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La téchouva

+++ La téchouva :

+ Même le pire fauteur peut retourner par la téchouva :

-> La Téchouva est l'une des 7 choses qui ont précédé la création du monde. [guémara Pessa'him 54a ; Nidda 39b]
Hachem a créé le monde pour le bénéfice de l'humanité. Pour cela, il était nécessaire qu'il y ait un yétser ara, afin que l'homme soit capable de surmonter la tentation et de gagner ainsi sa propre récompense.
Cependant, il est impossible pour l'homme de toujours gagner contre le yétser ara, car Hachem a créé l'homme avec des imperfections, comme il est écrit : "Il n'y a pas de tsadik dans la terre qui ne fasse que le bien et ne commette jamais de faute" (Kohélet 7,20).
Il était donc nécessaire qu'il y ait un recours pour ceux qui sont tombés dans la faute. Ce recours est la téchouva, qu'Hachem a mise en place avant même de créer le monde, de sorte que le moyen de sortir des effets de la faute est préparé avant même que le piège ne soit tendu.

Selon le midrach (Téhilim 90) : "Grande est la téchouva puisqu'elle a précédé la création du monde.
Puisque la Téchouva a été créée avant le monde et qu'elle est le fondement de l'existence du monde, elle est appelée à juste titre "reichit" (le commencement).
Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun hatéchouva 2) explique le verset : "béRéchit bara Elokim ét achamayim véét aarets" = comme signifiant qu'avec le pouvoir de réchit, qui est la téchouva, Hachem a créé le Ciel et la Terre.

Il s'agit là d'un point d'encouragement important pour quelqu'un qui envisage de revenir à la téchouva pour ses fautes. Il peut se demander comment il est possible qu'Hachem accepte sa téchouva, même après qu'il ait commis des fautes aussi horribles.

Pour apaiser cette inquiétude et nous montrer à quel point la téchouva est puissante, la Torah l'appelle "réchit". Ce n'est que par le pouvoir de la téchouva que le monde a été créé.
C'est la force première et la justification de la création du monde par Hachem, qui a été fait pour le bien de l'homme, en reconnaissant que l'homme aurait besoin de la téchouva pour assurer la continuité de l'existence du monde.

Par conséquent, l'acceptation par Hachem de la téchouva de l'homme ne fait aucun doute. Si la téchouva a été le catalyseur par lequel Hachem a amené le monde à l'existence en premier lieu, et si elle est la raison et la justification de l'existence de l'homme, alors elle a certainement le pouvoir de ramener l'homme à sa position originelle de grandeur, comme s'il n'avait jamais péché du tout.

C'est pour cette raison que rabbi Yaakov Abou'hatséra (Ma'hssof haLavan - Nitsavim) nous avertit qu'il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir de la téchouva. Quelle que soit la gravité des fautes commises par une personne, les portes de la téchouva sont toujours ouvertes pour son retour.
Le yétser ara envoie à l'homme des pensées de désespoir, l'amenant à croire que sa téchouva est inutile puisqu'il ne pourra jamais se réconcilier avec Hachem. Ces pensées sont entièrement fausses.
Elles sont une ruse du ystser ara, pour s'assurer que le fauteur continue sur la voie de la faute.

La vérité est que même si une personne a commis les pires péchés du monde, pendant des années, elle peut toujours revenir à la téchouva et être pardonnée.
La preuve en est le cas d'A'her, dont les fautes étaient si graves qu'une voix céleste a proclamé : "Revenez, fils égarés, sauf A'her" (guémara 'Haguiga 15a).
Néanmoins, le Chlah haKadoch (chaar haOtiyot - kédoucha) et le Réchit 'Hokhma (chaar hakédoucha 16) ont enseigné que ce n'était qu'un test, pour voir s'il insisterait malgré tout pour revenir à Hachem. S'il l'avait fait, il aurait été accepté, car rien ne peut s'opposer à la téchouva.

Nous pouvons ainsi comprendre les paroles par lesquelles Moché a encouragé les Bné Israel à la téchouva : "Vous vous tenez tous aujourd'hui devant Hachem votre D., les chefs de vos tribus, vos anciens, vos officiers et tous les hommes juifs, vos enfants, vos femmes et les convertis de votre camp, depuis les bûcherons jusqu'aux porteurs d'eau" (Nitsavim 29,9). Pourquoi Moshé a-t-il dû s'adresser spécifiquement à tous ces groupes, plutôt que de commencer immédiatement par les paroles de moussar qu'il souhaitait leur enseigner?
Moché s'est rendu compte que certaines personnes parmi les Bné Israël se sentaient si mal dans leur peau qu'elles ne pouvaient pas croire que la possibilité de faire téchouva leur était offerte. C'est pourquoi Moché devait insister sur le fait qu'il s'adressait à tout le monde. Quel que soit la gravité des fautes d'une personne, les portes de la téchouva ne sont jamais fermées.

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+ La téchouva soutient le Ciel et la terre :

-> Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun hatéchouva 4) commente : "béRéchit bara Elokim ét achamayim véét aarets (le Ciel et la terre)", et explique que le réchit de la téchouva est écrit à côté du Ciel et de la terre, pour nous enseigner que si le peuple juif revient à la téchouva sur leurs fautes, Hachem nous récompensera par la pluie du Ciel et la générosité de la terre. [voir Taanit 7b]
Si nous ne revenons pas à la téchouva, le Ciel et la Terre nous puniront. "(Hachem) arrêtera les Cieux et il n'y aura pas de pluie, et la terre ne donnera pas ses produits" (Ekev 11,17).

Tout comme le ciel et la terre ont été créés au mérite de la téchouva, la bénédiction qui les traverse dépend également de la téchouva. Ainsi, nous pouvons interpréter le verset comme signifiant :
"Au commencement" (béRéchit) = par mérite de la téchouva, qui a précédé la création du monde.
"D. a créé" (bara Elokim) = et qui continue de le maintenir
"Le ciel et la terre" (ét achamayim véét aarets) = toute la bénédiction qui s'écoule dans le Ciel en haut et sur la terre en bas dépend du mérite de la téchouva.

C'est pourquoi la guémara (Taanit 15a) explique qu'en cas de sécheresse, ils jeûnaient et se réunissaient pour prier afin d'annuler le décret sévère. Un ancien parmi eux leur donnait des paroles de moussar pour les encourager à revenir à la téchouva, et par mérite de leur téchouva, les pluies tombaient.
"Mes frères, le verset ne dit pas qu'Hachem a vu le sac et le jeûne de Ninive, mais qu'Il a vu leurs actes, qu'ils sont revenus de leur mauvaise voie", disait-il.

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+ Tout dépend de la téchouva :

-> Chaque juif doit prendre à cœur le fait que non seulement le monde a été créé grâce à la téchouva, et non seulement son existence continue dépend de la téchouva, mais que toute notre Torah et nos mitsvot dépendent également de la téchouva.
Sans téchouva, ils ne peuvent pas durer.

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun hatéchouva 3) explique cela en se basant sur le verset suivant : "Il n'y a pas de tsadik dans le pays qui ne fasse que le bien et ne commette jamais de faute" (Kohélet 7,20).
Tout juif a besoin de se servir de la téchouva dans une certaine mesure.
Sans la téchouva, tous nos efforts en matière de Torah et de mitsvot seraient perdus. Nos fautes donneraient à la sitra a'hra (force du mal/impureté) une emprise sur nos mitsvot, lui permettant de tirer sa subsistance de la sainteté que nous produisons. Nous serions comme des esclaves du yétser ara, nourrissant notre maître avec notre Torah et nos mitsvot, qu'il dévore à des fins maléfiques.
Non seulement notre Torah et nos mitsvot ne seraient pas un mérite pour nous, mais ils deviendraient une source supplémentaire de culpabilité.

-> Ailleurs, rabbi Yaakov Abou'hatséra (Maaglé Tsédek - Pé) enseigne :
Lorsque nous fautons, le mauvais côté en nous prend le contrôle de notre Torah et de nos mitsvot.
Lorsque nous revenons à la téchouva, nous prions Hachem de nous restituer les mérites que nous avons perdus, en les sauvant de l'impureté.
[...]

Dans le cas d'une faute, notre Torah et nos mitsvot se perdent dans la sitra a'hra. Cependant, lorsque nous faisons téchouva, nous récupérons tout ce que la sitra a'hra nous a pris. Ainsi, toute notre Torah et nos mitsvot dépendent de la téchouva.
Pour ceux qui ne reviennent pas à la téchouva sur leurs fautes, un grand nombre de mitsvot n'est pas un mérite. Au contraire, leurs mitsvot renforcent la sitra a'hra qui porte des accusations contre eux.
Mais pour ceux qui font téchouva, même s'ils ont moins de mitzvos à leur actif, au moins ces mitsvot leur appartiennent et ne sont pas perdues pour la sitra a'hra.

-> C'est ainsi que rabbi Yaakov Abou'hatséra (Maaglé Tsédek - Pé) explique le verset : "Hachem ton D. ramènera tes captifs et aura pitié de toi. Il vous rassemblera de toutes les nations parmi lesquelles Hachem votre D. vous a dispersés. Même si vos naufragés se trouvent aux confins du ciel, Hachem ton D. vous rassemblera et vous emmènera de là" (Nitsavim 30,3-4).
Cela peut être compris comme une référence aux mérites du peuple juif, qui sont tombés entre les mains de la sitra a'hra et ont été dispersés aux confins du ciel et de la terre.
Cependant, ces mérites ne sont pas perdus. Les mains d'Hachem sont ouvertes pour nous accepter à nouveau par la téchouva.
La sitra a'hra sera obligée de rendre la sainteté qu'elle a volée. "Il a avalé la richesse, mais il la recrachera " (Iyov 20,15).

Nos Sages (comme le Ménorat haMaor - chap.3) nous disent : "La téchouva est si grande qu'elle rapproche ceux qui étaient éloignés, comme il est écrit : 'Paix, paix, à ceux qui sont loin et à ceux qui sont proches' (Yéchayahou 57,19)".
Il s'agit de la Torah et des mitsvot qui ont été éloignées par nos fautes et qui sont tombées entre les mains du mal. Lorsque nous faisons téchouva, nous les récupérons et pouvons à nouveau les compter à notre crédit.
[...]

Toute notre Torah et nos mitsvot, ainsi que la poursuite de l'existence du monde, dépendent de la téchouva. En vérité, ces 2 choses vont de pair, puisque le monde a été créé pour la Torah et les mitsvot du peuple juif. Sans la téchouva, la Torah et le monde ne pourraient perdurer, et tout serait perdu entre les mains du mal.
La téchouva a le pouvoir de récupérer ce qui a été perdu et de tout remettre en ordre.

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+ Téchouva motivée par l'amour :

-> Lorsque quelqu'un fait téchouva par crainte, ses fautes volontaires sont transformées en fautes involontaires, mais lorsqu'il fait téchouva par amour d'Hachem, ses fautes sont transformées en mérites. [guémara Yoma 86b]

-> Dans le premier cas, il a fauté parce qu'il ne connaissait pas la sévérité du châtiment ou qu'il ne s'est pas arrêté pour y réfléchir. Ses fautes ont été "accidentelles" à cet égard, et dès qu'il se rend compte de son erreur et qu'il réalise la sévère punition qui l'attend, il revient à la téchouva.

Dans le second cas, lorsque la téchouva d'une personne est motivée par l'amour d'Hachem, ses fautes sont transformés en mérites. En repensant à sa vie, il se souvient de toutes les bontés qu'Hachem a eues pour lui depuis le jour de sa naissance. Il se souvient également de toutes les mauvaises choses qu'il a faites et en éprouve un profond regret.
Lorsqu'il pèse dans son esprit toutes les bonnes choses qu'Hachem a faites pour lui et toutes les mauvaises choses qu'il a faites en échange, il est incité à s'amender et à se montrer digne de la bonté d'Hachem.
Hachem voit l'amour pour Lui qui brûle dans la poitrine du baal téchouva. Hachem reconnaît que cet amour a toujours été présent, mais qu'il était étouffé par le yétser ara.
S'il n'y avait pas eu les machinations du yétser ara, il n'aurait jamais fauté du tout, mais aurait plutôt utilisé ce temps pour accomplir des mitsvot. Lorsqu'il revient par la téchouva, Hachem lui reconnaît son désir intérieur comme s'il l'avait mis en pratique, et transforme donc ses fautes en mérites.

[d'après rabbi Yaakov Abou'hatséra - Guinzé haMélé'h - tikoun hatéchouva 9]

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+ Oeil pour oeil, ... :

-> Nos Sages (midrach Vayikra rabba 21,4) nous disent que si une personne a commis des
des "paquets" de fautes, elle doit accomplir à leur place des "paquets" de mitsvot.

Il s'agit d'un aspect de la "téchouvat hamichkal", la "téchouva avec le poids (contrebalancé)", dans laquelle un poids de mérite est placé contre le poids de la faute.
Ceci est particulièrement efficace lorsque les mêmes membres du corps humain qui ont été utilisés pour la faute sont maintenant utilisés pour les mitsvot, et que les mêmes domaines dans lesquels une personne a mal agi sont maintenant redressés.

Le verset : "Un œil à la place d'un œil, une dent à la place d'une dent, une main à la place d'une main et un pied à la place d'un pied" (Michpatim 21,24) donne une indication à ce sujet.
A la place de l'œil, de la dent, de la main et du pied qui ont été utilisés pour une faute, il faut faire téchouva en utilisant ces mêmes parties du corps pour accomplir des mitsvot.
Par exemple, les jambes qui ont été mal utilisées en courant pour fauter doivent maintenant être purifiées de leurs fautes en courant pour accomplir une mitsva, comme courir à la synagogue pour faire la prière.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Alef Bina - Téhilim 119 , 'hét]

Etre réveillé à la téchouva par nos petits problèmes

+++ Etre réveillé à la téchouva par nos petits problèmes :

+ "Jusqu'où se situe la limite minimale de la souffrance (ta'hlit yissourim - litt. la quintessence d'une souffrance)? Quelle est la douleur minimale incluse dans la définition de la souffrance?
Même si quelqu'un met la main dans sa poche pour en sortir 3 pièces et qu'il n'en sort que 2 .. (cela est considéré comme de la souffrance)".  [guémara Arakhin 16b]

=> C'est difficile à comprendre. Comment un si petit désagrément comme le fait de devoir remettre la main dans sa poche pour en sortir une pièce de plus, peut-il être considéré comme une souffrance? Pourquoi nos Sages considère cela comme : "ta'hlit yissourim"?

Le Baal Chem Tov explique que le but d'une souffrance est d'inciter une personne à faire téchouva. Elle est censée réveiller une personne et l'amener à examiner ses voies afin qu'elle puisse les rectifier.
Cependant, Hachem ne veut pas causer beaucoup de douleur à une personne. C'est pourquoi Il envoie d'abord une petite gêne, comme le fait de ne pas trouver immédiatement la bonne somme d'argent dans sa poche. Si la personne prend cela à cœur et reconnaît qu'il ne s'agit pas d'une coïncidence, elle reconnaîtra qu'il s'agit d'un signe d'Hachem lui indiquant qu'elle doit rectifier sa conduite.
Elle examinera ses actions passées, verra ce qui doit être corrigé et fera téchouva pour ses fautes passées.
Par conséquent, elle n'aura plus besoin de souffrir davantage, car la petite gêne a déjà rempli sa fonction.
Malheureusement, la plupart des gens ne prennent pas à cœur les petits désagréments comme celui-ci et ne les considèrent pas comme des signes pour faire téchouva. Ils pensent simplement qu'ils n'ont pas assez fouillé dans leur poche pour en sortir la bonne quantité de pièces (c'est la faute à pas de chance, mais pas à eux-même!).

Le pouvoir de la téchouva est si grand que même si l'on a beaucoup fauté et créé des centaines d'anges Accusateurs, lorsqu'on fait téchouva, tous ces anges sont complètement détruits.
[Alchikh haKadoch - To'hékhot 'Haïm - drouch II ]

La prestigieuse descendance d’Haman

+++ La prestigieuse descendance d'Haman :

++ Rav Yéhouda, fils de Rav Shmouël bar Chilat, dit au nom de Rav : "De même que lorsque le mois d'Av commence, nous réduisons nos réjouissances, de même lorsque le mois d'Adar commence, nous augmentons notre joie" (guémara Taanit 29a)

=> Cet enseignement est populaire, mais que savons-nous véritablement sur son auteur?
+ Qui est rav Shmouël bar Chilat?

-> La guémara (Sanhédrin 96b) rapporte que les descendants d'Haman étudiaient la Torah à Bné Brak.
La guémara ne donne pas le nom du petit-fils d'Haman qui étudiait la Torah. Cependant, le Ein Yaakov propose une autre version de la guémara, qui nous informe effectivement du nom du petit-fils d'Haman qui étudiait la Torah à Bnei Brak, et il s'agit d'un Amora reconnu : rav Shmouël bar Chilat.

Que savons-nous de lui?
La guémara (Baba Batra 8b) nous apprend que de rav Shmouel bar Chilat était un "mélamed tinokot", quelqu'un qui enseignait la Torah aux enfants, et qui méritait donc le statut élevé d'être l'un des matsdiké harabim (renforcait, élevait spirituellement, la communauté).

Rav raconte qu'il rencontra un jour par hasard le rav Shmouel bar Chilat en train de profiter de son jardin. Lorsqu'il lui demanda pourquoi il négligeait ses élèves en passant du temps dans son jardin, le rav Shmouel bar Chilat répondit que c'était la première fois en 13 ans qu'il s'aventurait dans son jardin, et que même maintenant, alors qu'il se promenait dans la verdure, il pensait à ses élèves (talmidim).
Il convient de noter que, parmi toutes les professions qu'il aurait pu choisir, le rav Shmouel bar Chilat a choisi d'enseigner la Torah aux enfants, et c'est Rav qui a témoigné de son dévouement en tant qu'enseignement envers ses talmidim.

-> Its'hak dit à Yaakov : "La voix est celle de Yaakov, mais les mains sont celles d'Essav" (Toldot 27,22).
Le midrach (Béréchit rabba 65,20) nous enseigne qu'il existe un outil qui peut efficacement empêcher les mains d'Essav de faire le mal.
Lorsque les enfants juifs sont engagés dans l'étude de la Torah, alors Essav n'a aucun pouvoir sur le peuple juif.
Lorsque la voix de Yaakov peut être entendue sous la forme d'enfants étudiant la Torah, les mains d'Essav ne peuvent exercer aucun pouvoir.
A l'inverse, si les enfants n'étudient pas la Torah, alors Essav sera capable de faire du mal aux juifs.

-> Lorsque Yaakov a prié pour être sauvé de son frère, il a dit : "Sauve-moi, s'il te plaît, de la main de mon frère, de la main d'Eissav" (atsiléni na miyad a'hi miyad Essav - הַצִּילֵנִי נָא מִיַּד אָחִי מִיַּד עֵשָׂו - Vayichla'h 32,12).
Le Baal haTourim souligne que l'acronyme des premiers mots de la prière de Yaakov (הַצִּילֵנִי נָא מִיַּד - Sauve-moi, s'il te plaît, de la main) est : Haman (המן).
Yaakov priait non seulement pour être sauvé d'Essav, mais il priait aussi pour que ses descendants soient épargnés d'Haman.
Il a prié pour être sauvé "miyad" (מיד), ce qui, selon le Arizal, est numériquement égal à 54, soit une autre allusion à Haman, dont le nom apparaît 54 fois dans la Méguila.

=> Le rav Shmouel bar Chilat, descendant d'Haman, arrière-petit-fils d'Essav, a consacré sa vie à neutraliser les efforts des mains maléfiques de son arrière-grand-père.
Il s'est efforcé de rectifier et de corriger le "yadaïm yédé Essav", les mains d'Essav et d'Haman, qui cherchaient à détruire le peuple juif.
En enseignant la Torah aux enfants, le rav Shmouel bar Chilat a directement contrecarré les efforts d'Essav. Ses efforts ont permis de s'assurer que les mains d'Eisav ne seraient pas capables d'infliger la moindre douleur au peuple juif.

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+ Qui est Chilat?

-> Chilat, le père de rav Shmouel, est également un descendant d'Haman.
Le Rama miPano (maamar tsévaot Hachem) révèle l'allusion mystique contenue dans ce nom inhabituel. [Ohel Moché - Pourim 57-58]
Les lettres de Chilat (שילת) sont l'acronyme de : "chiviti Hachem lénegdi tamid" (je place constamment Hachem devant moi - שִׁוִּיתִי יְהוָה לְנֶגְדִּי תָמִיד - Téhilim 16,8).
Comme l'écrit la Michna Broura, il s'agit d'une instruction visant à toujours visualiser le nom d'Hachem devant nos yeux. Nous devrions nous représenter le : Youd Ké Vav Ké (יְהוָה) comme s'il était juste devant nous à tout moment.
Amalek, Essav et Haman ont tous cherché à détruire le nom d'Hachem, à diminuer le Youd Ké Vav Ké (יְהוָה). Le nom de leur descendant (Chilat - שילת) est un acronyme qui signifie qu'il faut toujours garder Hachem devant soi.
Chilat a été nommé ainsi pour contrer la mission d'Amalek. En guise de réparation pour les actions et la mission de son ancêtre, il a été nommé ainsi afin de toujours se rappeler d'envisager le Nom complet et entier d'Hachem. [je place constamment Hachem (יְהוָה) devant moi. ]

Le mois d'Adar est passé d'un mois de peur et d'inquiétude à un mois de "lumière et joie" (ora vésim'ha).
C'est le moment de se réjouir et d'accroître le bonheur. Et personne n'est mieux placé pour nous conseiller à ce sujet que la personne qui a témoigné de la transformation totale de ceux qui cherchaient à nous détruire.
Non seulement le descendant d'Haman ne cherchait plus à éradiquer le Nom d'Hachem, mais il utilisait sa position d'enseignant des jeunes en Torah pour saper complètement les efforts d'Haman et d'Amalek.

Cela doit nous être racontée par Rav, qui a été personnellement témoin des efforts de rav Shmouel bar Chilat pour contrecarrer les actions de son ancêtre (Haman), et dont le père (Chilat) représentait l'antithèse du désir d'Amalek de diminuer le nom d'Hachem.

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+ Pourquoi rav Yéhouda ? :

-> Le Kissé haKavod, le Trône d'Hachem, a 4 pieds : Avraham, Its'hak et Yaakov (nos Patriarches), mais ce trône à 3 pieds n'était pas stable, vacillant sans un 4e pied de soutien, jusqu'à la naissance de Yéhouda.

Lorsque Yéhouda est né, la Torah nous dit : "vataamod milédét" (Vayétsé 29,35), ce qui peut être interprété comme "cette naissance (milédét) a apporté la stabilité (amida)".
Le Trône était enfin stable et entièrement soutenu.
Yéhouda était l'ancêtre du roi David, qui constitua le 4e pied du trône.

Le Chlah haKadoch écrit que le roi David, par l'intermédiaire de son descendant le machia'h, assurera l'accomplissement du verset : "ce jour-là, Hachem sera Un et Son Nom sera Un" (bayom aou yiyé Hachem é'had ouchmo é'had - Zé'haria 14,9).
C'est ce à quoi font allusion les dernières lettres de : "é'had ouchmo é'had" (Un et Son Nom sera Un - אֶחָד וּשְׁמוֹ אֶחָד) qui forment David (דוד).

Le Chlah haKadoch fait noter que le nom : יהודה (Yéhouda) contient le nom d'Hachem יהוה plus la lettre ד, représentant David (דוד), le 4e pied du Trône de Gloire, que David a rendu complet.

Ainsi, le nom Yéhouda est donc l'antithèse totale d'Amalek. Il contient à la fois le Nom complet d'Hachem et l'achèvement de la Kissé haKavod.

=> "Rav Yéhouda, fils de Rav Shmouël bar Chilat" = le rav Shmouel bar Chilat s'est donné pour mission de contrecarrer la mission d'Amalek et d'Haman en enseignant la Torah aux enfants. Il s'efforça de perfectionner le message inhérent au nom de son père Chilat (שילת) sont l'acronyme de : "chiviti Hachem lénegdi tamid" (je place constamment Hachem devant moi).

A la naissance de son fils, quel meilleur nom choisir que Yéhouda? Il nomma son fils Yéhouda, symbole du Nom complet d'Hachem et du Trône achevé, qu'Amalek et Haman avaient cherché à saper.

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+ "Parmi les descendants de Haman, il y en a qui ont étudié la Torah à Bné Brak"
[guémara Sanhédrin 96b]

=> Quel mérite a permis à certains de ses descendants de se convertir au judaïsme, et même à étudier la Torah?

-> Selon le Likouté Shlomo, Haman bien que racha, provoqua (malgré lui) un kidouch Hachem (sanctification du Nom d’Hachem), qui réalisa des merveilles pour sauver le peuple d’Israël de son décret.
[ à ce sujet, on peut rapporter la guémara (Méguila 14a) : "Plus grande fut la cession de l’anneau royale [de A'hachvéroch à Haman] que les 48 prophètes et 7 prophétesses qui livrèrent leurs messages aux enfants d’Israël sans parvenir à les remettre sur le droit chemin, alors que le fait d’avoir ôté l’anneau royal les ramena sur la bonne voie [à faire une téchouva totale]." ]

-> Le rav Nevenzahl suggère que c'est grâce à l'importante somme d'argent (10 000 kikar d'argent) qu'il a versée à la tsédaka.

-> Le ‘Hazon Ich explique qu’il s’agit des petits-fils de la fille de Haman. Or, la règle chez les non-juifs est que la transmission se fasse d’après le père, qui dans notre cas n’était pas un descendant d’Amalek.
Par contre, s’ils ont combattu contre les juifs, il est impossible de les accepter.

=> Quel illustre personnage a été un descendant de Haman?

-> Le Métivta (sur guémara Sanhédrin 96b) affirme que Rabbi Akiva fait partie des descendants de Haman qui ont étudié à Bné Brak.
Une version du Séfer ha'Hinoukh (mitsva 425) également explicitement cela.

-> Rabbénou Nissim (guémara Béra'hot 27b) et le Rambam (vers le début de l'introduction au Michné Torah) écrivent que Rabbi Akiva venait d'une famille de convertis.

-> Selon la guémara (Sanhédrin 32b), son lieu principal où il a vécu est : Bné Brak.

-> Rachi (guémara Baba Métsia 11b) rapporte que Rabbi Akiva s'occupait tout particulièrement de la tsédaka (gabbaï tsédaka).

=> Le rav Nevenzahl suggère que cela n'est pas une coïncidence, et que cela provenait du fait que son arrière-arrière-arrière grand-père (Haman) avait donné à la tsédaka une importante somme.

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-> Il est évident que Haman a donné à la tsédaka avec les pires intentions possibles : pour aider à anéantir le peuple juif! Néanmoins, il a quand même mérité une certaine récompense pour cela.
Il est évident qu'il est punie au Guéhinam pour ses terribles fautes, et pour son désir d'avoir cherché à détruire les juifs, mais malgré cela il reçoit une récompense pour sa bonne action.

Nos Sages nous enseignent également que Balak a mérité une récompense pour les 42 sacrifices qu'il a pu offrir à D. dans le but de maudire le peuple juif.
En effet, malgré ses mauvaises intentions, il a mérité d'avoir comme descendante : Ruth, le roi David, ...

=> S'il en est ainsi chez les réchaïm, à combien plus forte raison devons-nous considérer avec importance les conséquences positives de nos bonnes actions!!

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-> La mitsva du demi-Shékel (ma'hatsit aShékel – מחצית השקל) a fait pencher la balance face aux 10 000 kikar d’argent qu’Haman voulait donner à A’hachvéroch pour anéantir les juifs.

En effet, la guémara (Méguila 13b) explique : "Rech Lakich disait : Il était connu et dévoilé devant Celui Qui a créé le monde par Sa parole, qu’Haman pèserait ces pièces contre les juifs, et c’est pourquoi Il fit précéder leurs Shékels aux siens.
C’est aussi pourquoi on a la coutume, le 1er Adar, d’écouter la paracha Chékalim."

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+ Complément : Amalek fait que le Nom d'Hachem n'est pas complet :

-> "C'est Moi, c'est Moi (ano'hi ano'hi) celui qui suis votre consolateur" (début Haftara Choftim - Yéchayou 51,12)

=> Apparemment le mot : "celui" (ou - הוּא) est superflu, et il aurait suffi de dire : "Je suis votre consolateur".

-> [Moché] dit : "Car la main est sur le Trône de D. (עַל כֵּס יָהּ – al késs ya) : Hachem entretient une guerre contre Amalek, de génération en génération" (Béchala’h 17,16)

Rachi commente : Moché désigne le Trône sous une forme abrégée : késs (כֵּס), et il emploie le Nom Divin de 2 lettres (ya - יָהּ) au lieu du Nom complet (יהוָה).
Cela nous enseigne que le Nom et le Trône de D. ne sont pas complets tant que subsiste Amalek.

Ainsi, nous avons le "Trône de D." qui est incomplet : כֵּס יָהּ, et
- pour avoir le mot "kess" en entier, il manque un "aleph" pour parvenir à : kissé" (כסא) ;
- pour avoir le Nom d'Hachem complet, il manque le "vav" et le "hé" [יָהּ + וה soit : יהוָה].

=> C'est à cela que fait allusion le verset : "c'est Moi celui (ou - הוּא) qui suis votre consolateur" = Hachem nous consolera dans l'avenir au moyen du הוּא (celui), pour compléter Son Nom divin et Son Trône comme ils étaient au commencement.

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-> Le Ben Ich 'Haï pose l'énigme suivante : Qu'est-ce qui a poussé Haman à se battre contre le peuple juif?
Il répond mystérieusement : "Haman a déclaré que ses ancêtres en avaient enlevé 3 et qu'il en restait 4. Il s'est mesuré et s'est trouvé à égalité. Il a donc décidé de se battre contre le peuple juif".
=> Que signifie cette déclaration énigmatique?

Dans sa réponse, le Ben Ich 'Haï rapporte ce qu'on a vu précédemment.
Ainsi, 3 lettres ont été supprimées (ה ו א), et il en restait 4 (kess ya - כֵּס יָהּ).

-> "Car Hachem a choisi Tsion ; Il l'a désiré pour sa demeure" (ki ba'har Hachem béTsion, iva lémochav lo - כִּי בָחַר יְהוָה בְּצִיּוֹן אִוָּהּ לְמוֹשָׁב לוֹ - Téhilil 132,13)
Le Rokéa'h (Béchala'h 17,16) et le Maharcha (guémra Ména'hot 87a) expliquent ce verset.
Lorsque Hachem choisira Tsion au moment de la guéoula, Amalek sera vaincu et אִוָּהּ (iva), les trois lettres [supprimées par Amalek], seront "mochav lo" (retourné à Lui - מוֹשָׁב לוֹ).
Le א, le ו et le ה seront toutes remises à leur place légitime.
Nous avons alors le "Trône de D." qui sera complet :
- le א retournera à כֵּס (kess) pour former : kissé" (כסא) ;
- le ו et le ה retourneront au יָהּ (Y-a) pour avoir le Nom d'Hachem complet (יהוָה).

Entre-temps, sans ces 3 lettres (ה ו א), il nous reste quatre lettres : כֵּס יָהּ qui a une guématria de 95.
La gématria du nom Haman (המן) est également de 95.
Haman déclara que comme son nom était numériquement équivalent aux 4 lettres restantes, alors il était idéalement placé pour détruire totalement le peuple juif. [il viendrait terminer le travail de son ancêtre Amalek]

-> [Moché] dit : "Car la main est sur le Trône de D. (עַל כֵּס יָהּ – al késs ya) : Hachem entretient une guerre contre Amalek (מִלְחָמָה לַיהוָה - mil'hama l'Hachem), de génération en génération" (Béchala’h 17,16).
Le rav Its'hak haCohen de Koritz ajoute que les mots מִלְחָמָה לַיהוָה (une guerre d'Hachem) ont une valeur de 179, lorsqu'ils sont ajoutés à כֵּס יָהּ (Trône de D. - guématria de 95), cela donne une valeur totale de 274, ce qui équivaut numériquement à מרדכי (Mordé'haï - guémaria de 274).
Cela indiquant que Mordé'haï est apte à mener la guerre d'Hachem et à s'opposer à Haman.

-> Les Tossafot (Béra'hot 3a) cite l'explication du Ma'hzor Vitri suivante :
Dans le Kadich nous disons : "Yéhé Chémé (שמיה) Rabba".
Le terme שמיה (chémé) doit se lire comme שמ י-ה , c'est à dire "le Nom" (chém) י-ה (Ya).
Ainsi, nous demandons : "Que le Nom י-ה soit grandi (rabba)!" Nous prions pour que Hachem permette à Son Nom de redevenir grand et complet avec les 4 lettres réunies.
Nous prions pour l'éradication d'Amalek, pour que le machia'h se dévoile, et que le Nom Divin soit de nouveau entier et Son Honneur soit ainsi rétabli.

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-> Dans la méguilat Esther, le nom de Haman est mentionné 54 fois, comme la valeur numérique de : em'hé (j'effacerai - אמחה).
Dans la paracha Béchala'h (17,14), Hachem dit à Moché : "Effacer, J'effacerai" (le souvenir d'Amalek), soit : מָחֹה אֶמְחֶה, et qui a une valeur numérique de : 107, ce qui équivaut à : "C'est Haman!" (זה המן).
[Séfer haMatamim]

-> Le Baal Hatourim fait remarquer que la valeur numérique de l’expression "ma'ho em'hé" (J’effacerai - מחה אמחה) du verset : "car J’effacerai la trace d’Amalek de dessous les Cieux" (Béchala'h 17,14) est égale à celle des mots "zé Haman" (c'est Haman - זה המן - soit 107).

-> Le Gaon de Vilna (Divré Eliyahou - Béchala'h) dit que le mot אֶמְחֶה (ém'hé - J’effacerai) est l'acronyme des différentes forces d'Amalek tout au long de l'histoire.
En Egypte, nous avons été sauvé par : Aharon, Moché, 'Hour et Hachem yitbara'h.
A l'époque de Pourim, l'exil de Paras, nous avons été sauvé par : Esther, Mordé'haï, 'Harvona, et Hachem yitbara'h.
Au moment de la guéoula, il s'agira de : Eliyahou, Machia'h, les 'hét nessi'him (8 princes - comme discuté dans la guémara Soucca 52b) et Hachem yitbara'h.

-> "Effacer, j’effacerai (ma'ho, ém'hé) la trace d'Amalek de dessous les cieux" (Béchala'h 17,14)
Le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi) commente :
La destruction d'Amalek n'entraînerait pas leur retour à Hachem. Par conséquent, ils seront également effacés et éradiqués du monde à Venir.
C'est pourquoi la Torah emploie un double verbe (ma'ho, ém'hé), indiquant qu'ils seront éradiqués à la fois de ce monde et du monde à Venir. (midrach Chémot rabba 27,6 ; Esther rabba 10,13)
Ce n'est pas le cas des autres nations. Lorsqu'elles sont détruites, D. est exalté et elles reçoivent donc une récompense en conséquence.

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-> Le Rokéa'h attire notre attention sur plusieurs allusions contenues dans la Meguila qui démontrent comment Haman, la force qui tente de contrecarrer le Nom d'Hachem, est précisément contrée par Mordé'hai et Esther, qui se battent pour renforcer la manifestation du Nom d'Hachem.

Le nom d'Haman apparaît 54 fois dans la Méguila. Il est également mentionné une fois sous le nom de Mémou'han.
Il est à noter que 54 est également le nombre précis de lettres contenues dans la liste des 10 fils d'Haman.
Le nom d'Esther est également mentionné 54 fois dans la Méguila, et une fois, elle est désignée sous le nom de Hadassa.

Zérech, la femme de Haman, est mentionnée 4 fois. Si l'on ajoute à cela le nom de son mari, Haman, on obtient un total de 58.
C'est le nombre de fois (58) où le nom Mordé'haï est mentionné dans la Meguila.
De plus, on peut noter que des 54 fois où le nom d'Haman est mentionné dans la Méguila, c'est aussi

Le mot אֶמְחֶה (ém'hé - J’effacerai) a une gematria de 54.
Hachem déclare : "ki ma'ho em'hé" =Je vais éradiquer Haman, qui est mentionné 54 fois dans la Méguila. Je vais effacer les 10 fils d'Haman, dont les noms ont un total de 54 les lettres.
Cela sera accompli grâce aux efforts d'Esther, dont le nom est également mentionné 54 fois.

-> Le Mégalé Amoukot rapporte du Arizal un autre exemple où le nombre 54 est significatif.
La première paracha de la lecture du Shéma, dans laquelle nous acceptons le joug Divin (ol mal'hout chamayim) contient 54 mots. Amalek cherche à détruire l'unité du Nom d'Hachem, qui est attestée dans la première paracha du Shéma.

-> Le Gaon de Vilna écrit que le texte authentique de la prière que nous ajoutons dans la Amida et le Birkat haMazon de Pourim (bimé Mordé'haï véEsther), contient également 54 mots, ce qui représente le nombre de fois où Haman est mentionné dans la Meguila.

-> L'un des noms d'Hachem qu'Amalek cherche à détruire est le nom אדני (Ado -nay).
Les 2 lettres du milieu (דנ) totalisent également une valeur de 54.

Le midrach Yalkout Réouveni (Chémot 246) explique que les 2 lettres extérieures représentent l'Attribut Divin de miséricorde, tandis que les 2 centrales (דנ) représentent l'Attribut Divin de justice/rigueur.
Haman s'est emparé du דנ dans le but d'amener Hachem à nous traiter avec un jugement strict, sans miséricorde.

-> La mitsva d'effacer Amalek est mentionnée 2 fois dans la Torah : une fois dans la paracha Béchala'h et une autre fois dans la paracha Ki Tétsé.
Il y a 119 mots contenus dans les versets : "Amalek est venu" (Béchala'h 17,8-16).
Et dans "Souviens-toi de ce qu'Amalek t'a fait" (Ki Tétsé 25,17), il y a 47 mots.
La somme des mots des passages dans les 2 parachiyot qui traitent de la destruction d'Amalek est de 166.
Etonnement, cela est précisément le nombre de versets contenus dans Méguilat Esther.
=> Amalek cherche à effacer le nom d'Hachem ; Mordé'haï et Esther, dans la Méguila, contrent Haman et glorifient le nom d'Hachem.

Pourim – la raison de danser de joie

+ Pourim - la raison de danser de joie :

-> Dans la Méguilat Esther (8,16), le verset indique que les juifs "ont accompli et accepté sur eux-mêmes" les mitsvot de Pourim.
Nos Sages (guémara Shabbos 88a) interprètent ces mots comme signifiant que les juifs ont accepté la Torah à nouveau au moment du miracle de Pourim.

L'acceptation initiale au pied du mont Sinaï avait été forcée, car nos Sages enseignent qu'Hachem tenait la montagne au-dessus de leurs têtes. Hachem a déclaré que s'ils n'acceptaient pas la Torah, elle serait leur lieu d'enterrement.
En revanche, les juifs ont accepté la Torah par amour, et non par crainte, après le miracle de Pourim. Rachi (ibid.) explique que cette acceptation était due à l'amour que la nation ressentait en raison des miracles qu'Hachem avait accomplis pour elle à cette époque.

De nombreux autres miracles se sont produits depuis que la Torah a été donnée. Pourquoi n'ont-ils pas incité les juifs à accepter la Torah par amour? Qu'y a-t-il de si spécial dans les miracles de Pourim?

D'ailleurs, qu'est-ce que les juifs ont accepté d'eux-mêmes à cette époque? Cette nouvelle acceptation ajoutait-elle simplement des sentiments d'amour à l'acceptation initiale, ou entraînait-elle une nouvelle obligation?

-> Le Gaon de Vilna (Méguilat Esther 1,2) explique que les miracles de Pourim étaient uniques, comparés à ceux qui les avaient précédés : ils se sont produits pour la nation en exil. Les juifs venaient tout juste d'être expulsés de leur terre d'Israël par Nabuchodonosor, et ils ressentaient encore la douleur de cette conséquence.
Lorsqu'ils ont vu qu'Hachem ferait des miracles pour eux, même au milieu de Sa colère, ils ont ressenti une fois de plus l'amour puissant qu'Il leur portait. Cela les a incités à Lui rendre la pareille en L'aimant à leur tour.

Le Gaon de Vilna propose une analogie : Il était une fois un roi qui était très en colère contre son fils, le prince, en raison de son comportement inapproprié. Il décida de l'expulser de son palais jusqu'à ce qu'il se corrige. Le prince n'eut d'autre choix que de traverser une forêt dangereuse. Là, il fut attaqué par un animal sauvage. Il essaya en vain de se défendre, mais un groupe d'hommes surgit de nulle part et vint à son secours. Le prince pensa qu'il s'agissait d'une simple coïncidence, remercia les hommes et poursuivit son chemin.
Plus tard, un groupe de hors-la-loi attaqua le prince. Une fois de plus, un groupe d'hommes surgit de nulle part et sauva le prince. Cette fois, le prince se rendit compte que ce n'était pas une coïncidence : son père avait manifestement fait en sorte que ces hommes soient là pour le protéger.
Lorsque le prince s'est rendu compte que son père prenait toujours soin de lui, même lorsqu'il était puni, il a ressenti un amour plus grand que jamais pour son père.

De même, lorsque les juifs réalisèrent qu'Hachem continuerait à faire des miracles pour eux, même pendant leur période d'exil, leur amour pour Lui s'éveilla et ils furent prêts à accepter la Torah une fois de plus.

En quoi consistait précisément cette nouvelle acceptation?
Le midrach Tan'houma (Noa'h 6,9) explique qu'au mont Sinaï, les juifs ont accepté de plein gré la Torah Ecrite et l'accomplissement de ses mitsvot. Cependant, ils n'ont pas accepté de bon gré l'étude rigoureuse de la Torah Orale. Pour que la Torah soit étudiée correctement, elle doit être étudiée jour et nuit, au prix d'efforts considérables et d'une volonté de renoncer aux plaisirs, à la richesse et même au sommeil.

Bien que la nation juive ait désiré la Torah d'Hachem au Sinaï, il lui était difficile d'accepter un tel sacrifice. Cependant, maintenant qu'ils avaient fait l'expérience d'une forte manifestation de l'amour d'Hachem, cela a instillé en eux un plus grand amour pour la Torah, et ils ont accepté ces sacrifices de tout cœur.

Pourim est l'occasion pour nous d'accepter la Torah à nouveau, chacun à son niveau (renforçant notre abnégation et dévotion dans l'étude, dans la prière, ...). [plus on intériorise l'amour énorme d'Hachem pour nous, plus on a envie de tout donner pour agir selon Sa volonté, en retour. ]

-> Le rav Avraham Its'hak Kook dit qu'avant Pourim, nous devrions prendre le temps de nous rappeler ce que nous célébrons. Nous devons nous rappeler que la joie de Pourim est fondée sur l'amour d'Hachem et de Sa Torah.
Les chants et les danses ont pour but d'exprimer notre joie d'être la nation d'Hachem et d'avoir le privilège d'étudier Sa Torah.
Même si nous nous déchaînons [pendant cette fête], ce n'est que l'expression de ce grand amour.

La coutume de boire à Pourim est également censée être basée avant tout sur la joie que nous ressentons pour Hachem et Sa Torah. [la fierté d'être juif(ve), d'avoir la Torah, les mitsvot, une proximité et un amour fou avec D., ... ]
Le Michna Broura (O.C. 695:2) cite le 'Hayé Adam, déclarant explicitement que l'on ne doit pas boire si cela nuit à l'accomplissement d'une seule mitsva, telle que Birkat haMazon.

-> Le rav Yérou'ham Lévovitz explique que la guémara en question (Méguila 7b) : "Un homme doit boire à Pourim jusqu'à ce qu'il ne fasse plus la différence entre 'béni soit Mordehaï' et 'maudit soit Haman' ", signifie que l'on doit se sentir proche d'Hachem même si son intelligence a été affaiblie par l'alcool. Même dans un tel état, notre corps doit s'accrocher à Hachem.
[l'alcool fait ressortir l'intériorité. Or, au plus profond d'un juif, (même s'il est salit par beaucoup de fautes), il y a une âme, une partie d'Hachem, qui restera toujours pure, et qui fait que nous sommes toujours très précieux/aimés aux yeux de D. ]
De nombreux juifs s'enivrent le jour de Pourim, et pourtant, ils ne parlent que de divré Torah.
Si une personne ne se sent pas proche d'Hachem après avoir bu, elle doit comprendre qu'elle n'accomplit pas correctement la mitsva de Pourim.

Pourim – Importance de prier

+ Pourim - Importance de prier :

-> Le Rambam (Hakdama au Séfer haMitsvot) écrit que le jour de Pourim, il existe une mitsva qui consiste à se souvenir du miracle qu'Hachem a accompli à l'époque de Mordé'haï et d'Esther.
Hachem a écouté les prières de la nation à cette époque et l'a sauvée de sa détresse. Il est également nécessaire d'enseigner ce miracle aux générations futures.

En effet, l'importance de se souvenir de la façon dont nos prières ont été exaucées est évoquée dans la Méguila elle-même, dans laquelle Esther ordonne aux juifs "d'établir ces jours de Pourim pour eux-mêmes et pour leurs descendants, le sujet des jeûnes et de leurs cris/supplications [à Hachem]" (Méguilat Esther 9,31).

=> En quoi le miracle de Pourim est-il unique au point que nous devions nous souvenir, en plus du miracle lui-même, de la manière dont nous avons prié Hachem et du fait qu'Il a entendu nos prières?
Après tout, les juifs prient Hachem chaque fois qu'ils sont en difficulté. Si tel est le cas, chaque fois que nous commémorons un miracle, nous devrions également nous souvenir de la façon dont Il a entendu nos prières. Pourquoi cette exigence ne s'applique-t-elle qu'à Pourim?

-> Le Maharal (Ohr 'Hadach - Megilla 11) répond que pendant la menace du décret d'Haman, la prière a été le principal effort que les juifs ont pu faire.
Dans d'autres cas où nous avons affronté des ennemis au cours de notre histoire, les miracles se sont produits grâce à nos mérites ou aux mérites de nos ancêtres (et bien sûr, il y a toujours eu la prière et une certaine forme de hichtadlout, tous les efforts humainement possibles, également).
Cependant, selon le Maharal, dans le cas présent de Pourim, nous étions confrontés à Amalek, un descendant direct d'Essav. La Torah nous dit : "La voix est la voix de Yaakov, et les mains sont les mains d'Essav" (Toldot 27,22).
"Les mains d'Essav" indiquent qu'Essav possède une puissance physique supérieure à la nôtre. Cependant, "la voix de Yaakov" indique que notre prière peut surmonter les prouesses physiques d'Essav.
Ainsi, la Torah nous enseigne à concentrer nos efforts principalement sur la prière lorsque nous sommes confrontés à Essav.

-> Le rav David Cohen, roch Yéchiva de 'Hevron, nous rappelle que l'histoire de Pourim s'est déroulée à une époque de "hester panim", où Hachem "nous cachait son visage", pour ainsi dire.
Dans une telle situation, on ne peut atteindre Hachem qu'en redoublant d'efforts dans sa prière (voir 'Houlin 139b). C'est ce qu'on fait Mordé'haï et Esther à l'époque.
En effet, le midrach (Chémot rabba 38:4) nous dit que Mordé'haï priait littéralement sans arrêt pendant tout l'épisode décrit dans la Méguilat Esther.

-> Le Gaon de Vilna note que le refus de Mordé'haï d'accepter les vêtements qu'Esther lui a envoyés, choisissant plutôt de rester en "sac", est une référence voilée à la prière.
Esther a envoyé ces vêtements à Mordé'haï dans l'intention qu'il entre dans le palais et discute directement avec elle des décrets du roi. Mais Mordé'haï refuse, car cela l'obligerait à cesser de prier, et l'effort le plus important qu'il puisse faire à ce moment-là, c'est la prière.
Au lieu de cela, les deux ont eu une conversation interrompue par l'intermédiaire d'un messager, Hassach. Mordé'haï préférait utiliser cet émissaire pour ne pas avoir à cesser de prier.

Le Gaon de Vilna note qu'Esther priait également constamment à cette époque.
Il déduit cela de la déclaration d'Esther (Esther 7,6) : "Un homme qui est un adversaire et un ennemi, ce méchant Haman!".
Nos Sages (guémara Méguila 16a) expliquent qu'Esther désignait en réalité A'hachvéroch lorsqu'elle a commencé la déclaration suivante : "un adversaire et un ennemi", mais un ange a poussé sa main en direction d'Haman. Comment Esther a-t-elle pu faire une chose aussi illogique? Si elle essayait d'obtenir la délivrance de la nation et de déjouer le complot d'Haman, pourquoi s'en prenait-elle à A'hachvéroch?

Le Gaon de Vilna explique qu'Esther a prié Hachem tout au long du festin, qui a précédé la confrontation actuelle. Sa prière se déroulait principalement dans son cœur, en silence.
Cependant, lorsqu'elle prononça les mots : "Un homme qui est un adversaire et un ennemi", sa prière intérieure était une demande d'être sauvée de tous les méchants, à la fois d'Haman et à la fois d'A'hachvéroch, celui qui a donné à Haman son pouvoir.
Comme Esther pensait à A'hachvéroch en prononçant ces mots, sa main l'a instinctivement désigné.
Ainsi, dit le Gaon de Vilna, il est clair qu'Esther priait à tout moment, même en présence du roi et d'Haman.

=> Depuis l'époque de la Méguila jusqu'à aujourd'hui, nous restons dans un état de hester panim, la main d'Hachem qui nous guide reste cachée [dans l'obscurité de l'exil].
Nous pouvons apprendre de Mordé'haï et d'Esther que, lorsque nous sommes confrontés à des difficultés, nous devons avant tout nous efforcer de prier.

+ "Lorsque le mois d'Adar entre, nous augmentons notre joie" (guémara Taanis 29a).
La joie de Pourim affecte le mois entier, comme il est écrit : "le mois qui a transformé pour eux le chagrin en joie" (Esther 9,22).

=> Qu'est-ce que cette joie incroyable?
La joie principale, évidemment, est d'avoir été sauvés d'un anéantissement total. Mais le seul jour de Pourim n'est-il pas suffisant pour célébrer la joie de ce miracle? Pourquoi devons-nous nous réjouir pendant un mois entier?
Apparemment, la joie que nous essayons d'intérioriser nécessite un mois de concentration. Quelle est cette joie que nous voulons apprendre à connaître pendant ce mois?

-> La halakha stipule que pendant la lecture de méguilat Esther, une personne ne doit pas manquer un seul mot. Le rav Nathan Wachtfogel en explique la raison.
Le miracle de la méguilat est un "miracle caché" (ness nistar). Les incidents individuels de la méguilat (qui se sont déroulés sur plusieurs années) ne semblent pas significatifs. Ce n'est qu'en considérant l'ensemble du tableau, l'ensemble de la méguilat, que nous voyons que même les incidents apparemment sans importance, même ceux qui semblaient se produire naturellement, étaient en réalité orchestrés délibérément par Hachem.
Lorsque nous lisons chaque mot, nous pouvons voir comment chaque détail qui s'est produit faisait partie de Son plan directeur. Chaque mot de la méguilat est comme une note dans une chanson. Chacun est coordonné avec exactitude pour former une mélodie parfaite. Rien n'est en trop et rien ne peut être omis.
[la vie est constituée de pleins d'éléments, en apparence anodins, mais qui au final ne laissent rien au hasard, pour produire une super mélodie, dont chaque note est décrétée par Hachem. ]

L'immense joie du miracle de Pourim, outre le salut proprement dit, est qu'il nous aide à atteindre un nouveau niveau de bita'hon.
Le principe du bita'hon, comme l'explique le 'Hovot haLévavot, est la reconnaissance du fait qu'Hachem veille toujours sur nous et fait ce qu'il y a de mieux pour nous. Il se peut que nous ne voyions pas le bien dans ce qui nous arrive (sur le moment), mais nous sommes convaincus que cela fait partie du plan d'Hachem.

Par exemple, lorsqu'Esther a été emmenée au palais d'A'hachvéroch, cela a semblé être une terrible tragédie. Mais Hachem a fait en sorte que cela se produise, car Il préparait déjà notre salut, avant même que les terribles décrets ne soient promulgués. Hachem a toujours un plan ; c'est en cela que nous devons avoir confiance.

Le bita'hon apporte une grande joie à une personne, car il lui permet de vivre sans soucis, sachant qu'elle peut toujours compter sur Hachem (un juif n'est jamais seul/abandonné).
Une personne qui a du bita'hon est comparée à un bébé allaité. Le bébé n'a aucun souci à se faire ; il s'en remet entièrement à sa mère.
C'est ce que le bita'hon donne à une personne, une confiance totale en Hachem, qui se traduit par une vie sans soucis et pleine de joie.

[ il est écrit :"kégamoul alaï imo" (Téhilim 131,2) = comme un enfant qui tète aux côtés de sa mère.
En ce sens, il est dit : "La émouna n'est pas de savoir ce que l'avenir réserve, mais de savoir qui réserve l'avenir" (absolument rien ne peut se passer sans qu'Hachem émette un décret le permettant). ]

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-> A l'instar d'un bébé qui se sent protégé, aimé et lié à la mère qui le nourrit, le bita'hon permet à une personne d'établir un lien spécial avec Hachem.
Ce lien est la plus grande joie que l'on puisse ressentir, et la fête de Pourim permet d'établir ce lien.
Pourim est la fenêtre qui révèle comment le monde fonctionne réellement. Il nous permet de voir comment la main cachée d'Hachem contrôle tout.
C'est comme si la main d'Hachem était toujours recouverte d'un gant, mais à Pourim, le gant est enlevé, exposant la main à la vue de tous.
Lorsque la main d'Hachem est cachée, il est difficile de se sentir connecté à Lui. Il est difficile de se connecter à quelque chose que nous ne pouvons ni voir ni sentir.
À Pourim, lorsque nous voyons que c'est Sa main qui a orchestré tous les événements, nous commençons à nous sentir liés et aimés par Hachem, et c'est la plus grande joie qui soit.

[rav Israël Neuman]

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[le terme : méguila (מגילה) peut se décomposer en : "dévoiler Hachem" (mégalé Hachem - מגלה י).
A Pourim, on se rend compte à quel point nous sommes importants aux yeux d'Hachem (même si en apparence nous semblons être équivalent à un non juif), à quel point Il est avec nous et s'occupe de tous nos pas.
Hachem dit à chaque juif par l'intermédiaire de son prophète Yirmiyahou (31,2) : "Je t'aime d'un amour impérissable" (quoiqu'on puisse faire comme bêtise, Son amour pour nous reste intact! ).
Et en ce sens, lorsque Hachem voit un juif souffrir, alors Il souffre avec nous, pour ainsi dire, comme il est écrit : "Je suis avec lui (tout juif) dans sa souffrance" (Téhilim 91,15) et "toute leur souffrance est douloureuse pour Lui (Hachem)" (Yéchayahou 63,9). ]

Chaque Pourim rapproche la guéoula

+ Chaque Pourim rapproche la guéoula :

-> Le dernier miracle qui se produira avant la guéoula finale sera la chute d'Edom, l'éradication complète d'Amalek de la surface de la terre.
Chaque année, lorsque nous lisons la Meguila et accomplissons les différentes mitsvot de Pourim, nous détruisons un peu plus d'Amalek (Haman étant un descendant).
En fin de compte, lorsqu'un nombre suffisant de Pourim se sera écoulé, Amalek sera éradiqué pour toujours.

Esther et Mordé'haï, ainsi que les juifs de Shoushan, n'ont pas complètement et éternellement détruit Amalek. Un principe fondamental de l'histoire juive est qu'Amalek existe toujours et qu'il est toujours prêt à combattre le peuple juif. La klipa, l'écorce d'impureté d'Amalek, se profile toujours au loin, prête à frapper.
Chaque célébration annuelle de Pourim nous débarrasse un peu plus d'Amalek, nous rapprochant de la guéoula.
[d'après le Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - Yoma 29a]

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-> Il n'y a pas de jeûne avant le Yom Tov de Pessa'h ou de 'Hanoucca, parce qu'il s'agissait de victoires complètes et de motifs de célébrations débridées. Pourim, cependant, n'a pas été un triomphe complet.
Le décret d'Haman continue de planer sur le peuple juif, et c'est pourquoi un jour de jeûne a été institué la veille du Yom Tov, afin d'implorer Hachem de ne pas permettre à l'édit maléfique d'Haman de devenir réalité.
Le taanit Esther a une fonction très importante. Sa raison d'être annuelle est d'abolir le reste du décret d'Haman. [l'influence d'Amalek n'étant pleinement anéantie qu'avec la guéoula. ]
[d'après le rav Yaakov 'Hagiz]

-> Le séfer Sia'h Bessamim écrit que cela nous éclaire sur la mitsva inhabituelle de s'enivrer à Pourim : "ad délo yad" = jusqu'au point où l'on ne fait plus la différence entre "maudit soit Haman" et "béni soit Mordé'hai".
Une personne intoxiquée par le vin au point de ne plus pouvoir garder à l'esprit des faits élémentaires et fondamentaux peut être considérée comme décédée, car son esprit ne fonctionne plus.
De cette façon, nous espérons que le décret d'Haman sera considérée comme accomplie dans une certaine mesure, et que les vies actuelles du peuple juif pourront être sauvées. Le décret sera considérée comme ayant pris effet à travers notre état d'ivresse.

=> Alors que nous entamons le Yom Tov de Pourim et que nous accomplissons les mitsvot de la journée, nous prions pour que les dernières influences de Haman se dissipent.
La réalisation des mitsvot de Pourim et l'observation du jeûne d'Esther contribuent à effacer tout vestige de Haman et d'Amalek, nous permettant alors d'être méritants pour la guéoula.

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-> Le 'Hida (Midbar Kedmot 40,25) écrit que Mordé'haï était en fait une réincarnation de Yaakov, et que Haman était une réincarnation d'Essav.

-> Selon le Manot haLévi (Esther 2,5), Haman n'existait que parce que le roi Shaoul a échoué à tuer Agag, le roi d'Amalek.
Le fait d'avoir permis à Agag de vivre une nuit de plus (lui permettant de concevoir), a été l'erreur fatale qui a ensuite rendu possible la naissance d'Haman, et a conduit à son décret de tuer tout le peuple juif.

Le Rama miPano écrit que ce but de l'existence de Shaoul, est évoqué dans son nom שאול qui a une guématria de 337, qui est la même que : Agag mélé'h Amalek.

Tragiquement, Shaoul n'a pas réussi à détruire Amalek.
Bien des années plus tard, Mordé'haï fut chargé d'achever cette tâche.
Le Sfat Emet (Pourim) va jusqu'à affirmer que Mordé'haï était en fait la réincarnation de Shaoul, venu pour expier son erreur.

[une personne peut avoir une âme composée de plusieurs parties d'âme venues en réincarnation. ]

Mois d’Adar = moment propice à la construction du Temple

+++ Mois d'Adar = moment propice à la construction du Temple :

+ "De même que lorsque le mois d'Av commence, nous réduisons nos réjouissances, de même lorsque le mois d'Adar commence, nous augmentons notre joie" (guémara Taanit 29a)

-> Au tout début de la Méguila, Rachi nous apprend que A'hachvéroch est monté sur le trône après Korech. Ce dernier avait autorisé les juifs à commencer la construction du Temple.
Cependant, les fils d'Haman calomnièrent le peuple juif et mirent un terme à la construction. Maintenant que Haman et ses fils ont été éliminés, la construction du second Temple a pu reprendre.

Ainsi, la victoire du peuple d'Israël (à Pourim) sur Haman et Amalek a déclenché le processus de reconstruction du Temple.
La joie de Pourim est bien plus qu'une simple commémoration du miracle d'avoir été sauvé par Hachem ; c'est en fait la joie de la reconstruction du Temple.
Le mois d'Adar est un moment qui est propice à la construction du Temple, non seulement il l'a été pour le 2e, mais il l'est actuellement pour le 3e (qui sera éternel).

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-> "Le Temple fut achevé le 3e jour du mois d'Adar, au cours de la 6e année du règne du roi Dar'yavech. Les Bné Israël, les Cohanim et les Lévi'im et tous ceux qui étaient revenus de l'exil célébrèrent avec joie l'inauguration de ce Temple de D." (Ezra 6,15-16)

-> Le Malbim commente ces versets :
Le second Temple a été achevé le 3e jour d'Adar. L'inauguration a duré 21 jours.
La tradition du prophète Yé'hezkel veut que l'inauguration du 3e Temple aura lieu le 23e jour du mois d'Adar.
Lorsqu'ils commencèrent l'inauguration du 2e Temple le 3 du mois, ils avaient de grands espoirs. Ils pensaient que si l'inauguration se poursuivait jusqu'au 23 Adar, alors Hachem pourrait permettre à leur 2e Temple, qui venait d'être terminé, d'ouvrir directement la voie au 3e Temple.

Ils espéraient que le 3e Temple arriverait après l'inauguration du deuxième. Malheureusement, ils n'ont pas mérité de voir leurs plans se réaliser.
Nous continuons à attendre la construction du 3e Temple. Cependant, le livre de Yé'hezkel nous apprend qu'il sera inauguré au mois d'Adar, tout comme le 2e Temple.

=> Adar est un mois propice pour la construction du Temple, à la fois le 2e et le 3e, et c'est donc un moment désigné pour augmenter notre joie. [par cela nous matérialisons notre certitude que le Temple va être reconstruit en ce Adar. On en est tellement certain, qu'on se voit déjà avec le Temple reconstruit, avec le bonheur et la joie qui en découle. ]

Avec cela nous comprenons que la même guémara nous demande de réduir notre joie lorsque le mois de Av commene. En effet, c'est le mois où a eu lieu la destruction du 1er et du 2e Temple.
Ainsi, la joie est manifestement réduite lorsque le Temple est détruit (mois d'Av), alors qu'elle est augmentée au mois d'Adar, le mois désigné pour la reconstruction du Temple.
Ainsi, Av et Adar sont des opposés. La cause même de la tristesse de Av sera la cause de notre joie en Adar.

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+ Autre interprétation :

-> Le rav Tsadok haCohen (Kountres Divré 'Halomot (ot 15), rapporte que chaque mois correspond à une tribu différent, et que Adar correspond à Yosef. [de même qu'il a 2 enfants : Ménaché et Efraïm, chacun devenu une tribu, de même il peut y avoir 2 mois d'Adar. ]

Il ajoute que c'est la raison pour laquelle Yossef est toujours chanceux au mois d'Adar.
Yéhochoua bin Noun, de la tribu d'Efraïm, s'est élevé au rang de dirigeant du peuple juif, devenant en quelque sorte un mélé'h (roi), après le décès de Moché. Il devint le chef au mois d'Adar.
Ceci contraste avec le roi David, un descendant de Yéhouda, dont le couronnement a eu lieu en Nissan, le mois correspondant à la tribu Yehouda.

Ce schéma se poursuivra à la fin des temps. Le machia'h ben Yossef sera révélé en Adar, et le machia'h ben David apparaîtra au mois de Nissan.
Amalek devra être détruit avant que le 3e Temple ne soit construit.
Amalek, un descendant d'Eisav, ne peut que succomber aux efforts d'un descendant de Yossef.
Machia'h ben Yossef viendra en Adar, le mois de Pourim et éradiquera jusqu'au dernier vestige d'Amalek. Une fois Amalek détruit, machia'h ben David pourra se révéler en Nissan pour reconstruire le Temple.

La guémara enseigne que nous lisons la Méguila à Adar Chéni, le 2e Adar, afin de juxtaposer une géoula à une autre géoula.
Nous voulons lire la délivrance d'Haman aussi près que possible de la délivrance que nous avons connue lorsque nous avons quitté l'Egypte (Séder de Pessa'h).
La géoula de Pourim doit être lue à proximité de la géoula de Pessa'h.

Nous pouvons pousser cette approche un peu plus loin et affirmer qu'en plaçant la lecture de la Méguila dans le 2e Adar, nous nous efforçons également d'imiter la juxtaposition de la géoula de machia'h ben Yossef et de la géoula de machia'h ben David.
Machia'h ben Yossef viendra dans le 2e Adar, et il sera suivi de près par machia'h ben David dans le mois suivant, Nissan.

-> voir que : Guéoula : Tichri ou Nissan : https://todahm.com/2024/02/29/gueoula-tichri-ou-nissan

Donner aux nécessiteux – la mitsva la plus importante de Pourim

+ Donner aux nécessiteux - la mitsva la plus importante de Pourim :

-> Plusieurs mitsvot sont accomplies à Pourim. Nous lisons la Méguila, envoyons des michloa'h manot, donnons des matanot la'evyonim et participons au festin de Pourim.
Parmi ces mitsvot, celle qui consiste à donner des matanot la'evyonim est la plus importante.
Le Rambam (Hilkhot Méguila 2,10) écrit qu'il faut dépenser plus pour les matanot la'évyonim que pour le festin et les michloa'h manot, car il n'y a pas de plus grande joie que de remonter le moral des pauvres.

[d'une certaine façon, on peut également appliquer aux nécessiteux émotionnels : en ce jour plus qu'à d'autres, nous devons nous investir à écouter autrui, le complimenter, lui exprimer à quel point il est important à nos yeux ... à tous ceux qui en ont besoin autour de nous (dont : enfants, femme/mari, parents), et cela avec au moins autant d'énergie qu'on peut le faire pour nos michloa'h manot et notre festin.
Et alors s'appliquera la méguilat Esther : il y aura de la lumière et de la joie parmi les juifs! ]

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-> Les halakhot associées à la mitsva de la tsédaka à Pourim sont uniques à ce jour.
Normalement, on doit vérifier où va notre charité, mais la guémara (Yérushalmi Méguila 1:4) écrit qu'à Pourim, nous ne vérifions pas les demande d'un pauvre, ni ne cherchons à savoir si la personne qui sollicite est légitimement dans le besoin. Quiconque tend la main reçoit la tsédaka.
Le Choul'han Aroukh en tient compte en statuant : "kol mi chéporéch yado litol not'nim lo" = à quiconque tend la main, [nous] donnons". Aucune question n'est posée.

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-> Après avoir détruit le 1er Temple, Névou'hadnezar demanda conseil à Daniel pour s'assurer qu'il ne serait pas puni pour avoir agi de la sorte. Daniel lui conseilla de donner de la tsédaka, pour aider à soutenir les juifs pauvres.

Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach II , drouch 15) écrit que Haman avait l'intention de suivre ce même conseil et d'utiliser pour des causes charitables, l'argent qui lui serait rendu par A'hachvéroch (qui refusa la somme énorme que Haman lui a présenté pour son plan d'éradication des citoyens juifs).
Le plan d'Haman plan consistait à exterminer les juifs, puis à utiliser l'argent pour en charité aux Perses nécessiteux.

Ce que Haman n'a pas compris, cependant, c'est que cette charité ne serait pas efficace. Il lui a été conseillé de donner la tsédaka aux juifs, les enfants d'Hachem.
Pour Haman, faire la charité après avoir anéanti les juifs aurait joué en sa défaveur. [tu sais à qui tu t'attaques : aux enfants adorés du Maître du monde! ]