Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

+ 'Hanouca (חנוכה) vient du mot : 'hanina (חנינה [ou bien -> 'hinam : חנם]) qui signifie : cadeaux gratuits.
[Hachem est caractérisé de 'hanoun (חנון), ce qui implique qu'Il accorde Sa bonté, même à ceux qui ne le mérite pas (notion de cadeaux gratuits).]
[Ma’hzor Vitri]

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-> A 'Hanoucca, Hachem fait descendre de la bonté, et ce de la même manière que descend de la bonté à Roch Hachana.
Cependant, la différence est qu'à Roch Hachana nous la recevons si nous sommes méritants, tandis qu'à 'Hanouca nous recevons [la bonté d'Hachem] même si nous ne la méritons pas.
[à 'Hanouca, Hachem descend chez chaque juif avec des cadeaux gratuits à nous donner!]
[le rabbi de Ruzhin]

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-> "La communauté d'Israël est comparé à la colombe" (guémara Béra'hot 53b)
Lorsque la colombe est revenue avec une feuille d'olivier dans la bouche, elle a dit : "Que ma nourriture soit amère comme l’olive mais de la main de Hachem, et non douce comme le miel mais en provenance des mains des hommes" (guémara Erouvin 18b).

Le rabbi Moché de Razvadov explique :
- "Que ma nourriture soit amère comme l’olive" = que ma parnassa vienne de 'Hanouca, où nous utilisons l'huile d'olive ;
- "de la main de Hachem" = car la parnassa (subsistance) vient alors d'une main pleine de compassion, même si nous ne le méritons pas.
- "et non douce comme le miel" = nous préférons cela à la parnassa qui vient à Roch Hachana, moment de l'année où nous mangeons la pomme dans le miel, car alors c'est "en provenance des mains des hommes", c'est-à-dire en fonction du mérite, des actions de la personne.
Si nous méritons alors nous recevons, mais si nous ne méritons pas alors nous ne recevons pas.

=> Il en découle qu'à 'Hanouca nous pouvons obtenir ce que nous voulons (idéalement à des fins spirituelles), et ce indépendamment de nos mérites (juste par l'énorme mérite d'être juif, fils d'Hachem!), papa Hachem nous faisant des cadeaux gratuits.

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-> Le Kédouchat Lévi (Kédoucha 2) écrit :
'Hanouca ressemble à un roi qui va ouvrir son trésor pour une période limitée, et tout le monde peut venir et prendre ce qu'il désire.
Honte à celui qui ne tire pas profit de cela, et qui à la place dort toute la journée!
Cet exemple décrit l'état pitoyable de ceux qui ne profitent pas de 'Hanouca.
Il y a tellement de bonnes choses que nous pouvons recevoir à 'Hanouca, au moment de l'allumage des bougies, lorsque nous disons Al haNissim et le Hallel, lorsque nous nous réjouissons des miracles, ...
Tout cela amène une abondance de bontés spirituelles et matérielles.
N'est-il pas honteux et fou de gaspiller ces opportunités si spéciales.

Chaque année lorsque nous allumons les bougies de 'Hanouca, les miracles de 'Hanouca se reproduisent de nouveau.
Nous n'allumons pas les bougies seulement pour se rappeler des miracles du passé, mais nous les allumons également pour fêter les miracles que Hachem réalise pour nous actuellement [à notre génération].

[Bné Yissa'har - 4,9]

La mitsva des bougies de 'Hanoucca est une mitsva extrêmement bien-aimée.
[mitsvat nér 'hanouca, 'haviva hi ad méod - Rambam - Hilkhot 'Hanouca 4,12]

Le Rambam écrit cela au sujet d'aucune autre mitsva.

[selon le rav Biderman, c'est parce que cette mitsva nous montre que Hachem nous aime
En effet, à 'Hanouca Hachem souhaite venir dans les endroits les plus bas en notre honneur, car Il nous aime infiniment, même ceux qui sont descendus au plus bas.]

-> La Présence Divine ne descend jamais sous une hauteur de 10 téfa'him (cf. guémara Soucca 5a).
Cependant, Hachem cherche des moyens pour qu'aucun juif ne se détache de Lui.
En raison du miracle [qui se reproduit à chaque 'hanouca], Hachem descend en dessous des 10 téfa'him, pour venir proche de chaque juif [même ceux qui sont au plus bas], et le rapprocher de Lui.
[Méor Enayim]

-> Le Kav haYachar (94) dit que les anges viennent dans la maison de chaque juif au moment de l'allumage des bougies pour répondre "amen" à ses bénédictions.

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-> "Si ta femme est petite, penche-toi pour lui parler et prendre conseil d'elle" (guémara Baba Métsia 59a)

Le Maguid de Trisk explique qu'à 'Hanouca, Hachem se penche vers tout juif, quelque soit son niveau, et il nous élève.

Le Divré 'Haïm de Tzanz dit qu'à Shabbath Hachem nous amène à Lui. A Yom Tov, les juifs font que Hachem descende parmi nous. A 'hanouca, Hachem va rendre visite à ses enfants qui sont en prison.
Il explique que lorsque le roi est sur Son Trône, les personnes ordinaires ne peuvent pas lui rendre visite, et à plus forte raison ceux qui sont emprisonnés à cause des fautes graves qu'ils ont pu faire.
'Hanoucca est le moment où Hachem voyage dans tout Son royaume, rendant visite même au prison.
A ce moment les prisonniers crient : "Roi! S'il vous plaît sauvez-nous!"
C'est ce qui se passe à 'Hanouca, Hachem vient parmi nous et nous sauve de tout ce qui peut nous emprisonner dans la vie.

-> b'h, voir également : http://todahm.com/2018/12/09/hanoucca-hachem-rend-visite-a-chacun-dentre-nous

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-> A 'Hanoucca, il n'y a pas de véritable obligation de faire des repas pour célébrer la fête.
=> Pourquoi 'Hanoucca est-elle différente des autres fêtes sur ce point?

Le 'Hidouché haRim explique qu'à 'Hanouca la Présence Divine descend parmi nous (même chez ceux qui sont descendus au plus bas). Ainsi, on n'a pas besoin de nous dire de faire un repas pour se réjouir de la fête. En effet, nous sommes tellement heureux d'avoir Hachem parmi nous, que de nous même nous faisons un repas de fête pour marquer ce moment unique.

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-> A la fin du mois, la lune devient de plus en plus petite jusqu'à disparaître, et au début du mois suivant la lune commence à grandir de nouveau.
'Hanoucca a lieu de la fin du mois de Kislev au début de Tévét.
C'est une allusion au fait que les juifs qui tombent à des niveaux très bas, à 'Hanouca Hachem vient les voir et Il les relève pour qu'ils puissent commencer à s'élever, à grandir spirituellement.
[rav Elimélé'h Biderman]

Les décrets des grecs contre les juifs visaient principalement à brouiller la distinction entre juifs et non-juifs.
[rav Its’hak Hutner - Pa'had Its'hak - 'Hanoucca maamar 6]

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-> "La mitsva de base consiste à allumer une lumière par foyer"
[guémara Shabbath 21b]

Le Sfat Emet ('Hanoucca 5653) explique que les grecs voulaient faire pénétrer leur "civilisation" dans le foyer juif pour l'helléniser, et c'est pour cela que nous y accomplissons cette mitsva.
Les lumières que nous allumons à 'Hanoucca sont un symbole proclamant qu'aujourd'hui encore, le foyer juif est un bastion de sainteté et que ses remparts nous protègent des flèches empoissonnées des grecs et de leurs consorts.
Envers et contre toutes les tentations du monde environnant, la 'hanoukia déclare : "Ce foyer ne succombera pas! Nous ne nous laisserons pas attirer par des modes de vie étrangers! Nous veillerons toujours à maintenir les murs qui séparent nos maisons des égarements de la société environnante".

Nos Sages nous conseillent d'allumer les bougies de ‘Hanoucca à une hauteur inférieure à 10 tefa'him (soit environ 80 cm), en allusion au fait qu'une personne doit se courber avec humilité afin de mériter des miracles.

[le Bat Ayin - rabbi Avraham Dov d'Avritch]

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-> b'h, quelques réflexions sur l'importance de l'humilité : http://todahm.com/2018/12/25/lhumilite-quelques-citations-de-nos-sages

[A 'Hanoucca, nous allumons chaque jour une bougie supplémentaire, selon beit Hillel,] parce que nous avions ressenti l'amour d'Hachem à notre égard de plus en plus intensément durant ces 8 jours de 'Hanouca (d'inauguration) où chaque jour le miracle augmentait dans sa durée.

[Pné Yéhochoua]

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-> Beit Hillel met l'accent sur la révélation et l'extériorité (chaque jour la flamme a brillé une journée supplémentaire), tandis que beit Chamaï met l'accent sur la potentialité et l'intériorité (la racine = chaque jour l'huile diminuait de 1/8e).
[amplification du miracle extérieurement vs diminution quotidienne de la potentialité de la racine de vie]
[Chir Ournanim]

[d'une certaine façon, c'est comme si chaque jour de vie on devenait davantage joyeux, reconnaissant envers Hachem vs se focaliser sur le compte à rebours qu'à déclencher notre naissance, durant lequel nous devons maximiser nos potentialités.]

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Voici 2 explications du rav Pinkous :
-> Selon beit Hillel nous devons allumer chaque jour une nouvelle bougie.
1°/ Cela fait allusion à la tendance à l'autosatisfaction de la plupart des gens sur l'évaluation de leurs efforts sur le plan spirituel.
En mentionnant ce qu'il a déjà accompli dans le passé (ex: "j'ai déjà étudié x michnayot"), il s'encourage, il se conforte et ravive ainsi sa flamme et son élan spirituel.
2°/ cela ressemble à la construction d'une maison qui s'effectue pierre après pierre, l'homme se construit prière après prière, étude de la Torah après étude de la Torah, tsédaka après tsédaka, Shabbath après Shabbath, travail d'une mida après une mida, ...
Ce mode d'élévation par construction s'effectue donc par une augmentation régulière de la quantité d'étude de Torah, de mitsvot et de midot jour après jour.

-> Selon beit Chamaï, nous devons diminuer l'allumage d'une bougie chaque jour.
1°/ cela fait allusion à l'élite qui aspire toujours à plus, sur le plan spirituel, et qui met l'accent sur les efforts qui restent à accomplir dans le futur (ex: il me reste à approfondir x traités du Talmud).
2°/ après avoir enregistré une information, il s'agit de clarifier, de la préciser de l'affiner, de la purifier [de l'internaliser].
Par exemple, après avoir étudié un thème d'étude (souguia) durant 3 heures, on le révise pendant 2 heures, puis on le révise encore pendant une heure. Au fur et à mesure, on affine la compréhension de cette étude, on la clarifie, on retire les doutes jusqu'à atteindre le point fondamental après avoir éliminé les détails.

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-> b'h, Nous allons voir un enseignement du rav Moché Feinstein (Darach Moché 30).
Selon Beit Chamaï, on allume graduellement une bougie de plus à chacun des 8 jours de 'Hanoucca.
Cette approche semble contredire le principe de "ma'alin bakodech", on agit dans le domaine spirituel d'une manière ascendante (toujours faire mieux) et non d'une manière descendante.
Selon Beit Chamaï, les lumières de 'Hanoucca suivent le modèle des sacrifices apportés au Temple à la fête de Souccot. En effet, on y sacrifiait un total de 70 taureaux pour les nations non-juives, d'une manière où, chaque jour de Souccot on en apportait un de moins (guémara Shabbath 21b).

=> Quel est le lien entre l'allumage de la Ménora et les sacrifices de Souccot?
Rabbi Moché Feinstein répond que nos Sages explique que les 70 taureaux sacrifiés à Souccot représentent les 70 nations du monde.
Idéalement, toute l'humanité doit être unie, et cet état utopique annoncera la paix dans le monde, puisque cela éliminera les guerres entre les nations.
La manière descendante [d'allumer les bougies] nous ordonne de témoigner une augmentation de l'unité, dont la quintessence sera atteinte avec l'arrivée de la Délivrance (on ne sera plus qu'un [une bougie]).

[l'idéologie grecque représente une importance totale à la matérialité (ex: le culte du corps). Or un juif doit combattre cela, dans le sens où tous les juifs sont en réalité qu'une seule même âme, que seule la matérialité divise.
Cette bataille est donc totalement actuelle, et c'est cela le message de 'Hanoucca, aborder le monde avec un regard juif, en diminuant nos disputes, en cessant de se diviser, car nous sommes unis vers un seul et même objectif : grandir le Nom de D.]

Le rav Moché Feinstein dit que ce même principe s'applique aussi dans le domaine spirituel.
La lumière de la Ménora représente la Torah. Dans l'exil, nous avons beaucoup de telle "lumière", chaque groupe pensant que c'est seulement sa Torah qui est correcte.
L'état idéal sera atteint lorsqu'il n'y aura plus qu'une seule lumière qui ne guidera pas seulement le peuple juif, mais également le monde entier, comme il est écrit : "Et les peuples marcheront à ta lumière" (véal'hou goyim léora'h - Yéchayahou 60,3).
L'emploi du singulier : "ta lumière" (léora'h) signifie qu'au final il n'y aura qu'une seule lumière.

[d'une certaine façon, personnellement on pourrait extrapoler que pour Beit Hillel :
- en ce qui nous concerne, l'essentiel est de multiplier les actes de bonté, de bonnes pensées, ... au sujet d'autrui (toujours plus), et c'est cette attitude positive qui va conduire que progressivement on arrivera à être de plus en plus semblable à une seule unité (plus on met de lumières dans la vie des gens, plus on en viendra à être unis, à être des lumières [car en faisant du bien à autrui, on lui témoigne de la valeur, et grâce à cette valorisation il va s'épanouir davantage dans sa vie, faisant davantage de bonnes choses, et mettant ainsi davantage de lumières dans le monde!]) ;
- par le fait d'avoir énormément de courants différents d'étude de la Torah (les 'hassidiques, les breslev, les 'harédi, ...), cela va faire que tout le monde trouve "chaussure à son pied", il y en a pour tous les goûts.
Grâce à cela, le cœur de tous les juifs sera finalement attiré vers une seule réalité : servir Hachem de tout notre cœur.
Plus chacun partage ses approches de la Torah (validées par nos Sages), plus chacun trouvera de belles choses dans la Torah, et elle sera lumineuse à son regard!
Plus on partage largement les lumières de la Torah, plus le peuple juif qui est lié les uns aux autres va s'élever et devenir plus lumineux.]

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-> Le rav Eliézer Ginzburg (Messilat Maharcha - Bamidbar 29,18) suggère une autre approche.
Le midrach (Bamidbar rabba 21,24) relate que les juifs se sont plaints devant Hachem : "Nous sacrifions ces 70 offrandes de taureaux [à Souccot] au profit des [autres] nations, mais au lieu de nous témoigner de la gratitude, ils affichent de la haine envers nous".
[Le midrach poursuit : ] Ainsi, la Torah nous demande de diminuer progressivement les sacrifices pour témoigner du déclin et de l'éventuelle destruction des [anciennes] 70 nations [non-juives].

Un scénario similaire s'est passé à 'Hanoucca : les grecs auraient dus apprécier les bénédictions que le Temple leur apportées. [le Temple était une source énorme de bénédictions pour le monde entier!]
Mais au lieu de cela, leur jalousie les a amenés à profaner le Temple.
C'est pourquoi, la diminution des lumières représente la victoire sur les grecs, et à quel point la lumière des grecs va également disparaître dans le temps.

[la gratitude, les louanges et remerciements envers Hachem sont un message fondamental de 'Hanoucca.
Plus nous les augmentons, plus il y aura de lumières dans le monde, car Hachem se rapprochera de nous et nous comblera de bénédictions pour cela, provoquant même la venue du machia'h.
D'une façon pratique, plus nous tâchons d'apprécier à quel point Hachem nous comble constamment de bonnes choses, plus notre vie s'illumine et devient agréable, conscient d'à quel point Hachem m'aime! ]

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-> Le Maharal (Ner Mitsva) dit que selon Beit Hillel nous augmentons progressivement les lumières de la Ménora.
Dans la spiritualité, une personne doit avancer d'un échelon bas (niveau 1 bougie) et progressivement augmenter.
C'est pour illustrer cela qu'on allume une bougie de plus chaque jour de 'Hanoucca, car pour avancer durablement dans la spiritualité et absorber la sainteté il faut y aller d'une manière graduelle.

-> Le Rokéa'h dit qu'on augmente chaque jour le nombre de bougies allumées afin que son nombre nous rappelle le numéro de la journée de 'Hanoucca (on chérit ces moments précieux), et afin que la bénédiction récitée puisse se faire sur la lumière additionnelle de ce nouveau jour.

Roch ‘Hodech Kislev – moment clé pour la téchouva

+ Roch 'Hodech Kislev - moment clé pour la téchouva :

-> Dans le moussaf de chaque roch 'hodech nous disons : "Tu as donné roch 'hodech à ton peuple, un moment d'expiation pour ce qu'ils ont pu faire" (raché 'hodachim léamé'ha natata, zéman kapara lé'hol toldotam).
Le Beit Yossef (siman 423) explique que roch 'hodech a le pouvoir d'expier toutes les mauvaises choses que les juifs ont pu faire durant le mois précédant.

=> Ainsi, d'une manière générale roch 'Hodech est un jour propice à la téchouva.

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-> "Au cours du 9e mois (Kislev), on convoqua pour un jeûne devant Hachem" (Yirmiyahou 36,9)

Rachi commente : "[Yirmiyahou voulait qu'il fasse un] jeûne spécialement à roch 'hodech Kislev, car c'est un jour d'expiation, similaire à Yom Kippour".

=> Comment comprendre cela?

-> Le Likouté Tsvi explique que roch 'hodech Kislev a lieu 40 jours après Hochana rabba.
Le moment principal pour l'expiation de nos fautes est à Yom Kippour, mais si nous n'avons pas fait téchouva [autant que nous aurions pu le faire], nous avons encore jusqu'à Hochana rabba. Et sinon, nous avons encore 40 jours supplémentaires jusqu'à roch 'Hodech Kislev, qui correspondent aux 40 jours qui ont mené au don de la Torah.
C'est pour cette raison que roch 'Hodech, le 40e jour, est si spécial pour la téchouva et l'expiation, à l'image de Yom Kippour.

-> "Aujourd'hui c'est roch 'Hodech Kislev, qui est similaire à Yom Kippour.
C'est un jour pour l'expiation des fautes des juifs, car la dernière possibilité de modifier en notre faveur le jugement de roch Hachana et de mériter une bonne année, a lieu à 'Hanoucca (8 jours à partir du 25 Kislev), et les lumières spirituelles de 'Hanoucca commencent à briller depuis le début du mois."
[rabbi Aharon de Tchernobyl]

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-> b'h également : la période de Tichri à ‘Hanoucca : http://todahm.com/2017/09/27/la-periode-de-tichri-a-hanoucca

+ La fête de 'Hanoucca a été instituée en souvenir des miracles qui se sont produits à l'époque des 'hachmonaïm (il y a un peu plus de 2000 ans). Car il ne suffit pas que l'homme soit conscient des miracles : nos Sages ont également décrété l'obligation de les faire connaître en allumant les lumières de 'Hanoucca.
=> Comment comprendre que selon la loi juive, même si tous les habitants d'une ville allument les bougies de 'Hanoucca, il incombe à chacun d'y prendre part et de publier le miracle.

Le rav Aharon Yéhouda Leib Steinman enseigne :
Pourquoi un homme qui marie ses enfants éprouve-t-il le besoin d'inviter ses proches et ses amis pour se réjouir avec eux? Pourtant, même sans eux, il ressentirait une profonde joie!
En réalité, plus il y aura d'invités et plus son bonheur sera grand, car pour l'éprouver pleinement, l'homme a besoin d'être "soutenu", c'est-à-dire que d'autres personnes participent avec lui à cette joie..

Il en va de même pour le miracle de 'Hanoucca : l'allumage des bougies n'a pas uniquement pour objectif de faire connaître aux autres le miracle et d'en perpétuer le souvenir. Il a été institué également pour que celui qui les allume ressente les conséquences du miracle : l'élévation de son âme.
=> Ainsi, plus il y aura de juifs qui prendront part à la joie de 'Hanoucca et publieront le miracle, alors cela entraînera que plus de juifs [qui sont liés les uns aux autres] la ressentiront et s'élèveront.

+ Pourquoi est-ce uniquement à propos de la mitsva de l'allumage des lumières de 'Hanoucca que nos Sages (guémara Shabbath 21b) mentionnent que les personnes qui accomplissent scrupuleusement les mitsvot allument autant de lumières que le quantième jour de 'Hanoucca (par exemple 5 bougies pour le 5e jour)?
D'ailleurs, le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 671,2) tranche que selon la loi stricte, on pourrait être quitte de la mitsva en allumant une seule lumière chaque soir.
=> Pourquoi, concernant les autres mitsvot, nous ne trouvons pas qu'il existe plusieurs niveaux d'accomplissement?

Le Beit haLévi répond que la beauté (hidour) de la mitsva est le pendant du miracle : il n'y avait, dans la fiole d'huile pure trouvée dans le Temple, que la quantité d'huile nécessaire pour éclairer une seule nuit.
Cependant, il était possible avec des mèches plus fines de ne consommer chaque nuit qu'un huitième de la quantité d'huile : ainsi la fiole aurait suffi pour les 8 nuits.
Le miracle ne s'est produit que parce que les 'Hachmonaïm préférèrent embellir la mitsva, et utiliser des mèches plus grosses, comme ils en avaient l'habitude, afin que les flammes soient aussi plus grandes et plus belles.
C'est pourquoi nos maîtres instituèrent des hidourim dans la mitsva de l'allumage des lumières.

Sur les côtés de la toupie [utilisée à 'Hanoucca] figurent les lettres hébraïques noun, guimel, hé et chine, qui désignent l’expression : ness gadol haya cham ("Un grand miracle a eu lieu ici").

Lorsque la toupie tourne, les lettres disparaissent et deviennent indistinctes, et ne redeviennent visibles qu’une fois la toupie à l’arrêt.
La toupie est donc une métaphore de nous autres, êtres humains, qui, plongés dans le tourbillon vertigineux de la routine quotidienne vertigineuse, sommes incapables de distinguer les miracles qui surviennent constamment autour de nous.
Mais lorsque nous marquons une pause pour méditer à nos vies, nos yeux se dessillent et nous laissent entrevoir les miracles infinis qui jalonnent notre existence.

[rav Ephraim Nisenbaum]