+ Le lien entre les Grecs et le peuple juif ... (1ere partie)
La relation entre l’ascendance grecque et juive est inscrite dans la Torah, remontant à Noa’h et ses fils.
Tandis que Avraham et le peuple juif sont descendants de l’un des fils de Noa’h, du nom de Chèm, les Grecs sont descendants d’un autre fils, Yéfèt.
En effet, il est écrit : « Les fils de Yéfèt furent Gomer, Magog, Madaï, Yavan (=> la Grèce), Touval, Mechekh et Tiras. » (Béréchit 10,2 )
Regardons de plus près ce lien dans la Torah (Béréchit 9,18-27) :
"Les fils de Noa’h qui sortirent de l'arche furent Chèm, ‘Ham et Yéfèt ; et ‘Ham était le père de Canaan.
Ce sont là les trois fils de Noa’h par lesquels toute la terre fut peuplée.
Noa’h, d'abord cultivateur, planta une vigne. Il but de son vin et s'enivra, et se mit nu dans sa tente.
‘Ham, père de Canaan, vit la nudité de son père, et alla dehors l'annoncer à ses deux frères.
Chèm et Yéfèt prirent une couverture, la déployèrent sur leurs épaules, et, marchant à reculons, couvrirent la nudité de leur père, mais ne la virent point, leur visage étant retourné.
Noa’h, réveillé de son ivresse, connut ce que lui avait fait son plus jeune fils, et il dit : "Maudit soit Canaan ! Qu'il soit l'esclave des esclaves de ses frères!"
Il ajouta : "Soit béni l'Éternel, divinité de Chèm et que Canaan soit leur esclave, que D. agrandisse Yéfèt! Qu'il réside dans les tentes de Chèm et que Canaan soit leur esclave !"
==>Le lien entre Chèm (donc le peuple juif) et Yéfèt (donc les Grecs) réside dans le fait qu’ils s’unirent pour couvrir leur père.
Noa'h les a bénit les 2, et la guémara (Méguila 8b-9b) en tire un fait intéressant :
"Rav Chimon ben Gamliel disait : "La seule langue [à part l’hébreu] dans laquelle on peut écrire [la Torah, les Prophètes et les Hagiographes] est le grec."
Les Grecs ont effectivement étaient les 1ers à demander la traduction de la Torah dans leur propre langue (au 3e siècle avant), comme il est écrit (guémara Méguila 9a) :
"Le roi Ptolémée rassembla une fois soixante-douze Anciens.
Il les plaça dans soixante-douze pièces, chacun séparément, sans leur révéler la raison de leur convocation. Il rentra dans la chambre de chacun et dit : "Ecrivez pour moi la Torah de Moché, votre Maître". "
Le Maharal (dans Ner Mitsva) dit à propos de cette guémara :
"La caractéristique principale de la nation grecque était la soif de sagesse …
C’est la raison pour laquelle ils demandèrent aux Sages de leur traduire la Torah ...
Et c’est une preuve qu’ils étaient plus enclins à la sagesse que toute autre nation."
+ Le lien entre les Grecs et le peuple juif ... (2e partie)
Comme on l’a vu précédement, Noa’h a eu 3 enfants : Chèm (de lui viendra le peuple juif), Yéfèt (à l’origine des Grecs) et ‘Ham.
Nous allons voir d’abord que les juifs et les Grecs ont une mission commune, et ensuite, nous verrons quelles en sont les différences.
1°/ Les Juifs et les Grecs partagent la même mission consistant à éduquer l’humanité au-delà de son animalité.
Le Rabbi Samson Raphaël Hirsch a écrit (dans sa comparaison entre la culture de Yavan & celle d’Israël) :
" Yéfèt a embelli le monde d’un point de vue esthétique tandis que Chem l’a éclairé au point de vue éthico-moral …
Yéfèt prépare le terrain pour la mission de Chem.
Dans un 1er temps, il laisse une personne absorber les concepts de beau et de bien, dans l’esprit grec ; par la suite, il la laisse s’imprégner de ce qui est encore plus beau, plus élevé et plus harmonieux – le divin. […]
Jusqu’à l’apparition des Grecs, l’esprit et les sentiments humains ne se développaient que sous l’influence du besoin ou des évènements de la vie. L’homme ne trouvait aucune opportunité de développer le respect du soi ; la peur était la seule motivation et l’unique moyen de surmonter ses désirs, mais par nature, l’Homme restait mesquin, cruel, étroit d’esprit et esclave.
La culture grecque éveilla le désir de logique et d’instruction, une aspiration aux grandes idées et l’ouverture à la vie spirituelle à travers la contemplation de l’essence harmonieuse et belle des choses, et par le biais du contrôle de ses désirs irrépressibles, c’est ainsi que la culture de la Grèce développa en l’Homme le sentiment de respect du soi.
Il peut éveiller la confiance en soi et faire prendre conscience à l’individu de sa responsabilité face à la conduite de sa vie… en résumé, l’esprit de la Grèce libéra l’Homme des chaines qui le liaient, l’éclaira de la culture, embellit son esprit et l’emplit de joie de vivre.
L’esprit de l’instruction qui émanait de Grèce, à l’état brut, ne constitua jamais un danger pour les voies pures d’Israël, dans la mesure où Israël le considère comme un facteur contribuant à la réalisation de sa propre destinée ; à savoir, l’instruction de l’Homme et son progrès. "
2°/ Comment se différencient ces 2 cultures, qui ont un tronc commun ?
Tandis que les Juifs appréciaient la passion qu’avaient les Grecs pour la sagesse, ils reconnaissaient également le danger qui lui était inhérent.
Le contrôle de l’esprit est certes préférable à celui du corps, mais le judaïsme a foi en quelque chose de plus élevé : l’âme.
+ Le lien entre les Grecs et le peuple juif ... (3e partie)
2°/ Comment se différencient ces 2 cultures, qui ont un tronc commun ?
Tandis que les Juifs appréciaient la passion qu’avaient les Grecs pour la sagesse, ils reconnaissaient également le danger qui lui était inhérent.
Le contrôle de l’esprit est certes préférable à celui du corps, mais le judaïsme a foi en quelque chose de plus élevé : l’âme.
-> Le Rabbi ‘Haïm Friedlander (Sifté ‘Haïm – vol.2) d’écrire :
" Le développement de la philosophie, de la science et de la culture et leurs diffusions, des Romains aux grands empires qui s’ensuivirent, y compris les nations arabes, tous se sont fondés sur la sagesse grecque – elle reste la base de la culture et de la science d’aujourd’hui.
Néanmoins, les Sages définirent cette vision du monde comme "obscurité".
[... ] Les Grecs étant tellement savants, leur objectif était de rivaliser avec la sagesse de la Torah et la nation de la Torah.
Le Maharal explique : " Les Grecs voulaient détruire la relation spéciale qui existe entre les Juifs et la Torah, selon le principe qu’une nation puissante est jalouse d’une autre nation puissante, et désiraient, par conséquent, les déposséder de leur Torah."
En fait, les Grecs, plus intelligents que les autres peuples, voyaient particulièrement le peuple juif comme une menace pour leur grandeur.
Leur but était de traduire la Torah en grec et de transformer le judaïsme en une sous-culture grecque. […]
La sagesse grecque est la sagesse de l’intellect humain, qui se préoccupa beaucoup des sciences ; ils approfondirent les lois de la nature et devinrent savants en la matière afin de régner sur la nature.
Plus les lois de la nature sont connues de l’homme, plus il a de possibilités de les utiliser.
Celui qui est maître de la nature devient maître du monde et de ses habitants.
Ceci constitue toute l’aspiration de l’Homme dans toutes les générations – étendre toujours plus sa domination.
Bien que l’homme ait le droit d’utiliser la nature pour ses besoins, cela lui est interdit s’il en vient à penser qu’il peut compter sur sa compréhension et ses prouesses seules, sans que soit nécessaire la bonté de D., ce qui le conduit à rompre son lien avec D. et à l’oublier.
Une telle vision du monde contredit totalement la conception des Juifs et des enseignements de la Torah, qui maintiennent que le but de toute la Création, et de la nature, est qu’elle soit soumise à l’accomplissement de la volonté de D.
Ceci constituait l’essentiel du conflit entre la Grèce et le peuple juif.
[Tandis que la sagesse grecque construit sa philosophie en se basant sur les leçons de la nature, la sagesse juive a pour origine le don de la Torah.]
La sainte Torah est la révélation de D. à la nation juive, à laquelle Il donna l’aptitude de parfaire l’homme. […]
Le but de la Torah n’est pas de rendre une personne plus intelligente, mais l’homme peut, par son biais, se développer moralement et s’éduquer à atteindre la perfection.
Toute sagesse qui n’améliore pas l’Homme n’est pas considérée comme telle.
Les nations du monde ne méritèrent pas une révélation divine de la Torah. Par conséquent, leur quête de savoir a pour seul objectif l’acquisition de la sagesse et n’éduque pas l’homme à perfectionner son être.
Ils pensent aussi que le but du savoir est de faire avancer l’homme, c’est-à-dire que par sa sagesse l’homme dominera la nature et la soumettra à ses besoins de la manière la plus efficace.
Cependant, cette sagesse ne bonifie ni n’améliore l’Homme."
-> Le Ramban (Vayikra 16,8) d’écrire :
" Les scientifiques suivent le Grec [ =Aristote] qui refusait tout ce qui ne tombe sous les sens et qui, l’esprit enflé par l’orgueil, alla même jusqu’à penser avec ses misérables élèves, que tout ce que son esprit n’aurait pas compris ne saurait être vrai."
-> Le Rabbi Yitzchak Berkovits a dit :
" La Grèce a déconsidéré l’être humain !
Ils limitèrent les aptitudes et les talents de l’être humain à ce que l’homme peut comprendre.
Il n’en n’est pas ainsi du judaïsme.
Nous soutenons que nous pouvons accomplir plus que ce que nous comprenons – nous pouvons atteindre des mondes dont nous ne savons rien.
Qu’est-ce que la sagesse grecque ?
Le culte de l’esprit humain, du corps, du sens de l’esthétique et des valeurs qui parlent à l’être humain.
De quel aspect distinctif D. dota-t-il l’Homme ?
La Kédoucha – sainteté – il n’y a rien de plus puissant, rien de plus beau, rien de plus profond.
A travers la kédoucha nous touchons des mondes, transcendant l’existence physique par nos propres actions et intentions.
==> L’univers est bien plus grand que ce qu’en pensait la Grèce. "