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Tremper 2 fois pendant le Séder

"Ils prirent la tunique de Yossef, égorgèrent un bouc et trempèrent la tunique dans le sang" (Vayéchèv 37,31) <-> Pessa'h

Le Ben Ich 'Haï fait remarquer que dans toute la Torah, on trouve 2 fois la mention de "tremper" :

-> une 1ere fois : au sujet des frères de Yossef et de la manière dont ils ont trempé sa tunique dans le sang (cf. verset ci-dessus) ;

-> une 2e fois : paracha Bo (Chémot 12,2), il est écrit : "Vous prendrez un bouquet d'hysope, vous le tremperez dans le sang qui se trouve dans la coupe et vous toucherez le linteau et les 2 montants avec le sang qui se trouve dans la coupe".

Le Ben Ich 'Haï dit que la pratique de tremper 2 fois pendant le Séder de Pessa'h (cf. le ma nichtana où l'on pose la question : "Pourquoi trempe-t-on 2 fois alors, que les autres nuits, on ne trempe pas même une fois ?"), vient afin de faire un parallèle avec ces 2 mentions de "tremper" dans la Torah.

Il semble évident que la 2e mention est en lien avec Pessa'h.
Mais que vient faire le trempage de la tunique de Yossef dans le sang avec la fête de Pessa'h, au point où nous devons le commérer pendant le Séder?

Le Ben Ich 'Haï de donner la réponse suivante.
Les juifs ont terminé l'esclavage en Egypte (cf. la 2e mention dans la Torah), parce qu'il y a eu à l'origine de la haine et du lachon ara, dont le 1er trempage fait partie.

Ainsi, les 2 sont liés : le 1er (la tunique) a été un catalyseur entraînant l'arrivée de Yossef en Egypte, qui a entraîné ensuite celle de tout le peuple juif, et c'est cela qui a rendu possible le 2e : la délivrance.

A la fin de la Haggada de Pessa'h, lorsque nous souhaitons sincèrement : "l'année prochaine à Jérusalem" (léchana aba bé'Yérouchalayim), nous voulons qu'ait lieu la délivrance (guéoula - 2e trempage), mais pour que cela devienne une réalité, nous devons revenir à l'origine du 1er trempage : arrêter de dire du lachon ara et d'avoir de la haine entre nous.

En effet, les 2 étant liés, si nous désirons l'un, nous devons forcément vouloir l'autre, pour que cela se réalise.

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-> Le fait de devoir attacher plusieurs hysopes en une botte (cf. 2e trempage), est un symbole de l'unité du peuple juif, qui est une condition préalable à une libération de l'exil.

-> Selon le midrach, en Egypte, aucun juif n'a dit de lachon ara sur une autre personne, rectifiant par là la faute des frères de Yossef.

Rabbi Mattisyahou Salomon dit : "En faisant de même à notre époque, nous pouvons également espérer quitter l'exil actuel".

Les élèves de Rabbi Méïr rapportent les propos d'Hachem : "Elle est méritoire la confiance qu'ils (les juifs) ont eu envers Moi, assurés que Je diviserai la mer pour eux.

Ils n'ont même pas demandé à Moché : "Comment pouvons-nous sortir vers le désert, sans nourriture pour la route?"
Mais ils ont eu confiance et ont suivi Moché."

[midrach Yalkout Chimoni - Chémot 233]

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+ "Hachem dit à Moché : Pourquoi m'implores-tu? Ordonne aux enfants d'Israël de se mettre en marche." (Béchala'h 14,15)

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm Portique.1 chap.9) :
"Si les hommes se montrent à la hauteur de la émouna et de la confiance qu'on attend d'eux, s'ils se mettent en marche droit vers la mer sans crainte et en toute sérénité, la force de leur conviction que la mer peut s'ouvrir devant eux suscitera une réaction dans le Ciel, qui donnera corps au miracle et à l'ouverture de la mer"

=> Une confiance absolue en D. est le garant de l'accomplissement du miracle dans lequel l'homme place son espoir.

 

-> "Par quel mérite les juifs purent-ils assister aux miracles et chanter le Cantique de la Mer?
Par le mérite de la foi dont ils avaient auparavant fait preuve."
[midrach Chémot rabba 22,3]

La traversée de la mer Rouge

+ La traversée de la mer Rouge :

-> Des anges vont descendre et faire passer les colonnes de nuées et la colonne de feu de l'avant vers l'arrière du camp, afin qu'elles servent de rempart contre les égyptiens qui approchent.
[Ramban et Sforno]

-> La colonne de feu :
Elle va barrer l'accès aux égyptiens, et éclairer le camp d'Israël. [Pirké déRabbi Eliézer 49]
Elle protège alors de tout projectile, comme les flèches (Rachi - Béchala'h 14,19).
D'ailleurs, le Méam Loez rapporte que les égyptiens étaient tellement nombreux, qu'ils auraient pu ensevelir le peuple juif en lui jetant de la terre.

-> Les colonnes de nuées :
Selon le midrach Téhilim, elles interceptaient et renvoyaient les projectiles (ex: flèches, pierres) à l'envoyeur, et elles étouffaient le bruit des trompettes des égyptiens qui voulaient instaurer un climat de peur.
A l'inverse, Hachem les bombarde d'une avalanche d'éclairs et de tonnerre, au point que le sol en frémit.

Pendant ce temps, les colonnes de nuées vont entourer de toutes parts les égyptiens, les laissant dans une obscurité totale.
[c'est le 7e jour de la plaie des ténèbres, qui avait été mis en attente pour ce moment là]

La Mekhilta (14,19) enseigne qu'au plus fort de l'obscurité noire comme de l'encre, D. a fait un miracle pour laisser, l'espace d'un instant, les égyptiens voir le camp des juifs, et ils ont pu observer que ce camp était parfaitement éclairé.

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-> En ce qui concerne l'entrée dans la mer Rouge, certains Sages sont d'avis que le peuple a débattu pour savoir qui aura l'honneur d'y faire le 1er pas.
D'autres pensent qu'ils ont attendu que la mer se fende avant d'entrer, afin qu'il soit manifeste que Hachem réalise ce miracle pour punir les égyptiens, et non pour sauver la vie des juifs se noyant.

Nos Sages enseignent que sans attendre le résultat de ces réflexions, la tribu de Binyamin s'est avancée dans la mer, ce qui provoqua une grande agitation dans le peuple, et Moché est alors intervnu pour calmer les esprits. [Méam Loez]

Mais entre temps, Na'hchon, fils de Aminadav, de la tribu de Yéhouda a dépassé la tribu de Binyamin et il s'enfonce en 1er dans la mer déchaînée. [Mékhilta ; guémara Sota 37a], il est suivi par toute sa tribu, qui avance jusqu'à ce que l'eau atteigne leur bouche et leurs narines les empêchent de respirer.

-> En récompense pour cela :
Puisque leur préoccupation essentielle était de glorifier et de sanctifier le nom de Hachem, la tribu de Binyamin sera récompensée en abritant sur son territoire le Saint des saints; et quant à Yéhouda, c'est à lui que reviendra la monarchie héréditaire, ainsi que les autres parties du Temple qui seront sur son territoire.
[Mékhilta]

Na'hchon aura 5 héros d'Israël parmi ses descendants : le roi David, Daniel, 'Hanania, Michaël et Azariel. Le machia'h est donc un de ses descendants (midrach Chémot rabba).
Après l'inauguration du Sanctuaire, parmi les princes des 12 tribus d'Israël, c'est lui qui va être le 1er à amener un sacrifice (Bamidbar 7,12).

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-> Il est écrit : "ayéta Yéhouda lékodcho" (Yehouda a sanctifié Hachem- Tehillim 114,2, psaume que nous disons dans le Hallel).
Rachi explique que cela fait référence à Na'hchon ben Aminadav, le nassi de la tribu de Yéhouda, lorsqu'il a sauté dans la mer Rouge avec messirout néfech et la mer s'est alors ouverte.

Rabbi Yaakov de Lissa (Maassé Nisim - Haggadah de Pessa'h) demande que si le verset se réfère à Na'hchon ben Aminadav, il devrait dire היה (aya) qui est au masculin, et non היתה (ayéta), qui est un temps féminin.
Il répond que היתה (ayéta) fait référence à Tamar, la grand-mère de Na'hchon ben Aminadav. Elle était mosser néfech (don de soi), préférant être jetée dans le feu et mourir plutôt que d'embarrasser Yéhouda (comme discuté dans Rachi - Vayéchev 38,25).
Sa messirout néfech s'est transmis dans les gènes de ses descendants, et c'est ainsi que Na'hchon ben Aminadav a eu la volonté d'être mosser néfech et de se jeter dans la mer.
Car c'est la nature de la messirout néfech pour Hachem : elle se transmet à ses descendants.

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-> Sur l'ordre de D., Moché met son bâton de côté et lève très haut la main.
Immédiatement, la mer reflue vers les côtés et commence à s'ouvrir. [midrach haGadol]

-> Dans le monde entier, lorsque les eaux de la mer se séparent, les hommes entendent un fracas terrible, à en percer les tympans.

Au moment où la mer se fend, toutes les eaux du monde se fendent également et souhaitent rejoindre la mer, car voulant faire partie active de ce miracle, en étant "sur place".
Ainsi, les eaux des sources, des lacs, celles contenues dans des tonneaux, des verres, ... se fendent également.
Dans la mer, les bateaux sont ballottés par les remous de ces eaux se divisant.
[Mékhilta ; Sékhél Tov - Béchala'h 14,21]

-> Moché, debout sur la rive, comme pour faire bouclier contre les égyptiens qui approchent, attend que le dernier des enfants d'Israël se soit engagé dans la mer, et à ce moment seulement, il s'autorise à les rejoindre.
[Abravanel]

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+ Nos Sages énumèrent les 10 principaux miracles qui se sont produits sur la mer :

1°/ D. n'a pas fendu la mer en une seule fois, mais cette ouverture était comme une fissure qui avançait et s'ouvrait à mesure que les enfants d'Israël pénétraient plus profondément dans la mer.
[Malbim]

2°/ Le lit de la mer, solidifié en une épaisse couche de glace n'était pas mouillé ou glissant.
Les juifs l'on traversé comme s'ils marchaient sur un terrain plat sans aucun obstacle ni crevasse.
[Malbim]

[normalement, plus on avance dans la mer plus on descend, et à l'inverse en sortant.
Hachem a fait en sorte que le niveau reste toujours le même, afin de ne pas nous fatiguer!]

3°/ Les 2 murs d'eau dressés de chaque côté du passage formaient un arc de cercle au-dessus des juifs, leur donnant l'impression de marcher dans une galerie qui les gardait au chaud et les protège des éléments déchaînés. [Mékhilta]
Il est miraculeux d'avoir chaud, alors qu'on est entouré de murs de glace.

Ces 2 murs formés par les eaux solidifiées se dressent de part et d'autres, et s'élèvent plus haut que les sommets les plus élevés de la terre. [Targoum Yoanthan]

Cette galerie se dessinait en demi-cercle : les juifs ne sont pas ressortis de la mer sur la berge opposée, mais sur la même rive, en un point très distant de celui par lequel ils y étaient entrés.
Ils sont donc revenus sur la même rive. [Rambam ; Ibn Ezra]

4°/ L'eau ne s'est pas simplement fendue, laissant un passage pour les juifs, mais elle s'est séparée en 12 défilés différents de façon à former une galerie distincte pour chacune des tribus.
[Mékhilta]

-> Le midrach (Mékhilta Béchala'h) enseigne que la mer se fendit en 12 voies correspondant aux 12 tribus d'Israël. Chaque tribu empruntait son propre passage et c'est là le sens de : "A celui qui fendit la mer Rouge en tronçons" (Téhilim 136,13).

-> "C'est mon D. et je L'embellirai" (zé Eli vé'anvéou - Béchala'h 15,2)
Rabbénou Bé'hayé commente : le mot "zé" (זה) a une guématria de 12, correspondant aux 12 passages tracés pour Israël.

-> Le Rambam écrit que ces 12 passages prenaient la forme d'un arc-en-ciel. En effet, les chemins qu'empruntèrent les Bné Israël n'étaient pas rectilignes comme s'ils traversaient la mer Rouge d'un bout à l'autre.
C'est également l'avis de Tossefot (Erouvin 15).
Rabbi Eliézer Na'hman Pouah, élève de rabbi Ména'hem Azaria de Pano, nous enseigne que les sillons qui furent formés dans la mer Rouge sont encore visibles jusqu'à nos jours.

-> Le Pirké déRabbi Eliézer explique : puisque chaque tribu disposait de son tronçon personnel, il y avait des fenêtres formées par l'eau sur les murs, afin que les tribus puissent se voir les unes les autres.

-> Le Daat Zékénim (Béchala'h 14,29) ajoute que les fenêtres dans les murs permettaient aux tribus de communiquer et de se calmer les uns les autres.

-> Le Mékhilta ajoute que ces murs étaient parfaitement transparents tels des saphirs et des diamants.
La colonne de feu qui guidait le peuple se déplaçait à travers les murs d'eau, si bien que les Bné Israël avaient l'impression de se trouver dans des pièces remplies de lumières.

-> Rabbénou Bé'hayé explique également que la mer Rouge ne se fendit pas d'un seul coup dans toute sa longueur, mais seulement au rythme de la progression des Bné Israël.
Le roi David évoque cette idée : "La mer vit et s'enfuit" (Téhilim 114,3). Plus le peuple juif avançait, plus la mer se fendait sous leurs pas. En effet, plutôt que de fendre la mer d'un seul coup, Hachem la faisait reculer petit à petit devant chaque pas des Bné Israël.
=> Pourquoi Hachem agit-Il ainsi?

Rabbénou Bé'hayé répond que l'intention de D. était d'ancrer profondément la émouna au sein du peuple juif, en leur apprenant à se maintenir à un niveau élevé d'émouna et de confiance en D.
En s'ouvrant petit à petit, la mer habituait le peuple à lever les yeux au ciel et à implorer la miséricorde du Créateur.

[c'était à l'image de la manne qui tombait une fois par jour, car selon rabbi Chimon bar Yo'haï (guémara Yoma 75) : puisque la manne tombait une fois par jour, ils devaient prier chaque jour pour la ration du lendemain et créer à travers une prière ce lien quotidien avec leur Créateur.]

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5°/ Les murs et le sol de chaque tunnel n'étaient pas faits de simples blocs de glace, mais d'une mosaïque décorée de motifs d'une rare beauté pour permettre aux juifs de jouir de la traversée.
[Mékhilta]

6°/ A l'intérieur des murailles d'eau de mer salée coulaient des sources d'eau douce et potable.
Les enfants y découvraient des arbres fruitiers, des douceurs, du miel, de l'huile et ils n'avaient qu'à tendre la main pour se servir à volonté.
Les animaux aussi trouvaient de l'herbe croissant sur les murs, et ils broutaient comme s'ils étaient au pâturage.
[midrach Chémot rabba 21,10]
Le Maharal ajoute que dans la mer Rouge les enfants ont rassemblé des fruits et ont nourri les oiseaux avec, comme récompense du fait qu'ils ont chantaient avec les juifs le Cantique de la mer pour embellir l'harmonie du chant.

Le mot "muraille" ('homa - חמה) a la même valeur numérique que le terme : "gan" (jardin - גן), afin de nous enseigner que la mer fournissait de nombreux arbres fruitiers aux Bné Israël qui s'en nourrissaient durant leur traversée.
En effet, il est écrit dans le midrach rabba que les petites enfants pleuraient. Ainsi, pour les apaiser, les mamans cueillaient des fruits directement des arbres fruitiers.
[de plus, il est écrit : "les eaux étaient pour eux une murailles" (וְהַמַּיִם לָהֶם חֹמָה - véamayim lahem 'homa - Béchala'h 14,29) : les 3 dernières lettres ont une guématria de 85, équivalente au terme "mila" afin de nous enseigner que par le mérite de la circoncision qu'il avait inscrite sur sa chair, le peuple d'Israël traversa la mer Rouge dans la quiétude et la paix.]

-> Selon le midrach (Chémot rabba 21,10), alors que les femmes portaient leurs enfants dans la mer, certains d'entre eux se mirent à pleurer. Leurs mères se sont alors penchées sur les murs d'eau et ont extrait divers fruits pour eux.
Le Targoum Yonathan ben Ouziel (Bechala'h 15,19) décrit des arbres fruitiers, des légumes et d'autres délices sur le fond de la mer (et non dans les parois de l'eau).

7°/ Dès que les juifs avaient étanché leur soif, les sources arrêtaient de couler, comme une bouteille qu'on referme après usage.
[Mékhilta]

8°/ Les murs de glace étaient de cristal, parfaitement translucides, et permettaient aux membres d'une tribu de voir les tribus des galeries adjacentes.

Des ouvertures ménagées dans la glace leur permettaient de s'entretenir à volonté les uns avec les autres, d'entonner tous ensemble des hymnes et des louanges à D., et de se sentir plus en sécurité, plus unis et plus détendus.
[Pirké déRabbi Eliézer 42]

9°/ A l'instant où les égyptiens sont entrés dans la mer, le sol parfaitement sec sur lequel avaient marché les enfants d'Israël s'est transformé en terre boueuse et brûlante.
[Mékhilta]

10°/ Les murs de glace se sont effondrés sur le passage des égyptiens, précipitant sur eux des blocs de glace lourds comme des pierres.
[Mékhilta]

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+ Une 11e plaie ?

-> En comptant les subdivisions, le nombre de plaies qui va se produire est :
- selon Rabbi Yossi : de 10 en Egypte et de 50 sur la mer.
[c'est la main de D. : 5 doigts d'une main *10 plaies]

- selon Rabbi Eliézer : de 40 en Egypte et de 200 sur la mer.
[les 50 précédentes * les 4 éléments fondamentaux de la matière (le feu, l'eau, l'air, la terre)]

- selon Rabbi Akiva : de 50 en Egypte et de 250 sur la mer.
[il ajoute aux 4 éléments, l'attribut de colère divine : 50*5]
[midrach Téhilim]

=> Quelle que soit la façon dont sont effectués ces calculs, il en ressort que les souffrances infligées aux égyptiens ont été plus dures sur la mer qu'en Egypte (5 fois plus nombreuses!), car ils n'avaient toujours pas appris la leçon, continuant de se rebeller contre Hachem.

-> Selon le Vayagèd Moché, le fait qu'il y a eu beaucoup plus de plaies à la mer Rouge plutôt qu'en Egypte, est en raison de la gratitude envers les égyptiens pour nous avoir hébergés.
["N'aie pas en horreur l'Egyptien, car tu as séjourné dans son pays" (Ki Tétsé 23,8) ]
Même s'ils n'ont pas été de très bons hôtes, ce mérite a suffit pour les protéger, ce qui n'a pas été le cas en dehors de chez eux : à la mer Rouge (où la main de D. fut totale).

-> Selon le rav Yé'hezkel Lévenstein, ce nombre important de plaies que les égyptiens ont reçu, témoigne du grand amour de Hachem pour Son peuple.
En effet, plus un enfant est précieux aux yeux de son père, plus sera importante sa colère envers toute personne qui osera lui faire du mal
=> Selon nos Sages, les plaies sont comme un baromètre indiquant l'amour de D. pour Son peuple.

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-> Un des plus grand miracles qui a pris place lorsque Pharaon est entré dans la mer Rouge est que les égyptiens n'ont pas pris avec eux leur flotte de bateaux, comme ils auraient dû le faire.
[Abarbanel]

-> Selon le Ramban (Béchala'h 14,4), l'entrée de l'armée égyptienne dans la mer Rouge est un miracle aux proportions énormes, puisque cela défit toute logique que Pharaon ait pu accepter de prendre toute son armée dans un si grand danger.
Cette folie temporaire a été insufflée par Hachem afin d'amener la destruction de l'armée égyptienne.

-> Selon d'autres commentateurs, les égyptiens n'ont pas remarqué qu'ils étaient entrés dans la mer.
En effet, ils étaient dans une obscurité totale pendant la nuit [selon le Roch causée par la Colonne de Nuages, ou selon Abarbanel par la colonne de Feu qui rendait tout autour tellement brillant qu'on y voyait plus rien], et ils pensaient qu'ils marchaient sur une terre sèche normale. ['Hizkouni]

-> C'est pour cela qu'il est écrit : "Hachem combattra pour vous et vous, gardez le silence!" (Béchala'h 14,14)
Le peuple juif a reçu l'obligation de ne pas faire de bruit, car certes les égyptiens ne pouvaient rien voir, puisqu'ils étaient recouverts de la Colonne de Nuages, mais ils avaient toujours la possibilité d'entendre le moindre bruit.
C'est pourquoi, ils ne devaient pas faire de bruit, pour que les égyptiens n'essaient pas de leur tirer dessus des flèches (ou autres) et ainsi leur causer des dommages. [Ralbag]
[les eaux de la mer Rouge se sont divisées en 12 tranchées pour chacune des tribu et elles ne coupaient pas le bruit. Ainsi, les Pirké déRabbi Eliézer (42) rapportent que les différentes tribus pouvaient se parler entre elles pendant la traversée de la mer.]

-> "voici que l'égyptien était à leur poursuite ; remplis d'effroi, les Bné Israël jetèrent des cris vers Hachem" (Béchala'h 14,10).
Selon le Tossefot haShalem (4), les juifs ont reçu l'ordre de rester silencieux afin que les égyptiens n'entendent pas leurs "cris [d'effroi, de peur] vers Hachem", car cela constituerait un 'hilloul Hachem.

-> Selon la Mékhilta, Moché a dit aux Bné Israël : "Hachem peut vous aider même si vous restez silencieux, et encore davantage si vous Le louez, Il viendra à votre assistance et se battra pour vous".

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-> Le matin du 7e jour suivant la sortie d'Egypte, est sur le point de se lever, les égyptiens s'engagent à l'intérieur de la mer, à la poursuite du peuple juif.
Selon le Rokéa'h, les égyptiens se sont divisés en 12 bataillons, chacun poursuivant une tribu.

De même qu'ils ont entraîné les juifs en esclavage par la tromperie, de même, c'est en se leurrant qu'ils vont se précipiter dans les profondeurs de la mer, totalement inconscient de ce qu'il va leur arriver. [Mékhilta]
Cette obstination à poursuivre à tout prix le peuple juif, est un miracle de plus.

-> La colonne de feu va se coller à eux, faisant fondre les murs de glace, entraînant la chute de blocs de glace, et le déversement de trombes d'eaux glacée.

-> Selon le Léka'h Tov, il y aura un autre miracle : l'apparition de l'image d'une jument dans la nuée, entraînant tous les chevaux (étalons) après elle dans les profondeurs de la mer. Cela empêche tout demi-tour des égyptiens.

-> Selon le Malbim (15,5), pour permettre aux juifs de traverser la mer Rouge, Hachem a élevé le fond de la mer pour le mettre au niveau du sol (sans avoir besoin de descendre puis remonter des profondeurs de la mer). Au moment où la mer est retournée à sa position initiale, Hachem a fait que ce "sol" s'effondre, et le nombre important de petites pierres résultant de cette explosion flottait dans l'eau et a rendu impossible la fuite pour les chevaux qui voulaient nager hors de l'eau.
[selon le Nétsiv, les chevaux étaient bloqués par le nombre important de soldats qui étaient à pied, d'autres chevaux se sont enfoncés directement avec leur cavalier comme une lourde pierre, ...]

-> Rachi (Béchala'h 14,24) rapporte que la colonne de nuées est descendue dans la mer pour en a fait comme de la boue ; et la colonne de feu l'a portée à ébullition entraînant que les sabots des chevaux se sont détachés.
Les chevaliers, violemment éjectés, s'écrasent et se brisent les membres.

Les chars sont la proie des flammes, les armes sont aussi consumées, et tous les bijoux et trésors qu'ils ont emportés avec eux s'éparpillent dans les profondeurs. [Mékhilta ; Rabbénou Béhayé]

La boue est si profonde qu'ils ne peuvent avancer d'un pas. [Rabbi Avraham - fils du Rambam]

Les douleurs brûlantes qui les font à présent souffrir sont semblables aux feux de l'enfer. [Ohr Yé'hezkel]

C'est le moment que vont choisir les sauterelles qui ont survécu à la plaie d'Egypte pour passer de nouveau à l'action. [Imrei Noam]

Pas un membre des égyptiens ne demeure indemne.
Alors que l'air que respirent les juifs est chargé des parfums les plus délicieux, celui des égyptiens est d'une odeur écœurante.
[Mékhilta]

Des anges destructeurs versent sur eux du feu et du soufre, tandis que des grêlons et des flèches ne cessent de les harceler. [Mékhilta]

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-> "Il n’en est pas resté un seul" (lo nichar bahem ad e’had")

"Bahem ad e’had" : les dernières lettres forment le mot "Madad" (mesure).
Cela nous insinue que la même mesure utilisée par les égyptiens quand ils jetaient les enfants juifs dans le fleuve a été utilisée envers eux, et il n’en est pas resté un seul.
[Karné Remim]

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-> Le Nétsiv enseigne :
Les masses d'égyptiens qui sont arrivées au bord de la mer Rouge se sont divisées en 3 groupes :
- beaucoup d'entre eux ne sont jamais entrés dans la mer Rouge, et ont juste regardé tout le spectacle depuis les bords de la mer :
- un autre groupe était dans la mer Rouge, mais lorsque les eaux ont commencé à retourner à leur état normal, ils ont fui en nageant jusqu'au rivage ;
- le 3e groupe s'est noyé dans la mer Rouge.
Ceux qui sont morts et ceux qui ont survécu était un acte extraordinaire de la providence d'Hachem, puisque les égyptiens ont été puni en fonction de leur niveau de méchanceté.

De plus, parmi les égyptiens qui sont morts, ils n'ont pas tous subi le même sort : plus un égyptien avait fait souffrir les juifs plus sa mort se faisait dans la souffrance ; plus un égyptien avait été cruel, plus sa mort était d'une façon cruelle.
Tout cela [ le fait de voir concrètement à quel point la providence Divine est parfaire, précise], a amené les juifs à des très hauts niveaux d'émouna, comme il est dit : "ils eurent foi en Hachem et en Moché, son serviteur" (Béchala'h 14,31).

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+ Le sort des égyptiens qui ne sont pas allés au combat :

-> Hachem a fait apparaître sous les yeux des égyptiens tranquillement installés chez eux, une vision de ce qui se passe dans la mer Rouge [les terrorisant grandement]
[Mékhilta ; midrach haGadol]

-> Le rav Aharon Leib Steinman apporte l'explication suivante du Siddour du Rokéa'h.
Lorsque la mer Rouge s'est ouverte, son eau a coulé pour inonder et faire noyer les égyptiens restés en arrière chez eux. Ensuite, cette même eau est retournée inonder les égyptiens pourchassant le peuple juif.
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+ Fin de la traversée pour les juifs :

-> Moché étend la main au-dessus de la mer, et les eaux reviennent à leur situation originelle.

Les masses d'eau alors libérées recouvrent les chars et les cavaliers, les entraînant dans l'abîme.
Toutes les eaux qui s'étaient fendues dans le monde retrouvent leur était normal, et elles viennent en partie se déverser dans la mer Rouge pour avoir une part dans la noyade des égyptiens.
[Méam Loéz]

-> Hachem a porté Lui-même ceux qui étaient trop faibles pour effectuer la traverser de la mer, les soulevant avec amour, Il les dépose délicatement sur le rivage.
[midrach Chémot rabba 22,2 ; midrach Téhilim 18,20]

-> Voyant qu'il est absolument impossible de s'échapper par des moyens naturelles, les égyptiens font appel à de la magie noire et à de la sorcellerie.
Certains s'élèvent très haut dans les airs grâce à des procédés de lévitation.
Mais immédiatement, une vague géante happe ces fuyards suspendus dans les airs, et les fait retomber dans la mer.
[midrach Yalkout Chimoni 235]

-> Les eaux se referment autour des égyptiens, des tourbillons les brassent dans tous les sens et les secouent dans toutes les directions.
[Mékhilta]

-> Selon Rachi (Béchala'h 15,5), la rapidité avec laquelle chacun des égyptiens se noie dépend de sa méchanceté par le passé.

Les moins pervers d'entre eux se noient comme du plomb et meurent immédiatement.
Ceux dont la méchanceté est plus grande tombent au fond de l'eau, comme des pierres et se noient relativement vite.
Mais, les plus mauvais, comme des brins de paille ballottés par les eaux, se noient très lentement et dans de grandes souffrances.

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-> De nombreux égyptiens sont encore légèrement en vie.
Hachem va faire en sorte que la mer rejette tous les corps (même ceux déjà morts), afin que chaque juif puisse voir les égyptiens qui l'ont maltraité en Egypte mourir, prenant conscience qu'il a reçu sa punition.

En même temps que les corps, la mer rejette toutes les richesses qui ornaient les chevaux (or, argent, perles, pierres précieuses), et qui sont beaucoup plus importantes que celles empruntées lors de la sortie d'Egypte, car appartenant aux petits gens, alors que la fortune trouvée sur le rivage provenait du trésor royal.
[Mékhilta ; midrach Téhilim 22]

-> Le érev rav n'a reçu aucune part du butin parce qu'ils n'ont pas été soumis à l'esclavage en Egypte. [Siftei Cohen]

-> Pendant les 40 ans dans le désert, les juifs étaient nourris, lavés, transportés, maintenus en bonne santé, ... par papa Hachem.
Ils ont ainsi reçu une énorme richesse qui ne leur était d'aucune utilité dans le désert, puisque tous leurs besoins étaient pris en charge.
Selon le Zékan Aharon, cette richesse avait pour utilité la prise de conscience que l'argent ne doit pas être une fin en soi (en voulant toujours plus de confort), ce n'est qu'un outil au service de notre mission juive sur terre.

[Il est à noter que les juifs étaient pleins de émouna, et ils n'ont pris la richesse des égyptiens que sur ordre de D.]

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+ Le saviez-vous?

-> Lorsque les miracles de la traversée de la mer ont atteint leur point culminant, Hachem va ramener les Patriarches à la vie et les conduire au bord de la mer Rouge pour leur permettre de contempler de leurs propres yeux la délivrance et le triomphe de leurs enfants.
[Rachi - Téhilim 78,12 ; midrach Béréchit rabba 92,2]

-> Les ossements de Yossef et des 12 tribus que les juifs ont pris avec eux en sortant d'Egypte, vont également se couvrir de chair et reprendre vie pour être eux aussi témoins des miracles spectaculaires accomplis pour leurs descendants.
[Méam Loez - Béchala'h 15,1]

[Rachi (béchala'h 13,19) : ils ont également emporté les ossements de tous les chefs de tribus (Yossef et ses frères).]

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-> Il est incroyable de noter que certains soldats entraînés par les flots déchaînés de la mer ne sont pas morts.

Il s'agit des mercenaires (soldats étrangers recruter moyennant finance), enrôlés dans l'armée de Pharaon, qui même s'ils ont terriblement souffert avant d'être rejetés sur le rivage vont être sauvés de la noyade.
En effet, Hachem les a laissés en vie afin qu'ils puissent raconter tous ces prodiges au monde entier, qu'ils ont pu vivre directement.

C'est un miracle exceptionnel, car aucun soldat égyptien n'a eu la vie sauve.
[Méam Loez - Béchala'h 15,1]

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-> Qu'est-devenu Pharaon?

Son sort suscite des opinions diverses, la seule certitude étant qu'il n'est pas revenu sur le trône d'Egypte.

-> Selon le Rokéa'h, il meurt en dernier afin de voir l'effondrement de son empire et l'ensemble des miracles faits pour les juifs.

-> Selon le Pirké déRabbi Eliézer (43), voyant la destruction de son armée, il a dit dans un esprit de téchouva sincère : "Qui est comme Toi parmi les puissants, ô Hachem?"
Ces paroles, lui vaudront de rester en vie et de proclamer les prodiges et les miracles de D.

Plus tard, il régnera durant 500 ans à Ninive (à l'époque de Yona), où il sermonnera son peuple et l'exhortera à se repentir.

[Selon le Séfer 'Hemdat Yamim, c'est son âme qui s'est réincarnée dans le corps du roi Ninive]

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-> "[Hachem] jeta Pharaon et son armée dans la mer Rouge, car Sa bonté dure à jamais" (Téhilim 136,15).
Il peut sembler d'après ce verset que Pharaon se soit également noyé, mais la Mékhilta (cité par le Messe'h 'Hokhma - Béchala'h 14,25) discute ce point.

Il est écrit : "lo nich'ar bahèm ad é'had" (Béchala'h 14,28), cela peut signifier soit "pas un seul d'entre eux n'est resté", soit "un seul d'entre eux est resté".
Le Pirké déRabbi Eliezer (43) affirment qu'Hachem a sauvé Pharaon afin qu'il puisse faire connaître tous Ses miracles et Sa grandeur.
Pharaon a fait téchouva et est devenu roi de Ninive, facilitant ainsi le repentir de la ville à l'époque de Yonah.
[voir également Ibn Ezra, 'Hizkouni, Daat Zékénim]

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-> Combien de fois la mer Rouge s'est-elle ouverte?

Datan et Aviram n'ont pas quitté l'Egypte avec le reste du peuple juif.
Ils y restèrent et se joignirent même à Pharaon et à son armée poursuivant les juifs.
Mais après que les eaux de la mer Rouge se soient refermées sur les égyptiens, il y a eu un autre miracle : une 2e séparation des eaux pour permettre à Datan et à Aviram de rejoindre les juifs qui étaient déjà arrivés.
Les eaux étaient contrariées de devoir une nouvelle fois changer leur mission naturelle, c'est pourquoi le mot 'homa (muraille, en référence aux eaux qui se dressèrent comme une muraille) est écrit la 2e fois (Béchala'h 14,29) sans la lettre vav (חֹמָה), et peut se lire : 'héma (colère).
[Targoum Yonatan ben Ouziel]

-> De même le midrach (Sékhel Tov 14,21) enseigne que Hachem accompli pour Datan et Aviram un autre miracle en fendant une 2e fois la mer Rouge (pour les laisser passer lorsqu'ils finirent par sortir d'Egypte après que la mer se fut refermée sur les égyptiens).

-> Quel a été leur mérite? D'ailleurs, pourquoi ne sont-ils pas morts durant la plaie des ténèbres avec les 4/5e du peuple?
Le Rosh répond que c'est parce qu'ils n'ont jamais perdu espoir en une guéoula imminente.
Ainsi bien qu'ils avaient pu dénoncer que Moché avait tué un égyptien (provoquant sa fuite), bien qu'ils n'hésitaient pas à contredire Moché (comme au sujet de la manne), ... ils ont été sauvés grâce à leur émouna.

Rabbi Ezriel Tauber fait remarque que notre période précédant la venue du machia'h est appelée : 'hévlé machia'h (חבלי משיח), qui vient du mot : 'hévél (une corde - חבל).
En effet, juste avant l'arrivée du machia'h, Hachem va "secouer le monde", à l'image d'une corde (symbolisant la émouna, notre liaison à D.), et uniquement ceux qui y resteront attachés mériteront d'être sauvés.

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-> "Les contremaîtres des Bné Israël assignés par les gardes de Pharaon furent battus, on leur dit : ''Pourquoi n'avez-vous pas achevé le quota des briques d'aujourd'hui et d'hier, comme auparavant?'' " (Chémot 5,14)
Ce châtiment inique fut infligé aux contremaîtres hébreux à cause de leur refus de persécuter leurs frères en les pressant d'achever le quota exigé par les Egyptiens.
Or, on sait que Datan et Aviram faisaient eux-mêmes partie de ces contremaîtres (midrach Chémot Rabba 5,20-21). Eux aussi reçurent donc des coups pour s'être abstenus d'en donner à leurs frères [c'est d'ailleurs la raison pour laquelle ils se plaignirent à Moché et à Aharon lorsque Pharaon alourdit l'esclavage à la suite de leur demande de libérer les Hébreux, et qu'ils dirent à ces derniers : "Pourquoi nous avez-vous mis en mauvaise odeur auprès de Pharaon?" (Chémot 5,21), puisqu'eux-mêmes reçurent des coups à cause de cela].

Ainsi, selon le Maharil Diskin, Hachem décida que ceux qui avaient accepté de recevoir des coups à la place de leurs frères, fussent-ils coupables, ne pouvaient subir ni la plaie des ténèbres, ni la noyade dans les flots de la mer Rouge, et ils méritèrent ainsi d'être sauvés.
[celui qui souffre à la place d'un autre juif est extrêmement précieux aux yeux Hachem. Par ce mérite la mer Rouge s'est ouverte spécialement uniquement pour eux.]
Cela nous enseigne la force du don de soi en faveur d'autrui, qui constitue un grand fondement dans l'existence d'un homme : être prêt à se porter volontaire pour être aux côtés de l’autre et l'aider de toutes les manières possibles, pour tout ce dont il a besoin.

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-> "Pharaon dit aux Bné Israël : ils sont égarés dans le pays" (14,3)

Qui sont donc ces "bné Israël" auxquels Pharaon dit qu’ils "se sont égarés dans le pays?"

Le Targoum Yonathan écrit qu'il s'agit de Datan et Aviram.

Pourquoi ne sont-ils pas morts dans les 3 jours d'obscurité, comme tous les "réchaïm" d'Israël?
Le Séfer "Edout béYossef" explique au nom de Rabbi Youkal de Bagdad que les réchaïm qui ne voulaient pas sortir d’Egypte sont morts, mais ce n’était pas le cas de Datan et Aviram, parce qu’ils ne savaient pas que les Bné Israël risquaient de sortir totalement d’Egypte. Ils croyaient qu’ils n’allaient sortir que pour 3 jours.
Et comme l’écrit le Alcheikh haKadoch sur le verset : "Parle, Je te prie, aux oreilles du peuple", cela avait été dit en secret, pour que Datan et Aviram n’apprennent pas qu’ils allaient sortir pour de bon.
C’est pourquoi ils n’ont pas été punis et ne sont pas morts pendant les 3 jours de l’obscurité : c’est qu’ils n’avaient pas appris que les Bné Israël sortaient effectivement d’Egypte à jamais.

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-> "La émouna née sur la mer Rouge est si profondément gravée dans le cœur des juifs qu'elle fait désormais partie de leur être.

C'est elle qui les soutiendra à travers les périodes les plus sombres et les plus éprouvantes de leur histoire, et qui finalement, leur fera mériter la venue du machia'h. "

[Tana déBé Eliyahou rabba]

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-> Le Méam Loez énumèrent les 50 principaux miracles que Hachem a accompli pour les juifs après la sortie d'Egypte.

On peut citer quelques exemples :
- aucune femme n'a fait de fausse-couche pendant le passage de la mer ;
- le fond de la mer surélevé pour se trouver au même niveau que la terre sans présenter de pente abrupte ;
- la hauteur à laquelle s'élèvent les murailles de glace (plus hautes que toute montagne existante) ;
- le grondement formidable que fait la mer en s'ouvrant, qui s'entend dans le monde entier ;
- la hauteur et la profondeur auxquelles les égyptiens sont projetés ;
- les égyptiens restés en Egypte sont frappés eux aussi ;
- les mercenaires étrangers enrôlés dans l'armée ne meurent pas ;
- la mer rejette les morts sous les yeux des juifs ;
- la terre s'ouvre et ensevelit les égyptiens ;
- la survie de Pharaon ;
- les Patriarches et les tribus sont ramenés à la vie ;
- les juifs atteignent un niveau de prophétie très élevé ;
- les nourrissons et les fœtus dans le sein de leur mère chantent aussi la Chirat haYam.

La 9e plaie : l’obscurité

+ La 9e plaie : l'obscurité

-> Hachem a fait disparaître la clarté naturelle de la lune et des étoiles. [Sforno]

Un épais brouillard, aussi dense qu'une pièce de monnaie ou qu'un mur, masque entièrement les rayons du soleil. [Abravanel]
Le Ibn Ezra raconte qu'il a une fois rencontré, au cours d'un voyage sur l'océan Altantique, un brouillard semblable : il était si dense qu'il était impossible de dire si c'était le jour ou la nuit.

-> Avant d'envoyer cette plaie, Hachem a consulté la Cour Céleste, qui a unanimement accepté tout ce qui était proposé.
[rabbénou Bé'hayé]

Comme à toute les 3 plaies, Pharaon n'a pas été prévenu de son arrivée, ce qui n'a pas donné l'opportunité aux égyptiens de cacher leurs biens de valeur.
[midrach Chémot rabba]

-> Cette plaie débuta au grand jour, vers 9 heures du matin.
En effet, si elle avait commencé la nuit, les égyptiens l'auraient attribuée à un allongement de la durée de la nuit. Or ce matin-là, le soleil se leva comme à l'ordinaire et éclaira le pays entier.
Soudain, comme si l'on avait éteint une lampe, il fit nuit noire.

-> Cette plaie se décompose en 2 périodes de 3 jours, soit un total de 6 jours, tandis que les autres plaies ont duré 1 semaine.
L'obscurité de ce 7e jour descendra sur les égyptiens lorsqu'ils se lanceront à la poursuite des juifs à la mer Rouge. [midrach rabba]
[En effet jusque là toutes les plaies avaient duré 7 jours, et il aurait dû de même régner 7 jours de ténèbres. Cependant, les ténèbres ne durèrent que 6 jours, le 7e jour fut complété après la sortie d'Egypte lorsque les juifs traversèrent la mer Rouge.]

Les premiers 3 jours d'obscurité doivent empêcher les égyptiens de voir les juifs enterrer leurs morts, et les 3 jours suivants, les immobiliser pour leur permettre de fouiller leurs maisons
[Paanéa Raza]

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-> De façon incroyable, le Nétsiv (Ha'Emek Davar - Bo 11,2) écrit que le peuple juif a accompli des actes de bonté inimaginables envers ses bourreaux en les nourrissant alors qu'ils restaient immobiles pendant la plaie de l'obscurité, les gardant ainsi en vie.
C'est pour cette raison, écrit le Nétsiv, que les égyptiens ont développé un sens aigu de la gratitude envers leurs anciens esclaves, et c'est pourquoi ils étaient heureux de leur prêter leurs biens lorsqu'ils le leur demandaient.

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+ Durant la 1ere période de 3 jours :

-> L'obscurité chez les égyptiens, rend impossible de voir sa propre main qu'on lève et qu'on tient devant les yeux. [Séfer haYachar]
Elle est si opaque qu'on peut la palper et la sentir au toucher, comme une pièce de monnaie. [Léka'h Tov ; Rachi]

-> Selon le Kli Yakar, Hachem a combiné la nuit qu'il y aurait dû avoir chez les juifs (pour qui il faisait grand jour) avec celle des égyptiens, afin de créer une obscurité 2 fois plus puissante que celle d'une nuit normale.

-> Les égyptiens peuvent se déplacer, mais ils sont incapables de sortir de chez eux. [midrach Chémot rabba]
Ils ont beau essayer d'allumer des bougies ou des torches, les flammes sont tout de suite étouffées. [midrach haGadol]

-> Phénomène étonnant, les ténèbres dégagent des vapeurs toxiques, forçant les égyptiens à se masquer le nez et la bouche pour protéger leurs voies respiratoires.
Les ténèbres étaient si épaisses qu'il était pratiquement impossible de respirer. Que les égyptiens eussent survécu à cette plaie constituait en soi un miracle.
[Ralbag ; Méam Loéz]

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-> Bien qu'ayant de la lumière dans toutes leurs maisons, c'est des moments difficiles pour les juifs, car aux cours de ces 3 premières journées de la plaie, les 4/5e des enfants d'Israël, de 20 à 60 ans, vont y mourir.
[Rachi 13,18]

L'obscurité va permettre de les enterrer sans que les égyptiens ne remarquent rien, et ils ne pourront pas dire : "Vous voyez. Nous ne sommes pas les seuls à souffrir des plaies!"
[Rachi Bo 10,22]

-> Bien que cette période ait été triste pour la nation juive qui a passé les 3 jours à enterrer ses morts, le midrach (Chémot rabba 14,3) décrit leur sentiment dominant de gratitude envers Hachem pour avoir caché leur honte nationale aux égyptiens.

-> La Torah va dire que les juifs sont sortis " 'hamouchim" ('armés), proche de : 'hamech (le chiffre : 5).

Selon certaines opinions, 1/5e est sorti d'Egypte; selon d'autres 1/50e ; et selon d'autres avis 1/500.
On sait que 600 000 juifs sont sortis d'Egypte (dans cette même tranche d'âge : homme de 20 à 60 ans)

Pour mieux s'en rendre compte, le rabbi David Meisels chiffre tout cela :
- 1er avis : les 4/5e sont morts, soit : 2 400 000 de personnes ;
- 2e avis : les 49/50e sont morts, soit : 29 400 000 de personnes sur les 30 000 000 de juifs de l'époque ;
- 3e avis : les 499/500e sont morts, soit : 299 400 000 de juifs.

[Le Méam Loez (Bo 10,22) écrit qu'en attribuant en moyenne une femme et 3 enfants à chaque homme (v.12,37 : 600 000 hommes de plus de 20 ans quittèrent l'Egypte), cela fait un total d'environ 3 millions de juifs quittant l'Egypte.
De là nous pouvons en déduire qu'environ 12 millions de juifs sont morts durant la plaie de l'obscurité (une perte de 4/5e).]

-> Selon le midrach haGadol, une partie de ceux qui sont morts étaient des délateurs qui rapportaient aux égyptiens où se trouvait l'argent des juifs.

Selon nos Sages, ces personnes qui sont mortes étaient généralement riches, entretenant de bonnes relations avec les égyptiens, menant une vie confortable, et n'ayant aucune envie de quitter le pays.
Elles ne voulaient pas prendre le risque d'aller dans le désert (lieu sans business, sans boisson, avec des bêtes vénéneuses, ...), et n'étaient pas intéressés par tout quitter afin de recevoir sur elles la Torah.

Ces personnes avaient acquis cette richesse en collaborant avec les égyptiens dans la torture des juifs, et en les forçant à travailler toujours plus vite.

-> Selon le Kessef Niv'har, lorsque Moché annonça aux juifs qu'ils seraient délivrés de l'asservissement de l'Egypte à condition d'accepter la Torah, la plupart d'entre eux l'acceptèrent de bon gré. Ce consentement leur valut d'être délivrés, malgré les graves péchés qu'ils avaient commis.
Cependant, certains parce qu'ils désiraient rester en Egypte ne voulaient pas accepter la Torah. Dépourvus de tout mérite, ils méritaient la mort.

-> Il existe une autre opinion selon laquelle les "ténèbres" d'Egypte n'étaient pas une obscurité réelle mais une lumière aveuglante, appelée "ténèbres" parce que comparée à la Lumière Infinie de D., elle est semblable aux ténèbres.
L'intensité de cette lumière aveugla les égyptiens si bien que le monde leur devint obscur au point qu'ils ne purent pas même se mouvoir. Cette lumière les empêchait également d'ouvrir les yeux.
Si les juifs étaient à même de bénéficier de cette intense lumière grâce au seul mérite de Moché et de Aharon, les juifs réchaïm moururent tant elle leur était intolérable.

A ce propos, il est écrit : "Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal, qui font des ténèbres la lumière et de la lumière les ténèbres" (Yéchayahou 5,20).
Les réchaïm fautent dans l'obscurité, là où personne ne peut les voir. Puisque leur vie se déroule dans l'obscurité, ils ne peuvent tolérer de la lumière éclatante. Leurs péchés leur font considérer la lumière comme des ténèbres.
[Kli Yakar rapporté par le Méam Loez - Bo 10,23]

[d'une certaine façon toute l'essence, toute l'existence d'un racha se réduit en obscurité, au néant, face à la lumière de la Vérité Divine.
On a beau se raconter/bercer de pleins de belles illusions, mais de même que D. est Un, de même Sa réalité est Une.
Dans le monde à venir seul ce qu'on a fait de Vérité nous permettra d'illuminer notre éternité.

Cette plaie met également en avant une réalité importante : pour permettre la bonne existence du libre arbitre, ce qui est considéré par la majorité des gens comme lumière/attirant n'est en réalité qu'obscurité dans le monde de Vérité.]

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-> Le 'Hatam Sofer explique que la mort de ces juifs en Egypte n’était pas un châtiment, mais la miséricorde de Hachem envers eux, car Il savait qu’il allait infliger aux Bné Israël des épreuves très dures.
Il savait qu’ils ne réussiraient pas à les surmonter, et Il ne voulait pas qu’ils meurent à cause de leur méchanceté, c’est pourquoi Il les a ôtés de ce monde avant le temps de la délivrance, pour qu’ils ne trébuchent pas dans la dernière épreuve.

- La 1ere épreuve était au moment de la plaie de l’obscurité. Quand les Egyptiens étaient plongés dans une obscurité profonde qui les empêchait de voir et d’agir, les Bné Israël avaient de la lumière dans leurs habitations. Les juifs n’avaient pas seulement de la lumière dans leurs habitations, mais ils rentraient chez les égyptiens, voyaient leurs trésors, et là était leur épreuve.
La tendance naturelle était de prendre à plaines mains tous ces trésors, puisque cela leur revenait de droit après des années d’esclavage pendant lesquelles ils n’avaient pas été payés le moins du monde.
Un juif se tenait devant l’armoire de son voisin égyptien, ils savait que celui-ci ne voyait rien, et qu’il ne pouvait pas bouger, il voulait prendre un peu de l’or et des pierres précieuses pour qu’elles lui restent en main après la sortie d’Egypte, mais quelque chose l’en empêchait, l’ordre de D.
Hachem avait dit de ne pas prendre! Il devait se dominer et ne pas prendre.

- La 2e épreuve a eu lieu la nuit du Séder, la nuit de la plaie des premiers-nés. Toute l’Egypte était bouleversée, il y avait un grand cri dans tout le pays. Les Bné Israël sauraient-ils éviter de sortir de chez eux pour vérifier ce qui se passait pour faire tant de bruit, et pour contempler la vengeance contre leurs ennemis les Egyptiens?
Mais malgré tout cela, ils devaient rester derrière une porte close.
=> Hachem qui sonde les reins et les cœurs, savait que 80% du peuple ne pourrait pas surmonter cette épreuve. Ils ne se maîtriseraient pas et sortiraient de chez eux pour contempler la chute de leurs ennemis, c’est pourquoi ils n’ont pas mérité de vivre la nuit de garde historique.
[rapporté dans le Pirké Emouna]

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+ L'enseignement de la chauve-souris :

-> Pendant la journée, les chauves-souris sont éblouies par les rayons du soleil, et elles arrivent à tout percevoir autour d'elles dans l'obscurité.
La même chose a eu lieu pendant la plaie de l'obscurité.
Cela est venu d'Hachem qui a envoyé une lumière spirituelle brillante qui était beaucoup plus lumineuse que tout ce que nous connaissons. Cette lumière céleste a aveuglé les yeux des égyptiens, et elle a servi de lumière pour les juifs, qui pouvaient tolérer ces rayons radiants.
[Shach al haTora - Chaaré Aharon p.268)

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-> Le Rabbi de Tsanz a dit un jour que l'enterrement d'un juif racha (mauvais) n'est pas une mitsva.
D'où savons-nous cela?

Lorsque les juifs sont sortis d'Egypte, ils étaient vides de toute mitsva.
Pourtant durant la plaie de l'obscurité, ils avaient enterré les très nombreux juifs réchaïm qui étaient morts.
Cela prouve que l'enterrement d'un racha n'est pas compris dans les obligations qu'imposent la Torah concernant l'enterrement des morts.

Son fils, le Rabbi de Galicie lui a dit : "Père, tu as raison, ce n'est pas une mitsva d'enterrer un racha. Mais au sens figuré, c'est une mitsva d'enterrer un racha, de le maîtriser, afin de l'empêcher de propager ses mots vénéneux pleine d'hérésie."

-> Bien que cela puisse paraître étrange, Datan et Aviran n'ont pas péri, car malgré leur impiété, ils ont toujours cru à la délivrance. [Rokéa'h]

Selon une autre opinion, ils doivent indirectement leur survie à Moché.
Voyant que de nombreux juifs mouraient durant l'obscurité, Moché a demandé à D. la raison de cette calamité, et D. lui a expliqué qu'il s'agissait de méchants (réchaïm) méritant de périr.

Moché a imploré grâce pour quelques-uns d'entre eux, et D. a laissé en vie Datan et Aviran ; ceux-ci causeront dans le futur beaucoup de problèmes à Moché et aux enfants d'Israël.

[même si cela nous dépasse, Hachem en voyant que dans le futur une personne fera de très nombreuses fautes sans aucunement faire téchouva (et même entraîner d'autres à la faute), va la tuer avant son terme afin de lui permettre de partir sans de nombreuses fautes graves.]

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+ Durant la 2e période de 3 jours :

-> A partir du 4e jour, il y a une obscurité 4 fois plus intense que les 3 premiers jours.
[midrach Chémot rabba 14,3]

Les égyptiens en seront physiquement malades. [Sforno 9,14]

-> Malgré cette obscurité totale, Hachem va faire voir aux égyptiens en esprit ce qui se passe au pays de Gochen, où les juifs festoient, mangent et boivent pour célébrer leur bonne fortune.
Ces visions de réjouissance vont augmenter leurs frustrations.
[midrach haGadol]

Selon le 'Hatam Sofer, la seule chose qu'ils pouvaient voir, était des visions qui font peur, comme les détails d'une éventuelle vengeance des juifs.

-> Cette obscurité a été accompagnée par l'arrivée de démons et des mauvais esprits, qui avaient pour but de faire du mal aux égyptiens.
[Haggada du Beit Avraham]

-> Il y avait de l'obscurité "renforcée", au point que l'égyptien assis au début de cette période ne pouvait se lever, et celui debout ne pouvait pas s’asseoir.
[selon rabbénou Bé'hayé, il était devenu pratiquement impossible de bouger, comme si l'air s'était transformé en un mur. cette situation dura 3 jours.]
[Rachi Bo 10,22]

-> Selon le Méam Loez (Bo 10,22), il s'agit de la même obscurité que celle qui régnait au tout début de la création, celle dont il est écrit : "les ténèbres couvraient la face de l'abîme" (Béréchit 1,2).
Ces ténèbres élémentaires excluent l'existence même de la lumière.

-> Il y avait le retour des ulcères et des poux, et cela était encore plus désagréable car ils ne pouvaient pas bouger pour gratter leurs démangeaisons, retirer les poux, ou bien apaiser leurs douloureuses ampoules.
[Yalkout Réouvéni]

-> Ils ne pouvaient ni manger, ni boire, et ils était remplis d'inquiétude.
Cependant, Hachem a fait en sorte qu'ils gardent toute leur lucidité afin de ressentir totalement cette plaie.

Le fait de respirer l'obscurité "renforcée", avait le pouvoir de tuer une personne, mais Hachem a bloqué toutes leurs voies respiratoires, et leur a miraculeusement permis de survivre.
[Meam Loéz]

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-> Cette impossibilité de bouger va permettre aux juifs de découvrir les trésors cachés dans les maisons de leurs voisins égyptiens.
Lorsqu'ils leurs demanderont plus tard la permission d'emprunter ces trésors, les égyptiens prétendront ne rien posséder ; à ce moment, les juifs leur rappelleront où sont dissimulés tous ces bien.
[Rachi - Bo 10,22]

-> Les juifs vont voir dans les maisons des égyptiens comme s'il faisait plein jour.
Cette lumière qui éclaire les uns, mais ne peut être perçue par les autres est un grand miracle.
[michnat Rabbi Eliézer 11]

-> La situation des juifs était exactement l'inverse de celle des égyptiens. Tandis que pour les égyptiens, le jour ressemblait à la nuit, pour les juifs, la nuit était semblable au jour.
Le cycle de la nature resta néanmoins inchangé : après une journée lumineuse, le soleil se couchait et la nuit tombait, comme d'habitude.
Soudain, durant la nuit, une puissante lumière éclairait les juifs. Il s'agissait là d'un miracle évident et non d'une simple extension du jour.
Yéchayahou prédit qu'un phénomène semblable se produirait durant l'ère messianique (cf. Yéchayahou 9,1 ; 30,26).
[Méam Loez - Bo 10,23]

-> Lorsque les égyptiens vont découvrir ce qu'il s'est passé durant la plaie, ils en seront stupéfaits par l'intégrité des juifs (aucun objet n'ayant été volé!), et s'exclameront : Quel peuple extraordinaire!".
Ils les donneront ensuite "en prêt" avec plus de facilité.
[midrach Chémot rabba 14,2]

Rabbi Ephraïm fait remarquer qu'il est ironique qu'ils aient accepté de prêter des biens de grandes valeurs aux juifs, alors qu'auparavant ils refusaient même de leur prêter de la simple paille.

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-> L’ouvrage Pniné Daat soulève une question : est-il poli de fouiller dans les affaires de son prochain quand il ne peut bouger? Ce comportement sied-il aux enfants des patriarches?
Comment nos ancêtres n’eurent pas honte de raconter ce fait aux égyptiens?

En réalité, du fait que ces derniers ne pouvaient se déplacer durant 3 jours, ils furent contraints d’avoir recours à l’aide des Bné Israël pour leur apporter à manger et à boire.
Ceux-ci durent donc entrer dans leurs maisons et chercher dans leurs affaires et c’est ainsi qu’ils découvrirent leurs trésors, comme l’explique Rachi (Bo 10,22).

-> Selon le midrach (haGadol Bo 10,23), une lumière spirituelle entourait le peuple juif. En fait, lorsque le peuple juif est entré dans les maisons égyptiennes pour y chercher ses objets de valeur, il a pu voir ce qui se trouvait à l'intérieur d'un coffre simplement en se tenant à côté (Bo 14,3).
De plus, cette lumière, qui entourait les juifs, pouvait en fait être vue par les égyptiens, et ils comprenaient donc qu'une fois de plus, cette plaie ne les touchait qu'eux.

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-> Le rav David Pinto (dans son Pah'ad David) écrit :
Dans la plaie de l’obscurité, il est écrit que dans toute l’Egypte il y avait une obscurité épaisse, et que tous les Bné Israël avaient de la lumière dans leurs habitations (10, 23).

Hachem a fait tout cela pour enseigner aux Bné Israël le moyen de se préparer à recevoir la Torah.
Même si l’homme a l’impression que Hachem ne voit pas ses actes, ce n’est pas vrai, Il voit même dans l’obscurité.
De même que les Bné Israël voyaient alors que les égyptiens ne voyaient pas, de même Hachem voit et connaît tous les secrets du cœur.
Il est possible qu’à cause de cela, au moment du don de la Torah, la Création entière s’est tue et s’est immobilisée, car la Torah avait été donnée, et il n’y avait déjà plus besoin de leur enseigner cela.

[d'une certaine grâce à la Torah un juif voit le monde avec de la lumière, de la Vérité, et il peut évoluer, bouger spirituellement, contrairement aux autres nations qui sont immobiles dans l'obscurité.]

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-> Les juifs ont toujours eu de la lumière dans leurs maisons. [midrach haGadol]

Selon le Rokéa'h, cela s'est déroulé le 13 Adar, et plus tard, Haman a choisi cette même date en voyant que c'était un jour de ténèbres où un grand nombre de juifs a péri.

Mais il n'a pas vu qu'il y avait de la lumière chez eux, comme la méguilat Esther (8,16) le souligne : "Pour les enfants d'Israël c'était la lumière et la joie" (layéhoudim ayéta ora vésim'ha).

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-> Le 'Hida ('Homat Anakh) propose une explication similaire :
Tous les réchaïm parmi les juifs sont morts pendant la plaie de l'obscurité (Rachi - Bo 13,18).
La date était le 13 Adar.
Plus tard dans l'histoire, Haman va tirer au sort afin de choisir un jour pour tuer les juifs, et quand le sort est tombé sur le 13 Adar, il a senti que c'était un jour propice, puisqu'auparavant tellement de juifs étaient morts en Egypte à cette date (pendant la plaie de l'obscurité).
"Mais tous les Bné Israël jouissaient de la lumière dans leurs demeures" (Bo 10,23). La guématria du mot : אוֹר (or - lumière) est la même que : באדר (béAdar - en Adar), ce qui indique que la plaie de l'obscurité a eu lieu pendant le mois d'Adar.

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-> "Mais tous les Bné Israël jouissaient de la lumière dans leurs demeures".

Le rav David Pinto enseigne :
[Par cette plaie,] Hachem transmettait aux Bné Israël une leçon cruciale pour leur avenir spirituel : l’argent ne fait pas le bonheur et l’or n’apporte pas la lumière. En effet, en dépit de toutes les richesses en leur possession, les égyptiens menaient une vie obscure. Car, en l’absence de Torah, l’homme ne peut être heureux ni éprouver de satisfaction ; même s’il détient de nombreux biens, il vit dans l’obscurité.

Par contre, les Bné Israël jouissaient de la lumière, car, sous peu, ils allaient se tenir au pied du mont Sinaï pour y recevoir la sainte Torah.
Or, quiconque possède la Torah et observe les mitsvot est entouré d’une lumière puissante et est joyeux tout le long de son existence.
Hachem désirait que Ses enfants intègrent bien cette réalité, prennent conscience qu’il ne sert à rien de poursuivre l’argent et l’or, denrées périssables et ne faisant que plonger l’homme dans l’obscurité, et réalisent au contraire le grand intérêt à pourchasser la Torah et les mitsvot, seules à offrir à l’homme une vie heureuse, emplie de lumière.

Les Bné Israël comprirent vite la leçon, puisque, dès cet instant, ils dédaignèrent l’or et l’argent. En effet, lors de la plaie de l’obscurité, ils pénétrèrent dans les foyers de leurs oppresseurs où ils découvrirent des trésors cachés ; néanmoins, ils ne profitèrent pas de cette aubaine pour se les approprier et ne touchèrent à rien ...
Nos ancêtres ne furent pas attirés par la richesse des Egyptiens et ne s’en emparèrent pas lorsqu’ils en eurent la possibilité, car ils comprirent que quiconque court derrière l’argent et ne pense qu’à cela mène une vie obscure.
A l’inverse, celui qui est avide de Torah et de mitsvot, qu’il cherche à tout moment à accomplir, méritera une vie heureuse, baignée de lumière.

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-> Selon nos Sages, seulement 20% des Bné Israël sortirent d'Egypte.
80% n'étaient pas aptes à en sortir et moururent durant les 3 jours de la plaie de l'obscurité.
Le saint Zohar dit que ce sera également ainsi à l'époque qui précédera l'avènement du machia'h. Il y aura 15 jours d'obscurité durant lesquels périra la majorité du peuple d'Israël, ceux qui n'auront pas eu le mérite de faire téchouva, seulement 1/5e survivra.

Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) ajoute à cela : Quel serait notre ressenti si nous nous mettions à penser qu'un peu de don de soi et de dévouement envers les autres aurait pu les sauver et que nous n'avions rien fait!
Mes amis! Le peuple a soif des paroles d'Hachem. Chacun de nous doit offrir une partie de son temps, de ses forces et de son argent afin de sauver ses frères qui sont dans l'ignorance avant qu'il ne soit trop tard.
Ensemble, par nos actes, nous déterminerons le sort du peuple d'Israël.
[rapprocher les éloignés, c'est sauver des vies!]

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+ Plaie de l'obscurité - enseignement du Méam Loez :

-> Bien qu'à la sortie d'Egypte, les Bné Israël comptaient 600 000 âmes, ce nombre ne représente que les hommes âgés de 20 à 60 ans. Les hommes de moins de 20 ans et de plus de 60 ans ne sont pas dénombrés.

Si 600 000 homes étaient âgés de 20 à 60 ans (et compris dans une tranche d'âge de 40 ans), le nombre d'hommes âgés de moins de 20 ans (inclus dans une tranche d'âge de 20 ans) était donc la moitié, soit 300 000.
Le peuple juif dénombrait donc 900 000 hommes et garçons. Les Bné Israël qui quittèrent l'Egypte ne représentaient qu'un cinquième de la population juive puisque 4/5e avaient péri pendant les 3 jours de ténèbres.
Cependant, les garçons âgés de moins de 20 ans ne sont pas morts car D. ne punit pas de mort les réchaïm d'âge inférieur à 20 ans. Il s'ensuit donc que les Bné Israël morts en Egypte étaient au nombre de 4 fois 600 000 (âgés de 20 à 60 ans), c'est-à-dire 2 400 000 hommes.
D'après ce calcul, les garçons de moins de 20 ans, qui n'ont pas été punis et qui sont restés en vie, représentaient 1 200 000 personnes.

Une partie de ces réchaïm âgés de moins de 20 ans s'est jointe au erev rav, a fabriqué le veau d'or et beaucoup d'entre eux sont morts (cf. paracha Ki Tissa).
Malgré leur âge, ils ont été punis à ce moment-là car la faute d'idolâtrie est une très grave transgression.
Lors des autres rebellions contre Moché, lorsque les provisions des Bné Israël se sont épuisées ou lorsqu'ils ont réclamé de la viande, les garçons de moins de 20 ans sont morts.
Il s'agissait des enfants des 4/5e de la population qui étaient des réchaïm.
Nous ne pouvons pas dire que les hommes de plus de 20 ans étaient morts, car comme nous l'avons vu, les Bné Israël de cet âge qui ont quitté l'Egypte étaient tous des tsadikim.
Il n'est pas logique de dire qu'au moment de la sortie d'Egypte, tous sont devenus en peu de temps des réchaïm qui auraient dit, avant d'entrer dans la mer Rouge : "N'y avait-il pas assez de tombes en Egypte?" (Chémot 14,11), qui se sont disputés alors qu'ils étaient encore dans la mer, qui ont fabriqué le veau d'or 40 jours à peine après le Don de la Torah, qui se sont plaints de la manne et qu'un grand nombre mourait à chacune de leurs protestations.

Il faut donc en déduire que toutes ces révoltes ont été fomentées par les Bné Israël qui sont morts pendant les 3 jours de ténèbres.
Ils étaient réchaïm en Egypte aussi, mais comme ils avaient moins de 20 ans, ils n'ont pas été tués avec leurs parents.

Lors de la 2e année après la sortie d'Egypte, un grand nombre d'entre eux était mort. Il n'en restait qu'un faible pourcentage lors du recensement de la 2e année et ils n'ont pas été comptés parce qu'ils étaient réchaïm.
Lors des recensements, seuls les Bné Israël justes et pieux ont été dénombrés et la 2e année aussi, ils étaient environ 600 000.
[Méam Loez - Dévarim 1,11]

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-> "Pharaon manda Moché et dit: "Partez, adorez Hachem ; seulement, que votre menu et votre gros bétail demeurent, mais vos enfants peuvent vous suivre" (Bo 10,24)

=> Quand Pharaon a-t-il appelé Moché pour lui parler?

-> Selon le Bechor Shor, cela s'est passé après la plaie de l'obscurité, puisque durant cette plaie les égyptiens ne pouvaient pas bouger.

-> Le rav 'Haïm Paltiel est d'avis que Pharaon a appelé Moché pendant la plaie de l'obscurité.
Bien que les égyptiens ne pouvaient pas bouger, ils pouvaient parler.
Ainsi, Pharaon a appelé celui de ses serviteurs qui étaient situés le proche de lui et lui a demandé de passer verbalement le message d'appeler Moché.
Les serviteurs ont ainsi fait passer le message de personne en personne avec leur voix, et la chaîne a terminé par atteindre Moché, et il est alors apparu devant Pharaon

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-> Le Maharchak dit que tous ceux qui sont morts pendant la plaie de l'obscurité reviendront [en réincarnation] dans la dernière génération avant la venue du machia'h, lorsque les épreuves de émouna seront difficiles.
Ils ont raté l'occasion de suivre Hachem dans le désert sans nourriture, mais ils auront la chance de montrer leur émouna dans le futur.

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+ Mesure pour mesure :

-> Les égyptiens ont tourmenté les juifs et les ont obligé, sous peine de mort, à rester debout, une bougie en équilibre sur leur tête pour les éclairer pendant leur repas, ou bien pour toute autre activité nocturne (comme la lecture).

Maintenant, les égyptiens sont forcés de rester assis dans l'obscurité, et il était impossible d'allumer une bougie.
[midrach haGadol ; Léka'h Tov 10,21]

-> Ils ont fait exprès de fermer les yeux sur les douleurs et les durs tâches des juifs. Par l'obscurité, Hachem fermait également leurs yeux.
[Shach]

-> Ils ont emprisonné les juifs dans d'obscures cellules.
A présent, ils sont eux-mêmes pris au piège dans l'obscurité.
[midrach Tan'houma - Bo 4]

-> Une fois que la paille pour les briques ne leur fut plus fournies (Chémot 5,7), les juifs durent se lever avant l'aube et ramasser suffisamment de paille pour leur quota de briques quotidien.
Puisque les égyptiens rendirent aux juifs le jour égal à la nuit, le jour et la nuit leur devinrent, à présent identiques.
[Méam Loéz - Bo 10,23]

-> Les femmes juives devaient donner naissance dans l'obscurité, et elles devaient cacher leurs enfants dans le noir (comme Yo'hévét a caché Moché).

-> De même que les égyptiens ont causé de la peur aux juifs pour la moindre petite chose, de même dans l'obscurité, ils avaient peur du moindre mouvement.
['Hatam Sofer]

-> Ils ont imposé les ténèbres de l'exil aux juifs ; à présent, ils souffrent eux-mêmes des tourments de l'obscurité.
[Zéva'h Pessa'h]

Les égyptiens ont tenté de détruire le "peuple de la lumière" (car se distinguant positivement des autres nations), l'obscurité est donc un châtiment leur convenant bien.
[Yalkout Chimoni - Vaéra 182]

-> Hachem avait décrété que les juifs allaient être esclaves des égyptiens (alliance avec Avraham).
Cependant, ces derniers en ont fait plus, en ajoutant une obscurité supplémentaire par les nombreuses souffrances qu'ils infligeaient.
Ainsi, ils ont été punis par une obscurité "renforcée".
[Rav Yossef Salant]

-> Ils adoraient le soleil et la lune. L'obscurité totale leur prouve que ces astres n'ont aucun pouvoir dans le monde.
[Yalkout Réouvéni]

-> Puisqu'ils n'ont pas ouvert leurs yeux aux 8 dernières plaies, en reconnaissant l'existence de Hachem, ils ont été punis par cette plaie qui les a rendu "aveugles".
[Kli 'Hemda - Vayéra]

-> Les égyptiens ont fait travailler pour eux même les aveugles juifs, ne montrant aucune forme de compassion envers leur handicap. Ils ont ainsi été punis par la plaie de l'obscurité qui les rendait aveugle.
[Mégalé Tsefounot]

La 8e plaie : les sauterelles

+ La 8e plaie : les sauterelles

-> C'est le manque d'humilité de Pharaon qui va entraîner la plaie des sauterelles, qui vont être semblables à une armée en marche, composée d'espèces variées.
Elles ont rendu Pharaon plus humble que la plus petite créature de la terre.
[Malbim]

-> Étendant son bâton sur le pays, Moché va amener un vent d'est puissant qui soufflera toute la journée et toute la nuit.
[et ce afin de donner l'opportunité aux égyptiens de se repentir - midrach rabba Chémot 13,5]
Le lendemain, les sauterelles, portées par ce vent, feront leur apparition.
[Abravanel]

-> Les sauterelles ont été si nombreuses qu'elles ont recouvert toute le pays et ont masqué totalement le soleil. [Abravanel et Malbim]
On dirait qu'une éclipse de soleil totale s'était produite dans tout le pays. [Min'ha Béloula]

Selon Rachi, il y en avait tellement que l'on ne voyait également pas le sol sur lequel on marchait.
Ainsi, selon le Targoum Onkelos, il y avait de l'obscurité.

-> Normalement, les sauterelles traversaient l'Egypte en 40 jours, mais Hachem a fait en sorte qu'elles puissent le faire en un instant.
Elles recouvraient l'intégralité de l'Egypte d'un bout à l'autre, et du sol jusqu'à la hauteur moyenne des yeux d'un homme, ce qui handicapait leur vision.
[Haggada du Beit Avraham]

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-> Il y avait 8 espèces différentes de sauterelles, et chacune avait 100 sous-espèces.
A leur arrivée en Egypte, chacune de ces sous-espèces était composé de 1 000 sauterelles, faisant un total de 800 000.

Puis, elles ont augmenté en nombre, jusqu'à remplir toute l'Egypte.
Ce que laissait une espèce était dévoré par la suivante.
Le groupe le plus important était celui des "arbé", qui a ainsi donné le nom à cette plaie.
[Haggada du Beit Avraham]

-> Les sauterelles qui ont sévi en Egypte ne ressemblent à aucune de celles que l'on connaît actuellement.

Leurs dents étaient dures comme de l'acier et leurs griffes, étaient acérées comme celle d'un lion.
Leurs antennes étaient aussi dangereuses que les cornes d'un taureau, leur cou, aussi robuste que celui d'un cheval, et leurs ailes aussi puissantes que les ailes d'un aigle.

La forme de leur corps les apparentait à la fois au poisson et au serpent.
Elles avaient une salive vénéneuse et les égyptiens sur lesquelles elles se posaient, mourraient empoissonnés.
[Midrach haGadol - Bo 10,17]

-> Le corps de ces sauterelles était recouvert d'une armure, et la lettre 'het (ח) était gravée sur leur cœur.
Ce signe indiquait qu'elles formaient l'armée ('hayil) de D.
[Sékhel Tov - Bo 10,14]

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-> Les sauterelles ont dévoré le blé et l'épeautre épargnés par la grêle. [Léka'h Tov]

Elles ont détruit la végétation et les fleurs qui ont repoussé à partir des racines restées sous terre pendant la grêle. [Sforno]

Toujours affamées, elles ont patrouillé dans toute l'Egypte, s'introduisant dans les maisons pour dénicher les moindres restes. [Kli Yakar]
Rien de comestible n'a échappé à leur faim vorace, et elles ont dévoré aussi les vêtements et les bijoux. [midrach haGadol]

-> Plusieurs types de sauterelles ont attaqué l'Égypte en même temps, travaillant ensemble pour détruire les restes de végétation et de récoltes. Contrairement à toutes les autres sauterelles que l'on avait pu voir auparavant, celles-ci présentaient 14 caractéristiques uniques, notamment leurs dents acérées qui pouvaient trancher tout ce qui se trouvait sur leur chemin, leur venin empoisonné qu'elles pouvaient projeter pour tuer quiconque se trouvait devant elles, leurs fortes cornes semblables à celles d'un bœuf avec lesquelles elles pouvaient poignarder leur proie, et leurs griffes acérées semblables à celles d'un lion qui leur permettaient d'arracher les yeux des Égyptiens de leurs orbites.
Outre les plantes et les récoltes qui furent totalement détruites, les sauterelles pénétrèrent également dans les maisons égyptiennes, détruisant les vêtements, les bijoux et tous les biens précieux des égyptiens. [midrach haGadol 10;4-15).
Tous ces facteurs ont fait des sauterelles la plaie qui a particulièrement poussé Pharaon à se dépêcher de convoquer Moché et Aharon afin de le débarrasser de cette plaie dévastatrice (voir Bo 10,16).

-> La plaie des sauterelles provoquait parfois des situations tout à fait surprenantes.
Si un juif avait acheté les arbres se trouvant dans le champ d'un égyptien, les sauterelles mangeaient toutes les plantes poussant à terre mais laissaient ces arbres intacts.
Par contre, si le champ appartenait à un juif et les arbres à un égyptien, c'est l'inverse qui se produisait.
[Méam Loez - Bo 10,15]

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-> Les sauterelles vont également s'en prendre aux égyptiens.
Piquant comme des abeilles, elles leur injectent leur venin, les frappant au visage et aux yeux, leur causant des blessures et les aveuglant. [midrach haGadol - Bo10,17]

[Le Malbim parle aussi de sauterelles vénéneuses]

Elles s'introduisent dans leur bouche, leur nez, leurs oreilles et dans le moindre orifice. [Torah Chéléma]

Quelques-unes sont même capables de provoquer la mort par leur souffle répugnant. [midrach ha'Héfets]

-> Les 3 premiers jours, les sauterelles ne vont pas s'occuper directement des égyptiens, mais ensuite une fois qu'il n'y avait plus de nourriture disponible en Egypte, elles vont commencer à manger des morceaux de chair des égyptiens avec appétit.
[midrach bé'hidouch]

Elles ont ainsi mangé les yeux de nombreux égyptiens. [Séchel Tov]

-> Les sauterelles sont rejointes par des serpents venimeux qui attaquent les égyptiens à leur tour, faisant de nombreuses victimes.
[Baal haTourim]

Une morsure de serpent était tellement vénéneuse que la mort était immédiate. [midrach haGodel]

Le Méam Loez (Bo 10,16-17) écrit qu'en plus des serpents venimeux qui firent de nombreux victimes, il y avait également des guêpes, qui piquèrent les yeux des égyptiens et les aveuglèrent.

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-> Les égyptiens vont essayer de capturer des sauterelles, afin de les mettre en conserve pour constituer une réserve de nourriture pour après la plaie.
Mais les vivantes vont les emporter avec elles sur leur dos, et un vent d'est va les chasser toutes hors d'Egypte.
[midrach Chémot rabba 13,7]

[Ce vent va les transporter jusqu'à la mer Rouge, et elles vont de nouveaux tourmenter les égyptiens au moment de la traversée de la mer]

-> Les égyptiens voulaient vendre leur blé à des pays voisins, afin d'éviter de les perdre, mais les sauterelles formaient un mur aux frontières, empêchant toute sortie.
[Haggada du Beit Avraham]

-> Rabbénou Bé'hayé fait remarquer que pour les grenouilles Moché avait prié pour que la plaie cesse, et elles ont continué à vivre en Egypte.
Par contre, pour les sauterelles, Moché a prié pour qu'elles quittent le pays, et elles n'y sont plus jamais revenues en masse.

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+ Mesure pour mesure :

-> Les sauterelles se disent en hébreu : "arbé", en connotation avec "arbé", signifiant : "beaucoup", car les insectes arrivent généralement en grand nombre.

D. a béni les juifs en leur disant : "arbé (ét zar'akha - Béréchit 22,17) : Je multiplierai (ta descendance)!", leur promettant qu'ils seront nombreux.

Les égyptiens ont essayé de les écraser et de les empêcher de s'accroître.
En juste retour, ils sont punis par les "arbé", une nuée de sauterelles.
[Sifté Cohen - Vaéra]

-> Les égyptiens voulaient mettre un terme à la bénédiction : "va'arbé ét zar'o" (et Je lui donnai une nombreuse postérité - וָאַרְבֶּה אֶת זַרְעוֹ - Yéhochoua 24,3), qui avait été promise par Hachem à Avraham.
Ils faisaient cela en tuant activement les enfants juifs et en empêchant les naissances de beaucoup d'autres.
C'est pourquoi Hachem a amené les sauterelles, qui s'appellent : "arbé" (אַרְבֶּה), afin de détruire toutes les récoltes des égyptiens.
['Hida - Roch David]

-> Les sauterelles ont dévoré les récoltes que les juifs avaient planté après un dur labeur, et ce sous la menace des égyptiens.
[Abravanel]

-> Les égyptiens avaient l'habitude de voler le blé et les autres récoltes des juifs, et maintenant leur propre récolte était détruite par les sauterelles.
[Zéva'h Pessa'h]

-> Les égyptiens avaient forcé les juifs à labourer leur champ et à y planter du blé.
Lorsque la grêle eût détruit les récoltes égyptiennes, les égyptiennes confisquèrent les récoltes des juifs qui parce que situées en Gochen, n'avaient pas été touchées par la grêle.
Toutes les récoltes réquisitionnées par les égyptiens, bien que stockées en Gochen, furent à présent dévorées par les sauterelles.
[Méam Loez - Bo 10,15]

-> Puisqu'ils privaient les juifs de nourriture, les forçant à travailler dans la faim, Hachem a amené des sauterelles qui ont privé les égyptiens de leur propre nourriture.
[le Roch]

-> Les égyptiens forçaient les juifs à leur cuisiner des pains, alors que ces derniers étaient affamés.
Cette plaie a amené de la famine, par le fait que les sauterelles ont absolument tout mangé.
[Mégala Tsifonot]

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-> Le verset (Bo 10,13) indique qu'Hachem a guidé un vent d'est à travers le pays tout au long de la journée et de la nuit, qui a transporté les sauterelles jusqu'en Égypte.
Inversement, il est intéressant de noter que les sauterelles ont été éliminées par un vent d'ouest très puissant. L'implication est que le vent qui a amené les sauterelles était un vent ordinaire sans force significative. C'est pour cette raison, explique le Nétsiv, qu'un jour et une nuit entiers ont été nécessaires pour amener l'essaim entier de sauterelles, contrairement à ce qui s'est passé lorsque Hachem, dans Sa bonté, a éliminé les sauterelles rapidement en les "jetant" dans la mer des roseaux grâce à un vent puissant (voir Bo 10,19).
Le Nétsiv poursuit en disant que le but de ce vent ordinaire était de montrer aux égyptiens qu'Hachem ne se limite pas à utiliser des moyens surnaturels pour punir les égyptiens. Il pourrait tout aussi bien provoquer une plaie avec les forces existantes de la nature.

-> La plaie des sauterelles s'est répandu sur toute la terre d'Égypte et leur nombre était si important qu'elles ont entièrement bloqué les rayons du soleil, laissant l'Égypte dans l'obscurité (Bo 10,15 avec Ibn Ezra).
Comme pour chaque plaie, Hachem envoyait un message très spécifique au monde entier, démontrant Sa domination totale et unique sur la nature. Dans cette plaie, le midrach haGadol (Bo 10,14) note l'ironie du fait que les sauterelles, que les égyptiens avaient l'habitude de manger, sont maintenant devenues les prédateurs, dans un renversement des rôles qui communique aux égyptiens qu'ils n'ont aucun contrôle sur quoi que ce soit, car tout, même ce qui était autrefois leur nourriture, peut être utilisé par Hachem de la manière qu'Il veut.

La 7e plaie : la grêle

+ La 7e plaie : la grêle

-> Cette plaie vaut à elle seule, les 6 premières plaies réunies.
[midrach haGadol - Vaéra 9,14]

-> Rachi (Vaéra 9,22) rapporte que Hachem a élevé Moché au-dessus du ciel, et il a alors levé son bâton pour que la plaie commence.

-> Les 2 armes que D. emploie souvent contre les impies sont le feu, comme à Sodome, et l'eau, comme pendant le déluge, à l'époque de Noa'h. [Siftei Cohen]
La grêle est une combinaison de ces 2 éléments incompatibles, qui vont faire la paix, afin d'accomplir la volonté de leur Créateur. [Yalkout Réouvéni]

Selon Rachi, l'extérieur était de la glace congelée, et l'intérieur des boules de feu brûlante.

-> Rabbénou Bé'hayé rapporte que Mickaël, l'ange préposé aux eaux, et Gavriel, l'ange préposé au feu, ont conjugué leurs efforts pour exécuter la plaie.

-> Cette plaie va détruire toute la végétation et les édifices tomberont en ruine.

Selon le midrach (Yalkout Chimoni Vaéra 186), on n'avait jamais vu de tels grêlons, et on n'en verra plus jamais de tels.
Selon le Séfer haYachar, les grêlons avaient la taille de briques, et lorsqu'ils s'abattent sur la terre, ils pulvérisent les arbres jusqu'à leurs racines, détruisant l'herbe, les récoltes, les fruits à travers tout le pays.

Selon le Léka'h Tov, chaque grêlon avait la taille de 6 poings d'homme adulte (environ 50 cm!).

[Selon le midach haGadol, en frappant le sol, les grêlons s'éclataient, libérant des flèches de feu et des balles de glace meurtrières]

-> Selon le midrach (Chémot rabba), de gros morceaux de glace tombaient et emprisonnaient les égyptiens à l'intérieur, comme les murs d'une prison.
Lorsqu'ils s'asseyaient, ils étaient brûlés par de la glace ; lorsqu'ils se tenaient debout, ils étaient brûlés par du feu.

-> Selon le rav de Brisk, la grêle n'est tombée en Égypte que là où il avait des personnes, des animaux ou de la végétation.

-> Le bruit du tonnerre et le fracas des grêlons résonnaient jusqu'aux confins de la terre.
[Tossefot sur la Torah - Vaéra 9,23]

-> Hachem frappe les égyptiens de coups de tonnerre assourdissants, par le mérite des juifs qui recevront bientôt la Torah, au milieu des sons de tonnerre.
[midrach Yalkout Chimoni Vaéra 186]

-> Hachem a dépassé les lois de la nature pour que les bruits des tonnerres et les lumières des éclairs, soient perçus au même moment.
[Malbim]

-> Le Malbim (Vaéra 9,23) écrit que la toute première vague de grêlons a miraculeusement voyagé à la vitesse de la lumière.
La raison en est que Moché, lorsqu'il a averti les égyptiens de l'imminence de la plaie, a été extrêmement précis quant au moment exact de son déclenchement (voir Vaéra 9,10).
Il fit une rayure dans le mur et annonça que lorsque l'ombre du soleil atteindrait ce point, la plaie de la grêle commencerait. Ainsi, si les grêlons étaient arrivés ne serait-ce qu'un instant plus tard, les égyptiens auraient prétendu que Moché était un charlatan.
Par conséquent, pour que le nom d'Hachem soit glorifié, les grêlons devaient commencer au moment précis où l'ombre touchait la ligne. Cependant, les grêlons commencent dans les nuages, ce qui signifie qu'il faut quelques instants avant qu'ils n'atteignent la terre. De même, le coup de tonnerre ne se ferait entendre qu'au bout de quelques instants.
Par conséquent, Hachem a miraculeusement apporté le barrage initial de grêle, ainsi que le grondement du tonnerre, à la vitesse de la lumière, de sorte que l'instant où l'ombre du soleil a atteint l'éraflure dans le mur a été l'instant même où les grêlons ont commencé dans le ciel et se sont simultanément écrasés sur le sol.

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-> Le midrach haGadol écrit :
"Rabbi Yonathan explique que les grêlons d'Egypte avaient une taille de 6 téfa'him : le côté inférieur du grêlon était de 3 téfa'him de glace, tandis que le côté supérieur du grêlon était constitué de 3 téfa'him de feu.
Ainsi les égyptiens ne pouvaient y échapper : s'ils se mettaient en position assise, ils étaient frappés par la glace, tandis s'ils se tenaient debout, ils étaient frappés par le feu.
Cela nous rappelle le châtiment des réchaïm au guéhinam, jugés durant 6 mois par la chaleur et durant 6 autres mois par le froid".

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-> "Car pour le coup, Je déchaînerai tous Mes fléaux contre toi-même." (Vaéra 9,14)

Hachem dispose de 3 armées de destruction par lesquelles Il Se venge de ceux qui ne respectent pas Sa volonté : le feu, le vent et l’eau.
A Sodome, Il S’est vengé des pécheurs par le feu, à la génération de la tour de Bavel par le vent, en dispersant les rebelles sur toute la surface de la terre. Et en ce qui concerne le déluge, Il S’est vengé des réchaïm par l’eau.
Dans les plaies qui ont frappé l’Egypte, ces 3 armées ont participé.
Le sang et les grenouilles sont venus par l’eau, les sauterelles par le vent, comme il est mentionné dans les versets, et les ulcères ont été provoqués par le feu, au moyen de la suie du four.

Mais, souligne le gaon de Vilna, pour la grêle, les 3 éléments se sont associés. En effet, la grêle en elle-même est de l’eau ; il y a eu de plus "un feu tourbillonnant au milieu de la grêle" ; et même le vent a participé, car il est écrit "Hachem produisit des tonnerres et de la grêle".
Tel est le sens de ce que Moché a dit (au nom de Hachem) à Pharaon : "Pour le coup" = pour la plaie de la grêle, "Je déchaînerai tous mes fléaux contre toi-même" = car les 3 armées destructrices ont participé à la venue de cette plaie.

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-> "Voici que Je vais envoyer toutes Mes Plaies à ton cœur" (Vaéra 9,14)

-> La plaie de la grêle est considérée comme "toutes Mes plaies". De plus, Hachem ne frappa pas les récoltes d'Egypte avant cette plaie. En effet, le mérite de Yaakov, qui fut hébergé en Egypte, protégeait les égyptiens pour les préserver des plaies les plus terribles.
De plus, son mérite protégeait particulièrement la récolte car il bénit Pharaon pour que le Nil sorte vers lui et abreuve l'Egypte. Ce mérite eut la force de suspendre la gravité des plaies jusqu'à la 7e plaie.
En effet, nos Sages enseignent que l'avertissement avant la plaie durait 21 jours et la plaie elle-même 7 jours. De plus, Moché avertissait à chaque fois pour 2 plaies, la suivante frappait sans avertissement.
Ainsi, la plaie de la grêle ne frappa qu'après 147 jours d'avertissements et de plaies cumulées : 21+7(sang) + 21+7(grenouilles) + 7(poux) + 21+7(bêtes sauvages) +21+7(peste) + 7(ulcères) + 21(avertissement pour la grêle), soit en tout 147 jours.
Mais ensuite, le mérite de Yaakov, qui vécut 147 ans, s'estompa (une année pour un jour). Les récoltes purent donc être frappées et Hachem put envoyer toutes Ses plaies, sans retenue.
['Hatam Sofer]

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-> C'était un temps de grand soleil.
Normalement, la grêle vient dans un temps de gros nuages, mais dans ce cas afin d'attester que c'était un événement miraculeux, le temps était magnifique et ensoleillé.
Cela explique l'avertissement de Moché à Pharaon lorsqu'il a tracé une ligne dans le mur, comme le commente Rachi (Vaéra 9,18) : "Il lui a tracé une rayure sur le mur [et lui a dit] : "Demain, quand le soleil atteindra cette rayure, la grêle se mettra à tomber!"
[Béer Yossef]

-> La grêle a détruit tous les céréales murs (cf. Vaéra 9,31), et cela a entraîné en même temps une plaie de famine, ce qui est pire que tout.
[Mocha Zékénim]

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-> Toutes les créatures vivantes (hommes, animaux) qui ne seront pas mis à l'abri dans des refuges souterrains périront. [Rabbénou Bé'hayé]

En effet, selon le Malbim, les grêlons s'abattent sur le sol avec tant de violence qu'ils pulvérisent tout ce qui trouve à découvert.

-> Il est écrit : "Celui d'entre les serviteurs de Pharaon qui craignait la parole de Hachem fit fuir ses gens et son bétail dans les maisons" (Vaéra 9,20).

Selon le Meshech Chochma, Pharaon a exigé que chaque berger laisse son troupeau à l'extérieur, en opposition avec l'avertissement de Moché. Seuls ceux qui craignaient vraiment Hachem ne l'ont pas écouté.

Selon le rav Avraham Sid (bé'Hipazon Pessa'h), Hachem n'a donné la sagesse et l'envie de rentrer ses animaux, qu'aux égyptiens qui n'avaient pas fait de reproduction interdite de leurs bêtes.

Selon le Ramban, même si la majorité des égyptiens ne croyaient pas en la réalisation de ce que Moché avait annoncé, d'une façon inconsciente, ils ont tous pris leurs idoles qui étaient à l'extérieur, et les ont rentré pour les protéger de tout dommage éventuel.

Le Imré 'Haïm enseigne que ce verset nous apprend que ceux qui craignent Hachem (yéré Hachem) amènent leurs enfants dans les maisons afin de les protéger de la mauvaise influence qu'il y a à l'extérieure.
[à l'image de la grêle qui abîmait tout ce qui était dehors, il est très difficile de sortir dehors sans subir un minimum de dommages (ex: une mauvaise vision, une pensée contraire au judaïsme, ...), qui petit à petit génèrent une grosse fissure en nous.]

-> Selon les Tossefot sur la Torah, même s'ils en ressortiront vivants, ils seront de tout leur être terrorisés par le tonnerre des explosions et par les tremblements de terre, qui ont accompagné la chute de la grêle.
A partir là, les égyptiens vont commencer à souffrir de maladies nerveuses.

Selon le midrach (Tan'houma), le bruit était continu et très fort, quasiment insoutenable, et les éclairs anormalement lumineux, [au point d'en illuminer le monde entier].

Selon le 'Hatam Sofer, il n'y a jamais eu avant cette plaie de tonnerre ou d'éclair en Egypte.
Hachem a comptabilité tout ce qui aurait dû normalement y tomber, et Il a combiné tous les sons dans les tonnerres de cette plaie, de même pour les lumières des éclairs.

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-> Les plaies témoignent du contrôle total d'Hachem sur la nature et sa capacité à manipuler le cadre "normal/naturel" du monde.
Dans cette plaie, le Midrach (Chémot rabba 12,4) explique que la glace et le feu, bien qu'ennemis naturels, ont fait la paix pour travailler ensemble pour D. contre les égyptiens.
En effet, ils sont tombés sur la terre comme une seule arme mortelle, avec une force sans précédent, accompagnée d'un bruit assourdissant, dans ce que le midrach décrit comme "un miracle dans le miracle" : le premier miracle étant la grande férocité des grêlons, et le second étant que le feu et la glace ont pu coexister (Maharal - Gour Aryé - Vaéra 9,24).

Les 2 puissantes forces de la nature ont travaillé en tandem : la glace a causé des dégâts considérables et le feu a ensuite consumé les environs.
Le bruit qui accompagnait les grêlons, explique Rabbénou Bé'hayé (Vaéra 9,28), était un coup de tonnerre qui provoqua une telle terreur et une telle confusion que les égyptiens se figèrent d'effroi. S'ils se trouvaient à l'extérieur, ils étaient incapables de bouger et étaient inévitablement frappés par l'un des grêlons, les tuant sur le coup.

-> Ainsi, le bruit du tonnerre était si fort que les égyptiens étaient paralysés par la peur et incapables de bouger (midrach haGadol 9,25).
En fait, Pharaon était si terrifié qu'il supplia Moché de faire disparaître la plaie, admettant pour la première fois : "Cette fois, j'ai fauté, Hachem est juste et moi et mon peuple sommes méchants" (Vaéra 9,27 avec Ibn Ezra).
À son tour, Moché dit qu'il priera Hachem d'éliminer cette plaie, disant à Pharaon que "le tonnerre cessera et la grêle ne sera plus" (Vaéra 9,29). On peut peut-être suggérer que le fait que Moché rassure Pharaon en lui disant que d'abord "le tonnerre cessera" et ensuite seulement "les grêlons disparaîtront", montre que le tonnerre assourdissant était plus dangereux pour les égyptiens que les grêlons proprement dits.
Le fait que les grêlons n'aient causé des dégâts qu'à l'extérieur des maisons égyptiennes confirme cette hypothèse, alors que l'on peut supposer que les terrifiants coups de tonnerre auraient été entendus même si les égyptiens s'étaient cachés à l'intérieur de leur maison.

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-> Rabbénou Bé'hayé fait remarquer que tout au long du récit de cette plaie, le tonnerre est mentionné avant la grêle, car c'est le tonnerre qui ébranle et prédispose les égyptiens à la terreur que va leur inspirer la grêle.

Nos Sages (guémara Béra'hot 59a) disent que le tonnerre a été créé pour débarrasser le cœur de sa perversion.

C'est ainsi qu'après la fin de cette plaie (v.9,34), l'ordre est inversé ("la grêle et les tonnerres"), montrant que la résistance de Pharaon a refait surface dès que le tonnerre a cessé.

Par ailleurs, la guémara, dit que les juifs, même à Gochen, entendaient les tonnerres et voyaient les éclairs, mais ils s'en servaient afin d'insuffler en eux de la crainte de D., et d'acquérir d'avantage d'humilité dans leur cœur.

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-> Le Nétsiv (9,26) donne une explication similaire :
Il est écrit dans le verset : "Hachem produisit des tonnerres et de la grêle" (Vaéra 9,23) et "seule province de Gochen, où habitaient les enfants d'Israël, fut exempte de la grêle" (Vaéra 9,26).
Cela implique qu'il y avait des tonnerres dans la terre de Gochen, même s'il n'y avait pas de grêle.
La raison pour laquelle les tonnerres étaient également entendus à Gochen, c'est selon la guémara (Béra'hot 59a), car l'objectif du tonnerre est de rendre droit ce qui ait tordu dans le cœur d'une personne.
Puisqu'il y avait des juifs qui suivaient les voies idolâtres des égyptiens, ils avaient besoin d'un rappel (sous la forme de tonnerres) afin d'en venir à quitter ces mauvaises voies et de retourner à Hachem.

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-> "Le blé et l'épeautre n'ont pas été frappés" (Vaéra 9,32)

-> La Torah relate que la grêle n'a frappé que le lin et l'orge, et non le blé et l'épeautre. La raison que donne la Torah pour expliquer cette différence : "Car ils sont Afilot".
Dans une de ses explications, Rachi associe ce mot au terme "Pelaot", "merveilles".
La Torah viendrait dire que Hachem a réalisé de grandes merveilles pour conserver le blé et l'épeautre, alors que la grêle aurait dû naturellement détruire toutes les récoltes, sans sélection aucune.
=> Mais, cela n'explique pas pourquoi Hachem a-t-Il épargné le blé et l'épeautre. Pourquoi Hachem a-t-Il voulu réaliser de telles merveilles?

-> Le rav Moché Feinstein apprend de là un grand principe. Il dit que certes, Hachem a voulu punir les égyptiens pour le mal qu'ils ont fait aux Hébreux. Malgré tout, la punition qu'Hachem leur envoya, a été extrêmement précise. Il furent frappés uniquement par la quantité nécessaire de souffrance pour atteindre l'objectif de cette punition. Pas plus. Or, Hachem a estimé que l'objectif de cette plaie pouvait être atteint en frappant uniquement le lin et l'orge. Et le fait d'atteindre le blé et l'épeautre n'était pas strictement nécessaire pour atteindre le but souhaité. Car cette plaie n'est pas venue pour détruire toute la récolte et amener la famine. L'objectif était de servir d'avertissement et de créer une crainte devant la Puissance Divine.

Aussi, pour cela, il fallait préserver le blé et l'épeautre pour éviter la famine. Bien que pour épargner ces deux éléments, il fallut réaliser des merveilles, Hachem le fit. Car Il ne voulait pas frapper plus que ce qui était nécessaire. Cela doit nous apprendre la Bonté d'Hachem. Quand Il voit le besoin de punir du fait des mauvais comportements de l'homme, malgré tout, Son Objectif n'est pas de nuire. Dans Son Infinie Miséricorde, Il ne désire que réveiller la conscience de l'homme et lui indiquer qu'il doit se repentir. Il ne cherche qu'à le corriger et non à le punir.
Et pour cela, Il s'efforce à n'envoyer que la mesure de souffrance nécessaire pour cet objectif, sans rien ajouter de plus, pour ne causer aucune souffrance supplémentaire. Même si pour cela, Il doit réaliser de grandes merveilles.

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-> Hachem a envoyé des oiseaux de proie pour dévorer toute la viande des animaux morts, afin d'empêcher les égyptiens d'en tirer un quelconque profit.
[midrach haGadol ; midrach Chémot rabba 12,4]

-> Sur la terre de Gochen, où résident les juifs, la grêle n'est pas tombé. [Abravanel]

Lorsqu'un égyptien venait à Gochen, il n'échappait pas à grêle, tandis que le juif à côté de lui, n'avait rien [midrach haGadol].

Il en était de même pour tout juif qui se trouvait en Egypte, et qui ne subissait aucun dommage.

-> Dans la logique des plaies précédentes, certains égyptiens voulaient utiliser le stratagème de s'associer dans l'achat d'une propriété avec un juif.
Mais cette fois-ci, cela ne fonctionnait pas, et les grêlons s'abattaient sur la partie appartenant à l'égyptien, épargnant le reste.
[Tossefot sur la Torah]

-> Le blé et l'épeautre ont été miraculeusement épargnés par Hachem, qui veut laisser des récoltes à détruire par la plaie suivante (les sauterelles).
[Ramban]

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-> Alors que Moché quittait la ville et traversait les champs, il constata la destruction provoquée par la grêle.
Plein de compassion pour la terre, il décida, au lieu d'attendre d'avoir atteint plus de 2 000 coudées depuis la capitale pleine d'idolâtrie, d'étendre les mains pour prier dès qu'il en a été à une distance de plus de 70 coudées. [Rokéa'h - Vaéra 9,29]

Avant même, qu'il ne prononce un mot, Hachem met fin à la plaie (répondant immédiatement à la prière des Justes).

-> Dès que la plaie disparaît, la grêle s'immobilise dans le ciel.

L'ange Gavriel, responsable du feu, et l'ange Berdaël, responsable de la grêle, descendent des cieux pour retenir les grêlons prêts à se déverser sur la terre.

Figés dans les airs, ces grêlons seront libérés en partie à l'époque de Yéhochoua, 41 ans plus tard, et pour les restants, ils le seront à l'époque de Gog et Magog

Les bruits restent eux aussi suspendus dans les airs, prêts à se faire entendre à l'époque de Yéhoram, environ 500 ans plus tard.
[midrach haGadol ; midrach Chémot rabba 12,7]

-> La Torah nous dit que Moché, une fois de plus, a prié pour que la plaie prenne fin, et qu'il a été exaucé (Vaéra 9,33).
La guémara (Béra'hot 54b) révèle l'instantanéité de cette réponse : une fois que Moché a prié pour que les grêlons s'arrêtent, ils l'ont fait, même s'ils étaient en l'air.
Le Maharcha ('Hidouché Aggadot - Béra'hot 54b) ajoute que tous les grêlons ne sont pas tombés à ce moment-là, et que ceux qui restent sont gardés pour la guerre de Gog et Magog, lorsque Hachem apportera la guéoula ultime du peuple juif (Yé'hezkel 13,11 avec Rachi).

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-> Au terme de cette plaie, Pharaon a dit : "J'ai pêché, cette fois ; Hachem est le Juste et moi et mon peuple sommes les coupables" (Vaéra 9,27).

Bien qu'il ait prononcé cela par la contrainte des souffrances, il va en être récompensé : la Torah interdit à un juif d'haïr un égyptien, et il méritera d'être enterré de façon convenable.
[Mékhilta - Béchala'h]

-> On remarque quelque chose d'intéressant dans ce verset : יְהוָה הַצַּדִּיק וַאֲנִי וְעַמִּי הָרְשָׁעִים (Hachem haTsadik vaani véami aréchaïm - Hachem est le Juste et moi et mon peuple sommes les coupables).
En effet, Pharaon désirait de toutes ses forces pousser le peuple juif jusqu'à la 50e porte d'impureté pour qu'il ne puisse plus jamais sortir d'Egypte.
Ainsi, pour ce faire, il sépara les lettres du Nom divin יהוה, et s'y intercala en plein milieu en disant : "et moi" (וַאֲנִי).
[יְהוָה הַצַּדִּיק וַאֲנִי וְעַמִּי הָרְשָׁעִים = en prenant la première lettre des 2 premiers et des 2 derniers mots, on obtient יהוה, avec entre ces 2 lettres le וַאֲנִי de Pharaon]

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-> "J'ai fauté cette fois-ci" (Vaéra 9,27)

=> Pourquoi Pharaon ne reconnaît-il sa faute que "cette fois-ci", après la plaie de la grêle?

-> En fait, Pharaon pensait qu'il avait raison de garder les Hébreux en esclave, car l'Egypte avait sauvé la famille de Yaakov lors de la famine. Leurs descendants leur devaient donc reconnaissance.
Mais, à présent que suite à la grêle, l'Egypte souffrait de famine alors que les Hébreux avaient l'abondance, Pharaon comprit qu'en réalité, c'est le D. d'Israël Qui les nourrit et non l'Egypte. Et s'Il le souhaite, ils ont de quoi manger, même si l'Egypte souffre de famine.
=> De là, Pharaon en conclut que les Hébreux n'ont pas à avoir de dette envers lui pour avoir nourri leurs ancêtres lors de la famine, car en vérité c'est Hachem Qui les nourrit. Il les asservit donc pour rien.
Il comprit de tout cela qu'il a mal agi en refusant de les libérer. C'est donc à présent qu'il reconnut sa faute
['Hatam Sofer]

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-> "Cette fois-ci, Je vais envoyer tous Mes fléaux sur ton cœur" (9, 14) :

Que signifie cette expression singulière : "Je vais envoyer... sur ton coeur", qui n'a été dite que concernant la plaie de la grêle?

En fait, jusque là, les égyptiens n'avaient encore eu aucun moyen pour échapper aux plaies envoyées par Hachem. Mais, concernant la grêle, il leur a été donné un moyen de ne pas être endommagé, en restant soi-même ainsi que ses animaux à la maison.
Ceux qui n'étaient pas à l'extérieur n'allaient pas être frappés. Malgré tout, dans sa perversion, Pharaon refusa et laissa ses esclaves et ses animaux à l'extérieur, et ils furent donc frappés.
Ainsi, cette plaie-là n'était véritablement une plaie que du fait du cœur mauvais et corrompu de Pharaon. Car sinon, Hachem leur a donné une solution pour échapper à cette plaie.
[Yessod haTorah]

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-> "Pharaon ... endurcit son cœur, lui et ses serviteurs" (Vaéra 9,34)

Ainsi, à la fin de la plaie de la grêle, Pharaon et même ses serviteurs ont endurci leur cœur.
La raison à cela est qu'ils avaient entendu que Hachem allait amener 10 plaies sur l'Egypte.
Ils ont pensé à tord que la 7e plaie, comptait pour la n°7 à la n°10, car elle consistait en 4 éléments : la grêle, le feu, des sons déchirants (amenés par des vents de tempête apportant la grêle [selon le haKetav véHakabala], ou bien le bruit du fracas des grêlons sur le sol [selon le Nétsiv]), et ainsi que des torrents de pluie (Vaéra 9,33).
Ainsi puisque dans leur esprit les 10 plaies étaient déjà passées, ils pensaient qu'ils n'avaient plus rien à craindre, et ils ont donc endurci leur cœur.

Mais lorsque Moché est retourné voir Pharaon, l'avertissant qu'il y aura une autre plaie, alors les égyptiens ont conclu que les plaies n'étaient pas limitées à 10, mais qu'elles continueraient sans aucune fin en vue.
Les serviteurs de Pharaon ont immédiatement protesté à Pharaon : "Combien de temps celui-ci nous portera-t-il malheur? Laisse partir ces hommes ... ignores-tu encore que l'Égypte est ruinée?" (Bo 10,7).
[Tour - Pérouch haTour al haTorah - Vaéra 9,34]

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-> "Tends ta main sur le ciel" (Vaéra 9,22)

Ce verset introduisit la plaie de la grêle, et Rachi explique qu'Hachem a élevé Moché au-dessus de la voûte céleste, pour qu'il tende sa main de là-haut. Cela est suggéré par les mots : "Tends ta main sur le ciel", quand tu seras au-dessus du ciel.
=> Mais on peut se demander pourquoi Hachem a-t-Il eu besoin de faire monter Moché jusqu'au ciel pour envoyer la plaie de la grêle?

En réalité, Hachem voulait placer Moché dans la situation du don de la Torah, quand Moché monta dans les cieux pour y chercher la Torah.
Quand Hachem fit cesser la plaie de la grêle, la Torah dit : "La pluie ne tomba plus à terre", et nos Sages expliquent qu'une partie de la pluie était en train de tomber, et cette pluie-là ne tomba plus à terre, c'est-à-dire qu'une part de pluie resta suspendue dans l'air.
Or, quand les juifs reçurent la Torah, nos Sages disent qu'en entendant la Voix d'Hachem, ils en moururent. Et alors Hachem les fit revivre en faisant tomber sur eux une pluie, comme il est dit : "Une pluie généreuse, Tu enverras Hachem".
Il s'agissait justement de cette pluie qui était restée suspendue depuis la plaie de la grêle.

=> Ainsi, Hachem fit monter Moché au ciel en vue d'envoyer la plaie de la grêle, pour faire allusion au fait que cette pluie servira lors du don de la Torah, quand Moché montera au Ciel.
['Hatam Sofer]

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+ La synagogue de Moché :

-> Le Nétsiv (9,29) enseigne :
Lorsque Pharaon a demandé à Moché d'arrêter la plaie de la grêle, Moché lui a dit : "Au Moment où je quitterai la ville, j'étendrai mes mains vers Hachem" (Vaéra 9,29).
Rachi commente : "[Tant que Moché était encore] dans la ville, il n’a pas prié, car elle était pleine d’idoles".
Au sujet de la plaie des grenouilles et des bêtes sauvages, nous trouvons aussi que Moché a prié, mais la Torah ne mentionne pas où il a prié.
=> Pourquoi la Torah ne mentionne-t-elle cela que maintenant, pendant la plaie de la grêle?

Le Nétsiv répond que Moché avait sa propre synagogue en Egypte où il allait pour prier.
Dans cette synagogue, Moché a prié pour que se terminent les plaies des grenouilles et des bêtes sauvages.
Le fait qu'il y avait des idoles dans les rues d'Egypte n'était pas un problème, puisque Moché était à l'intérieur dans sa synagogue.
Cependant, pendant la plaie de la grêle, Moché se devait de lever les mains vers le ciel afin de stopper la plaie, et c'est pourquoi il ne pouvait pas être à l'intérieur de sa synagogue.
Cependant, dehors il rencontrait les idoles des égyptiens, et par conséquent pendant cette plaie il a dû quitter la ville afin de pouvoir prier sans idole à proximité.

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+ Mesure pour mesure :

-> Les égyptiens n'ont pas laissé les juifs se rafraîchir à l'ombre des arbres, ou même se reposer dans l'herbe.
Hachem a détruit l'herbe et les arbres, et ainsi les égyptiens, ne pouvaient également pas en profiter.
[Shach]

[selon le Sifté Cohen, les égyptiens n'ont laissé aucune occasion aux juifs de prendre une pause de leur terrible esclavage, en se reposant à l'ombre d'un arbre ou bien en se rafraîchissant sur l'herbe. C'est pourquoi, ils ont été punis par la plaie de la grêle qui a frappé l'herbe et les arbres.]

-> Ils ont obligé les juifs à labourer les champs, à semer les graines, et planter des vignes.
Maintenant, la grêle a ruiné l'intégralité de cette récolte.
[midrach rabba Chémot 12,5]

-> L'Egypte fut punie par cette plaie parce que ses habitants avaient forcé les juifs à leur planter des vergers, des vignes et des jardins.
L'Egypte était agrémentée de jolis parcs aménagés à la sueur du front des juifs.
Tous ces jardins furent détruits par la grêle.
[Méam Loez - Vaéra 9,25-26]

-> Les grêlons et les vents frappaient les égyptiens, de la même façon que les gardes fouettaient fortement les juifs au travail.
[Haggada du Beit Avraham]

-> La plaie de la grêle était une punition appropriée pour les égyptiens, car ceux-ci frappaient les juifs avec leurs poings, jetaient des pierres sur eux, et ils leur criaient des malédictions.
[Abarbanel]

-> Les égyptiens hurlaient sur les juifs [un tonnerre verbal], leur jetant des pierres pour les pousser à travailler davantage.
Mesure pour mesure, le tonnerre les attaquait aux oreilles, et les grêlons faisaient les dommages de grosses pierres.
[Méam Loez]

-> Ils forçaient les juifs à accomplir des tâches dégradantes, et ce dans l'unique but de les embarrasser, leur visage devenant alors blanc de honte.
Hachem a envoyé aux égyptiens des grêlons et des tonnerres, faisant que leur visage est devenu pâle et blanc de peur.

Lorsque la nation adorée de Hachem faute, Il la libère de ses fautes, la rendant de nouveau pure et toute blanche.
Les égyptiens qui ont essayé d'anéantir cette nation innocente, ont été punis par de la grêle de couleur blanche.
[Sifté Cohen]

-> Le bruit fort est venu suite à la réaction de Pharaon, lorsqu'il a tourné en dérision Hachem, en s'exclama fortement : "Qui est Hachem pour que j'écoute Sa voix ... ?" (Chémot 5,2).
[Kli Yakar]

D'ailleurs, selon le Or ha'Haïm, jusque là, Pharaon pensait que les plaies étaient des actes de sorcellerie (Moché et Aharon étant de supers sorciers).
A partir de cette plaie (avec entre autre le mélange du feu et de la glace) Pharaon va être convaincu que : c'est Hachem, Lui-même, qui a amené chacune des plaies.

La 6e plaie : les ulcères

+ La 6e plaie : les ulcères

-> Hachem a ordonné à Moché et à Aharon de prendre chacun 2 poignées de suie d'une fournaise.
Aharon devra donner ses 2 poignées à Moché qui les prendra en plus des 2 poignées qu'il a prises lui-même, et il lancera toute cette suie vers le ciel [d'une seule main].
[midrach Chémot rabba 11,6]

=> Ainsi, il y a eu un grand miracle : Moché a été capable de tenir 4 poignées de suie en une seule main, sans rien en perdre

-> La suie lancée par Moché vers le ciel, a atteint le Trône de Hachem, dans le 7e et plus lointain Ciel.
[midrach rabba Vaéra 11,10].

=> Ainsi, c'est un autre grand miracle : malgré le fait que c'est une substance légère comme la plume, elle est montée directement au Ciel.

-> 4 poignées de suie ont été suffisantes pour se répandre sur l'intégralité des terres appartenant à l'Egypte, et sont tombées sur tout égyptien et leur troupeau.

Certains de nos Sages affirment que cette suie lancée par Moché s'est répandue sur une surface de 400 parsa, soit une distance d'environ 1800 km.

=> C'est encore une fois un miracle incroyable au regard de la légèreté de cette substance.

-> La suie s'est transformée en poussière, et lorsqu'un de ces grains de poussière entra en contact avec la chair d'un être humain ou d'un animal, elle causera des ulcères extrêmement douloureux [Abravanel].

-> Le Sforno (Chémot 9,8) rapporte que Pharaon a été directement témoin de tous ces prodiges.

Rabbi Ephraïm dit que l'objectif de tous ces miracles est de montrer à Pharaon la puissance de Hachem et Sa capacité de créer ce qu'Il désire à partir du néant.

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-> Les magiciens, principaux conseillers de Pharaon, sont les premiers à souffrir de la plaie des ulcères.
[Kli Yakar 7,17]

Cette plaie va d'ailleurs marquer la fin de leur influence sur la cour royale.

Selon le Malbim, ils sont incapables de reproduire cette plaie puisqu'ils n'arrivent pas à trouver un seul égyptien en bonne santé sur lequel tenter l'expérience.
Selon le Abravanel, ils n'ont pas la moindre idée sur la façon de créer des ulcères à partir de la suie.

Bien qu'ils n'ont su imiter la plaie des poux, ils pouvaient alors toujours continuer à conseiller Pharaon.
Mais à présent, ils étaient incapables de se déplacer jusqu'à lui, puisqu'étant totalement couverts d'ulcères ils n'arrivaient pas à tenir debout (Rabbi Avraham - fils du Rambam - Vaéra 9,11).

Leur visage difforme les rend méconnaissables, si bien que même s'ils auraient pu se déplacer, ils seraient restés chez eux pour cacher la honte que leur cause leur apparence (selon le Ramban) et leur impuissance totale (selon les Tossefot sur la Torah).

-> Ils ne guériront jamais de leurs ulcères, et nombre d'entre eux finiront par en mourir.
Cette plaie marque la fin des magiciens.
[midrach Yalkout Chimoni 184]

-> Le Maharal (Guévourot Hachem 57) explique que "l'image d'Hachem" qu'Hachem a placée sur l'humanité (l'homme ayant été créé à l'image de D.) a été retirée des égyptiens lors de la plaie des ulcères/furoncles, car les égyptiens, en particulier les sorciers, ont développé de telles difformités à cause de cette plaie qu'ils n'avaient même plus l'air humain.

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-> Selon Abravanel, les animaux achetés par les égyptiens après la peste sont aussi affectés par les ulcères.
Selon Rachi (Vaéra 9,10), ceux qui avaient peur ont rentré leurs bêtes, et elles n'ont pas été touchées.

-> Les ulcères se développent et forment des cloques ayant du pus, qui rongent la peau comme le feu et s'étendent à tout le corps.
[Séfer haYachar]

-> Les nuages de poussière formés par la suie chaude attaquent le corps des égyptiens, brûlent leur peau et forment des ampoules.
[Rabbi Avraham - fils du Rambam]

-> Absolument aucun morceau de la peau des égyptiens n'a été laissé indemne, au point qu'ils ne ressemblaient plus à des hommes.
[Beit Avraham - dans sa Haggada]

-> La chair infectée commence à peler, et les membres exposés se décomposent et se gangrènent.
[Séfer haYachar]

-> Hachem a envoyé sur l'Egypte, les 24 espèces d'ulcères qui existent (midrach haGodel).

Tous ces ulcères exigeaient des remèdes incompatibles les uns avec les autres, de sorte que le médicament utilisé pour soigner une affection aggrave les autres, causant des ravages mortels (guémara Baba Kama 80b).

Les égyptiens ne pouvaient cesser de se gratter à cause des démangeaisons.
Les importantes pertes de sang faisaient qu'ils étaient très faibles.

-> Rien ne pouvait soulager les douleurs.
[midrach haGadol 9,10]

-> Même après le départ des juifs, les égyptiens en souffriront pour le restant de leur vie.
[Siftei Cohen - Vaéra 9,11]

-> Selon le Sforno, si Hachem n'avait pas endurci le cœur de Pharaon (lui donnant la force de résister), il aurait certainement consenti à libérer les juifs, tellement les souffrances causées par cette plaie étaient insupportables.
Mais D. ne voulait pas qu'il abandonne en raison des souffrances, mais bien parce qu'il reconnaissait la puissance et l'autorité divine.

Ainsi, dans Sa grande miséricorde, Hachem a laissé l'opportunité à Pharaon de se sauver des plaies jusqu'à la 5e (la peste).
A partir de cette 6e plaie (l'ulcère), voyant qu'il s'obstinait toujours à refuser de laisser partir les juifs, Hachem a décidé qu'il devait subir toutes les 10 plaies.

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-> "Les magiciens ne pouvaient lutter contre Moché à cause des ulcères" (Vaéra 9,11)

Rabbi Morde'haï Pessa’h de Kobrin a raconté :
Une nuit de Shabbat à minuit, je suis passé à côté de la maison du 'Hafets 'Haïm, dont la voix s’élevait jusqu’à mes oreilles. Je me suis rapproché de la fenêtre, et je l’ai vu assis sur son lit en train de consulter la paracha Vaéra dans le 'Houmach.
Quand il est arrivé au passage des plaies de l’Egypte, il a élevé la voix, et à chaque plaie il faisait entendre un cri d’émerveillement : "Aïe, aïe!"
Quand il est arrivé à la plaie des ulcères, il a lu le verset "Les magiciens ne pouvaient lutter contre Moché à cause des ulcères", et tout à coup il a éclaté d’un rire bruyant comme je n’en avais jamais entendu de lui, il était entièrement rempli d’émerveillement, comme quelqu’un qui voit vraiment les plaies sous ses yeux.

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+ Mesure pour mesure :

-> Les égyptiens ont forcé les juifs à leur servir des bains, à leur chauffer de l'eau et à leur refroidir l'eau bouillante.
Mais le plaisir du bain était seulement le privilège des égyptiens, car ils ne laissaient aux juifs même pas le temps de se gratter.

A présent, ils sont couverts d'ulcères, tout à fait incapables de toucher ni eau froide, ni eau chaude, et les juifs peuvent en jouir à leur aise.
[midrach Chémot rabba 11,6 ; Tana déBé Eliyahou rabba 7]

-> Les égyptiens surchargeaient de travail les juifs, ne leur laissant pas la possibilité de soigner leurs blessures.
Maintenant, ce sont eux qui souffrent d'ulcères qu'ils ne peuvent soulager.
[midach Aggada - Vaéra 9,8]

-> Les égyptiens forçaient les juifs à travailler si difficilement et pendant tellement longtemps, que leur peau se déchirait.
Les ulcères conduisaient à de douloureuses irritations, et à la rupture de la leur peau.
[Shach]

-> Ils ont séparé les hommes juifs de leur femme, et ils ont ainsi été punis par les ulcères, qui avaient pour conséquence de limiter tout contact avec leur femme.
[Kli Yakar]

-> Ils ont forcé les juifs à travailler sans pitié, les laissant souffrir de la chaleur implacable du soleil.
Maintenant, c'est eux qui souffraient de la suie brûlante, qui leur collait à leur peau, provoquant des cloques douloureuses.
[Siftei Cohen - Vaéra]

-> Les égyptiens obligeaient les femmes à accomplir les tâches des hommes, et les hommes celles des femmes, violant les lois de la nature.
De même, ils ont été punis par des ulcères totalement contraires à la naturalité.
[Beit Avraham - dans sa Haggada]

-> Ils ont égorgé des enfants juifs, et en ont vidé le sang afin que Pharaon puisse y prendre son bain (il souffrait de lèpre - tsaraat).
En réponse à cela, ils ont eu des ulcères, entraînant de la lèpre et un versement de leur sang.
[Rabbi Zalman Sorotzkin - haChir véHachéva'h]

-> Ils frappaient aussi les juifs jusqu'à qu'ils soient couverts de blessures. Mesure pour mesure, Hachem a envoyé cette plaie.

-> Les égyptiens étaient punis parce qu'ils avaient mené une campagne de calomnie contre les juifs, les décrivant comme un peuple dégoûtant et dépravé.
Cette plaie rendit les égyptiens encore plus répugnants que leur représentation des juifs.
[Méam Loez - Vaéra 9,10]

-> Les 1ers impactés étaient les sorciers, car ils ont conseillé Pharaon de jeter les nouveau-nés juifs dans le fleuve, et à faire périr Moché, lorsqu'enfant il a enlevé la couronne du souverain.
[midrach Chémot rabba 11,6]

-> Puisque les sorciers de Pharaon ont manqué de respect à Hachem, il est probable qu'ils ont été punis par la plaie des ulcères plus davantage que les autres, afin que les gens en viennent à s'éloigner totalement d'eux. [à l'image de la lèpre, une personne ayant un cas contagieux d'ulcères devait s'isoler pour éviter la propagation.
D'une certaine façon, de la même façon qu'ils essayaient d'éclipser les miracles d'Hachem en essayant de les réaliser par la sorcellerie, magie noire, de la même façon cette plaie va les faire s'éclipser par une mise en quarantaine, et une mise au grand jour de leur incapacités totales face à Hachem.]
"Les sorciers ne purent se tenir devant Moché à cause de l'ulcère" (Vaéra 9,11) [selon le Bechor Shor, ils étaient tellement affectés que littéralement ils ne pouvaient pas se tenir debout face à Moché]
L'ulcère (ché'hin) est la seule plaie où la Torah décrit la souffrance des sorciers de Pharaon.
['Hokhmat Shlomo - Roua'h 'Hen 12]

-> Les sorciers de Pharaon ont essayé d'infliger à Moché des ulcères (ché'hin), mais ils n'y sont pas réussi.
Au buisson ardent, Moché a reçu de la tsara'at ("Il mit sa main dans son sein, l'en retira et voici qu'elle était lépreuse, blanche comme la neige" - Chémot 4,6), et il était ainsi plus susceptible d'attraper d'autres affections de la peau.
Le fait que les sorciers n'ont pas réussi à donner des ulcères (ché'hin) à Moché leur a causé un énorme embarras.
[Messé'h 'Hokhma 9,11]

-> La plaie des ulcères ressemblent à la plaie de la tsara'at qui vient sur celui qui parle du lachon ara.
Puisque les égyptiens ont diffusé des rumeurs et des fausses informations sur les Bné Israël, alors ils ont été punis par les ulcères.
[Sia'h Tsvi - p.187]

La 5e plaie : la peste

+ La 5e plaie : la peste

-> Un aboiement plaintif des chiens a donné le coup d'envoi de cette plaie.
[Sifté Cohen 9,4]

-> En un instant, 90% des bêtes des égyptiens moururent à cause de cette plaie.
[Séfer Hayachar p.287]

-> C'est un miracle que des animaux en bonne santé s'écroulent brusquement sans vie.
[Rabbi Avraham - fils du Rambam - Mochav Zékénim]

-> Lorsqu'un animal (ex: âne, chameau, cheval) mourait de cette plaie, la personne qui était sur elle, mourrait également par l'impact brutal avec le sol.
[michnat Rabbénou Eliézer - pérek 19]

-> Bien que ne menaçant pas directement la vie des égyptiens, la perte des animaux avait beaucoup d'implication au quotidien : perte des moyens de transport, des moyens nécessaires à l'agriculture, une pénurie de nombreux biens (comme le lait, le blé, la laine), ...
L'économie égyptienne, normalement si forte, a été réduite à zéro en un instant.

L'agneau qui était l'espèce la plus idolâtrée par les égyptiens (car ayant des prétendus pouvoirs spirituels), mourrait avec impuissance, ce qui causait beaucoup d'angoisses aux égyptiens (y compris Pharaon).
[Sifté Cohen]

[de même, les chevaux étaient le symbole de la puissance égyptienne, que cette plaie a réduit à néant]

-> Un matin les égyptiens se sont réveillés et ils ont découvert que l'ensemble de leur troupeau avait péri.
Il leur a alors été très difficile d'accepter que celui des juifs était entièrement vivant.

Avant la plaie, certains égyptiens par crainte de l'avertissement de Moché, ont vendu leur bétail à des juifs, et ce en ayant l'intention de le reprendre dès la fin de la plaie.
Ce bétail est mort comme les autres.

Une bête appartenant à un juif, qui était mourante avant la plaie, en sortait totalement guérie.

Un troupeau d'un juif, qui était mélangé dans le même enclos avec celui d'un égyptien, restait sain et vivant, tandis que les bêtes appartenant à l'égyptien mourraient.

Si un troupeau était détenu à la fois par un juif et par un égyptien, il ne mourait pas, car appartenant partiellement à un juif.
[midrach Chémot rabba - chap.11]

-> Pour tenter d'échapper à la dévastation imminente de la plaie à venir, certains égyptiens ont conclu des accords avec des juifs pour leur donner leurs animaux pendant la durée de la plaie.
Une fois la plaie terminée, les animaux devaient être restitués.
Cependant, le Ohr ha'Haïm (Vaéra 9,6) explique que dans un tel cas, Hachem frappait également ces animaux.
Le midrach (Chémot rabba 11,4) écrit que seul un partenariat authentique entre un juif et un égyptien pouvait garantir que les animaux soient épargnés.

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-> Selon Rachi (Vaéra 9,10), seul le bétail présent dans les champs est mort, et pas celui qui avait été dissimulé dans les maisons par les égyptiens "craignant la parole de Hachem" (suite à l'avertissement de Moché).

-> Le Séfer haYachar relate qu'ainsi 10% du bétail égyptien a survécu à la plaie, et ce afin que les juifs puissent le prendre avec eux lors de la sortie d'Egypte.

-> A la fin de cette plaie, les égyptiens ne pouvaient se réapprovisionner qu'en achetant des bêtes aux juifs, ce qui a enrichit considérablement ces derniers.
[Abravanel]

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-> Avant la plaie de la peste, le verset écrit : "Hachem fixa le jour en disant : C'est demain que Hachem exécutera cette chose dans le pays" (Vaéra 9,5).
Ce message a été transmis aux égyptiens. En effet, de cette façon ils seraient d'accord de vendre leur bétail aux juifs à un prix pas cher, car sinon leurs animaux allaient mourir pendant la plaie.
C'est de cette façon que les juifs ont fini par avoir une grande quantité d'animaux lorsqu'ils ont quitté l'Egypte.
[Nétsiv 9,5]

-> Le Messé'h 'Hokhma (9,5) est d'accord sur le fait que les égyptiens ont vendu leur bétail aux Bné Israël.
Cependant, il ajoute qu'après la plaie de la peste, les Bné Israël ont décidé de montrer de la compassion, et ils ont rendu tous les animaux aux égyptiens.
Le Messé'h 'Hokhma explique ensuite que c'est pour cette raison que les égyptiens se sont si gracieusement séparés de leurs habits et ustensiles précieux lorsque les juifs les leur ont demandés (Bo 11,3).
Ils ne pouvaient tout simplement plus regarder dans les yeux les juifs et leur refuser cette requête après que les juifs leur aient rendu les animaux qu'ils avaient légalement achetés.

-> Le Ktav Sofer (12,38) explique que Pharaon a laissé de façon intentionnelle aux juifs une quantité importante de bétails, alors même qu'ils étaient esclaves et il ne leur a pas pris leurs possessions.
Ainsi, ces animaux étaient toujours la propriété des Bné Israël.
Pharaon a fait cela car : il savait que la dégradation d'une personne riche qui devient contrainte de faire des tâches d'esclave est largement pire que celle d'une personne pauvre. [la chute est encore plus brutale!]
C'est pour cela qu'il a laissé aux Bné Israël leur richesse afin qu'ils soient des esclaves "riches", les humiliant ainsi bien davantage.

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-> "Voici la Main d'Hachem frappera sur ton bétail" (Vaéra 9,3)

=> Pourquoi pour la plaie de la peste, il est employé l'expression : "La Main d'Hachem", ce qui n'est pas le cas pour les autres plaies?

C'est que la peste attaqua 5 types d'animaux : "Sur les chevaux, sur les ânes, sur les chameaux, sur le gros bétail et sur le menu bétail".
On pouvait donc compter ces catégories d'animaux avec les cinq doigts de la main.
De plus cette plaie était la cinquième des 10 plaies.
Pour ces 2 raisons reliant cette plaie au chiffre 5, le Torah parle de la Main d'Hachem.
[Atéret 'Hakhamim]

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-> Pharaon n'essaie même pas d'appeler Moché, car il n'y a plus rien à négocier (la plaie s'étant terminée en quelques secondes), et qu'il est possible ensuite de racheter des animaux aux juifs.

Par ailleurs, il a entendu parler d'un juif dont son troupeau a été décimé.
Il s'agit en réalité du fils qu'a eu Chelomit bat Divri avec un égyptien, et dont ce dernier a été tué par Moché.
Ce fils était égyptien car avant le don de la Torah, la filiation était établie selon le père.
D'ailleurs, il ne sera considéré comme juif qu'après le don de la Torah, et à partir de ce moment la filiation dépendra de la mère (Ramban - Emor 24,10).

Les égyptiens le considéraient à tort comme juif, puisque sa mère était juive, et selon leur raisonnement erroné, son troupeau n'aurait pas dû mourir.
Pharaon s'en ai servi pour endurcir son cœur, et refuser de libérer les juifs.
[le Malbim]

-> A ce sujet, le Imré Emet rapporte que Pharaon avait volé des milliers d'animaux aux juifs.
Lorsqu'il a vu qu'ils n'étaient pas morts durant cette plaie (car appartenant aux juifs), il a endurci son cœur.

-> Le Netsiv rapporte que Pharaon s'est également appuyé sur l'exemple du bétail appartenant conjointement à un juif et à un égyptien, et qui n'est pas mort durant la plaie, afin d'endurcir son cœur.

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-> "Pharaon envoya (vérifier) et voici que dans le bétail d'Israël, il n'y a pas eu de mort jusqu'à un" (Vaéra 9,7)

Apparemment, le verset aurait dû plutôt dire : "Il n'y a pas eu de mort, même un", et non pas "jusqu'à un (ad é'had)".

En réalité, cela vient signifier que lors de cette plaie de la peste, il se pouvait que dans le bétail d'Israël, il y eut un mort. L'expression : "jusqu'à un", veut ainsi dire "jusqu'à un" exclu, mais un : oui.
En effet, comme dans tous les royaumes, Pharaon a fixé des impôts à son peuple. Aussi, quand quelqu'un avait un bétail, il devait lui en donner une part en impôt.
Disons par exemple que Pharaon prenait un dixième du bétail, sur 10 animaux il en prenait un.
Si un juif avait par exemple 10 animaux, alors Hachem fit mourir une bête de ce troupeau pour qu'il n'en reste que 9 et que ce juif n'ait plus d'animaux à donner à Pharaon en impôt.
De la sorte, cela occasionnait une perte pour Pharaon : la perte de cet impôt, mais ce juif n'avait aucune perte, puisque de toutes les façons, il aurait dû donner cet bête en impôt.
=> Il se trouvait donc que dans le bétail d'Israël, il puisse y avoir un mort.
[Maharil Diskin]

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+ Mesure pour mesure :

-> Lorsqu'ils sont arrivés en Egypte, Yaakov et sa famille étaient des bergers.
Les égyptiens les ont forcés à travailler dans la construction, ce qui a entraîné la mort de leur troupeau puisqu'ils n'avaient alors plus le temps de s'en occuper.
Mesure pour mesure, leur troupeau a également été décimé.
[Kli Yakar]

-> Les égyptiens attelaient les juifs aux charrues à la place de leurs bêtes afin de ménager ces dernières.
[...]
Egalement, ils avaient l'habitude de voler le bétail des juifs.
Hachem les a puni par la mort de leurs bêtes.
[Agadat Zéva’h Pessa’h]

-> Les égyptiens forçaient les juifs à faire le travail de leurs animaux, comme le fait de labourer ou de porter des fardeaux.
Puisque les égyptiens faisaient travailler les juifs comme des animaux, ils furent punis en perdant leur bétail.

-> La plaie de la peste est venue sur les égyptiens en rétribution du fait d'avoir utilisés les esclaves juifs pour labourer les champs comme s'ils étaient des animaux.
[Abarbanel]

-> Après que la plaie de la peste a tué les animaux égyptiens, il n'y avait plus d'animaux égyptiens qui avaient besoin d'être tondus par les esclaves juifs. [alors qu'avant les égyptiens leur en donnés sans répit]
[midrach Yalkout Chimoni 182]

-> Les égyptiens envoyaient les juifs dans les collines et dans le désert pour faire paître leur bétail afin de les empêcher d’avoir des enfants.
[midrach Chémot rabba 11,6]

-> Avant la plaie des animaux sauvages, c'était les enfants des égyptiens qui s'occupaient de leur bétail.
Mais cette plaie ayant entraînée la mort de nombreux enfants égyptiens, ce travail était alors revenu aux juifs.
Hachem les a libéré de ce fardeau, par le biais de plaie de la peste.
[midrach Tan'houma]

-> Les juifs avaient comme instruction stricte de leurs contremaîtres égyptiens de ne pas manger de la viande, comme il est dit lorsqu'ils se sont plaints de la manne : "Il nous souvient du poisson que nous mangions pour rien en Egypte, des concombres et des melons, des poireaux, des oignons et de l'ail" (Béaaloté'ha 11,5).
En punition de ne pas avoir permis aux juifs de manger de la viande, Hachem a envoyé la plaie de la peste, qui a tué les animaux des égyptiens.
[Otsar Divré haMeforchim - p.337]

La 4e plaie : les animaux sauvages

+ La 4e plaie : les animaux sauvages

-> Les animaux sauvages du monde entier ont mis 24h pour se réunir en Egypte, au moment exact fixé par Hachem.
[Malbim - Vaéra]

-> Normalement, il existe la loi de la jungle : les plus forts pourchassant les plus faibles.
Durant cette plaie, dans un objectif commun de punir les égyptiens, tous les animaux ont temporairement fait une trêve.
Ainsi, le lion ne recherchait pas l'agneau, ni le loup la chèvre, ...
[Rachi]

-> Selon le midrach, tous les animaux sauvages sont venus avec le sol naturel sur lequel ils sont habitués à vivre (ex : la jungle, la glace, ...).
En effet, lorsqu'ils sont dans leur habitat naturel, c'est là qu'ils sont le plus dangereux et capables d'infliger des dommages importants.
[Rav Itsélé de Volozhin]

-> Les oiseaux bloquaient les rayons du soleil.
Ainsi, ceux qui fuyaient l'attaque d'un animal trébuchaient et tombaient, incapable de voir où ils allaient.
[midrach bé'hiddouch]

-> Selon le Sforno, lorsque les égyptiens s'enfermaient chez eux (pour échapper aux animaux sauvages), le sol de leurs maisons était rempli de serpents.

-> Les abeilles piquaient les égyptiens dans les yeux et volaient dans leurs oreilles.
Ils essayaient de les fuir, mais les abeilles les poursuivaient avec leur dard pointu.
[Séfer haYachar]

-> Il y avait un énorme monstre marin (appelé "silonith" ou, selon d'autres : "sironith"), qui avait de multiples tentacules mesurant chacune plus de 4 mètres de long.
Le monstre parcourait les rues d'Egypte, et par les plafonds et les toits, il plonge ses tentacules à l'intérieur des maisons puis force les verrous.
Les autres bêtes sauvages n'éprouvent alors aucune difficulté à pousser les portes ouvertes et à se précipiter à l'intérieur.
[Séfer haYachar]

-> Les oiseaux et autres rapaces entrent également à leur tour par les portes grandes ouvertes et remplissent l'air d'un battement d'ailes furieux, et poussent de grands cris aigus en fondant sur leurs proies.
[Rokéa'h - Vaéra]

-> Même les animaux non venimeux, non sauvages, sont devenus des chasseurs d'égyptiens.
Hachem a mis dans les glandes de ces animaux du venin et leur a insufflé un instinct de chasser et de tuer.

Les animaux mordaient les arbres, y laissant des gouttes de venin.
Par la suite, lorsque les fruits étaient mangeaient par les égyptiens (se doutant de rien), ils en mourraient alors empoisonnés.
[Or ha'Haïm]

-> Même les animaux domestiques s’attaquèrent aux égyptiens.
[Midrach haGadol Vaéra 8,17]

-> Le 'Hanoukat haTorah nous rapporte que selon nos Sages, il existe une créature parmi les espèces végétales qui ressemble à un être humain.
Elle s'appelle : "avné hassadé" (les pierres du champ) ou "adoné hassadé" (le maître du champ).
Elle se nourrit comme toute autre plante, et dès qu'elle est détachée du sol, elle meurt immédiatement.
Durant cette plaie, ces créatures sont venues avec leur sol, et cela n'empêchait pas les animaux sauvages de l'occuper également.

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-> Même si un égyptien marchait au milieu d'un groupe de juifs, les animaux ne s'en prenaient qu'à l'égyptien.
Si les égyptiens se réfugiaient dans des maisons juifs, ils n'étaient pas préservés des assauts des bêtes féroces.

Dès que les égyptiens virent les animaux approcher, ils condamnèrent leurs fenêtres et verrouillèrent leurs maisons.
C'est alors que d'immenses pieuvres et des calmars géants émergèrent des profondeurs de la mer, escaladèrent les murs des maisons, et grâce à leurs tentacules immenses, en arrachèrent les toits.
Ils introduisirent leurs tentacules dans les maisons, soulevèrent du sol les égyptiens affolés et provoquèrent une destruction complète. [Séfer haYachar]
[Méam Loez - Vaéra 8,20]

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-> Le midrach Tan'houma rapporte un scénario entre un père égyptien de 5 enfants et sa gouvernante juive.

L'égyptien demanda à la juive de sortir ses enfants.
Lorsqu'elle est retournée à la maison, elle n'avait plus aucun des enfants, et le père a alors hurlé : "Où sont mes enfants?"
La gouvernante lui a répondu : "Assieds-toi! Je vais vous raconter ce qu'il s'est exactement passé.

Un groupe d'animaux nous a attaqué : un lion a mangé le plus âgé, un autre l'a été par un ours, un autre par un tigre, encore un autre par un loup, et le plus jeûne a été pris au loin par un aigle. "

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-> Concernant la plaie des bêtes sauvages, nous trouvons une expression que la Torah n'emploie pas pour les autres plaies : "Je distinguerai en ce jour-là".
Cela signifie que D. fera la distinction entre le pays d'Egypte et celui de Gochen (territoire des juifs) où la plaie ne sévira pas.
Pourtant ceci fut également le cas de toutes les autres plaies qui ne frappèrent pas les Bné Israël, installés à Gochen.
=> Ainsi, pourquoi la Torah n'insiste-t-elle sur cette distinction qu'à propos de la plaie des bêtes féroces?

Hachem a implanté dans la nature une loi selon laquelle l'homme domine sur tout le règne animal et inspire de la crainte même aux bêtes les plus dangereuses et cruelles.
La raison en est qu'est inscrite sur son visage l'image de D., laquelle suscite la criante des animaux, conformément au plan Divin.

Cependant ce principe ne se vérifie que chez l'homme dépourvu de fautes.
Par contre, celui qui s'est souillé par des péchés, ceux-ci portent atteinte à son âme et à l'image Divine inscrite en lui qui se dissipe.
En l'absence de celle-ci, il n'inspire plus de crainte aux animaux auxquelles il ressemble désormais et qui ont dès lors le pouvoir de lui faire du mal.

En Egypte, les Bné Israël endommagèrent grandement l'image Divine inscrite en eux, puisqu'ils déchurent jusqu'à tomber dans le 49e degré d'impureté.
Dans de telles conditions, lors de la plaie des bêtes féroces, celles-ci auraient logiquement dû s'attaquer à eux et les déchiqueter, de même qu'elles firent leur pâture des égyptiens.

Pharaon, conscient de ce fait, se réjouit lorsque Moché lui annonça que cette plaie frapperait son pays, pensant qu'elle sévirait également en Gochen.
C'est pourquoi Hachem lui annonça qu'Il ferait un miracle, dépassant totalement les lois de la nature, en distinguant Gochen de l'Egypte.
Bien que le peuple juif fût alors entaché par de nombreux péchés, une distinction fut faite et leur territoire ne fut pas envahi par les bêtes sauvages. Et c'est sur ce point particulier que la Torah insiste.
[rapporté par le rav David Pinto]

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-> "Je distinguerai, en cette occurrence, la province de Gochen où réside mon peuple, en ce qu'il n'y paraîtra point d'animaux malfaisants afin que tu saches que moi, l'Éternel, je suis au milieu de cette province" (Vaéra 8,18)
=> Pourquoi plus que pour toute autre plaie, la Torah surligne le fait que la terre de Gochen a été mise à part pour ne pas être attaquée par les bêtes sauvages?

Le Maharil Diskin explique :
Puisque la plaie des animaux sauvages impliquait que des animaux étant à l'extérieur d'Egypte entrent dans le pays pour l'endommager, de nombreux animaux ont dû passer par le biais de la terre de Gochen pour atteindre l'Egypte, et malgré cela il n'y a eu aucun dégât.

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=> Comment la plaie des animaux sauvages a-t-elle créé une amitié entre les juifs et les égyptiens?

-> Le Nétsiv (8,19) explique :
Les égyptiens cherchaient refuge des bêtes sauvages dans la terre de Gochen, et de la sorte ils ont tissé des liens d'amitié avec les juifs.
Lorsque Hachem a dit à Moché : "Fais donc entendre au peuple que chacun ait à demander à son ami [égyptien - רֵעֵהוּ - rééou] et chacune à sa amie [égyptienne - רְעוּתָהּ - réouta], des vases d'argent et des vases d'or" (Bo 11,12), il était clair qu'ils avaient des amis [chez les égyptiens].
Cette amitié est venue par le biais de la plaie des animaux sauvages.

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+ Le zoo de Pharaon :

-> Lorsque Moché a averti Pharaon de l'arrivée imminente de cette plaie, il lui a dit que Hachem allait envoyer des des animaux sauvages pour tourmenter les égyptiens.
Le haKétav véHakabbala explique que l'article défini : "les animaux sauvages" (é'arov - הֶעָרֹב - Vaéra 8,25) vient nous enseigner que Moché faisait référence au zoo de Pharaon : "De même que tu [Pharaon] peux voir tous les animaux [qui existent] en face de toi [dans ton zoo personnel], de même toute l'Egypte sera remplie de tous ces animaux".
Une autre explication est que sur les murs du palais de Pharaon, il y avait tous les animaux qui y étaient sculptés. Moché disait à Pharaon que l'Egypte sera pleine de tous les types d'animaux comme le sont les murs de son palais.

C'est pourquoi Moché a averti Pharaon à propos de la plaie des animaux sauvages dans son palais et non pas au Nil.
Puisqu'il avait besoin de pointer vers les animaux du zoo (en réel) ou bien des animaux sculptés sur les mûrs, et qui étaient dans le palais de Pharaon.

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-> "Je ferai une distinction entre Mon peuple et ton peuple" (Vaéra 8,19)

-> Le midrach (Chémot rabba 11,2) explique qu'en réalité les juifs méritaient la punition des animaux sauvages, mais Hachem les en a sauvés, punissant les égyptiens à la place.

=> En quoi est-ce juste que les égyptiens aient été puni pour les fautes des juifs?
De plus, pourquoi les juifs méritaient-ils d'être punis par la plaie des animaux sauvages plutôt que par les autres plaies?

-> Le rav Avigdor Miller explique :
les animaux sauvages venaient d'un mélange de toutes les espèces existantes au monde. Ceci est en soi non naturel, puisque les animaux errent généralement seuls ou en meute de leur espèce.
C'est pourquoi cette punition était appropriée aux juifs, qui devaient être une nation demeurant seule (à Gochen), cependant dans l'exil égyptien ils se sont mêlés à la population égyptienne. [Chémot 1,7 ; Chémot rabba 1,8]
Hachem dans Sa bonté a jugé les juifs avec indulgence, puisque l'influence négative des égyptiens a été la source de leur mauvais comportement.

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+ Mesure pour mesure :

-> Les égyptiens entretenaient de beaux zoos. Pour ce faire, ils envoyaient les juifs afin de capturer des animaux
Les égyptiens envoyaient délibérément les juifs pour les missions les plus dangereuses, souvent dans le seul but de les faire souffrir.
De façon ironique, maintenant ces mêmes bêtes abondaient.
[midrach Tan'houma - Bo 4 ; midrach Chémot rabba]

-> Les gardes égyptiens ont tout fait pour que les juifs ressentent une peur similaire à celle que peut générer une rencontre avec un animal sauvage.
Hachem leur a envoyé ces bêtes afin qu'ils puissent vivre cette même peur, qu'ils ont si facilement octroyé par le passé.

-> Les contremaîtres égyptiens apparaissaient aux juifs comme des animaux, puisqu'ils les effrayés, les terrifiés, sans cesse.
Ils ont été punis avec justesse en étant visités par les animaux sauvages.
[Sifté Cohen]

-> De même que les égyptiens ont pu dominer par la force les juifs, de même ils sont devenus la proie d'animaux sauvages sans pitié.

-> De même, qu'ils se sont réunis ensemble afin de torturer les juifs, de même toutes les bêtes ont convenu de s'unir afin de tourmenter et de dévorer les égyptiens.
[midrach Chémot rabba]

-> Cette plaie était également une punition contre Pharaon pour s'être baigné dans le sang de bébés juifs qu'il obtenait en assassinant 150 enfants le matin et 150 autres le soir.
Hachem avait donné aux animaux la responsabilité de venger ces meurtres délibérés ...
[En effet, ] si un meurtrier n'est pas puni par le tribunal, il le sera souvent par des bêtes sauvages.
Pharaon avait versé tant de sang innocent que sa nation entière fut punie par la plaie des bêtes sauvages.
[Méam Loez - Vaéra 8,20]

[Au-delà du fait que Pharaon était leur dirigeant, il faut se rendre compte que chaque égyptien à son niveau se comportait de la même façon avec les juifs. C'est ainsi que le Méam Loez (Chémot 5,14) écrit :
Les adolescents égyptiens faisaient irruption en bande dans les maisons juives, prétendant être entrés par erreur en se bousculant au cours de leurs jeux. Une fois dans les maisons, ils frappaient les juifs à mort.
Si ces derniers tentaient de les chasser, la police égyptienne les arrêtaient pour avoir maltraité des "enfants".
Les plus jeunes enfants égyptiens étaient tout aussi cruels. Ils erraient à travers les quartiers juifs pour guetter les naissances. Lorsqu'ils entendaient qu'un enfant était né, ils le dénonçaient aux autorités afin qu'il soit noyé dans le Nil.
=> Ainsi, de même qu'ils se sont comportés en animaux sauvages envers les juifs, de même les animaux sauvages envers eux!
Selon le midrach rabba, à chaque plaie (à part la 1ere), le premier à souffrir fut Pharaon. En effet, en tant que roi, il portait la principale responsabilité des souffrances infligées aux juifs.]

-> Pharaon a pris peur durant cette plaie, car même les animaux qu'il avait domptés par sorcellerie [l'Egypte excellait dans la sorcellerie] et placé devant son palais pour le garder se sont attaqués à ses serviteurs, les dévorant. [midrach Chémot rabba 11,11]
Il s'est alors lui-même trouvé en danger.

-> Hachem a amené les animaux sauvages afin de dévorer les enfants égyptiens, car les égyptiens entraient dans les maisons juives et voler les enfants, afin de les mettre à leur service.
[Abravanel]

-> A cause de leur servitude, les juifs n'avaient plus le temps de s'occuper de leurs troupeaux.
Sans berger, les troupeaux juifs étaient mis en pièces par les animaux sauvages.
Une punition semblable fut donc administrée aux égyptiens.
[Méam Loez - Vaéra 8,20]

-> Une raison de cette plaie est l'immoralité déplorable qui régnait parmi les égyptiens.
En effet, ils organisaient des orgies où 10 hommes étaient avec une femme et 10 femmes avec un homme.
Puisqu'ils renversèrent les barrières de la retenue, Hachem renversa également les barrières de la nature.
Etant donné que les égyptiens s'étaient assemblés de façon interdite, Hachem assembla les animaux d'une manière que la loi de la nature aurait normalement empêchée.
[midrach rabba (Bo) - rapporté par le Méam Loez - Vaéra 8,2]

-> Les égyptiens forçaient de façon cruelle les juifs à manger du lait cuisiné avec la viande d'un animal, ce qui est une transgression des lois de cachroute.
Un mélange d'animaux sauvages s'est réuni afin de les punir.
[Tiférét haRichonim]

-> La tribu de Yéhouda est comparée à un lion fort, le symbole de celle de Dan est le serpent, et celle de Binyamin est représentée par le loup.
Les juifs sont comparés à un assortiment d'animaux, qui ont tous envahi l'Egypte afin d'attaquer leurs oppresseurs.
[midrach rapporté par le Shach]

-> Le Avot déRabbi Nathan (1,2) affirme au nom de Shimon haTsadik, que la faute de négliger l'étude de la Torah (bitoul Torah) a été la cause de nombreux de nos exils, dont la destruction de Jérusalem (et de son Temple).

-> "Chaque génération qui ne voit pas la reconstruction du Temple est considérée comme si elle avait elle-même causé sa destruction." (Yérouchalmi Yoma 1,1)

En rapprochant ces 2 enseignements de nos Sages, le rabbi de Klausenbourg dit qu'il en ressort que nous sommes toujours coupables de négligence envers la Torah, et ce tous les jours.

La Rema (Choul'han Aroukh, Ora'h 'Haïm 553,2) rapporte la coutume de s'abstenir d'étudier la Torah l'après-midi avant le 9 Av (sauf éventuellement ses passages tristes). En effet, puisque l'étude de la Torah génère de la joie, on entrerait alors dans ce jour de deuil avec de la joie en nous, empêchant de pleinement pouvoir se lamenter.

Le rabbi de Klausenbourg explique que ce lien entre le fait de ne pas pouvoir étudier la Torah juste avant d'entrer dans le jour de deuil commérant la perte du Temple, entraîne que l'après-midi précédent le 9 Av est un moment où l'on doit réfléchir sur les conséquences de notre négligence dans l'étude de la Torah.
[combien de destructions personnelles et collectives cela amène, et combien nous passons à côté de super bénédictions dans ce monde et dans le monde à venir. Quel gâchis! Quel manque de respect pour Hachem qui nous donne le plus beau de Ses cadeaux : Sa Torah!]