Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Il n'y a aucun facteur externe sur lequel je peux décharger ma responsabilité, tout ne dépend que de moi, je suis totalement responsable de mes actions"

[én davar talouï ela bi - Elazar ben Dourdaya - guémara Avoda Zara 17a]

=> En ayant cela en tête, Yom Kippour peut alors commencer, seul à seul avec Hachem, qui connait nos moindres pensées, mieux que nous-même!
Tâchons d'être honnête, sans se mentir à soi-même, sans fuir/minimiser nos responsabilités, afin de profiter pleinement de ce grand jour, de faire une téchouva pure et totale.

Les 10 jours de téchouva

-> Les gens commettent une grave erreur. Ils pensent que la seule chose qui compte, c'est Roch Hachana et Yom Kippour. Ils supposent que Roch Hachana est un jour de jugement (din), où Hachem nous juge, et que Yom Kippour est le jour de la signature ('hatima), où le jugement est scellé.
Ils considèrent les jours intermédiaires comme des jours de congé. Mais, d'après ce qui est dit dans Chaaré Téchouva (2,14), nous apprenons que tous les 10 jours de téchouva sont des jours de jugement (din). Chaque jour compte.

Lorsque nos Sages (guémara Roch Hachanah 16b) disent : "Une personne n'est jugée qu'en fonction de ses actions au moment présent", il s'agit de tous les 10 jours de repentir. Et c'est à propos de tous ces jours que le prophète Yéchayahou (1,16) s'est écrié : "Nettoyez et purifiez-vous, enlevez le mal de dessus vous, de devant Mes yeux cessez de faire le mal".
Le Yalkout Chimoni (siman 389) dit : "Neuf choses sont mentionnées ici, pour les neuf jours entre Roch Hachana et Yom Kippour. Si vous faites téchouva pendant ces jours, même si vous avez fait beaucoup de fautes, Hachem les retirera du monde".
[...]
Pendant les 10 jours de repentir, si une personne essaie de se déconnecter complètement de son passé et de se purifier, elle reçoit une aide du Ciel.
[...]

Le Gaon de Vilna dit que la pire souffrance d'une personne après sa mort est le moment où son corps est transporté de sa maison jusqu'à son lieu d'enterrement. Pendant cette période, on lui montre toutes les bonnes choses qu'elle aurait pu faire de sa vie, et toutes les choses qu'elle aurait pu faire différemment, mais qu'elle n'a pas faites. [ce remord de si seulement j'avais pu ... entraîne une souffrance terrible, car après notre mort il est trop tard! ]

Le reste de l'année, il est difficile d'imaginer ce que nous devrions faire différemment. Mais maintenant, pendant les 10 jours de téchouva, ... nous pouvons réfléchir à ce que nous devons faire différemment. Nous pouvons prendre le temps de nous arrêter et de réfléchir aux actes qui valent la peine d'être accomplis et à ceux qui sont une perte de temps.
Quelles sont nos obligations? Qu'attend Hachem de nous? Faisons-nous tout ce que nous pouvons ou pourrions-nous faire plus?
[rabbi Nathan Watchfogel]

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-> Rabbénou Yona (dans Yessod haTéchouva) dit : "Tout celui qui veut entrer dans les voies de la téchouva, je vais te l'enseigner. Voici ce que tu dois faire : Ce jour-là [où vous commencez à faire téchouva], vous devez mettre de côté toutes les fautes que vous avez faites, et vous considérer comme si vous veniez de naître, sans aucun mérite et sans aucune obligation, comme si vous n'aviez rien fait de bon et rien de mauvais, comme si c'était le premier jour de votre vie ... et cela conduit une personne à une téchouva complète".

Nous devons laisser derrière nous non seulement nos fautes, mais aussi nos mitsvot. Nous devons prendre un nouveau départ pour nous-mêmes.
[rabbi Nathan Watchfogel]

"La tsédaka qu'une personne donne durant les 10 jours de Téchouva a un impact phénoménal au Ciel, et ses mérites pésent lourdement en faveur du donateur"

[Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi - Likouté Torah - Dérouchim léSouccot]

"Quand Hachem est-il accessible au particulier?
Rabba bar Rabbahou dit : 'durant les 10 jours compris entre Roch Hachana et Kippour'
"
[guémara Roch Hachana 18a]

-> Rabbi Yonathan Eibeshuts (Yaarot Dévach) d'écrire à ce sujet :
"Les 10 jours entre Roch Hachana et Kippour sont des jours propices à la téchouva.
Quelle immense bonté de D. envers Ses créatures!
[...]
Pendant ces 10 jours, Hachem incite à la téchouva sans même qu'il n'y ait d'éveil de notre part. C'est Lui qui nous éveille.
Il se rapproche de nous avant que nous L'appelions. Le fait qu'Il soit déjà à nos côtés nous inspire et suscite en nous la volonté de téchouva.

C'est pourquoi, il suffit que l'homme fasse un peu attention pour que, pendant ces 10 jours, il ressente l'éveil à la téchouva et la crainte de D.
Même s'il s'occupe d'autre chose, son cœur sera porté au repentir car Hachem suscite en nous ces sentiments sans effort de notre part.

[Pour quelle raison?] Parce que Hachem nous aime et désire que nous revenions vers Lui.
Comment gaspiller un seul moment de ces jours précieux? "

=> Papa Hachem vient vers nous les "bras ouvert", attendant ardemment que nous revenions vers Lui. Est-ce correct de l'ignorer?

[nous disons 3 fois par jour dans la amida, que Hachem veut notre téchouva (arotsé bit'chouva). Pourquoi le faire attendre?]

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-> Rabbi 'Haïm, le frère du Maharal fait remarquer:
Lorsque l'officiant prononce les mots : "ram vénissa" (élevé et supérieur), il élève la voix.
En effet, la valeur numérique de : "ram" (élevé) est de 240, correspondant au nombre d'heures des 10 jours de téchouva.

Si une personne fait téchouva, elle s'élèvera, sinon la vie deviendra amère (mar - מר, ayant la même valeur numérique que ram - רם) pour lui.

-> On sait que la période de téchouva avec le jugement définitif de D., s'étend (pour les retardataires) jusqu'à la fin de Hochana Rabba.
Dans la lignée du dvar Torah précédent, on peut rapporter des paroles du Késsef Nivchar (sur Vayakél).

Il est écrit : "Louez-le (Hachem) avec le tambourin (tof - תֹ֣ף) et les instruments de danse (ma'hol - מָח֑וֹל)" (Téhilim 150,4)

La valeur numérique de "tof" est de 480 (nombre d'heures entre Roch Hachana et Hochana Rabba) et le mot : "ma'hol" signifie aussi : "le pardon".

=> Nous louons Hachem de nous donner une période de 480 heures durant lesquelles nous pouvons obtenir le pardon (ma'hol) de nos fautes.

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-> La michna Broura (603,2), au nom du Yaarot Dvach, explique que les jours entre Roch Hachana et Yom Kippour sont en rapport avec les 7 jours de la semaine, en ce sens que chaque jour il est possible de faire téchouva sur tout ce qu'on a commis durant l'année en ce même jour.

-> Le rabbi de Slonim dit qu'un seul moment pendant Shabbath vaut autant que plusieurs heures pendant un jour de la semaine, et par conséquent, la téchouva que l'on fait pendant le Shabbath a une valeur considérable.
[d'où l'importance toute particulière du Shabbath Chouva]

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-> "Lorsqu'un homme faute, en réalité, il enchaîne sa néchama avec des milliers de cordes et de chaînes.
Il lui est difficile à présent de se corriger, il a mal à changer ses habitudes, il est attaché avec des menottes spirituelles issues de son péché.
Un homme qui a transgressé un interdit, est attaché avec une corde. S'il a transgressé 100 interdits, il est attaché avec 100 chaînes. Quel malheur pour celui qui est enchaîné avec des millions de chaînes en acier l'empêchant de faire téchouva.

Ainsi, durant les 10 jours de téchouva entre Roch Hachana et Yom Kippour, D. libère, les chaînes, coupe les cordes, et nous dit : "Sauve-toi!!"

Même si l'individu est enchaîné avec des millions de chaînes en acier, Hachem les brise toutes et lui permet durant ces jours de s'enfuir pour sauver sa peau."

[Rabbi Nissim Yaguen]

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-> "Chacun des 10 jours de pénitence correspond à un des 10 Commandements, selon leur ordre d'énumération.
Idéalement, une personne devra mettre l'accent à s'améliorer dans la réalisation du commandement correspondant au jour, durant les 10 jours de pénitence.

Il est à noter que les 2 jours de Roch Hachana durant lesquels nous déclarons la royauté et l'unicité de D., correspondent aux 2 premiers commandements : "Je suis Hachem, ton D." et "Vous n'aurez pas d'autres dieux", et à Yom Kippour, le jour où l'on s'abstient de toute tentation physique, correspond à "Tu ne convoiteras pas ..." "
[Rav Yonathan Eibeshitz - Yaarot Dévach 1,5]

-> Les 10 Paroles prononcées par Hachem pour créer le monde, ainsi que les 10 Plaies amenant à la sortie d'Egypte, sont pour nous une source de croyance et de confiance en la Toute-puissance de Hachem (rien ne Lui échappe, rien ne Lui est impossible), ce qui nous a permis d'avoir les 10 Commandements et de pouvoir les pratiquer.
[basé sur un 'Hidouché haRim disant que les 3 sont liés]

[Ces 10 jours sont propices pour renouveler et renforcer notre confiance en Hachem]

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-> Selon le Rokéa'h (Pirké Avot 5,4), les 10 jours de pénitence correspondent aux 10 épreuves avec lesquelles Hachem a testé Avraham.
Quel est le lien entre les 2?

Le midrach Mordé'haï (Béréchit 22,1) explique que de même que les tests de Avraham lui ont permet de s'élever à de très hauts niveaux spirituels, de même les 10 jours de pénitence ont le potentiel de produire un effet similaire sur nous, si nous les utilisons comme il le faut.

+ "Une guerre âpre oppose le corps et l'âme qui sont en désaccord, et la guerre s'intensifie à chaque jour qui passe.

Une fois par an, cependant, durant le jour saint et redoutable de Yom Kippour, la paix règne entre eux et ils forment une seule entité pour servir D.
En ce jour d'une grande sainteté, où D. fait régner Sa crainte sur chaque homme, le corps s'abaisse et se plie aux aspirations de l'âme.

Le corps et l'âme s'embrassent et se lient pour servir D. dans la sainteté, au point que, rapporte le midrach, le Satan lui-même dit : "Maître du monde, Tu as un peuple qui ressemble aux anges de service"

[le Téfila léMoché]

Kippour – Se réconcilier avec son prochain même quand ce dernier est en tort

+ Kippour - Se réconcilier avec son prochain même quand ce dernier est en tort :

-> La guémara (Yoma 87b) rapporte le récit suivant :
"Rav lisait un passage des Néviim en présence de Rabbi lorsque Rav 'Hiya entra. Rav reprit alors sa lecture depuis le début et continua. Puis, Bar Kapara entra, et à nouveau, Rav reprit sa lecture. Rabbi Chimon, fils de Rabbi entra également, et encore une fois, Rav recommença depuis le début.
C'est alors que Rabbi Hanina bar 'Hama entra, mais cette fois-ci, Rav ne recommença pas depuis le début. Rabbi 'Hanina lui en tint rigueur. Avant Yom Kippour, Rav se rendit chez. lui 13 fois afin de se réconcilier, mais il n'accepta pas ses excuses."

Or la guémara remarque : "La loi est que l'homme demande pardon 3 fois, pas plus. Cependant, bien que ce soit le Din, Rav se montra rigoureux envers lui-même."

-> Le Sfat Emet pose la question suivante : si selon la halakha Rav ne blessa pas Rabbi 'Hanina, pourquoi lui demanda-t-il pardon? Et s'il lui demanda, pourquoi ne se contenta-t-il pas de 3 fois, comme la Halakha nous enseigne?

Et il nous donne la réponse suivante : "Bien que selon la Halakha pure, Rav ne lui portât pas atteinte, malgré tout son acte contenait une once d'offense à Rabbi 'Hanina. S'il n'avait repris sa lecture pour personne, Rabbi 'Hanina n'aurait pas été blessé. Mais après avoir relu le passage pour 3 autres personnes, il est compréhensible que Rabbi Hanina ait été blessé lorsqu'il ne voulut pas reprendre sa lecture pour lui également."

Le Sfat Emet explique : "En réalité, selon la loi, Rav n'avait pas besoin de reprendre sa lecture pour Rabbi 'Hanina, et donc ce sentiment de rancœur de Rabbi 'Hanina envers Rav n'était pas justifié. Malgré tout, Rav agit sagement lorsqu'il se rendit chez lui la veille de Yom Kippour afin de se réconcilier, car en ce jour, il y a une insistance particulière sur le fait de se réconcilier avec son prochain, et il n'y a pas de différence s'il a raison de lui tenir rigueur ou non."

La raison à cela est la suivante : si tu as offensé ton ami, la réalité est telle qu'il se sent blessé. Ainsi, ton intention (de vouloir ou non l'offenser) ne change rien.
Même si selon la halakha il n'y a pas eu d'offense, cela n'annule pas la réalité ; cet homme est blessé.
Puisqu'il y a une insistance particulière à ce sujet le jour de Kippour, réconcilie-toi donc avec ton prochain et efface la colère qu'il a contre toi, pour l'avoir blessé.
[rav Barou'h Rozenblum]

"Quelques larmes versées pendant les 10 jours de pénitence, à Kippour, permettent d'éviter beaucoup de larmes pendant le restant de l'année"

[Rav Yaakov Galinsky]

Si seulement on avait conscience de l'impact de nos larmes versées par regret sincère de nos fautes, par amour fou d'Hachem pour souhaiter s'améliorer, vivre un quotidien plus proche de D., ... ; on pourrait s'éviter plein de moments difficiles durant l'année à venir.

Yom Kippour

+ Yom Kippour

-> "Il y a 365 jours dans le calendrier solaire.
Le Satan (haSatan - השטן), qui a une valeur numérique de 364, se tient en accusation contre Israël tous les jours, à l'exception de Yom Kippour"
[midrach Vayikra rabba 21,4 -> 365j - 1j = 364j]

-> "Bien qu'Israël se souille par leurs fautes durant toute l'année, Yom haKippourim vient et les expie (répare)"
[midrach Chir hachirim rabba 1,37]

-> "Si vous vous repentez durant les 10 jours de pénitence, et que vous venez devant Moi le jour de Kippour, même si vous avez des fautes qui s'étendent de la terre au ciel, Je les blanchirai comme la neige"
[Pessikta déRav Kahana]

-> "S'il n'y avait pas Yom Kippour, le monde ne tiendrait pas, car Yom Kippour répare les fautes dans ce monde et dans le monde à venir"
[Pirké déRabbi Eliyahou]

-> "Il n'y a pas de plus grand plaisir à D. que lorsque Ses enfants se débarrassent de leurs impuretés et peuvent se tenir devant Lui totalement purs, intérieurement et extérieurement [à Yom Kippour].

Même si Hachem doit subir l'indignation de voir les fautes s'empiler devant Ses yeux, cela vaut le coup, au regard des hauteurs spirituelles que Ses enfants peuvent atteindre au travers ce processus de raffinement."
[Tana débé Eliyahou Rabba - chap.1]

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-> "A Yom Kippour, les juifs sont liés à D. par de puissants liens d'amour.
Cet état, fait qu'ils sont élevés au niveau des âmes, qui n'ont plus besoin de leur corps pour pouvoir exister sur terre.
Un engagement dans les aspects matériels de la vie ferait interférence avec cette intense liaison entre les juifs et D."
[le Chèm miChmouel]

-> "Une personne est jugée à Yom Kippour selon ce qu'elle est à ce moment précis.
Ainsi, il est essentiel de donner de la force à l'âme et d'affaiblir le corps physique, en ce jour spécial"
[Séfer haChinou'h - 313]

-> "Le dérangement physique dont une personne va souffrir durant Yom Kippour va amener sur elle, une grâce divine qui peut durer jusqu'au prochain Kippour"
[Yichma'h Moché]

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-> "Le mot hébreu pour : "un jeûne" est "taanit" (תענית).
Les lettres de ce mot peuvent être réarrangées en : "tét ani" : donner à un pauvre.
Cela fait référence à la parole de nos Sages : "La récompense principale d'un jour de jeûne est déterminée par le montant de tsédaka donné" (guémara Béra'hot 6b)."

[Chla haKadoch]

En jeûnant, nous minimisons notre matérialité pour laisser davantage s'exprimer notre spiritualité.
Par ailleurs, nous pouvons également y ressentir la mitsva de : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

De même, qu'il ne nous est pas agréable de devoir nous priver de nourriture, par le fait de devoir jeûner, on peut se rendre compte de la souffrance de nos frères qui sont dans cette situation au quotidien.

Aimer son prochain comme soi-même, c'est vivre son vécu, pour mieux comprendre, ressentir sa douleur physique et psychologique.
Comment alors ne pas donner à la tsédaka, alors que nos frères en sont contraints à quasiment jeûner tous les jours, faute de moyens suffisants?

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-> Dans la paracha Pin'has, la Torah détaille les sacrifices apportaient pendant Yom Tov.
Elle emploie le mot : "yom" (jour) pour toutes les fêtes (même pour Roch Hachana), à l'exception de Yom Kippour où ce mot n'est pas utilisé.
Pourquoi cela?

Le midrach (Eliyahou rabba 1) explique le verset : "Il a créé les jours, mais n'en a pas inclut un parmi eux" (Téhilim 139,16), comme faisant référence au jour de Kippour.
Le Yalkout Yits'hak (Rabbi Yits'hak Zoller) commente : A Yom Kippour, les juifs sont comparables à des sacrifices, puisque la graisse et le sang de notre corps diminuent suite au jeûne, et que notre matérialité s'annule, disparaît au profit de notre spiritualité (âme).
De même que nos corps transcendent le plan physique, de même ce jour dépasse la dimension ordinaire du temps.

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-> "Si nous n'avions Yom Kippour qu'une fois tous les 70 ans, cela nous aurait suffi.
Le bonheur qu'éprouveraient les hommes du cadeau superbe qu'est l'expiation de Yom Kippour est indescriptible."
[Rabbi Israël Salanter]

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-> Dans le moussaf des yamim noraïm, Rabbi Amnon de Mayence a introduit : "Les anges se hâteront et seront saisis de crainte et de tremblement et diront : voici le jour du jugement où toute l’armée céleste va passer en jugement."

=> Il faut comprendre : si les hommes craignent le jour du jugement parce qu’ils ont péché et ne savent pas si la justice va les trouver innocents ou non, pourquoi les anges du service, eux, craindraient-ils? Ils ne commettent aucune faute!

Quand un homme accomplit une mitsva en ce monde, il crée un ange qui le défendra dans le monde à venir. S’il a commis une faute en ce monde, il crée un ange accusateur qui l’accusera au jour du jugement. [cf.Zohar III 83b)]

Nos Sages (guémara Yoma 20a) disent que : "haSatan" a la valeur numérique de 364. Pendant 364 jours il a le droit d’accuser, mais le jour de Kippour il n’a pas le droit d’accuser.
Cependant même si le Satan n’accuse pas, tous ces anges destructeurs qui ont été créés par les fautes commises par l’homme sont toujours là et l’accusent. Que fait Hachem?
Il fait tomber une grande peur sur ces anges, et comme ils ont peur, ils ne peuvent pas ouvrir la bouche pour accuser. C’est de ces anges que parle Rabbi Amnon dans son poème, "les anges se hâteront et seront saisis de crainte et de tremblement", tout à coup la peur les saisira et ils ne pourront plus accuser les juifs.
[b'h, compilation personnelle d'un divré Torah de rabbi David Pinto]

"La raison qui fait que l'on nomme aussi Yom Kippour par : "Yom haKippourim" (un pluriel), est parce que ce jour a un pouvoir d'expiation non seulement pour les vivants, mais aussi pour les personnes mortes."

[le Darchei Moché]

=> A Kippour, au-delà de nous juger, D. va réactualiser positivement ou négativement le jugement de tous nos ancêtres, dont nous sommes le prolongement vivant.

Faire téchouva, c'est se nettoyer soi-même de ses fautes, mais c'est également éviter d'en "offrir" à nos ancêtres par ricochet.
A l'inverse, imaginons avec quel plaisir, fierté, ils vont recevoir nos actes méritants, qui vont les élever et les orner de gloire davantage dans le monde de l'éternité.

Imaginons nos milliers d'ancêtres qui nous regardent en permanence, mais en particulier à Yom Kippour. Qu'allons-nous faire pour eux, en ce jour si important?

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-> Le jour est appelé : "Yom haKippourim" (littéralement : "jour des pardons"). Il y a un emploi du pluriel car une double expiation est fournie : pour les vivants et pour ceux qui sont morts.
[Baér héTiv - Ora'h 'Haïm 621,8]

-> Pourquoi est-ce que les morts ont-ils besoin d'une expiation?
Si leurs enfants ou petits-enfants ne vivent pas selon la Torah, ils sont en partie tenus responsables pour avoir échoués à leur avoir donnés une bonne éducation et orientation.
C'est pourquoi ils ont besoin que Hachem leur accorde le pardon même après leur mort.
['Hatam Sofer]

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-> "Au 10e jour de ce 7e mois, qui est le jour des Expiations (yom hakippourim - יוֹם הַכִּפֻּרִים)"
Rabbi Israël Spira (le Bluzhover Rebbe - dans le Séfer Tsvi laTsaddik) demande : "Si Yom Kippour ne dure qu'une seule journée, pourquoi est-il écrit au pluriel (Kippourim)?"
Il répond que la Torah fait allusion au fait qu'en réalité il y a 2 Yom Kippour : le 1er est le jour de Yom Kippour, et le 2e est Hochana Rabba. Ce sont tous les 2 des jours de 'hatima (être scellé dans le livre de la Vie ou de la mort) et de kappara (du pardon).
C'est pourquoi la Torah emploie la forme plurielle : yom hakippourim (יוֹם הַכִּפֻּרִים).

Kippour et Pourim

"Yom Kippour est un jour, comme Pourim (kéPourim). "
[Tikounei Zohar 57b]

-> Kippour, en plus d'amener sur nous le pardon, est aussi le jour de la réception de la Torah, puisque c'est en ce jour que Moché est descendu du Sinaï avec les 2e Tables de la loi (selon guémara Taanit 30b).

-> C'est à Pourim, que les juifs ont accepté la Torah par eux-même (sans en être forcés comme au mont Sinaï).

Le Gaon de Vilna fait un commentaire à ce sujet.
Chaque Yom Tov doit avoir 2 parties : une moitié consacrée à Hachem (prières et Torah) et l'autre moitié pour nous (célébrer la fête par des repas joyeux).

Pourim et Kippour sont comme un seul jour :
-> à Kippour = c'est une journée pour D. (on ne mange pas, on prie toute la journée, ...)
-> à Pourim = c'est une journée pour nous (on mange, boit, on fait la fête, ... en l'honneur de D.).

Kippour est un semblant de Pourim, car en élevant la matérialité, on a la possibilité de dépasser le purement spirituel.
D'ailleurs, c'est la vision juive de la vie : être dans la réalité et la sublimer selon la volonté de D., pour notre plus grand plaisir.

Le Zohar nous enseigne dans ce sens :
"Ce qui peut être accompli à Yom Kippour en affligeant le corps, peut être atteint à Pourim par le biais de la nourriture et de la boisson."

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-> Un Sage a fait remarquer : "Le jour de Kippour les mécréants se déguisent en justes, s'enveloppent du Talith à la synagogue et nous les associons à notre prière.
Le jour de Pourim, c'est le contraire : les justes se déguisent en méchants!"

-> Le Arizal fait remarquer que Yom Kippour est un jour de téchouva par la crainte, tandis que Pourim est un jour de téchouva par amour.

-> En Pourim 1941, dans le ghetto de Varsovie, les juifs étaient brisés et abattus, et il n'y eut personne capable de se réjouir.
Rabbi Kalonymus Kalmich s'exprima ainsi : "Dans le Zohar, il est dit que le jour de Kippour est semblable à Pourim. Ainsi, de même qu'à Kippour, nous sommes obligés de jeûner par décret d'Hachem, et ce qu'on le veuille ou non, de même, faut-il être joyeux à Pourim.
Sans tenir compte du démon nazi qui se déchaîne dehors, on a l'obligation de se réjouir!"

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+ "Toutes les fêtes juives seront un jour annulées, à l'exception de Pourim qui sera toujours célébrée.
Rabbi Eliézer y ajoute : Yom Kippour."

[midrach Yalkout Chimoni Michlé - rémez 944]

-> "Tous les livres des Névi'im et des Kétouvim seront annulés aux jours du machia'h, à l'exception de la méguilat Esther, qui restera, tout comme les 5 livres de la Torah et les lois de la Torah Orale, qui ne seront jamais annulés
[...]
Les jours de Pourim ne seront jamais abandonnés."

[Rambam - Hilkhot Méguila 2,18]

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-> Réflexion du rav Chimchon Pinkous sur la dualité Pourim et Yom Kippour :
"Tant la joie de Pourim que le sentiment de Yom Kippour sont enracinés dans l’essence de la vie elle-même.
A Yom Kippour, on sent que nous recevons une chance de vivre dans le futur malgré notre passé [imparfait].
La joie de Pourim, d’autre part, est pour la vie elle-même (on a été sauvé d'une mort certaine!), le sentiment de joie pour la vie en soi ne peut pâlir ; c’est comme la joie d’une personne le jour de son anniversaire ne diminue jamais parce que c’est le jour où la vie lui fut donnée.
Il en ressort donc que la joie de Pourim n’est pas liée au passé, n’est pas relative aux miracles qu'Hachem accomplit pour cette génération, mais elle est plutôt relative au sentiment [de joie pour la vie même] qui est renouvelé dans chaque génération."

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-> Selon le midrach (Yalkout Chimoni - Michlé 944), après la venue du machia'h, toutes les fêtes seront annulées, à l'exception de Pourim et de Yom Kippour.

-> Le Maharal (Tiféret Israël - chap.53) enseigne que Pourim et Kippour ont pour similitude d'être comparable à une résurrection des morts :
- à l'époque d'Haman, toute la nation juive devait être anéantie.
- à Yom Kippour, en conséquence de nos nombreuses fautes, nous devrions mériter la mort, que D. nous en préserve.

=> Puisque Pourim et Yom Kippour sont toutes les deux une forme de résurrection des morts, il est appropriée de continuer à les observer dans le futur, à l'époque qui suivra celle de la résurrection des morts.

-> Le Maharcha (guémara Béra'hot 58b) enseigne quelque chose de similaire :
Lorsque nous n'avons pas vu un ami depuis une période de 12 mois, nous disons la bénédiction : "qui ressuscite les morts". (michna Broura 225,4)
A Roch Hachana et Yom Kippour, une personne est jugée pour savoir si elle va mériter de vivre pendant l'année à venir ou pas. Ainsi, si l'on revoit un ami plus d'un an après, cela veut dire qu'il a passé le jugement de Roch Hachana et de Kippour en méritant de vivre, et nous devons donc remercier Hachem de lui avoir dispensé d'un décret de mort.