Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"La sortie d'Egypte a transformé les juifs, d'esclaves de Pharaon, à serviteurs d'Hachem."

[Rav Yechezkel Levenstein]

Les 4 verres du Séder

+ Les 4 verres du Séder ...

La valeur numérique des mots : kos yayin (un verre de vin - כוס יין) est de : 156.
La valeur numérique du mot : 'hérout (liberté - חירות) est de : 624, ce qui correspond à : 156 * 4.

=> Nous buvons ainsi 4 verres de vin afin de nous souvenir de notre libération d'Egypte.

[Rabbi Aharon de Karlin]

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-> "Les 4 verres, nos Sages, les ont prescrits en tant qu'attitude de noblesse des hommes libres (dérekh 'hérout)"

[guémara Pessa'him 109b]

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-> Celui qui va se forcer à boire les 4 verres avec du vin, qui va manger la matsa et l'afikoman, même s'il trouve cela difficile, il sera épargné de devoir prendre des médicaments amers tout au long de l'année.
[Or'hot 'Haïm 472,12 - qui cite le Sefer Yafé léLev]

Le nom de Moché et la Haggada

+ Pourquoi le nom de Moché ne figure-t-il pas dans la Haggada? (*)

Qui est le 1er homme à raconter la Haggada?
Moché lui-même, comme il est écrit : "Moché raconta à Yitro tout ce que D. fit à Pharaon et aux Egyptiens" (Chémot - Yitro 18,8).

Or notre maître n'a certainement rien raconté sur lui-même en raison de son extrême humilité.
Voilà pourquoi son nom ne figure pas dans le récit de la sortie d'Egypte.

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(*) certes, le verset : "Ils crurent en D. et en Moché Son serviteur" est cité, mais ce passage ne fait pas partie du récit de la sortie d'Egypte.

Tichri, le mois de la nouvelle année, est béni par D. Lui-même, lors du Shabbat de Bénédiction, le dernier Shabbat du mois d’Elloul qui le précède. Ceci donne la force au peuple d’Israël de bénir les autres mois, onze fois dans l’année.
[Baal Chem Tov]

Bénéficier du jugement collectif

+ Bénéficier du jugement communautaire (klal) :

-> Le Tour écrit que nous devons nous couper les cheveux et nous baigner le jour de Roch Hachana parce que nous avons foi en la bonté d'Hachem qu'il nous jugera favorablement.
D'autre part, le Choul'han Aroukh dit que nous devrions jeûner la veille de Roch Hachana.

=> Il semble y avoir une incohérence évidente dans la manière dont on nous enseigne à aborder le jour du jugement. Devrions-nous être confiants dans le fait que nous serons jugés méritants, ou devrions-nous être effrayés par l'issue du jugement?

-> Le rav Eliyahou Lopian (Maaré'hét haTéchouva) cite l'Alter de Kelm qui dit que nous sommes confiants en ce qui concerne le jugement communautaire (du klal), mais nous devons jeûner et craindre le jugement de l'individu.
Si les individus qui composent le peuple juif (klal Israël) ont des raisons de craindre leur jugement personnel, pourquoi le jugement communautaire devrait-il donner à chaque personne une meilleure chance d'en sortir victorieuse?
La somme totale n'est-elle pas aussi grande que le cumul de ses parties? En quoi cela aide-t-il les individus à être jugés ensemble en tant que nation?

Le rav Lopian répond que le'Alter de Kelm voulait dire que le jugement concernant le grand public n'est pas simplement un jugement de plusieurs individus en tant que groupe ; il s'agit plutôt d'un jugement qui est qualitativement différent. La compassion d'Hachem se manifeste plus facilement lorsqu'il s'agit de juger la communauté.

Le rav Lopian explique que le Tour susmentionné parle du jugement communautaire. Nous devrions nous sentir confiants à l'égard de ce jugement, car il est moins rigoureux.
Le jeûne avant Rosh Hachana concerne le jugement individuel.

[Le Tour susmentionné cite un midrach qui affirme que la joie que nous devons ressentir avant Roch Hachana découle de la confiance du peuple juif dans le fait que "Hachem yaassé la'hem ness" (Hachem fera pour eux un miracle).
Le mot "la'hem" semble indiquer que le jugement qui permet d'être méritant de manière miraculeuse est le jugement communautaire. Lorsque nous sommes jugés en tant que membres d'un klal, nous pouvons mériter un jugement miraculeux.
(on trouve un exemple à cela dans le fait de prier avec la communauté (minyan), où nos prières montent facilement (noyées dans la masse), tandis que pour une prière individuelle on va examiner si la personne a de la kavana, si elle est méritante, ...). Hachem est tellement content de voir ses enfants unis qu'Il est beaucoup plus large, miraculeux, dans sa façon de déverser ses bénédictions, de juger, ... ]

=> Comment pouvons-nous mériter de faire partie de ce jugement communautaire?
Le rav Lopian dit que nous devons nous concentrer sur les autres, penser et agir comme des membres d'une même famille. Plus une personne aide les autres, plus elle fait partie du klal, suscitant ainsi la compassion du Ciel et donnant lieu à un jugement complètement différent.

-> Cette explication du rav Eliyahou Lopian sur les paroles du Alter de Kelm peut être mieux comprise grâce à la réflexion supplémentaire suivante de rav Lopian (Lev Eliyahou - Haazinou).
Nous savons qu'Hachem est un "Kel émouna" (un D. de vérité) (Haazinou 32,4). Pourquoi, alors, la Torah doit-elle ajouter juste après qu'Hachem est "én avel" (jamais inique)?
S'Il est totalement vrai, cela ne signifie-t-il pas qu'Il n'est pas injuste?

Le rav Lopian répond qu'Hachem ne juge pas comme le fait un tribunal classique, en infligeant une punition strictement basée sur les actions de la personne.
Le jugement d'Hachem est une décision globale qui est prise en tenant compte de tous les résultats possibles du verdict. L'expression "Il ne fait rien d'injuste" laisse présager qu'Hachem n'appliquera pas un décret s'il affecte injustement quelqu'un d'autre par la suite.

-> En gardant cela à l'esprit, nous pouvons maintenant comprendre pourquoi le fait de tendre la main et d'aider les autres peut inclure quelqu'un dans le jugement communautaire miséricordieux.
En étant une personne sur laquelle les autres comptent, de nombreuses personnes sont affectées si cette personne n'est plus là. Hachem ne causera pas d'inconfort ni de douleur aux autres en les privant de cette personne.

Le jour de Yom Kippour, le rav 'Haïm Chmoulévitz parlait de la nécessité de tendre la main aux juifs non religieux et de prier pour leur bien-être spirituel.

Avant la prière de Neïla, le rav Yossef Shalom Eliyachiv (Divré Aggada - Yamim Noraïm) s'adressait à sa communauté, disant qu'ils devaient tous prier pour tous les juifs en captivité qui n'ont pas la capacité de prier, ainsi que de prier pour ceux qui sont capturés au sens spirituel, c'est-à-dire ceux qui ne sont pas observants de la Torah.

[le rav Chmoulévitz et le rav Eliyachiv appelaient les gens à devenir plus communautaires et plus attentionnés en aidant spirituellement les autres (ex: en priant pour le bien être spirituel et matériel), en ce jour de Kippour.
Puisque l'on devient plus nécessaire autour de soi, alors Hachem nous juge donc plus favorablement dans le cadre du jugement collectif, et l'on peut prétendre à obtenir davantage de belles choses d'Hachem.]

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-> Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach 1,11) se lamente sur sa vie et sur le jour du jugement qui approche.
Il dit que peut-être, en raison du mérite qu'il a toujours eu de dire aux gens qu'ils devraient se repentir, Hachem aura de la compassion pour lui.

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-> L'Alter de Kelm dit : "Même les plus grand des anges (mala'him) ne peuvent résister au jugement d'Hachem, comme nous le disons : "à Tes yeux, ils ne sont pas jugés comme étant dignes" (ki lo yizkou béné'ha badin).
Si cela est vrai pour les anges, que pouvons-nous dire de nous-mêmes ?

L'Alter de Kelm répond : "Chaque personne en soi est en effet en grand danger. Mais le tsibour (communauté juive) a une garantie. Le tsibour survivra toujours. Si une personne fait partie du tsibour, elle a aussi cette garantie".
À Kelm, pour sensibiliser tout le monde à cette idée, un panneau a été accroché au mur qui disait : "Il n'y a pas de roi sans sujets". Si vous faites partie du tsibour, vous faites partie du royaume d'Hachem, et le royaume d'Hachem est assuré de survivre.
[...]

S'il y a un énorme beit midrach avec un millier de personnes à l'intérieur, ce n'est toujours pas un tsibour. Le simple fait d'avoir beaucoup de gens ensemble, mais sans s'aimer les uns les autres et sans être liés les uns aux autres, n'est pas un tsibour.
Par nature, une personne est occupée, toute la journée et toute la nuit, à ne penser qu'à elle-même. Un millier de personnes, dont chacune ne pense qu'à elle-même, n'est pas considéré comme un tsibour !
[...]

Même le plus haut ange ne peut pas accepter la Royauté d'Hachem tout seul.
Les anges doivent le faire en tant que groupe, comme nous le disons dans notre prière (Birkot Kriat Shéma) : "Tous avec amour, tous avec clarté ... avec sainteté ... tous, comme un seul homme, répondent et disent" (koulam ahouvim, koulam bérourim ... koulam kéé'had onim véomrim).
Ils sont tous ensemble, avec amour les uns pour les autres. S'il n'y a pas d'unité, s'il n'y a pas de lien et d'amour, il n'est pas possible d'accepter la Royauté d'Hachem.
[...]

Lorsqu'une personne vit dans son propre petit monde (autour de son nombril), il n'y a pas d'autres personnes dans sa vie ...
Une personne peut vivre toute sa vie, 70 ans, et ne jamais rencontrer quelqu'un d'autre, ne serait-ce qu'une fois.
Si une personne ne travaille pas sur le 'hessed, en remarquant les autres personnes, en pensant à elles et en cherchant à les aider, alors elle est toujours dans son propre petit monde et ne fait pas partie du tsibour.
[...]

Il est impossible de passer à travers le jugement (le din), sans un tsibour et sans le mérite de la communauté.
Mais une personne ne pense pas naturellement aux autres [mais plutôt à elle-même], ni ne se sent pas concernée et se soucie des autres ...
Ce n'est que lorsqu'une personne commence à penser aux autres et à les aider qu'elle est "vient se purifier" (ba létaher). Et alors, du Ciel on l'aide (messayin oto).
[...]

On a demandé à l'Alter de Kelm : "Comment pouvons-nous nous éloigner de l'égocentrisme?"
Il a répondu : "Occupez-vous du tsibour et pensez à eux. Lorsque vous faites cela, lorsque vous vous préoccupez du tsibour, que vous vous occupez d'eux et que vous pensez à eux, vous devenez une partie des tsibour."
[...]

L'Alter de Kelm dit que lorsqu'une personne s'occupe du tsibour mais pense à elle-même, c'est comme si elle adorait l'avoda zara.
[...]

L'Alter de Kelm dit également qu'être utile pour le bien du tsibour (commuantué) présente 2 avantages : cela nous empêchera d'être occupé à penser à soi-même, et le mérite du tsibour sera un mérite et une délivrance (yéchoua) pour nous.

[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot]

Dans les bénédictions sur la Torah, nous disons : "Qui nous a choisis parmi tous les peuples et nous a donné Sa Torah" (acher ba'har banou ... vénatan lanou ét Torato).
En récitant ces bénédictions, nous devrions nous imaginer au mont Sinaï. Au milieu des éclairs, du feu et du tonnerre, la voix céleste de D. descend, nous proclamant Sa nation élue et nous accordant la Torah.
[ Tour Ora'h 'Haïm 47 ]

La bénédiction se termine par les mots "notén haTorah" (béni sois-tu Hachem qui nous donne la Torah", au présent. Mais auparavant c'est au passé (natan lanou), qui nous a choisis et nous a donné Sa Torah.

La Torah a été donnée initialement au mont Sinaï, mais Hachem continue à donner la Torah aujourd'hui et dans le futur.
Hachem a donné la Torah d'une "voix forte et intarissable" (Vaét'hanan 5,19), une voix qui résonne aujourd'hui comme par le passé.
Sa voix se fait entendre lorsque les érudits de la Torah et leurs étudiants apprennent la Torah.
[Bné Yissa'har - Sivan]

-> Le guémara (Shabbath 118b) déclare : "Si le peuple juif observait 2 Shabbath, il serait immédiatement racheté/délivré."
Lorsqu'une personne observe correctement le Shabbat, elle en retire une vitalité et une subsistance spirituelle pour toute la semaine qui suit, ce qui lui permet de servir Hachem cette semaine-là. [Zohar 1:75b]
Et lorsqu'une personne sert Hachem toute la semaine, il lui est plus facile d'observer correctement le Shabbat suivant. Et c'est ainsi que le cycle se poursuit.

Sur cette base, nous pouvons résoudre une contradiction apparente.
Dans la guémara (Yérouchalmi Taanit 1:1), il est dit : "Si le peuple juif observait un seul Shabbath, il serait immédiatement délivré."
Pourtant, dans la guémara (Bavli), il est question de 2 Shabbath, comme cité plus haut.

L'observation d'un seul Shabbat est d'une importance capitale. Lorsqu'une personne observe correctement ne serait-ce qu'un seul Shabbat, la semaine suivante, elle servira Hachem avec un cœur pur, et par conséquent, il lui sera facile d'observer correctement le 2e Shabbat.
Par conséquent, il est de la plus haute importance d'observer comme il faut un seul Shabbath. En observant correctement un seul Shabbat, l'observance du 2e Shabbat est facilitée, et de même pour le Shabbat suivant, et ainsi de suite.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Ki Tissa 31,16 ]

=> Chaque Shabbat que nous observons nous aide à mieux observer le Shabbat suivant.

Partager les peines et les joies du peuple, de la Terre sainte et de Jérusalem

+ Partager les peines et les joies du peuple, de la Terre sainte et de Jérusalem :

-> Lors de la destruction du Temple, quand le peuple d'Israël fut exilé de son pays à cause de ses fautes, Hachem se retira dans les hauteurs, pour ne pas voir le Temple détruit et Son peuple en exil.
A ce moment-là, la Chékhina partit en exil avec les Bné Israël.
Lorsque Hachem redescendit, Il vit le Temple brûlé et le peuple en exil. Il demanda des nouvelles de la "reine", la Chékhina (présence de D. dans ce monde), et voilà qu'elle était partie en exil.
Alors, "Hachem, le D. des armées, invita en ce jour à pleurer, à se lamenter, à se raser la tête et à ceindre un cilice" (Yécha'ya 22,12).

Et à propos de la Chékhina aussi, il est dit : "Pleure, comme une vierge ceinte d'un cilice pleure l'époux de sa jeunesse" (Yoel 1,8) qui n'est plus là, car il s'est éloigné et séparé d'elle.
Même le ciel et la terre se sont affligés, puisqu'il est écrit : "Je revêts les cieux d'un crêpe et Je les drape d'un sombre cilice" (Yéchayahou 50,3).
Les anges en firent autant, car il est dit : "Voilà les braves guerriers qui se lamentent dans les rues, les anges de paix qui pleurent amèrement" (Yéchayahou 33,7).

De même, pour le soleil et la lune, dont la lumière fut assombrie, comme il est dit : "Le soleil sera obscurci dès son lever, la lune ne jettera plus de clarté" (Yéchayahou 13,10).
Tous les êtres Supérieurs et inférieurs pleurèrent. Pourquoi?
Parce que les forces du mal régnaient sur les Bné Israël et sur la Terre sainte. Puisque la royauté céleste a été rabaissée tandis que la royauté scélérate s'est renforcée, chacun doit prendre le deuil et se sentir rabaissé avec elle.
Celui qui le fait se réjouira avec elle lorsque la royauté céleste se relèvera et que le monde entier sera en liesse, comme il est dit : "Réjouissez-vous avec Jérusalem et soyez dans l'allégresse à cause d'elle, vous qui l'aimez! Prenez part à sa joie, vous tous qui étiez en deuil à son sujet! (Yéchayahou 66,10).
[Zohar - Vayigach 210a ]

Dans la guémara (Yoma 86b), Rabbi Yossé bar Yéhouda déclare : Quand un homme commet une faute une, deux ou trois fois, on lui pardonne ; mais pas la quatrième fois.
En effet, il y a trois séparations devant la Chékhina. Des anges se trouvant dans chacune d'elle "bloquent" la faute et obtiennent son absolution avant qu'elle ne parvienne à Hachem.
Mais la quatrième fois, la faute arrive jusqu'à Lui et il est impardonnable, comme il ressort du verset dénonçant "le peuple qui M'irrite toujours (à plusieurs reprises, jusqu'à ce que la faute parvienne), devant Ma face" (Yéchayahou 65,3).
[Daat Zékénim Baalé haTossafot - Nitsavim 30,2 ]

Le regret

+ L'une des principales étapes de la téchouva : le regret

-> L'essentiel du repentir, c'est le regret d'avoir commis des méfaits.
Le repenti se demande comment il a pu souiller son âme en idolâtrant son mauvais penchant, en échangeant le monde éternel contre un monde éphémère et en se conduisant comme un animal, comme un insensé. Il sent avoir perdu tout droit à l'existence, après avoir utilisé à mauvais escient la sagesse que le Créateur lui avait accordée pour Le connaître, Le craindre et dominer ses instincts.
Puisqu'il a agi sans réfléchir et en faisant totalement abstraction du Maître de l'univers, il se considère encore moins qu'un animal, car "un bœuf connaît son possesseur, un âne la crèche de son maître" (Yéchayahou 1,4).
[...]

L'une des principales composantes du repentir, c'est la profonde affliction d'avoir désobéi au Créateur et au Bienfaiteur, et non un simple sentiment de tristesse, comme celui que l'on éprouve lors de la perte d'une petite somme d'argent.
Un tel repentir atteint un très haut niveau.
[...]

Provenant de la pureté de l'âme, qui émane des mondes supérieurs, la tristesse d'avoir commis une faute est agréée autant que de lourdes souffrances physiques, car un roi accorde plus facilement la grâce à ses gens, proches de lui, qu'à ceux qui sont vils et éloignés.
[Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva 2,4]