'h"? À quelle particularité du peuple juif ce terme fait-il référence ? Rachi explique que cette expression signifie : 'hiba et réout, amour et amitié.

Bilaam était jaloux du fait que seul le peuple juif est "un ami proche et cher", au Maître du monde.
Bilaam souligne que ce niveau de proximité, cette amitié attachante n'existe qu'entre Hachem et le peuple juif.

-> Le Ibn Ezra interprète toutefois cette phrase différemment, affirmant que Bilaam est gêné par le fait que les Bné Israël ont accès à la mitsva de tékiat Shofar. Voilà ce qu'il enviait : la mitsva de sonner du Shofar.

=> Pourquoi de toutes les mitsvot de la Torah, le Shofar, est la seule mitsva dont Bilaam est jaloux?

-> La guémara (Roch Hachana 26a) discute du type de corne pouvant être utilisée pour la mitsva du Shofar à Roch Hachana.
Lorsque le Cohen Gadol pénètre dans le Kodech HaKodachim (saint des Saints) à Yom Kippour, il ne porte pas ses vêtements d'or pour accomplir la avoda (le service de ce jour). La raison se fonde sur le principe que le procureur (l'accusateur) ne peut pas être l'avocat (le défenseur). Les vêtements d'or rappellent la faute du Veau d'or.
L'or, qui servirait d'élément à charge contre nous devant Hachem, Lui remémorant la faute du Veau d'or ne peut pas, à présent, être employé par la défense, car l'or porté rappellerait cette faute et pourrait influencer le jugement de Yom Kippour contre nous. Pour prévenir cette éventualité, le Cohen Gadol ne porte pas d'or.

C'est précisément pour cette raison que la corne d'une vache ou d'un taureau ne peut être employée à Roch Hachana pour accomplir la mitsva du Shofar. La guémara applique le même principe (accusateur & defenseur), car utiliser la corne d'une vache rappellerait à Hachem la faute du Veau d'or à une époque où nous souhaitons qu'Il ne prenne en compte que nos mérites.
Nous évitons donc d'utiliser une corne pouvant remémorer à Hachem la Veau d'or et qui servirait l'argumentation de l'accusation plutôt que celle de la défense.

[le Cohen Gadol portait des habits en or lorsqu'il faisait son avoda en dehors du saint des Saints (lieu le plus saint, où seul lui avait le droit d'y entrer qu'à Kippour (même les anges ne peuvent y entrer). ]

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-> Le Rambam (Hilkhot Téfila 4,1) enseigne que lorsqu'on se tient debout en priant la Amida, il faut se visualiser comme si l'on se tenait directement devant la Chékhina.
Le Rambam (Hilkhot Téfila 5,4) ajoute aussi que lorsque nous prions, notre cœur doit méditer sur Hachem, comme si nous nous tenions devant Lui au Ciel.

-> Le séfer Hararé Kédem (7,4) commente :
Ainsi, pendant la Amida, il faut penser que l'on est debout au Ciel, on doit se considérer comme directement devant Hachem.
[selon nos Sages le fait de sonner du Shofar pendant la Amida de Roch Hachana témoigne que ce n'est pas une interruption de la prière, mais plutôt que le son du Shofar est une forme de prière (on ne peut pas faire une autre mitsva pendant la Amida). ]
Quand le Shofar sonne, c'est une prière, et tout comme la Amida, il doit être considéré comme résonnant directement devant Hachem, comme s'il sonnait au Ciel.

Le Hararé Kédem affirme que cela équivaut à se tenir debout dans le Kodech HaKodachim (saint des Saints). C'est comme si le chofar sonnait dans le véritable Kodech HaKodachim.
[ par exemple, le rav Shimshon Pinkous (Siddour Téfila) explique le cheminement de la prière où avec la Amida nous entrons dans le saint des Saints du Temple : https://todahm.com/2024/02/28/la-amida ]

Il en découle qu'on peut appliquer le principe qu'un accusateur ne peut être le défenseur, pour le Shofar.
Sa sonnerie est considérée comme de la prière de la Amida, qui est comme dite dans le Kodech HaKodachim.

J'ajouterais un argument encore plus explicite étayant cette idée. Le Choul'han Aroukh' nous précise que lorsqu'on prie le Chemoné Essré, il faut avoir une intention vers Yérouchalaïm, vers le Beit HaMikdach, et vers le Kodech HaKodachim.

La Michna Béroura dit que pendant la Amida, l'état d'esprit d'une personne doit être comme si elle se tenait physiquement dans le Temple, dans le Kodech HaKodachim.
Le rav Daniel Glatstein ajoute que de même, l'acte de sonner du Shofar doit aussi être imaginé comme s'il se déroulait dans le Kodech HaKodachim.
Utiliser un chofar qui rappelle la faute du faute du Veau d'or serait alors inapproprié, car au lieu de nous défendre, il rappellerait une grave faute collective.

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=> Pourquoi avons-nous besoin de la prière sou forme de sonnerie du Shofar?
Roch Hachana est une journée au cours de laquelle nous passons de nombreuses heures à prier Hachem. Qu'ajoute la prière du Shofar aux nombreuses prières que nous récitons déjà? [surtout que c'est une forme de prière qu'on emploie qu'en ce jour! ]

-> Le Beit HaLévi donne l'explication suivante :
A Roch Hachana, alors que nous nous tenons en jugement devant Hachem, nous prions longuement, avec l'espoir d'une bonne année. Nous ne souhaitons pas avoir recours à des éléments pouvant rappeler à Hachem nos fautes, et c'est pourquoi, comme nous l'avons évoqué plus haut, nous n'utilisons pas de shofar fabriqué à partir de corne de vache.
Nous appliquons le principe qu'un accusateur ne peut être le défenseur (en katégor naassé sanégor), ce qui explique aussi pourquoi le Cohen Gadol ne servait pas dans le Kodech HaKodachim vêtu de ses vêtements d'or. Le shofar de la vache et les vêtements d'or rappelleraient à Hachem la faute du Veau d'or.
Nous faisons donc tout notre possible pour éviter de remémorer et de mettre en avant les faute que nous avons pu commettre dans le passé, afin qu'elles ne puissent pas être retenues contre nous.

Nous possédons une arme, une faculté (notre parole) utilisée de manière constante tout au long de l'année, et pas toujours de la bonne manière.
Parfois, nous employons notre bouche pour dire du lachon ara, de la rékhilout, du motsi chem ra, du mensonge, ... La dernière chose que nous désirons à Roch Hachana est de rappeler à Hachem les manières inappropriées avec lesquelles nous avons utilisé notre bouche au cours de l'année écoulée.
Le principe d'un accusateur ne peut être le défenseur, est certainement mis davantage à l'épreuve avec notre propre bouche qu'avec la faute du Veau d'or commise par nos ancêtres.
Lorsque nos prières s'approchent d'Hachem en ce jour crucial de Roch Hachana (où toute notre année à venir est en jeu), L'implorant : "Za'hrénou lé'haïm" (souviens Toi de nous pour la vie), les anges Accusateurs mettront en évidence les autres mots prononcés par nos bouches, des mots dont nous ne sommes probablement pas fiers et pouvant orienter notre jugement dans une direction défavorable.
[ex: nos Sages abordent longuement la grande gravité du lachon ara. ]

Nous sommes donc dotés d'une forme de prière qui se passe de la parole.
Le Beit HaLévi explique que le shofar est une prière qui naît des profondeurs du cœur, et qui n'utilise pas la bouche qui a pu servir à fauter avec la parole.
Elle contourne même la bouche à quatre niveaux différents, puisqu'elle dépasse le larynx, la langue, les dents et les lèvres, et permet à nos prières de se présenter devant Hachem sans l'inconvénient d'être offertes par le même vecteur ayant déjà été utilisé pour fauter.

=> Le shofar est le cri émanant du cœur d'un juif, sans utilisé la faculté de la parole, et le cœur d'un juif est saint et pur.
Or, ce qui vient du cœur va au cœur, et la prière des sons du shofar va directement du cœur à Hachem.

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+ Explication de la jalousie de Bilaam :

-> Comme on a pu le voir au début de ce dvar Torah, la sonnerie du shofar est la mitsva dont Bilaam était jaloux. Pourquoi spécifiquement le shofar?

Le shofar est un type de prière unique et particulier. Il s'agit d'un cri adressé à Hachem, du plus profond du cœur (mé'oumka déliba). Le contenu de ce cri dépend de ce qu'il y a dans le cœur de celui qui sonne le shofar. Naturellement, le cœur de tout juif contient le désir le plus profond de servir Hachem.
Pour illustrer cela : lorsqu'une personne n'accepte pas de divorcer de sa femme et que le beit din décide de l'y obliger, nous le forçons jusqu'à ce qu'il veuille donner le guet. Le Rambam (Yad Ha'hazaka - Hilkhot Guirouchin 2,20) explique que même obtenu sous la contrainte, le guet (acte de divorce) de cet individu est toujours considéré comme ayant été donné de sa propre volonté, car au fond, tout juif a le même désir : notre volonté est d'accomplir la volonté de Hachem (rétsonénou la'assot rétsoné'ha).

Lorsque le shofar est dans la bouche d'un juif (quelqu'il soit : du tsadik ou plus rempli de fautes), sonnant des sonneries (térouot) à Hachem, ce qui émane de son cœur est forcément un pur désir de servir Hachem et d'accomplir Sa volonté.
La prière du shofar est donc la plus pure des prières. [puisque l'expression de l'intériorité pure directe à Hachem. ]

Mais le cœur d'un non-juif n'a pas ce désir inné profondément enraciné en lui de servir Hachem et de réaliser Sa volonté.
Si l'on pouvait sonder les profondeur du cœur d'un non-juif et que ses désirs soient dévoilés, cela ne se révélerait pas aussi noble et méritoire.
[même si en apparence extérieure il n'y a pas de différence, à l'intérieur un juif est composé très différemment d'un non-juif, ayant une par de divinité plus élevée qui reste toujours pure en Lui, et qui désire ardemment servir papa Hachem. ]

=> Ainsi, la prière du shofar, qui vient du plus profond de notre coeur/intériorité, constitue le désir le plus profond, le plus intense d'un juif : se rapprocher de notre Père au Ciel, d'accomplir la volonté de notre Créateur.
Voilà ce que Bilaam enviait. Il était jaloux de la pureté du désir qui réside dans les recoins les plus profonds du cœur d'un juif, du désir qui émane du pouvoir de la prière du shofar.
[d'après le rav Daniel Glatstein]

Donner aussi à la tsédaka en Israël

+ Roch Hachana - donner aussi à la tsédaka en Israël :

-> Si l'on souhaite que nos prières soient acceptées, un bon conseil est de faire un don d'argent pour soutenir les résidents pauvres de la terre d'Israël.
En ce sens, il est rapporté (Otsar Israeël - p.29) que le rav Avraham de Kalisk avait un beit midrach à Tivéria, à côté du mer de Galilée/Kinéret (lac de Tibériade). Un jour, à Roch Hachana, juste avant de souffler dans le shofar, il alla s'immerger dans le lac de Tibériade et mit longtemps à revenir.

Après la prière, il dit aux fidèles : "Si j'ai mis si longtemps à me immerger, c'est parce que toutes les prières des juifs de 'houts la'arets (en dehors d'Israël) et de la terre d'Israël passent par la mer de Kinéret, puis vont à la Méarat Hamachpéla. Comme les habitants qui sont en dehors d'Israël n'ont pas envoyé beaucoup d'argent cette année pour soutenir les résidents de la terre d'Israël, le Kinéret n'a pas voulu laisser passer leurs prières. J'ai dû lui promettre que désormais, je les inciterais à envoyer plus d'argent."

Hachem attend Elloul toute l’année

+ Hachem attend Elloul toute l’année :

"Les yeux de Hachem, votre D., sont fixés sur lui du début à la fin de l’année" (Ekev 11,12).

-> Le Sfat Emet explique que c’est une indication que, dès le début de l’année, Hachem attend la fin de l’année, lorsque Ses enfants feront téchouva et reviendront à Lui.

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-> Le séfer Taamé Haminhagim, cite le Sar Shalom de Belz, pour expliquer pourquoi ce mois est appelé "Elloul" :
Bien que les juifs craignent Hachem toute l’année, notre crainte augmente exponentiellement lorsque nous récitons la bénédiction pour le mois d'Elloul et que nous ressentons la présence de Hachem parmi nous.
C’est pourquoi le Arizal écrit que le mot "Elloul" (אלול - plus un pour le kollel) a la même guématria que le mot : 'haïm (vie).
Puisque nous ressentons davantage Hachem parmi nous pendant ce mois et que nous Lui épanchons notre cœur et notre âme, nous sommes bénis par une vie pleine de santé, de parnassa et de toutes les bonnes choses.

La libération de notre âme

+ La libération de notre âme :

-> Le Shofar est appelé aussi : "yovel" (cf. Yéhochoua 6,5 : véaya bimcho'h békéren ayovel), rappelant l'année du Yovel au cours de laquelle les esclaves étaient libérés de leur servitude.
[en fait, de nombreux détails concernant le son du shofar proviennent du son du shofar pendant le Yovel. ]
De même, chaque Roch Hachana, inspirée par le shofar, l'âme juive est libérée de son emprisonnement dans les limites du corps.
Tout comme le son du shofar lors du Yom Kippour de l'année du Yovel marquait la libération des esclaves juifs, de même, en entendant le shofar, nous décidons de nous libérer du yétser ara et de commencer une nouvelle vie à Roch Hachana.
[Sfat Emet - Roch Hachana 5656 ]

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-> A Roch Hachana, les prières et le shofar suppriment tous les obstacles à notre croissance spirituelle et morale ... permettant à la lumière intérieure inhérente à chaque juif de rayonner.
[Sfat Emet - Likoutim 5663]

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-> Hachem se réjouit du regain de vitalité [spirituelle] d'Israël à Roch Hachana.
[Sfat Emet - Roch Hachana 5654 ]

La téchouva doit être accomplie avec joie. Il faut avoir le bita'hon que Hachem n'abandonnera pas Son peuple.
Nous ne disons pas le ta'hanoun le soir de Roch Hachana, peut-être pour nous faire comprendre que nous n'avons pas besoin de nous prosterner, incliner. Au contraire, nous devons nous tenir droit/debout devant Hachem avec amour et joie!
[Avodat Israël ]

Shofar – Hâter la guéoula

+ Hâter la Rédemption :

Si Israël voulait bien écouter le son du shofar aujourd'hui, à Roch Hachana, et absorber son message de foi et de repentance, alors le machia'h arriverait rapidement.
Dans cette optique, nous pouvons suggérer une nouvelle interprétation de l'affirmation du Zohar selon laquelle la rédemption pourrait avoir lieu à Tichri si Israël avait les mérites requis : peut-être cela fait-il en réalité référence au mérite d'écouter le shofar.
[Sfat Emet - Roch Hachana 5639 ]

Shofar = un appel à réaliser la grandeur de notre âme

+ Le shofar = un appel à réaliser la grandeur de notre âme

-> "achré aam yod'é téroua" (אשרי העם יודעי תרועה - Téhilim 89,16)
Peut-être que l'expression "yod'é téroua" (qui connaît le son du shofar), fait également référence à la connaissance des voies de Hachem qu'Israël acquiert en faisant retentir le shofar.
La michna (Pirké Avot 3,18) parle de l'amour particulier d'Hachem pour l'homme afin de nous enseigner que l'humanité, et en particulier les juifs, a non seulement été créée à l'image d'Hachem, mais acquiert également un sentiment d'amour particulier en sonnant du shofar.
Entendre le shofar rend le juif conscient de l'énorme potentiel spirituel latent en lui, cette "âme supplémentaire" dont Hachem l'a doté au-delà du reste de l'humanité.
C'est ce que suggère le mot même "shofar" (qui semble dériver de la même racine que "shoufera" [שופרא], beauté), laissant entendre que l'écoute du shofar renforce et solidifie la sublime et belle âme divine en nous.
Ainsi, ce Téhilim se conclut : "A la lumière de Ta face, ils marcheront" = entendre le shofar nous rend plus conscients de notre âme unique.
[Sfat Emet - Roch Hachana 5646 ]

Shofar = donner de la force à notre étincelle interne

+ Shofar = donner de la force à notre étincelle interne :

-> Pour apprécier la signification du son du shofar, rappelons-nous la célèbre idée selon laquelle une étincelle intérieure de bonté (connue dans le milieu hassidique sous le nom de "der pintele Yid") existe en chaque juif. Peu importe à quel point un juif peut s'éloigner de ses racines de la Torah, Hachem garde jalousement cette étincelle et la protège contre toute dégradation supplémentaire. [quoiqu'un juif puisse faire, elle reste intacte et pure. ]
À Roch Hachana, jour qualifié de secret (bakessé) par le psalmiste, cette étincelle intérieure s'éveille. Le shofar sans paroles et le remords sincère qu'il suscite dans le "pintele Yid" brisent tous les obstacles qui empêchent un juif de revenir vers Hachem.

Pour cette résurgence de son étincelle intérieure de bonté, chaque juif bénéficie d'une récompense ample. Une caractéristique particulière d'Hachem, toujours présente mais parfois lointaine, fait surface ...

[iné lo yanoum vélo yichan shomer Israël - Téhilim 121,4 ]
Parfois, cependant, nos fautes peuvent sembler pousser le Gardien d'Israël (Hachem), associé à l'attribut de la miséricorde, à s'éloigner de son peuple. Cependant, dès que le shofar retentit, il évoque cette étincelle intérieure et nous rapproche de Hachem ; celui-ci, à son tour, se rapproche de son peuple.
[Sfat Emet - Roch Hachana - Likoutim ]

Shofar = briser la rigueur en miséricorde

+ Shofar = briser la rigueur en miséricorde :

-> "achré aam yod'é téroua" (אשרי העם יודעי תרועה - Téhilim 89,16).
Le Zohar (cf. Emor 99b) suggère que l'expression "yod'é téroua" qui connaît le son du shofar, fait référence à la capacité d'Israël à fragmenter et à briser le son dur de la téroua (son du shofar).
Contrairement à la tékia, qui est un son continu, le shévarim et la téroua consistent tous deux en une série de sons fragmentés symbolisant nos tentatives de briser les jugements sévères en petits morceaux.

Dans cette optique, il est intéressant de noter que la guématria du mot "guévoura" (force - 216), peut être divisée en trois "segments" égaux, chacun correspondant à la guématria du mot 'hessed (bonté -> 216/3 = 72).
[Sfat Emet - Roch Hachana 5658 ]

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-> Dans un esprit quelque peu similaire, l'expression "yod'é téroua", qui connaît le son du shofar, peut suggérer qu'Israël sait comment briser la couche extérieure qui apparaît comme une justice sévère pour révéler la miséricorde divine cachée en dessous.
Hachem a créé le monde en mêlant la justice tempérée par la miséricorde, et bien que l'univers puisse sembler à première vue régi par les diktats stricts d'une justice sévère, lorsque nous retirons cette couche extérieure, nous découvrons que même les événements qui semblent résulter de jugements sévères sont en réalité entièrement fondés sur la compassion de Hachem.
[Sfat Emet - Roch Hachana 5663 ]

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-> Le son de la sonnerie du shofar (téroua) a également le pouvoir de briser nos cœurs et de les remplir de contrition, ce qui à son tour brise tout décret sévère qui aurait pu être prononcé [au Ciel] ...

En écoutant le shofar et en lui permettant de "bouleverser" nos cœurs, nous mériterons de nous réjouir dans la lumière d'Hachem, de marcher dans la lumière de Son visage.
[Sfat Emet - Shabbath Shouva 5662 ]

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-> Le mot téroua a également des connotations de "volonté" ou de "désir", comme le commente Rachi sur le verset "outérouat mélé'h bo" (l'amitié du Roi est en lui - Balak 23,21).
Ainsi, dire qu'Israël est "yod'é téroua" implique que seul Israël parmi les nations est capable de comprendre les véritables souhaits d'Hachem, de réaliser que malgré la façade de justice sévère avec laquelle Hachem semble gouverner Son monde, même le processus de jugement n'est en réalité qu'un moyen de répandre la miséricorde et la bonté divines sur Ses créatures.
Nous seuls pouvons comprendre les rouages internes d'Hachem (dans la mesure où des mortels le peuvent) et savoir que le shofar a le pouvoir de faire jaillir la miséricorde infinie de Hashem et de transformer la justice en compassion.

La conclusion de notre verset fait également allusion à ce pouvoir : "béor pané'ha yéalé'houn" (nous allons à la lumière de son visage), parce que nous comprenons le véritable dessein d'Hachem, nous avons le privilège de nous réjouir de la lumière intérieure de Hachem (en hébreu "pénimi", est apparenté au mot "pané'ha") en sachant que Sa justice est véritablement miséricordieuse.
[Sfat Emet - Roch Hachana 5652 ]

Pourquoi consommons-nous du miel à Roch Hachana?
Parce que le miel sucré provient des abeilles qui piquent et causent de la douleur.
De même, à Roch Hachana, nous prions pour que toutes les épreuves passées se transforment en douceur.
[Avné Nezer ]