Les kabbalistes enseignent que chaque mois de l'année correspond à une partie majeure du corps humain.
Ce mois de Sivan, correspond à l'oreille gauche, car durant toute l'année les paroles de Hachem nous entrent dans l'oreille droite et en ressortent dans l'autre.
Cependant, lorsque la Torah est donnée (le 6 Sivan), nous devons l'entendre et la retenir avec nos 2 oreilles : même celle de gauche![le Dvar Avraham - rabbi Avraham de Slonim]
Catégorie : Fêtes
Au mont Sinaï, les juifs pouvaient véritablement visualiser les paroles de Hachem.
De même, un parent doit s'assurer que son enfant puisse observer et véritablement visualiser chaque mot qu'il lui enseigne.
Parfois, les actions ont plus de poids que toutes les paroles [du monde].[Rabbi S.A. Rubin]
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-> "Tout ce qui se passe chez soi est du 'hessed.
Les gens pensent qu'ils ne font qu'élever des enfants, et rien de plus.
Mais nourrir des enfants en Torah et en crainte du Ciel, c'est du 'hessed! C'est la Torah!
[...]
Je me demande souvent pourquoi les gens trouvent nécessaire de s’enfuir de chez eux pour rendre service?
Le ‘hessed commence à la maison!
Il y a tant d’occasions pour un mari, pour une épouse ou même pour des enfants de se rendre chaque jour mutuellement service.
Et cependant, ces mêmes gens qui s’enorgueillissent de leur gentillesse et de leur considération envers autrui à l’extérieur, laissent beaucoup à désirer en ce qui concerne leur comportement une fois les portes refermées."
[Rav Shalom Schwardron – le Maguid de Jérusalem]
=> on a tendance à penser que nos actes de bonté et la Torah se font essentiellement à l'extérieur, et non dans l'intimité de notre foyer.
Mais en réalité, le lieu principal où l'on peut acquérir des mérites se trouve en nous et chez nous (ex: chaque fois que je donne un sourire à ma femme je réalise la mitsva de la réjouir!)
==> Profitons du don de la Torah pour renforcer en nous l'importance primordiale de la transmettre et de la vivre au quotidien au sein de notre cellule familiale.
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-> "Ne jamais te dérober à ceux qui sont comme ta propre chair" (Yéchayahou 58,7)
Rabbénou ‘Haïm Vital dit que dans le monde de Vérité, on interroge l’homme sur ses actes et ses occupations dans ce monde-ci, et l’une des questions qu’on lui pose est celle-ci : t’es-tu occupé de 'hessed?
Lorsqu’il répond par la positive, on vérifie alors la situation à la maison, s’il y a aussi fait du ‘hessed dans sa vie conjugale.
Si c’est le cas, le 'hessed qu’il a fait à d’autres personnes est valable et en règle, et il a du poids au Tribunal céleste.
Et s’il s’avère que dans son foyer, il n’a pas fait de 'hessed, cela est considéré comme s’il n’en avait pas du tout fait!
Shavouot – une fête éternelle
+ Shavouot - une fête éternelle :
-> Le rav 'Haïm Sofer (Kaf ha'Haïm 494,68) rapporte que selon nos Sages la fête de Shavouot ne sera jamais annulée. Pourquoi cela?
1°/ en raison du concept de : "maalim bakodech, vélo moridim" (nous augmentons en sainteté, et nous n'en descendons pas).
En effet, la Torah a été donnée au peuple juif à Shavouot, entraînant que ce jour a été pour toujours élevé à de très grandes hauteurs et qu'il est extrêmement sanctifié.
Ainsi, puisque son niveau ne peut être que diminué, cette fête ne peut pas être annulée.
2°/ De même que la Torah est éternelle, Shavouot qui est la fête de la Torah, durera éternellement.
D'ailleurs de même que la Torah est éternelle, de même le fait de s'investir dans l'étude de la Torah a le pouvoir d'allonger notre vie!
"Je briserai le génie de votre puissance" (Bé'houkotaï 26,19)
-> Selon Rachi, il s'agit de la destruction du Temple.
-> Cette malédiction qu’Hachem brisera le génie du peuple d’Israël comporte, comme toutes les autres malédictions, un point positif.
En effet, quand une personne faute, l’impact et les conséquences de cette faute, dans ce monde matériel ainsi que dans tous les mondes spirituels, sont tellement graves et terribles, que si ce pêcheur en avait conscience, il ne pourra plus continuer à vivre comme avant, car il en serait détruit.
Cependant, Hachem, dans Sa bonté, annonce qu’Il brisera le génie des Juifs. Ainsi, leur intelligence et leur niveau de perception une fois réduits, le pêcheur ne saura plus mesurer l’impact de sa faute qui lui en sera complètement caché. Cela lui donnera la possibilité de continuer à vivre de façon sereine et équilibrée, même après sa faute. Il pourra la supporter.
[Rabbi Tzvi Elimelech de Dinov (le Bné Yissa'har) - dans son Agra DéKalla]
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[c'est une malédiction lorsque nous en venons à oublier les conséquences graves de nos mauvaises actions (ex: qu'est-ce que ça peut bien faire à D. si je porte une simple feuille dehors pendant Shabbath?, alors qu'en réalité cet acte en apparence banal détruit ce monde et les mondes supérieurs, car contraire à la volonté de D.).
Mais c'est une bénédiction lorsque nous savons faire téchouva et aller de l'avant en gardant un moral plein de joie et d'espoirs positifs!]
"Au début, Moché étudiait la Torah, mais oubliait ce qu'il apprenait. En fin de compte, elle lui a été donnée en cadeau"
[guémara Nédarim 38a]
Le Maharal (Tiférét Israël 50) explique :
"Vu la grandeur de la Torah qui de par sa nature ne peut être attachée ou liée à un être humain, Moché oubliait la Torah dès qu'il l'étudiait.
La Torah n'avait pas de moyen de se lier à Moché si ce n'est que D. l'a donnée à l'homme et a produit un changement dans la relation entre la Torah et l'humanité.
[...]
La Torah ne convient pas à l'homme car elle émane des royaumes supérieurs qui sont aussi loin de l'homme que possible.
La Torah dit donc : "[D. l'] a donnée à Moché lorsqu'Il a fini de lui parler" (Ki Tissa 31,18).
Si D. n'avait pas donné la Torah, elle n'aurait pas pu avoir le moindre lien avec l'homme."
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-> "Un élément saint et spirituel ne se mêlera pas de lui-même à des éléments physiques.
A cause de cela, la Torah ne pourra pas exister dans ce monde si ce n'est que D. l'a décrété."
['Hatam Sofer - commentaire sur guémara Méguila 6b]
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-> De même que Hachem a donné à Moché le cadeau de la Torah (car malgré sa grandeur il lui aurait été impossible de la maîtriser en 40 jours et 40 nuits), de même Hachem va finalement accorder le cadeau de la Torah à tout celui qui s'efforce de l'apprendre avec assiduité.
[Rav Shimon Schwab]
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-> Si un homme te dit : "J'ai fourni des efforts [pour mon étude] mais je n'ai pas trouvé, ne le crois pas! [S'il te dit : ] "Je n'ai pas fourni d'efforts et je l'ai trouvée", ne le crois pas! "J'ai fourni des effets et je l'ai trouvé", crois-le
[...]
Mais s'agissant de l'étude de la Torah, cela ne s'applique qu'aux raisonnements. En revanche, pour ce qui est de se souvenir de son étude, cela dépend de l'aide Divine.
[Rachi commente : si bien que certains peuvent fournir des effets et pourtant ne pas trouver la réussite.]
[guémara Méguila 6b]
=> Ainsi, pour se remémorer des enseignements de la Torah, il n'est pas suffisant de s'échiner dans son étude : encore faut-il bénéficier d'une aide Divine.
[d'où la nécessité de prier pour cela, d'être saint, ...]
"Ils confesseront leur faute" (Bé'houkotaï 26,40)
-> Le 'Hafets 'Haïm a dit un jour :
"A quoi bon réciter ces supplications (les séli'hot), en racontant à Hachem que nous avons fauté, alors qu'Il connaît chacune de nos pensées et chacun de nos gestes.
Ces prières n'ont de sens que si elles nous incitent à prendre la ferme résolution de ne plus jamais réitérer nos écarts."
[il faut taper contre sa poitrine pour se réveiller et changer, et non comme pour tasser un sac de farine pour pouvoir encore davantage le remplir (de fautes)! ]
Le mot "Omer" partage la même racine que : "méamer" (des 39 travaux de Shabbath) qui signifie : regrouper.
Pendant les jours du compte du Omer, nous regroupons tous nos désirs et nous les dirigeons vers notre Service d'Hachem.Shavouot (שבועות) a en lui le mot : "shvi" (שבי - un prisonnier/captif), en allusion au fait que l'objectif du Omer est d'arriver à Shavouot (50e jour) en ayant fait le maximum pour capturer notre yétser ara.
[Nous sommes alors prêts à nous lier de tout cœur, sans interférence, avec papa Hachem, en recevant la Torah!][Séfer Iyoun Téfila (322)]
"Rabbi Akiva avait 24 000 disciples, depuis Guévat jusqu’à Antipras, et tous sont morts dans une même période parce qu’ils ne se comportaient pas avec respect l’un envers l’autre."
[guémara Yébamot 62b]
=> Pourquoi une telle tragédie?
Précision : au regard du niveau très élevé des élèves de Rabbi Akiva, les réponses apportées ci-après visent surtout à en tirer des voies d'amélioration pour nous-mêmes, plutôt que d'émettre un jugement/accusation sur eux.
1°/ Le rav Aharon Kotler explique la sévérité de la punition en se basant sur : "Hachem est exigeant avec ceux qui sont proches de Lui (les tsadikim), [les jugeant] selon l’épaisseur d’un cheveu"(guémara Yébamot 121b).
Ainsi, il arrive que Hachem juge avec beaucoup plus de sévérité la faute des tsadikim, leur octroyant une punition sans aucune mesure avec celle des gens normaux.
Le Maharcha (Yébamot 121b) explique que D. les punit plus durement dans ce monde, afin qu'ils puissent mériter davantage de récompenses pures dans le monde à venir.
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2°/ Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - Yébamot 62b) explique que la faute des élèves de Rabbi Akiva était non seulement car : "ils ne se comportaient pas avec respect l’un envers l’autre", mais également en raison du 'hilloul Hachem qui a pu en résulter.
-> Le rav Dan Roth dit : "Le 'Hilloul Hachem dépend du statut de celui qui l’accomplit. Ce qui est considéré comme un 'Hilloul Hachem pour une personne ne l’est pas forcément pour une autre. Ceci est dû au fait que plus une personne est érudite, plus les gens attendent d’elle un haut niveau de raffinement et plus ils scruteront la moindre de ses actions ...
De plus, le 'Hilloul Hachem dépend de la manière dont les gens nous perçoivent, notre réel statut n’a pas d’importance.
Par exemple, un étudiant de yéchiva ordinaire peut ne pas se considérer comme un érudit en Torah, et ainsi ne pas sentir que la remarque sévère des sages au sujet de l’érudit en Torah négligé s’applique à lui.
Mais son humilité serait déplacée car, pour le monde extérieur ; il apparaît comme un érudit en Torah."
-> La guémara (Yoma 86a) rapporte que lorsqu’une personne se comporte bien, on va dire d’elle : "Heureux soient les parents et les maîtres qui ont élevé une telle personne." (et inversement)
=> Nous réalisons un kiddouch Hachem, lorsque nos actes poussent autrui à dire : "Heureux soit le D. d’une telle personne!"
D'un côté les gens savaient que les élèves de Rabbi Akiva étaient extrêmement élevés spirituellement (des tsadikim exceptionnels), mais d'un autre côté ils savaient également qu'ils ne se comportaient pas convenablement l'un envers l'autre.
=> Plus ou moins consciemment, ils en venaient à se dire : "Malheur à celui qui étudie la Torah!"
-> Le Ramban explique que le 'Hilloul Hachem est le plus grave péché que l’homme puisse commettre.
La seule manière de s’en repentir est le Kidouch Hachem (sanctifier le nom de D).
=> Cela est vrai pour les vrais tsadikim, pour celui qui est nettement plus religieux qu'un autre (il est tsadik aux yeux d'un autre!), mais aussi pour toute personne car nous influençons directement ou indirectement notre entourage.
De plus, le ‘Hafets ‘Haïm disait souvent : "Chaque juif est comparable à un officier haut gradé.
Du fait qu’il revêt un uniforme orné de médailles et de décorations, il lui incombe de se comporter d’une manière qui convient à son statut et à sa distinction.
Sinon, il porte atteinte à l’honneur du Roi (à Hachem) qu’il sert et représente."
=> Cette période du Omer nous apprend qu'en tant que juifs, nous devons être en permanence vigilants à notre comportement.
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3°/ Le midrach (Béréchit rabba 61,3) précise que les élèves de Rabbi Akiva étaient avares dans leurs connaissances en Torah, ne se les partageant pas l'un l'autre.
Par exemple, celui qui était spécialiste dans Taharot, ne partageait rien avec un expert dans Moéd.
Il souhaitait être considéré comme le grand connaisseur, que l'on vienne le voir avec des questions que lui seul pouvait répondre, et pour cela il était prêt à conserver égoïstement son savoir en lui.
-> Le rav Aharon Kotler ajoute en rapportant le Pirké Avot (6,5) : "la Torah est acquise avec 48 choses à savoir : ... [la 11e est ] l'analyse méticuleuse avec des compagnons d'étude [qui s'éclairent l'un l'autre]".
=> Sans cela il est impossible de parvenir à une Torah de Vérité, et l'on ne peut pas acquérir convenablement la Torah.
Si ces élèves seraient devenus les responsables de la transmission de la Torah à la génération suivante, il y aurait eu un défaut dans la transmission de la tradition juive (la messora).
==> Ils sont morts afin de préserver la perfection et la pureté de la messora.
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-> La guémara (Ména'hot 68b) rapporte qu'un Tanna (sage dont les opinions sont rapportées dans la michna), a posé une question difficile à Rabbi Tarfon, et que Rabbi Tarfon ne connaissait pas la réponse.
Le visage du Tanna qui a posé la question, est devenu rayonnant, et Rabbi Akiva l'a réprimandé : "Ton visage a rayonné pour avoir réussi à contester le vieux sage? Je serais surpris que tu vives longtemps!"
La guémara conclut qu'il en a été ainsi, et qu'il est mort avant Shavouot.
Le rav Nevenzahl comprend de ce texte que ce Tanna était un des élèves de Rabbi Akiva.
De tout notre cœur, nous devons désirer que chaque juif domine la Torah, et le fait de se réjouir de l'ignorance d'autrui est un défaut.
-> La guémara (Béra'hot 28b) rapporte la prière spéciale que nous devons réciter chaque jour avant de commencer notre étude de Torah.
Le rav Nevenzahl note une partie de cette prière : "que mes collègues [d'étude] ne se trompe dans aucun sujet de halakha, et que je me réjouisse d'eux".
=> Une partie intégrante de la prière pour MON étude est que les autres réussissent également
==> Pendant le Omer, nous devons développer cette notion qui est contre nature.
Pour les juifs, c'est : "un pour tous, et tous pour Un (Hachem)" = nous devons désirer la réussite d'autrui en Torah, puisque nous sommes tous liés [les uns les autres] vers un seul objectif : comprendre la Torah d'Hachem.
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+ "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18)
Rachi commente : Rabbi Akiva a enseigné : C’est là un principe fondamental dans la Torah.
-> La guémara (Baba Métsia 62) mentionne 2 opinions dans le cas où 2 personnes marcheraient dans le désert avec une bouteille d'eau qui ne permettrait la survie que d'une seule personne.
- Ben Pétoura est d'avis que les 2 doivent boire, même si cela entraînera finalement la mort des 2, et ce afin qu'aucun des 2 ne soit témoin de la mort de l'autre.
- Rabbi Akiva n'est pas d'accord, s'exclamant : "ta vie passe d'abord" ('hayékha kodmin) sur celle de ton prochain. Celui qui a la bouteille d'eau doit boire, laissant l'autre mourir de soif.
=> Comment Rabbi Akiva peut-il dire : "aime ton prochain comme toi-même" est un principe fondamental de la Torah, et en même temps : "ta vie passe d'abord"?
Le 'Hatam Sofer explique qu'une personne vit 2 vies : une physique, et une autre spirituelle (la Torah).
- "Ta vie passe d'abord" = il s'agit de la vie physique. Ta santé et ton bien-être nécessaire passent avant ceux des autres, même si tu vois ton prochain mourir!
- "aime ton prochain comme toi-même" = selon Rabbi Akiva, il n'y a pas de plus grand idéal que de donner de son temps pour partager la Torah à autrui.
"Un principe fondamental dans la Torah" = c'est tout particulièrement dans le domaine de la Torah que doit s'exprimer ton amour d'autrui [car rien n'a plus de valeur que de grandir dans une vie de Torah!].
=> Les 24 000 élèves de Rabbi Akiva sont morts car ils n'ont pas suivi l'enseignement de leur Rabbi.
Il est écrit : "ils ne se comportaient pas avec respect l’un envers l’autre" (lo naagou kavod zé bazé - guémara Yébamot 62b).
Or le mot : "respect" (כבוד - kavod) a une guématria de 32, et c'est pour cette raison qu'ils sont morts durant les 32 premiers jours du Omer, la tragédie s'arrêtant à Lag baOmer (le 33e jour).
Période du Omer : un mélange de joie et de deuil
+ Période du Omer : un mélange de joie et de deuil
On comprend que la période du Omer est une période de joie, tellement nous sommes impatients de recevoir la Torah à Shavouot.
Mais pourquoi cela est-il nécessaire que ce soit aussi un moment de deuil, pour la mort des 24 000 élèves de Rabbi Akiva?
1°/ Nos Sages disent :
- "Sans Torah, point de savoir-vivre ; sans savoir-vivre, point de Torah" (Pirké Avot 3,17 -> én déré'h érets, én Torah)
- "le savoir-vivre précède la Torah" (midrach Vayikra rabba 9,3 ; Tana déBé Eliyahou 1,1 -> déré’h érets kadma laTorah).
-> Le rav Wolbe commente :
"Lorsqu’une personne va faire des courses, elle a besoin d’un sac pour y mettre les pommes de terre, et d’un récipient pour y mettre les œufs, car elle ne peut pas ramener chez elle ses achats sans un récipient adéquat.
Ce concept est valable également pour la spiritualité.
La Torah doit être placée dans un récipient adéquat, et ce récipient, c’est le : déré’h érets (traduit ci-dessus par savoir-vivre).
Le déré’h érets peut être défini comme les actions et les comportements que toute personne doit reconnaître comme convenable, sans qu’on les lui ai enseigné [explicitement]."
-> Le rav 'Haïm Vital (Chaaré Kédoucha) écrit que les bonnes midot sont un prérequis pour acquérir la Torah.
[S'il n'y a pas un ordre spécifique pour la majorité des traits de caractère (midot), c'est parce qu'ils sont la base pour accepter et absorber la Torah]
-> Rabbénou Yona (Pirké Avot 3,17) commente que si quelqu'un a d'abord amélioré ses traits de caractères (midot), alors la Torah peut résider en lui.
La Torah ne peut pas reposer sur celui qui a de mauvaises midot.
=> Prendre le deuil des élèves de Rabbi Akiva doit nous rappeler à quelques jours/semaines du don de la Torah, de la nécessité absolue de travailler nos traits de caractère afin d'avoir le récipient pour contenir la Torah à Shavouot. [la Torah nous y sera donnée, mais est-ce que nous pourrons la récupérer au maximum?]
D'ailleurs, c'est pour cela que nous avons l'habitude durant cette période d'y lire les Pirké Avot.
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-> "Si quelqu'un est méritant, la Torah devient pour lui un élixir de vie (sam 'haïm). [זכה נעשית לו סם חיים]
S'il ne le mérite pas, la Torah devient pour lui un élixir de mort (sam mita)."
[guémara Yoma 72b]
Selon l'Alter de Kelm, le mot : "méritant" (zokhé - זכה), est lié au mot : "purification" (zikoukh - זִכּוּך)
Lorsqu'on se purifie et que l'on devient une meilleure personne avec de bonnes midot, c'est alors que la Torah aura un impact total.
-> Rabbi El'azar ben Ara'h enseigne que : "le bon chemin auquel l’homme doit s’attacher" (le comportement, la mida que l'on doit chercher à posséder) est d'avoir : "un bon cœur" (Pirké Avot 2,9)
Les mots : "un bon cœur" (lév tov - לב טוב) ont une guématria de 49, en correspondance avec les 49 jours du Omer, où nous sommes supposés travailler sur nos midot et développer en nous un bon cœur.
-> Le Kaf ha'Haïm (493,5) écrit que l'objectif des coutumes de deuil pendant le Omer, est de nous aider à se distancer de nos mauvaises midot.
En effet, une personne endeuillée a tendance à avoir moins d'orgueil, et elle pense davantage à l'objectif de la vie.
[face à la prise de conscience du fait que je ne suis pas éternel, beaucoup de choses deviennent secondaires, voir futiles!]
On devient alors moins concerné par la jalousie et l'honneur, ...
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-> Nos Sages enseignent que le Korban du Omer (offert à Pessa'h) provenait de l'orge, tandis que le Korban offert à Shavouot (le chté lé'hem) provenait du blé.
L'orge est une nourriture pour les animaux (cf. Sotah 14a), tandis que le blé est une nourriture humaine.
=> Pendant le Omer, un juif travaille sur lui-même pour changer son animalité au point de devenir un homme, un serviteur de Hachem.
-> Le Chla haKadoch (paracha Béréchit) fait remarquer que le 1er homme s'appelle : Adam (אדם).
Habituellement, on explique ce nom, comme lié à : "adama" (la terre - אדמה), puisqu'il a été créé à partir de la terre.
Cependant, ce mot est également lié au mot : "Je serai l'égal du Très-Haut" (adamé lééli'on - אֶדַּמֶּה, לְעֶלְיוֹן - Yéchayahou 14,14), qui décrit le désir de l'homme d'être similaire à Hachem.
Un être humain a le choix entre soit être similaire à la poussière de la terre, ou bien s'il se travaille il peut ressembler à D.
=> C'est cette transformation qui doit avoir lieu pendant la période du Omer = on doit faire en sorte de tendre à être davantage comme Hachem.
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2°/ Selon guémara (Yébamot 62b) : "ils ne se comportaient pas avec respect l’un envers l’autre."
Il en découle que pendant cette période nous devons également améliorer nos liens avec autrui.
Le rav 'Haïm Chmoulévitch (Si’hot Moussar) se basant sur le Or ha’Haïm commente : "Israël campa là face à la montagne [de Sinaï]" - Yitro 19,16) = "afin de montrer que la nation juive était alors unie comme un seul homme [avec un seul cœur] et qu’à ce titre elle méritait de recevoir la Torah."
=> En prenant leur deuil, nous développons en nous la nécessité absolue de rechercher la proximité avec notre prochain, car c'est une condition préalable pour mériter la Torah à Shavouot.
[b'h, quelques réflexions à ce sujet : https://todahm.com/2016/04/25/4370 ]
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3°/ Le rav Aharon Kotler enseigne que notre deuil de la période du Omer, provient en réalité de notre douleur pour toute la perte d'étude de Torah (bitoul Torah), qu'a pu entraîner la mort des 24 000 élèves de Rabbi Akiva.
En effet, la disparition d'autant de personnes très élevées en Torah, a laissé un immense vide, a diminué grandement la Torah et l'illumination positive qu'elle entraîne.
La guémara ('Haguiga 5b) enseigne : "Chaque jour, D. pleure sur ceux qui peuvent étudier la Torah, mais ne l’étudient pas".
Rav Yaakov Galinsky commente : "Nous faisons pleurer D., et nous continuons notre chemin comme si de rien n’était!"
=> Pendant le Omer, en prenant le deuil, nous développons notre conscience qu'à chaque fois que nous pouvons étudier et que nous ne le faisons pas, nous faisons pleurer D., qui d'une certaine façon prend le deuil de ce moment de vie que nous avons tué.
La période du Omer doit nous servir à renforcer notre étude de la Torah, non seulement en lien avec la perte des élèves de Rabbi Akiva, mais également afin de développement notre attachement à la Torah et donc notre envie de la recevoir à Shavouot.
[selon le principe du rav Dessler : nous aimons une chose, proportionnellement aux efforts que nous aurons investi pour elle! Plus on se donne pour la Torah, plus on en vient à l'aimer!!]
"L'arrêt du travail durant Shabbath fait prendre conscience à l'homme que, s'il est libre durant la semaine d'exploiter les ressources de la nature à son profit, de manier à son gré les moyens de production, il n'en est pas pour autant le dominateur ni le véritable propriétaire.
Lorsqu'arrive Shabbath, il se sépare de tous ses pouvoirs et les dépose humblement aux pieds du Créateur."
[rav Elie Munk - Chémot 20,10]