"Le défaut que l'on décèle chez autrui n'est autre que l'image de notre propre caractère, renvoyée par un miroir."
[le Baal Chem Tov]
Catégorie : 04- Kippour + 10j redoutables
Kippour, un jour unique …
+ Kippour, un jour unique …
Il est écrit dans Chir aChirim (1,5) : "Je suis noircie, ô filles de Jérusalem, gracieuse pourtant" (ché'hora ani vénava, bénot yérouchalayim).
Le midrach Chir aChirim rabba 1 commente :
" 'Je suis noircie' = durant tous les jours de l'année ;
'Gracieuse' = le jour du Jugement (Kippour)."
C’est un 10 Tichri, que D. nous a pardonné pour la faute du veau d’or.
Ce jour, que l’on appelle : Yom aKippourim (יום הכפרים) a la force unique de permettre l’expiation de nos fautes de l’année entière.
On remarque que : ’haKippourim’ (הכפרים) a la même guématria que le mot : ‘shana’ (שנה), soit : 355.
En ce jour, nous prions avec le maximum de ferveur car nous savons que cela va avoir un impact sur toute notre année.
+ Supplément :
Selon le calendrier lunaire (base du calendrier juif), il y a 354 jours.
En y ajoutant 1, pour la nécessité d’avoir en permanence conscience de l’unicité de D., nous obtenons : 355, qui est aussi la guématria du mot : shana = année.
Selon le calendrier solaire, il y a 365 jours dans l’année.
Le mot : haSatan (השטן) a une valeur numérique de 364, signifiant qu’il réalise sa mission/son travail tous les jours de l’année, sauf un, celui de Kippour, où nous sommes semblables à des anges.
Source (b"h) : traduction & adaptation personnelle d'un dvar Torah du Rabbi Benjamin Blech
Chaque acte, chaque pas vers D. compte …
+ Chaque acte, chaque pas vers D. compte ...
"De la même manière qu'il n'existe pas de visages qui se ressemblent parfaitement, les esprits et les intelligences ne sont pas les mêmes.
La nature d'une personne n'est pas la même que celle d'une autre.
C'est pourquoi, il y a lieu de ne jamais s'apesantir sur la réussite de l'un ou de l'autre dans le service de D.
Il est clair que chaque personne possède des épreuves et des difficultés qui lui sont propres, celles-ci peuvent être difficiles pour les uns et faciles pour les autres, chacun selon les mesures de sa nature, conçues par D.
Nul ne devra jamais se décourager!!
Nous devons tous savoir que : toute action dans le service de D. rapproche l'homme de son Créateur, et qu'il viendra un temps où tous les efforts de chacun se verront couronnés de succès."
[le rav Wagshal, rapportant des paroles de nos Maîtres]
==> D. est clément pour tous ceux qui veulent être honnêtes avec Lui et avec eux-mêmes.
D. ne juge pas selon des données théoriques : Il considère l'intensité des épreuves et les difficultés de chacun, son état personnel, son passé et son présent et ce qui l'entoure.
==> Chaque effort fourni est immense aux yeux de notre Père, qui n'aspire qu'à nous récompenser pour cela.
==> Notre seule véritable 'concurrence', c'est avec nous-même ( = qu'est-ce que j'aurai pu faire de ma vie avec les ressources dont D. m'a doté).
Se tenir devant D. …
+ Se tenir devant D. ...
La guémara (Béra'hot 28b) fait une bonne mise au point à ce sujet :
"Lorsque Rabbi Yo'hanan ben Zakkaï tomba gravement malade, ses élèves lui rendirent visite.
Dès qu'il les vit, il fondit en larmes.
- Notre maître, phare d'Israël, pilier de vérité, pourquoi pleures-tu?
- Si on devait me mener devant un roi de chair et de sang, qui aujourd'hui se trouve ici et qui demain se trouvera dans sa tombe, dont la colère ne serait pas éternelle, et dont les prisons ne le seraient pas plus, un être que je pourrais essayer d'apaiser avec des paroles, ou que je pourrais circonvenir avec de l'argent, j'aurais déjà de quoi pleurer, tant la situation est délicate.
Mais voilà que l'on va me conduire devant le Roi des rois, le Saint béni soit-il, qui Lui vit pour l'éternité.
S'il se met en colère contre moi, sa colère sera éternelle, s'Il me met en prison, celle-ci sera éternelle ; et s'Il me condamme à mort, Sa sentence sera éternelle.
Je ne pourrai l'apaisser ni par des paroles, ni par de l'argent. [après la mort, nos paroles ne servent plus à rien!]
Et vous pensez que je n'ai pas de raison de pleurer!"
Le Shofar
+ Le Shofar :
-> Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach 1ere partie - drouch 5) nous enseigne que l'histoire de Balak et de Bilam, qui voulaient maudire le peuple d'Israël, s'est déroulée pendant les 10 jours de repentir. Balak a appelé Bilam durant cette période, en pensant éveiller le souvenir de la faute d'Adam Harichon, qui était à Roch Hachana.
De ce fait, Hachem avait de bonnes raisons de se mettre en colère et la malédiction aurait alors prise sur les enfants d'Israël. Mais Hachem a contrecarré ses projets et n'a pas exprimé Son courroux ces jours-là.
-> Comment transformer le jugement et la colère en clémence? Par le Shofar.
Nos Sages (midrach Vayikra rabba 29,4) nous enseignent :
Rabbi Yochiya écrit : "Heureux soit le peuple qui connaît la Téroua", les nations du monde ne savent-elles pas sonner? Les Bné Israël savent séduire leur Créateur avec leurs sonneries. Il se tient sur le trône de justice et passe à celui de la miséricorde. Il s'emplit de clémence à leur égard.
Le jugement se métamorphose et quand cela se produit-il? Le septième mois.
Le Shofar permet à l'attribut de justice de devenir l'attribut de miséricorde et Hachem ne se met pas en colère ces jours-ci. Ces jours ont été consacrés éternellement au repentir. Ce sont des jours d'agrément.
C'est ce que Bilam a dit : "Comment pourrai-je les maudire et 'Il n'aperçoit point d'iniquité en Yaakov, Il ne voit point de mal en Israël. Hachem son Dest avec lui et l'amitié d'un Roi le protège'." (Balak 23,21)
Rachi commente : Il n'aperçoit point d'iniquité = lorsqu'ils transgressent Ses paroles, Il n'est pas pointilleux avec eux, en regardant leurs mauvais agissements. Hachem son D. est avec lui = même s'ils Le mettent en colère, Il ne s'éloigne pas deux. Il fait preuve d'amitié envers eux.
Héro d’un jour, héro de tous les jours …
"Que devons-nous recommander de faire aux personnes d'Amérique, d'Angleterre et du reste de l'Europe?
Elles veulent faire téchouva, elles veulent faire quelque chose!"Le rav Chakh répondit :
"Dites-leur de prendre de petits engagements qui ont un sens pour elles et qu'elles maintiendront durant les 3 prochains mois."
Il s'engagea lui-même, durant cette période, à réciter le birkat hamazone à partir d'un texte lorsqu'il dînait chez lui.
--> Le rav Dessler dit qu'une ascension spirituelle réussie suppose de petits degrés de progression quotidiens, qui amènent peu à peu à des niveaux de plus en plus élevés (à l'image de la vision de Yaakov : "une échelle dressée sur la terre dont le sommet touchait le ciel").
=> Ce qui compte ce n'est pas à quel niveau de l'échelle nous nous trouvons, mais combien de barreaux nous avons grimpé par nos efforts constants, et celà par rapport à ce que D. nous donne la possibilité de faire.
Tant qu'il y a de la vie, il y a des marches à monter, une après l'autre, sans espérer prendre l'ascenceur ...
Notre seul "ennemi" potentiel dans la vie, c'est nous-même ...
[= arrêtons de mettre autant d'efforts pour espérer en faire moins, arrêtons de se mentir, s'anesthésier la vie, dépendre du regard des autres, ...]
L'encens vient expier la médisance. Les Sages affirment qu'aucun être humain ne peut éviter la "poussière de médisance" (avak lachon ara).
Mais à Yom Kipour, les juifs s'élèvent au niveau des anges et il convient d'expier alors cette faute "de la poussière de médisance" par une poudre d'encens plus fine que le reste de l'année.
[Maharal - Sermon de Shabbath téchouva - A'haré Mot 16,12]
Que faut-il faire pendant que le ‘Hazan « traîne »?
Rabbi Its'hak Ména'hem d'Alexender appréciait beaucoup les chants qui accompagnaient les prières de Roch Hachana et de Yom Kippour.
L'un de ses fidèles vint, une fois, le voir à propos de ces chants qui le dérangeaient quelque peu.
"Que faut-il faire, demanda-t-il, pendant que le 'Hazan traîne durant les passages "chantés"?
Quelque peu étonné, le Rabbi lui lança : "Tu es déjà un homme d'un certain âge et tu ne sais pas ce qu'il faut faire durant ces passages!
Mais à ce moment-là, il faut faire Téchouva!".
Source : le Rav Gérard Touaty (A.J. du 29 Août 2012)
Yom Kippour tombant un Shabbath
+ Yom Kippour tombant un Shabbath :
On raconte sur le Rabbi Lévi Its’hak de Berditchev, qu’une année où Yom Kippour était tombé un Shabbath, le rav était très calme et très joyeux, car il a expliqué que le Shabbath nous avons un interdit d’écrire, sauf si c'est dans un but de sauver des vies (pikoua'h néfech).
=> Cela a pour conséquence que Hachem ne peut nous écrire seulement dans le livre de la vie car c’est un cas de pikouah nefesh, et sûrement pas dans le livre des morts.
b"h, Que par le mérite du Shabbath, nous soyons inscrits dans le livre de la vie, la santé, des tsadikim, la parnassa …
Question du Maguid de Lubin sur le repentir non sincère
+ Question du Maguid de Lubin :
Savez-vous à qui ressemblent ceux qui se confessent et se frappent la poitrine sans se repentir sincèrement?
A un marchand qui veut remplir à bloc un sac de farine. A plusieurs reprises, il tapote le sac de côté pour tasser la farine et pouvoir en ajouter.
Ces personnes agissent de même.
Elles se frappent la poitrine pour se donner bonne conscience en disant : "achamnou, bagadnou" afin que leurs péchés se tassent et qu'ils puissent en introduire de nouveaux dans leur cœur ...
Source : issu du livre "Ohel Yaakov" (repris dans le livre "Les portes du palais" de Chalom Méir Wallach)