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"La sortie d'Egypte est mentionnée 50 fois dans la Torah.
Ceci nous enseigne que Hachem libéra les juifs du pouvoir du Côté du Mal et leur permit d'acquérir 50 degré de compréhension.
Israël devint ainsi une nation sainte, digne de la révélation.

C'est pourquoi nous comptons le Omer, les 49 jours séparant le 2e jour de Pessa'h de Shavouot.
Ces 49 jours compris entre la sortie d'Egypte et la révélation au Sinaï correspondent aux 49 niveaux.
Chaque jour, Hachem dégagea les juifs d'un niveau d'impureté et leur permit d'atteindre un échelon dans la sainteté, jusqu'au 50e jour où la Torah fut donnée, événement que commémore la fête de Shavouot."

[Zohar 'Hadach]

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-> Les Bné Israël eurent besoin d’une période pour se délivrer de l’impureté égyptienne qu’ils avaient contractée (considérée aussi comme une période de "convalescence" de 49 jours [valeur numérique du mot חולה ('holé) - malade] pour les guérir de leurs impuretés).
Comme une femme "Nidda" (rendue impure par sa menstruation), il devaient se purifier par une «abstinence» de 7 semaines, symbolisant les "sept jours de pureté" qui font suite à la période de menstruation et qui nécessitent d’être comptés ("elle comptera" - Métsora 15, 28), à l’instar des jours de l’Omer (7 semaines de purification plutôt que 7 jours car ils contractèrent en Egypte les 7 sortes d'impuretés : "Nidda", "Zava" [flux sanguin], naissance, mort, "lèpre" du corps, "lèpre" du vêtement et lèpre de la maison. [Séfer Hatodaa].

Ensuite, ils purent s’unir à D. le jour du don de la Torah (considéré comme celui du mariage entre Hachem (le ‘Hatan) et Israël (la Kala). Quant à l’immersion dans l’eau, dont le "mikvé" est le symbole, elle est représentée par le "bain" de la Torah. [Zohar III 97b – Ohr ha'Haïm haKadoch]

"Pourquoi le 2e Temple fut-il détruit?
Parce que la haine gratuite régnait parmi les hommes."
[guémara Yoma 9b]

=> Nous devons adopter l'attitude opposée : nous devons aimer autrui uniquement parce qu'il est juif et parce qu'il est un enfant du Créateur.
En effet, rabbi Akiva dit : "Bien-aimé est l’homme pour avoir été créé à l’image [de D.]" (Pirké Avot 3,14).

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-> Le Saba de Slabodka enseigne :
"Nos Sages, animés de l'esprit Divin, nous ont révélé quelle fut la faute ayant entraîné la destruction du Temple et notre exil : "Pourquoi le 1er Temple a-t-il été détruit? A cause des 3 fautes que les hommes commettaient : l'idolâtrie, les relations interdites et le meurtre.
Mais à l'époque du 2e Temple, pendant laquelle les hommes s'adonnaient à l'étude de la Torah, aux mitsvot et faisaient preuve d'altruisme, pourquoi celui-ci a-t-il été détruit? Parce que la haine gratuite régnait alors.
Cela nous apprend que la haine gratuite équivaut aux 3 fautes que sont : l'idolâtrie, les relations interdites et le meurtre." (guémara Yoma 9)

Comment pouvons-nous rester indifférents devant ce texte [de la guémara], alors que la haine gratuite continue de nous narguer?
Qui sait combien de souffrances et d'épreuves nous attendent encore? Serions-nous donc meilleurs que nos ancêtres? Ils se consacraient eux-mêmes à la Torah, ils respectaient les mitsvot et pratiquaient la charité, et pourtant cela ne les a pas protégé contre la colère Divine.
Or, qu'en est-il pour nous? Nous nous consacrons à la haine gratuite, elle est notre occupation permanente, de jour comme de nuit. Et nous avons en plus l'outrecuidance de nous lamenter sur notre exil.

Nos Sages, soucieux de notre sort, nous ont donné les clés de la délivrance, pour nous permettre d'en sortir. En instaurant ces 3 semaines de deuil, ils ont voulu nous inciter à réveiller notre cœur et à nous ouvrir les voies du repentir. Mais que faisons-nous?
Bien que nous nous conformions à la lettre aux lois et coutumes qu'ils ont édictés, nous les accomplissons comme des enfants, sans prendre conscience de leur sens et sans chercher à nous améliorer.
[...]
Est-il possible de purifier le cœur sans s'adonner au moussar? Ceux qui soutiennent ces choses sont peut-être sincères et agissent pour la gloire du Ciel, mais en définitive, ils retardent la délivrance!"

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-> "La haine gratuite équivaut aux 3 fautes que sont : l'idolâtrie, les relations interdites et le meurtre." (guémara Yoma 9b)

=> Les 3 semaines de deuil sont particulièrement propices pour prendre conscience de cette réalité.
Nous n'avons pas de "concurrence" avec Hachem (puisqu'étant Divin), alors notre égo n'est pas blessé, mais avec autrui que c'est difficile d'éviter d'avoir de la haine gratuite!
Pourtant, c'est une faute tellement grave!!

"Le 8e jour, aura lieu pour vous une fête de clôture" (Pin'has 29,35)

-> Rachi enseigne : Comme pendant les 7 jours [de Souccot], les enfants d'Israël offrent des sacrifices en référence aux 70 nations et qu'ils s'apprêtent ensuite à partir, Hachem leur dit : "De grâce, faites-Moi encore un léger repas, que Je puisse profiter de votre présence."

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-> A Souccot, nous offrons 70 taureaux, qui correspondent aux 70 nations du monde.
Le Gaon de Vilna développe cette notion de la façon suivante.

Les maîtres de la kabbale expliquent que l'humanité entière dépend de 2 peuples majeurs, et que tous les autres leur sont en quelque sorte rattachés.
Ces 2 nations dominantes sont : Ichmaël et Essav.

Cet état de fait apparaît allusivement dans ce passage énonçant les sacrifices de Souccot.
Le 1er, le 2e et le 4e jour de la fête, la Torah fait mention de : "ché'ir izim" ("bouc de caprins"), et pour les autres jours, il est simplement mentionné un : "ché'ir" (bouc) [bien qu'il s'agisse du même animal].
Or, selon la tradition, Ichmaël est désigné comme : "ché'ir izim", et Essav comme "izim".

Il en découle que :
- En additionnant les taureaux offerts pendant les jours où la Torah parle de "ché'ir izim", on obtient : 13 (1er jour) + 12 (2e jour) + 10 (4e jour) = un total de 35 taureaux amenés au Temple. Cela correspond à la moitié des nations du monde (35 sur 70).

- de même pour les autres jours (où il est fait mention uniquement de : "ché'ir") : 11 (le 3e jour) + 9 (5e jour) + 8 (6e jour) + 7 (7e jour) = 35 taureaux.

=> On voit ainsi en allusion que les nations du monde sont partagées en 2, car elles sont toutes rattachées aux 2 peuples dominants.
Si les taureaux sacrifiés le 1er jour sont ceux liés à Ichmaël, c'est parce qu'il est chronologiquement apparu avant Essav.

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-> Le rav Zalman Sorotskin (Oznaïm laTorah) note qu'il est écrit : "Le 8e jour, aura lieu pour vous une fête de clôture".

Le 8e jour, les sacrifices qui y sont offerts sont exclusivement ceux des juifs, car nous ne sommes rattachés à aucune puissance, comme il est écrit : "un peuple vivant solitaire, qui ne se confondra pas avec les nations" (Bamidbar 23,9).

Nous ne sommes pas soumis aux lois de la nature, nous dépendons directement de la providence Divine, et notre lot est celui de la Torah, qu'ont refusé d'avoir Ichmaël et Essav.

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"Le 8e jour, aura lieu pour vous une fête de clôture" (Pin'has 29,35)

Le chiffre 7 fait allusion à ce monde (les 7 jours de la semaine), et le 8 renvoie au monde à venir.
"une fête de clôture" = la venue du machia'h va clôturer le fonctionnement actuel de ce monde, et cela va nous permettre de pouvoir se réjouir pleinement de la présence de notre papa Hachem, qui est malheureusement bien trop voilée actuellement.

=> A l'image de la Soucca (durant les 7 premiers jours de Souccot), nous devons avoir conscience et accepter le caractère éphémère de ce monde.
En effet, un moment de fête éternel nous attendant avec la venue imminente du machia'h!
[toute problématique matérielle devient alors secondaire, tandis que ce qui est spirituel devient primordial à nos yeux!]

=> De même que la Soucca est très fragile aux attaques du vent, de la pluie, ... de même en tant que juifs, nous subissons (individuellement et collectivement) des turbulences dans ce monde.
Cependant, le 8e jour est imminent, et nous pourrons alors nous réjouir seuls en présence de notre papa Hachem.
[certes actuellement c'est les autres nations de ce monde qui gèrent (les sacrifices des 7 premiers jours les concernant), cependant seul le peuple juif est éternel, symbolisé par le fait qu'ils sont les seuls à sacrifier à Hachem le 8e jour!
Quiconque nous porte atteinte, ne peut le faire que parce que D. lui permet, il devra en rendre des comptes, et il disparaîtra contrairement à nous!]

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+ Les sacrifices de Souccot :

-> Le Méam Loez (Pin'has 29,35-39) enseigne :
Au cours des 7 jours de Souccot, on offre 70 taureaux. Ils symbolisent les 70 nations de l'humanité ...
Chaque nation a un ange gardien [parmi les 70 anges qui entourent le Trône de Gloire ], alors qu'Israël est placé sous la direction directe de D., comme il est écrit : "Mais Sa nation resta la part de D. ; Yaakov fut le lot de Son héritage" (Haazinou 32,9).

En offrant ces 70 taureaux à Souccot, nous montrons que les anges gardiens des 70 nations ne sont pas libres d'agir à leur guise ; ils doivent obéir à la volonté de D., leur Maître.
[Ce sacrifice étant offert au Temple au profit de l'humanité,] le midrach déclare : "Malheur aux nations du monde! Elles ne savent pas quel bienfait elles ont perdu en détruisant le Temple. Grâce à lui, elles obtenaient l'expiation de leurs fautes!"
De plus, le midrach commente le verset : "En échange de mon affection, ils me haïssent, et je [continue à] prier" (Téhilim 109,4). Le peuple d'Israël déclare : "Lors de la fête de Souccot, je sacrifie 70 taureaux au bénéfice des 70 nations. Mais au lieu de me manifester leur reconnaissance, elles me haïssent".
Le nombre de taureaux diminue chaque jour de Souccot d'un, ce qui signifie que les nations du monde s'amoindriront progressivement jusqu'à disparaître.
[...]

Les 70 taureaux offerts au cours des 7 jours de Souccot correspondent aux 70 anges gardiens des nations. Leur nombre diminue quotidiennement et présage du déclin futur des nations et de leur disparition ...

Les lettres désignant le 1er, le 2e et le 4e jour de la semaine, forment le mot : אבד (avad) signifiant se perdre ou périr. Le sacrifice expiatoire (sé'ir izim) offert ces jours-là fait allusion à la destruction des empires puissants (izim signifie puissant), [comme dans le Téhilim 9,7 où "avad" signifie : disparu]

Les nations puissantes sont comparées à des "sé'ir izim" (même racine que "az" : puissante).
Parmi elles, la première est celle de Nabuchodonosor que la Torah compare à un lion (cf. Yirmiyahou 4,7). Ainsi, le sacrifice expiatoire "sé'ir izim" du 1er jour de Souccot fait allusion à la destruction et à l'anéantissement de l'empire puissante de Babylonie.

Le sacrifice du "sé'ir izim" le 2e jour évoque l'empire perse qui devint extrêmement fort avant de s'effondrer et d'être vaincu par la Grèce.

La Grèce est le 3e empire auquel il est fait allusion ici.
La Torah emploie le mot "sé'ir" plutôt que "sé'ir izim" car cet empire n'était pas aussi cruel que les autres envers Israël.
La Grèce fut parfois même bienfaisante envers notre peuple, comme le montre l'épisode de la rencontre entre Alexandre le Grand et le Cohen Gadol Chimon haTsadik, rapportée dans la guémara.
La Grèce est le royaume appelé "sé'ir" dans la prophétie de Daniel ("Le bouc [sé'ir] est le roi de Grèce" - Daniel 8,21).

Le sacrifice du 4e jour, pour lequel l'expression employée est : "sé'ir izim", fait référence à l'empire d'Edom (Rome) qui remplaça la Grèce et tyrannisa le peuple [juif].
La Torah prédit que ce 4e empire aussi finira par être détruit : "tout son souvenir d'elles a disparu" (mot : "avad" - Téhilim 9,7).

Les jours restants (le 5e, le 6e, le 7e, le 8e) où manque le mot "izim" (puissant) font allusion aux nations qui se mêlèrent aux 4 principaux empires.
Comme elles n'étaient ni aussi effrayantes ni aussi puissantes que les 4 autres, le "izim" est omis. Cependant, elles finiront par disparaître elles aussi.
Le verset dit donc : "le 8e jour sera un jour d'Atséret (de retraite, clôture) pour vous" = le jour où les grands empires auront disparu, le peuple juif sera délivré de toutes les nations.

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-> Le peuple juif dit à D. :
"Maître de l'univers! Vois la différence entre nous et les nations de la terre. Lorsque Tu leur donnes le meilleurs elles Te mettent en colère. Par contre, si Tu nous accordes un bienfait, nous Te louons.
Tu as donné la paix et l'abondance à la génération précédant le Déluge mais elle n'a pas sacrifié un seul taureau devant Toi. Ces hommes se rebellèrent même contre Toi, comme il est écrit : "Ils dirent à D. : Ecarte-Toi de nous" (Iyov 21,4).
Tu as accordé paix et abondance à la génération de Babel mais un seul homme parmi eux T'a-t-il rendu hommage [en offrant un sacrifice]? Au contraire, ils ont construit une tour pour Te faire la guerre ...
C'est aussi ce qu'ont fait Sodome, Pharaon, Sanhériv et Nabuchodonosor.
Il faut donc accorder tout le bien au peuple d'Israël qui Te louera et T'exaltera pour Tes bienfaits".

Le prophète Yéchayahou dit : "Tu as ajouté [la Torah et les honneurs] à cette nation [Israël], ö D., Tu as ajouté à cette nation. Elle T'a glorifié" (Yéchayahou 26,15).
Chaque fois que D. a élevé un peuple, il ne Lui a pas rendu hommage pour cela. Mais lorsqu'Il a accordé le bien à Israël, "une nation unique sur terre" (Chmouël II 7,23), elle L'a glorifié.

Le peuple d'Israël dit à D. : "Tu nous as donné la fête de la nouvelle lune et nous T'offrons des sacrifices. De même, à Pessa'h, Shavouot, Roch Hachana et Souccot, nous présentons des sacrifices supplémentaires.
Les nations aussi célèbrent des fêtes mais ce ne sont pour elles que des occasions de se gorger de nourriture, de boire et de perpétrer des abominations. Elles T'irritent par leurs transgressions et leur langage grossier.
Par contre, pendant les fêtes que Tu as données aux Bné Israël, ils fréquentent les synagogues et les maisons d'étude puis se rassemblent pour prendre leurs repas avec solennité, chanter et T'offrir des louanges."
Hachem dit à Israël : "Votre conduite convient à Mes fêtes et votre réjouissance sied à votre valeur". Ainsi : "Le 8e jour sera une Atsérét pour vous".
[Méam Loez - Pin'has 30,1]

-> Les 3 événements majeurs qui ont eu lieu à Roch Hachana forment l'acronyme : בנים (enfants - banim) :

- le bét : בטלה עבודה = les juifs en Egypte ont cessé de travailler durement comme esclaves pour les égyptiens ;

- le noun : נפקדה = Hachem s'est souvenu de Sarah, de Rachel et de 'Hanna, en leur permettant d'être enceintes ;

- le youd et mém : יצא מבור = Yossef est sorti de prison et il est devenu vice-roi d'Egypte.

=> Dans la prière nous disons : "Aies pitié de nous, comme un père avec Ses enfants" (ra'haménou kéra'hém av al banim), en souvenir des ces événements.

[Paparout léHokhma de Rabbi Noa'h Lipshitz (un proche du Gaon de Vilna)]

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+ Rabbi Akiva dit : "Heureux êtes -vous Israël! Devant Qui vous purifiez-vous et qui vous purifie?
Votre Père qui est au ciel"
[guémara Yoma 8,9]

-> Rabbi Akiva ne dit pas : "votre Roi", mais "votre Père", car vous êtes pour Lui, comme des fils, vous êtes tous des frères.
Cependant, il y a une condition à cela : que la paix et la fraternité règnent parmi vous, que vous ne fautiez pas les uns envers les autres et que vous pardonniez à celui qui a fauté contre vous.

[si vous agissez comme des frères entre vous, alors je suis votre Père, ce qui n'est pas le cas si autrui est à vos yeux un étranger, un adversaire!
Or, un père agit avec ses enfants d'une façon miséricordieuse, très largement au-delà des actions accomplies.
Combien nous avons à gagner à nous aimer, et combien nous perdons à nous observer avec défiance!]

Chacun de nos pas de téchouva a un impact énorme

+ Chacun de nos pas de téchouva a un impact énorme :

-> La Pessikta Rabbati (chap.44) nous relate une parabole illustrant ce concept de téchouva. Un prince se trouve très loin du palais où réside le roi, son père. Il est à 100 jours de route du palais lorsqu'il apprend que son père désire qu'il rentre à la maison.
La distance, cependant, semble trop grande pour qu'il puisse la parcourir, et il ne pense pas pouvoir entreprendre ce long et pénible voyage. Le roi fait alors savoir que si le prince se met en route, s'il fait ne serait-ce que quelques pas dans la bonne direction, alors le monarque parcourra les kilomètres restants pour rencontrer son fils et le ramener à la maison.
"Fais quelques pas, et je ferai le reste du chemin pour te chercher ; je t'amènerai jusqu'à destination."

C'est ce que signifie le verset lorsqu'il dit : "Revenez à Moi et Je reviendrai à vous!" (Mala'hi 3,7).

Nous devons faire de notre mieux, et alors Hachem viendra à nous. Il est disposé et prêt à parcourir la grande majorité de la distance qui nous sépare de Lui, à condition que nous fournissions un effort honnête.
Lorsque nous essayons de faire téchouva, Hachem nous élève à des niveaux que nous n'aurions jamais cru pouvoir atteindre.
["le repentir est si grand qu'il arrive jusqu'au Kissé Hakavod" (guémara Yoma 86a) ]

-> Le Hafets 'Haïm fut très intéressé lorsque l'invention de l'ascenseur vint à sa connaissance, affirmant que c'était la métaphore parfaite de la téchouva. On appuie simplement sur le bouton pour appeler l'ascenseur et entrer dans le compartiment ; puis l'ascenseur le transporte jusqu'en haut.
De même, si nous entreprenons un simple effort significatif pour revenir à Lui, Hachem fournira l'aide Divine pour nous hisser à des niveaux de téchouva encore plus élevés.

-> Le rav Méir Shapiro fut invité à donner une dracha dans une ville qu'il visitait. Son discours se concentra sur le verset, récité au début de Cha'harit : "Comme tes tentes sont belles, ô Yaakov" (ma tovou ohalé'ha Yaakov - Balak 24,5).
Rachi explique le sens simple : "il vit que les portes n'étaient pas alignées" = Bilaam fut très impressionné par la pudeur qu'il perçut dans la disposition des tentes des Bné Israël, car leurs ouvertures n'étaient pas situées en face de celles de leurs voisins, les empêchant de voir les uns chez les autres.

Le rav Méir Shapiro (Imré Daat - Balak) expliqua le verset de manière homilétique.
Le midrach (Chir haChirim 5,2) raconte que Hachem confia aux Bné Israël : "Ouvrez une petite ouverture [de techouva], aussi petite que la pointe d'une aiguille, et Je vous ouvrirai une entrée permettant le passage de chariots".
Hachem nous affirme que nous devons effectuer une petite amélioration, et qu'ensuite Il nous fera parcourir le reste du chemin.
Telle est l'idée ayant tant affligé Bilaam : il vit que "les portes n'étaient pas alignées", qu'il suffit que la "porte" de techouva d'un juif ne soit qu'une petite ouverture pour que Hachem lui ménage une vaste entrée.
Bilaam fut très jaloux du fait que même le plus petit effort de notre part soit maintes fois rendu par Hachem. Bilaam commenta ce qu'il considérait comme une expression de l'amour sans précédent de Hachem pour le Klal Israël.

-> Peut-être pourrions-nous suggérer que ce concept est évoqué par la forme du chofar que nous sonnons à Roch Hachana, qui présente une très petite ouverture à un bout pour s'élargir de manière conséquente à l'autre bout.
Cela indique que même si nous n'ouvrons sincèrement qu'une petite part de notre cœur pour faire téchouva, alors Hachem élargira cette petite ouverture et nous élèvera.

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-> "Tout comme un mikvé purifie l’impur, ainsi Hachem purifiera également les Bné Israël" (guémara Yoma 85b)

-> La purification du mikvé, dans lequel une immersion complète rend une personne ou un objet pur. Il ne peut y avoir aucune 'hatsitsa, interposition, entre l'objet ou la personne à purifier et les eaux du mikvé, et l'immersion doit être totale. Si ne serait-ce qu'une infime partie, un cheveu, n'est pas immergée, la purification ne s'effectue pas.
Même si 99 pour cent de l'objet a été immergé, l'objet ou la personne n'est pas purifié à 99 pour cent. Sans immersion complète et totale, la purification au mikvé n'est absolument pas effective.

Une deuxième type de purification consiste à utiliser les eaux de purification qui sont aspergées sur les impurs. Si une personne tamé est aspergée d'eau dans laquelle les cendres de la para adouma (vache rousse) sont mélangées, même si l'eau ne touche qu'une partie du corps, ne serait-ce qu'un seul cheveu, la personne a atteint un niveau de purification significatif.

-> Il existe également 2 types de techouva qui sont directement comparables à ces deux méthodes de purification.
Un type de téchouva se produit lorsqu'une personne dit qu'elle regrette toutes ses fautes et affirme qu'elle ne répétera jamais plus ses erreurs. Dans ce type de téchouva, le pénitent se transforme en une personne entièrement nouvelle. C'est comme si sa totalité était immergée dans le processus de téchouva, et qu'il émergeait de cette purification comme un être nouveau. C'est la techouva parfaite, qui peut parfois sembler très intimidante à tenter.

Le deuxième type de téchouva, toutefois, est analogue à l'eau utilisée pour purifier celui qui est impur.
Avec cette méthode, une personne sait de manière réaliste qu'elle ne deviendra pas un tsadik parfait au cours de l'année à venir. Mais elle choisit une action, comme réciter une bénédiction de la Amida avec kavana (intention). Elle sait ne pas pouvoir s'engager à ne plus jamais prononcer de lachon ara, mais elle peut au moins s'assurer que sa table de Chabbat en soit exempte.
Un engagement envers une petite chose, ce qui constitue véritablement un changement pour le mieux, peut également être considéré comme de la téchouva. Bien qu'il ne s'agisse pas d'une téchouva complète, cela reste néanmoins une téchouva significative.

Le but ultime que nous recherchons est la téchouva complète et totale: la téchouva chéléma. Mais même si cela semble hors de notre portée, nous pouvons être rassurés de savoir qu'il existe une autre option valable quant à la façon de faire téchouva.

La grandeur de faire téchouva par amour

+ La grandeur de faire téchouva par amour :

-> La guémara (Yoma 86a) nous enseigne qu'il existe 4 niveaux de fautes et comment faire téchouva pour chacune. Les conditions pour obtenir le pardon varient en fonction du type de faute commise.
1°/ Le premier et le plus bas niveau d'infraction est le fait de ne pas accomplir une mitsva assé, un commandement positif. La téchouva pour ce type de faute efface immédiatement la faute.
Yom Kippour n'est même pas requis pour atteindre ce but.

2°/ Le deuxième niveau de faute est la violation d'un interdit (ne pas faire quelque chose), comme porter du chaatnez ou consommer un aliment non-cacher. Si le fauteur fait ensuite téchouva avec tout ce que cela implique, il n'est toujours pas pardonné.
La téchouva suspend son châtiment jusqu'à ce qu'il atteigne Yom Kippour, qui le purifiera de sa faute.
Il est intéressant de noter que le Meïri (Yoma 86a) déclare que la nécessité de Yom Kippour dans ce cas n'est pas absolue. En effet, celui-ci constitue une aide permettant à la techouva d'un individu d'être totalement sincère et définitive. Toutefois, si le fauteur parvient à atteindre ce niveau de techouva par lui-même, il sera en fait capable d'obtenir le pardon sans avoir besoin de l'aide de Yom Kippour.

3°/ Violer un 'hiyouv karet (une faute dont la punition est la mort (karé [spirituelle])) constitue le 3e niveau de faute.
La téchouva et Yom Kippour ne suffisent pas ensemble pour atteindre l'expiation. Pour ce type de faute, la téchouva, accompagnée de Yom Kippour, suspend la punition, mais le fauteur doit également faire l'expérience de souffrances, afin d'être totalement pardonné.

4°/ Le 4e niveau de faute est le 'hilloul Hachem. La téchouva, Yom Kippour et les souffrances réunis ne suffisent pas à expier ces fautes les plus graves. Pour un 'hilloul Hachem, la mort, est nécessaire pour recevoir le pardon.

-> Le 'Hida (Midbar Kedmot 8,18) enseigne que cette guémara fait référence à celui qui fait techouva par crainte (méyir'a). Il explique que lorsque l'on commet une faute et que l'on fait téchouva par crainte, la faute se transforme en choguég. (selon Rech Lakich (guémara Yoma 86b), une téchouva par crainte permet de transformer des fautes intentionnelles en fautes involontaires [choguég] ).
Ainsi, Yom Kippour est encore nécessaire pour éliminer les restes de la faute. Une téchouva par crainte n'a que la capacité de transformer la faute en involontaire, mais la faute, le 'hiyouv karet et le 'hilloul Hachem demeurent toutes, bien qu'en tant que involontaires.
Des conditions supplémentaires doivent être remplies pour éradiquer tout cela et obtenir le pardon.

En revanche, faire techouva par amour a le pouvoir d'éradiquer tout type de fautes, même le
'hilloul Hachem. (selon Rech Lakich (guémara Yoma 86b), une téchouva par amour permet de transformer des fautes intentionnelles en mérites)
La raison en est que dans le cadre d'une techouva par amour (mé'ahava), les fautes deviennent des mitsvot, et rien de plus que la techouva elle-même n'est nécessaire pour y parvenir.
Une fois ces fautes converties en mitsvot, Yom Kippour et les souffrances sont superflus, puisqu'il n'y a plus de faute à expier.
Etonnamment, le 'Hatam Sofer (drachot 1,19) affirme qu'une faute telle que manger une névéla (carcasse d'animal) est transformée par le biais d'une téchouva par amour en une mitsva telle que consommer le korban Pessa'h.
[l'idée est qu'une avéra de manger pas casher, devient alors une mitsva d'avoir mangé pas casher (d'une certaine façon on pourrait dire qu'elle nous est comptée pas Hachem comme étant réalisée à la perfection, ave toute les kavanot). ]

Le Min'hat 'Hinoukh (mitsva 364,35) déclare que même s'il existe des fautes pour lesquelles la téchouva seule ne suffit pas, c'est seulement lorsque la personne s'engage dans la techouva par crainte (d'Hachem), qu'il parle de techouva incomplète.
La techouva par amour (d'Hachem), en revanche, représente un niveau supérieur de techouva qui sert indépendamment à expier même les violations les plus graves. Avec une techouva par amour, les fautes sont converties rétroactivement en mitsvot.

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-> Cela nous aide à appréhender la pratique de chanter la confession de nos fautes (le Vidouï) à Yom Kippour avec une mélodie qui n'est pas mélancolique ; peut-être même pourrait-on la qualifier de joyeuse.
Le Tiféret Israël (Taanit 4,8) explique que le but du repentir est d'atteindre le niveau de techouva par amour. Parvenir à cet objectif à Yom Kippour transforme les fautes en mitsvot, et c'est pourquoi nous chantons pour célébrer toutes les nouvelles mitsvot que nous acquérons et ajoutons à notre acquis grâce à notre techouva par amour.

-> La guémara (Roch Hachana 16a-b) dit que nous sonnons 2 séries de tékiot (sonneries de Shofar), une avant et une pendant Moussaf. Nous soufflons deux fois pour plonger le Satan dans la confusion.
Tossefot explique que le Satan pense que la 1er série de tekiot est effectuée pour la mitsva du Sho-far et que la 2e série sonnée a pour objectif d'annoncer l'arrivée du machia'h.
Selon Rachi, lorsque celui-ci constate que nous aimons tellement les mitsvot que nous sonnons du chofar deux fois, il se retrouve réduit au silence et ses efforts contre nous sont contrecarrés.

Le rav Akiva Eiger explique que lorsque le Satan nous entend sonner du Shofar pour la première fois, il sait que nous faisons techouva. Il commence donc à établir la liste des fautes que nous avons commises au cours de l'année, et il se donne beaucoup de peine à nous poursuivre devant Hachem.
Puis, il nous entend sonner du Shofar encore une fois. Cette 2e fois témoigne du fait que nous aimons réaliser les mitsvot. Puisque ce faisant, nous montrons que nous aimons vraiment Hachem et Ses mitsvot, alors la téchouva que nous accomplissons est nécessairement par amour. Et ainsi, toutes nos fautes sont converties en mitsvot.
Chaque faute dans notre dossier d'accusation que le Satan, en tant que procureur, énumère à Hachem se retrouve transformée en mitsva. Conscient de ce phénomène, il est réduit au silence, car chaque faute mentionnée finit par jouer contre lui, augmentant les mérites de l'autre côté de la balance.
Telle est la raison, affirme le rav Akiva Eiger, pour laquelle la 2e série de tékiot (sonneries de Shofar) fait taire le Satan.

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+ Pourquoi le baal techouva est-il à un niveau supérieur à celui d'un tsadik gamour?

-> Nos Sages (guémara Béra'hot 26b) enseignent : "à l'endroit où se tiennent les baalé techouva, même les tsadikim complets ne peuvent pas se tenir".
Il est difficile de comprendre en quoi cette affirmation est exacte. Quelqu'un ayant vécu toute son existence dans la pureté et au service de Hachem ne devrait-il pas être à un niveau plus élevé que celui qui a commencé à suivre Hachem et Ses mitsvot bien plus tard dans sa vie?
Le baal techouva a apparemment perdu beaucoup de temps à compenser les nombreuses années pendant lesquelles le tsadik accomplissait des mitsvot et lui non. Pourquoi donc le baal techouva se trouve-t-il à un niveau supérieur?

Le 'Hida (Pné David - paracha Choftim) explique que celui qui a accompli des mitsvot toute sa vie peut certainement atteindre des niveaux élevés. Mais il n'a jamais eu l'occasion de convertir ses fautes en mitsvot.
En effectuant une téchouva par amour (mé'ahava), le baal téchouva, dont le panel de fautes contenait peut-être les plus graves des fautes, subit à présent une transformation par laquelle toutes ses fautes deviennent des mérites.
Un tsadik ne peut accomplir que les 248 commandements positifs de la Torah. Un baal techouva, en revanche, ayant peut-être commis de nombreuses fautes, y compris celles pour lesquelles il est passible de mita et de karet, compte parmi ses mérites ces fautes très sérieuses ayant été transformées en mitsvot, ce qui fait certainement défaut au tsadik complet (gamour).

-> Le 'Hida ('Homat Anakh - Chir haChirim 6,26) enseigne que cela nous aide à comprendre pourquoi l'allusion de Hodech Elloul, le mois consacré à la téchouva, est : Ani léDodi véDodi li.
Le roi Chlomo attire notre attention sur le fait que lorsque nous nous engageons dans le processus du repentir, nous ne devons pas nous contenter d'une téchouva moyenne, médiocre et ordinaire. Ce que nous recherchons, c'est la "téchouva haut de gamme", la téchouva de léDodi, celle de l'amour. [ani léDodi]
La téchouva par amour est le but à atteindre ; par conséquent, dans ce contexte, Hachem est désigné par nous comme notre Bien-aimé (dodi). Nous nous efforçons d'accomplir le genre de téchouva qui ne nous permet pas seulement d'échapper à la punition, mais qui transforme nos fautes en mérites.
Cet allusion nous encourage à poursuivre le type de téchouva qui nous hissera à un niveau plus élevé qu'au départ, avec beaucoup plus de mérites que précédemment.
C'est la raison pour laquelle la première paracha que nous lisons en Elloul contient la phrase très importante "Vous êtes les enfants d'Hachem, votre D." (Réé 14,1). C'est là toute la base du concept de téchouva, qui ne peut être efficace que parce que nous sommes les enfants bien-aimés de Hachem.
[à l'image d'un enfant, même si l'on peut faire des bêtises, nous restons toujours l'enfant adoré de ses parents (Hachem), et nous revenons vers Lui plein d'amour. ]

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+ Les mérites acquis par la téchouva par amour sont des mitsvot absolument parfaites :

-> Le Maguid de Doubno rapporte la parabole suivante :
Un couple était fiancé. Le 'hatan était issu d'une famille simple qui ne possédait pas beaucoup de biens matériels. La famille de la kalla, qui résidait dans une autre ville, était quant à elle très aisée. Lorsque les parents se rencontrèrent pour planifier le mariage, le père de la mariée affirma aux parents du marié qu'il couvrirait avec plaisir la totalité des frais du mariage. Ayant compris que la famille du 'hatan n'en avait pas les moyens, il proposa de payer pour toute la soirée. La seule chose qu'il demanda fut que le père du 'hatan lui achète son costume de mariage.
Avec difficulté, le père rassembla suffisamment d'argent pour acheter un costume bon marché que le marié porterait ensuite lors de son voyage pour aller se marier.
En chemin, il trébucha et tomba, déchirant son costume en plusieurs endroits. Il arriva au domicile de sa fiancée la veille du mariage dans une tenue déchirée et froissée, certainement pas appropriée pour se marier. Son beau-père jeta un coup d'œil à ses vêtements et emmena le 'hatan chez son tailleur pour acheter un costume sur mesure dans le meilleur tissu.
Le père de la kalla expliqua à son gendre : "Maintenant que c'est moi qui t'achète un costume, je ne vais pas acquérir le type de vêtements que tu achèterais pour toi-même. Je vais te choisir le genre de costume que je porterais : avec le meilleur tissu, magnifiquement coupé et parfaitement ajusté."

Le Maguid de Doubno explique : même les mitsvot accomplies par un tsadik comportent probablement des imperfections. Elles sont inévitablement impactées par les limitations humaines. Peut-être n'ont-elles pas été accomplies avec une kavanna parfaite lors de leur exécution, ou ont-elles été entachées par une petite mesure d'arrière-pensée. Peut-être que la mitsva manquait de l'empressement, de la sim'ha ou de la yirat Chamayim (crainte du Ciel) appropriés.
Bien que ce tsadik possède de nombreux mérites, ils ne sont pas parfaits ; ils sont limités par les défauts humains.

Un baal techouva, en revanche, a l'avantage que Hachem transforme ses fautes en mitsvot. Et de quelle manière cela se fait-il?
Elles deviennent les meilleures mitsvot possibles, exécutées de la manière idéale dont Il aimerait que chacune d'elles soit accomplie. Ainsi, les mitsvot nouvellement générées du baal techouva sont parfaites et belles, sans aucun défaut.
Ses mitsvot sont générées par Hachem, et elles sont donc l'essence de la perfection. Hachem affirme : "Maintenant que Je te donne cette mitsva, ce ne sera pas le type de celles que tu pourrais faire toi-même. Je vais te conférer le genre de mitsva que Je voudrais : exécutée parfaitement avec toutes les bonnes kavanot."

C'est pourquoi, enseigne le Magguid de Doubno : ""à l'endroit où se tiennent les baalé techouva, même les tsadikim complets ne peuvent pas se tenir" (guémara Béra'hot 26b)
Un tsadik possède beaucoup de mitsvot et de mérites, mais ils sont tous de nature mortelle exécutés au niveau d'un être humain. Tandis que lorsque le baal techouva accomplit une techouva par amour, il acquiert des mitsvot de nature Divine beaucoup plus élevée.

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+ Comment atteint-on le niveau de techouva par amour (mé'ahava)?

-> L'amour d'Hachem se situe à un degré très élevé, et Rabbénou Bé'hayé ('Hovot haLévavot) en parle comme du niveau final et de la réalisation ultime de celui qui sert Hachem.
Néanmoins, le sentiment fondamental d'amour d'Hachem est déjà inhérent et programmé dans le cœur du juif et nous devons simplement travailler à l'exploiter et à le mettre au premier plan. Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.19) enseigne que notre amour pour Hachem ne doit dépendre d'aucun facteur externe. Nous n'aimons pas notre Créateur à cause des bienfaits qu'Il nous accorde. Ce n'est pas notre argent, notre succès ou notre renommée qui explique pourquoi nous aimons Hachem. Notre amour envers Lui est celui d'un enfant envers son père.
[selon le Ram'hal, l'amour que nous éprouvons pour Hachem, notre Père, est un amour naturel (ahava tivit).]
Un enfant ressent un amour naturel pour son père, pas seulement en raison de ce que celui-ci fait ou achète pour lui. La nature humaine oblige un enfant à aimer ses parents.
De même, notre nature même de Juifs provoque cet amour inné envers Hachem. Il est écrit : "N'est-Il pas [Hachem] votre Père, votre Maître?" (alo ou avi'ha kané'haHaazinou 32,6)

=> Comment peut-on nous ordonner d'aimer?

-> Le rav Akiva Eiger explique : Hachem nous ordonne de L'aimer, mais comment peut-on nous ordonner d'aimer quelqu'un ou quelque chose? Si, par exemple, une personne n'en aime pas une autre, elle ne peut pas apprendre à l'aimer simplement parce qu'elle en reçoit l'ordre. Alors, comment Hachem peut-Il S'attendre à ce que nous L'aimions juste parce qu'on nous dit que nous devons le faire?

La réponse est : "Comme dans l'eau le visage répond au visage, ainsi chez les hommes les cœurs se répondent l'un à l'autre" (Michlé 27,19), signifiant que si quelqu'un vous aime, alors vous l'aimerez en retour. L'amour est reproduit en retour.
Le Shéma que nous récitons quotidiennement déclare : "Tu aimeras Hachem" (véahavta ét Hachem - Vaét'hanan 6,4). Toutefois, juste avant le Shéma se trouve la phrase : "Hachem nous a choisis avec amour" (abo'hét béamo Israël béahava).
Ainsi : une fois que nous reconnaissons que Hachem nous aime, alors nous pouvons facilement être amenés à L'aimer en retour, puisque telle est la nature même de l'amour.

-> Le rav Avigdor Miller enseigne qu'une personne ne devait pas laisser passer un seul jour sans affirmer, au moins une fois : "Je t'aime, Hachem".

Décès de Rabbi Akiva un jour de Kippour

+ Décès de Rabbi Akiva un jour de Kippour :

-> Le midrach (Yalkout Chimoni - Michlé 944) rapporte que Rabbi Akiva décéda le jour de Kippour.
Le midrach raconte à cet endroit, que le prophète Éliyahou se rendit chez Rabbi Yéhochoua Hagarsi, qui était l'élève et le fidèle serviteur (chamach) de Rabbi Akiva, et lui annonça le décès de son maître en prison. Tous deux se rendirent à la prison, allongèrent Rabbi Akiva sur son lit et le transportèrent durant toute la nuit jusqu'à ce qu'ils arrivent à Antipras. Là-bas, une grotte s'ouvrit devant eux, et ils virent une chaise, un banc, une table ainsi qu'une lanterne. Ils allongèrent Rabbi Akiva dans la grotte et sortirent. Dès qu'ils sortirent, la grotte se referma et la bougie se mit à brûler.

Le midrach conclut : "Lorsqu'Éliyahou vit cela, il dit : Heureux sont les tsadikim, Heureux sont ceux qui s'adonnent à la Torah, et Heureux sont ceux qui craignent D., car une place vous est réservée et gardée dans le Gan Eden pour le monde futur. Heureux sois-tu Rabbi Akiva d'avoir trouvé une auberge agréable au moment de ta mort.' "

-> Rabbi Akiva fut tué par les romains d'une mort cruelle et terrible, ils arrachèrent sa chair avec des peignes de fer. Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) écrit qu'ils lui ont arraché sa chair pendant 40 jours, depuis Roch 'Hodech Eloul jusqu'à Yom Kippour, jusqu'à ce que son âme le quitte, le jour de Kippour.

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+ Au sujet de sa mort :

-> La guémara (Béra'hot 61b) : "Lorsque Rabbi Akiva fut exécuté, l'heure de la lecture du Shéma approchait. Alors qu'ils arrachaient sa chair avec des peignes de fer, Rabbi Akiva acceptait sur lui le joug Divin. Ses élèves lui demandèrent alors : "Notre Maître, à tel point?"
Il leur répondit : "Toute ma vie, j'étais peiné de ne pas pouvoir accomplir le verset : 'De toute ton âme' (bé'hol nafché'ha) c'est-à-dire même s'il te prend ton âme. Je me demandais quand viendrait le moment où je pourrais l'accomplir ; maintenant que j'ai l'opportunité de l'accomplir, ne le réaliserais-je pas?"
Il prolongea la prononciation du mot "E'had" jusqu'à ce que son âme le quitte. Une voix céleste retentit et annonça : "Heureux sois-tu Rabbi Akiva, que ton âme soit sortie lorsque tu prononçais le mot E'had ".

-> La guémara Yérouchalmi (Béra'hot 9,5) décrit l'exécution de Rabbi Akiva, et nous raconte que lorsqu'il se tenait devant Turnus Rufus qui allait l'exécuter, l'heure de la lecture du Shéma était arrivée. Rabbi Akiva récita le Shéma et sourit. Turnus Rufus lui dit alors : "Récites-tu une formule magique ou bien souris-tu pour te moquer des souffrances?"
Rabbi Akiva lui répondit : "Je ne récite ni une formule magique, ni ne me moque des souffrances ; j'ai récité toute ma vie ce verset 'Tu aimeras Hachem, ton D., de tout ton cœur, de toute ton âme, et de tout ton pouvoir. Jusqu'à présent, je L'ai aimé de tout mon cœur et de toute ma fortune, mais je n'ai pas encore été éprouvé 'par mon âme'. Maintenant que Hachem m'éprouve et me teste par 'mon âme' ne me réjouirais-je pas?"

"Tout celui qui prend le deuil sur Jérusalem mérite de voir son bonheur (à Jérusalem)" (guémara Taanit 30b).

-> Le principe sous-jacent est le suivant : Toutes les facultés d'une personne sont inspirées par ses pensées. L'essence d'une personne est attirée par ce à quoi elle pense.
Ainsi, lorsqu'une personne a des pensées saintes et pleure Jérusalem, ses pensées et son essence sont dans le domaine de la sainteté.

Le mot hébreu pour "mérite" (zo'hé - זוכה) est lié au mot pour "raffinement" (izdak'krout - הזדככות).
Ainsi, le sens profond de la déclaration ci-dessus est que lorsqu'une personne a des pensées saintes et pleure sur Jérusalem, elle s'affine et voit, au moment présent, un peu de la réjouissance qui se produira dans l'avenir.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Eikha ]

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=> "La présence Divine ne réside [dans l'homme] que lorsqu'il est joyeux" (guémara Shabbath 30b).
Il s'ensuit qu'un état de deuil précipite l'absence de D. dans la vie de la personne.
Néanmoins, le deuil de Jérusalem affine l'homme et lui permet de ressentir la Présence divine.

"Celui qui garde le Shabbath est considéré comme ayant gardé la Torah toute entière [...]
Quiconque transgresse le Shabbath est considéré comme ayant renié toute la Torah"

[midrach Chémot rabba 25,12 ; midrach Aggada 15,34]

"Rien ne peut s'opposer à la téchouva.
Même si quelqu'un a pu commettre toutes les fautes du monde, il pourra [toujours] faire téchouva sur chacune d'elles"

[Chla haKadoch - Roch Hachana - Dérékh 'Haïm To'ha'hat Moussar 114]

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[Précisions :
-> une personne qui faute volontairement, pensant qu'elle pourra ensuite faire téchouva, il lui sera alors extrêmement difficile de le faire car ce qui l'a poussé à fauter est cette capacité à se faire pardonner.
-> remettre notre téchouva à plus tard, c'est jouer avec le feu, car qui sait combien de temps il nous reste à vivre, si le machia'h ne sera pas déjà arrivé (le repentir ne sera alors plus possible), si l'envie nous passe et qu'on oubliera de le faire avec autant de sincérité, ...]