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Si un homme ressent qu'il n'est rien, aucune accusation, aucun démon ne peut le juger ni n'avoir d'emprise sur lui.
Si on vient l'accuser, Hachem dit : "Que voulez-vous de lui, il n'est rien, peut-on juger rien".
C'est seulement lorsque l'individu ressent qu'il vaut quelque chose qu'on le juge.
[rabbi Nissim Yaguen - Nétivé Or]

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[d'où l'importance de proclamer la royauté d'Hachem (comme à Roch Hachana), surtout en nous-même! ]

Bien que notre conduite laisse à désirer, nous pouvons susciter les bontés de D. en étant bons et généreux envers nos prochains.
[Méam Loez - Eikha 3,22]

+ A Roch Hachana et à Yom Kippour, nous disons : "A celui qui contrôle Sa colère dans le jugement" (לכובש כעסו בדין).

Le Imré 'Haïm dit que ces mots font allusion au fait que celui qui contrôle sa colère a la possibilité de se tenir en jugement devant Hachem.
Il peut demander que Hachem ne se mette pas en colère contre lui, de même que lui ne s'est pas mis en colère contre autrui.

+ A Kippour, à la fin de la Néïla, nous disons : "ata noten yad lapoch'im" (Tu donnes une main aux fauteurs).
Le rav Yissa'har Frand commente : Hachem est là, prêt à nous tirer vers Lui, mais nous devons tendre notre main pour saisir Sa main.

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-> Alors que le monde entier est géré par le cadre temporel (la Torah s'ouvre avec un point dans le temps : "au commencement" - béréchit), la téchouva plane au-dessus du temps.
Alors que le temps est constamment en mouvement vers l'avant, la téchouva va à l'encontre de cela.
C'est une raison pour laquelle nos Sages (guémara Pessa'him 54a) affirment que la téchouva est une des 7 choses qui a été créée avant la Création du monde.
En effet, la téchouva ne peut pas avoir de place dans le cadre temporel de ce monde tel que nous le connaissons.

Yom Kippour est la source de la téchouva.
Notre capacité à se repentir pendant toute l'année réside dans le pouvoir de Yom Kippour ...
Hachem a pris une période de temps limitée : le 10e jour du mois de Tichri, et lui a donné le pouvoir de travailler à l'encontre du cadre temporel, duquel il fait partie ...
[rav Avigdor Nebenzahl]

Les jours suivants Yom Kippour

+ Les jours suivants Yom Kippour :

1°/ Entre Yom Kippour et Souccot :

-> "On ne doit pas réciter les Ta'hanounim ... de Kippour à Souccot". (Choul'han Aroukh - Ora'h 'Haïm 624,5)

Le Magan Avraham ajoute qu'on n'a pas le droit de jeûner pendant ces jours, et il explique : "Ce sont des jours joyeux, car à l'époque du roi Shlomo, l'inauguration du Temple a eu lieu pendant ces jours là".

-> Pendant les jours entre Yom Kippour et Souccot, nous sommes toujours propres de toute faute, car l'expiation de Yom Kippour s'étend sur les 4 jours qui le suivent, notamment parce que les juifs préparent joyeusement le Yom Tov de Souccot.
[Chla haKadoch (Souccat - Torah Ohr - 2)]

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-> La guémara (Yoma 20a) enseigne que le Satan n'a pas la permission d'accuser à Yom Kippour.
Comment sait-on cela?

La guématria de : "haSatan" (le Satan - השטן) est de 364, ce qui implique que le Satan peut accuser les juifs pendant 364 jours de l'année [solaire], mais durant un jour (le 365e jour), il reste silencieux . Ce jour est Yom Kippour.

Le Yaarot Dvach (2,10) demande : la guématria de : haSatan (השטן) est de 364, mais la guématria de : Satan (שטן) est de 359.
Il semble que le Satan n'a la permission de parler [pour accuser les juifs] que pendant 359 jours de l'année solaire, ce qui laisse 6 jours par an où il reste silencieux.

Le Yaarot Dvach répond qu'en effet d'une certaine façon, il y a 6 jours chaque année où le Satan doit rester silencieux et ne peut pas accuser. Il s'agit des jours allant de Yom Kippour jusqu'après le 1er jour de Souccot.
Cela nous indique le caractère unique de ces jours.

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-> Dans le Téhilim (60,8), il est écrit : "Elokim dibér békodcho ééloza, a'haléka ché'hem véémek Souccot amadèr" ("Hachem a annoncé dans Son Sanctuaire : "J'exulterai, je veux diviser Sé'hem et mesurer la vallée de Souccot").

Le rabbi Yissa'har Dov de Belz explique ce verset ainsi :
- "Hachem a annoncé dans Son Sanctuaire" (Elokim dibér békodcho) = Hachem dit que ...

- "ééloza" (אֶעְלֹזָה) = ... Je me réjouirai (אֶעְלֹזָ - ה) avec les 5 jours d'expiation, qui sont le jour de Kippour et les 4 jours suivants.
Hachem dit qu'Il se réjouit en ces jours en raison de Son amour pour les juifs, qui sont nettoyés de leurs fautes.

- "a'haléka" (אֲחַלְּקָה) = peut se lire : אֲחַלְּקָ - ה = ce qui implique que ces 5 jours sont séparés de tous les autres jours de l'année.

- "ché'hem" (שְׁכֶם) = ce mot a une guématria de 360.
Il y a 365 jours dans une année solaire. Ainsi, Hachem dit : אֲחַלְּקָ - ה שְׁכֶם = Je séparerai 5 jours de שְׁכֶם, des 360 autres jours de l'année.

=> Comment peut-on sanctifier les 360 autres jours de l'année?
La mitsva de la Soucca permet d'y parvenir.
En effet, la mitsva de la Soucca projette de la sainteté sur chacun des jours de l'année.

La guémara dit que la Soucca peut avoir jusqu'à 20 amot de haut, soit 120 téfa'him.
[Pour être cashère,] un Soucca a bessoin d'au moins 3 murs.
On arrive à un total de 360 téfa'him (120 téfa'him * 3 murs).
=> Cela indique que les mitsva de la Soucca sanctifie les autres 360 jours de l'année.

D'ailleurs, cela est en allusion dans les 3 mots suivants du verset de Téhilim (ci-dessus) : "véémek Souccot amadèr" = les mesures de la Soucca projettent de la sainteté sur le restant de l'année, afin que l'année toute entière soit sainte.

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+ L'étude de Torah entre Yom Kippour et Souccot :

-> La guémara (Shabbath 119b) parle de la qualité de l'étude de Torah des enfants.
Elle affirme : "Le monde existe par le mérite de la Torah des enfants.
Rav Papa demande à Abayé : "Qu'en est-il de ma Torah, et de ta Torah?"
Abbayé répond :"La voix [d'un enfant] qui n'a pas de fauté est incomparable à la voix de quelqu'un qui a fauté [et qui s'est donc souillé par la faute]"."

=> Les enfants sont considérés comme n'ayant jamais fauté, et ainsi leur Torah est si précieuse, pure, que cela soutient l'existence du monde entier.

Le rav de Kozheglov (Séfer Erets Tsvi) écrit que pendant les 4 jours entre Yom Kippour et Souccot, les adultes sont également propres de toute faute (grâce au nettoyage de Kippour!), et ainsi leur Torah a également le potentiel de soutenir le monde.
De plus, un adulte a une obligation d'étudier la Torah, ce qui n'est pas le cas chez un enfant.
Or, nos Sages (guémara Kidouchin 31a-b) disent que celui qui fait une bonne action parce qu’il en a reçu l'ordre, recevra une récompense plus grande que s’il la faisait sans ordre.

=> Il en découle que pendant ces jours (entre Kippour et Souccot), lorsqu'un adulte étudie la Torah elle a non seulement la qualité exceptionnelle de l'étude des enfants, mais en plus elle a la valeur de celles des adultes.

[on peut noter que dans cette même guémara, rabbi Yéhouda haNassi dit : "On ne doit pas interrompre (l'étude de Torah) des enfants, même afin de construire le Temple".]

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-> b'h, également à ce sujet : http://todahm.com/2017/10/17/de-kippour-a-souccot

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2°/ Entre Kippour et Hochana Rabba :

-> "Recherchez Hachem pendant qu’Il se trouve. Appelez-Le tant qu’il est proche" (Yéchayahou 55,6).

La guémara (Roch Hachana 18a) enseigne que : "Il s'agit des 10 jours entre Roch Hachana et Yom Kippour". (élou assara yamim chébén Roch Hachana léyom haKippourim)

Pendant les 10 jours entre Roch Hachana et Kippour, Hachem est proche de nous, et prêt à [facilement] accepter notre téchouva.

Le Chla haKadoch (Souccat - Torah Ohr - 70) demande : Il y a seulement 7 jours entre Roch Hachana et Yom Kippour. Pourquoi la guémara dit-elle littéralement qu'il y a 10 jours?
[en effet, les 10 jours de téchouva incluent : 2 jours de Roch Hachana et 1 jour de Kippour, laissant 7 jour entre!]

Le Chla haKadoch répond que lorsque la guémara dit : "10 jours entre Roch Hachana et Kippour", cela fait également allusion aux 10 jours entre Yom Kippour (le 10 tichri) et Hochana Rabba (le 21 Tichri).

[cela peut s'expliquer par le fait qu'il est fait référence à Yom Kippour en tant que Roch Hachana (Yé'hezkel 40,1 : "à Roch Hachana le 10 du mois" - Kippour tombe le 10 tichri).
De son côté, Hochana Rabba est appelée Yom Kippour, car le verdict final de Kippour n'est scellé qu'à Hochana Rabba.]

=> Le moment principal pour faire téchouva est durant les 10 jours de téchouva, cependant : "Recherchez Hachem pendant qu’Il se trouve" fait également allusion aux 10 jours entre Yom Kippour et Hochana Rabba, qui sont également des moments idéals pour la téchouva et la pureté des juifs.

Le lendemain de Yom Kippour

+ Le lendemain de Yom Kippour :

-> Les Séfarim appellent le lendemain de Kippour : "Sim'hat Cohen" (la joie du Cohen). En effet, comme l'explique le Yaavets, le lendemain de Kippour le Cohen Gadol faisait un grand repas et il y invitait ses amis et proches. C’était une journée de fête pour lui, car il a pu sortir en paix du Saint des saints.

De leur côté les Ashkénazim dénomment ce jour : "Got Noumen" (le Nom d'Hachem).
=> Pourquoi cela?

-> Le Baal Chem Tov dit qu'en ce jour (lendemain de Kippour), nous commençons à dire de nouveau dans la Amida : "aKél haKadoch" (le D. Saint - האל הקדוש), tandis que pendant les 10 jours de téchouva nous disions : "amélé'h aKadoch".
[kél est un Nom Divin lié à la bonté ('hessed)]

C'est pourquoi, ce jour est appelé : "le nom d'Hachem", comme un rappel que nous revenons à la formulation habituelle avec le Nom Divin, dans cette 3e bénédiction de la Amida.

-> Le rabbi Yissa'har Dov de Belz enseigne qu'à Yom Kippour, toute la nation juive entend le Cohen Gadol dire le Chem haMéforach (le Nom Divin Havaya tel qu'il est écrit), et ils tombent sur leur face et disent : "barou'h chem kévod mal'houto léolam vaéd".
[de nos jours, il s'agit des moments dans le moussaf où nous nous étalons face contre terre à l'énumération de ces mots]

La guémara (Yérouchalmi Yoma 3,7) rapporte qu'immédiatement après Yom Kippour, tout le monde oubliait comment on prononce ce Nom Divin, puisque la bonne prononciation du Nom de Hachem doit rester un secret, connu uniquement de personnes choisies (cf. guémara Kidouchin 71a).
Le matin qui suit Yom Kippour, tout le monde se demandait l'un l'autre : "Est-ce que tu te rappelles comment le Cohen Gadol a prononcé le Nom d'Hachem?"
On luttait pour s'en rappeler, mais personne n'arrivait à s'en souvenir.
=> Puisque les gens parlait tant du Nom d'Hachem, le jour qui suit Yom Kippour est appelé : "Got Numen".

-> Le rabbi Moché Mordé'haï de Lelov dit : Après Yom Kippour, chaque juif est nettoyé de ses fautes. Ainsi, tous les juifs sont sur le même niveau.

La lettre "youd" représente un juif (yudden), ainsi la pluralité est symbolisée par 2 youd, qui sont en ce jour au même niveau, l'un à côté de l'autre, et cela forme le nom de Hachem (יי).
C'est pour cette raison que le jour qui suit Yom Kippour est appelé : "Got Numen".

Le rabbi de Lelov fait remarquer que dans la Torah
- lorsque 2 points sont au même niveau, l'un à côté de l'autre, alors ils forment le Nom Divin, allusion au fait que Hachem réside parmi les juifs lorsqu'il sont en paix.
- lorsque 2 points sont l'un sur l'autre, qu'un point pense être supérieur à l'autre, alors c'est un "sof passouk" (une séparation en 2 versets). C'est une allusion au fait que lorsqu'un juif a des sentiments d'orgueil, de supériorité par rapport à autrui, alors il y a un point (une séparation), signe que Hachem s'en va et ne réside pas parmi nous.
[Est-ce que notre dispute vaut le fait de faire partir Hachem, la source des bénédictions, de parmi nous?]

Par exemple, nos Sages (guémara Sota 17a) enseignent : "Lorsqu’un homme et une femme vivent en paix, ils méritent que la Présence Divine réside parmi eux".
Dès qu'il y a un conflit entre eux, alors Hachem s'en va.

Le Baal Chem Tov fait remarquer que le mot Etrog (אתרוג) est l’acronyme de : אַל תְּבוֹאֵנִי רֶגֶל גַּאֲוָה (Que le pied de l’orgueil ne m’atteigne point - Téhilim 36,12).
Or, Hachem dit : "Moi et lui [celui qui est arrogant] ne peuvent pas résider dans le même monde" (guémara Sotah 5a).
=> Ainsi, nous voulons être humbles afin que Hachem soit toujours présent parmi tous les juifs, nous comblant du meilleur!

Manger la veille de Yom Kippour

+ Manger la veille de Yom Kippour :

-> "Il y a une mitsva de manger la veille de Yom Kippour, de grands repas" (Choul'han Aroukh 604).

-> "Vous jeûnerez dès le 9 du mois au soir" (A'haré Mot 23,32)
Yom Kippour est le 10 [du mois], pourquoi le verset parle de jeûner le 9?
Selon nos Sages (guémara Béra’hot 8b), cela signifie que si nous mangeons en ce jour, alors nous serons récompensés comme si nous y avions jeûné.

De même, la guémara (Roch Hachana 9a) demande à propos de ce verset : "Est-ce le neuf que l’on jeûne? Pourtant, on ne jeûne que le dix?
C’est pour t’enseigner que celui qui mange et boit le neuf, la Torah lui compte comme s’il avait jeûné le neuf et le dix."

-> Le Levouch (604,1) fait remarquer que la mitsva de manger la veille de Yom Kippour est exprimée dans la Torah par le terme de mortification ("Vous mortifierez vos personnes dès le 9 du mois au soir"), et il l’explique par le fait que "léfoum tsara agra", une mitsva accomplie dans l’effort et la peine entraîne une récompense plus grande qu’une mitsva accomplie sans difficulté.
Hachem, qui désirait augmenter le mérite des Bné Israël, leur compta ainsi une mitsva accomplie dans la peine.
[Il considère comme si nous avions jeûné, ce qui est plus difficile et qui a donc une récompense plus importante. ]

-> Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 4,8-10) donne 3 raisons :
1°/ Nous mangeons et fêtons le fait que nos fautes seront pardonnées le jour de Kippour.
[Selon nos Sages (à la fin de Taanit), Yom Kippour est un des jours les plus joyeux de l'année juive, car en ce jour nous sommes nettoyés de toutes nos fautes.]
Rabbénou Yona écrit : "La joie que nous exprimons à ce moment où nos fautes sont pardonnées, témoigne du fait que nous nous préoccupons de nos fautes, et que nous regrettons de les avoir faites".

[ainsi, plus nous avons conscience des conséquences dramatiques et de l'étendue de nos fautes, que nous regrettons cela, alors plus nous explosons de joie en ayant la capacité de pouvoir les expier!]

2°/ Rabbénou Yona écrit : "A tous les autres Yom Tov, nous célébrons par un repas festif ... car la joie que nous avons permet d'augmenter immensément la récompense des mitsvot ...
Mais puisque nous jeûnons à Yom Kippour, nous devons avoir un repas la veille de Kippour afin de pouvoir exprimer notre joie de la mitsva."

3°/ Il écrit : "Nous jeûnons [la veille de Kippour] afin d'avoir la force de beaucoup prier et de rechercher des moyens pour faire téchouva à Yom Kippour".

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-> Le Chla haKadoch (Yoma Torah Or 134) rapporte au nom du Ramak (dans Séfer Avodat Yom haKippourim) une autre raison à l’accomplissement de cette mitsva :
Puisque le jour même de Yom Kippour, nous ne sommes pas en mesure de nous réjouir étant préoccupés par nos fautes, et que les yeux de tout Israël sont tournés vers leur Père Céleste, la Torah a anticipé la mitsva de manger le neuf (la veille de Yom Kippour), afin que l’homme se réjouisse et que son jeûne du dix (jour de Yom Kippour) soit agréé.
Car la mortification du dix, si elle est accomplie dans l’anxiété, n’est pas acceptée.
Il en ressort que la joie du neuf (la veille de Yom Kippour) fait partie du jeûne et du repentir du dix (le jour de Yom Kippour).

-> Le Ramak, Rabbi Moché Cordovéro (Avodat Yom haKippourim) explique qu'à Yom Kippour tous les gens sont généralement inquiets du résultat du jugement. Ils ne sont ainsi pas totalement heureux.
Leur abattement empêche Hachem d'accepter leur service Divin (car Hachem désire qu'on Le serve dans la joie).
C'est pourquoi la Torah nous ordonne de manger et d'être joyeux la veille de Kippour.
Cette joie continue lorsque nous réalisons les mitsvot de Yom Kippour, et Hachem accepte alors notre service de Kippour.

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-> La joie possède un formidable pouvoir d'adoucir la rigueur des décrets.

Certains y voient une allusion dans le verset (Téhilim 47,7) : "zamérou Elokim zamérou" (le terme "zamérou" peut signifier à la fois un air et à la fois "couper"), car grâce à la joie suscitée par les airs, les chants de Kippour, il est possible de couper la mesure de rigueur (évoquée) par le nom Elokim.

[ce n'est pas une joie d'insouciance, mais plutôt une conscience de la gravité de la situation face à laquelle il y a une miséricorde, un amour infini de Hachem.
Nous sommes fou de joie de pouvoir grâce à la téchouva : "être aimé, agréable à Ses yeux [de Hachem], proche de Lui et l'objet de Son affection" (selon les mots du Rambam - Halakhot Téchouva 7,6).]

-> Nous récitons de nombreuses prières à notre Roi, notre Père au Ciel, mais les anges interceptent nos prières et ne les laissent pas monter jusqu'au Ciel.
C'est pour cela que nous chantons des mélodies (airs traditionnels), car alors les anges ne voit pas d'importance dans nos paroles, et ils les laissent monter jusqu'au Ciel.
Ils ne savent pas que caché dans ces airs se trouvent nos requêtes pour l'année à venir.
Hachem comprend notre message dissimulé, et nous accorde toutes nos demandes.
[rav Elimélé'h Biderman (Kippour)]

-> Dans les Ta'hanounim (supplications) du lundi et du jeudi, nous disons : "apotéa'h yad bitéchouva lékabél poch'im vé'hola'im niv'ala nafchénou mérov itsvonénou" (Il [Hachem] ouvre Sa main au repentir pour recevoir les pêcheurs et les fauteurs, notre âme est stupéfaite de tant de tristesse).

Le rabbi Moché de Kobrin explique qu'on s'interroge tous : comment pouvons-nous être tristes alors que Hachem a Sa main si grandement ouverte pour accepter tout fauteur, quoiqu'il ait pu faire?
[comment ne sommes nous pas davantage fou de joie, de reconnaissance envers Hachem, pour cette si belle opportunité d'expier nos fautes, même les plus graves!]

[cela est tellement plus réel à Yom Kippour (journée dédiée à la téchouva), et nous devons donc exprimer notre joie et notre reconnaissance à Hachem de pardonner si facilement toutes nos fautes.
D'où la mitsva de manger la veille de Kippour.
Certes le jugement est impitoyable, effrayant, mais le juge suprême est notre papa Hachem, qui nous aime plus que tout!]

-> Le Beth Aharon (131b) écrit :
"Seulement dans la joie et la sérénité d’esprit, car grâce à la joie, l’esprit est purifié. Or, l’essentiel de la téchouva s’accomplit à l’aide d’un esprit pur."

Le rav Elimélé'h Biderman explique :
La joie possède l’effet immense d’adoucir la rigueur des décrets.
Certains en ont vu l’allusion dans le verset :"zamérou Elokénou zamérou" (entonnez un air pour D., entonnez un air - Téhilim 47,7).
Car grâce au chant et à la musique, il est possible de couper et de déraciner la Midat Hadine (la mesure de rigueur) suggérée par le nom Elokim (en hébreu, ‘entonner un air’, se dit לזמר qui signifie également ‘couper’).

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-> Le 'Hatam Sofer dit que Hachem place dans nos cœurs le désir de faire téchouva, ainsi nous ne méritons pas de récompense pour faire téchouva.
Nous recevons une récompense pour le fait de nous réjouir de pouvoir faire téchouva, et d'ainsi pouvoir se rapprocher de papa Hachem.

En effet, la téchouva implique de changer notre routine/nos habitudes, d'abandonner des plaisirs interdits, et cela nécessite des efforts, et le corps humain n'aime pas subir cela.
Ainsi, il est naturel à une personne de ne pas être pleinement heureuse dans sa téchouva (à la réalisation des implications).
Cependant, nous devons être joyeux car nous savons que nous devenons par cela les bien-aimés de Hachem et que nos âmes sont nettoyées des saletés qui étouffaient notre âme.

=> Notre joie est notre part et notre mérite dans le processus de la téchouva.

[la mitsva de manger la veille de Kippour vient nous aider à avoir une téchouva la plus parfaite possible, car réalisée dans la joie!
Hachem nous attire vers Lui par amour, et nous Lui répondons par une joie folle de pouvoir se retrouver au plus proche de Lui!]

-> D'ailleurs telle est une explication du Téhilim (14,7) :
- "mi yitén mitsion yéchouat Israël" = comment la nation juive peut-elle être libérée et mériter le machia'h?
- "béchouv Hachem chévout amo" = en effet, bien que nous fassions téchouva, c'est "béchouv Hachem" (par le biais d'Hachem), qui place dans notre cœur le désir de faire téchouva.
- la réponse est : "yaguél Yaakov yichma'h Israël" = la réponse est : nous sommes dans la joie de pouvoir expier nos fautes, et par cela nous méritons d'être libérés [de notre exil actuel].

[Le rav 'Haïm Friedlander (Sifté ‘Haïm - Vol.1) écrit : ''Étant donné que Yom Kippour est un jour de miséricorde divine, il y a une aide spéciale du ciel présente ce jour-là, qui incite l’homme à faire téchouva. Cela s’applique [même] à une personne qui ne mérite pas d’aide selon la stricte loi.
Tel est le pouvoir de ce jour extraordinaire (Kippour) : le Ciel aide l’homme à faire Techouva.'' ]

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-> Le Sfat Emet enseigne qu'il y a une mitsva de bien manger la veille de Yom Kippour afin d'être de bonne humeur en ce jour, ce qui facilitera le fait de se pardonner l'un l'autre.
En effet, une partie essentielle du pardon de Yom Kippour est le pardon avec autrui.

Nos Sages affirment que l'expiation des fautes dépendrait davantage du 9 Tichri (la veille de Kippour) que du 10, car c'est le 9 que les juifs doivent faire régner la paix entre eux.
En effet, la guémara (Yoma 81b) enseigne que les fautes commises entre l'homme et son prochain ne sont pas expiées tant que le fauteur n'a pas obtenu le pardon de la personne lésée.

[Hachem est tellement rempli d'amour, de miséricorde, que c'est "facile" d'obtenir son pardon (quelques mots et ça suffit!), et il n'y a pas de problème d'égo, de sentiment humiliant de devoir se rabaisser à demander pardon car on ne joue pas dans la même catégorie (c'est Hachem!).
Ce n'est pas pareil avec autrui, d'où la nécessité d'être très vigilant dans nos relations avec notre prochain (l'autre c'est du feu!).]

Le Sfat Emet écrit : "Hachem a donné la mitsva de manger et de boire la veille de Kippour afin qu'une personne soit dans un bon état d'esprit ...
Hachem ordonne de manger et de boire afin que les cœurs soient joyeux, ce qui aide à unifier tous les juifs dans l'amitié en ce jour [de Kippour] où ils se tiennent devant Hachem."

-> De façon similaire, le Anaf Yossef (sur guémara Yoma 81b dans le Ein Yaakov) écrit :
"Il me semble que le pardon des fautes dépend plus du neuf Tichri que du dix. Car le neuf, les Bné Israël doivent se réconcilier l’un avec l’autre, comme l’enseigne Rabbi Elazar Ben Azaria (guémara Yoma 85b) : "Les fautes entre l’homme et son prochain, Yom Kippour ne les expient pas tant que l’on n’en aura pas obtenu le pardon."
Ainsi, Hachem a ordonné à l’homme de manger et de boire en ce jour afin que son coeur soit entier et joyeux, car auparavant, son coeur était partagé et il était tendu. Et c’est à ce propos qu’il est écrit : "Oui, vous jeûnez pour fomenter querelles et dissensions" (Yéchayahou 58,4). Car pendant un jour de jeûne, la bile amère s’accumule, ce qui tend à provoquer des querelles.
C’est pourquoi Hachem nous a ordonné de manger et de boire à satiété afin de réjouir les coeurs et décrisper les visages tendus et que tous les juifs se sentent ainsi liés les uns aux autres en se présentant pieds nus devant Hachem".

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-> Rabbi ‘Haïm Chmoulévitch avait coutume d’éveiller l’assemblée des fidèles par les paroles qu’il prononçait avant l’office de Kol Nidré et qui contenaient une mise en garde au sujet des devoirs envers autrui s’inspirant du verset : "Livrons-nous cependant à la main d’Hachem car Il est plein de miséricorde, plutôt que de tomber dans la main de l’homme" (Chmouel II 24,14) :
"Lorsqu’un homme tombe dans les mains d’Hachem qu’il trébuche en fautant envers Lui, la miséricorde Divine est immense. En revanche, qu’il ne "tombe pas dans la main de l’homme", car les fautes commises envers son prochain, même Yom Kippour ne les expie pas tant qu’il n’aura pas obtenu le pardon de celui qu’il a offensé.
Il est donc préférable de tomber "dans les mains d’Hachem plutôt que de tomber dans la main de l’homme"."

-> Demander pardon amène une expiation aux 2 parties : chez celui qui a nuit à son prochain et qui lui demande pardon, et chez celui qui accepte le pardon

- Celui qui a fauté avec autrui, obtenir le pardon de son prochain est le seul moyen permettant d'obtenir une expiation de sa faute (cf. guémara Yoma 81b rapporté ci-dessus)
[il faudra également demander pardon à Hachem pour cette faute, pour avoir profaner sa volonté (mitsva ben adam la'havéro)]

- Le Choul'han Arou'h (606,1) dit : "Lorsque quelqu'un te demande pardon, pardonnes-lui. Ne soit pas cruel!"
La michna Béroura explique que celui qui accepte le pardon y gagne, car de la même façon qu'il pardonne à son prochain, Hachem va lui pardonner.

Dans sa note en bas de page du Chaar haTsion, la michna Béroura développe davantage : "L'explication est que le Ciel agit mesure pour mesure. Ainsi, si ton prochain se rebelle contre toi, et il t'a délibérément blessé, tu dois lui pardonner car alors les fautes que tu as commises intentionnellement seront également pardonnées."

[ainsi de même que tu pardonnes à autrui qui faute avec intention envers toi, de même Hachem en viendra à te pardonner d'avoir fauter devant Lui.]

De même à ce sujet, la guémara (Yoma 23) affirme: "Quiconque cède sur son honneur est digne qu’on cède sur ses péchés".

-> Il existe un niveau encore plus élevé : pardonner à son prochain avant même qu'il ne vienne nous demander pardon.
En ce sens, chaque soir dans le Shéma avant de dormir, nous proclamons que nous pardonnons à toute personne qui aura fauté envers nous.
En agissant ainsi, nous verrons des miracles.
[rav Elimélé'h Biderman]

[ => On a une mitsva de manger la veille de Yom Kippour pour nous réjouir et en venir à s'unir avec notre prochain.
Cela doit développer en nous à quel point nous sommes gagnant de toujours rechercher la paix, qui est, selon nos Sages, le canal permettant à Hachem de pleinement nous déverser Ses meilleures bénédictions. ]

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-> Le Maharal (Nétivot Olam) écrit que lorsque quelqu'un faute contre son prochain, et qu'il regrette ce qu'il a fait, il va souvent se mettre à genoux devant son prochain afin de l'apaiser et lui demander pardon.
En agissant ainsi, son prochain va se baisser pour écouter ce qu'il a à dire, et leurs visages sont alors très proches.

Cela est une allusion au lien très proche entre Hachem et les juifs, lorsque nous disons le vidouï (confession de nos fautes) et lui demandons pardon pour nos fautes.

[ainsi, nous devons savoir descendre de notre superbe, en reconnaissant qu'on s'est mal comporté, comme en témoigne le fait de s'agenouiller, et ensuite Hachem se place en face de notre visage, très près de nous, pour entendre avec un énorme amour et joie nos paroles.
D'une certaine façon on peut dire que de même que nous diminuons notre égo, en étant prêt à reconnaître à notre prochain qu'on s'est trompé, qu'on a mal agi, et en lui demandant pardon, de même, Hachem va se rapprocher de nous pour écouter nos paroles (prières) et encore davantage nous combler de bénédictions (tellement il est heureux de voir de l'amour entre Ses enfants [juifs]).]

=> Nous célébrons cela la veille de Yom Kippour en mangeant. Quelle chance d'avoir de tels frères juifs si magnifiques, et un papa Hachem qui nous aime au-delà de toute perception.

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Il est important de se rappeler que ce que veut Hachem c'est notre cœur (la 1ere et la dernière lettre de la Torah forment : lév (cœur).

Le rabbi Mendel de Kotsk dit que notre yétser ara nous laisse accomplir toutes les mitsvot que l'on veut tant que nous n'y mettons pas de la sincérité, du cœur.

Combien de fois par jour nous utilisons l'expression : "pardon!", "désolé", sans avoir le moindre regret. (ex: Pardon, puis-je passer? Pardon passer moi le plat? ...)
Il n'y a aucun regret, c'est uniquement une façon de parler.

De même, notre vidouï (confession des fautes), doit venir de notre cœur qui est brisé par les regrets, et non pas uniquement de nos bouches qui bougent en lisant des mots qui se trouvent dans le Sidour.

=> Selon nos Sages : "Plus notre degré de regret est important/authentique, plus l'expiation de nos fautes sera importante".

Le rabbi Barou'h de Mézibou'h rapporte que Hachem nous dit : "chala'hti kidvaré'ha" = je vous pardonne en fonction de vos paroles. Ainsi, notre expiation dépend de l'intensité de regret que nous pouvons avoir. Il faut de l'émotion!

[la mitsva de manger la veille de Kippour aide à avoir des forces pour mettre de la vie dans nos prières de Kippour, et ainsi mériter obtenir le maximum de bénédictions pour l'année à venir.]

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-> Le rabbi Yéhochoua de Belz transmet l'idée suivante :
A un jeûne normal, nous perdons du sang et de la graisse, et c'est comme si on s'était sacrifié sur l'autel (mizbéa'h).
En raison de la particularité du jeûne de Kippour, nous ne voulons pas que ce soit de la graisse ou du sang classique qui soit sacrifié.
Nous voulons offrir en sacrifice de la graisse et du sang qui proviennent d'une mitsva.
C'est pourquoi nous avons une mitsva de manger la veille de Yom Kippour.
Manger augmente la graisse et le sang dans le corps, et lorsque nous jeûnons à Kippour, nous sacrifions ces calories saintes à Hachem.
En ce sens, nous devons manger nos repas avec de la crainte du Ciel.
Le Beit Avraham dit qu'en mangeant la veille de Kippour, nous devons nous imaginer qu'un lion est en face de nous.

-> Rabbi Yéhochoua de Belz expliqua un jour la mitsva de manger la veille de Yom Kippour de la manière suivante :
La Torah ordonne de manger le neuf, afin de produire une graisse et un sang provenant d’un repas qui est une mitsva. Ils seront ainsi considérés comme une graisse et un sang de mitsva offerts sur l’autel.
Dès lors, on comprend aisément que le repas de la veille de Yom Kippour doive se dérouler dans la sainteté et la pureté, puisque ce que l’on y consomme est destiné à être apporté le lendemain en offrande produisant une odeur agréable pour Hachem.
Le Beit Avraham donne de ce repas l’image suivante : au moment où il mange la veille de Yom Kippour, un homme doit s’imaginer que l’on cherche à éduquer un glouton à manger avec correction. A cette fin, on l’a installé devant un lion, ce qui l’oblige à peser et calculer chacun de ses gestes.
C’est en suivant cet exemple qu’il devra manger la veille de Yom Kippour.

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-> Le Yichma'h Moché enseigne :
Un jour viendra où nous nous tiendrons devant le beit din d'En-Haut (la court Céleste) [pour notre jugement final]. Nous revêtirons notre talit et un habit blanc (ex: un kittel), et nous dirons le viouï (confession des fautes), exactement comme nous le disons actuellement [le jour de Kippour], mais cela ne nous aidera pas. [en effet, une fois mort, il est trop tard pour faire téchouva, pour se faire pardonner nos fautes].
Cependant, nous pouvons encore tout réparer actuellement avec notre vidouï".

[Quelle joie énorme! Nous célébrons en mangeant la veille de Kippour, le fait de pouvoir encore être en vie, grâce à D., et ainsi d'avoir l'opportunité de pouvoir être totalement blanchis à Kippour.
Certes personne ne connaît le jour de sa mort (la vie passant pour tous très rapidement), mais une chose est sûre : nous avons le droit à l'incroyable nettoyage par amour d'Hachem en ce Kippour.
Non seulement cela nous rapproche de D., mais en plus cela nous évite un nettoyage de nos fautes après notre mort qui est accompli dans de grandes douleurs. Nous sommes heureux d'en être dispensés, b'h.
Merci Hachem! ]

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-> Le rav Avigdot Nevenzahl écrit qu'avant de sceller le jugement Hachem a envie d'aider Ses enfants dans leurs efforts de faire pencher la balance du bon côté. Il choisit le moyen le plus facile, en nous récompensant pour un acte que nous aurions de toute façon réalisé si nous n'en avions pas reçu l'ordre (manger).

-> Le rav Avigdot Nevenzahl rapporte une autre raison pour cette mitsva de manger la veille de Kippour.
Il y a une opinion dans le midrach que la Akédat Its'hak a eu lieu à Kippour.
Si tel est le cas, Avraham et Its'hak ont commencé leur trajet le 8e jour de Tichri, comme il est écrit : "Le 3e jour, Avraham, levant les yeux, aperçut l'endroit dans le lointain" (Vayéra 22,4).
De façon halakhique, la ligature d'Its'hak était en parallèle au sacrifice d'un véritable animal.
D'ailleurs de nombreux halakhot relatives aux sacrifices dans le Temple prennent leur source dans la Akédat Its'hak (ex: placer du bois sur l'autel, attacher le bras et la jambe de l'animal, recevoir le sang dans la main droite, l'interdiction de profiter de l'offrande, ...).

La guémara dit que c'est un embellissement de la mitsva (hidour mitsva) que le sacrifice (korban) soit le plus gras possible.
En fait, cet hidour prend même le dessus sur le Shabbath. Par exemple, si un animal maigre doit être sacrifié, pendant Shabbath, en tant que sacrifice pour toute la communauté, lorsqu'un plus gras/gros était disponible, le plus gros devait alors être sacrifié et offert à Shabbath, et ce même si le korban avait déjà été amené (cf. guémara Ména'hot 64a ; Rambam Hilkhot Shégagot 2,15).

C'est pour l'accomplissement de cette mitsva qu'Avraham a pris beaucoup de provisions pour leur trajet, afin d'engraisser le korban (Its'hak) avant la Akéda.
C'est en souvenir de ce manger qui était exclusivement en l'honneur d'Hachem (léchem chamayim) que nous avons l'obligation de manger une séoudat mitsva la veille de Yom Kippour.
[Bien que Its'hak a mangé le 8 et le 9 Tichri, nous avons l'obligation de ne passer qu'un seul jour à se rappeler de cela, la Torah ne souhaitant pas créer une atmosphère trop festive durant ces jours (si redoutables) entre Roch Hachana et Yom Kippour]

-> Le rav Avigdot Nevenzahl enseigne que l'obligation de manger davantage la veille de Kippour nous enseigne que même nos besoins physiques/matériels doivent être des outils avec lesquels nous servons Hachem.
Après avoir conclut le mois d'Elloul, après avoir juste couronné Hachem comme le Roi à Roch Hachana, après avoir complété une longue période de Séli'hot et Ta'hanounim, nous devons apprendre que même nos besoins matériels doivent être dirigés pour servir Hachem.
De même qu'à l'approche de Yom Kippour nous sommes anxieux du jugement à venir, nous ne sommes pas vraiment dans l'ambiance de manger, d'avoir de l'appétit, et cependant nous mangeons plus que d'habitude car Hachem nous l'a ordonné, et cela doit nous apprendre que tous nos repas de l'année doivent être vus comme un outil permettant de mieux servir Hachem.

[chacune de nos actions, même profane (manger, dormir, ...) ne doit pas être vue comme chez un animal, mais plutôt elles doivent être élevées comme autant des moyens, outils, permettant de mieux réussir à servir D. dans ce monde. ]

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-> b'h, également sur ce sujet : http://todahm.com/2020/03/22/manger-et-boire-la-veille-de-yom-kippour

La Néila

+ Néila (fin de Kippour) :

-> L'objectif des 10 jours de téchouva est le jour de Kippour, et l'objectif de Kippour est la Néïla, car tout va d'après la clôture.
[michna Beroura]

-> La Néila est le moment où Hachem signe les décrets pour l'année à venir.
A ce moment, il y a une immense miséricorde, et toutes nos fautes sont expiées.
[rav Elimélé'h Biderman]

-> Le Ram'hal écrit que pendant la Néila, on peut atteindre le niveau d'Adam avant la faute.

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-> Bien que la guémara (Yoma 86) enseigne que la faute de 'hiloul Hachem n'est expiée qu'au moment de la mort, le Messekh 'Hokhma prouve que pendant la Néila on peut expier toutes nos fautes, même la faute extrêmement grave de 'hiloul Hachem (profanation du Nom Divin).

Lorsqu'une personne faute par du 'hiloul Hachem, les anges ne peuvent plus raconter ses mérites.
Ils ne peuvent plus innocenter cette personne, et dire que ses fautes n'étaient pas si graves, car cela reviendrait à diminuer l'honneur du Roi. En effet, c'est comme si quelqu'un se rebelle contre le roi, et ensuite quelqu'un d'autre venait au tribunal pour dire que sa faute n'est pas si grave.
Minimiser le crime de rébellion contre le roi est en soi une rébellion, car cela implique que le roi ne mérite pas un honneur maximal, et que cela n'est pas si grave de s'opposer à Hachem, le Roi des rois.

=> C'est la raison pour laquelle le 'hilloul Hachem ne peut généralement pas être expiée (sauf par la mort), car les anges ne peuvent pas rapporter nos mérites [jusqu'à en obtenir l'expiation pour cette faute].

Cependant pendant la Néila, Hachem Lui-même nous juge.
Il détermine ce que nous serons, et Il peut nous pardonner, même si nous avons commis la grave faute de 'hilloul Hachem.

==> Nous ne devons pas perdre espoir, la Néila est notre opportunité d'être seul en face à face avec papa Hachem, pour demander pardon et obtenir une année exceptionnelle, et cela grâce à ce moment d'une immense miséricorde.

Kol Nidré

+ Kol Nidré :

Kol Nidré consiste essentiellement en une annulation des vœux, serments, ...
Pourquoi y a-t-il autant de crainte, une ambiance si particulière de téchouva au moment de Kol Nidré (début de Yom Kippour)?

-> Le Zohar enseigne que Kol Nidré annule les serments de Hachem.
Si un décret difficile, scellé par un serment, doit arriver pour la nation juive, on peut l'annuler par le Kol Nidré, lorsque nous le disons avec téchouva.
En effet, Kol Nidré a le pouvoir d'annuler les serments que lorsqu'il y a également [des pensées] de téchouva. [c'est pour cela qu'il y a un éveil au repentir à ce moment]

-> Selon nos Sages, à Yom Kippour nous prions ensemble avec les anges.
Rabbi Pin'has de Koritz explique qu'au début de Yom Kippour (à Kol Nidré), Hachem va donner aux juifs des pensées de téchouva, car les anges ne veulent pas être parmi des fauteurs.

-> La guémara (Yoma 20a) dit que : "haSatan" (השטן) a la valeur numérique de 364. Pendant 364 jours [de l'année] il a le droit d’accuser, mais le jour de Kippour (le 365e jour) il n’a pas le droit d’accuser.

Le Satan sait qu'il ne travaillera pas le jour de Kippour, et c'est pourquoi il essaie de pousser les juifs à la faute dans les moments avant que Yom Kippour n'arrive, et alors il amène ces fautes dans la Court d'En-Haut.

Le Baal Chem Tov dit que les juifs peuvent ressentir intrinsèquement ce qui se passe En-Haut.
Ils sentent qu'ils sont en danger et que le Satan est en train de les accuser [il y met toutes ses forces, ne pouvant plus le faire ensuite!], et c'est pour cela qu'ils font téchouva, au moment de Kol Nidré.

-> La force du peuple juif est la parole (la prière).
Afin qu'elle puisse avoir le plus d'impact possible, nous affûtons cette arme, en annulant les vœux qu'on a pu prendre [par la parole], et ce afin d'avoir une parole plus pure (sans défauts), donc plus efficace.

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-> Le Oh ha'Haïm haKadoch écrit dans une lettre : "Un riche m'a acheté l'honneur de sortir le Séfer Torah pour Kol Nidré. Lorsque que j'ouvre le aron kodech, une lumière brillante remplie la synagogue.
C'était comme si les portes du Gan Eden s'ouvraient."

Le jugement principal est à propos de nos remords.

En effet, on n'est pas toujours responsable de nos mauvaises actions. Le yétser ara, les influences extérieures, l'impureté du monde, nos mauvaises habitudes, et pleins d'autres choses, rendent inévitables que l'on en vienne à fauter.

Cependant, il n'y a pas d'excuses de ne pas ressentir des profonds regrets. Nous devons au moins être mal du fait d'avoir fauté.

[rabbi Bounim de Peschischa]

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-> Adam a dit : "La femme ... m'a donné du fruit".
Ainsi, le problème de la 1ere faute, n'est pas la faute en elle-même, mais plutôt le fait que Adam n'a pas regretté ce qu'il a fait.

Le principal est le regret, car lorsque nous regrettons, alors il y a de la place pour progresser et s'améliorer.
Mais lorsque que nous ne regrettons pas ce que nous avons pu faire (trouvant pleins d'excuses pour s'en dédouaner), alors on ne pourra pas devenir meilleur.

[Hachem sait que nous sommes humains et non des anges, et qu'ils nous arrivent de tomber. Cependant, nous devons Lui témoigner notre dégoût d'agir contre Sa volonté, et espérer Son aide pour ne plus reproduire un tel comportement.]

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-> "Celui qui comment une faute et qui en a honte, toutes ses fautes lui sont pardonnées."
[Rav - guémara Béra'hot 12b
- kol aossé dévar avéra oumit'bayéch bo, mo'halin lo kol avonotav]

Rabbi Yochiyahou Pinto explique que la honte est un signe qu'on déteste vraiment la faute, et alors cette honte a le pouvoir d'expier pour cette faute.